Dans la lignée de nos précédents sondages tels que Pavel Trnka ou Petr Tenkrat? Lucien DeBlois ou Mario Marois? ou encore Merlin Malinowski ou Terry Ruskowski?, le temps est venu de trancher encore une fois sur une question d'importance capitale, qui est maintenant:
Quel est votre préféré entre «Risto Siltanen ou Reijo Ruotsalainen?»
Ces deux joueurs finlandais des années 80 ont toujours été quelque peu confondants pour moi et j'imagine pour une flopée d'autres gens qui ne les ont pas nécessairement vu jouer. En plus d'avoir un nom similaire, les deux étaient également des défenseurs du même âge, en plus d'avoir joué pour quelques-unes des mêmes équipes et de porter un beau JOFA à la Jari Kurri. Et comme ce dernier, les deux font également figure de pionniers du hockey finlandais.
Allons-y donc pour leur bio respective et ensuite on passera au sondage.
Risto Siltanen |
Risto Siltanen est né un jour d’Halloween, soit le 31 octobre 1958 à Mänttä. Défenseur rapide et agile de seulement 5'9", il était toutefois très trapu et costaud, ce qui lui valut le surnom «Le petit Hulk». Sans faire partie de l'élite, il était toutefois reconnu pour avoir un des meilleurs lancers sur réception de la LNH et un des tirs les plus foudroyants.
Il débuta son développement avec l'équipe junior du Ilves Tampere. C'est lors de la saison 1975-76 qu'il démontra tout son talent alors qu'il termina au premier rang des buteurs de la ligue avec 39 buts en 36 matchs, et ce malgré qu'il était défenseur à temps plein. Il gradua ensuite en SM-Liiga et fut élu comme recrue de l'année en 1976-77 en plus de faire partie de l'équipe d'étoiles.
Les Blues de St.Louis prirent le pari sur lui lors du repêchage de 1978 avec un choix tardif de 11e ronde (173e au total). Il n'était toutefois pas intéressé par les Blues et débuta la saison suivante en Finlande avant de finalement traverser en Amérique vers la fin de la saison, non pas avec les Blues mais plutôt avec les Oilers d'Edmonton dans l'AMH. Il termina la saison 78-79 avec 7 points en 20 matchs et 9 autres en séries où les Oilers s'inclinèrent contre les Jets lors de la dernière finale de l'histoire de la ligue rebelle.
Les Blues détenaient toujours ses droits dans la LNH lors de la fusion des deux ligues mais Siltanen refusa toujours de se rapporter à eux, menaçant plutôt de retourner en Finlande plutôt que d'aller à St.Louis. Les deux équipes conclurent donc un échange envoyant le défenseur Joe Micheletti aux Blues en retour de Siltanen et Tom Roulston.
Siltanen fit donc partie des premières éditions des Oilers dans la LNH, et il fit également partie des nombreuses réussites initiales des Oilers avec les joueurs finlandais. En fait, il s'agit du premier de cette lignée, étant le seul joueur de ce pays lors de cette saison 79-80. Il servit d'ailleurs d'interprète lors de l'arrivée de Kurri la saison suivante. Après une première saison de 35 points, Siltanen devint le défenseur offensif de prédilection de Glen Sather avec une saison de 53 points dont 17 buts en 1980-81. Il marqua également le but vainqueur lors du 2e match de la série contre les Canadiens au printemps 1981, une série 3 de 5 que les Oilers remportèrent à la surprise générale en 3 matchs.
Siltanen enchaina ensuite avec sa meilleure saison en carrière avec 63 points en 1981-82. Il fut également le premier défenseur de l'histoire des Oilers à obtenir un tour du chapeau.
Cependant, l'émergence rapide de Paul Coffey incita les Oilers à sacrifier Siltanen dans le but d'obtenir plus de robustesse, ce qu'ils réussirent avec brio en l'envoyant aux Whalers de Hartford en retour de Ken «the Rat» Linseman. Dans cette échange à trois équipes, Mark Howe prit le chemin de Philadelphie.
En 1985-86, les Whalers étaient sur une lancée. Et une fois de plus, l'émergence d'un autre défenseur offensif poussa Siltanen en dehors du portrait, cette fois-ci au profit de Dave Babych.
Ils sacrifièrent donc Siltanen en l'envoyant aux Nordiques en retour de l'attaquant John Anderson, juste avant un match entre les deux équipes à Hartford.
Siltanen était un bon fit à Québec et put même se venger des Whalers pour l'avoir échangé lorsqu'il obtint 5 passes à leurs dépends lors d'un match des séries de 1987, aidant ainsi grandement à leur élimination par les bleus. Ces 5 passes en un match demeurent à ce jour le record pour un défenseur en séries. Il est en fait co-détenteur du record, précédemment établi par nul autre que... Paul Coffey en 1985.
Cependant, après cette seule saison complète passée à Québec (10 buts, 29 passes), durant laquelle il eut également un séjour dans les mineures pour reconditionnement physique, Siltanen décida de partir pour la Suisse avec le HC Berne pour la saison 1987-88. Il était triste de quitter Québec mais il évoqua comme raison principale le fait qu'il voulait que son fils puisse aller à l'école en Finlande. Il ne gardait également pas la porte fermée pour un éventuel retour avec les Nordiques dans le futur. Ses droits passèrent toutefois aux Devils et ensuite au Canucks lors des années suivantes, sans qu'il ne revienne dans la LNH.
Après une seule saison à Berne, il revint en Finlande pour de bon, avec son ancien club de Tampere, comme capitaine. Il joua ensuite avec le TuTo Turku de 1992 à 1996 suivi d'une dernière saison en Allemagne suite à quoi il prit sa retraite.
Il fut élu au temple de la renommée du hockey finlandais en 1998.
En 560 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 90 buts et 265 passes pour 355 points.
Vous pouvez voir un de ses «plombs» ici en action contre les Rangers et Ruotsalainen d'ailleurs.
Passons justement à son compatriote.
Reijo Ruotsalainen est né le 1er avril 1960 à Oulu en Finlande. Si Siltanen est né à l’Halloween, Ruotsalainen est lui aussi né à une date rigolote, soit celle du Poisson d'avril...
Patineur prodige, Reijo (prononcé Réixo) est grandement considéré comme un des meilleurs patineurs de sa génération. À seulement 15 ans, il parvint à faire l'équipe senior de son club local, le Kärpät Oulu, pour la saison 1975-76. Il s'imposa dans le meilleur niveau finlandais lors des 5 saisons suivantes, étant deux fois élu meilleur défenseur de la SM-Liiga, et aidant le Karpat à remporter le championnat en 1981. Durant ses années d'éligibilité au junior, il était tellement convoité que les Saguenéens de Chicoutimi ont bien failli obtenir ses services en 1977. Il aurait alors fallu que ses parents acceptent et que les Sags versent une caution de 10 000$ à la fédération de hockey finlandaise, ce qui n'arriva éventuellement pas...
Ruotsalainen fit le saut avec les Rangers en 1981-82. Jumelé avec le robuste Barry Beck sur la première paire de défenseurs des Rangers, il obtint une splendide saison recrue avec 18 buts et 38 passes pour 56 points. Il obtint également 9 points en 10 matchs durant les séries. Comme Siltanen, Ruotsalainen était aussi reconnu pour son lancer frappé sur réception et son habileté avec la rondelle. Cependant, Ruotsalainen était considéré supérieur grâce à sa vitesse.
Mais à seulement 5'8" et 170 livres, Ruotsalainen n'était pas le plus robuste et sur ce point, Coffey, et même Siltanen, lui étaient supérieurs.
L'entraîneur des Rangers était alors le légendaire Herb Brooks, qui parvenait à tirer le maximum du talent de Ruotsalainen. Il l'utilisait aussi souvent à l'aile, ce qui fit immanquablement gonfler ses statistiques. Son sommet en carrière fut atteint en 1984-85 lorsqu'il amassa 28 buts et 45 passes pour 73 points, bon pour le premier rang chez les Rangers. Il termina toutefois cette saison avec le pire différentiel de l'équipe à -27.
En fait, les Rangers de 84-85 avaient connu une saison médiocre avec une fiche de 22-48-10, étant parvenus à faire les séries seulement parce que les Devils et les Penguins avaient fait pire qu'eux dans leur division. Ils se firent d'ailleurs éliminer rapidement en trois matchs par les Flyers en première ronde.
Brooks fut remercié après cette saison et son remplaçant Ted Sator n'avait pas la même affection envers Ruotsalainen, qui régressa alors à 59 points en 85-86. Sator s'est d'ailleurs mis beaucoup de joueurs à dos durant cette saison et il fut rapidement congédié au début de la saison suivante. À ce moment, Ruotsalainen n'était plus là. Incapable de blairer Sator et en froid avec la direction, il signa en Suisse avec le HC Berne, précédant d'un an l'arrivée de Siltanen avec le même club.
C'est alors que Glen Sather flaira le coup et en passa toute une à son collègue Phil Esposito des Rangers. Il obtint les services de Ruotsalainen, Clark Donatelli, Jim Wiemer et Ville Kentala en retour de Mike Golden, Miroslav Horava et Don Jackson. Jackson était un vétéran accompli mais ne joua qu'une vingtaine de matchs à New York et prit sa retraite, tandis qu'Horava ne devint qu'un joueur marginal et Golden ne se rendit jamais à la LNH.
Le DG des Jets, John Ferguson, déclara alors qu'il y avait «une douzaine de DG de la LNH qui voulaient la tête d'Esposito» pour s'être débarrassé ainsi de ce qu'on considérait toujours comme un des meilleurs défenseurs de la planète, qui était désormais dans le même vestiaire que Paul Coffey...
Cependant, Ruotsalainen était menotté par le contrat avec le HC Berne. Sather tenta de le racheter mais le club refusa car Ruotsalainen attirait de larges foules. Il dut ainsi attendre la fin de la saison là-bas (qui se termine plus tôt) pour revenir dans la LNH. Il joua alors les 16 derniers matchs de la saison à Edmonton, amassant 5 buts et 8 passes et jouant l'entièreté du parcours des séries des Oilers jusqu'à leur reconquête de la coupe au printemps 1987. Il obtint 7 points durant ces séries menant à sa première coupe Stanley.
Mais malgré ce retour en force dans la LNH, une coupe et le départ imminent de Coffey chez les Oilers (échangé à Pittsburgh à l'automne 1987), Ruotsalainen opta de retourner en Europe, cette fois-ci en Suède avec le HV71. Il avait alors en vue de participer aux Olympiques de 1988, ce qu'un contrat dans la LNH lui rendait impossible. Il aida grandement sa patrie lors de ces jeux, obtenant 4 buts en 8 matchs et aidant son équipe à remporter la médaille d'argent, à ce moment la plus haute marche sur le podium olympique pour les finlandais dans leur histoire.
Durant cette saison passée en Suède et aux Olympiques, les droits de Ruotsalainen furent acquis au ballotage par les Devils. Après une saison de retour en Suisse en 1988-89, il se laissa tenter de nouveau par la LNH. Cependant, on retrouvait trop de défenseurs similaires chez les Devils, eux qui venaient de finalement acquérir les services de Viacheslav Fetisov et Alexei Kasatonov, sur qui ils avaient parié gros. Ruotsalainen était donc de trop et fut souvent laissé de côté, n'amassant que 7 points en 31 matchs au New Jersey.
Court passage avec les Devils |
Avec ses compatriotes Jari Kurri et Esa Tikkanen en 1990 |
Avec le HC Berne en Suisse |
Mais, c'est alors qu'un personnage familier retentit de nouveau. Au début du mois de mars 1990, Glen Sather refit l'acquisition de Ruotsalainen en vue des séries. Il ne céda en retour que le défenseur Jeff Sharples, un joueur marginal qui ne revint jamais dans la LNH.
Le deuxième séjour de Ruotsalainen à Edmonton fut très similaire au premier. Il obtint 8 points en 10 matchs pour clore la saison. Il fut toutefois un gros rouage de l'équipe en séries avec 13 points en 22 matchs, aidant à ramener de nouveau la coupe à Edmonton. Il obtint alors le surnom de «Rental Rexi».
Il s'agissait toutefois du chant du cygne dans la LNH pour Ruotsalainen, qui retourna ensuite en Suisse avec le HC Berne pour les trois saisons suivantes. Il alterna ensuite entre la Suisse et la Finlande jusqu'à sa retraite en 1998 (un an après Siltanen).
En 446 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 107 buts et 237 passes pour 344 points, en plus de 47 points en 86 matchs en séries.
Il fut élu au temple de la renommée finlandais en 2000.
Étrangement, malgré son départ de la LNH et sa retraite, son nom fut longtemps disponible sur les listes de protection ou non-protection lors des expansions des années 90 et 2000. On le retrouve par exemple ici protégé par les Oilers lors de l'expansion de 1998 et ici disponible lors de l'expansion de 2000...
Jusqu'à ce jour, il est affectueusement «name-droppé» en blague par les commentateurs et partisans des Oilers lorsque l'équipe aurait besoin de renfort en défense...
Bon il est désormais temps de voter.
Je sais qu'à première vue c'est Ruotsalainen qui devrait l'emporter mais ce sera à décider selon vos propres critères et votre degré d'affection. Peut-être retrouverons nous une légion des anciens fans de Siltanen durant son temps avec les Nordiques qui feront pencher la balance en sa faveur...
Voici un aide-mémoire pour vous aider dans votre décision.
- Premier défenseur offensif des Oilers dans la LNH.
- Premier joueur finlandais des Oilers dans la LNH.
- Surnommé «Le petit Hulk»
- Recrue de l'année en Finlande en 1977
- Un des meilleurs lancés sur réception de son époque
- Sommets de 17 buts en 1980-81 et 63 points en 1981-82
- A seulement évolué comme défenseur
- A joué pour les Whalers et les Nordiques
- A joué pour 3 des 4 équipes de l'AMH qui ont gradué dans la LNH
- Record de la LNH avec 5 passes en un match des séries (co-détenu avec Paul Coffey)
- 90 buts et 265 passes pour 355 points en 560 matchs dans la LNH. 18 points en séries.
- Temple de la renommée finlandais
REIJO RUOTSALAINEN
- 2 coupes Stanley
- 1 médaille d'argent olympique
- 3 championnats de la ligue Suisse
- 2 titres de meilleur défenseur en Finlande
- 1 championnat en Finlande
- Surnommé «Rental Rexi»
- N'a pas joué pour les Whalers ou les Nordiques
- A été employé comme défenseur et attaquant
- 107 buts et 237 passes pour 344 points en 446 matchs dans la LNH. 47 points en séries.
- Temple de la renommée finlandais
- #10 retiré par Kärpät
Les deux ont joué avec Paul Coffey mais n'ont jamais joué ensemble, à l'exception des championnats mondiaux junior et la Coupe Canada de 1981. Les deux ont joué avec les Oilers et le HC Berne.
VOTEZ!
Sources:
Reijo Ruotsalainen téléphone à ses parents, Le Quotidien, 28 décembre 1977
Anderson sacrifié pour Siltanen, Le Soleil, 9 mars 1986
Enfin je pourrai jouer à ma manière, Le Soleil, 9 mars 1986
Fergy en veut à Espo, Le Soleil, 2 novembre 1986
J'ai vraiment appris à aimer les Nordiques, le Soleil, 4 mai 1987
Heureux qui comme Reijo, La Tribune, 25 mai 1990
1 commentaire:
Siltanen, il n'avait pas qu'un tir rapide, la légende raconte qu'il pouvait descendre un 26 onces dans le temps de le dire :0)
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