jeudi 28 septembre 2023

Les derniers




 
Une des choses que l'on aime bien ici à LVEUP est de mentionner lorsqu'un joueur est le dernier à avoir fait quelque chose, ou porté quelque chose ou bien encore d'avoir été le dernier à jouer avec un tel. C'est un terrain assez fertile mais il y en a toujours plus à découvrir ou redécouvrir.

J'ai donc pensé faire ici un pot-pourri de ces «derniers joueur à»... Plusieurs d'entre eux ont déjà été discuté ici, tandis que quelques-uns sont des nouveautés. J'ai déjà fait quelques séries du genre comme les derniers joueurs originaux de chaque équipe de la LNH ou bien les derniers joueurs actifs de chaque équipe défunte, ou même encore, pour prouver à quel point je suis geek, les derniers joueurs à avoir joué dans la IHL... Donc vous ne trouverez pas ici «le dernier Nordique» ou «le dernier Mighty Duck de la première saison».

Allons-y donc.

Teemu Selanne
Dernier à porter un casque JOFA


Le «Finnish Flash» était le dernier à porter un casque de marque JOFA dans la LNH lors de sa retraite après la saison 2013-14. Il se devait d'ailleurs de «masquer» le logo JOFA par souci de respect des commandites à travers la ligue. Pour la petite histoire, Selanne a été le dernier à porter ce modèle arrondi, plus précisément le JOFA 360 tandis que selon mes recherches, Marty McSorley a été le dernier à porter le JOFA 235, dit le «bol à salade» et le gardien Arthurs Irbe aurait été le dernier à porter la combinaison JOFA 265 + grille protectrice.

Selanne joua son dernier match durant les séries de 2014 entre les Ducks et les Kings de Los Angeles. Pour compléter l'histoire en beauté, voici son dernier but en carrière et conséquemment le dernier but marqué par un JOFA.



Craig MacTavish
Dernier à jouer sans casque protecteur


Un classique ici
. Craig MacTavish a été le dernier joueur à se prévaloir de l'option de jouer sans casque. Il pouvait le faire car son premier contrat avait été signé avant la date butoir du 1er juin 1979. Après cette date, tout nouveau joueur entrant dans la LNH se devait de porter le casque.

MacTavish joua jusqu'en 1996-97 et joua son dernier match le 20 avril 1997 durant la série de première ronde des Blues de St.Louis contre les Red Wings.

Dans un même ordre d'idées, la ligue oblige depuis 2013 à porter la visière. Donc comme dans le cas de MacTavish, on retrouve de moins en moins de joueurs jouant sans cette pièce d'équipement. En ce moment, il n'y aurait plus qu'une douzaine de joueurs, entre autres Ryan O'Reilly, qui jouent sans visière, mais il est encore trop tôt pour identifier le dernier.


Andy Brown
Dernier gardien à jouer sans masque

Les derniers gardiens sans masque, entre autres Gump Worsley, ont disparu du radar au début des années 70. Le dernier officiel fut Andy Brown, qui joua son dernier match dans la LNH le 7 avril 1974, alors qu'il jouait pour les Penguins. Il avait précédemment fait ses débuts en 1971-72, saison durant laquelle on assista au dernier duel entre deux gardiens sans masque lors d'un match de Brown et ses Penguins contre Worsley et les North Stars le 31 décembre 1972.

Il joua toutefois trois autres saisons dans l'AMH avec les Racers d'Indianapolis, se retirant finalement du jeu à l'automne 1976.

Rey Comeau
Dernier joueur à marquer contre un gardien sans masque dans la LNH

 
Et conséquemment, lors du dernier match de Brown le 7 avril 1974, c'est l'attaquant Rey Comeau des Flames d'Atlanta qui marqua le dernier but contre un gardien sans masque, et ce lors d'une victoire de 6-3 des Flames contre Pittsburgh. Originaire de Montréal, Comeau joua plus de 500 matchs dans la LNH avec le Canadien, les Flames et les Rockies.


Sam St-Laurent
Dernier gardien à utiliser un masque en fibre de verre

Le québécois originaire d'Arvida au Saguenay est le dernier gardien de la LNH à porter un de ces fameux masques de style «Jason Voorhees» ou «full-face». Il fut vu pour la dernière fois durant la saison 1989-90, avec les Red Wings, plus précisément le 8 février 1990. 

St-Laurent joua ensuite deux autres saisons dans la ligue américaine avant de prendre sa retraite.


Tim Thomas
Dernier gardien à utiliser un masque combinaison casque/grille


Si Arthurs Irbe a été le dernier gardien à porter une combinaison JOFA/Grille, cette technique perdura encore quelques saisons avec d'autres modèles chez des joueurs comme Dominik Hasek, Chris Osgood ou encore Rick DiPietro. Cependant, c'est Tim Thomas qui fut le dernier à porter ce style lors de la saison 2013-14 et ensuite une dernière saison avec les Stars de Dallas en 2014-15, où il récupéra pour quelques matchs son kit des Panthers qui clashait énormément avec le reste...


Ryan Smyth
Dernier joueur à utiliser un bâton composé de bois

Ici, il est difficile de cerner qui était vraiment le dernier joueur à avoir utilisé un bâton de bois, selon ce qu'on considère vraiment être un bâton de bois ou composé de bois et de fibre de verre. On raconte que ce serait Paul Stastny (vers 2011) ou Jason Spezza, Markus Naslund, Patrice Brisebois ou encore Adrian Aucoin en 2004. Mais Ryan Smyth est officiellement le dernier à avoir utilisé une palette de bois lorsqu'il prit sa retraite après la saison 2013-14.

J'ai lu quelque part que le vrai dernier joueur à avoir utilisé un véritable bâton entièrement en bois aurait été Gordie Howe lors de sa dernière saison en 1979-80 avec les Whalers.

D'ailleurs, parlant de Howe...


Gordie Roberts
Dernier coéquipier de Gordie Howe dans la LNH


Non seulement Gordie Roberts était le dernier joueur actif ayant été coéquipier de Mr.Hockey lors de sa retraite en 1996, mais en plus, il a été nommé Gordie en honneur de Howe à sa naissance. Originaire de Détroit, ce sont ses plus vieux frères fans du grand Gordie qui implorèrent leur mère de nommer le petit nouveau sous le nom de Gordie. Roberts joua plus tard avec l’idole familiale avec les Whalers de Hartford, d'abord dans l'AMH et ensuite lors de la dernière saison de Howe et première des Whalers dans la LNH en 1979-80.


Johan Hedberg
Véritable dernier coéquipier actif de Gordie Howe

Si Gordie Roberts a été le dernier coéquipier actif de Gordie Howe, il faut cependant apporter une nuance alors que l'éternel Gordie a effectué une petit retour/stunt publicitaire d'une présence à 69 ans avec les Vipers de Détroit de la IHL au début de la saison 1997-98.

Ce match eut lieu le 3 octobre 1997 et comme adjoint dans les buts pour les Vipers se trouvait un jeune suédois recrue du nom de Johan Hedberg. Il a donc été brièvement et techniquement coéquipier de Mr.Hockey. On pourrait dire (avec raison) que c'est tiré par les cheveux, avec en plus Hedberg qui n'était pas le gardien partant. Mais d'une autre manière c'est parfait puisque Gordie demeura au banc le restant du match à l'exception de cette seule présence. Il a donc dû avoir du temps pour placoter avec Hedberg durant ce temps, lui qui avait le banc attitré ce soir-là...

Choix des Flyers en 1994, Hedberg fut plus tard acquis par les Sharks et ensuite les Penguins où il causa une certaine surprise en 2001, les aidant avec le retour de Mario Lemieux à se rendre en finale de conférence. Il joua ensuite pour les Canucks, les Stars, les Thrashers et finalement les Devils jusqu'à sa retraite en 2014. Il est donc le dernier joueur ayant joué avec Howe à jouer dans la LNH.

Mais si on veut encore plus tirer les cheveux, les Vipers de Détroit avaient en 1997-98 dans leur alignement un jeune défenseur anciennement des Sénateurs, Radim Bicanek, qui joua 9 matchs avec l'équipe durant cette saison et qui joua son dernier match en 2016 dans la première ligue tchèque. Cependant, il m'a été impossible de confirmer s'il faisait partie de l'alignement des Vipers lors de ce seul match de Howe.

Neil Sheehy
Dernier joueur à porter le #0


Seulement deux joueurs dans l'histoire de la LNH ont porté le #0, un étant l'ancien gardien du Canadien Paul Bibeault et le deuxième étant Neil Sheehy lors de la saison 1987-88 avec les Whalers de Hartford. Comme le nom original irlandais de sa famille était «O’Sheehy » et que le « O » avait été abandonné au fil du temps, son numéro se voulait un hommage au nom de ses ancêtres.


Martin Biron
Dernier joueur à porter le #00


J'aurais bien sûr pu mentionner Martin Biron comme étant le dernier à porter le #0 mais NUANCE ici alors qu'il s'agit bien évidemment du DOUBLE ZÉRO. Pas juste un. Deux.

En fait c'était surtout un prétexte pour pouvoir mettre la photo de Sheehy et de Biron. Ce dernier est véritablement le dernier à avoir pu porter le 0 ou 00, et ce lors de ses premiers matchs dans la LNH avec les Sabres en 1995-96. Lorsqu'il revint à Buffalo trois ans plus tard après être retourné dans le junior et quelques saisons dans les mineures, il se retrouva alors avec l'interdiction de porter le #0 ou #00 suite à l'adoption du nouveau système informatique de la LNH qui «buguait» et ne pouvait contenir aucun numéro avant le #1.

Biron partage donc un fait d'arme avec nul autre que Wayne Gretzky, ce dernier étant le seul autre joueur à être le dernier à porter un numéro ensuite retiré de la circulation.

Guillaume Latendresse
Dernier joueur à être... le premier à porter un numéro

Lorsqu'il arriva en scène avec le Canadien durant la saison 2006-07, Guillaume Latendresse opta de prendre un numéro jamais porté jusque-là dans l'histoire de la LNH, le numéro 84.  

Difficile à croire mais les numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98 et 99 avaient tous été portés au moins une fois mais pas le 84. Et oui.

Apparemment que Latendresse a vraiment contribué à faire tomber ce tabou qu'était de porter le #84 parce que depuis, on compte 14 autres joueurs l'ayant porté dont Mikhail Grabovski, Oskar Klefbom et Tanner Jeannot.

Mark Messier
Dernier joueur de l'AMH / Années 70

Lorsqu'il se retira du jeu à 43 ans lors du dernier match de la saison 2003-04, Mark Messier était le dernier joueur actif à avoir joué dans l'ancienne AMH. Il a débuté sa longue et glorieuse carrière lors de la dernière saison de l'AMH en 1978-79, d'abord avec les Racers d'Indianapolis et ensuite avec les Stingers de Cincinnati. Étant encore éligible au repêchage après cette saison, les Oilers le repêchèrent lors de l'encan de 1979. Lors de sa retraite, Messier était également le dernier joueur à avoir joué dans les années 70.

Johnny Bower
Dernier joueur à avoir participé à la 2e guerre mondiale


Johnny Bower est né le 8 novembre 1924 à Prince Albert en Saskatchewan. Il n'avait que 15 ans lorsqu'il mentit sur son âge et s'enrôla dans l'armée canadienne. Il servit durant trois ans, soit de 1940 à 1943, étant stationné en Angleterre dans l'infanterie canadienne. Après la guerre, il rongea son frein longtemps dans les mineures, et c'est en 1953 qu'il obtint finalement un premier départ dans la LNH avec les Rangers. Il devint plus tard une légende à Toronto, étant d'ailleurs le dernier portier de l'équipe, en compagnie de Terry Sawchuk, à remporter la coupe Stanley.  

Son dernier match eut lieu le 10 décembre 1969 à l'âge vénérable de 45 ans et 1 mois, ce qui n'en faisait pas toutefois le portier le plus âgé de l'histoire de la LNH, ce titre étant détenu par Maurice Roberts, qui lui joua en 1951 un match à l'âge de 45 ans et 345 jours.


Brad Fast
Dernier joueur à avoir marqué un but égalisateur

Brad Fast n'a joué qu'un seul match dans la LNH et il est un des seuls (seulement 3) à avoir marqué lors de leur seul match en carrière (voir texte du 29 octobre 2014). En plus d'avoir seulement un seul but en carrière, ce but a la distinction d'avoir égalisé la marque 6-6 lors du dernier match de la saison 2003-04. Il n'y eut ensuite aucun but marqué en prolongation, donc le match se termina sur une nulle de 6-6 qui était par conséquent la dernière nulle dans l'histoire de la ligue, la ligue éliminant les matchs nuls au retour du lock-out de 2004-05. Vous pouvez voir ce fameux but ici.


Wayne Cashman
Dernier joueur à avoir joué durant l'époque des «Original 6»


Lorsque les séries de 1983 des Bruins de Boston prirent fin, leur capitaine Wayne Cashman était le dernier joueur actif ayant joué un match avant la saison 1967-68, première saison suivant la grande expansion qui mit fin à l'époque des 6 équipes dites «originales». Cashman se qualifiait toutefois de justesse puisqu'il n'avait joué qu'un seul match avant cette date, soit durant la saison 1964-65, suite à quoi il passa trois saisons dans les mineures avant de revenir avec les Bruins en 67-68.

Il est également de justesse le détenteur du titre puisqu'un autre joueur de l'ère Original 6 avait lui aussi récemment joué son dernier match au printemps 1983, soit Serge Savard avec les Jets de Winnipeg. Savard avait joué ses premiers matchs (seulement 2) en 1966-67 et son dernier match eut lieu le 9 avril 1983 lorsque les Jets s'inclinèrent en première ronde. Pour leur part, Cashman et les Bruins s'inclinèrent en finale de conférence quelques semaines plus tard, soit le 7 mai, contre les Islanders.

D'ailleurs, parlant des Original 6...


Harry Watson
Dernier joueur à marquer un but avant les «Original 6»


Les Americans de Brooklyn, anciennement appelés les Americans de New York, ont cessé leurs activités après la saison 1941-42, laissant ensuite la ligue nationale à seulement 6 équipes pour les 25 saisons suivantes. Leur dernier match avant d'être dissouts se solda par une défaite de 8-3 contre les Bruins le 17 mars 1942. Le dernier joueur a avoir marqué un but pour une équipe qui n'était pas une de ces 6 équipes fut donc Harry Watson des Americans. 

Membre du temple de la renommée, Watson avait 18 ans lors de cette première saison en carrière qui était la dernière des Americans. Il fut ensuite réclamé par les Red Wings où il joua deux saisons, remportant une coupe, avant d'être échangé aux Maple Leafs en 1946. Il joua 8 saisons complètes à Toronto, remportant 4 autres coupes, avant d'être vendu aux Blackhawks en 1954-55. Il prit sa retraite en 1957.


Manny Malhotra
Dernier coéquipier de Wayne Gretzky


Manny Malhotra a débuté sa carrière avec les Rangers durant la saison 1998-99, soit la dernière saison en carrière du #99. Il roula sa bosse ensuite pour plusieurs équipes dont les Stars, les Blue Jackets et les Canucks avant d’atterrir comme agent libre à Montréal en 2014-15. Ce fut sa dernière saison dans la LNH, suite à quoi il joua une dernière année dans la ligue américaine avant de prendre sa retraite.


Joe Thornton
Dernier adversaire de Wayne Gretzky

S'il n'a pas encore officialisé sa retraite, Joe Thornton est toutefois le dernier joueur à avoir joué contre Wayne Gretzky. Lors de sa dernière saison en 2021-22 avec les Panthers, il était également le dernier athlète du big 4 nord-américain (MLB, NBA, NFL, NHL) à avoir joué dans les années 90. Il avait précédemment commencé sa carrière dans la LNH en 1997-98 soit durant l'avant-dernière saison de Gretzky.

Si on regarde toutefois ailleurs, il y a quelques éternels qui évoluent toujours en Europe comme Jaromir Jagr bien sûr, et aussi étonnement, Jozef Stumpel, toujours actif quelque part en Slovaquie.


Marcel Dionne / Gilbert Perreault
Dernier joueur de la Série du Siècle à jouer dans la LNH


Ici il y a ambiguïté alors que Gilbert Perreault est techniquement le dernier joueur de la LNH à avoir participé à la célèbre série de 8 matchs contre les Russes en 1972, jouant pour sa part deux de ces huit matchs. Perreault a pris sa retraite après 20 matchs au début de la saison 1986-87. Pour sa part, Marcel Dionne était joueur de réserve et malgré qu'il ait accompagné l'équipe durant tout le tournoi, il n'a pas joué contre les Russes. Il a seulement joué durant les autres matchs hors-concours quelque peu oubliés du tournoi contre la Tchécoslovaquie et la Suède. 
 
Deux matchs Canada/Suède eurent effectivement lieu en Suède durant les deux semaines de pause entre les 4 matchs au Canada et les matchs suivants en Russie. Après la conclusion de la série, le Canada joua une autre partie hors-concours à Prague contre la Tchécoslovaquie, et c'est seulement durant ces trois matchs que Dionne joua, avec d'autres réservistes comme Richard Martin, Dale Tallon et Jocelyn Guèvremont.

Dionne a ensuite pris sa retraite en 1989, soit trois ans après Perreault mais à vous de voir comment vous considérez sa participation ou non à la Série du Siècle.



Valeri Vasilyev
Dernier joueur actif de la Série du Siècle


Véritable dernier joueur hors-LNH à avoir participé à la Série du Siècle, Valeri Vasilyev a joué de 1966 à 1984 dans la ligue soviétique, faisant de lui le joueur ayant joué le plus de matchs dans cette ligue. Il gagna en tout 9 médailles d'or aux championnats du monde pour les Russes. 

Il prit initialement sa retraite en 1984 mais revint avec le Dynamo de Moscou en 3e division en 1989-90, suite à quoi il joua une autre dernière saison en Allemagne en 1990-91. Il revint ensuite en 1997-98 à l'âge de 48 ans pour jouer un dernier match avec le Vitiaz-Chekhov en 4e division.


Jerry Toppazzini
Dernier patineur ayant agi comme gardien substitut dans la LNH


Le 16 octobre 1960, Jerry Toppazzini marqua l'histoire de la NHL en jouant les dernières secondes d'un match en tant que gardien. Alors qu'il ne restait que 30 secondes, le gardien des Bruins Don Simmons se blessa. À l'époque, aucune équipe n'avait de gardien substitut sur le banc (ça deviendra obligatoire qu'en 1965), et chaque équipe à domicile se devait d'avoir un gardien réserviste dans l'aréna. Avec peu de temps restant au match et l'impatience devant le temps d'habiller un gardien qui de surcroît était un gardien appartenant aux Hawks, Toppazzini décida de mettre l'équipement de Simmons et de garder les buts. Il ne reçut aucun tir durant ces 30 secondes mais devint le dernier joueur à être un gardien substitut dans la LNH.


Al Arbour
Dernier joueur ayant porté des lunettes dans un match de la LNH

 
Al Arbour est l'un des rares joueurs à avoir porté des lunettes dans la LNH, un des seuls autres dignes de mention étant Hal Laycoe. Si on connaît davantage la carrière de Arbour comme légendaire entraîneur des Islanders, il a aussi eu une longue carrière de joueur, s'étendant de 1949 dans les mineures jusqu'à sa retraite avec les Blues en 1970-71 durant laquelle il agissait comme joueur-entraîneur.

Mention honorable à l'ancien des Nordiques Dan Lambert qui porta brièvement un type de «goggles» de protection durant la saison 1991-92, un peu comme Horace Grant des Bulls de Chicago vers la même époque. Mais je ne sais pas à quel point on doit considérer ça comme de véritables lunettes... ni s'il n'y en a pas eu d'autres à porter ce type d'équipement depuis.


C'était donc tout pour cette édition des «Derniers». Je ne ferme pas la porte à une suite. D'ailleurs, si vous avez des suggestions , que ce soit loufoque ou non, n'hésitez pas à m'en faire part.

jeudi 21 septembre 2023

Les liens familiaux


Les camps d’entraînement sont débutés. Avec eux, nous avons droit à de nombreux nouveaux visages. Tout comme lors des séances de repêchage, certains ont des noms familiers. Encore cette année, on retrouve par exemple parmi les élus de la dernière sélection Gabriel Perreault (le fils de Yanic), Oliver Bonk (le fils de Radek) et Ethan Gauthier (le fils de Denis).

Les joueurs qui atteignent le plus haut niveau et qui ont un père qui les ont précédés constituent un sujet que nous avons déjà abordé à quelques reprises. Certaines causes paraissent évidentes. Jouer au hockey est de plus en plus coûteux, alors que pour un joueur de hockey professionnel bien payé, ce n’est pas un enjeu. On peut aussi penser que la génétique y joue un rôle. Mais le bon vieux Boys’ Club?

Je suis justement tombé par hasard sur un article du Hockey News de 2019 qui aborde le sujet. On y parle entre autres de Jack Birch. Actif depuis de nombreuses années dans le domaine du développement et du dépistage, avec les Canucks, puis les Panthers et finalement les Jets, il a aussi été entraîneur-chef au niveau universitaire au début des années 1980. Il a d’ailleurs profité de son passage derrière le banc des Marauders de McMaster, à Hamilton, pour y faire un doctorat.

Birch a en bout de ligne conclus son étude en affirmant que toute chose étant égale par ailleurs, le fils d’un joueur de la LNH avait 18% plus de chance de suivre les traces de son père qu’un autre dont le père fait autre chose.
Oui, les facteurs mentionnés plus haut jouent, mais un facteur à ne pas négliger est la socialisation. Ayant côtoyé des joueurs et des entraîneurs, ils savent ce qui est requis pour y parvenir. Ils peuvent aussi visualiser les étapes à franchir, en plus de facilement envisager leur réussite, puisque celle-ci est loin d’être abstraite. Au contraire, ils peuvent presque la voir comme la norme, puisqu’ils sont entourés de gens qui y sont parvenus.

Évidemment, les contacts ne sont pas à dédaigner. Le monde du hockey demeure tissé serré. Et même lorsqu’il ne s’agit pas de personnes qui ont été directement en contact, il demeure que même si ce n’est que par curiosité, un fils d’un ancien joueur a dès le départ un attrait pour attirer l’attention des dépisteurs, ce qui est déjà une victoire quand on a cette ambition.  Et pour ces derniers, il peut être facile d’avoir un biais et de leur attribuer du succès par association, espérant qu’ils pourront répliquer le succès de leur père.

Finalement, il faut prendre en considération que les carrières au hockey sont généralement courtes. Un joueur récemment retraité, mi-trentaine ou début quarantaine et plein d’argent dans ses poches, peut se retrouver avec une quantité de connaissances du sport et beaucoup de temps pour les transmettre. Et le premier bénéficiaire de ceci peut très bien être fiston.


Sources:

"Son of a Gun, All_Grown Up: Big-League Fathers Continue To Produce NHL Prospects" de Ken Campbell, April 26, 2019, The Hockey News (thehockeynews.com),

eliteprospects.com.

mardi 19 septembre 2023

Pavel Trnka ou Petr Tenkrat?



C'est le moment de passer à un autre sondage on ne peut plus pertinent. Lorsque je jouais à NHL circa édition 2001/2002/2003, j'aimais bien me procurer de ces joueurs aux noms de famille étranges et plein de konsonnes fascinantes. Plusieurs de ces acquisitions de l'époque font d'ailleurs partie des joueurs de notre série «Joueurs oubliés des 90's» comme Oleg Tverdovsky, Tony Hrkac ou Sergei Krivokrasov. D'ailleurs, par un magnifique (ou magnifik) hasard, ces trois derniers ont joué avec les Mighty Ducks d'Anaheim, également l'équipe d'origine des deux joueurs d'aujourd'hui; Pavel Trnka et Petr Tenkrat.

J'ai souvent eu de la difficulté à différencier ces deux joueurs obscurs, et ce même s'ils n'évoluaient pas à la même position. Le temps est donc venu de les analyser en profondeur et ensuite, de votre côté, de voter pour votre préféré. Allons-y donc.

Pavel Trnka est né le 27 juillet 1976 à Plzeň (Pilsen en français) en Tchéquie. Défenseur purement défensif de 6'-2" et 200 livres, il débuta à 19 ans avec le club local, le HC Plzen, en première division tchèque en 1993-94, en plus d'aider l'équipe tchèque des U18 à remporter le bronze aux championnats junior. Malgré de maigres statistiques (1 passe en 12 matchs), il attira assez l'attention pour se faire repêcher par les Mighty Ducks en 5e ronde (106e au total) du repêchage de 1994.


Après une dernière saison dans la ligue tchèque, il traversa l'Atlantique pour la saison 1995-96. Il fit bonne impression au camp des Ducks, mais ces derniers croyaient qu'il serait mieux pour lui de faire son bout de chemin dans les mineures. Il joua donc deux saisons complètes avec les Bandits de Baltimore de la AHL, et ce n'est qu'en 1997-98 qu'il joua finalement un premier match à Anaheim.

Après cette première saison partagée entre Anaheim et le club-école, Trnka fit l'équipe à temps plein en 98-99 et joua 4 saisons complètes avec l'équipe, enregistrant son sommet en carrière en 99-00 avec 2 buts et 15 passes pour 17 points. Il signa ensuite un nouveau contrat avec l'équipe durant l'été 2002. 

Mais durant la saison suivante, les Panthers de la Floride durent procéder à une vente de feu pour se débarrasser de salaires encombrants. C'était le cas du défenseur Sandis Ozolinsh qui se fit échanger aux Ducks le matin du match des étoiles de 2003. En plus d'Ozolinsh, les Ducks mirent la main sur un autre défenseur du nom de Lance Ward. En retour, les Panthers mirent la main sur le plus abordable Trnka, en plus d'un jeune Matt Cullen et un choix de 4e ronde en 2003 (Jay Pemberton).


Trnka termina donc la saison 02-03 avec les Panthers. Il y joua une autre saison  en 2003-04 durant laquelle il amassa 3 buts et 13 passes pour 16 points, soit sa 2e meilleure saison au niveau offensif. Les Panthers le libérèrent toutefois durant l'été 2004 et le lock-out imminent signifia la fin du parcours de Trnka dans la LNH.

Il profita alors de l'occasion pour retourner au bercail avec le HC Pilsen où il fut éventuellement nommé capitaine en 2005-06. Il fut également prêté quelques matchs à différents clubs suédois pour les séries. Il termina ensuite sa carrière en 2012 après 5 saisons passées avec le HC Vitkovice. Depuis sa retraite, il est demeuré au sein du HC Vitkovice comme assistant-entraîneur ou entraîneur-chef des niveaux junior de l'équipe.

En 411 matchs dans la LNH, la fiche de Pavel Trnka fut de 14 buts et 63 passes pour 77 points.
En 366 matchs dans la ligue tchèque, sa fiche fut de 23 buts et 52 passes pour 75 points.


Également né en Tchéquie, pour sa part le 31 mai 1977 dans la ville de Děčín, l'attaquant Petr Tenkrát débuta comme professionnel avec le HC Kladno durant la saison 1994-95, où il eu brièvement Trnka comme coéquipier. Ailier droit de 5'-11" et 182 livres, il joua 5 saisons à Kladno, soit jusqu'en 1999 suite à quoi il fut également repêché par les Mighty Ducks, en 8e ronde avec le 230e choix au total.

Il joua ensuite une saison en Suède avant de faire le saut en Amérique pour la saison 2000-01 qu'il partagea entre Anaheim et le club-école à Cincinnati.

La première saison de Tenkrat dans la LNH fut somme toute sans histoire, alors qu'il obtint un simple 5 buts et 9 passes en 46 matchs. Toutefois, les astres s'alignèrent magnifiquement lors de son premier but dans la LNH, le 15 décembre 2000 dans un match contre les Rangers...

But de Tenkrat, sur des passes de Hrkac et Trnka. Avouez que la vie peut parfois être magique...

Malheureusement pour Tenkrat et les Ducks, le reste de l'histoire de fut pas aussi féérique. Après 9 matchs sans point au début de la saison 2001-02, les Ducks échangèrent Tenkrat aux Predators de Nashville en retour de l'ancien espoir du CH Patric Kjellberg. 

Les choses semblèrent se replacer tranquillement pour Tenkrat à Nashville. Il obtint même un tour du chapeau contre les Blackhawks. Mais il manqua de constance et au final il termina cette saison 2001-02 avec une fiche de seulement 8 buts et 16 passes en 67 matchs. 

On commença ensuite à se passer Tenkrat comme une patate chaude. Refusant un contrat à deux volets des Predators, il fut placé au ballottage en octobre 2002 et réclamé par les Panthers qui l'envoyèrent le même jour aux Blue Jackets en retour de Mathieu Biron. Les Blue Jackets n'avaient également qu'un contrat à deux volets à lui offrir et il préféra plutôt s'exiler en Suède pour la saison 2002-03 avec le club Oulun Kärpät où il retrouva ses repères offensifs en plus de gagner deux championnats en 2004 et 2005.

Entretemps, ses droits dans la LNH étaient désormais propriété des Maple Leafs, qui le réclamèrent au ballottage en octobre 2003. Eux aussi ne lui offraient que cet éternel contrat à deux volets et décidèrent finalement de l'échanger aux Bruins en juin 2006 en retour d'un choix de 7e ronde. Il trouva enfin chez les Bruins une offre à un seul volet et il parvint ainsi à refaire surface dans la LNH pour la saison 2006-07. Il obtint 9 but et 5 passes en 64 matchs durant cette seule saison comme joueur de soutien avec Boston, sa dernière dans la LNH.


Il retourna en Europe en 2007-08 et se promena annuellement entre la Tchéquie, la Suède et la Finlande, effectuant au passage des retours à Kladno de temps en temps, et retrouva parfois Trnka sur son chemin comme adversaire et jamais plus comme coéquipier. Il se retira finalement du jeu en 2017.

En 177 matchs dans la LNH, la fiche de Petr Tenkrat fut de 22 buts et 30 passes pour 52 points.
Sa fiche globale combinée en Suède, Finlande, Russie et Tchéquie fut de 302 buts et 285 passes pour 587 points en 914 matchs.


Il est donc temps pour vous de voter pour votre préféré. Trnka ou Tenkrat?



Sources:
Panthers ship Ozolinsh to Ducks, CBC, 30 janvier 2003
Tenkrat gets revenge on Leafs ... sort of, The Globe and Mail, 28 novembre 2006

mercredi 13 septembre 2023

Larry Sacharuk



Lorsqu'il se présenta en 1967 à son premier camp d'entraînement avec son club junior local, les Blades de Saskatoon, le défenseur Lawrence William Sacharuk venait à peine d'avoir 15 ans quelques jours plus tôt. Il en menait toutefois très large alors qu'il avait déjà dépassé les 6' et 180 livres, en plus d'avoir un lancer frappé dévastateur qui faisait déjà la légende et qui le fit remarquer par l'état-major des Blades. J'ai même lu quelque part qu'il avait auparavant assommé un gardien adverse avec un tir de la ligne bleue.

Il parvint à faire l'équipe et fut utilisé sporadiquement par les Blades à sa première saison, récoltant 8 points en 34 matchs. Il fit l'équipe à temps plein en 1968-69 et continua de se développer tranquillement. 

Lui promettant plus de temps de glace, les Flyers de Niagara Falls l'attirèrent dans la OHL la saison suivante et il en profita pour marquer 19 buts en Ontario. Il décida toutefois de revenir avec les Blades en 70-71 et il explosa pour de bon avec 27 buts et 58 passes pour 85 points. 

La saison suivante, il n'obtint qu'un point de plus, soit 86. Mais de ces 86 points, il avait marqué 50 buts. À ce jour, il s'agit du record pour les buts marqués en une saison par un défenseur et pas seulement dans la WHL ou le junior canadien. Les seuls à s'être approché de ce niveau dans la LNH furent Paul Coffey avec 48 et Bobby Orr avec 46. Aucun défenseur n'en a marqué autant dans l'ancienne AMH. Dans la AHL, aucun ne s'est même rendu à 40 en une saison. Même chose pour les autres circuits mineurs.  

Certains joueurs considérés défenseurs comme Paul Reinhart ou Troy Mick (probablement par erreur pour ce dernier) ont marqué 50 buts dans le junior mais étaient aussi utilisés comme attaquants, même plus souvent que comme défenseurs. Mais selon les rapports de l'époque, Sacharuk est le seul à l'avoir fait en étant exclusivement employé comme défenseur.

Après cette dernière saison junior exceptionnelle, les Rangers de New York le repêchèrent en 2e ronde (21e au total) du repêchage de 1972. Cependant, les Rangers étaient bien garnis en défense, avec notamment le légendaire Brad Park qui y occupait avec brio le poste de défenseur offensif numéro un. Sacharuk ne joua que 8 matchs à sa première saison avec les Rangers en 72-73, ainsi que seulement 23 la saison suivante, passant le reste du temps avec les Reds de Providence dans la AHL. Il compta d'ailleurs 27 buts avec les Reds en 73-74, ce qui était à l'époque un record de la AHL (battu depuis) pour un défenseur. Durant ces quelques matchs à New York, il ne marqua que 3 buts en 31 matchs.

N'ayant donc vraisemblablement plus d'utilité pour lui, les Rangers prirent la décision de l'échanger aux Blues durant l'été 1974 en retour de l'attaquant Greg Polis. Les Blues reçurent également un choix de première ronde dans cet échange, mais le retournèrent aux Rangers la saison suivante dans la trasnsaction impliquant Derek Sanderson. Ce choix devint finalement Lucien DeBlois

Pour sa part, Sacharuk profita de l'occasion pour s'établir avec les Blues à temps plein et employa son lancer dévastateur, un des plus puissants de son époque, pour marquer 20 buts, en plus d'obtenir 22 passes. Ces 20 buts demeurèrent un record d'équipe pour les défenseurs, avant d'être battu par Jeff Brown en 1992. 

Cependant, comme à New York, les Blues étaient aussi en surplus de défenseurs, dont les frères Bob et Barclay Plager. Et à l'exception de son tir foudroyant, Sacharuk présentait des lacunes dans les autres aspects de son jeu. Les Blues retrouvèrent donc un partenaire d'échange familier, encore les Rangers, pour acquérir Sacharuk. Cependant, la valeur de ce dernier avait augmenté et en compensation, les Blues reçurent les droits sur le prolifique attaquant Bob MacMillan. 

Sacharuk revint donc à New York et malgré moins de temps de glace, il obtint un respectable 6 buts et 7 passes en 42 matchs en 75-76. Toutefois, une blessure à l’œil subie lors d'un entraînement mit un fin à sa saison et pratiquement à sa carrière dans la LNH. Après une chirurgie, il ne retrouva jamais plus sa véritable vision et ne joua que 2 autres matchs avec les Rangers en 76-77, passant le restant de la saison ainsi que la suivante dans la Ligue américaine.

Malgré qu'il faisait bien avec le club-école, dont une saison de 23 buts et 54 points en seulement 53 matchs, les Rangers ne firent plus jamais appel à ses services. Libéré de son contrat après la saison 77-78, il signa avec les Racers d'Indianapolis dans l'AMH. Il fut donc l'un des premiers coéquipiers professionnels de Wayne Gretzky. 

Mais encore poursuivi par le malheur, les Racers étaient dans le rouge et durent fermer boutique après seulement 25 matchs en 78-79, quelques semaines après que la merveille ait été vendue aux Oilers d'Edmonton. Plusieurs des ex-Racers parvinrent à trouver un autre poste ailleurs pour terminer l'année mais ce ne fut pas le cas de Sacharuk qui se retrouva en congé forçé pour le reste de la saison. 

N'ayant désormais plus d'AMH ni de club désirant ses services dans la LNH, il signa avec les Bulls de Birmingham dans la CHL en 1979-80. Les Bulls évoluaient d'ailleurs dans l'AMH avant la dissolution de cette dernière. Voyant ses perspectives d'emploi en Amérique réduire de saison en saison, il mit le cap sur l'Autriche avec le ECS Innsbruck en 1980-81 où il était trop fort pour la ligue avec une fiche de 35 buts en 34 matchs. 

Après une saison supplémentaire en Autriche, il migra dans la ligue britannique en 82-83 avec les Eagles de Birmingham (une autre Birmingham) où il joua une dernière saison de seulement 6 matchs avant de prendre sa retraite. Il fut toutefois convaincu de revenir pour deux petits matchs avec les Eagles en 1988-89. Preuve qu'il avait encore toute une garnotte, il amassa 11 buts en 2 matchs...

Après sa retraite, il occupa quelques postes d'entraîneur aux Pays-Bas, en Angleterre, en Italie, en Espagne, ainsi que dans le junior nord-américain, en plus d'être commentateur radio pour les Canucks.

En 151 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 29 buts et 33 passes pour 62 points.


Sources:
Sanderson Is Traded For Blues' draft pick, New York Times, 31 oct. 1975

dimanche 10 septembre 2023

Tod Sloan



C’est à Litchfield, dans le Pontiac, en Outaouais québécois, qu’est né Aloysius Martin Sloan en 1927. Il a par contre passé la majeure partie de sa jeunesse dans le nord de l’Ontario. Cette région étant à ce moment épiée de long en large par les Maple Leafs, ceux-ci repérèrent Sloan et lui firent parvenir une formule C. Lors de cette période avant la mise en place du repêchage, accepter de signer une formule C signifiait qu’on devenait la propriété de cette équipe.

On l’assigna alors au Collège St.Michael’s, comme le faisaient souvent les Leafs à ce moment. L’habile joueur de centre joua d’ailleurs un rôle-clé dans la conquête des Majors de St.Mike’s de la Coupe Memorial de 1945, alors qu’il amassa 21 points en 14 matchs.

En 1946, il gradua dans la Ligue américaine. Il joua d’abord avec Pittsburgh, puis Cleveland, tout en faisant ses débuts dans la grande ligue avec les Leafs. S’il passa près des grands honneurs à quelques reprises, ceux-ci lui échappèrent. Il participa à la finale de Calder en 1947 et en 1950, mais c’est sûrement le triomphe de 1949 des Leafs qui dut le laisser le plus ambivalent. Si ses coéquipiers ont pu célébrer leur triomphe de la Coupe Stanley, ses 29 matchs disputés furent insuffisants pour en faire partie.

C’est en 1950-51 qu’il se fit définitivement une place dans la Ligue nationale et ses débuts furent fracassants. Dans une ligue où Toronto faisait partie de l’élite en compagnie de Détroit, Sloan fut le meilleur buteur des Leafs, avec 31, et le troisième buteur de la LNH derrière Gordie Howe et Maurice Richard.

Une fois en séries, après s’être défait des Bruins, Toronto s’attendait à rencontrer Détroit en finale, mais c’est finalement Montréal qui s’est pointé.

Cette finale fut ensuite pour le moins particulière. Bien qu’elle se soit terminée en cinq matchs, ceux-ci se sont tous terminés en prolongation. Et lors du cinquième et dernier match, Sloan marqua les deux premiers buts des Leafs, incluant le but égalisateur, à 32 secondes de la fin de la troisième période. Cet exploit de Sloan fut par contre éclipsé par le but décisif que marqua Bill Barilko en prolongation contre Gerry McNeil. Ce fut ainsi le dernier match en carrière de Barilko, puisqu’au cours de l’été, il périt dans un accident d’avion en chemin vers un voyage de pêche. On ne retrouva les restes de l’accident que 11 ans plus tard. Pendant cette période, les Leafs n’ont pas remporté la Coupe Stanley, mais ils ont finalement mis la main dessus qu’au moment où les restes de l’accident furent retrouvés dans le nord de l’Ontario. C’est ainsi que naquit la légende de Barilko, qui inspira plus tard la chanson Fifty Mission Cap au groupe The Tragically Hip.

La production de buts de Sloan a par la suite diminué de façon constante, avec 25, 15, 11 et 13, avant de rebondir notoirement en 1955-56 avec 37. Aidé par ses compagnons de trio George Armstrong et Dick Duff, cette performance égala le record d’équipe des Leafs établi par Gaye Stewart (et battu depuis). Elle lui valut également d’être choisi au sein de la deuxième équipe d’étoiles. Le centre de la première équipe d’étoiles fut alors Jean Béliveau, qui termina aussi devant Sloan lors du scrutin pour déterminer le gagnant du Trophée Hart (joueur le plus utile).

Sa production retomba ensuite à 14, puis 13 buts, au moment où Toronto traversait une période difficile. C’est alors qu’un an après avoir fait subir le même sort à Jimmy Thomson, les Leafs expédièrent Sloan aux Black Hawks contre un montant d’argent, pour le punir d’avoir tenté d’organiser une association des joueurs. Toutefois, Chicago était de moins en moins la Sibérie de la Ligue nationale et donc de moins en moins une punition. Il alla rejoindre des joueurs prometteurs comme Bobby Hull, Pierre Pilote, Glenn Hall, ainsi que Stan Mikita. Sa production eut également un regain, marquant 27 buts. Cette saison fut ensuite suivie par une autre de 20 buts.

Lors de l’année 1960-61, Sloan vit un autre membre de sa famille se joindre aux Leafs. En effet, son cousin, Dave Keon, qu’il avait encouragé lorsqu’il passa à son tour avec St.Michael’s, parvint à se tailler un poste dans la Ville-Reine. Lorsqu’ils se croisèrent dans les corridors du Maple Leaf Gardens, Sloan conseilla à son cousin qu’on ne le voit pas lui adresser la parole, en raison du rôle qu’il avait joué dans la tentative de mise en place de l’association des joueurs.

Ce fut tout de même Sloan qui eut le dernier mot lors de cette saison, puisque Chicago mit fin au règne des Canadiens et de leurs cinq Coupes Stanley consécutives en remportant le titre. Par contre, si en 1951, on avait inscrit "Tod Sloan" sur la Coupe, en 1961, il est devenu "Martin A. Sloan".

Sloan mit ensuite fin à sa carrière dans la Ligue nationale. Il reprit alors son statut d’amateur pour aller jouer au niveau senior, avec les Terriers de Galt. Cette expérience le mena jusqu’aux championnats du monde, alors qu’en cette période, c'était les vainqueurs de la Coupe Allan qui y représentaient le Canada, coupe que les Terriers avaient gagnée l’année précédente. Dans un tournoi qui eut lieu au Colorado et où les Soviétiques et les Tchécoslovaques étaient absents, le Canada remporta l’argent derrière la Suède. De son côté, Sloan marqua 6 buts et obtint 10 passes en 7 matchs.

Il acheta ensuite un hôtel dans la région du lac Simcoe, au nord de Toronto, et investit dans l’immobilier.

Celui qui montre une fiche de 220-262-482 en 745 matchs dans la LNH est décédé en 2017, à l’âge de 89 ans.

Sources:

"Former Maple Leafs forward Tod Sloan, 89, dies" de Lance Hornsby, July 12, 2017, Toronto Sun (torontosun.com),

"Tod Sloan remembered by Dave Keon as key part of 1951 Maple Leafs Cup win" de Dave Stubbs, July 13, 2017, NHL (nhl.com),

hockeyarchives.info/mondial1962, wikipedia.org.

vendredi 8 septembre 2023

Joueur oublié des 90's #82 - Vitali Yachmenev




Né le 8 janvier 1975 à Chelyabinsk en Russie, Vitali Aleksandrovich Yachmenev décida en 1993 de profiter du nouveau climat politique et de quitter la Russie et son système de hockey pour aller continuer son développement avec les Centennials de North Bay dans la OHL. Malgré la difficulté de s'adapter à ce nouvel environnement, en plus du fait que ses parents s'opposaient à sa décision ainsi que de le suivre, Yachmenev connut une première saison junior du tonnerre à North Bay en 1993-94, terminant avec le titre de recrue de l'année de la OHL et de la CHL grâce à une récolte de 113 points en plus de mener la OHL avec 61 buts et aider les Centennials à remporter le championnat de la ligue.

En plus de devenir un favori local à North Bay, Yachmenev attira aussi l'attention de sa nouvelle communauté lorsqu'il stoppa un voleur s'étant introduit dans la maison de la famille qui l'hébergeait. Le voleur s'enfuit dans la rue mais Yachmenev parvint à le rattraper et le forcer à ramener les objets volés.

Nouvellement nommé comme DG des Kings de Los Angeles, Sam McMaster avait vu Yachmenev de nombreuses fois en action alors qu'il était auparavant le DG des Wolves de Sudbury, le principal adversaire géographique et ennemi naturel des Centennials. L'ayant vu marquer de nombreux buts dévastateurs contre eux, il profita du repêchage de 1994 pour sélectionner Yachmenev en 3e ronde (59e au total) pour les Kings.

Après une autre bonne saison junior en 1994-95 (53 buts, 52 passes, 105 pts), il fit directement le saut avec les Kings en 1995-96 et le nouvel entraîneur des Kings Larry Robinson l'inséra directement sur la première ligne avec nul autre que Wayne Gretzky et Dmitri Khristich. 

Comme de nombreux autres ailiers avant lui au cours des 15 saisons précédentes, Yachmenev eut du succès immédiatement en jouant avec la merveille. Il obtint d'abord 2 buts à son premier match, lors d'une victoire contre les champions en titre, l'Avalanche. Il termina le mois d'octobre avec 12 points en 11 matchs et fut nommé comme recrue du mois dans la LNH. Les Kings, sous Robinson, semblaient être une équipe revigorée et de retour sur la bonne voie, après deux saisons décevantes hors des séries depuis la finale de 1993. Gretzky était lui aussi revigoré d'enthousiasme avec ce bon début de saison des Kings qui avaient alors une fiche de 10-5-5 à la mi-novembre.

Apprécions donc ensemble une pause vidéo avec du Vintage Gretzky...






(Note à moi-même, me renseigner sur cet intriguant Tsygurov #3)


Cependant, les Kings s'écroulèrent rapidement par la suite, eux qui étaient principalement privés du défenseur Rob Blake pour la saison entière, et il ne gagnèrent que 8 des 44 matchs suivants. Durant cette glissade, Gretzky demanda finalement à être échangé, ce qui arriva le 27 février 1996 lorsqu'il passa aux Blues de St.Louis. Durant le restant de la saison, les Kings tournèrent définitivement la page sur l'ère Gretzky en procédant à une vente de feu, se départissant de nombreux joueurs vedettes de longue date comme l'éternel bras droit du #99 Jari Kurri, Marty McSorley en plus de Rick Tocchet et Darryl Sydor. 

Yachmenev ne put également garder sa bonne cadence durant cette descente aux enfers des Kings, mais termina quand même cette première saison avec une fiche respectable de 19 buts et 34 passes pour 53 points en 80 matchs, bon pour le 3e rang des pointeurs des Kings derrière Gretzky (81 points en 62 matchs) et Khristich. Ce fut toutefois sa meilleure saison en carrière. N'ayant plus l'apport d'un Gretzky, sa production baissa à 32 points la saison suivante en plus d'être blessé pour une vingtaine de matchs. Il fut notemment déclassé par d'autres jeunes joueurs des Kings faisant partie de cette série comme Jozef Stumpel et Vladimir Tsyplakov

Il fut ensuite recalé dans les mineures en 1997-98, pour finalement être largué aux nouveaux Predators de Nashville pour la saison suivante en retour de considérations futures.


Yachmenev joua cinq saisons à Nashville, ne s'approchant jamais de sa production recrue mais parvint tout de même à gagner le cœur des fans de Nashville par son énergie et son ardeur au jeu. Malgré sa petite stature, il avait du muscle et gagnait souvent ses batailles en échec avant et amassait sa part de buts dans la dizaine presque à chaque saison. Sa meilleure saison à Nashville fut celle de 2000-01 avec 15 buts et 19 passes.

Il fut toutefois libéré par les Preds après la saison 2002-03 et il opta de retourner en Russie où il joua 10 autres saisons avec quelques clubs avant de prendre sa retraite, remportant au passage la coupe Spengler en 2009 à titre de capitaine avec le Dynamo de Moscou.

Il devint ensuite assistant-coach avec le club de son patelin, le Traktor Chelyabinsk et ensuite le Salavat Yulaev Ufa. Il effectue cependant cette saison un retour à North Bay, où il avait toujours possédé une résidence secondaire, à titre d'assistant des Trappers de North Bay au niveau U18AAA.

En 487 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 83 buts et 133 passes pour 216 points.

 

Sources:
Yachmenev making all the right moves, Baytoday.com, 16 avril 2005
Los Angeles Kings: 5 Most Painful Moments Ever, Bleacher Report, 9 août 2012
Greatest Hockey Legends
Yachmenev and Blanchard to guide U18 Trappers this season, Baytoday.com, 18 mai 2023