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mercredi 9 août 2023

Sondage: L'héritage des Barons/Seals



 


L'autre jour, j'observais mon collègue Martin ITFOR débattre sur le compte Twitter de Puckdoku sur ce qui advenait des éternels Barons de Cleveland / Seals de Californie dans l'histoire de la LNH. Comme vous le savez très probablement, cette équipe défunte occupe une place de choix dans nos cœurs ici à LVEUP. On en a parlé en détails et en détails et en détails, et plus d'une fois. Mais il est clair que ce n'est pas tout le monde qui se souvient ou qui ont de l'attachement pour les Barons/Seals et c'est plus qu'évident lorsque vient le temps de savoir où se situe cette franchise étrange dans l'arbre généalogique de la LNH. 

La complexité d'une telle question demeure liée au fait que contrairement à une équipe relocalisée comme les Nordiques, Whalers ou Scouts de Kansas City, les Barons ont plutôt fusionné avec une autre équipe, les North Stars du Minnesota, ce qui demeure à ce jour un cas unique dans l'histoire du «Big 4» nord-américain (LNH,MLB,NBA, NFL).

Plus tard, ces mêmes North Stars connurent une autre crise existentielle menant au départ de leurs propriétaires, les frères George et Gordon Gund, qui obtinrent de la LNH une nouvelle équipe d'expansion, les Sharks de San Jose, en 1991. Lors de la création de cette nouvelle équipe, la ligue procéda à la dissolution de cet accord de fusion de 1978 en permettant aux frères Gund de partir en Californie avec quelques-uns des espoirs des North Stars en plus de permettre à ces derniers de participer au repêchage d'expansion. Ensuite quelques années plus tard, les North Stars déménagèrent finalement à Dallas.

N.B. J'ai tellement écrit souvent ce dernier paragraphe dans ma vie... Pourtant je me tanne pas...


Faits saillants d'un match de fin de saison North Stars vs. Barons, le 29 mars 1978. Il s'agissait du dernier match entre les deux équipes avant la fusion, et un des derniers matchs des Barons, qui l'emportèrent 7-3.


Donc, comme vous pouvez voir, tout ça est compliqué. Et probablement inutilement compliqué pour le commun des mortels. Mais ici, nous ne sommes pas le commun des mortels et on aime aller au fond des choses et poser les vraies questions. Le temps est donc venu de finalement trancher avec la question suivante: «Où se situent actuellement les Barons (et les Seals) dans l'organigramme de la LNH?». On pourrait aussi simplifier cette question par «Où peut-on mettre des joueurs des Seals/Barons dans notre grille Puckdoku?»

On va donc faire un autre sondage pour en finir une fois pour toute. Voici d'abord vos trois choix de réponses possibles.

Option 1: L'option «standard»
Les Barons sont maintenant les Stars de Dallas

Contrairement à d'autres équipes défuntes qui ont cessé leurs activités sans déménager (comme c'était souvent le cas dans l'AMH), la ligue n'a pas procédé à un repêchage de dispersion où les joueurs des Barons se seraient retrouvés éparpillés à travers la ligue. À la place, les meilleurs effectifs des Barons devinrent des North Stars tandis que les plus faibles équipes de la ligue purent ramasser les quelques miettes et retailles restantes, moyennant une compensation financière, ce dont très peu d'équipes profitèrent de toute manière.

En fusionnant de la sorte, cette équipe amalgamée est devenue bien meilleure qu'à tout autre moment précédent de son histoire, que ce soit au Minnesota, à Cleveland ou à Oakland. Avec l'apport d'anciens Barons (et anciens Seals) comme Al MacAdam, Gilles Meloche et quelques autres bons plombiers, cette nouvelle mouture des North Stars est parvenue à éliminer les champions en titre, les Canadiens, durant les séries de 1980 avant de se rendre en finale contre les Islanders l'année suivante. On peut donc dire que le peu de bonnes choses qui ont été produites à Cleveland/Oakland ont finalement pu servir à quelque chose et laisser une empreinte au Minnesota. C'est un peu comme quand une de tes plantes meure et que tu te sers de la vieille terre pour transplanter d'autres plantes... Analogie.

L'équipe a ensuite continué contre vents et marées durant les difficiles années 80 avant de finalement lever l'ancre après la saison 1992-93, connaissant au passage une autre finale cendrillon en 1991 contre Pittsburgh, tout juste avant la «défusion» avec les Sharks.

Intéressant de lire que les Stars voulaient apparemment garder le nom temporairement avant de faire voter les fans pour un nouveau nom... J'imagine qu'ils ont laissé faire.

Les Stars de Dallas, contrairement à beaucoup d'équipes relocalisées, ont continué d'honorer l'héritage des North Stars, en gardant leur nom (sans le North), couleurs et chandails, et ont surtout conservé les anciens numéros retirés des North Stars comme le #8 de Bill Goldsworthy et le #19 de Bill Masterton. Ils ont même plus tard retiré le #7 de Neal Broten, même si ce dernier avait principalement joué au Minnesota et très peu à Dallas.

Donc, si les Stars respectent autant leur lignée, il devrait naturellement être de même pour leurs racines «Clevelandaises» et «Oaklandiennes». Donc, selon cette logique, l'héritage des Stars devrait inclure d'anciens Barons et Seals comme Carol Vadnais, Rick Hampton et Bobby Baun. Et de ce qu'on a pu voir, les North Stars n'étaient pas vraiment un facteur dans la LNH avant la fusion, ce n'est qu'en absorbant l'essence des Barons qu'ils ont finalement obtenu une véritable identité.

C'est généralement cette option qui semble la plus populaire, d'ailleurs il est possible de faire porter le chandail des Barons et des Seals aux Stars de Dallas dans la série NHL de EA Sports. It's in the game.

Passons donc à la deuxième option encore plus fantasque...

Option 2: L'option «romantique»
Les Barons sont maintenant les Sharks de San Jose

Avant de partir d'Oakland en 1976, George et Gordon Gund faisaient partie des actionnaires minoritaires des Seals. Suite au refus de la ville de San Francisco de bâtir un nouvel aréna pour héberger les Seals, les frères Gund convainquirent le propriétaire Mel Swig de tenter le coup dans leur ville natale de Cleveland. Suite au départ de Swig après une première saison catastrophique à Cleveland, les Gund lui rachetèrent l'équipe et procédèrent un an plus tard à cet accord historique (et bizarre) avec la LNH pour acheter les North Stars et fusionner les deux équipes en demeurant dans le plus fort des deux marchés, au Minnesota. Toutefois, les Gund n'étaient pas très attachés à cet état, en plus de connaître plusieurs épisodes fâcheux avec les autorités et gouvernements locaux. Lorsque l'opportunité de retourner en Californie se présenta, ils sautèrent sur l'occasion.

George Gund

En «défusionnant» les North Stars en 1991 et en procédant aux repêchages spéciaux discutés plus haut, les Gund ont fait naître les Sharks, et ce dans la région où leur projet avait autrefois échoué, la baie de San Francisco. Les Sharks sont ensuite devenus un grand succès à San Jose. De l'autre côté, les North Stars ont rapidement perdu du lustre après le départ des Gund avant d'être soudainement déménagés au Texas.

Donc il fait du sens de prétendre que les Sharks sont la continuation de l'ancienne franchise des Seals/Barons puisque leurs propriétaires n'étaient pas au Minnesota ni avant ni après ces deux accord de fusion/défusion. Si on suit le parcours des Gund, on peut bien tracer la ligne comme étant: SealsBaronsNorth StarsSharks, avec comme bonus le retour dans la baie de San Francisco.

J'ai appelé cette option «romantique» car en s'énervant un peu, on peut dire que les Barons et les Sharks sont nés de la passion et la persévérance des frères Gund. Même que leur présence au Minnesota, même si cela s'est terminé en queue de poisson (ou de requin), semblait nécessaire à la survie de l'équipe. Ils ont apporté une âme aux North Stars en 1978 et ils sont partis avec cette âme en Californie en 1991. L'équipe n'a ensuite pas fait long feu une fois les Gund partis.


Et en continuant dans cet aspect plus «spirituel», les Sharks ont même ramené l'ancien look des Seals lors du programme Reverse Retro la saison dernière. C'est probablement la première et seule fois à ma mémoire où les Seals furent remémorés de la sorte par une équipe et par la ligue. Même le logo et les couleurs des Sharks rappellent en grande partie ceux des anciens Seals, surtout le dernier chandail turquoise de l'équipe avant le départ à Cleveland.

Donc de gros points forts envers cette option, même si elle est plus tirée par les cheveux que les autres... Parfois l'aspect spirituel est plus fort que la logique en place. C'est un peu le même cas à Winnipeg, qui célèbre à fond ses anciens Jets d'antan mais qui n'en a rien à foutre de la lignée logique des Thrashers ou de quoi que ce soit qui se passe en Arizona. Difficile à contredire...

Option 3: L'option «plate»
Les Barons sont une équipe défunte, sans relocalisation.


Ceci est le statu quo dépressif, administratif, sans émotion et inévitablement logique de la LNH, qui n’accommode vraiment pas les geeks comme nous, et qui n'a pas vraiment tendance à vouloir célébrer ses échecs de toute manière. Un peu comme un jumeau siamois qui n'aurait pas survécu, les Barons ont simplement cessé leurs activités lors de cette fusion et leur lignée s'arrêta ainsi. Leurs choix au repêchage de 1978 furent annulés et le calendrier fut modifié pour retirer une équipe. Les joueurs ont bien sûr conservé leurs statistiques passées mais aucun record d'équipe des Barons et Seals ne fait maintenant partie de l'histoire des Stars. PAS MÊME DES SHARKS. TSÉ.

Suivant cette logique, les Barons entrent dans la même catégorie que les Americans de New York, les Quakers de Philadelphie ou les Tigers d'Hamilton, soit une équipe disparue sans aucune continuation dans la lignée. Et les Barons sont officiellement considérés comme étant la dernière équipe du Big 4 à avoir cessé ses activités.

Parenthèse ici alors que ce même genre de situation loufoque s'était autrefois produite avec les anciens Maroons de Montréal. Bien qu'on ne considère pas la chose comme étant une véritable fusion, les effectifs des Maroons furent absorbés par le Canadien lors de la fin de la franchise en 1938. Les Maroons et le CH avaient les mêmes propriétaires et aucun repêchage de dispersion n'eut lieu lors de la fin des Maroons, contrairement à ce qui s'était produit auparavant avec la fin d'autres franchises comme les Quakers ou les Eagles de St.Louis en 1935. Mais comme les Maroons étaient alors sur le respirateur artificiel, il n'aurait resté que très peu de joueurs intéressants à charogner pour les autres équipes.

Donc malgré que je considère cette option comme étant «plate», on peut bien sûr comprendre la logique de ne pas considérer les anciennes statistiques ou records d'une équipe défunte et non pas relocalisée. Pourquoi vouloir se compliquer la vie en tant que ligue professionnelle sérieuse? Si par exemple on se questionne à savoir qui était le meilleur marqueur de la franchise des Stars en 1975-76, on n'a pas à se questionner inutilement si c'était Bill Goldsworthy et ses 24 buts avec les North Stars ou bien Al MacAdam et ses 32 buts comme meneur chez les Seals. 

Heureusement, comme les Seals/Barons étaient poches et leur héritage presque nul, on ne retrouve pas vraiment de tels dilemmes. Il n'y avait pas vraiment de Wayne Gretzky sur place qui aurait pu, disons, scorer 69 buts en 1974 et ainsi détenir un record d'équipe «défunt» disparu des annales et détenu par aucune équipe actuelle...

Bref j'ai tu dit que c'était compliqué? 


Donc. Il est temps de choisir votre camp et de voter en grand nombre entre ces trois options. Êtes vous plus «standard», «romantique» ou «plate»? Comme nous nous auto-proclamons comme étant l'autorité en ce qui concerne les Barons/Seals, ce jugement sera ensuite gravé à jamais dans les annales du destin.

VOTEZ.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Maudit que j’aime ça vous lire.