Les textes concernant Ken Dryden et George Springate montrent qu’une carrière d’athlète n’est pas incompatible avec une carrière en politique. Ils ne sont toutefois pas les seuls à avoir suivi ce cheminement. En voici quelques autres. (Cette liste n’a pas la prétention d’être complète. Ce ne sont que des exemples.)
Frank Mahovlich
Après son passage dans la LNH de 1957 à 1974, avec Toronto, Détroit et Montréal, où il a cumulé une fiche de 533-570-1056 en 1181 matchs, il s’est dirigé vers les Toros de Toronto de l’AMH. Deux ans plus tard, il a suivi l’équipe lors de son déménagement à Birmingham, pour devenir les Bulls. Il y est resté deux ans de plus.
Il a remporté six Coupes Stanley, le Trophée Calder (recrue de l’année) et il a participé aux deux séries contre les Soviétiques (celle de la LNH en 1972 et celle de l’AMH en 1974). Il a été élu au Temple de la Renommée en 1981.
En 1998, il est nommé sénateur par le premier ministre Jean Chrétien. Il atteindra 75 ans (l’âge obligatoire de la retraite pour les sénateurs) en 2013.
Don Getty
De 1955 à 1965, il joue comme quart-arrière avec les Eskimos d’Edmonton. En tant que canadien à cette position, il est troisième dans l’histoire de la ligue pour le nombre de verges gagnées par la passe, derrière Russ Jackson et Gerry Dattilio. Il a fait partie de l’équipe gagnante de la Coupe Grey en 1955 et 1956 (les deux fois contre les Alouettes).
En 1965, Peter Lougheed, le chef du Parti Progressiste-Conservateur de l’Alberta (et aussi ex-joueur des Eskimos) le convainc d’être candidat. Il remporte son élection et devient député.
En 1971, son parti prend le pouvoir et il devient ministre des affaires intergouvernementales, et plus tard ministre de l’énergie (portefeuille des plus importants pour l’Alberta). Il siège à la législature jusqu’en 1979.
En 1985, il revient en politique pour devenir chef du parti et premier ministre de l’Alberta et ce, jusqu’en 1992. Pendant son règne, il a vu le prix du pétrole baisser et a dû gérer les finances de la province productrice en conséquence. Il a aussi été un supporter de l’Accord du Lac Meech et de l’Accord de Charlottetown.
Jean Béliveau
En fait, Jean Béliveau n’a pas été impliqué en politique, mais il avait été pressenti pour le faire. Alors qu’il devait choisir un nouveau Gouverneur-Général pour remplacer Jeanne Sauvé, le premier ministre Brian Mulroney lui avait offert le poste. Toutefois, son unique fille traversait à ce moment une période difficile, étant en deuil de son mari. Préférant rester auprès d’elle et de ses petits-enfants plutôt que de déménager à Ottawa, il a décliné l’offre.
J.C. Watts
Quart-arrière des Rough Riders d’Ottawa de 1981 à 1986, Julius Caesar (J.C.) Watts les mène à la finale de la Coupe Grey de 1981, disputée au Stade Olympique. Le match est toutefois remporté par les puissants Eskimos de Warren Moon.
De 1995 à 2003, il siège du côté républicain comme représentant de l’Oklahoma au Congrès américain. Étant devenu pasteur baptiste, il adopte entre autres des positions pour la peine de mort, la prière à l'école et contre l’avortement.
Otto Jelinek
Après s’être illustré en patinage artistique, où il a entre autres été champion du monde en couple (avec sa sœur Maria comme partenaire) en 1962 et fait plusieurs tournées avec les Ice Capades, il se lance en affaire avec une compagnie qui fabrique des patins.
En 1972, Jelinek se tourne avec succès vers la politique fédérale sous la bannière des Conservateurs. Il sera député d’un comté de la région de Toronto jusqu’en 1993. Après avoir pris le pouvoir en 1984, le premier ministre Brian Mulroney le nomme à différents ministères, dont celui du sport amateur et celui du revenu.
Red Kelly
Kelly a la distinction d’être le joueur n’ayant jamais joué pour les Canadiens à avoir gagné le plus de Coupes Stanley (8). Sa carrière de joueur s’est déroulée de 1947 à 1967, où il s’est aligné avec Détroit et Toronto. Sa fiche en carrière est de 281-542-823 en 1316 matchs. Il a par la suite été entraîneur des Kings, des Penguins et des Maple Leafs, de 1967 à 1977.
Tout comme George Springate, il a aussi la particularité d’avoir mené une carrière politique PENDANT sa carrière d’athlète, ce qui a impliqué plusieurs allers et retours entre Toronto et Ottawa. Il est élu député libéral fédéral dans l’équipe de Lester B. Pearson en 1962 dans un comté de la région de Toronto (York-Ouest). Une nouvelle élection est tenue en 1963 (défaite du gouvernement minoritaire oblige) et il remporte de nouveau la victoire, contre quelqu’un qui fera parler de lui plus tard dans les cercles du hockey, Alan Eagleson.
En 1964, lorsque Pearson propose d’abandonner le « Red Ensign » pour adopter le drapeau canadien actuel, Kelly doit subir les foudres du propriétaire des Leafs, Conn Smythe, qui est farouchement opposé à l’idée de son chef.
Il n'est pas candidat à l'élection de 1965.
Bob Kilger
Originaire de Cornwall, Bob Kilger a été pendant une dizaine d’années arbitre dans la LNH. Il a par la suite été entraîneur des Royals de Cornwall, qu’il a mené à la Coupe Memorial en 1981. Il eut entre autres sous ses ordres Dale Hawerchuk, Doug Gilmour et Marc Crawford. Il est aussi le père de l’ex-Canadien et ex-Leaf Chad Kilger.
Il a par la suite été élu député libéral fédéral de Stormont-Dundas de 1988, jusqu’à sa défaite en 2004. Il a pendant un moment été vice-président de la Chambre des Communes (donc une autre forme d’arbitre). Depuis 2006, il est maire de Cornwall.
Jim Bunning
Comme lanceur au baseball majeur, il a affiché une fiche globale de 224-184. Sa carrière s’étend de 1955 à 1971, principalement avec les Tigers et les Phillies, mais il a aussi joué pour les Pirates et les Dodgers. Il a lancé deux matchs sans point ni coup sûr, incluant un match parfait. Il a été élu au Temple de la Renommée du Baseball et les Phillies ont retiré son numéro 14.
De retour dans son Kentucky natal, il s’implique d’abord au niveau du conseil municipal, puis du sénat d’état, avant d’être élu du côté républicain comme représentant au Congrès. Il occupe ce poste de 1987 à 1999, pour ensuite être élu sénateur.
Il est reconnu comme étant un des plus conservateurs du GOP. Il prend entre autres des positions très fermes contre l’immigration illégale et s’est opposé à l’allocation de budgets supplémentaires à l’assurance chômage. Il suscite aussi la controverse en déclarant que son adversaire ressemblait à un des fils de Saddam Hussein et qu’il ne lisait pas les journaux, se contentant de se renseigner sur Fox News. En avril 2006, Time Magazine le classe comme l'un des cinq pires sénateurs. Faisant face à de l’opposition à l’intérieur de son parti et ayant de la difficulté à amasser des fonds pour sa campagne, il ne se représente pas en 2010.
Jesse « The Body » Ventura
James Janos (de son vrai nom) a servi pendant un moment dans la marine américaine. Par la suite, il se tourne vers la lutte professionnelle, où il combat de 1975 à 1986 du côté des « méchants ». En 1980, il est membre de la East-West Connection avec Adrian Adonis et gagne le titre par équipe de l’American Wrestling Association (AWA). Il dispute aussi des combats de championnat du monde contre Bob Backlund, mais sans succès. Il se joint plus tard à la WWF (aujourd’hui WWE). Lorsqu’une blessure met fin à sa carrière, il devient commentateur au style flamboyant et coloré.
En 1998, il est candidat du Reform Party (donc à l’extérieur des deux partis principaux) pour le poste de gouverneur du Minnesota. Il se présente comme étant justement un politicien pas comme les autres. À la surprise générale, il remporte l’élection par une faible marge, dans une lutte à trois.
Son élection ne l’empêche toutefois pas de faire quelques apparitions à des événements reliés à la WWE comme SummerSlam et la Xtreme Football League (XFL).
Se décrivant lui-même comme un conservateur fiscal et un libéral social, il est parvenu à générer des surplus à son budget, qu’il a retourné aux contribuables sous forme de chèque. Il a aussi soutenu les droits des gays, à l’avortement et à l’utilisation de la marijuana à des fins thérapeutiques. N’ayant néanmoins pas de support au niveau de la législature et du sénat d’état (occupés par les deux grands partis), il a eu de la difficulté à faire passer ses projets de loi. Il ne s’est pas non plus fait d’amis parmi les journalistes en les traitant à plusieurs reprises de chacals (« media jackals »). Son utilisation du personnel de sécurité lors d’activités n’ayant pas de liens avec ses fonctions officielles a aussi soulevé la controverse.
Il n’a pas été candidat à sa réélection en 2003.
Sources : « Jean Béliveau retrouve le Centre Bell » de François Gagnon, 19 avril 2010 (cyberpresse.ca), « Two Kilgers, one dream » de Mike Penner, 9 juillet 1995 (articles.latimes.com), parl.gc.ca, wikipedia.org.
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