Excursion LVEUP – La Force de Montréal – PHF

L’an dernier, en saison post-covid, mon collègue Ray Sheppard eut l’idée de se lancer un défi, soit de profiter du retour au jeu de façon "normale" pour voir des matchs dans le plus de catégories possibles. Moi et Kirk McLean avons ensuite décidé de relever le défi.

Honnêtement, le résultat a été intéressant. Nous avons pu parler d’endroits où nous avons nos habitudes, retourner à d’autres où nous n’étions pas allés depuis longtemps et en découvrir de nouveaux.

Nous ne referons pas la même chose cette année. Ça serait un peu répétitif. Toutefois, nous pourrions ajouter à la série des niveaux qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas été couverts l’an dernier. Ce texte en est un bon exemple. L’an dernier, nous n’avons pas couvert la Force de Montréal, pour la simple raison que l’équipe féminine de la Premier Hockey Federation (PHF) n’existait pas encore. C’est maintenant le cas, alors il est temps de remédier à la situation. La Force (un nom un peu banal à mon goût) suit ainsi les pas des défuntes Stars et Canadiennes de la toute aussi défunte Ligue canadienne de hockey féminin.

En regardant rapidement, j'ai cru voir le logo des anciennes Canadiennes.  En fait, je n'étais pas si loin.  Il s'agit du Centre de hockey de haute performances Les Canadiennes.  La référence n'est pas un hasard.

Pour sa saison inaugurale, l’équipe du président Kevin Raphaël (animateur bien connu de TVA Sports) a choisi une approche audacieuse, soit de pratiquement devenir une équipe itinérante. Ce premier match à domicile a eu lieu à l’Auditorium de Verdun, mais il s’agit du seul. Il s’en suivra un autre le lendemain à St-Laurent, puis des séries de deux matchs en deux soirs à Sept-Îles, Rimouski, Rivière-du-Loup, St-Jérôme et Québec. Le but est de faire découvrir le hockey féminin au plus grand nombre possible, et on le suppose, inciter les gens à regarder les autres matchs à la télé. Toutefois, ceci rend plus difficile de créer des habitudes chez les spectateurs, en plus d’augmenter les coûts d’opération. Nous verrons s’il s’agira d’une stratégie gagnante.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas mis les pieds à l’Auditorium de Verdun. Mes fils m’ont demandé d’aller voir du basketball de l’Alliance, mais en bout de ligne, ça n’a pas encore adonné. Avant, il y a eu la dernière de nombreuses tentatives d’implanter le hockey junior dans la région métropolitaine. Par contre, j’ai tellement procrastiné à y aller que le Junior de Montréal a eu le temps de devenir l’Armada de Blainville-Boisbriand avant que je n’y aille. Donc, depuis combien de temps je n’y avais pas mis les pieds?  Longtemps…

Depuis 2020, l’Auditorium, construit en 1938, a retrouvé sa belle façade de brique, au lieu de l’aluminium ondulée qu’on y a vu pendant longtemps. À l’intérieur, le tout a été rénové, tout en conservant son aspect original.

Les classiques bancs en bois à deux places y sont toujours, mais ils ont bien meilleure mine.

Pour ce qui est de la foule, elle couvrait toutes les générations, en plus d’être nombreuse (environ 2500) et bruyante. L’appui était là. Et à 20$ pour un billet en admission générale, c’est raisonnable. Sinon, les matchs sont diffusés à TVA Sports.

Pour l’occasion, l’opposant était les Metropolitan Riveters, une équipe originale (2015) de ce qui s’appelle maintenant la Premier Hockey Federation, basée à East Rutherford, au New Jersey. Leur logo et leur nom font référence à Rosie the Riveter, un personnage qui a été utilisé dans l’imagerie de la Deuxième Guerre mondiale pour symboliser les femmes qui travaillaient dans l’industrie de guerre. À noter que les Riveters ont déjà eu comme entraîneur-chef en 2018-19 l’ex-Nordique Randy Velischek.

Rosie the Riverter, sur des couleurs qui ressemblent un peu aux Blue Jackets

Pour le match lui-même, la Force a commencé un peu lentement, avant de prendre sa vitesse de croisière. Le calibre est intéressant. Il y a de la finesse, des sorties de zone, mais peu de mises en échec. À l’attaque, Jade Downie-Landry, de St-Jean-sur-Richelieu, a pris les choses en main avec trois buts et une passe. La capitaine Ann-Sophie Bettez (qui comme Downie-Landry, est une ex de McGill) a aussi compté et la Force l’a emporté 5-3.

Catherine Dubois et Christine Deaudelin dans leur uniforme blanc et marron (style Maroons), avec une fleur de lys à l'épaule 

Kevin Raphaël

Si la Force est dans votre région et que vous voulez voir un match abordable dans une ambiance familiale, ça peut être une alternative, à condition évidemment de vérifier quand l’équipe sera de passage, puisque pour cette année du moins, il n’y aura pas de deuxième chance.

Bonne saison à la Force et souhaitons que leur présence représentera finalement la stabilité que mérite le hockey féminin professionnel.

Sources :

"La Force de Montréal à la conquête du Québec" de Félix Desjardins, 25 novembre 2022, TVA Sports (tvasports.ca).

Je ne sais pas s'ils étaient là à leur initiative ou s'ils faisaient partie de l'organisation, mais comment ça pourrait aller mal quand il y a un dinosaure et une licorne rose dans la place?