mercredi 27 mars 2024

Les Six Guns d’Albuquerque



 
 

 

 
Ce texte a d'abord été publié comme texte inédit dans notre livre «Le meilleur de La vie est une puck» en 2022. Ce livre est désormais épuisé mais demeure toujours disponible en format digital (eBook).


 
Parmi les États constituant les ­États-Unis, un des derniers qui nous vient en tête pour le développement du hockey est probablement le ­Nouveau-Mexique (après ­peut-être ­Hawaii). Le hockey professionnel s’est tout de même développé assez tôt au 20e siècle dans les états plus au sud, avec par exemple des apparitions en ­Oklahoma dans les années 20, en ­Floride dans les années 30 et même au ­Texas dans les années 40. 
 
Mais concernant le ­Nouveau-Mexique, où on ne retrouve aujourd'hui que 2 millions d’habitants, ce n’est qu’en 1973 qu’on y verra apparaître une première équipe professionnelle lorsque furent créés les ­Six ­Guns d’Albuquerque. Il s’agit d’une équipe qui n’aura laissé que très peu d’héritage si ce n’est que ce magnifique logo stéréotypiquement adapté au public du sud ainsi qu’une autre histoire typique du hockey professionnel boboche et dysfonctionnel des années 70.

L’histoire commence en 1972 dans la métropole de l’état lorsque deux médecins du nom de ­Edward ­Johnson et ­Richard ­Ransom décident de former un consortium pour l’achat d’un système frigorifique au ­Tingley ­Coliseum d’Albuquerque. Un an plus tard, ce groupe a des idées de grandeur et veut y implanter immédiatement le hockey professionnel. Ils obtiennent alors un club d’expansion dans la ­Central ­Hockey ­League pour la saison ­1973-74, en plus de sécuriser une affiliation comme ­club-école d’une autre équipe d’expansion, les ­Scouts de Kansas City dans la ­LNH. 
 
Les nouveaux ­Six ­Guns d’Albuquerque voient donc le jour avec ce splendide logo et un chandail aux couleurs des futurs ­Scouts. Mais un problème majeur subsiste avec cette association car les ­Scouts ne doivent faire leurs débuts qu’en ­1974-75, soit une saison après, et n’ont donc pas encore de joueurs à fournir aux ­Six ­Guns. Ces derniers doivent donc recruter sur le tas et procéder à des emprunts de joueurs dans les profondeurs du système d’autres équipes de la ­LNH, principalement les ­Rangers et les ­Canucks. 
 
L’association avec ­Kansas ­City est d’ailleurs assez floue à l’exception de ses couleurs similaires. La majorité des médias et des locaux croient que les ­Scouts sont les propriétaires et qu’ils défraient les coûts d’opération des ­Six ­Guns, mais ce sont en fait les deux médecins qui assument véritablement l’ensemble des frais de la franchise.

Les ­Six ­Guns débutent leurs activités le 12 octobre 1973 contre les ­Knights d’Omaha et perdent ce premier match ­1-0 devant plus de 9000 spectateurs, meilleure foule de la ligue cette ­saison-là. Ce score sera assez prémonitoire et démonstratif du peu de talent offensif chez les ­Six Guns qui connaissent une première saison de misère avec une moyenne de seulement 2,6 buts marqués par match. Après ce premier match, les assistances diminuent drastiquement durant le reste de la saison pour tomber sous la barre des 3000 spectateurs par match. Ils terminent la saison avec une fiche globale de ­16-40-16, bon pour le dernier rang de cette ligue comprenant seulement six équipes.

 

 
Le meilleur joueur des ­Six ­Guns est le centre ­Ken ­Ireland, un choix des ­Rangers en 1972 qui n’obtint qu’un modique 19 buts et 33 passes en 65 matchs. Au cours de cette saison, ­l’administration connait plusieurs mésententes avec les ­Scouts sur les termes financiers de leur partenariat. Vers la fin de la campagne, cette association est définitivement rompue et le groupe tente en panique de former une affiliation avec une autre équipe. On tente une association comme ­club-école avec les ­Golden ­Seals ou les ­Roadrunners de ­Phoenix de l’AMH mais en vain. En plus des frais initiaux pour meubler le ­Tingley ­Coliseum d’une glace, le groupe encaisse des pertes de plus de 600 000 $ durant cette seule saison et doit déclarer faillite durant l’été 1974. L’équipe est donc dissoute et les joueurs se retrouvent dispersés à travers la ligue ou retournés aux équipes de la ­LNH possédant leurs droits.

Des joueurs qui ont porté le très éphémère chandail des ­Six ­Guns, un seul jouera ensuite dans la ­LNH, soit l’ailier ­Steve ­Langdon durant un séjour de sept matchs avec les ­Bruins. ­Quelques-uns aboutiront dans l’AMH dont le gardien ­Wayne ­Wood et une ­demi-douzaine de joueurs avaient joué quelques matchs dans la ­LNH dans les années 60 et au début des années 70 sans jamais y retourner. On retrouvait également deux québécois originaires de ­Shawinigan au prénom de ­René, soit le défenseur ­René ­Levasseur et l’attaquant ­René ­Villemure. Les deux étaient d’ailleurs des choix au repêchage de 1972 des deux équipes de la ­LNH de ­la région de ­New ­York alors que ­Levasseur appartenait aux ­Islanders et ­Villemure aux ­Rangers. Villemure jouera plus tard pour les fameux ­Jaros de la Beauce ainsi que les ­Nordiques du ­Maine dans la ­NAHL. Quant à ­Levasseur, il se retire du hockey après cette saison ­1973-74 à ­Albuquerque.





Lorsqu’ils font finalement leurs débuts dans la grande ligue en ­1974-75, les ­Scouts ont comme équipes affiliées des clubs plus établis, soient les ­Clippers de ­Baltimore dans la ­AHL et les ­Flags de ­Port ­Huron dans la ­IHL. Mais les ­Scouts ne font à peine mieux que les ­Six ­Guns alors qu’ils plient aussi bagage rapidement après seulement deux saisons, devenant les ­Rockies du ­Colorado en 1976 et plus tard les Devils du New Jersey.

Une équipe senior du nom des ­Chaparrals d’Albuquerque récupérera peu après l’équipement laissé derrière par les ­Six ­Guns. Ils joueront de 1975 à 1977 dans une ligue plus qu’obscure, la Southwest ­Hockey ­League, mais fermeront boutique en même temps que cette dernière. Albuquerque et le ­Nouveau-Mexique doivent ensuite attendre jusqu’en 1996 pour y revoir du hockey professionnel avec l’arrivée des ­Scorpions du ­Nouveau-Mexique dans la défunte ­Western ­Professionnal ­Hockey ­League (WPHL), une ligue basée principalement au ­Texas et en ­Louisiane qui fusionna avec une nouvelle version de la ­Central ­Hockey ­League en 2001. Les ­Scorpions continuent l’aventure au ­Tingley ­Coliseum jusqu’en 2006 lorsqu’ils déménagent dans la ville voisine de ­Rio ­Rancho. Ils cessent ensuite leurs opérations en 2009. On ne retrouve maintenant que du ­Junior A à ­Albuquerque et dans tout l’État du ­Nouveau ­Mexique.

C’est quand même mieux que ­Hawaii…
 
 


dimanche 24 mars 2024

Gilles Meloche, grand vendeur de pizzas

 

Petite trouvaille rigolote lors de mes recherches pour produire mon récent article sur les joueurs de hockey photographiés avec de la nourriture sur leurs cartes! On a ici la vidéo YouTube d'une publicité du début des années 1980 avec nul autre que le grand Gilles Meloche en train de faire la promotion d'une pizzeria au Minnesota!

Dans celle-ci, on voit un Gilles Meloche sans masque laisser mollement passer une rondelle dans son but. Un animateur vient alors immédiatement l'interviewer. On voit en même temps Gilles se tourner pour prendre une pizza qui était sur le dessus de son filet et lui répondre :

"Ross, that last shot went in, but this I'll save (regarde la pizza). Because I'm French doesn't mean I don't like Italian food. I go to Ron & Ally's and I love it."

Pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais d'un niveau aussi avancé que celui de Gilles, il a en quelque sorte déclaré : "Ross, la dernière rondelle est entrée dans le but, mais je vais conserver ceci (regarde la pizza). Ce n'est pas parce que je suis français que je n'aime pas la nourriture italienne. Je vais à la pizzeria Ron & Ally's et j'adore ça."

En bref, le contexte choisi est ridicule et la prestation de Meloche est tellement poche qu'elle en est hilarante. J'aurais voulu voir les autres prises filmées qui n'ont pas été gardées pour le montage final. Dans l'une de ces prises, Meloche a peut-être échappé la pizza sur la patinoire! Pareils bloopers auraient certainement contribué à vendre davantage de pizzas!

L'agile Gilles tenant une pizza sur sa mitaine et non son biscuit
(ça aurait été trop sucré-salé)

En prime, Ron l'animateur et copropriétaire du restaurant a l'air vraiment trop intense quand il regarde la caméra. Il semble inciter exiger qu'on vienne acheter ses pizzas. À le regarder, on dirait qu'il menace de produire une nouvelle pub avec d'autres jeux de mots louches comme "Ron, that last shot got me right in the face, but this I'll get in my mouth. Because I'm French doesn't mean I don't like American money. I go to Ron & Ally's and I love their dollars." Soulignons en plus son magnifique combo chandail de hockey par-dessus un tuxedo! La mode, c'est Ron qui la runne!

Je vous garantis que vous allez acheter mes pizzas pis que vous allez aimer ça!

De son côté, le caméraman a toutes les misères du monde à garder un cadrage stable à la fin de la vidéo, comme s'il était sur des patins. Et le montage conserve une seconde de trop à la fin où on voit Ron respirer, presqu'en transe. Décidément, les pubs faites maison, ça fait pitié peu importe l'époque!

Enfin, en cherchant sur le web, j'ai pu retrouver le restaurant en question (Ron & Ally's) qui a simplifié son nom pour Ronnally's. Celui-ci existe depuis 1973 et sa page Facebook est encore bien active en 2024.

C'est très bon signe quand un resto existe encore plus de 40 ans après une pub aussi... euh... all dressed! Ça démontre l'impact économique de Gilles Meloche qui, sous les couverts de sa piètre performance, cachait un redoutable génie du marketing! Ou alors les pizzas sont justes très bonnes chez Ronnaly's! :P

vendredi 22 mars 2024

Trève de hockey (ou presque) #108 - The Goon









La lutte et le hockey sont souvent reliés. On va souvent voir des lutteurs arborer le chandail de l'équipe de l'endroit où le spectacle se déroule, ils utilisent parfois même de l'équipement de hockey pour battre leurs adversaires, tsé, même Bret "The Hitman" Hart a une équipe à son nom.

Mais il n'est arrivé qu'une seule fois dans l'histoire de la WWF/WWE qu'un lutteur se vit donner une gimmick (un rôle) de joueur de hockey. Et quelque temps après avoir décerné cette gimmick, ils se sont rapidement rendus compte qu'ils avaient fait une gaffe.

En juillet 1996, alors que la (alors) WWF était devancée dans les cotes d'écoute par sa rivale, la WCW, ils engagèrent plusieurs lutteurs de second ordre, qu'on appelle des "jobbers", afin de fournir des adversaires à leurs vedettes. Parmi ceux-ci, ils firent signe à "Wild" Bill Irwin, un vétéran de près de 20 ans d'expérience. Suite à des discussions afin de lui trouver une gimmick appropriée, Irwin leur mentionna qu'il jouait au hockey au High School, qu'il était le "goon" de l'équipe. Son personnage était né. Il devint "The Goon", un joueur de hockey tellement salaud qu'il fut banni de toutes les ligues de hockey dans lesquelles il aura joué.

Avec un bâton et habillé en joueur de hockey de la tête aux pieds (avec pas de casque bien entendu), Irwin fit même modifier ses patins, afin que la lame soit en fait une plateforme de caoutchouc rigide. Fou le goon, mais pas au point de trancher la gorge de ses adversaires !


La vidéo suivante montre sa première apparition dans la WWF où il est filmé sur une patinoire en train de démolir un autre joueur et d'annoncer sa venue triomphale dans le monde de la lutte.

En matière de promos de lutteurs, on est très loin de Ric Flair!

Jetant les gants au son de la cloche et ruant ses adversaires de coups de poings, les plaquant sur le rebord du ring lorsqu'ils se retrouvaient en dehors de l'arène, c'était les points fort du "Goon" … mais ce furent les seuls. À son arrivée, il put détruire plusieurs adversaire, comme dans le vidéo ci-bas où on peut le voir détruire un certain Dan Jesser dans ce combat très peu excitant commenté par le propriétaire de la WWF Vince McMahon.


Par la suite, il devint finalement le jobber pour mieux faire paraître d'autres lutteurs comme "The Stalker" (vidéo) et "Flash Funk" (vidéo). Son personnage ne leva pas, les combats l'impliquant étant facilement oubliables et, après avoir perdu en 55 secondes face à "The Undertaker", Irwin et son "Goon" disparurent de la WWF en mars 1997.

Un mauvais film à regarder que ce Goon in 55 seconds

Mais dans le monde de la lutte, un personnage n'est jamais complètement disparu. C'est ainsi que "The Goon" revint en 2001, le temps d'une bataille royale à WrestleMania 17, ainsi qu'en 2007, au 15e anniversaire de l'émission du lundi soir, "Raw", encore une fois lors d'une bataille royale. Vous comprendrez qu'il n'a remporté aucune des ces batailles.

C'est une carte de lutte, ou une carte de hockey ?

Soulignons enfin que "Wild" Bill Irwin semble avoir récemment traversé une mauvaise période de sa vie, comme en témoigne cette entrevue malaisante de 2021, où il était fortement intoxiqué. C'est toutefois rassurant de voir qu'il allait déjà beaucoup mieux lors d'une entrevue en 2023 avec Gerald Brisco et John Bradshaw, deux grands lutteurs de l'histoire de la WWE. Il y jase d'ailleurs de son expérience en tant que "The Goon", preuve que sa courte gimmick lui permet encore de faire parler de lui !

En finissant, voici un fait à ajouter dans une partie inutile de votre mémoire. Le lutteur Chris Jericho est le fils de Ted Irvine, un ancien joueur des Bruins, Kings, Rangers et Blues. Étant jadis un jeune canadien de Winnipeg, Jericho a bien sûr appris à jouer au hockey, hobby qu'il exerce encore parfois lors de matchs caritatifs.


Peut-être aurait-il connu plus de succès qu'Irwin avec le personnage du "Goon". Mais soyons honnêtes : personne n'aurait réussi à devenir une grande vedette avec ce type de personnage dans le ring, surtout s'il se prend au sérieux. Peut-être dans un rôle comique, mais encore là, le potentiel est très limité dans les histoires à raconter.

(bobKudelski a fait quelques ajouts dans le texte originalement produit par KirkMcLean)

Sources:

mercredi 20 mars 2024

Les bières de microbrasserie honorant des joueurs de hockey québécois

 

J'ai récemment eu du plaisir à trouver des cartes de hockey où on voyait des joueurs photographiés avec de la nourriture. Pour accompagner des mets de haute gamme comme les hamburgers à saveur de patinoire ramassés par Andrew Hammond, quoi de mieux qu'une bonne bière bien froide? Eh bien, vous allez être servis chers fans de LVEUP, car voici quelques microbrasseries qui ont créé des bières en l'honneur de joueurs québécois de la LNH!

Si vous écoutez le podcast de La Poche Bleue, vous savez qu'il est produit par deux anciens joueurs de la LNH, à savoir Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse

Devenue rapidement une entreprise de production de contenu sportif et de podcasts, La Poche Bleue s'est associée à la microbrasserie Le Bilboquet pour créer des bières liées aux deux joueurs. Celles-ci proviennent en quelque sorte de la fermentation rendue possible par le confinement de Lapierre et Latendresse lors de la pandémie de COVID-19 en 2020.


Latendresse a droit à deux bières qui portent son numéro de chandail dans la LNH. Selon la microbrasserie Le Bilboquet, la 84 est "une blanche aux agrumes qui se distingue par un goût doux sans amertume". Quant à la 84 aux petits fruits, elle remplace les agrumes par... des fruits qui ne sont pas gros. En bref, cette microbrasserie n'a vraiment pas cherché longtemps pour la décrire lol! Mais si vous voulez une analyse plus poussée à son sujet, je vous invite à visionner cette sympathique vidéo de Daniel Patenaude, un amateur de bière sur YouTube! :)


Dans une autre vidéo sortie en 2022, Daniel Patenaude savoure La Recrue, une autre bière liée à La Poche Bleue. Mais malheureusement, celle-ci ne semble plus disponible chez la microbrasserie Le Bilboquet en date de 2024.

Cette bière semble avoir été renvoyée dans les mineures pour de bon

Sachant que Latendresse a joué une saison pour mes Sénateurs d'Ottawa en 2012-2013, je suis déçu de constater qu'il n'a pas créé la bière 73, son numéro de chandail quand il a joué pour Ottawa.  Ça aurait pu être une édition spéciale, genre une blanche aux agrumes qui se distingue par un goût plein d'amertume :P

De son côté, Maxim Lapierre s'est - pour l'instant - limité à la 40, une bière qui arbore son numéro de chandail. La microbrasserie la décrit comme "une rousse pintade d’inspiration allemande aussi surprenante que Maxim pouvait l’être pour ses adversaires et qu'il faut donc éviter de la brasser avant consommation". ÇA c'est une description le fun! Embauchez donc la même personne pour décrire toutes vos bières!

Lapierre a conservé le numéro 40 tout au long de sa carrière dans la LNH. Ça signifie qu'il ne pourrait pas créer une édition spéciale 73 avec un goût plein d'amertume comme son ami Guillaume. Mais... peut-être une bière en l'honneur de sa finale de la Coupe Stanley avec Vancouver en 2011? Elle pourrait s'appeler La Bust-On (pour la victoire de Boston) ou encore L'Ale-meute (prononcée à l'anglaise pour rappeler l'émeute à Vancouver). J'ai plein de mauvais jeux de mots si vous souhaitez créer des bières amères! :P

Un autre joueur québécois a récemment eu l'honneur d'obtenir une bière à son nom. Il s'agit de Mathieu Perreault avec La Perry, une pilsner d'inspiration tchèque. Son slogan : "Donner son 110% soir après soir, ça donne soif!" Encore ici, on a droit à de bonnes idées de la part des brasseurs! :)

Les couleurs de la bière rappellent les Jets de Winnipeg,
l'équipe avec qui il a joué le plus longtemps

En janvier 2023, ses amis de la microbrasserie Aubier lui ont dévoilé La Perry lors d'une fête soulignant sa retraite. C'était une belle surprise comme le souligne Mathieu Perreault dans une entrevue avec le journal L'Express

"« Je suis entouré de tous les gens que j’aime et qui ont eu de l’importance dans ma carrière. C’est un moment que je vais garder avec moi pour toujours. Ça vient mettre la touche finale à tout ça », a lancé Mathieu Perreault, envahi par les émotions avant de trinquer avec ses parents Line Marois et Harold Perreault, son frère Dany, sa sœur Alexandra ainsi que quelques anciens coéquipiers, dont son ami enfance Alexandre Labonté."

Alors qu'ils allaient jouer un match de hockey comme à l'époque de son enfance, Perreault ajouta : "« Je savais que quelque chose se préparait pour ma retraite, mais je ne savais pas quoi. La patinoire, je trouve que c’est tellement un bon coup! On va bien s’amuser», a exprimé l’ex-hockeyeur de 35 ans, qui a été désigné pour distribuer les bâtons au hasard afin de former les équipes."

Magnifique photo de La Perry parue dans le journal L'Express de Drummondville

C'est vraiment un beau geste de la part de la microbrasserie Aubier d'avoir fait cela pour leur ami. J'espère trouver de nouvelles bières qui ont été produites de cette façon en l'honneur de joueurs québécois. Pour l'instant, mes recherches n'ont pas permis d'en faire plus. Merci de me signaler d'autres cas si vous en connaissez!

Et n'oubliez pas: buvez avec modération, mais lisez sans ménagement tous les articles de La Vie Est Une Puck! Profitez d'ailleurs de cette analyse photographique de keithacton sur les joueurs de hockey portant des noms de bières! Ça vaut le coup de coude dans face!

Sources des photos:
Le Web et ses bas fonds insondables
Les microbrasseries concernées et leurs clients
Le générateur d'images Dall-E pour l'horrible photo qui orne cet article

jeudi 14 mars 2024

Kolzig et ses cartes









Lors de son dernier texte, mon collègue BobKudelski vous a présenté la carte ci-haute d'Olaf Kolzig, avec son hot-dog. Mais à l'endos de la carte, c'est le torontois Rick Tabaracci qui est en vedette.

Ce n'est toutefois pas la première fois que Kolzig se retrouve dans une carte comprenant une erreur de portrait. La plus connue est "sa" carte recrue, une Score 1990.


Vous l'aurez probablement reconnu, surtout grâce à la cage du masque, c'est le alors nouveau venu Don Beaupré qui est photographié. À ce moment, Beaupré n'avait pas encore le Capitole peint sur son casque, ni même le #33, alors qu'il se fit offrir le 35 pour la saison 1988-89. Heureusement, Kolzig et son teint très basané de l'époque est vraiment présent au revers de la carte.


Cette fois, c'est au tour de Kolzig de voler la vedette à un autre gardien des Capitals, alors qu'il prend le spot de la carte Leaf 95-96 de l'étoile filante Jim Carey. Je ne sais pas qui était chargé des cartes des gardiens des Capitals chez Leaf, mais il ne suivait pas du tout la game.

Le problème fut réglé une fois devenu l'homme de confiance des Capitals. Ça ne l'a toutefois pas empêcher de partager ses cartes. Il y a cette carte Pinnacle de 97-98. Je ne sais pas d'où est venu l'idée de cette série "Stand Up Guys", où le masque de un est partagé avec la  moitié de l'action d'un autre. Il fallait donc posséder 2 cartes pour avoir un semblant de carte complète. Et encore, sur la deuxième carte, c'est le bon gardien avec le bon masque. Bref, je vous laisse juger ...



Et que dire des fameuses cartes "Be A Player", qui vantent les talents de ceux qui se font éliminer tôt jouent au golf.



dimanche 10 mars 2024

Les mangeux de puck ont faim!

Vous connaissez l’expression « mangeux de puck »? C'est ce que j'ai demandé au générateur d'images DALL-E de produire et qui orne maladroitement ce texte. On va y aller "oldschool" en se rabattant sur de vraies cartes de hockey où des joueurs ont été pris en flagrant délit d’alimentation! Étonnamment, on n’aura pas droit à des shakes de protéines qui dégoulinent, mais à du fast-food bien gras! Que le festin visuel commence!

Phil The Thrill a fait les manchettes en 2018 lorsqu’il a rempli la Coupe Stanley de hot dogs sur cette légendaire carte Upper Deck où il passe la journée avec le trophée sur un terrain de golf.

Gagner, ça ne "Coupe" pas l'appétit de Kessel!

En prime, sur l’endos de la carte, on le voit avec un vrai chien dans la Coupe! Avec Phil, l’affaire est ketchup!

Décidément, sa carte ne manque pas de chien!

Olaf Kolzig fit encore mieux avec son nom écrit avec de la moutarde sur la saucisse d’un hot dog dans cette carte Pinnacle de 1995-1996. Selon le Washington Post, il avait toutefois contribué à cette mise en scène. En effet, il avait demandé au photographe s’il avait déjà surpris un joueur en train de manger du popcorn ou un hot dog. Le photographe lui tendit alors un hot dog avec son nom écrit dessus, prit le cliché épique et Kolzig oublia l’événement. Quelque temps plus tard, il remarqua une femme en train de rire en le voyant sortir d’un aréna. Elle lui signala alors l’existence de la carte Pinnacle qui allait le rendre populaire auprès des chasseurs d’autographes.

Heureusement que son prénom n'est pas Dick

Par ailleurs, Kolzig a lui-même souligné un aspect encore plus cocasse par rapport à cette carte : le gardien photographié à l’endos n’est pas lui, mais bien son coéquipier Rick Tabaracci! On peut donc dire que sa carte est all dressed!

Tabaracci veut toute la gloire pour lui-même!

Avant de devenir directeur général des Sharks de San José, Mike Grier a joué pendant 1060 matchs au sein de 5 équipes de la LNH. C’est tout à son honneur d’avoir mis la main à la pâte aussi longtemps dans la ligue! Il en a mangé des croûtes pour y parvenir, comme en témoigne sa pointe de pizza sur cette carte Upper Deck de 1998! Avoir les doigts gras pour jouer avec les Oilers, ça va de pair! C’est bien mieux que d’apparaître avec une serviette au cou! 

On remarque le magnifique sofa qui lui sert de napkin

Vu que je n’ai pas réussi à trouver d’explications sur le web à propos de cette photo pizzaesque, je vous offre un petit bonus pas rapport : Mike Grier en train de défoncer une baie vitrée à Buffalo!


On délaisse un peu le fast-food pour cette carte de Dean McAmmond qui nourrit des chevreuils en étant assis sur un skidoo! On est dans les mêmes années des Oilers que pour Grier, alors il faudrait interroger le photographe qui s’occupait d’Edmonton à l’époque pour comprendre son focus sur la nourriture!

À quand une photo d'un joueur en train de nourrir un rat dans un aréna miteux?

Je n’ai rien trouvé sur le web qui expliquerait cette carte de hockey, alors je vous offre un petit bonus percutant : McAmmond se faisant ramasser par Steve Downie... dans un match pré-saison... Simonac!


En 2015, Andrew Hammond était en feu avec mes Sénateurs d’Ottawa, terminant la saison avec une fiche hallucinante de 20–1–2 et une place en séries. Cela avait poussé des fans de Upper Deck à créer une fausse carte de hockey numérique où on présentait le Hamburglar en train de ramasser un burger sur la patinoire. La Vie Est Une Puck tient à célébrer cette obscure fabrication artisanale pour le bien du hockey!

Le Hamburglar lors de sa seule saison mémorable. Après, il a... fait patate :P

On termine avec Patrick Roy qui aurait tellement mérité d’avoir une carte de hockey présentant une photo de lui avec un casseau de frites. Puisqu’une telle carte n’existe pas officiellement, on va se contenter de cette publicité de Uber Eats sortie en 2021. On peut voir à gauche notre Casseau national alors que la droite nous présente notre Casseux de party national, celui qui a contribué à la longue agonie des Canadiens de Montréal qui persiste à ce jour. Vous pouvez aussi visualiser la pub en version vidéo ici.

On ne semble pas avoir la même définition de "chums"

Ajoutons que Roy est redevenu entraîneur dans la LNH en 2024 alors que Tremblay a pris sa retraite d’analyste à RDS en 2023. Le Bleuet bionique a donc encore plus l’air tarte… Mais bon, je le taquine en masse, mais ça ne lui enlève pas sa grande carrière de hockeyeur et d’animateur pour lesquelles il a mis toute la sauce… Eh oui! Je finis avec ce mauvais jeu de mots digne de la malbouffe honorée sur les cartes de hockey présentées ci-dessus. Bon appétit chers fans de LVEUP! :) 

Petit ajout! Éric Boisclair, un fan de LVEUP qui a l'oeil du tigre affamé, nous a proposé d'ajouter une photo légendaire à notre collection, celle de Phillip Danault qui mangeait de la pizza en conférence de presse lors des séries éliminatoires de 2021! Merci pour l'excellente idée Éric! :)

Go Habs Go to lunch!

Source des photos :
Ebay
Le Web et ses bas-fonds insondables
Dall-E
Éric "oeil du tigre affamé" Boisclair

jeudi 7 mars 2024

L'autre Patrick Roy









L'autre jour, en faisant mes recherches pour le texte de Patrick Labrecque, je me suis rendu compte qu'il a (bien sur) été coéquipier avec Patrick Roy avec le Canadien de Montréal, mais aussi avec Patrick Roy ... avec les Royaux de Sorel.

Ce Patrick était également gardien mais ne portait pas le #33 ; il arborait le #31. Né en 1977 à Montréal, soit 11 ans après le célèbre Patrick, Patrick Roy n'eut pas une grande carrière comme son homonyme. Après deux saisons dans la Ligue de hockey junior AAA du Québec (LHJAAAQ) avec les Rangers de Montréal-Est et les Juniors de Montréal, il débuta son parcours au hockey semi-professionnel avec les Royaux de Sorel en 1999-2000, soit leur saison inaugurale (et la 4e de la LHSPQ). Il partageait le travail avec le Sorelois Danny Laviolette (qui revenait de trois saisons dans les ligues mineures aux États-Unis), disputant 19 matchs contre 18, et un certain Francois Bourbeau, qui ne disputa que 4 matchs dans la ligue. 

L'année suivante, l'arrivée de Labrecque relégua Roy au rôle de réserviste qui ne participe qu'à une dizaine de matchs, ne remportant qu'un seul match. Au cours de cette saison, il eut comme coéquipier le futur (et ancien) entraîneur-chef du Canadiens, Dominique Ducharme, qui donnait ses derniers coups de patins en tant que joueur. Quant à Roy, il fut toutefois prêté au Prolab de Thetford Mines pour les séries éliminatoires, ne disputant qu'un match de leur parcours jusqu'en demi-finale.

Roy fut de retour à Sorel pour être le seul adjoint à Labrecque la saison suivante, participant à 7 matchs, divisant ses résultats avec 3 victoires, 3 défaites et une nulle. En 2002-03 par contre, c'est Martin Bradette qui prit le rôle de gardien partant, partageant le travail avec Labrecque, et ne laissant que 4 participations à Roy, ne remportant aucune victoire, et accrochant ses jambières par la suite.

dimanche 3 mars 2024

Les grands voyageurs #12: Patrick Labrecque









Né le 6 mars 1971 à La Salle, Patrick Labrecque fit ses premiers pas dans la LHJMQ en 1988 avec les Castors de St-Jean. L'année suivante, l'équipe devint les Lynx et Labrecque hérita de la très grande majorité du travail, apparaissant dans 107 matchs des Lynx en deux saisons. Malgré une fiche déficitaire au sein d'une équipe moribonde, par son effort et son sérieux au travail, Labrecque réussit à convaincre les Nordiques de Québec de miser sur lui, le sélectionnant au 90e rang du repêchage de 1991. Qui sait, les Nordiques avaient peut-être trouvé la perle rare cachée dans une mauvaise équipe, comme le Canadien avec un gardien en provenance de Granby en 1984...

Labrecque débuta alors un parcours de nomade, pattern qui le suivra pour l'ensemble de sa carrière. Il débuta d'abord avec le club-école AHL du Fleur-de-Lysée, les Citadels d'Halifax (1), où il participa à 29 matchs, soit autant qu'un autre espoir des Nordiques, Stéphane Fiset. Ce dernier en disputa par contre 23 autres à Québec. La saison suivante, Labrecque servit surtout d'auxiliaire à John Tanner, alors qu'il ne disputa que 20 matchs à Halifax, n'en sortant victorieux qu'à 3 reprises. Il fut également recallé le temps de 11 matchs dans la ECHL, avec les Monarchs de Greensboro (2).

Il signa comme agent libre le 21 juin 1994 avec le Canadien de Montréal. Après avoir disputé la saison 1994-95 avec le club-école à Fredericton (3) (ainsi qu'un petit passage dans la ECHL avec les Thunderbirds de Wheeling (4)), Labrecque réussi à se tailler une place comme adjoint à Patrick Roy avec le grand club à Montréal (5). Il faut dire que les noms de Marc Lamothe et Martin Brochu, qui se disputaient également le poste, ne sont pas familiers, et ne sont surtout pas synonyme de gardien calibre LNH.


Lors du match d'ouverture au Forum de Montréal, Labrecque était confortablement assis au bout du banc alors que les Flyers de Philadelphie s'amusaient fort au dépends du Canadien et de Roy, le chassant du match après à peine 22 minutes de jeu. Labrecque prit donc place devant les poteaux avec un score de 5-1 contre son équipe. Le gardien de Philadelphie était le "revenant" Ron Hextall, duquel le design du masque de Labrecque était fortement inspiré, pour ne pas dire carrément copié, et ce depuis son passage chez les juniors. Je suis peut-être le seul que ça fait réagir, mais le fait qu'un gardien dispute son premier match dans la LNH, avec un masque au design quasi identique au gardien vétéran adverse, c'est la fête en d'dans.


Au moins, ce n'était qu'au début de la décennie 1990 que Hextall arborait ce design, portant désormais la "Liberty Bell" bien en vue sur son front. Labrecque ne fit pas mauvaise figure dans ce match, n'accordant que 2 buts aux Flyers qui n'eurent aucunement à se méfier de l'attaque du CH. Labrecque fut fidèle à son poste au bout du banc pour les 10 matchs suivants, ne revoyant de l'action qu'un mois après le match d'ouverture, alors que le Canadien était en visite à Washington. Labrecque obtint son premier (et seul) départ en carrière, face aux Capitals et leur gardien étoile, Jim Carey. Malgré 30 arrêts, Labrecque et le CH s'avouèrent vaincu. D'ailleurs, si vous voulez voir les meilleurs moments de cette soirée ...


Voulant avoir un subsitut digne de ce nom, le nouveau directeur-général Réjean Houle fit ensuite l'acquisition de Pat Jablonski des Blues de St-Louis, en retour de Jean-Jacques Daigneault. Cette arrivée signifia donc le retour de Labrecque à Fredericton, lui permettant de disputer la majorité des matchs. L'année suivante, c'est de nouveaux espoirs du Canadien qui eurent la possibilité de se faire valoir devant le filet du club-école, alors que Tomas Vokoun et José Théodore commençaient leur parcours professionnel. Ne voyant de l'action que lors de 9 matchs, Labrecque fut prêté à la IHL. Il fit donc (indirectement) un retour à Québec, alors qui alla rejoindre les nouveaux Rafales de Québec (6).

Sans contrat à la fin de la campagne, Labrecque se trouva du travail dans la ECHL, avec le Kingfish de Baton Rouge (7). Remportant la moitié de ses 34 apparitions, il se fit offrir une promotion pour les séries éliminatoires de la AHL, avec les Bears d'Hershey (8). Alors qu'Hershey avait remporté la coupe Calder l'année précédente, cette fois leur parcours se termina en 2e ronde, Labrecque ne participant qu'à 10 minutes de jeu.

N'ayant plus d'option devant lui en Amérique du Nord, il se dirigea vers le vieux continent, plus précisément en Allemagne, s'alignant d'abord avec le SC Bietigheim (9) en 1998-99 et ensuite avec le Braunlage EHC (10) pour l'année 1999-2000. Il revint au bercail après ce hiatus de deux ans, mais ne rangea pas son baluchon pour autant. Il débuta la saison 2000-01 avec les Outlaws de San Angelo (11) de la WPHL, y disputant 8 matchs, avant de porter les couleurs des Komets de Fort Wayne (12), qui évoluaient dans la UHL le temps de 7 parties. Il termina l'année au sein des Condors de Bakersfield (13) en WCHL, protégeant leur cage à 5 occasions.

Pour la saison 2000-01, Labrecque revint au Québec, plus précisément à Sorel, alors qu'il rejoint les rangs des Royaux (14) de l'endroit, dans la Ligue de Hockey Semi-Pro du Québec. Il faut croire que la charge de travail dans la LHSPQ ne devait pas être trop dur pour un ancien de la LNH (même si ce n'est que le temps de deux matchs), car Labrecque était également l'entraîneur des gardiens des Screaming Eagles du Cap-Breton (!), mais que pendant la saison 2001-02. La distance entre les deux endroits étant plus que considérable. 


Labrecque resta à Sorel un total de quatre saisons, y disputant la majorité des matchs, mais ne parvenant jamais à amener l'équipe très loin. Lors de sa troisième saison à Sorel, il reçu une offre pour rejoindre le Neftekhimik de Nizhnekamsk (15) en Russie, ce qu'il fit le temps de 3 matchs avant de revenir au Québec.

Lorsque la LHSPQ devint la Ligue Nord-Américaine (LNAH), les droits de Labrecque furent envoyés au Cousins de St-Hyacinthe (16), pour qui il disputa ses 4 dernièrs matchs en carrière.