mercredi 8 mai 2024

Les Roadrunners de Phoenix






 


Les Coyotes de Phoenix/Arizona ne sont plus! Alléluia! 

Ne vous laissez pas influencer par ces tristes 28 fans ou autres Auston Matthews que l'on voit pleurer leur vie sur le fait que l'équipe de leur enfance qui leur a donné envie de jouer au hockey n'existe plus et snif snif snif que c'est triste, etc... etc... etc... 

Non. Les Coyotes sont enfin morts et y'était temps. Oui c'est un peu triste pour la base de fans trahis par un proprio de merde, mais il y avait aussi plein de fans tristes à Québec ou à Hartford et oui MÊME À CLEVELAND! Combien de fans n'ont plus de hockey à Québec et s'en sont pas remis? C'est triste pour les fans parce que oui c'est triste de perdre du hockey, le meilleur sport au monde, donc c'est normal de trouver des fans tristes. Et c'est pas comme si les Coyotes n'avaient pas eu 478 autres chances de survivre par le passé. Les résidents payeurs de taxes et les élus ont jamais voulu rien savoir. Alors fuck it. RIP Coyotes, c'est fini et c'est tant mieux et c'est pas trop tôt.

En fait, si les Coyotes ont semblé avoir 9 vies, c'était aussi le cas pour l'autre incarnation du hockey professionnel à Phoenix, les Roadrunners. Oui Roadrunner, comme Will E. Coyote et son éternel ennemi à plumes des Looney Tunes...

Ils n'ont jamais existé aussi longtemps que les Coyotes, mais les Roadrunners de Phoenix ont aussi existé pendant plusieurs décennies, mais sous plusieurs incarnations dans plusieurs ligues, que je vais décortiquer ici pour vous en détails interminables...

WHL (1967-1974)

Le premier club sous ce nom débuta en 1967-68 dans l'ancienne Western Hockey League, qui était à l'époque l'équivalent de le la ligue américaine dans l'ouest nord-américain. Avant de s'installer à Phoenix, la franchise opérait auparavant sous le nom des Comets de Spokane (1958 à 1963), les Invaders de Denver (1963-64) et les Maple Leafs de Victoria (1964 à 1967).

Le club joua ses matchs dans un aréna du nom de l'Arizona Veterans Memorial Coliseum, le même édifice que les Suns de Phoenix occupèrent dans la NBA jusqu'en 1992, et qui abritera plusieurs autres Roadrunners plus tard...

Les premiers Roadrunners ont joué de 1967-68 à 1973-74 dans la WHL, soit jusqu'à la fin de cette ligue suite au développement de la LNH dans l'ouest et l'arrivée de l'AMH lors des années précédentes. Il ne restait alors que six équipes en place dans la WHL et ce sont les Roadrunners qui furent champions de la Coupe Lester Patrick lors de ses deux dernières campagnes.

Parmi les Roadrunners de renom dans la WHL, on retrouve le trifluvien André Hinse, qui termina au premier rang des pointeurs de leur histoire avec 313 points en 277 matchs, ainsi que quelques futurs joueurs de la LNH comme René Robert (qui y joua seulement 7 matchs), l'ancien du CH André Pronovost, Walt McKechnie et Gary «Cobra» Simmons.

J'ai trouvé ce fascinant vidéo d'époque où l'on peut voir l'équipe en action pendant ces années WHL. C'est la première fois que je vois autant de matériel vidéo de qualité de cette ancienne ligue disparue. C'est même très rare. On y voit les débuts de la franchise et plus loin les séries de 1972-73.



Après la fin de la WHL en 1974, l'équipe était assez bien implantée à Phoenix et décida de continuer l'aventure en migrant dans l'Association mondiale de Hockey (AMH) pour la saison 1974-75. J'avais initialement lu quelque part que l'équipe était demeurée presque intacte pour son passage dans l'autre ligue mais il n'y a en fait que 6 joueurs qui sont demeurés en poste à Phoenix, le reste étant de nouveaux arrivants. L'équipe avait toutefois le même coach, Alex «Sandy» Hucul, un ancien joueur des Roadrunners qui avait fait le saut derrière le banc en 1972-73. 

AMH (1974-1977)
Les Roadrunners étaient généralement bons dans l'AMH, du moins pour ses deux premières saisons, étant menés par Dennis Sobchuk et surtout un jeune Robbie Ftorek qui connut deux saisons de 113 et 117 points respectivement. La franchise connut toutefois des déboires financiers et décida de ne pas renouveler le contrat du populaire coach Hucul après la saison 1975-76. 

Ici, je pourrais faire une joke plate comme par exemple «Il a dû tomber su'l'hucul en apprenant la nouvelle» ou quelque chose du genre. Mais c'est pas vraiment mon style.

En plus la page wikipedia de Hucul m'a appris qu'il a longtemps été aux prises d'un cancer du rectum. Ce sont des choses qui ne s'inventent pas et je ne peux juste pas rien dire de plus. Rien.

De plus, on prononce son nom «Huckle» donc c'est même pas drôle.

Hucul fut donc remplacé par l'ancien gardien Al Rollins, ce qui s'avéra une mauvaise décision alors que ce dernier était détesté par les fans des Roadrunners, car il était autrefois le coach de leurs rivaux dans la WHL, les Golden Eagles de Salt Lake City. La saison 1976-77 des Roadrunners fut difficile alors qu'ils terminèrent derniers de leur association et durent vendre plusieurs joueurs pour survivre, dont Ftorek. La franchise fut finalement dissoute après la saison,

Une autre pause vidéo? En fait ici c'est la suite de l'autre de tout à l'heure et on les voit remporter la coupe Lester Patrick dans la WHL. Ensuite on les voit dans l'AMH dans un match contre les Nordiques et comme il s'agissait de la saison 1974-75, on voit les Nordiques dans le fameux chandail avec la Fleur de lys «Québec» dont j'ai parlé l'autre jour. Toute est dans toute man.



CHL (1977)
Après la fin des Roadrunners dans l'AMH, ce ne fut toutefois pas la fin du nom et du logo des Roadrunners puisque l'équipe naquit de ses cendres immédiatement dans une autre ligue, la Central Hockey League, dès la saison 1977-78. La CHL était une ligue sponsorisée par la LNH et chaque club en faisant partie était affilié à un club de la LNH. 

Dans le cas des Roadrunners, il s'agissait d'une double association avec les Rockies du Colorado et les Barons de Cleveland. Comme il s'agissait exclusivement d'une ligue de développement, cette fois-ci, aucun Roadrunner ne suivit l'équipe de l'AMH à la CHL. Mais l'équipe ramena toutefois le populaire Sandy Hucul comme entraineur-chef. 

Cependant, j'ignore où tout à foiré, mais après seulement 27 matchs et une horrible fiche de 4-20-3, la franchise quitta abruptement la CHL en décembre 1977 et abandonna ainsi les prospects des Barons et Rockies. J'ai lu que l'équipe avait de la difficulté à aligner assez de joueurs à chaque match. J'imagine aussi que les difficultés financières des Barons et Rockies au même moment ne devaient pas aider beaucoup. 

Les Rockies avaient un club-école secondaire de disponible dans la IHL mais les Barons, aux prises avec déjà beaucoup de problèmes, n'avaient même pas de club en backup et leurs prospects se retrouvèrent prêtés à travers les autres ligues mineures. C'était le cas du défenseur John Baby dont j'ai parlé l'autre jour.

PHL (1977-1979)
Oui, ils ont repris les mêmes
programmes et simplement
masqué le CHL dessus...

Quoiqu'il en soit, les Roadrunners firent faux bond à la CHL et migrèrent encore plus profond, soit dans la Pacific Hockey League pour terminer cette saison 1977-78. La «PHL» est une ligue tellement obscure que je n'avais jamais encore eu la chance d'en parler dans ma carrière de blogueur, si ce n'est que très brièvement. Et j'ai parlé de beaucoup de ligues profondes... Disons que j'ai peur pour la suite.

L'origine de la PHL est en fait liée à l'AMH alors que l'idée de sa création aurait eu lieu lors du match des étoiles de l'AMH à l'hiver 1977. Voyant que sa ligue rebelle allait éventuellement fusionner avec la LNH ou carrément disparaitre, le fondateur de l'AMH Dennis Murphy aurait lancé l'idée à d'anciens propriétaires d'équipes de l'AMH de créer une nouvelle ligue mineure dans l'ouest, pour palier à l'absence d'équipes depuis le départ de quelques unes de l'AMH et la fin de la WHL. Plusieurs anciennes équipes défuntes de l'AMH allaient ainsi pouvoir revivre dans la PHL.

Les choses déboulèrent rapidement par la suite et la Pacific Hockey League débuta dès cette saison 1977-78 avec seulement 3 équipes. Je n'ai toujours pas compris pourquoi ils n'en firent pas partie à la base mais bref, les Roadrunners quittèrent la CHL pour la PHL à la mi-saison et vinrent arrondir la ligue à 4 équipes. Ils se rendirent en finale, s'inclinant contre les Shamrocks de San Francisco.

La PHL était toutefois un autre de ces plans foireux digne de l'instabilité du hockey dans les années 70 et la ligue ne put terminer sa deuxième année en 1978-79. Après la fin de la saison régulière, qui vit deux de ses six équipes plier bagage mi-saison, la PHL annula ses séries et ferma boutique. Les Roadrunners, alors en première place au classement, furent sacrés champions par défaut.

Outre Sandy Hucul, les Roadrunners version PHL avaient plusieurs anciens membres du temps de la WHA et même WHL dans leurs rangs, comme le québécois Michel Cormier et l'ancien des Red Wings Howie Young qui appréciaient probablement cette fin de carrière professionnelle au soleil... Il y avait également Jeff Carlson, un des frères Hanson tout frais de son succès dans le film Slap Shot l'année précédente, qui joua l'entièreté de l'existence du club dans cette fameuse PHL.

Donc après 12 saisons d'existence sans interruption (mais dans quatre ligues), les Roadrunners disparurent du radar du hockey professionnel. Ce n'est qu'en 1989-90 qu'ils refirent surface, toujours avec le même logo, mais cette fois dans la célèbre International Hockey League, alors une ligue en plein essor (surtout après la fin des autres ligues discutées précédemment) qui visait l'implantation d'équipes dans de gros marchés. 

IHL
1989-1997


Sans remporter de championnat, les Roadrunners eurent tout de même de bonnes années dans la IHL. Affiliés aux Kings de Los Angeles, ils virent passer plusieurs prospects des Kings dans les années 90 comme Yanic Perreault, Robert Lang, Chris Kontos, Vitali Yachmenev, Sean O'Donnel, Byron Dafoe et Jamie Storr. Ils eurent également comme entraineurs Ralph Backstrom et Gary Unger

Wayne Gretzky a même porté le chandail des Roadrunners lors d'un match d'exhibition à Phoenix entre le grand club et le club-école. Était-ce la première tentation de la merveille envers Phoenix?

Cependant, vous vous en doutez bien, la franchise ne put durer longtemps avec l'arrivée éventuelle d'une équipe de la LNH en 1996 lorsque les Jets de Winnipeg déménagèrent en Arizona. Avant la première saison des Coyotes en 1996-97, le propriétaire Lyle Abraham loua les Roadrunners à un consortium amérindien qui continua d'opérer la franchise malgré la présence des Coyotes dans le portrait. Oui, pendant une seule saison, on vit le Coyote et le Roadrunner en même temps à Phoenix. Les Coyotes jouaient cependant dans un tout nouvel aréna, le America West Arena, tandis que les Roadrunners jouaient toujours dans le vieux Veterans Coliseum de leurs ancêtres. 

Le America West Arena n'était toutefois pas configuré pour le hockey des ligues majeures, ce qui poussa éventuellement les Coyotes à déménager à Glendale, et enclencher le fiasco que l'on connait...

Mais revenons en 1997 où le Coyote, pour la première fois, l'emporta sur le Roadrunner. Ayant subi de lourdes pertes financières et des baisses d'assistances, la franchise des Roadrunners fut retournée à Lyle Abraham et fut dissoute après la saison, sans déménagement dans une autre ville.

Faisons ici une autre pause vidéo et regardons un match de la IHL entre les Roadrunners et les Aeros de Houston. Vous allez revoir plusieurs visages familiers, surtout dans les buts...



Donc on pourrait croire que l'arrivée des Coyotes dans le portrait viendrait sonner le glas à jamais pour les Roadrunners, surtout à Phoenix, mais ce ne fut pas vraiment le cas. 

Et premièrement il faut faire un détour compliqué pour parler des Roadrunners... de Toronto.

Roadrunners de Toronto (AHL)
2003-2004

L'ancien propriétaire des Roadrunners de l'IHL, l'albertain Lyle Abraham, décida quelques années plus tard de retenter sa chance dans le hockey professionnel, cette fois dans la AHL, mais dans un tout nouveau marché plus sécuritaire. Il tenta alors de déménager la franchise dormante des Panthers de Louisville au Ricoh Coliseum de Toronto, un aréna qu'il prévoyait de faire passer de 5000 à 9000 places par un ambitieux projet d'agrandissement. 

Cependant, les Maple Leafs ne voulaient pas de compétition directe dans leur marché (à moins d'en être bénéficiaires) et firent pression auprès des Bulldogs d'Hamilton pour faire avorter le plan d'Abraham. Les Bulldogs, détenant des droits territoriaux dans la AHL, appliquèrent donc leur véto. Abraham ne fut toutefois pas abattu et décida de simplement se porter acquéreur des Bulldogs, pour ensuite les déménager sans encombres à Toronto pour la saison 2003-2004. Les Bulldogs étaient alors le club-école des Oilers et comme Abraham était aussi originaire d'Edmonton, j'imagine qu'il put utiliser ses contacts pour bien faire passer la transaction.

Mais là, vous vous souvenez sûrement des Bulldogs d'Hamilton, le club-école du Canadien durant les années 2000? Comment le club qui aurait déménagé à Toronto aurait pu être ce même club qui a hébergé Carey Price, Jaroslav Halak, P.K. Subban et tant d'autres? Et bien au même moment de l'annonce du déménagement des Bulldogs à Toronto, les Citadelles de Québec déménagèrent à Hamilton et reprirent immédiatement l'identité des Bulldogs... J'ai tu dis que c'était compliqué? 

C'est pour ça que pendant une saison, soit en 2002-03, les Bulldogs furent partagés entre le CH et les Oilers d'Edmonton, les rénovations au Ricoh Coliseum n'étant pas encore prêtes avant la saison 2003-04.

Bref, Abraham retrouva une franchise de hockey professionnelle et la nomma à nouveau sous le nom des Roadrunners, avec une fois de plus le vieux logo dont l'origine remonte aux années 60. Cependant, ce fut très éphémère à Toronto. Des assistances sous les attentes et des problèmes avec les autorités locales suite aux rénovations forcèrent Abraham à regarder ailleurs. De plus, les Oilers désiraient faire jouer leur club-école à Edmonton durant la saison 2004-05, en prévision du lock-out qui allait faire annuler toute la saison. 

Road Runners d'Edmonton (AHL)
2004-2005

On vit donc apparaitre une autre incarnation du Roadrunner, cette fois à Edmonton pour combler l'absence de la LNH, et pour une rare fois avec un logo différent (et horrible). En fait cette fois-ci, l'équipe s'appelait Road Runners en deux mots. Pourquoi en deux mots? Je sais pas. 

Cependant, il était écrit dans le ciel que ce déménagement était temporaire et qu'une fois le lock-out terminé, les Roadrunners auraient à quitter Edmonton. On tenta alors de déménager la franchise à Saskatoon, dans un rarissime cas d'échange de franchise ET de ligue où on aurait également fait déménager les Blades de Saskatoon de la WHL (junior) à Edmonton... Je n'ai jamais entendu parler d'une chose du genre auparavant, tellement que je doute de la véracité de la chose, mais pour l'instant je le laisse.

Ouff.... je suis épuisé.

De toute manière, la «transaction» échoua et la franchise AHL des Roadrunners fut mis en suspens. Ce n'est qu'en 2010 qu'elle fut réactivée, lorsque naquit la franchise des Barons d'Oklahoma City, mais cette fois-ci, on s'en doute par le nom, Abraham n'était plus dans le portrait. 

ECHL
2005-2009

En fait, ce dernier avait précédemment vendu le nom et le logo des Roadrunners aux proprios des Suns de Phoenix, qui ramenèrent l'oiseau au bercail une fois de plus, cette fois-ci dans la ECHL pour la saison 2005-06. Pour l'occasion, le logo fut quelque peu mis à jour mais garda la même position que l'original.

Donc, après la WHL (1967-74), l'AMH (1974-77), la CHL (1977-78), la PHL (1977-79) et la IHL (1989-97), les Roadrunners de Phoenix firent un retour sous une 6e incarnation dans une 6e ligue, la ECHL.

Les Roadrunners version ECHL avaient comme président l'ancien des Coyotes Claude Lemieux, mais ce dernier démissionna après une seule saison. Le club joua ses matchs dans l'ancien premier aréna des Coyotes, le America West Arena, mais cette fois-ci reconfiguré avec moins de siège. L'équipe fut plus qu'ordinaire et la franchise fut dissoute après la saison 2008-09, soit seulement 4 saisons dans la cave du classement de la ECHL.

Autre pause vidéo, mais cette fois-ci sans saveur alors que regarder de la ECHL de la fin des années 2000 est pas mal plus plate que des vieux vidéos granuleux des années 60 et 70...


Il n'y a pas vraiment grand chose d'autre à dire sur ces derniers Roadrunners version ECHL, si ce n'est qu'ils ont retiré trois numéros en honneur des anciennes gloires «roadrunniennes» du passé, soit le #8 de Robbie Ftorek, le #3 de Adam Keller, un ancien joueur et DG ainsi que le #4 de Sandy Hucul. 

Le seul joueur notable des Roadrunners ECHL à s'être rendu dans la LNH par la suite fut Daniel Winnik. Sinon, l'équipe employait une mascotte du nom de Rocky Roadrunner, qui datait des débuts des premiers Roadrunners en 1967, soit la mascotte la plus vieille de tous les clubs professionnels de l'histoire de l'Arizona.

Roadrunners de Tucson (AHL)
2016 -

Depuis, et bien il n'y a jamais eu d'autres clubs du nom des Roadrunners de Phoenix. Mais la tradition continue tout de même en Arizona puisque les Coyotes ont acheté en 2016 la franchise des Falcons de Springfield de la AHL pour la déménager à Tucson en Arizona sous le nom des Roadrunners. Cette fois-ci c'est l'ancien oiseau du logo d'origine qui revint en action, dans un nouveau chandail rappelant celui du grand club.

Ces Roadrunners évoluent donc à Tucson (à environ 1h30 de Phoenix) depuis la saison 2016-17 mais il serait possible qu'ils viennent éventuellement reprendre la place des Coyotes au Mullett Arena de l'Université Arizona, ce qui serait assez ironique... 

Donc il serait possible d'éventuellement revoir les Roadrunners à Phoenix sous une 7e incarnation et une 7e ligue si cela se produit. Je crois honnêtement que ce serait formidable. Cela confirmerait que Phoenix est définitivement une ville des ligues mineures pour le hockey.

Il n'y a rien de mal à ça. Faut accepter ses limites dans la vie. Il y a eu plein de villes géniales et emblématiques des ligues mineures à travers l'histoire. Je pense entre autres à Hershey et ses Bears, Springfield au Massachusetts, Providence, Cleveland, New Haven, Tulsa, Fort Wayne, Kalamazoo, Syracuse, Rochester, etc. Il n'y aurait rien de honteux à inclure Phoenix et les Roadrunners dans la liste.

Bref. c'est à suivre... qui sait si ce ne sera pas plutôt le Coyote qui reviendra d'ici 5 ans...

Voici en complément d'autres photos des Roadrunners à travers les âges, que j'ai piqué sur différents sites et pages Facebook:

Sandy Hucul dans un des premiers chandails des Roadrunners sans le logo.

Le gardien Marv Edwards dans l'uniforme circa 1971. Edwards jouera ensuite deux saisons comme backup avec les Seals de Californie.

Une bonne clope pour Gary Simmons après la victoire de la coupe Patrick en 1973


Originaire de Trois-Rivières, Michel Cormier a joué avec les Roadrunners dans la WHL, AMH et PHL.


Qui dit club-école des Kings dans les années 90 veut inévitablement dire «Bob Jay»






Sources:
Les Roadrunners s'éteignent en douce, Le Soleil, 2 avril 1977
Daniel Chicoine en pays de connaissance, La Tribune, 26 décembre 1977
Fun While it Lasted
The Old Western Hockey League - Facebook

vendredi 3 mai 2024

Le chandail 1974-75 des Nordiques

 



 

De leurs débuts dans l'AMH en 1972-73 jusqu'à leur entrée dans la LNH en 1979-80, les Nordiques de Québec ont changé leur chandail, subtilement ou drastiquement, à pratiquement chaque saison. 

La première version de 1972-73 était rouge et bleu poudre. Le chandail devint bleu royal la saison suivante avec de légères modifications dans les bandes. Le chandail traditionnel avec les fleurs de lys fit finalement son apparition en 1975-76 avec la différence notable étant le pantalon rouge ainsi que le logo blanc sur le chandail à l'étranger. 

J'imagine qu'à travers tout ça on voulait évidemment se différencier de la palette du Canadien en misant davantage sur le bleu que le rouge. Le pantalon rouge disparut d'ailleurs la saison suivante et le chandail demeura identique pour le restant de l'histoire de la franchise dans l'AMH. 

Le logo blanc devint finalement rouge sur le chandail à l'étranger lors de la deuxième saison de l'équipe dans la LNH en 1980-81 et le chandail ne changea pratiquement plus à partir de ce point. Le seul changement notable étant le logo qui fut grossi à partir de la saison 1991-92, en plus de l'ajout d'un léger contour rouge au lettrage. Voir avant et après.


Cependant, vous avez peut-être remarqué que j'ai omis de parler du chandail porté lors de la saison 1974-75. Ce chandail était en fait identique à celui de 1973-74 mais avec une nouveauté importante, soit l'ajout d'une fleur de lys sur chaque épaule.


Chandail 1974-75

J'ai toujours cru que cette fameuse fleur de lys était semblable à toutes les autres fleurs de lys. Mais l'autre jour, je suis tombé sur ces deux photos en gros plan du glorieux Jean-Claude Tremblay:




Ce «Québec» incrusté adroitement dans le design de la fleur de lys était un détail que je n'avais jamais remarqué sur ce chandail, ni même aucun chandail des Nordiques. Peut-être que je n'y avais jamais porté vraiment attention, et étant trop jeune pour les avoir vu jouer à l'époque, ce n'est pas quelque chose que je pourrais vraiment me rappeler. 

Cependant, la documentation sur ces Nordiques de l'AMH étant peu abondante, il n'existe pas beaucoup d'autres photos d'époque où l'on peut bien voir ce logo. Je suis quand même devenu un bon recherchiste de photos de hockey et dans ce cas-ci, mes recherches étaient très frustrantes et surtout inconsistantes.

Comme par exemple sur ces cartes de hockey de Serge Bernier. On est trop éloigné pour bien y voir les fleur de lys donc c'est peu concluant. Euh... en fait je dirais plus «La» fleur de lys puisqu'elle semble totalement absente de l'épaule droite du joueur.




Tandis qu'on peut bien voir sur la prochaine carte qu'elle était bien présente sur les deux épaules normalement...


Mais le gros point d'interrogation de l'histoire réside dans le fait qu'il semble y avoir deux versions du «Québec». Ici on a deux photos de chandails authentiques provenant des sites Classic Auctions et Gameworn qui sont les deux meilleurs artéfacts que j'ai réussi à trouver.


On y voit que le «Québec» et la fleur de lys sont conceptualisés différemment d'un chandail à l'autre, alors que la version à l'étranger a un QUÉBEC plus gras qui remplace la barre horizontale de la fleur de lys. Sur l'autre version à domicile, le Québec est plutôt inscrit dans la barre horizontale, et ce de manière très peu lisible, surtout comparé à l'autre version.


Je n'ai pas réussi à trouver davantage de bonnes photos d'époque ou d'autres chandails authentiques pour m'aider à bien comprendre le fond de l'histoire. La plupart des photos étant trop éloignées ou de mauvaise qualité. Il y a même des sites trompeurs de vente de chandails rétro qui faussent la donne avec de mauvaises versions. 

Mais la constante demeure que plusieurs chandails d'époque ont ces mêmes détails et différences.

Je suis donc logiquement porté à croire que le logo variait simplement du chandail à domicile de celui à l'étranger. Pour avoir travaillé dans le domaine de l'identification vestimentaire et sportive, il est très probable que la belle patch «Québec» bleue provenait d'un autre fournisseur qui n'avait que la version bleue de disponible. Comme le bleu ne serait pas tellement visible sur les épaules rouges du chandail à domicile, ils ont simplement décidé de prendre une fleur de lys vierge et d'y inscire le Québec avec une étampe bleue cheap. Probablement même une simple étampe de bureau volée au comptable de l'équipe...

Mais en me relisant ici, je reconstate que photos de J.C Tremblay viennent vraiment changer la donne puisqu'il porte un chandail à l'étranger ET à domicile et que dans les deux cas, le «Québec» est identique, soit la version cool. Peut-être qu'ils ont juste manqué de patchs durant la saison... C'était quand même en 1974 dans l'AMH...

Lors de la saison suivante, le chandail traditionnel a commencé à prendre forme avec désormais 8 fleur de lys sur l'ensemble du chandail (3 en avant, 3 en arrière et 2 aux épaules) et on a probablement décidé d'abandonner ce détail encombrant, ce qui laisse cette version 1974-75 comme une anomalie temporaire du passé (mais très cool).

Si jamais quelqu'un a plus de détails ou d'informations sur cette histoire, ou encore mieux si vous avez vous-même un chandail qui contredirait ma théorie, laissez-moi savoir dans les commentaires.

Et encore encore mieux, si vous êtes celui qui est allé voler l'étampe au comptable. Vous êtes un héros national et je veux vous interviewer... 

Trouvez-moi cet homme.




mercredi 1 mai 2024

L'as, le Lord et le Godzilla


 

Ce texte a d'abord été publié comme texte inédit dans notre livre «Le meilleur de La vie est une puck» en 2022. Ce livre est désormais épuisé mais demeure toujours disponible en format digital (eBook).  

 

Même si chaque carrière sportive est unique, celles d’Olaf ­Kölzig et ­Byron ­Dafoe ont emprunté plusieurs routes parallèles, et parfois la même voie. Et les deux frappèrent le même obstacle sur leur chemin, un « as » qui vint temporairement brouiller les cartes.

Le premier, ­Olaf ­Kölzig, est à né ­Johannesburg en ­Afrique du ­Sud de parents allemands. Adolescent, il deménage en ­Colombie-Britannique où il sera rebaptisé « ­Godzilla » ou « ­Zilla », dû à la ressemblance entre son nom et celui du monstre bien connu, le tout accentué par sa stature imposante. Le second, ­Byron ­Dafoe, vient au monde en ­Angleterre, mais quelques mois après sa naissance, sa famille émigre ­elle aussi dans la province du ­Pacifique. Ses origines ­anglo-saxonnes lui valurent le surnom de « ­Lord ­Byron ».

Au niveau junior, les deux intègrent la ­Western ­Hockey ­League (WHL), ­Kolzig en 1987 avec les ­Bruins de ­New ­Westminster et ­Dafoe l’année suivante avec les ­Winter ­Hawks de ­Portland. Leurs performances remarquables attirèrent l’attention des ­Capitals de ­Washington, qui firent le choix peu commun de repêcher un gardien en première ­ET en deuxième ronde au même repêchage, dans ce ­cas-ci celui de 1989.

Kolzig disputa ses deux premiers matchs dans la grande ligue la même année, encaissant la défaite à chaque fois. En ­1990-91, il fit officiellement le saut chez les professionnels, à ­mi-temps chez les ­Skipjacks de ­Baltimore (Ligue américaine) et les ­Admirals d’Hampton ­Roads (ECHL). Dafoe, toujours un an derrière le ­Sud-Africain, passa des ­Winter ­Hawks aux ­Raiders de ­Prince ­Albert. L’année suivante, nos deux gardiens devinrent deux fois coéquipiers, d’abord au sein des ­Skipjacks et ensuite avec les ­Admirals.


Cependant, le grand club souhaitait faire voir davantage d’action à ses espoirs. Les ­Capitals prêtèrent ­Kolzig aux ­Americans de ­Rochester où il enfila l’uniforme 49 fois. Dafoe resta quant à lui à ­Baltimore, chaussant les patins pour 48 rencontres. Chacun fut également rappelé pour un match avec les ­Caps. En 1993, les ­Skipjacks déménagèrent à ­Portland au ­Maine et le tandem ­Dafoe-Kolzig aida les nouvellement baptisés ­Pirates de ­Portland à remporter la coupe ­Calder. Ils se partagèrent également le trophée ­Harry ­Hap ­Holmes, remis au(x) gardien(s) ayant la plus faible moyenne de buts alloués.

Kolzig participa ensuite à sept matchs avec les ­Capitals en ­1993-94, ne réussissant toutefois pas à obtenir une première victoire, contrairement à ­Dafoe qui, en cinq matchs à ­Washington, obtint son premier gain dans la ­LNH.

À l’aube de la saison écourtée de 1995, les ­Capitals se séparent de leur gardien numéro un des cinq saisons précédentes, le vétéran ­Don ­Beaupre, qui prendra la route d’Ottawa. On croyait alors que le poste de partant irait à ­Kolzig ou ­Dafoe, ou ­peut-être à l’adjoint de ­Beaupre, ­Rick ­Tabaracci. Le parcours de tout ce beau monde bascula lors du ­lock-out de 1994 avec l’arrivée d’un certain ­Jim ­Carey.

Choix de deuxième ronde lors de l’encan de 1992, ­Jim ­Carey ne doit pas être confondu à l’acteur canadien ­Jim ­Carrey avec deux R. Ce dernier étant célèbre grâce au film « ­Ace ­Ventura: ­Pet ­Detective », ­Carey hérita du surnom « ­Ace », ce qui expliquait les quatre as sur le menton de son masque à l’époque. Tout frais sorti de l’Université du ­Wisconsin, ­Carey tassa tout le monde de l’échiquier et devint le portier numéro un des ­Pirates durant le gel des activités dans la ­LNH en 1994. Pendant ce temps, ­Dafoe fut prêté aux ­Roadrunners de ­Phoenix de la ­International ­Hockey ­League (IHL) et Kolzig dut pour sa part mettre le cap sur l’Allemagne pour garder la forme.


Lors de la reprise des activités, les ­Capitals connaissent un misérable début de saison avec une fiche de seulement trois victoires en 18 matchs où se succédèrent sans succès ­Kolzig, ­Dafoe et ­Tabaracci. On donna donc sa chance à ­Carey au début du mois de mars, lui qui était fumant dans la ­Ligue américaine avec 30 victoires, dont six par jeu blanc. « ­Ace » poursuivit sa lancée dans la ­LNH avec 18 victoires en 29 parties, propulsant les ­Capitals en séries.

Après avoir échangé ­Tabarracci à ­Calgary, les ­Capitals rappelèrent ­Dafoe pour seconder ­Carey, en compagnie de ­Kolzig. Malheureusement pour le trio et les ­Capitals, ils se butèrent aux puissants ­Penguins qui les éliminèrent dès la première ronde. 

Le passage de ­Carey dans la ­AHL était toutefois si fulgurant qu’il gagna le trophée ­Red Garrett, remis à la recrue de l’année, ainsi que le trophée ­Baz Bastien, remis au meilleur gardien malgré une présence écourtée à ­Portland. De plus, il figura parmi les finalistes pour les trophées équivalents dans la ­LNH, soit le ­Calder et le ­Vézina. Voyant l’émergence incroyable de ­Carey, l’équipe se départit de ­Dafoe en août 1995, en l’expédiant aux ­Kings de ­Los ­Angeles en compagnie de ­Dmitri ­Khristich. Kolzig resta quant à lui à ­Washington pour assister la nouvelle coqueluche des ­Capitals.

Carey se remit au travail la saison suivante, survolant ses collègues de la ­LNH. Il vit beaucoup d’action, défendant le filet des ­Capitals pendant 71 matchs, recueillant 35 victoires. Kolzig ne participa qu’à 18 matchs et en ajouta cinq de plus à ­Portland, question de ne pas s’ankyloser. Quant à ­Dafoe, il partagea le filet des ­Kings avec ­Kelly Hrudey, ne récoltant que 14 victoires en 47 matchs. En séries éliminatoires, le chemin des ­Caps croisa de nouveau celui des ­Penguins en première ronde. Malgré cette deuxième élimination hâtive d’affilée, ­Carey remporta le trophée ­Vézina. Au moment d’écrire ces lignes, il est toujours le seul gardien à avoir été nominé pour le trophée ­Vézina lors de ses deux premières saisons. Forts de ces succès, les ­Capitals lui accordèrent un contrat de quatre saisons.

Mais malgré deux saisons extraordinaires, l’attaque des ­Penguins lors des séries avait fissuré l’armure du grand « ­Ace ». La légende raconte que les ­Penguins auraient remarqué une faiblesse de ­Carey pour les mouvements latéraux, qu’ils ont facilement parvenus à exploiter cette faille durant ces séries et que le ­bouche-à-oreille s’est vite répandu à travers la ligue. Cela fit en sorte que ­Carey eut, pour la première fois de sa carrière, une fiche déficitaire en ­1996-97, signant 17 victoires contre 18 défaites. Les Capitals ­avaient-ils misé sur le mauvais cheval? ­Ils prirent alors la décision de s’en départir en l’incluant dans un « blockbuster » à la date limite des transactions. 

Carey passa donc aux ­Bruins de ­Boston en compagnie de ­Jason Allison et d’Anson ­Carter, en retour d’Adam ­Oates, ­Rick ­Tocchet et du gardien ­Bill ­Ranford. Cet échange ébranla sérieusement ce qui restait de confiance à ­Carey, qui ne gagna que cinq des 19 matchs qu’il joua pour ­Boston.

En ­Californie, ­Dafoe tentait toujours de faire sa place, cette fois aux côtés de ­Stéphane ­Fiset. Mais n’ayant gagné que 13 des 40 matchs auxquels il participa, ­Lord ­Byron perdit son poste au profit du jeune ­Jamie ­Storr. Dafoe atterrit donc lui aussi à ­Boston à l’été 1997, retrouvant celui qui lui avait fait de l’ombre à ­Washington : ­Jim ­Carey. Mais cette fois, les rôles furent renversés. Dafoe éclipsa totalement ­Carey qui peinait à engranger les victoires. Avec 30 succès en 65 rencontres, il devint rapidement un favori de la foule et le nouveau numéro un des ­Bruins. Carey assura donc la navette entre le grand club et le ­club-école à ­Providence et n’obtint que trois victoires dans la ­LNH. Mais même dans la ­AHL, ­Carey ne put redorer son blason, alors qu’au même moment, son homonyme accumulait les succès au ­box-office.

Dernier des trois encore à ­Washington, ­Kolzig apprit grandement auprès de ­Bill Ranford, dont le nom était inscrit à deux reprises sur la ­coupe ­Stanley avec les ­Oilers d’Edmonton. « ­Godzilla » sortit complètement de sa coquille en ­1997-98, devenant le portier de confiance des ­Caps avec 33 victoires en 64 matchs et participant au Match des étoiles. Il conduisit ensuite son équipe en finale de la ­coupe Stanley. Cependant, les imbattables ­Red ­Wings de ­Detroit balayèrent ­Washington en quatre matchs.

Kolzig ne put répéter ses exploits en ­1998-99, et les ­Capitals ratèrent les séries. Dafoe, sur les chapeaux de roues avec les ­Bruins, récolta 32 victoires, dont 10 par blanchissage.

Pendant ce temps, les ­Blues de ­Saint-Louis firent l’acquisition de ­Carey, lui qui croupissait dans la ­AHL, n’ayant pas réussi à percer l’alignement des ­Bruins. Il ne participa qu’à quatre matchs au ­Missouri, n’enregistrant qu’une seule victoire. Il fut rétrogradé dans la ­IHL et, après deux matchs, il subit une commotion cérébrale.

N’étant plus capable de gérer la pression et ayant perdu le plaisir de jouer, il décida d’accrocher ses jambières. Plus jamais il ne remit l’équipement ou ne prit part à des activités de la ­LNH.



L’arrivée du nouveau millénaire ne fut pas de tout repos pour ­Dafoe. Une mésentente contractuelle avec les ­Bruins lui fit rater le début de la saison et une opération au genou le priva du dernier quart de l’année. La saison suivante ne fut pas meilleure côté blessures, alors que ses genoux l’envoyèrent à l’infirmerie pour 24 matchs.

De retour en pleine santé en ­2001-02, il retrouva sa touche magique avec 35 victoires, avant de voir les ­Canadiens de ­Montréal éliminer ­Boston en six matchs. Les dirigeants des ­Bruins, ayant perdu confiance en lui, ne renouvelèrent pas son contrat. Dafoe se retrouva du travail avec les ­Thrashers d’Atlanta, mais de retour dans un rôle de réserviste derrière ­Pasi ­Nurminen.

Après 35 matchs en deux saisons en ­Georgie, ­Dafoe décida de prendre une année sabbatique, la saison ­2004-05 de la ­LNH étant d’ailleurs annulée par un autre ­lock-out. Il tenta sa chance en ­Russie à l’automne 2005, mais le cœur n’y était plus et il confirma sa retraite après deux matchs.

Kolzig disputa 63 matchs par saison en moyenne à ­Washington, mais ne put jamais passer la première ronde des éliminatoires après sa présence en finale en 1998. Il s’établit tout de même parmi l’élite des gardiens de la ­LNH, mettant la main sur le trophée ­Vézina en 1999‑2000 et le ­King ­Clancy en ­2005-06.

C’est à la fin de la saison ­2007-08 qu’il perdit finalement la position de numéro un des ­Capitals au profit de ­Cristobal ­Huet. Agent libre durant l’été, il signa un contrat d’un an avec le ­Lightning comme gardien substitut. Après seulement huit matchs et une fiche de ­2-4-1, il se blessa en janvier, ce qui le mit au rancart pour le reste de la saison.

Un échange bizarre et controversé impliqua alors ­Kolzig. Le ­Lightning connaissait une période d’instabilité financière et l’envoya aux ­Maple ­Leafs en compagnie du défenseur ­Jamie ­Heward, du prospect ­Andy ­Rogers ainsi qu’un choix de 4e ronde. En retour de tout ça, le ­Lightning ne reçut qu’un seul joueur, le défenseur marginal ­Richard ­Petiot. Cet échange maquillait mal ce qui importait aux deux équipes, soit un « salary dump » pour ­Tampa ­Bay contre un simple choix pour ­Toronto. Kolzig prit sa retraite avant le début de la saison suivante et n’aura jamais mis les pieds à ­Toronto.

Il est encore à l’emploi des ­Capitals, dans un rôle de développement, et put ainsi soulever la ­coupe Stanley en 2018, vingt ans après sa présence en finale.

Kolzig et ­Dafoe ont tissé des liens d’amitié très serrés avec les années, par exemple en étant chacun le témoin de l’autre lors de leur mariage respectif au courant de l’été 1998. Kolzig est d’ailleurs le parrain du fils de ­Dafoe et ­vice-versa. Ils mirent aussi sur pied la fondation « ­Athletes ­Against ­Autism », les deux étant pères d’un enfant atteint du syndrome du spectre de l’autisme.

Après avoir obtenu son diplôme en affaires à l’Université de ­Tampa, ­Jim ­Carey développa ensuite une compagnie de facturation médicale en ­Floride où il siège toujours comme président.

La morale de l’histoire, c’est que repêcher trop de gardiens, ça fait du trafic devant le but.

dimanche 28 avril 2024

John Baby

 


L'autre jour, j'ai mis comme carte du jour cette vieille carte maganée de John Baby, sachant très bien qu'elle ferait réagir par le nom comique du joueur, doublé du splendide chandail vintage des Nordiques, plus précisément la version avec logo blanc portée de 1975-76 dans l'AMH jusqu'à la première saison de l'équipe dans la LNH en 1979-80. L'équipe reviendra au logo rouge traditionnel sur ses deux chandails à partir de la saison 1980-81.

Cependant, un usager facebook m'a indiqué que John Baby n'a jamais joué avec les Nordiques...

Après vérification j'ai bien vu qu'il avait raison. Je croyais alors qu'il s'agissait simplement d'un cas typique de carte «airbrushée» d'un joueur qui venait de passer à une nouvelle équipe et qui devenait ainsi victime des gars d'O-Pee-Chee en se faisant charcuter sur un de ces montages photo de l'ère préhistorique, pour ensuite être ré-échangé ou libéré.

Mais s'il s'agissait bien d'un cas de airbrush, il aurait fallu rendre les armes et accorder au gars tout l'honneur qui lui revient car ce serait une job impeccable et sans reproches. Je commence à avoir un œil pas mal aiguisé pour détecter du airbrush, (quoique c'est pas très difficile) et ici je ne crois pas me tromper pour dire que c'est une photo authentique.


Donc, il s'agit d'un cas intéressant pour y consacrer un peu de temps. Et en plus de son nom sympathique et de cette anomalie «nordiquienne», John Baby a aussi la particularité très alléchante d'être un des très rares joueurs repêchés par les Barons de Cleveland, rien de moins...

John George Baby Jr. est né le 18 mai 1957 à Sudbury. Son père, John Baby Sr, était un ancien défenseur qui joua quelques années dans les mineures avec entre autres les Flyers de St.Louis dans la AHL et les Skyhawks de San Diego. Il termina sa carrière au niveau sénior à Sudbury où il s'établit après sa retraite et où John Baby Jr. naquit.

Évoluant également comme défenseur, Baby Jr. fit ses classes avec les Trappers de North Bay, les Rangers de Kitchener et finalement son club local, les Wolves de Sudbury, qu'il rejoignit lors des saisons 1975-76 et 1976-77. Lors de son année de repêchage, il mena la OHL pour les défenseurs avec 32 buts et 61 passes pour 93 points avec les Wolves, où il évoluait avec Ron Duguay et Dave Hunter.

Lors du repêchage de 1977, il entendit son nom sortir en 4e ronde avec le 59e rang au total, détenu par les célèbres Barons de Cleveland, équipe culte ici à LVEUP au cas où vous êtes nouveaux ici. 

Comme les Barons n'ont existé que durant les saisons 1976-77 et 1977-78, l'encan amateur de 1977 est le seul où la franchise participa sous le sobriquet des Barons. Lors de celui de 1976, l'équipe était encore techniquement sous le nom des Seals de Californie, et durant celui de 1978, les choix des Barons furent annulés suite à la fameuse fusion avec les North Stars du Minnesota

Il n'y a donc qu'une seule classe du repêchage pour les Barons, celle de 1977 que je vous inclus ici dans son intégralité:


Quand même content de voir qu'il y a un ancien des Sags dans l'héritage des Barons... et aussi un gars qui s'appelle Dan Chicoine...

Suivant ce repêchage d'anthologie, John Baby, plus communément surnommé «Butch», débuta immédiatement au sein des faibles Barons de Cleveland au début de la saison 1977-78. Mais après 9 matchs où il amassa 2 passes, il se blessa et fut rétrogradé dans la Central Hockey League avec les Roadrunners de Phoenix, club-école des Barons qu'ils partageaient avec les Rockies du Colorado. 

Les Roadrunners évoluaient auparavant dans l'ancienne Western Hockey League de 1967 à 1974 et ensuite dans l'AMH de 1974 à 1977. Cette saison 1977-78 était donc la première du club dans la CHL après ce retrait de l'AMH, mais les choses n'étaient pas plus roses dans cette ligue inférieure pour le club. Après seulement 27 matchs, les Roadrunners version CHL plièrent bagage et migrèrent plutôt dans une ligue encore plus creuse, la Pacific Hockey League, en plein milieu de la saison, laissant ainsi derrière les prospects des Barons et Rockies, équipes qui, on l'imagine, n'avaient pas vraiment les moyens d'aider davantage leurs clubs-écoles. 

Les Barons n'avaient plus aucune autre association et terminèrent donc leur piteuse existence en 1977-78 avec leurs prospects dispersés à travers différents clubs des ligues mineures. Dans le cas de John Baby, il aboutit dans la ligue américaine avec les Broome Dusters de Binghamton. 

Il parvint toutefois à revenir avec les Barons au mois de mars, terminant la saison avec un total de 2 buts et 7 passes en 24 matchs et étant ainsi d'office pour les derniers matchs de l'illustre équipe noire et rouge.


Une fois la saison 77-78 terminée et ainsi l'existence des Barons de Cleveland (R.I.P), John Baby suivit l'organisation au Minnesota. Mais comme on l'imagine, combiner deux franchises, même si elles étaient médiocres, devait entraîner un surplus de joueurs et c'est ce qui arriva chez les défenseurs des North Stars. Baby reprit donc le chemin des mineures en 1978-79 avec les Stars d'Oklahoma City dans la CHL. Il y connut une bonne saison avec 8 buts et 22 passes pour 40 points en 76 matchs et fut rappelé par les North Stars en fin de saison. Mais il ne joua seulement que deux matchs avec les North Stars, amassant 1 passe.

Après la saison, on assista également à la fin de l'AMH et donc de l'arrivée de 4 nouvelles franchises dans la LNH, dont les Nordiques de Québec. Ces derniers purent participer à un repêchage d'expansion leur permettant de renflouer leurs pertes de personnel après que les autres équipes aient pu réclamer les anciens joueurs de l'AMH dont elles détenaient les droits. Parmi le peu de joueurs de qualité réclamés par les Nordiques, on retrouvait Alain Côté, John Smrke, le gardien Ron Low, et bien sûr John Baby en provenance des North Stars.

C'est donc ainsi que John Baby se retrouva à Québec. Mais comme je disais en intro, il ne joua jamais un match régulier avec les bleus, étant retranché après le camp d'entraînement et envoyé dans la AHL avec les Firebirds de Syracuse. La photo de cette carte proviendrait en fait d'un match pré-saison. 

Après cette seule saison 79-80 passée dans l'organisation des Nordiques, son contrat ne fut pas renouvelé. 

Il joua ensuite la saison 1980-81 avec les Whalers de Binghamton, par coïncidence la même ville où il avait joué lorsqu'il devint orphelin de club-école avec les Barons en 1977-78.

Il sembla prendre sa retraite après ça mais revint en 1983-84 dans la IHL avec les Wings de Kalamazoo où il joua une quarantaine de matchs avant d'officialiser sa retraite pour de bon.

En 26 matchs dans la LNH, la fiche de John Baby fut de 2 buts et 8 passes pour 10 points.



vendredi 26 avril 2024

Le masque méconnu de Patrick Lalime



Quand vous entendez le nom de Patrick Lalime, vous pensez sûrement au fait qu'il est un analyste ordinaire à la télé à son masque de Marvin the Martian. À partir de son passage chez les Senators, les yeux de Marvin l'ont suivi jusqu'à la fin de sa carrière de gardien, avec les Sabres de Buffalo. Et même avant son passage dans la capitale nationale, lors de ses débuts à Pittsburgh, il avait les yeux de Calimero d'un bébé manchot qui nous regardait.

Mais après des débuts étincelants à Pittsburgh, Lalime a eu une traversée du désert, perdant sa place à Pittsburgh en étant relégué dans les mineures, étant envoyé à Anaheim (et oui, on l'oublie que Lalime fut assis au bout du banc des Ducks pour quatre matchs), où il ne put reprendre vie, stagant dans la IHL. Les Senators ont toutefois décidé de prendre un guess en faisant son acquisition en juin 1999 afin qu'il épaule Ron Tugnutt.

C'est à ce moment qu'il reçu son masque aux couleurs de sa nouvelle équipe, arborant un cheval noir, tirant un chariot conduit par un Spartan doré (ou un Senateur doré) et une grille noire, comme son masque de Pittsburgh.

Pas laid comme masque, mais terne. Tout comme la fiche de Lalime d'ailleurs en 1999-2000, de 19 victoires contre 14 défaites.

C'est peut-être aussi ce que trouvait Lalime car il demanda un nouveau concept à son peintre, redemandant d'avoir des yeux sur le haut du masque, comme à ses débuts. Il eu le flash d'utiliser Marvin the Martian des Looney Tunes et son masque fétiche fut né. Jumelé avec une grille dorée, l'effet est saisissant. Ça a peut-être été en partie responsable des nouveaux succès de Lalime, alors qu'il cumula une fiche de 36 victoires contre 19 défaites et 5 nulles en 60 matchs, lui qui était maintenant le gardien titulaire depuis le départ de Tugnutt.