vendredi 27 septembre 2024

Pete Stemkowski



C’est suite à une suggestion de notre fidèle lecteur Jellos que j’ai mis le nom de Pete Stemkowski sur ma liste de sujets potentiels. Quelques mois plus tard, nous y voici.

Stemkowski date de l’époque d’avant le repêchage. Les équipes repéraient des jeunes espoirs, pour ensuite les envoyer dans un de leurs clubs affiliés. Originaire de Winnipeg, il fut remarqué par les Maple Leafs, qui l’envoyèrent ensuite avec les Marlboros de Toronto. C’est d’ailleurs dans leur uniforme qu’il remporta la Coupe Memorial en 1964, dans une équipe qui comprenait entre autres Brit Selby, Ron Ellis, Mike Walton et Gary "Suitcase" Smith.

Stemkowski prit ensuite un certain temps à se tailler une place avec les Leafs puisque l’équipe comptait sur plusieurs vétérans. Il fit alors des allers-retours entre Toronto et Rochester, dans la Ligue américaine. C’est toutefois avec ce même groupe de vieux routiers, comme Johnny Bower, Marcel Pronovost, Red Kelly et Tim Horton, qu’il remporta la Coupe Stanley en 1967.

OPC #25 - Chandail javellisé
Il amorça la saison suivante avec Toronto, mais au mois de mars, il fut impliqué dans une transaction majeure, alors qu’il prit le chemin de Détroit avec Frank Mahovlich et Garry Unger. Ce sont Paul Henderson, Floyd Smith et Norm Ullman qui prirent le chemin inverse.

Joueur de centre qui jouait dans les deux sens de la patinoire, Stemkowski eut de bonnes saisons à Détroit, marquant 21 buts en 1968-69 et 25 buts en 1969-70. Les Wings entraient toutefois dans une longue période de déclin et d’instabilité. Pour la saison 1970-71, Détroit pensa avoir trouver une solution en embauchant Ned Harkness comme entraîneur. À une époque où le parcours universitaire était rare, autant pour les joueurs que pour les entraîneurs, Harkness venait de l’Université Cornell.

En plus d'une approche destinée à une jeune équipe, Harkness arriva avec ses idées innovatrices, peut-être même trop. En effet, tenter de faire jouer Gordie Howe à la défense n’était probablement pas la meilleure idée. Les résultats ne furent pas au rendez-vous et Harkness se mit ainsi à dos certains vétérans.
OPC #182 - Tête transplantée

Stemkowski, un éternel blagueur, se mit alors à se payer la tête de son entraîneur. La goutte qui fit déborder le vase fut lorsqu’il se mit une casquette de Cornell sur la tête et se mit à faire des chants de ralliement typiques du milieu scolaire. ″Donnez-moi un C! Donnez-moi un O! Donnez-moi un R!...″ Harkness en fut insulté. Selon ce qui a été rapporté, il aurait alors demandé au directeur-gérant Sid Abel ″Get rid of that dumb Polack.″ (traduction libre : Débarrasse-toi de ce crétin de pollock.) Le 31 octobre 1970, Stemkowski fut alors expédié aux Rangers, en retour de Larry Brown.

Comme il a été échangé au cours de la saison 1970-71, il lui est arrivé quelque chose de plutôt rare à cette époque. Pour une raison obscure, O-Pee-Chee lui a produit deux cartes (régulières) différentes avec deux photos différentes. Et dans les deux cas, il s’agissait de photos cocasses : une avec une photo fantôme (dans l’uniforme des Red Wings mais où on a enlevé le logo), et l’autre avec l’uniforme des Rangers où on a collé une ″tête ballon″ de Stemkowski.

Celui qu’on surnommait ″Stemmer″ s’intégra bien avec les Blueshirts. Après avoir connu une période misérable, New York reprenait vie avec des joueurs comme Jean Ratelle, Rod Gilbert, Vic Hadfield et Brad Park. À sa première saison dans la grosse pomme, les Rangers remportèrent une première série en 21 ans, lorsqu’ils ont battu les Leafs. Au deuxième tour, Stemkowski fit tout ce qu’il put lorsqu’il marqua un but en première prolongation et un autre en troisième. Malgré ces deux victoires qu’il leur offrit, ce suffit insuffisant pour les Blueshirts, qui s’inclinèrent en sept matchs. Ce sont finalement les Black Hawks qui sont allés se faire battre par Montréal en finale.

Ce ne fut que partie remise, car en 1971-72, les Rangers atteignirent la finale pour la première fois depuis 1950. Ils se sont toutefois inclinés contre les Bruins. Sur une base individuelle, Stemkowski marqua 22 buts, un total qui sera suivi par un de 25 et un autre de 24 buts lors des saisons qui suivirent.

Après avoir joué dans des marchés de hockey plus traditionnels, Stemkowski signa comme agent libre avec les Kings à l’été 1977. Il joua un an en Californie, où il constata que plusieurs personnes ne connaissaient même pas l’équipe. Il y fit par contre connaissance du marché immobilier, où il fit quelques investissements.

Son héritage polonais lui servit lorsqu’il fut choisi pour faire une publicité de Miller Lite, où il faisait des blagues en polonais. Par contre, il y eut des plaintes et celle-ci fut retirée des ondes.

Si Stemkowski était connu pour son côté farceur, il montra en 1982 un autre côté de sa personnalité. Alors qu’il travaillait à la radio au Connecticut, il eut des problèmes avec un associé d’affaires qui lui devait 70 000$. Son beau-frère lui présenta alors quelqu’un à qui Stemkowski offrit 20 000$ pour lui briser au moins une cheville et un poignet. Le problème, c’est que cette personne était en fait un policier anonyme.

Si son beau-frère et ses ″copains″ furent arrêtés pour trafic d’armes, de drogue et pour avoir opéré un réseau de paris, Stemkowski fut accusé de sollicitation criminelle. Il reconnut les faits, exprima des regrets et plaida coupable. S’il était ainsi passible d’une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison, il écopa finalement de trois ans de probation, en plus de devoir subir des traitements psychiatriques. Le juge, qui se souvenait de l’avoir vu jouer avec les Rangers, se montra relativement clément envers lui, bien que déçu de le voir dans ces circonstances.

À ce moment, Stemkowski cherchait à revenir dans le monde du hockey et ses mésaventures ont probablement nui à ses projets. Toutefois, le temps passa et il finit par se trouver du boulot, alors qu’il travailla pendant neuf ans aux reportages des matchs des Sharks. Il travailla aussi à temps partiel pendant un moment à la couverture des Rangers.

Sources :

″Rebuilding on the more″ de Jack Dulmage, November 4, 1970, The Windsor Star, page 28,

″Golly Ned, Red Wings Balk At Rah-Rah Coach″ de Bill Heufelder, November 21, 1970, The Pittsburgh Press, page 7,

″Reformation under Barkley″ de Jack Dulmage, January 11, 1971, The Windsor Star, page 18,

″Orr ′special′″ de Ted Blackman, April 12, 1971, Montreal Gazette, page 22,

″Stemkowski voulait son argent″, UPI, 25 mars 1982, La Presse, page S4,

″Stemkowski plaide coupable″, UPI, 12 mai 1982, La Presse, page S12,

″Stemkowski écope″, PC, 23 juin 1982, La Presse, page S16,

″Stemkowski Is Sentenced to Probation″ de Gerald Eskenazi, June 23, 1982, New York Times (nytimes.com), page A22,

wikipedia.org.

dimanche 22 septembre 2024

Bob Girard



Travailleur infatigable, Robert Girard n’a pas eu le parcours le plus typique qui soit. Jamais repêché, c’est alors qu’il jouait au niveau senior avec les As d’Amqui qu’il signa un contrat comme agent libre. Les faibles Golden Seals de la Californie, tentant désespérément de retrouver un peu de profondeur, lui firent signer un contrat comme agent libre en septembre 1973.

Il fut d’abord assigné aux Checkers de Charlotte de la SHL (Southern Hockey League), avant de graduer avec les Golden Eagles de Salt Lake de la WHL (Western Hockey League).

Comme 1973-74 fut la dernière année d’existence de la WHL, les Golden Eagles et Girard se joignirent l’année suivante à la CHL (Central Hockey League). L’année fut également soulignée par l’arrivée de Jack Evans derrière le banc. Ce fut aussi l’un des rares points positifs de l’histoire des Seals, alors que leur club-école finit premier au classement et remporta la Coupe Adams. Girard, un ailier versatile qui était jusqu’à récemment un défenseur, contribua aux succès de l’équipe avec 13 buts et 32 passes.

Les minables Seals, qui venaient de changer six fois d’entraîneur en quatre ans, ne pouvaient pas passer à côté de ce rare coup d’éclat, et firent alors graduer Evans derrière leur banc pour la saison 1975-76. Celui-ci en profita pour faire graduer Girard avec lui. D’ailleurs, il devait vraiment apprécier son jeu, puisque dès son année recrue, il joua l’année au complet. Le manque de talent de l’équipe fit aussi en sorte qu’il hérita de missions périlleuses habituellement pas confiées aux nouveaux venus, comme celle de surveiller Guy Lafleur lors des affrontements contre Montréal.

Offensivement, Girard s’en tira aussi relativement bien, malgré quelques disettes. Si une autre recrue, Dennis Maruk, compta 30 buts, Girard parvint tout de même à en accumuler 16, en plus de 26 passes. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour rendre les Seals respectables, qui ratèrent encore les séries et qui terminèrent 14e sur 18, avec une fiche de 27-42-11. Avec une moyenne de 6944 spectateurs, ils terminèrent également derniers au niveau des foules et finirent par déménager à Cleveland, pour devenir les Barons.

À Cleveland, les résultats ne furent guère mieux, ni sur la patinoire, ni dans les estrades.

Girard marqua 11 buts et obtint 10 passes en 1976-77, avant d’être échangé au cours de la saison 1977-78. Il n’améliora toutefois pas ainsi son sort, puisqu’il se retrouva avec une équipe encore pire, les Capitals de Washington. En retour, les Caps donnèrent tout de même un joueur qui avait connu des saisons intéressantes offensivement, Walt McKechnie.

À Washington, il fit la rencontre de Robert Sirois, qui devint un ami et même un partenaire d’affaires, avec qui il détint pendant un moment un restaurant italien à Pierrefonds.


À un moment où ils étaient en vacances à Miami avec quelques coéquipiers, Sirois vit Girard entrer dans un bar. Il voulut le suivre, mais on l’empêcha. Lorsqu’il insista, il put finalement être admis. À l’intérieur, il constata que la clientèle était purement masculine. Lorsqu’il repéra finalement Girard, il le vit alors qu’il dansait langoureusement avec un autre homme. Éberlué, Sirois se fit alors demander par un autre client s’il était au courant qu’il s’agissait d’un bar gay. Sirois répondit qu’il n’en savait absolument rien et sortit.

Dans une LNH des années 1970, alors que le jeu était très agressif et l’ambiance plutôt macho et homophobe, ce point était très embarrassant. Sirois, avec ce qu’il a qualifié lui-même de sa mentalité de l’époque, dit alors lors d’une conversation ultérieure à Girard que le tout devait demeurer secret et qu’il devrait se faire soigner. Le secret demeura.

Girard joua aussi la saison 1978-79 avec les Capitals, mais au repêchage de 1979, il fut déçu de ne pas avoir été choisi par les Nordiques. Il retourna donc avec les Capitals, avec qui il joua un dernier match dans la LNH. Il passa le reste de la saison avec les Bears de Hershey dans la Ligue américaine, avec qui il remporta la Coupe Calder.

Il tenta brièvement l’expérience suisse, avant de revenir dans la région montréalaise et de jouer dans des ligues récréatives.

S’il est décédé en 2017, à l’âge de 69 ans, ce n’est qu’après que la question de son orientation sexuelle refit surface. Marie-Claude Savard, dans le cadre de la série documentaire ″Intouchables″, diffusée en 2020, se demanda pourquoi il n’y avait jamais eu un seul joueur de la Ligue nationale qui ait dévoilé son homosexualité. C’est ainsi que l’équipe retraça Sirois et le frère de Girard, Denis.  Ce dernier confirma le tout et s'est dit persuadé que s’il avait été toujours vivant, dans le contexte actuel, Robert aurait sûrement accepté de finalement faire sa ″sortie du placard″.

Malgré les journées de la fierté, est-ce que les choses ont vraiment changé?  Bien qu'il soit pratiquement statistiquement impossible qu'il n'y ait aucun homosexuel dans la LNH, il demeure qu'aucun ne se soit affiché comme tel, ni maintenant, ni jamais.

Sources:

″Gritty Girard finds success as winger″, de Brent Checketts, Deseret News, November 7, 1974, page F1,

″Girard espère″ de Bernard Brisset des Nos, Montréal-Matin, 7 décembre 1976, page 69,

″Les matineux″, Montréal-Matin, 29 décembre 1976, page 47,

″Les matineux″, Montréal-Matin, 30 août 1978, page 59,

″Burton reviendra jouer au Colisée″ de Maurice Dumas, Le Soleil, 14 juin 1979, page C1,

″Intouchables, L’homosexualité au hockey, entre tabou et clichés″ (Les intouchables : argent, sexe, drogue et… hockey! | ICI.Radio-Canada.ca)

wikipedia.org.

vendredi 20 septembre 2024

Les grands voyageurs #15 - Greg Koehler




Comme toujours lors des chapitres de la série «Les Grands Voyageurs», chaque club professionnel où le joueur a joué un match est compté entre parenthèses.

 


 

Greg Koehler est né le 27 février 1975 à Scarborough. Lorsqu'il était âgé de 13 ans et capitaine de son club pee-wee, Ken Dryden en fit le sujet principal d'un épisode de sa série documentaire «Home Game», qui fut diffusée en 1989. On y voit un jeune Koehler et son équipe en préparation pour le tournoi Pee-Wee de Québec et les défis que tout cela représente pour lui et sa famille. La série fut ensuite adapté en un livre du même nom.

Après cette saison, Koehler (qui jouait au centre) semblait avoir plafonné et était désormais dépassé par les autres au niveau talent, taille et poids. Le capitaine fut donc retranché de son club. Il abandonna alors temporairement le hockey mais fut plus tard convaincu de revenir avec un club de Niagara Falls, avec qui il retrouva sa touche et connut une poussée de croissance. Il évolua ensuite pour divers clubs junior A avant d'être recruté par l'Université Lowell-UMass, avec qui il remporta le titre de recrue de la saison 1996-97 dans sa division (Hockey East).

Son bon rendement avec Lowell-UMass incita les Hurricanes de la Caroline à lui offrir un contrat. Il débuta donc son parcours professionnel en 1998-99 avec les clubs-école des Hurricanes, dans la AHL avec le Beast de New Haven (1) et dans la ECHL avec les Everblades de la Floride (2). 

Les Hurricanes changèrent de club-école principal en 1999-2000 et Koehler changea donc de ligue et d'équipe avec les Cyclones de Cincinnati (3) dans la défunte IHL. Après une première saison timide là-bas (12 buts 13 passes) passée exclusivement sur le troisième trio, il se disputa avec son coach sur son temps de jeu et déclara qu'il était capable de marquer 30 buts dans cette ligue. Le coach écouta et c'est ce qu'il fit la saison suivante (2000-01) alors qu'il connut sa meilleure saison professionnelle à vie avec 35 buts et 36 passes pour 71 points. 

Mais durant cette même saison 2000-01, il allait marquer l'histoire du hockey à tout jamais...

Vers la fin décembre 2000, Rod Brind'Amour se blessa. N'ayant que très peu de relève au centre, les Hurricanes (4) rappelèrent Koehler qui put faire ses débuts dans la LNH le 29 décembre 2000 lors d'un match contre les Blue Jackets. Vers la fin de la première période, son trio fut appelé à prendre le relais et Koehler put enfin mettre les patins sur la glace et devenir un joueur de la LNH. Cependant, au même moment, le capitaine Ron Francis se fit accrocher par Steve Heinze des Blue Jackets. Francis s'écroula contre la bande et le sifflet retentit, signifiant le début d'une pénalité et la fin du shift de Koehler, qui n'aura duré que 4 secondes.

Le reste du match fut ponctué de multiples autres pénalités (56 minutes au total durant la partie). Tirant déjà de l'arrière 1-0 après cette première période, l'entraîneur Paul Maurice préféra ne plus utiliser le 4e trio de Koehler. N'évoluant aucunement sur les unités spéciales des Hurricanes, Koehler ne fit donc plus aucune présence, ni durant ce match ni aucun autre dans la LNH. Il participa aux échauffements de deux autres parties, mais ne fut plus jamais rappelé par les Hurricanes, et il termina la saison à Cincinnati. 

Sa carrière dans la LNH se résuma donc à ce simple 4 secondes contre les Blue Jackets, ce qui demeure un record jusqu'à ce jour. 

Quand on utilise l'expression «juste le temps d'une tasse de café» ou «a cup of coffee in the big leagues», et bien dans le cas de Koehler on peut plutôt parler d'une petite gorgée de café...

Ce «record» est cependant à prendre avec des pincettes. La ligue ne tient ces statistiques de temps passé sur la glace que depuis 1997 et même au départ il y avait des erreurs fréquentes, car Koehler est plutôt listé à 46 secondes sur le site de la LNH, ce qui serait tout de même près du record, soit au troisième rang. Il n'y a en fait que 4 joueurs (incluant Koehler), depuis qu'on compile ces statistiques, qui ont joué moins d'une minute dans la LNH.

Les voici pour vous:
Jeff Libby (Islanders 97-98): 43 secondes
Tim Ramholt (Flames 07-08): 45 secondes
*Greg Koehler (Hurricanes 01-02): 46 secondes
(mais 4)
* Cameron Butler (Blue Jackets 23-24): 54 secondes
(toujours actif donc possible d'améliorer)

Il est donc toujours techniquement possible qu'en 1931, un joueur nommé Joe Schlomo des Falcons de Détroit ait sauté sur la glace pendant une seconde avant de se fouler la cheville et disparaître à jamais dans le néant. Mais ça, on le saura jamais...

Mais Koehler lui-même a officialisé au site The Athletic qu'il n'a effectivement joué qu'un seul shift de 4 secondes. Lui et les journalistes de l'époque s'entendent pour confirmer ce fait et que probablement que les marqueurs de temps ont simplement confondu Koehler avec un autre joueur, ce qui arrivait apparemment assez souvent à l'époque. De nos jours, avec les joueurs ayant pratiquement des puces implantées dans le bras et des codes QR tatoués sur les fesses, on imagine qu'on est davantage précis...

Koehler mentionne également n'en vouloir à personne, qu'il a simplement été malchanceux et qu'il a adoré sa carrière malgré tout, et que ce seul shift dans la LNH a été magique. Il a réussi à se rendre à la LNH, ce qui représentait en quelque sorte un «F... You» à ces anciens coachs Pee-wee pour l'avoir retranché. Il a aussi pu grandement profiter de ce contrat offert par les Hurricanes, utilisant entre autres une partie de son bonus de signature de 650,000$ pour payer la maison de ses parents.

Koehler reprit donc son chemin dans les mineures. Il passa une autre saison dans l'organisation des Hurricanes, cette fois-ci avec les Lock Monsters de Lowell (5), où il fit en quelque sorte un retour au bercail de ses années universitaires. Ses droits furent cependant échangés aux Flyers en février 2002 (contre Jesse Boulerice si vous vous rappelez de lui). Il termina donc la saison 2001-02 avec les Phantoms de Philadelphie (6) dans la AHL. 

Il se retrouva en 2002-03 dans l'organisation des Predators de Nashville et fut même rappelé en renfort par ces derniers. Il participa à un échauffement d'avant-match, mais fut finalement rayé de la formation et retourné dans les mineures avec les Admirals de Milwaukee (7). Il fut ensuite échangé aux Kings de Los Angeles, et termina la saison avec les Monarchs de Manchester (8).

Dans tout ça, le comble de l'histoire est le fait que Koehler a eu quand même droit à quelques cartes de hockey, non pas pour son seul «match» dans la LNH avec les Hurricanes, mais plutôt lors de ce passage encore plus court à Nashville comme réserviste...

«Top Shelf» dans le sens qu'il était «sur la tablette»?

«Nashville» mais avec son chandail des Hurricanes.

Une carte avec un morceau de son chandail lors de l'échauffement...
Même pas eu le temps de mettre du tape sur son bâton.

Le gars a plus de cartes que de matchs joués...
 

Désormais sans contrat avec une organisation de la LNH, il débuta véritablement un parcours encore plus nomade. Il joua pour 4 clubs en 2003-04, et ce dans un ordre que j'ignore. Il joua 37 matchs pour les Jackals d'Elmira (9) dans la UHL (United Hockey League), 2 matchs dans la AHL avec le Crunch de Syracuse (10), 12 matchs avec le Rampage de San Antonio (11) et finalement un retour avec les Monarchs de Manchester pour la fin de la saison et les séries 2004.

Il retourna avec les Jackals d'Elmira en 2004-05 mais termina la saison avec le Frostbite d'Adirondack (12), toujours dans la UHL. 

En 2005-06, ce fut un début de saison avec le Frostbite mais aussi un aller-retour de 8 matchs en Italie avec le Milan HC (13).

En 2006-07, ce fut une autre saison dans la UHL partagée entre deux nouveaux clubs, soit les Hounds de Chicago (14) et le PrairieThunder (wtf) de Bloomington (15). Note à moi-même, me renseigner sur ces derniers...

Toutefois, le poids des années et de la route avait laissé ses traces et il décida de prendre sa retraite après cette saison 2006-07.

Il habite désormais la région de Toronto et travaille comme mécanicien, passant une bonne partie de ses loisirs dans un chalet qu'il a acheté avec son contrat des Hurricanes. Il a deux enfants dont une fille qui a été choisie une fois pour chanter l'hymne national avant un match entre les Maple Leafs et... les Hurricanes.

C'était donc l'histoire de Greg Koehler, pas le plus grand des voyageurs comme David Ling ou Trevor Jobe (sérieux allez lire ces texte) mais il aura quand même joué pour 15 clubs professionnels en seulement 10 saisons. Et c'est toujours sans compter les organisations de la LNH pour qui il n'a pas joué de match régulier, dans ce cas-ci il faudrait en inclure 3 autres (Predators, Flyers et Kings)...

Sources:
The shortest career in NHL history? 1 shift. 4 seconds. 0 regrets, The Athletic, 8 novembre 2023

mercredi 18 septembre 2024

Histoires de cartes : erreurs récentes de cartes









Jamais je n'ai acheté/déballé autant de paquets de cartes des années récentes. En particulier pour les différents épisodes de "Déballons avec Kirk" que vous pouvez visionner sur notre page Facebook, mais également pour augmenter ma collection et pouvoir vendre/acheter des cartes ayant un peu plus de valeur individuelle.

Je suis encore très loin de dépenser une fortune pour des cartes. Je viens d'envoyer mes premières cartes chez PSA pour les faire grader. Non, je ne me mettrai pas riche avec les cartes que je vais recevoir, c'était vraiment plus pour un trill de l'attente des résultats. De plus, à moins d'avoir un résultat de 10/10, on risque d'être déçu de la valeur de revente. Parenthèse : une carte "Raw" (fraîchement sortie du paquet) vaut en revente grosso modo le même prix qu'une carte gradée avec une note de 9/10. Et vous n'aurez pas à payer les frais de gradation (+- 30$) ni à endurer l'attente de 2-3 mois qui vient avec. Donc, à moins de tirer une carte recrue de Connor Bedard, avec un tirage limité, ça reste un hobby, qui peut être payant qu'avec beaucoup de transactions. Bref …

Ce qui me surprend (et qui me rebute dans la poursuite sérieuse du hobby), c'est le nombre d'erreurs de nonchalance des compagnies de cartes. Je dis "des compagnies", alors que c'est pas mal une seule qui a le monopole. Il y a Panini qui tire son épingle du jeu dans certains sports, mais dans le cas qui nous intéresse ici, Upper Deck est pas mal seul dans la danse. Et des erreurs, ils en produisent autant dans les cartes haut de gamme que des ensemble de base.

Les cartes avec un morceau de chandail sont recherchées par plusieurs collectionneurs, leur permettant de posséder une pièce ayant touchée à leur athlète préféré. Je me dit qu'ils doivent être déçu avec certaines acquisitions …

Parfois, le chandail n'est pas de la même couleur. Je ne mets pas en doute que le chandail utilisé ait appartenu à Patrick Roy lors de son temps avec l'Avalanche du Colorado, mais pourquoi avoir décidé de faire une carte de Roy avec le Canadiens dans ce cas ? Upper Deck déborde pourtant de photos de Casseau avec l'Avalanche



Dans d'autres cas, le morceau est de la bonne équipe, mais ne correspond pas avec la photo. Sur cette carte de Filip Gustavsson, on le voit avec le chandail régulier alors que l'échantillon est de un de leur chandail Reverse Retro ou autre troisième chandail aux couleurs des défunts North Stars. Bon, c'est peut-être moi qui est trop pointilleux ici …



Vous êtes crinqué et vous voulez une carte de Keith Kinkaid dans l'uniforme du Canadiens ? Ce sera en vain, ça n'existe pas. Au mieux, vous pourrez vous rabattre sur ce sticker de lui dans l'uniforme des Blue Jackets, mais avec le logo du CH dans l'entête. Je vous conseille plutôt de vous procurer une de ces cartes de Carey Price AVEC Keith Kinkaid à la place de Pricer !!



On est en 2021 et vous êtes excité par la venue prochaine du prodigue Spencer Knight avec les Panthers de la Floride. Il a d'ailleurs gagné les quatre matchs qu'il a joué avec eux en 2021 après sa sortie de Boston College. Quelle n'est pas votre joie lorsque vous déballez une magnifique Black Diamond Relics de ce dernier … mais avec une photo de Philippe Desrosiers ! L'ancien de l'Océanic et des Lions n'a pas le talent de Knight et ne connaîtra jamais les joies d'une carrière dans la LNH, sans rien lui enlever. Upper Deck confirme pourtant que le morceau de chandail à appartenu au "featured player". Mais lequel calvasse ? Il y en a deux sur la carte !!



Parlant justement de "certifié par Upper Deck" … Les sessions d'autographes sont habituellement assez longues pour les athlètes, car les compagnies en profitent pour leur faire signer plusieurs cartes, items, cadres, photos, etc. Tous les articles sont bien sûr apportés par le même représentant qui s'assure que le joueur autographie au bon endroit, qu'il ait assez d'encre dans son Sharpie, etc. Pour les cartes, les signatures sont souvent effectué sur des stickers qui sont ensuite déposé sur les cartes. Certains employés semblent ensuite être peu à leurs affaires, déposant les collants où bon leur semble … Genre, le sticker de Justin Schultz sur une carte de Jonathan Huberdeau, ou inverser ceux de Jason Robertson et Josh Norris.




C'est à ce demander si toutes ces cartes ont été fabriquées un vendredi après-midi, ou tôt le lundi matin, avant le premier café hebdomadaire.

vendredi 13 septembre 2024

Masque spécial vendredi 13 #8



Ça fait 11 mois déjà que nous n'avons pas eu de vendredi 13. Alors on se rappelle le concept rapidement : Chaque vendredi 13, inspiré par le masque Jason Voorhees, personnage principal de la série de films Friday the 13th, je vous présente un masque de gardien "épeurant", soit par son design que par sa forme, ou tout autre critère que je juge approprié.

Ce mois-ci, je suis parti avec le premier masque de marque "Armadilla" à avoir foulé les glaces de la LNH, celui de Brian Hayward avec les Sharks de San Jose, et le deuxième concept de requin pour cette série.

Ce design a été créé par l'artiste Don Strauss, sur une nakpkin quelques années avant même la création des Sharks. Fabriquant des casques de moto, il se fit demander par un ami s'il était capable de lui fabriquer un masque de gardien. Décelant des faiblesses dans la construction des masques déjà existants, il créa le modèle "Armadilla", un peu plus massif en forme, mais plus léger … même beaucoup plus léger. De plus, il fit approuvé ses masques par CSA, ce qui n'était pas encore le cas des masques réguliers. Lorsqu'il apprit que Hayward fut sélectionné dans le repêchage d'expansion par les Sharks, il profita du fait qu'il habitait près de lui pour aller lui proposer ses services et lui montra le croquis sur la napkin qu'il avait conservé. Hayward accepta, à condition qu'il reçoive le masque avant son départ pour la Californie. Strauss le lui apporta le matin même de son départ.

Par contre, il faut croire que Hayward a parlé du design qu'il allait recevoir à Greg Harrison, l'artiste avec qui il faisait affaire depuis quelques années car, quelques semaines plus tard, il reçu de sa part un nouveau masque, avec un design plus que semblable à celui de Strauss … (plus l'ajout de gouttes de sang sur les dents). Hayward remisa le masque Armadilla et termina sa carrière dans la LNH avec le masque de Harrison.

Avec une grille noire la première année, blanche la deuxième

La grille noire ajoute à l'aspect profondeur de la gueule du requin. L'ajout de la grille blanche par la suite vient un peu gâcher l'effet. À la défense d'Hayward, c'est plus facile pour le gardien de remarquer la rondelle …

Bien entendu, avec les Sharks, il fallait s'attendre à ce que le concept soit repris. En 2011, Thomas Greiss eut lui aussi le visage d'un requin peint sur sur masque, de façon encore plus réaliste qu'au début des années 90. Décidemment, les techniques de peinture se sont grandement amélioré en 20 ans.

jeudi 5 septembre 2024

Quiz hardcore LVEUP: Blues de St.Louis

 


 

 

C'est le moment d'un autre quiz hardcore à la LVEUP. Le genre de quiz où il est pratiquement impossible d'avoir la note de passage, même en trichant.

J'ai déjà fait plein de quizzes sur le Canadien, les Whalers, Nordiques, autres équipes défuntes ou bien quizzes par décennie etc. Mais cette fois-ci j'ai décidé d'y aller avec une équipe random. Et qui de plus random que les Blues de St.Louis...

Bonne chance.


Le grand gagnant: Reijo Ruotsalainen

 


 

Sans grande surprise, c'est Reijo Ruotsalainen qui l'a emporté lors de notre sondage, aux dépends de son compatriote Risto Siltanen. Par son CV seulement, qui inclut 2 coupes Stanley et de nombreux autres accomplissements, Ruotsalainen était le grand favori et ça a été démontré ici. Je ne m'attendais pas à une course vraiment serrée mais simplement de parler de ces deux joueurs était intéressant en soi. 

Mais Siltanen a quand même remporté 30% des voix, ce qui n'est pas rien.

Donc bravo Reijo et meilleure chance la prochaine fois Risto.