Gordon Douglas Roberts est né le 2 octobre 1957 à Détroit et sa famille habitait tout près de l'Olympia, domicile des Red Wings. Ses deux frères ainés étaient des «stick-boys» à l'Olympia et étaient donc conséquemment de grands fans de Gordie Howe. Tellement fans qu'ils implorèrent leur mère enceinte de nommer le nouveau venu du nom de Gordie.
Les frères Roberts évoluèrent dans le hockey mineur de Détroit, qui avait d'ailleurs grandement évolué avec la présence de Colleen Howe qui aida grandement à développer le hockey dans la région pour que ses fils et les autres jeunes aient accès à des installations et du personnel de qualité. Gordie Roberts et ses frères purent donc en profiter, évoluant dans les mêmes ligues et équipes que les fils Howe. Gordie se développa comme défenseur et quitta le giron familial en 1974 pour évoluer une saison avec les Cougars de Victoria dans la ligue junior de l'ouest. Il n'y joua toutefois qu'un an avant d'être embauché à seulement 17 ans par les Whalers de la Nouvelle-Angleterre dans l'AMH, allant alors rejoindre son frère Doug qui joignit l'équipe au même moment pour la saison 1975-76.
L'arrivée des Howe à Hartford fit en sorte de voir Roberts terminer au premier rang des défenseurs du circuit pour les deux dernières saisons de l'AMH avec ses saisons de 61 et 57 points respectivement.
Lors de l'absorption des 4 équipes survivantes de l'AMH dans la LNH en 1979-80, les Canadiens auraient pu se prévaloir des services de Roberts, détenant toujours ses droits. Ils firent cependant un accord avec les Whalers comme quoi ils ne réclameraient pas Roberts en échange de la promesse de non-sélection du défenseur Rod Langway lors du repêchage d'expansion pour ces nouvelles équipes.
À sa première saison dans le grand circuit, Roberts s'en sortit bien avec une fiche de 8 buts et 28 passes en 80 matchs. Signe du destin, il obtint également une passe sur le dernier but en saison régulière de la carrière du plus vieux Gordie, son fameux 801e but qui ne fut dépassé que par Wayne Gretzky et plus récemment par Alex Ovechkin.
(En fait, le dernier vrai but de Howe fut marqué lors des séries de 1980, contre le gardien Denis Herron du Canadien)
Roberts fut ensuite échangé aux North Stars du Minnesota en retour de Mike Fidler, quelques temps après le début de la saison 80-81. Il aida donc l'équipe à se rendre jusqu'à la finale contre les Islanders cette même année 1981.
Il fut ensuite un fidèle morceau de la défense des North Stars pendant les 6 saisons suivantes, ne ratant presque aucun match. Il connut son sommet en carrière dans la LNH en 1983-84 avec une fiche de 8 buts et 45 passes pour 53 points, en plus de 10 points durant les séries. Il participa également à la Coupe Canada de 1984 pour les États-Unis.
Après quelques bonnes années, les North Stars commencèrent à battre de l'aile et se départirent finalement de Roberts en février 1988 en l'envoyant au Flyers en retour de considérations futures. Ces mêmes considérations futures revinrent en scène seulement 11 matchs plus tard lorsqu'il passa aux Blues de St.Louis et y termina la saison 87-88.
Il joua deux honnêtes saisons à St.Louis avant d'aboutir avec les Penguins de Pittsburgh en octobre 1990, encore une fois en retour de considérations futures.
Au moins le gars d'O-Pee-Chee n'avait pas à airbrusher le casque vert des Whalers... |
St. Louis (1988-90) |
Pittsburgh (1990-92) |
Roberts arriva donc à Pittsburgh à temps pour retourner en finale de la Coupe Stanley, contre son ancienne équipe de surcroit, lors de la finale de 1991 et ensuite celle de 1992. On pourrait croire qu'à ce stade-ci de sa carrière qu'il n'était là que comme passager mais il ajouta beaucoup d'expérience et de stabilité à un corps de défense bien garni mais quand même instable où il y avait beaucoup de va et vient (Paul Coffey, Larry Murphy, Zarley Zalapski, etc...) Roberts était considéré alors comme un fiable 4e défenseur et joua pratiquement tous les matchs des Penguins lors de ces deux conquêtes.
À l'été 1992, il signa comme agent libre avec les Bruins de Boston. Il y joua ses deux dernières saisons en carrière dans la LNH, devenant au passage le premier joueur américain à dépasser le plateau des 1000 matchs dans la LNH.
À la saison 1994-95, il participa au camp d'entraînement des Sharks mais décida de prendre sa retraite après les matchs pré-saison. Il fit toutefois un retour quelques mois plus tard dans la IHL avec les Wolves de Chicago comme joueur-entraîneur. Il fit de même en 1995-96 lorsqu'il signa un dernier contrat d'un an avec le Moose du Minnesota.
Boston (1992-94) |
Au moment de cette véritable retraite, il était le dernier coéquipier de Gordie Howe encore actif. Mais même ce dernier n'avait pas encore dit son dernier mot puisque Mr. Hockey fit un autre retour en 1996-97 en participant à un match (ou un coup publicitaire) à 69 ans avec les Vipers de Détroit dans la IHL.
Après sa retraite, Gordie Roberts fut brièvement assistant-entraîneur avec les Coyotes de 1997 à 1999, pour ensuite devenir recruteur avec les Canadiens pendant de nombreuses années, soit de 2001 à 2010. Il fut libéré par l'équipe en même temps que la fin de l'ère Bob Gainey. Il devint ensuite entraîneur au niveau secondaire au Minnesota.
En 1097 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 61 buts et 359 passes pour 420 points et 1582 minutes de pénalité. Il joua également 311 matchs dans l'AMH avec une fiche de 42 buts et 144 passes pour 186 points.
Il fut élu au sein du temple de la renommée américain en 1999.
Pour sa part, son frère Doug avait été le premier de la famille Roberts à jouer avec le plus vieux Gordie, alors qu'il fut membre des Red Wings de 1966 à 1968. Il joua ensuite pour les Seals de Californie et fut même invité au match des étoiles comme seul représentant des Seals en 1970. Il joua également avec les Bruins et un autre séjour à Détroit. Il termina sa carrière en Finlande en 1978. Son fils Dave, et neveu de Gordie, fut repêché par les Blues en 1989 et joua une centaine de matchs dans la LNH avec les Blues, les Canucks et les Oilers.
Howe's 801st NHL goal forgotten by many with Ovechkin closing in, NHL.com, 14 décembre 2022
Gordie Roberts remembers his namesake's sheer endurance, Maclean's, 10 juin 2016
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