samedi 29 juillet 2023

Les Barbares de La Malbaie


Je l’ai déjà dit, je ne suis pas à jour au niveau des films. Ce n’est donc que maintenant que j’ai vu Les Barbares de La Malbaie de Vincent Biron. Ce long métrage avait pourtant été lancé en novembre 2019, quelques mois avant la pandémie. Comme il s’agit d’un film à thématique de hockey, je vous en fais ici un compte-rendu… quelques années plus tard.

Jean-Philippe (joué par Justin Leyrolles-Bouchard), 16 ans, est issu d’un milieu modeste. Il a toutefois espoir de faire mieux, bien qu’il néglige ses études. Il est passionné de hockey et s’accroche désespérément à son cousin Yves (interprété par Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques). Dans ce qu’il estime être une famille de perdants, aux yeux de Jean-Philippe, Yves est le seul gagnant.

Espoir de premier plan, Yves a été un choix de deuxième ronde des Panthers. Les choses ne se sont toutefois pas déroulées comme prévu. Sa carrière fut finalement limitée à un match dans Ligue Nationale, avant d’être interrompue par une blessure. Aujourd’hui au début de la trentaine, il évolue maintenant pour l’équipe senior locale, les Barbares. Si son talent le garde à flot, il semble lui-même à la dérive. Passant son temps à boire, autant au bar de danseuses que sur le banc des joueurs, il doit être constamment être couvert par son jeune cousin. Que ce soit pour aller le chercher aux petites heures de la nuit à la sortie du bar ou pour prendre sa place au magasin de sport où ils travaillent tous les deux lorsqu’Yves n’est pas en état de s’y rendre, Jean-Philippe se sacrifie pour son cousin. Ce sont toutefois ses études qui écopent.

Yves subit toutefois une blessure lors d’un match des Barbares, ce qui accentue son dérapage. Pendant ce temps, son équipe se regroupe et malgré l’absence de son meilleur joueur, elle remporte le championnat de la ligue. Même si officiellement, il est toujours blessé (la réalité est probablement autre), Yves croit qu’il lui revient de droit de réintégrer l’équipe. Ne voulant pas briser la chimie, son entraîneur (Jean-Michel Anctil) pense autrement, ce qui l’exclut du championnat national, qui se déroule à Thunder Bay.

Yves décide alors de s’y rendre malgré tout. N’ayant pas de voiture et ayant perdu son permis de conduire pour alcool au volant, il ne trouvera pas mieux que de tirer avantage de l’admiration sans borne que lui porte son cousin, qui se croit aussi son agent. Il le convainc alors de prendre son bazou pour qu’il puisse le conduire vers Thunder Bay.

S’en suit alors un road trip où au fil des kilomètres, Yves reprend contact avec différentes anciennes connaissances et fait tout pour extraire les dernières gouttes de jus de sa notoriété passée. Par le fait même, Jean-Philippe constate ses agissements discutables et prend connaissance de cadavres qu’il a dans son placard. On voit donc graduellement fondre son estime pour son cousin, pour finalement se rendre compte que malgré son talent, il est aussi un perdant.

Nous avons tous côtoyé à des degrés divers un Yves, quelqu’un qu’on jalouse un peu (peut-être beaucoup) en raison de son grand talent et qui pourtant ne semble pas être capable de se sortir les doigts du nez. On se dit que si quelqu’un d’autre qui a du cœur au ventre avait ce talent, les résultats seraient extraordinaires. Ça peut être dans un autre domaine que le sport mais ici, le fait que ce soit au hockey lui donne une autre béquille, sa célébrité, dont il profite amplement. Celle-ci entraîne en plus une certaine arrogance qui nous fait rapidement perdre la certaine sympathie qu’on pourrait avoir pour une personne qui aurait été victime d’un coup du sort. En effet, Yves ne cesse de rappeler en plein visage de ses coéquipiers qu’il est le meilleur, que c’est lui qui a été repêché, ainsi de suite. On plaint Jean-Philippe qui lui, n’y voit pas clair, jusqu’à ce que graduellement il vienne nous rejoindre.

Cette introduction dans ce monde en périphérie du hockey (junior entre autres) est faite sans emballage et de façon lucide.

Larrue St-Jacques est très crédible en star déchue. Si on y retrouve des touches de certains de ses personnages de Like-moi (adulescent d’une intelligence en bas de la moyenne et qui a la profondeur philosophique d’une roche), le registre est par contre tout autre. Nous ne sommes pas dans la franche comédie, au contraire. Florence Longpré, qui était aussi dans Like-moi, fait d’ailleurs également une brève apparition qui n’est pas plus dans la comédie. Jean-Michel Anctil n’est pas là pour faire des blagues non plus.

Quant à Leyrolles-Bouchard, qu’on avait vu dans Pieds nus dans l’aube, il rend bien la graduation de l’estime que son personnage a pour son cousin, qui débute au plafond et qui finit par s’écraser au sol.

Au final, il s’agit d’un film de désillusion, qui est bien fait. L’intérêt pour ceux qui s’intéressent au monde du hockey est évident, mais peut-être un peu moins pour ceux que ça indiffère. La relation entre les deux cousins a beau être au cœur de l’histoire, le monde du hockey en est indissociable.

Parlant du hockey, les scènes de patinoire sont peu nombreuses, mais crédibles pour une ligue senior. Toutefois, le geek en moi a tout de même accroché sur certains petits détails :

-Dans leur périple, les deux cousins s’arrêtent à Val-d’Or, où Yves a joué junior. Au plafond de l’aréna, on a accroché une fausse bannière en honneur d’Yves, à côté de celle de Roberto Luongo, un beau clin d’œil;

-Lors de cette même visite, Yves montre à Jean-Philippe comment patiner. Je ne sais pas comment un ado de 16 ans qui a grandi à La Malbaie, qui est absolument passionné de hockey (et qui vend des patins dans un magasin de sport) peut ne pas savoir patiner…

-Yves a été repêché en deuxième ronde. Son ancien agent (Vincent Graton) confie à Jean-Philippe qu’il est son plus grand regret et qu’il aurait pu être un Mario Lemieux… Peut-être un peu poussé, disons.

Malgré tout, rien de majeur ou d’impardonnable. Un bon petit film, un peu acidulé et bien fait.

mercredi 26 juillet 2023

Sondage: Michel Petit ou Jean-Jacques Daigneault?


 

 
 


Vous êtes probablement aussi pris que nous par la nouvelle sensation du web pour les geeks de hockey; Puckdoku. Dans notre chat commun avec les auteurs du blog, nous partageons quotidiennement nos scores et nos trouvailles en plus de nos stratégies. Une de ces stratégies efficaces est de connaître en détails la carrière de ces grands voyageurs ayant joué pour plusieurs équipes. Je suis d'ailleurs comblé de pouvoir plugger mon avatar Ray Sheppard dès que possible avec ses 6 équipes (Sabres, Rangers, Red Wings, Sharks, Panthers et Hurricanes). Il y a aussi bien sûr comme passe-partout le plus nomade des nomades, le légendaire Mike Sillinger et son record de 12 équipes.

Mais viennent aussi ces autres joueurs nomades qui suivent sur la liste après Sillinger. Si personne n'a encore terminé sa carrière avec un nombre final de 11 équipes, un groupe plus ou moins sélect de 8 joueurs se partagent la 2e place avec 10 équipes. Il s'agit de Jim Dowd, Olli Jokinen, Mathieu Schneider, Dominic Moore, Lee Stempniak, Derick Brassard (qui est d'ailleurs en voie d'égaler Sillinger s'il continue encore dans la même voie) ainsi que deux défenseurs québécois, Michel Petit et Jean-Jacques Daigneault

Ces deux derniers ont longtemps été seuls au premier rang, étant les deux premiers à se rendre à 10 avant d'être dépassés par Sillinger et plus tard égalés par les autres. Petit et Daigneault ont connu un parcours similaire qui mérite d'être détaillé davantage, surtout parce que c'est difficile de toujours se rappeler avec exactitude avec quelles équipes ils ont jouées. Je trouvais donc intéressant de parler de ces deux joueurs tout en continuant dans une tradition de LVEUP, soit un sondage.

Commençons donc par leurs bios respectives. Je mets entre parenthèses le décompte des équipes avec qui ces deux joueurs ont jouées.


Michel Petit est né à Saint-Malo le 12 février 1964. Défenseur offensif de 6'-1" et 205 livres, Il commence son parcours amateur avec les Gouverneurs de Sainte-Foy en 1979 avant de graduer dans la LHJMQ en 1981 au sein des Castors de Sherbrooke avec qui il remporte la coupe du Président de 1982, en plus du trophée Mike Bossy remis au plus bel espoir professionnel, du titre de recrue défensive de l'année et une place sur la première équipe d'étoiles de la LHJMQ. Cette belle première saison junior lui vaut d'être repêché en première ronde (11e au total) par les Canucks de Vancouver (1).

Il joua une dernière saison en 1982-83 avec les Castors, désormais déménagés à St-Jean-sur-Richelieu, et fut rappelé par les Canucks pour deux matchs en fin de saison. Il fit ensuite l'équipe à temps plein et y joua 4 saisons, soit son plus long séjour avec une équipe. C'est en novembre 1987 qu'il fut échangé la première fois lorsqu'il passa aux Rangers de New York (2) en retour de Willie Huber et Larry Melnyk.

Il joua deux de ses saisons les plus productives en carrière avec les Rangers, soit deux saisons identiques de 33 points. Mais il fut ensuite échangé aux Nordiques de Québec (3) en retour de Randy Moller au début de la saison 89-90. Il connut une bonne saison cette année-là avec le fleurdelisée avec une fiche de 12 buts et 36 points, soit sa meilleure saison à ce point de sa carrière.

Il croyait demeurer longtemps à Québec où il signa un nouveau contrat de plusieurs saisons. Cependant les Nordiques visaient le fond à ce moment et échangèrent Petit aux Maple Leafs de Toronto (4) en compagnie de Lucien Deblois et Aaron Broten. En retour les Nordiques mirent la main sur Scott Pearson ainsi que deux futurs choix de repêchage (Éric Lavigne et Tuomas Gronman). Le lendemain de la transaction, Petit déclara aux journalistes que les Nordiques faisaient vraiment tout en leur pouvoir pour terminer derniers et repêcher Eric Lindros. 

«Michael» Petit




Michel a eu beaucoup de cartes «Now with...»

Petit termina donc la saison 90-91 à Toronto, et termina avec un sommet en carrière de 13 buts et 26 passes pour 39 points. Cependant, comme Petit était considéré comme une très bonne monnaie d'échange, il fit éventuellement partie du plus grand blockbuster de l'histoire (et un des plus grands vols) la saison suivante lorsqu'il prit le chemin de Calgary (5) en compagnie de Gary Leeman, Craig Berube, Alexander Godynuyk et Jeff Reese. En retour les Leafs mirent la main sur le convoité Doug Gilmour ainsi que Jamie Macoun, Kent Manderville, Ric Nattress et Rick Wamsley.

Petit sembla alors trouver un peu de stabilité avec les Flames alors qu'il y joua les deux saisons suivantes au complet, malgré une saison 92-93 décimée par les blessures où il ne joua que 35 matchs. 

Il signa ensuite comme agent libre avec les Kings de Los Angeles (6) pour la saison 1994-95. Lors du camp d'entrainement de la saison 95-96, il écopa d'une suspension de 10 matchs pour avoir débattu et abusé verbalement un juge de ligne. Cela sembla irriter la direction alors qu'il fut échangé quelques semaines plus tard aux Lightning de Tampa Bay (7) en retour de Steven Finn.

Après cette seule saison en Floride, il signa avec les Oilers d'Edmonton (8) pour la saison 1996-97. Après seulement 18 matchs et plusieurs blessures en Alberta, les Oilers le placèrent au ballotage et il fut alors réclamé par les Flyers de Philadelphie (9) avec qui il termina la saison et participa brièvement (3 matchs) au parcours de l'équipe jusqu'en finale contre Red Wings. 


C'est à l'aube de la saison 1997-98 que Petit signa avec les Coyotes de Phoenix (10), devenant alors le premier joueur de l'histoire de la LNH à évoluer pour une 10e équipe, le précédant détenteur du record de 9 étant jusque-là Brent Asthton, son ancien coéquipier avec les Flames. 

Clairement sur la fin de sa carrière, Petit fut maintes fois blessé avec les Coyotes et il fut éventuellement rétrogradé dans les mineures pour la première fois depuis la saison 85-86. Il joua ses derniers matchs dans la LNH durant les séries de 1998. Il passa ensuite une saison avec le club-école des Coyotes dans la IHL, le Thunder de Las Vegas. Il joua ensuite brièvement en Allemagne et en Italie jusqu'à sa retraite en 2002.

En 827 matchs, sa fiche fut de 90 buts et 238 passes pour 328 points.



Jean-Jacques Daigneault est né le 12 octobre 1965 à Montréal, soit une semaine exactement après quelques illustres futurs coéquipiers, soit Mario Lemieux et Patrick Roy, tous les deux nés le même jour le 5 octobre 1965. Daigneault et Lemieux devinrent d'ailleurs de grands amis et grandirent ensemble (en compagnie de Marc Bergevin) dans le hockey amateur montréalais, d'abord avec les Hurricanes de Ville-Émard et ensuite au sein des Voisins le Laval. Cependant, Daigneault passera dans le camp des Chevaliers de Longueuil à la saison 1982-83, durant laquelle il récoltera 84 points, dont 26 buts, ce qui lui vaudra le trophée Émile Bouchard comme défenseur de l'année dans la LHJMQ et une place sur la première équipe d'étoiles.

En 1983-84, il fut sélectionné pour jouer avec l'équipe nationale Canadienne et participa aux Olympiques de Sarajevo avant de revenir terminer l'année à Longueuil. Il fut ensuite repêché, comme Petit avant lui, par les Canucks de Vancouver (1) en première ronde du repêchage de 1984, au 10e rang, soit 9 rangs après son ami d'enfance Mario Lemieux.

Lors de sa sélection par les Canucks, plusieurs furent surpris de voir Daigneault apparaître au podium en béquilles, lui qui s'était blessé et avait dû se faire opérer durant les séries avec les Chevaliers.


Il débuta immédiatement avec les Canucks en 1984-85 où on peut probablement s'imaginer qu'il fut épaulé par son compatriote Petit. C'est toutefois Daigneault qui fut échangé le premier lorsqu'il passa aux Flyers de Philadelphie (2) en juin 1986 dans un échange envoyant Rich Sutter à Vancouver. 

À sa première saison à Philadelphie, Daigneault marqua l'imaginaire du folklore des Flyers. Jusqu'alors peu utilisé par l'entraineur Mike Keenan,  il sortit de nulle part pour marquer le but gagnant lors du 6e match de la finale contre les Oilers, but qui permit aux Flyers d'égaliser la série et forcer un 7e match. Les fans des Flyers se rappellent toujours de ce moment comme un des moments les plus bruyants de l'histoire de leur ancien amphithéâtre, le Spectrum.



Cependant, Daigneault avait de la difficulté à cimenter sa place dans la LNH. Il fut encore très peu utilisé par les Flyers en 1987-88 et fut souvent retourné dans les mineures. Son échange aux Canadiens de Montréal (3) en novembre 1988 ne l'aida pas initialement alors qu'il passa l'entièreté de la saison 88-89 dans la AHL à Sherbrooke. Il joua ses premiers matchs avec le CH en 89-90 et ne fit l'équipe à temps plein qu'en 90-91. C'est toutefois dans l'organisation montréalaise que Daigneault joua le plus longtemps soit durant l'espace de sept saisons. Le point culminant de sa carrière fut inévitablement la saison 1992-93 où il remporta bien sûr la Coupe Stanley, parcours où il joua l'entièreté des matchs et obtint 4 points. Il avait aussi obtenu son sommet offensif durant la saison avec 8 buts.

Toutefois, au début de la saison 95-96, le CH avait besoin de renforts dans les buts et utilisèrent Daigneault en l'envoyant aux Blues de St.Louis (4) en retour du gardien Pat Jablonski. Fun Fact, il s'agissait de la première transaction du règne malfamé de Réjean Houle... Cet échange marqua alors le début de la vraie phase nomade de l'ancien numéro 48.

À St.Louis, Daigneault se retrouva de nouveau sous les ordres de Mike Keenan et fut alors une fois de plus utilisé sporadiquement. Il termina donc la saison avec les Penguins de Pittsburgh (5) qui l'obtinrent en retour d'un choix de 6e ronde. Il connut ses meilleures séries en carrière avec les Penguins, possiblement dû à l'apport de son nouveau coéquipier et grand ami retrouvé Mario Lemieux. Il termina le tournoi printanier avec 10 points en 17 matchs.

La réunion Lemieux-Daigneault ne dura toutefois que très peu longtemps alors que les Penguins l'échangèrent aux Mighty Ducks (6) en février 1997 en retour de Garry Valk. À Anaheim, Daigneault écopa lui aussi d'une suspension de 10 matchs pour avoir abusé d'un officiel lorsqu'il cingla accidentellement l'arbitre Don Koharski lors d'un match entre les Ducks et les Canucks. Daigneault fut encore une fois surprenamment efficace en séries, alors qu'il obtint 9 points en 11 matchs lors des séries de 1997. Il avait aussi terminé la saison avec 11 points et 13 matchs avec les Ducks, ce qui portait son total à son sommet personnel de 28 points en 96-97 partagé entre Pittsburgh et Anaheim.


 



Fin de carrière dans les mineures en 2000-01

Il ralentit toutefois la cadence en 1997-98 et en février 1998, il fit ses valises une fois de plus lorsqu'il prit le chemin de Long Island (7) lors d'un échange impliquant six joueurs. Ce séjour avec les Islanders fut très bref, seulement 18 matchs, et il fut ensuite laissé sans protection et réclamé par les nouveaux Predators de Nashville (8) lors du repêchage d'expansion pour la saison 1998-99. À mi-chemin lors de cette première saison de l'équipe du Tennessee, Daigneault passa aux Coyotes de Phoenix (9) en retour de considérations futures. 

Durant l'été 2000, Daigneault signa avec le nouveau Wild du Minnesota (10) mais ne put réussir à se tailler une place avec le club lors du camp d'entrainement. Il prit donc le chemin de leur club-école, les Lumberjacks de Cleveland dans la IHL. C'est en janvier 2001 qu'il fut finalement rappelé pour son premier et dernier match avec le Wild et par conséquent dernier match dans la LNH. Il retourna ensuite dans les mineures pour terminer la saison. Il partit ensuite jouer dans la 2e division suisse en 2001-02 mais n'y joua que 6 matchs avant de clore sa carrière. 

En 899 matchs dans la LNH, Daigneault aura donc récolté 53 buts et 197 passes pour 250 points.



Donc vous voilà donc prêts à vous prononcer sur l'éternelle question qui vous tiraille probablement autant que moi, soit «Qui est le meilleur des deux premiers joueurs à se rendre à 10 équipes dans la LNH?»

Je sais qu'une bonne majorité vont probablement opter pour Daigneault, vu notre nostalgie collective de la coupe de 1993, mais il est à considérer que Petit a obtenu plus de points en moins de match (328 en 927) que Daigneault (250 en 899). Aussi, si ce n'était pas de ce seul petit match en rappel avec le Wild, Daigneault serait demeuré pour l'éternité dans ce club pas mal moins cool des 9 équipes et non pas celui des 10. Ça c'est de la nuance capitale. 

Mais aussi à considérer, Daigneault a été choisi 10e par les Canucks, tandis que Petit avait été sélectionné beaucoup plus loin, soit 11e... Je ne sais pas si ça peut peser dans la balance mais du moins cela pourra peut-être servir d'avertissement à de futurs défenseurs québécois: Si les Canucks vous repêchent aux alentours du 10e ou 11e choix, vous allez probablement jouer pour plusieurs équipes.

Mais qu'importe l'issue de ce sondage, j'espère vous avoir aidé pour une future édition de Puckdoku. Mon prochain objectif dans ma vie est de les plugger tous les deux dans le même Puckdoku... avec Mike Sillinger peut-être...

mardi 18 juillet 2023

Joueur oublié des 90's #80 - Johan Witehall


 


Le joueur d'aujourd'hui ça fait depuis les débuts de cette série que je l'ai dans ma liste. Mais à chaque fois que je tente d'écrire sa bio, c'est toujours le même constat... Je débute mes recherches et après 15 minutes je laisse tomber en lâchant un bon «Voyons y'a donc ben rien à dire sur c't'ostie-là.» et je passe au suivant sur la liste... 

Mais l'autre jour, j'ai réussi à le plugger dans mon Puckdoku où il m'est sorti avec un excellent score de 0.0%. C'était le signe du destin selon quoi je me devais coûte que coûte de faire sa maudite bio.

Johan Nils Erik Witehall est né le 7 janvier 1952 à Gothenburg en Suède. Ailier gauche de 6'-0" et 196 livres, il fit d'abord ses classes au sein des divers niveaux junior du club Västra Frölunda à partir de 1987-88. Il passa ensuite la majorité des années 90 avec le club Hanhals HF en 2e et 3e division et ce n'est qu'à la saison 1997-98 qu'il gradua enfin en Elitserien, le premier niveau du hockey suédois, avec le Leksands IF. Il sembla alors capter l’œil des recruteurs des Rangers qui en firent un choix tardif au repêchage de 1998 avec la 207e sélection en 8e ronde. Il était alors âgé de 26 ans, un âge très avancé pour le repêchage.



Il signa alors avec les Rangers et traversa en Amérique du nord pour la saison 1998-99 qu'il passa majoritairement avec le club-école des Rangers, le Wolf Pack de Hartford, où il obtint 29 points en 62 matchs en plus de jouer 4 matchs avec les Rangers, sans récolter de points. Il continua de se développer en 99-00 et obtint 41 points à Hartford en plus de représenter l'équipe au match des étoiles de la AHL. Il fut rappelé avec les Rangers le temps de 9 matchs durant la saison, obtenant 1 but et 1 passes lors de son premier match mais rien par la suite. Il aida toutefois le Wolf Pack à remporter la coupe Calder alors qu'il obtint 13 points en 17 matchs durant ce parcours.

Il fit la navette entre New York et Hartford au début de la saison 2000-01 mais après une fiche de seulement 3 passes en 15 matchs avec les Blueshirts, il fut placé au ballotage et réclamé par le Canadien le 12 janvier 2001. Le CH était alors décimé par les blessures comme c'était souvent coutume à cette époque qu'on surnomme ici affectueusement les «Années Linden» ou «dans l'temps de Christian Laflamme».

Martin Madden, l'adjoint du DG de l'époque André Savard, déclara «Il peut nous aider même si ce n'est pas la trouvaille du siècle», un sentiment qui me rejoint vraiment particulièrement bien dans l'esprit de cette bio...

Au sein de ce CH dégarni, Witehall ne put vraiment faire mieux qu'à New York. Sa fiche pour terminer la saison fut de 1 but et 1 passe en 26 matchs. Il fut rétrogradé en fin de saison pour aider les Citadelles de Québec en séries. C'est à Québec que le parcours nord-américain de Witehall se termina, avec une fiche de 8 points en 9 matchs avec les Citadelles qui s'inclinèrent en 2e ronde. 

Son contrat dans la LNH échu, Witehall quitta pour la Suisse avec les EHC Capricorns de Chur. Il joua ensuite en Allemagne en 2002-03 et revint au bercail en 2003-04 avec son ancien club, le Leksands IF. Il évolua pour différents clubs et différentes divisions suédoises jusqu'à sa retraite en 2010.

Il n'est pas resté dans l'univers du hockey depuis sa retraite et je n'ai rien trouvé de plus sur lui. Je l'ai quand même trouvé sur Facebook et j'ai ainsi découvert qu'il habite maintenant à Oslo en Norvège.

En 54 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 2 buts et 5 passes pour 7 points.

C'était donc la bio de Johan Witehall. Au moins ça pourra peut-être vous servir pour vos Puckdoku...


Sources:
Le Canadien réclame le Suédois Johan Witehall, Le Devoir, 13 janvier 2001
Anciens du Canadien - Quiz - RDS.ca

 

dimanche 16 juillet 2023

Sénateur Donat Raymond


On présente souvent Maurice Richard comme étant l’archétype de l’ouvrier canadien-français qui a dû faire son chemin dans un monde principalement anglophone. Il y a tout de même un fond de vérité là-dedans.

À son arrivée avec le CH, l’entraîneur était Dick Irvin, quelqu’un qui n’hésitait pas à utiliser l’humiliation pour fouetter la fierté du Rocket. Par contre, à la fin de sa carrière, c’était son ancien coéquipier Toe Blake, fils d’une franco-ontarienne et bilingue, qui était derrière le banc.

Au niveau de la ligue, la présence de Clarence Campbell, avec qui il a eu tant maille à partir, à la présidence de la ligue pointe également dans cette direction. Toutefois, pour ce qui est de son vrai patron, celui qui signait son chèque de paie, ce n’était pas le cas. Dès son arrivée et pour la majeure partie de sa carrière, le Tricolore appartenait principalement à un francophone, le sénateur Donat Raymond.

Donat Raymond est originaire de St-Stanislas-de-Kostka, dans la région de Valleyfield. Sa carrière dans le monde des affaires a d’abord débuté à l’hôtel Queen’s, qui était situé au coin de St-Jacques et Peel, à Montréal. Son parcours le mena éventuellement à acquérir cet établissement, ainsi que l’hôtel Windsor. Son chemin rempli de succès dans le monde des affaires l’amènera éventuellement au fil des années à être président du conseil d’administration du Trust Général du Canada, de la CIBC et de la Fire Insurance Co, en plus d’être directeur d’entreprises comme la Canadian International Paper et la Dominion Glass.

Lorsque William Northey de la Canadian Arena Company rencontra des problèmes à financer son nouveau projet, le Forum de Montréal, il se mit à chercher de nouveaux investisseurs. C’est finalement chez Donat Raymond qu’il trouva un nouvel associé. Le Forum devait initialement être le domicile des Maroons, que possédait aussi la Canadian Arena Company. Toutefois, à partir de 1925-26, il se mit à héberger aussi en permanence un nouveau locataire, les Canadiens.

En 1935, c’est la Canadian Arena Company qui avança les 165 000$ requis à Ernest Savard, Louis Gélinas et au colonel Maurice Forget pour acquérir les Canadiens de Léo Dandurand et Jos Cattarinich, exerçant ainsi un contrôle sur les deux équipes montréalaises.

Lorsqu’en 1938, il devint évident que les conséquences de la grande dépression firent en sorte qu’il y avait maintenant une équipe de trop à Montréal, des voix s’élevèrent pour que ce soient les Maroons, le club anglophone, qui survivent. C’est finalement Donat Raymond qui insista pour que ce soient les Canadiens, le club francophone, qui demeurent.

C’est finalement le 11 mai 1940 que la Canadian Arena Company, avec Donat Raymond maintenant son président, fit officiellement l’acquisition du Tricolore, alors que celui-ci traversait une période difficile sur la glace. Tommy Gorman devint directeur-gérant, Maurice Richard fut recruté et la Coupe Stanley retourna finalement à Montréal en 1944, après 13 ans d’absence.

En 1946, Raymond embaucha Frank Selke comme directeur-gérant, après que ce dernier se soit brouillé avec Conn Smythe des Leafs. Selke trouva ainsi un patron plus conciliant et plus discret, puisque Raymond n’aimait pas vraiment être sous les feux de la rampe. Par contre, il lui donna les moyens de réaliser son plan de mettre sur pied un impressionnant réseau de clubs affiliés qui mit la table pour la domination du bleu blanc rouge pendant les années 1950 et 1960.

Alors âgé de 77 ans et ayant eu des ennuis de santé, celui qui avait été nommé au sénat en 1926 par Mackenzie King vendit en 1957 la majeure partie de ses intérêts dans la Canadian Arena Company (et ainsi les Canadiens et le Forum) à un collègue sénateur libéral, Hartland de Montarville Molson, ainsi qu’à d’autres membres de la même famille. La transaction se conclut pour un montant estimé à entre 4 et 5 millions $. Raymond conserva tout de même une participation minoritaire. Fait intéressant, le père de Hartland Molson, le colonel Herbert Molson, avait déjà été un partenaire de Raymond au sein de la Canadian Arena Company.

L’année suivante, Raymond fut admis au Temple de la renommée du hockey. Ce n’est toutefois pas le seul sport qui attira son attention au fil des ans. Il fut aussi associé à un moment aux Royaux du baseball et surtout aux courses de chevaux. Il posséda d’ailleurs pendant plusieurs années une ferme d’élevage à Verchères et plusieurs de ses pur-sang remportèrent de nombreux prix.

Raymond n’est pas le seul membre de sa famille à avoir été impliqué en politique. Son frère Maxime fut élu député libéral fédéral de Beauharnois en 1925, avant de quitter le parti en 1943 pour exprimer son désaccord avec la conscription. Il joignit alors le Bloc populaire et prit la tête de l’aile fédérale.

Le sénateur Donat Raymond est décédé en juin 1963, à l’âge de 83 ans.

Sources:

Mouton, Claude, Les Canadiens de Montréal: une dynastie du hockey, Van Nostrand Reinhold Ltd, Toronto, 1981, p.105 à 107,

"Canadien Deal Is Almost Complete", September 18, 1935, Montreal Gazette, page 14,

"La vie normale reprend au Forum après la vente de la patinoire et du Canadien", 25 septembre 1957, La Presse, page 44,

"Ici et là dans le sport – Une ère nouvelle pour le club de hockey Canadien", 25 septembre 1957, La Presse, page 44,

"Le sport en général – Un coup de maître réussi par Molson" de Jacques Beauchamp, 25 septembre 1957, Montréal-Matin, page 26,

"Les Molson deviennent les propriétaires du Forum et du club de hockey Canadiens" de Jacques Beauchamp, 25 septembre 1957, Montréal-Matin, page 30,

"Mort d’un pionnier du hockey", 10 avril 1963, La Presse, page 43,

"Le sénateur Donat Raymond est décédé", 6 juin 1963, La Presse, page 3,

"La mort du sénateur Raymond" de Marcel Desjardins, 6 juin 1963, La Presse, page 38,

"Sen. Donat Raymond Dies At 83", June 6, 1963, Montreal Gazette, page 3,

"Hockey Figures Offer Tributes To Sen. Raymond", June 6, 1963, Montreal Gazette, page 23,

wikipedia.org.

mercredi 5 juillet 2023

Joueur oublié des 90's #79 - Kevin Todd




 

 
Le joueur d'aujourd'hui n'est certainement pas le plus oublié de cette série, du moins pour la majorité de nos lecteurs qui ont collectionné les cartes ou suivi le hockey au début des années 90. Il entre probablement dans la catégorie des personnages cultes du hockey de cette décennie comme Pat Falloon ou Petr Klima au niveau de la notoriété. Mais quoiqu'il en soit, on connait probablement ce joueur davantage en surface qu'en profondeur et il était un bon choix pour continuer dans cette série.

Kevin Todd est né le 4 mai 1968 à Winnipeg. Joueur de centre de 5'10", il fit ses débuts junior à 17 ans au sein des Raiders de Prince Albert en 1985-86. Des blessures le limitèrent à 55 matchs, ce qui diminua sa valeur au repêchage de 1986 où il fut tout de même repêché en 7e ronde (129e au total) par les Devils du New Jersey. Il continua son parcours à Prince Albert lors des deux saisons suivantes, le tout culminant par sa meilleure saison junior en 1987-88 avec 49 buts et 72 passes pour 121 points.

Il débuta ensuite dans l'organisation des Devils avec leur club-école, les Devils d'Utica dans la Ligue américaine. Il joua trois saisons complètes à Utica, n'étant rappelé que pour deux matchs réguliers au New Jersey et un autre en séries. Il se distingua toutefois de brillante façon en 1990-91, terminant la saison au premier rang des pointeurs de la AHL avec 37 buts et 81 passes pour 118 points, ce qui lui valut le trophée Les Cunningham remis au joueur le plus utile de la ligue.

Prêt à faire le grand saut, Todd débuta la saison 1991-92 au New Jersey, où entraînait désormais celui qui lui avait donné confiance dans la AHL, l'entraîneur Tom McVie. Ce dernier promut alors Todd sur les deux premiers trios, étant souvant jumelé à Peter Stastny, une des plus grandes influences sur le joueur recrue. Todd joua 80 matchs en 91-92 et termina au premier rang des recrues de la ligue avec 63 points dont 21 buts. Il récolta également 5 points en 7 matchs durant les séries. Il fit partie des finalistes pour le trophée Calder, qui fut toutefois remporté par Pavel Bure. Ce dernier avait moins de points que Todd mais ses 34 buts, dont la plupart faisaient partie des jeux de la semaine, firent de lui le gagnant du titre de recrue de l'année. Bure avait aussi joué seulement 65 matchs.

Les 63 points de Todd lui permirent également de battre le record de points pour une recrue chez les Devils, jusque-là détenu par Kirk Muller. Ce record fut plus tard battu par Scott Gomez, avec 70 points en 1999-2000, record toujours valide à ce jour. Un certain «buzz» entoura alors Kevin Todd et c'est alors qu'on le vit apparaître sur quantité de cartes de hockey.





Toutefois, les Devils faisaient du surplace et après cette autre élimination hâtive, ils changèrent une fois de plus d'entraîneur (4e depuis 1988) en engageant le légendaire Herb Brooks pour la saison 1992-93. Todd ne sembla pas vraiment cadrer dans le nouveau système de Brooks, et après quelques blessures et seulement 10 points en 30 matchs, les Devils l'utilisèrent comme monnaie d'échange en compagnie de Zdeno Ciger pour obtenir Bernie Nicholls des Oilers. 

Todd termina la saison à Edmonton et obtint 13 points en 25 matchs avant de se blesser une autre fois. Après la saison, il fut échangé de nouveau, cette fois aux Blackhawks, en retour de Adam Bennett.

Todd débuta donc la saison 93-94 avec une nouvelle équipe à Chicago. Étant toutefois peu utilisé, il demanda d'être échangé, ce que les dirigeants des Blackhawks lui accordèrent en mars au moment de la date limite des échange, alors qu'il passa aux Kings de Los Angeles en retour d'un choix de 4e ronde. Il termina la saison en force avec 11 points en 11 matchs, le même total de points qu'il avait obtenu en 35 matchs à Chicago.

Durant le lock-out de 1994, il retourna à Utica, où il s'était établi, et joua très peu durant l'arrêt des activités, soit seulement 2 matchs avec le Blizzard d'Utica dans la Colonial Hockey League. Au retour de la LNH, il semblait être rouillé alors qu'il n'obtint que 3 buts et 8 passes en 33 matchs avec les Kings. Il se recycla également en spécialiste défensif et expert en mises en jeu. Il apprit notamment beaucoup en jouant avec le légendaire Jari Kurri, ainsi qu'avec Wayne Gretzky.

Todd sembla retrouver un certain élan en 1995-96 avec 16 buts et 27 passes pour 43 points, sa meilleure récolte depuis son 63 points de sa saison recrue.




Maintenant agent libre, il signa avec les Penguins pour la saison 1996-97. Toutefois, il dut passer par le ballotage au début de la saison et ce sont les Mighty Ducks qui le réclamèrent et il demeura donc en Californie. Après une première saison de 30 points, il ne fut que très peu utilisé en 97-98, pour finalement être rétrogradé dans les mineures avec les Ice Dogs de Long Beach. Il ne joua finalement que 27 matchs dans ce qui fut au final sa dernière saison dans la LNH.

Sans contrat en 1998-99, il mit le cap sur la Suisse avec le club de Zug où il obtint 50 points en 40 matchs. Il subit toutefois une grave blessure en Suisse et malgré l'intérêt de quelques clubs de la LNH après sa bonne saison, il ne put passer les tests physiques nécessaires pour continuer et il prit alors sa retraite à l'âge de 30 ans. Il retourna s'installer dans le coin d'Utica après sa retraite. 

En 383 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 70 buts et 133 passes pour 203 points.


Sources:
From Winnipeg To Utica - Kevin Todd Enjoyed NHL Play As Few Have, Utica Observer-Dispatch, 31 décembre 2012