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mercredi 18 décembre 2024

Histoires de coupe: 1992


 



Chaque édition de champions qui se retrouve inscrite annuellement sur le trophée comporte son lot d'histoire et de petits détails fascinants. Il y a bien sûr des joueurs vedettes que l'on reconnait inévitablement, mais moi, ce que je préfère, ce sont évidemment les joueurs no-names ou ceux que je ne me souvenais pas qu'ils avaient joué avec l'équipe ou même qu'ils avaient gagné la coupe. Parfois aussi, ce sont les membres du staff qui me fascinent. 

Donc, au cours du texte, je porte mon choix sur un ou deux joueurs qui détonnent du lot par leur présence.

Aujourd'hui on poursuit dans les années 90 avec la deuxième édition championne des Penguins de Pittsburgh, celle de 1992.

Chapitres précédent: 1990, 1991

 

Penguins de Pittsburgh - 1992


Joueurs: Ron Francis, Shawn McEachern, Ken Priestlay, Bryan Trottier (A), Jiri Hrdina, Mario Lemieux (Captain), Joe Mullen, Bob Errey (A), Jock Callander, Jay Caufield, Jamie Leach, Troy Loney, Kevin Stevens, Phil Bourque, Dave Michayluk, Jeff Daniels, Mike Needham*, Jaromir Jagr, Rick Tocchet, Jim Paek, Grant Jennings, Ulf Samuelsson, Jeff Chychrun, Paul Stanton, Kjell Samuelsson, Gordie Roberts, Peter Taglianetti, Larry Murphy, Wendell Young, Ken Wregget, Tom Barrasso

Staff: Morris Belzberg (Owner), Howard Baldwin Sr. (Owner/President), Thomas Ruta (Owner), Donn Patton (Vice President-Chief Financial Officer), J. Paul Martha (Vice President-General Council), Craig Patrick (Vice President/General Manager), Bob Johnson (Coach), William Scotty Bowman (Head Coach/Director of Player Development-Recruitment), Barry Smith (Asst. Coach), Rick Kehoe (Asst. Coach), Pierre McGuire (Asst. Coach), Gilles Meloche (Goaltending Coach/Scout), Rick Paterson (Asst. Coach), Steve Latin (Equipment Manager), Charles "Skip" Thayer (Trainer), John Welday (Strength-Conditioning Coach), Greg Malone (Head Scout), Les Binkley (Scout), Charlie Hodge (Scout), John Gill (Scout), Ralph Cox (Scout)
 
 
Quand même beaucoup de changement entre les éditions 1991 et 1992 des Penguins. La majorité des gros canons sont toujours présents (Lemieux, Jagr, Francis, Barrasso, Murphy, Mullen) mais plusieurs furent remplacés, notamment Mark Recchi et Paul Coffey qui firent partie d'un blockbuster à trois équipes entre les Flyers, Penguins et Kings. Ce sont alors Rick Tocchet, Kjell Samuelsson et le gardien Ken Wregget qui prirent leurs places. 

Il y avait également quelques départs dans les joueurs de soutien, comme Barry Pederson, Randy Gilhen, Randy Hillier, Frank Pietrangelo et surtout Scott Young. Le futur joueur des Nordiques n'avait pas évolué dans la LNH en 1991-92, évoluant plutôt en Italie et avec l'équipe olympique américaine. Il fut en fait échangé aux Nordiques en mars 1992 mais termina l'année en Italie avant de venir à Québec à l'automne.
 
Mais pour le remplacer, notons la présence du jeune Shawn McEachern qui célébra en grande sa première saison recrue dans la LNH avec rien de moins qu'une bague et son nom gravé. Il avait obtenu 9 points en 19 matchs durant les séries.

Mais, comme choix de joueur élu de style «LVEUP» pour cette édition, je n'ai d'autre choix que d'y aller pour trois joueurs avec la «Muskegon Line» composée de Jock Callander, Dave Michayluk et Mike Needham, soit une des meilleurs histoires feel-good de l'époque et un classique des histoires de ligues mineures.


Jock Callander au centre avec la coupe et entouré de Mike Needham (premier en haut à gauche)
et Dave Michayluk (à gauche de Mario Lemieux).



Comme en 1991, les Penguins réussirent à se rendre jusqu'au bout malgré plusieurs blessures dans leur alignement. Si en 1991 c'était principalement les gardiens qui étaient éclopés, en 1992 il s'agissait plutôt des attaquants. 

Mario Lemieux par exemple, eut à rater six matchs durant les séries. Rick Tocchet et Bob Errey en manquèrent sept chacun, tandis que Joe Mullen ne put jouer que 9 matchs.

C'est quand même bien quand tu as des Jagr, Francis, Bryan Trottier et Kevin Stevens pour (grandement) compenser, mais au final, tu as souvent besoin de profondeur et de «grinders» en séries, et c'est ici que la «Muskegon Line» est entrée dans la légende.
 
Callander, Michayluk et Needham évoluaient tous avec le club-école, les Lumberjacks de Muskegon dans la IHL. Callander et Michayluk sont d'ailleurs parmi les meilleurs joueurs de l'histoire de cette ligue et formaient un duo redoutable depuis plusieurs saisons. Cependant, ils n'avaient jamais réussi à percer la LNH malgré quelques flashs au cours des années pour Callander, le meilleur des trois. Mais même ce dernier n'avait pu être rappelé ne serait-ce qu'un seul match durant la saison régulière, et il croyait même que son tour ne reviendrait jamais et était content de demeurer dans la IHL. 
 
Pour sa part, Mike Needham était un choix de 1989 qui n'avait encore disputé aucun match dans la LNH, tandis que le dernier match Michayluk remontait à novembre 1982 avec les Flyers!

Donc, le coach Scotty Bowman rappela les trois joueurs tour à tour, eux qui évoluaient sur la même ligne à Muskegon. Il décida de les garder ensemble la plupart du temps, voulant garder leur chimie. Cependant, Callander joua 12 matchs (4 points), contre 7 pour Michayluk (2 points) et 5 pour Needham (1 point).


 

Pendant ce temps, les normalement puissants Lumberjacks de Muskegon écopèrent puisque sans leurs 3 gros canons, ils s'inclinèrent en finale de la IHL. 

Mais la «Muskegon Line» put voir ses joueurs avoir leurs noms gravés sur le précieux trophée en 1992. Cependant, en réalité, seulement Callander et Michayluk se qualifiaient officiellement pour recevoir ce privilège alors qu'ils avaient disputé au moins un match en finale. Les cinq matchs de Needham eurent tous lieu avant la finale mais il continua à accompagner l'équipe jusqu'à la fin. 

L'équipe fit toutefois la demande auprès de la ligue pour avoir le trio au complet sur le trophée.
 
En plus, pour continuer dans la thématique, les trois ont été gardés ensemble sur la même ligne:



En fait, les Penguins ont aussi fait pression pour inclure un autre joueur qui ne se qualifiait pas, soit Jeff Daniels, lui qui avait seulement joué deux matchs en saison et aucun en séries.

L'édition de 1992 des Penguins avait aussi établi un record à ce moment en incluant 31 joueurs et 21 membres du staff. En conséquence, aucun titre (président, coach, propriétaire etc.) ne fut gravé, seulement le prénom et nom de famille. Seulement Mario Lemieux eut droit à avoir la mention «Capt.».

Du coté du staff, les Penguins de 1992 firent également la demande pour graver le nom de leur ancien coach, Bob «Badger» Johnson, celui qui les avaient mené à la conquête l'année précédente avant de décéder subitement d'un cancer du cerveau en novembre 91. 

Gilles Meloche et Rick Kehoe, dont j'ai parlé dans l'édition de 1991, étaient toujours fidèles au poste en 1992, comme beaucoup d'autres. Seulement, comme l'édition 1992 put comprendre plus de noms, plusieurs autres membres du staff qui étaient présents en 1991 sans pouvoir avoir leur nom gravé, purent l'avoir en 1992. C'était le cas des recruteurs Pierre McGuire, Ralph Cox, Charlie Hodge et Les Binkley.

McGuire, vous le connaissez pour son travail à la télé ainsi que son bref passage comme entraineur-chef des Whalers en 1993-94. Charlie Hodge est bien sûr l'ancien gardien du Canadien, des Seals et des Canucks et Les Binkley était le premier gardien numéro un de l'histoire des Penguins, jouant avec l'équipe de 1967 à 1972 avant de migrer dans l'AMH. 

Cependant comme choix «LVEUP» j'ai choisi Ralph Cox. Son nom m'était familier sans que je me rappelle de où. Si vous avez vu le film «Miracle», vous vous souvenez peut-être de lui, il s'agit du dernier joueur retranché par Herb Brooks en vue des Olympiques de 1980.

Choix de 7e ronde des Bruins en 1977, Cox ne s'est jamais rendu à la LNH. En fait, il a à peine joué une trentaine de matchs dans les ligues mineures entre 1980 et 1984, passant le reste du temps dans la SM-Liiga. Il prit sa retraite en 1985 et c'est en 1989 qu'il devint recruteur chez les Penguins.

S'il n'a pas pu faire partie de l'équipe «Miracle», il peut toutefois se vanter d'avoir deux bagues de la coupe, dont celle de 1991 obtenue contre son ancien coéquipier Neal Broten des North Stars.

Cox demeura en poste à Pittsburgh jusqu'en 1999 et n'a jamais plus retravaillé dans le hockey depuis, se concentrant plutôt dans l'immobilier.

Avec leur conquête de 1991, les Penguins avaient rempli le dernier espace sur la 5e grande bande de la Coupe Stanley. Comme la LNH ne voulaient plus en rajouter d'autres pour éviter d'agrandir davantage le trophée, un ancien problème d'ailleurs dans les années 30-40, il fut décider de retirer la première bande contenant les champions de 1927-28 à 1939-40 au profit d'une nouvelle. L'ancienne bande est depuis ce temps au Temple de la renommée.

Depuis ce temps, à chaque 13 saisons (chaque bande pouvant contenir 13 équipes championnes), une bande est retirée et remise au Temple. La plus récente bande à subir ce sort fut en 2018 lorsque les Capitals devinrent champions. On retira alors la bande contenant les champions de 1953-54 à 1964-65, faisant en sorte de faire disparaitre plusieurs noms illustres comme ceux de Maurice Richard et Gordie Howe... c'est la vie.

C'était donc les histoires de la Coupe de 1992. On se revoit avec une édition familière en 1993...




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