Je suis très rarement à jour pour les films. Si vous me posez la question si j’ai vu tel ou tel film (récent), il est fort probable que je vous réponde que non. Lorsque j’ai récemment vu le long-métrage "Ça sent la coupe", qui a une forte connotation de hockey et qui date de 2017, je me suis demandé s’il était toujours pertinent d’en parler. Finalement, j’ai décidé que oui, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un film qui a tant fait courir les foules à sa sortie.
Pour ceux qui ne l’ont pas vu, le synopsis du film de Patrice Sauvé (La vie, la vie, Grande ourse), inspiré du roman de Matthieu Simard, est le suivant :
Max (joué par Louis-José Houde) est un fan fini des Canadiens. Regarder les matchs avec ses fidèles amis est un rituel incontournable. Toutefois, il vit au même moment une douloureuse rupture avec sa conjointe de quelques années, avec qui il souhaiterait reprendre.
On comprend également que Max vit difficilement le deuil de ses parents, décédés tragiquement sept ans plus tôt. Sa réaction initiale a été d’abandonner sa carrière d’ingénieur pour reprendre le magasin de cartes et d’articles de collection de hockey que tenait son père. De son côté, sa sœur a plutôt choisi de s’exiler à Vancouver, avant de revenir au même moment où le couple de Max vit ses derniers instants. Oui, il y vit sa passion, mais le magasin semble avant tout un moyen empreint de nostalgie de conserver un lien avec son père, lien qui devient de plus en plus lourd.
Louis-José Houde se débrouille assez bien dans un contre-emploi. Son rôle n’est pas dans la franche comédie comme dans "De père en flic" ou "Menteur". Il est plutôt dans l’intériorité.
On s’attendrait à ce que le hockey y joue un rôle central (titre, bande-annonce). Pourtant, il s’avère plutôt un cadre un peu encombrant. Il sert principalement de prétexte pour nous montrer que Max néglige sa relation au profit de sa passion dévorante et de ses amis, jouant ainsi un rôle de trentenaire adulescent, très présent dans la cinématographie québécoise. Si c’est l’aspect qui vous attire, vous risquez donc d’être déçu, même si les clins d’œil sont réussis. L’action se déroule pendant la saison 2009-10 et les marqueurs de temps sont les différents matchs des Glorieux. (Les séquences débutent avec par exemple "13 février 2010 Match 63 Canadiens - Flyers".) On y revit entre autres le débat Price – Halak. Fait intéressant, parmi les amis de Max, on retrouve Richard. Celui-ci est joué par le comédien Louis-Philippe Dandenault, frère de Mathieu, l’ex-Canadien. Il porte d’ailleurs un superbe chandail de Dave Babych aux couleurs des Whalers avec la baleine sur l’épaule, lors de leurs parties de hockey bottine. (La baleine n’était plus là lors de l’acquisition de Babych par les Whalers, mais passons…)
Dans un moment de déprime, Max cherche à s’affranchir de son passé en allumant à l’intérieur de son magasin un feu de cartes de hockey dans une poubelle. J’ignore s’il s’agissait de reproductions ou de vraies cartes, mais j’avoue que j’ai eu un petit pincement au coeur lorsque j’ai vu entre autres un Pierre Mondou de 1982-83 et un Guy Carbonneau de 1985-86 partir en fumée… J’aurais préféré qu’ils utilisent des Pro Set 1990-91…
Quant à l’improbable parcours en séries du printemps 2010, il coïncide non seulement avec une nouvelle prospérité du magasin, mais aussi au moment où Max commence à sortir la tête de l’eau.
Reste à voir si la présence tonitruante du hockey (doublée de nombreux produits Molson) dans la présentation du film décevra ceux qui recherchent un film sportif, tout en rebutant ceux qui rechercheraient un film de réflexion mais qui n’aiment pas le hockey. En d’autres mots, je me demande si le positionnement de marché est bon.
Une fois ceci dit, le film ne révolutionne rien, mais il est intéressant si vous aimez ce type. Toutefois, on se doute assez rapidement (alerte au divulgâcheur) que Max finira dans les bras de l’ambulancière (jouée par Marilyn Castonguay, la merveilleuse Huguette de la série "C’est comme ça que je t’aime").
1 commentaire:
Pour ma part, j'ai detesté ce film et n'ai eu d'interet qu'a reconnaitre les cartes de hockey dans le bucket flambant. Evidemment, j'ai aussi eu un pincement au coeur de voir les cartes brulées considérant leurs valeurs sentimentales.
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