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mercredi 24 juin 2020

Bernie Nicholls




Né le 24 juin (bonne fête et bonne St-Jean en passant) dans le petit village d'Haliburton en Ontario, Bernard Irvine Nicholls fut un des meilleurs joueurs des Kings durant les années 80 et plusieurs pensent qu'il se serait mérité une place au temple de la renommée s'il était resté à Los Angeles au delà de cette décennie. Mais plutôt que de faire partie du ''hall of fame'', il semble plutôt faire partie du fameux et nébuleux ''hall of very good''...



Un joueur habile avec la rondelle et possédant un tir vif et précis, Nicholls se fit repêcher par les Kings en 4e ronde (73e au total) du repêchage de 1980 après une première saison junior correcte (79 points) avec les Canadians de Kingston. Les Kings le gardèrent dans le junior l'année suivante, ce qui fut bénéfique selon lui car il doubla ses statistiques en 1980-81 avec 63 buts et 152 points et fut davantage prêt mentalement pour faire le saut dans la LNH.

Il débuta son parcours professionnel avec le club-école des Kings dans la ligue américaine, les Nighthawks de New Haven où il menait la ligue avec 41 buts et 71 points en 55 matchs avant d'être rappelé par les Kings pour le restant de la saison 1981-82. Il obtint ensuite une excellente fiche de 14 buts et 32 points en 22 matchs lors de cette première saison écourtée à Los Angeles en plus de 4 buts en 10 matchs durant les séries, participant d'ailleurs au ''Miracle on Manchester'', ce fameux match où les Kings remontèrent un déficit de 5 à 0 contre les Oilers pour l'emporter 6-5 et prendre les devants dans la série. Il devint également lors de ces premiers matchs avec l'équipe le premier de leur histoire à obtenir deux tours du chapeau consécutifs. Il ne retournera jamais dans les mineures par la suite.


Venant d'un petit village de moins de 100 habitants, il s'adapta toutefois rapidement à la vie d'une grande ville comme Los Angeles et devint un joueur fort populaire auprès des fans des Kings, particulièrement par sa fameuse célébration de but surnommée le ''Pumper Nicholl'' car il avait l'habitude de faire tournoyer son bras après chaque but compté.

Il était aussi très charismatique et toujours souriant en dehors de la glace où sa fougue, sa jeunesse et sa crinière blonde avec ''mullet'' correspondaient parfaitement avec le style de vie californien. Il se faisait également remarquer par ses habits et manteaux de fourrure flamboyants dont un habit complètement rose qu'il portait occasionnellement lors de ses nombreuses sorties nocturnes en début de carrière.

Il ne fut jamais reconnu pour des frasques majeures hors de la glace mais une certaine réputation d'oiseau de nuit le suivit une bonne partie de sa carrière avant de diminuer lorsqu'il devint plus vieux. Même chose pour le ''Pumper Nicholl'' qu'il arrêta graduellement de faire après s'en être lassé.




Il régressa légèrement lors de sa deuxième saison avec 50 points en 71 matchs mais se rattrapa lors des années suivantes avec des saisons de 95 points en 1983-84, une première de 100 points en 1984-85 et ensuite une de 97 points en 1985-86. Sa venue à Los Angeles venait enfin apporter plus de profondeur à l'attaque dans cette équipe qui devait auparavant dépendre presque entièrement de sa ''Triple Crown Line'' avec Marcel Dionne, Dave Taylor et Charlie Simmer pour générer de l'offensive. Étant jumelé la plupart du temps avec l'ailier Jim Fox, Nicholls était fermement campé comme deuxième centre de l'équipe et semblait lorgner la première ligne davantage au fur et à mesure que Dionne vieillissait. Mais même après l'échange de Dionne aux Rangers en 1987, il demeura comme deuxième centre dû à l'arrivée du jeune (et éphémère) prodige Jimmy Carson en 1986-87.

Après une première bonne saison, Carson explosa en 1987-88 avec 55 buts et 107 points tandis que Nicholls régressa avec des saisons de 81 et 78 points respectivement. Il n'avait toutefois joué que 65 matchs lors de cette saison de 78 points et conservait tout de même sa moyenne supérieure à 1 point par match depuis le début de sa carrière. Cependant, après deux saisons de plus de 40 buts en 1984 et 1985, Nicholls était depuis plutôt un habitué aux saisons de 30 buts et plus mais on sentait quelque peu un potentiel qui se laissait désirer.

Les choses prirent toutefois une tournure complètement différente pour Nicholls, Carson, les Kings et la LNH en général durant l'été 1988 lorsque survint ''l'Échange'' entre les Kings et les Oilers où Carson ainsi qu'un package de prospects, choix au repêchage et 15 millions de dollars prirent le chemin d'Edmonton en retour de Wayne Gretzky, Marty McSorley et Mike Krushelnyski.

Luc Robitaille, Bernie Nicholls et Steve Duchesne

L'arrivée de la merveille à Los Angeles eut l'effet d'une bombe dans le milieu du hockey et sur le paysage sportif californien. Pour Nicholls c'était une occasion de rêve et selon ses propres mots cela se comparait à ''un enfant qui reçoit ses cadeaux le matin de Noël''. La production offensive de Nicholls explosa lors de la première saison de Gretzky avec les Kings en 1988-89 alors qu'il obtint des sommets en carrière faramineux de 70 buts et 80 passes pour 150 points soit presque le double de sa saison précédente (78 points).

Nicholls parvint donc avec cet impressionnante récolte à s'inclure dans deux clubs sélects de l'histoire de la LNH soit celui des joueurs ayant franchi le cap des 70 buts (avec 9 autres joueurs) et celui encore plus sélect de seulement 5 joueurs ayant franchi le cap des 150 points, les autres étant Phil Esposito, Steve Yzerman, Mario Lemieux et bien sûr Gretzky.

En plus de franchir ces deux plateaux impressionnants avec ce 70e but, il s'agissait également de son 300e en carrière.





Malgré qu'il obtint des résultats plus que respectables durant le reste de sa carrière, Nicholls ne s'approchera plus jamais d'un tel niveau de production et est grandement reconnu pour avoir lui aussi bénéficié de la présence de Gretzky pour obtenir des statistiques élevées du genre. Ce qui fait que sa saison 88-89 de 150 points semble demeurer pour plusieurs une anomalie.

Cependant quelque chose m'a toujours intrigué à propos de cette fameuse saison. Il est indéniable que Nicholls profita de l'arrivée de Gretzky mais il y a plusieurs nuances à apporter avant de pouvoir dire que cette saison était une anomalie.

Premièrement le plus important point est que Gretzky et Nicholls étaient tous les deux joueurs de centre et durant la majorité de la saison, c'est avec Luc Robitalle et Dave taylor que Nicholls jouait, étant jumelé avec Gretzky principalement en avantage et désavantage numérique.

Match des étoiles 1989


Une grande croyance serait que Nicholls a su profiter du fait que puisque l'attention des joueurs adverses était centrée pour contrer Gretzky, il avait plus de marge de manœuvre pour que Nicholls puisse produire offensivement sur son trio moins surveillé. Une autre théorie est que Nicholls était mûr pour rebondir après une saison 1987-88 écourtée par des blessures et une suspension. Selon Nicholls lui même, la seule présence de Gretzky dans le vestiaire était inspirante et motivante pour Nicholls à passer à un niveau supérieur, même en jouant sur différents trios. Les deux joueurs avaient aussi le même âge en plus de venir de l'Ontario et devinrent de grands amis durant cette saison.

Une autre théorie est que Nicholls (alors agé de 27 ans) était alors dans son ''peak'' et entrait dans ses meilleures années. D'autres joueurs comme Brett Hull, Phil Esposito et Vincent Lecavalier ont également connu des ''jumps'' de production similaire (quoique pas aussi impressionnants) que Nicholls alors qu'ils avaient sensiblement le même âge.

Je me devais donc d'aller plus loin pour découvrir à quel point Nicholls avait profité de la présence de Gretzky. J'ai scruté chaque sommaire des matchs des Kings en 1988-89 sur le site de la ligue et j'ai ensuite décortiqué les statistiques de Nicholls. J'ai effectivement remarqué que Nicholls jouait régulièrement avec Robitaille et Taylor et n'était jumelé avec Gretzky que sur l'avantage numérique la plupart du temps. Mais plus la saison avançait et Nicholls jouait de plus en plus avec Gretzky à 5 contre 5, ce qui nous donne les statistiques suivantes:

Points obtenus par Nicholls sans Gretzky: 88
Points obtenus avec Gretzky: 62 dont 25 en avantage numérique, 11 en désavantage numérique et 26 en temps de jeu régulier.

Il est aussi à noter qu'il y a une marge d'erreur ici car même si Gretzky n'était pas sur le sommaire pour certains points de Nicholls, ça ne veut pas dire qu'il n'était pas sur la glace.




Donc j'en conclus donc que oui, Nicholls fut grandement aidé par Gretzky mais que ce dernier n'est pas le seul responsable de ses succès cette saison-là. Avec son ''peak'' discuté plus haut, il n'aurait pas obtenu 150 points mais peut-être 110-120 points sans la merveille dans le même vestiaire. Il est aussi à noter que d'autres joueurs des Kings n'ont pas obtenu le même ''boost'' avec Gretzky. C'est le cas de Robitaille d'ailleurs qui obtint moins de points (98) que la saison précédente (111).

Cette saison ''anormale'' de Nicholls est donc à prendre avec des pincettes et c'est beaucoup la suite des choses qui vint faire en somme que Nicholls n'obtint jamais plus de telles statistiques, même s'il demeura un joueur d'un point par match pour plusieurs années.

Lors de la saison 1989-90, Nicholls semblait être de nouveau sur la même voie avec 27 buts et 75 points lors de ses 47 premiers matchs ce qui lui aurait donné autour de 130 points sur une saison complète. Mais tout bascula pour Nicholls à la pause du match des étoiles de 1990 alors qu'il passa aux Rangers de New York la veille du match. La direction des Kings trouvait que l'équipe manquait de robustesse et avait des faiblesses en défensive, particulièrement en séries, et cherchait également à trouver d'autres ailiers pour entourer Gretzky.

Avec un club quelque peu en déroute dans le classement à ce moment-là, des rumeurs impliquaient le départ de Nicholls et/ou de Robitaille depuis plusieurs semaines. Ils envoyèrent finalement Nicholls à New York et réussirent à recevoir 2 joueurs contre lui soit Tony Granato et Tomas Sandstrom.

Nicholls fut initialement furieux de la décision des Kings, lui qui s'était fait promettre par le propriétaire Bruce McNall qu'il ne serait pas échangé (comme Jimmy Carson auparavant et Luc Robitaille plus tard) et qui avait signé un nouveau contrat en début de saison. Il était aussi choqué d'apprendre la nouvelle pendant les festivités du match des étoiles.

Gretzky était lui aussi choqué par l'échange mais reconnaissait que l'équipe avait besoin de plus de hargne. Nicholls encaissa malgré tout le choc et se rapporta à New York mais joua tout de même le match des étoiles pour la conférence Campbell, celle des Kings. Il termina la saison 1989-90 avec un rythme bien sûr moins productif avec 37 points en 32 matchs à New York pour un total combiné de 112 points, ce qui fut finalement sa dernière saison de plus de 100 points.

Les Kings continuèrent de peaufiner leur alignement au cours des saisons suivantes et Granato et Sandstrom furent importants pour l'équipe durant le parcours jusqu'en finale en 1993. Cependant les Kings eurent beaucoup de difficulté à remplir le poste de deuxième centre après le départ de Nicholls, tentant des expériences avec des joueurs dont j'ai parlé dans les derniers mois comme Todd Elik, Bob Kudelski et Corey Millen. C'est d'ailleurs en remarquant le thème récurrent de l'abscence de Nicholls en écrivant ces autres textes que je me suis finalement décidé à m'attaquer à son cas...

Nicholls continua donc son chemin à New York et devint populaire avec les fans de sa nouvelle équipe, se méritant d'ailleurs le surnom ''Broadway Bernie''. Tom Hanks, un grand fan de hockey et particulièrement des Kings, porta même un chandail des Rangers à son effigie lors d'une participation à Saturday Night Live avec Aerosmith...


Il revint donc à son rythme plus standard d'un point par match en 1990-91 lors de sa première saison complète avec les Rangers (73 points en 71 matchs) mais les Rangers voulaient également avoir leur équipe championne et effectuèrent donc eux aussi un ''Échange'' avec un E majuscule en s'appropriant une vedette des Oilers d'Edmonton.

L'été 1991 n'était pas de tout repos pour les Oilers qui effectuèrent à contre gré un démantèlement massif de leur ancienne équipe championne, à peine plus d'un an après leur dernière conquête (voir texte du 16 avril 2017). Après les départs subséquents de Jari Kurri, Grant Fuhr et Glenn Anderson durant la saison morte, les Oilers durent se départir également de leur capitaine Mark Messier qui ne s'était pas rapporté au camp des Oilers et avait demandé d'être échangé après avoir vu que l'équipe ne voulait pas tenter de demeurer compétitive. Messier fut donc également échangé aux Rangers quelque peu après le début de la saison 1991-92.

En retour de Messier, les Oilers mirent la main sur Nicholls ainsi que Louis DeBrusk et Steven Rice en plus d'une somme d'argent de quelques millions de dollars.

Encore plus choqué par ce deuxième échange en moins de deux ans, Nicholls refusa de se rapporter aux Oilers, déclarant d'abord ne pas vouloir jouer au Canada dans une équipe en reconstruction. Il demandait également à ce que les Oilers lui offre une augmentation substantielle pour l'amener à Edmonton. Il fut donc suspendu par sa nouvelle équipe mais Nicholls eut par la suite d'autres raisons personnelles pour ne pas quitter New York puisque sa conjointe était confiné au lit alors qu'elle était enceinte de jumeaux. Le couple avait précédemment eu des difficultés à procréer et Nicholls refusa donc de quitter son chevet jusqu'à ce que ses enfants soient nés.

Les jumeaux Nicholls virent le jour à la fin du mois de novembre 1991 et porté par la bonne nouvelle et la tension disparue, il annonça aux Oilers qu'il était prêt à se rapporter avec eux. Il perdit donc plus de 200,000$ en salaire durant cet épisode mais fut grandement applaudi par ses pairs et par les fans pour avoir décidé de supporter sa famille durant cette épreuve.



Il arriva donc à Edmonton et après quelques jours à seulement s'entraîner avec l'équipe pour retrouver la forme, il fit ses débuts en tant que Oiler à la mi-décembre. Il obtint un respectable 20 buts et 49 points en 49 matchs durant cette saison écourtée de 1991-92 en plus de 19 points en 16 matchs durant les séries où les Oilers continuèrent de surprendre en ces années post-dynastie. Ce bon rendement de Nicholls lui permit d'entretenir une bonne relation avec les fans des Oilers qui l'appréciaient malgré qu'il devait porter les lourdes chaussures de Messier.

Le temps de Nicholls à Edmonton était toutefois emprunté. Il déclara lors de son arrivée qu'il jouerait de son mieux avec les Oilers mais qu'il désirait que l'équipe l'échange de nouveau, préférablement dans la côte est pour être plus près de sa famille (qui ne le suivit pas à Edmonton) ou bien qu'ils le renvoient à Los Angeles. L'équipe n'avait pas vraiment l'intention qu'il demeure à Edmonton très longtemps d'ailleurs. Désirant continuer de se rajeunir (et de couper dans la masse salariale) ils exaucèrent le souhait de leur meilleur joueur de centre en l'envoyant aux Devils du New Jersey en janvier 1993.

En retour, les Oilers obtinrent les attaquants Zdeno Ciger et Kevin Todd. Malgré que son séjour à Edmonton fut quelque peu tourmenté et qu'il n'avait pas vraiment le désir d'y jouer, il déclara plus tard qu'il était fier d'avoir porté leur chandail malgré tout.

Nicholls termina donc la saison 1992-93 avec sa 4e équipe en moins de 4 ans mais joua du hockey peu inspiré avec seulement 5 buts en 23 matchs au New Jersey et étant même laissé de côté à quelques reprises. Il termina la saison avec tout de même 60 points en 69 matchs avec les deux clubs mais un autre épisode familial en coulisses affecta son jeu durant cette période.

La conjointe de Nicholls, Heather, était retombée enceinte rapidement après la naissance de leurs jumeaux et un autre fils, Jack, naquit prématurément en novembre 1992. Jack était cependant né avec la trisomie 21 et développa plusieurs problèmes de santé après sa naissance. Un peu moins d'une semaine après son échange au New Jersey, Nicholls reçut le diagnostic que son fils souffrait d'une méningite bactérienne. Un prise de moelle épinière pour détecter le virus aurait par la suite mal tournée, ce qui provoca un arrêt cardiaque au pauvre Jack et qui le laissa dans un coma profond jusqu'à sa mort quelques jours avant son 1er anniversaire...

À travers cette épreuve les Devils accommodèrent Nicholls du mieux qu'ils pouvaient en lui permettant de retourner à Los Angeles (où la famille était désormais relocalisée) et en défrayant les frais pour les billets d'avion. Les Nicholls intentèrent plus tard une poursuite contre les médecins qui effectuèrent la prise de moelle épinière à leur fils, mais j'ignore quel en fut le dénouement.

La mort de Jack fut toutefois une libération pour la famille Nicholls qui était soulagée malgré tout de voir ses souffrances se terminer. Nicholls reprit graduellement du galon et le désir de jouer durant la saison 1993-94 où il ne joua que 61 matchs et récolta 46 points au sein d'une équipe davantage portée sur le jeu défensif. Il devint davantage efficace en défensive sous les ordres de Jacques Lemaire, ce qui l'aida à graduellement se ré-inventer pour le dernier droit de sa carrière.

C'est aussi avec les Devils qu'il franchit le cap des 400 buts et des 1000 points en carrière. Il fut également un des éléments importants des Devils en séries alors qu'ils s'inclinèrent en 7 parties contre les Rangers en finale de conférence. Il obtint 13 points en 16 matchs durant ces séries.


Les Devils décidèrent cependant de ne pas lui offrir un nouveau contrat et le laissèrent aller. Il signa donc ensuite un contrat de deux saisons avec les Blackhawks de Chicago où il continua de retrouver le plaisir de jouer après plusieurs mois et années difficiles. Il termina au premier rang des pointeurs des Blackhawks avec 51 points lors de la saison écourtée de 1995 ainsi que 12 points en 11 matchs durant les séries. Il connut ensuite une autre bonne saison en 1995-96 avec 60 points en seulement 59 matchs alors qu'il rata une partie de la saison avec diverses blessures.

Il est donc facile de croire que Nicholls se serait de nouveau approché du plateau des 100 points si les saisons précédentes avaient été complètes, sans grèves, blessures et problèmes personnels. Et imaginez s'il était demeuré avec les Kings...

Nicholls se plaisait à Chicago mais les Hawks ne lui offrirent ensuite qu'un contrat d'un an, ce qu'il refusa. Plusieurs autres équipes étaient intéressés à ses services mais il décida de terminer sa carrière en retournant en Californie. Il signa donc à l'été 1996 un contrat de deux saisons avec les Sharks de San Jose où il fut amené pour agir comme mentor envers leurs jeunes joueurs comme Owen Nolan et plus tard Patrick Marleau.



Après deux saisons dans un rôle plus défensif où il obtint respectivement 45 et 28 points, les Sharks le signèrent pour une autre saison en 1998-99. Il fut cependant libéré après 10 matchs après que les Sharks aient échoué à trouver une équipe qui désirait de ses services. Il fut donc forcé vers la retraite en novembre 1998. Apparemment que son entraineur Darryl Sutter lui préféra son frère Ron pour occuper son poste sur le 4e trio.

Depuis sa retraite, Nicholls partage son temps entre sa résidence à Las Vegas et dans son patelin d'origine à Haliburton où il occupe beaucoup de temps à chasser et pêcher. Il a également quelques entreprises sur internet dont il est investisseur. En 2011, il revint dans le monde de la LNH lorsque ce même Darryls Sutter le ramena dans le giron des Kings comme consultant entraîneur où il aidait les joueur à perfectionner leur lancer. Son implication lui valut finalement une bague de la coupe Stanley en 2012 et il put amener la coupe à Haliburton durant cet été-là et il l'emmena même à la chasse avec lui...



Il fit aussi partie des quelques 300 anciens joueurs qui poursuivirent la LNH il y a quelques années pour avoir négligé les diagnostics de commotions cérébrales. Comme plusieurs anciens joueurs, Nicholls sentit qu'il avait développé des symptômes au cours des années suivant sa retraite comme des pertes de mémoires et de l'irritabilité.

En 1127 matchs en carrière, il obtint 475 buts et 734 passes pour 1209 points, ce qui lui confère à ce jour le 47e rang de l'histoire dans la LNH. S'il avait pu jouer avec Gretzky pendant 3 ou 4 saisons de plus, nulle doute qu'il y aurait davantage de discussions pour son introduction au temple de la renommée. Mais il demeure qu'il n'a jamais remporté la coupe en tant que joueur ni remporté de trophées individuels. Il est donc un peu dans la même catégorie que les Pierre Turgeon, Jeremy Roenick et Vincent Damphousse de ce monde.


Sources:
It's Pumper-Nicholl on a roll, Sports Illustrated, 22 nov. 1982
Where he reigns, Goals pour, Sports Illustrated, 19 déc. 1988
Bernie Nicholls turned job as Wayne Gretzky’s sidekick into starring role, LA Times, 19 avril 2010
Only mortal after all?, Sports Illustrated, 26 février 1990
Remembering the Bernie Nicholls Trade, Big Mouth Barry, 28 janvier 2012
When a Crisis Sets In, Nicholls Puts Family First, New York Times, 3 janvier 1993
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