Dans les années 1930-40, une période où les joueurs américains étaient rarissimes dans la LNH, il semblait y avoir quelque chose de particulier à Eveleth, au Minnesota. C’est de cette petite ville (population aujourd’hui inférieure à 4000 habitants) dont sont originaires Mike Karakas (voir texte du 6 juin 2010), Sam LoPresti (voir texte du 8 janvier 2014) et Frank Brimsek, tous des gardiens. On y retrouve d’ailleurs aujourd’hui le Temple de la renommée du hockey des États-Unis.
D’abord invité au camp des Red Wings, Brimsek n’eut pas une bonne impression de l’entraîneur Jack Adams. Il se rendit alors à un autre camp, celui des Orioles de Baltimore de la Eastern Amateur Hockey League (EAHL). Lorsqu’il ne fut pas retenu, il retourna sur le pouce au Minnesota. Sur le chemin du retour, il rencontra par hasard le propriétaire des Yellow Jackets de Pittsburgh, John Harris. Ayant besoin d’un gardien, Brimsek se retrouva à Pittsburgh pour la saison 1934-35.
Harris tenta ensuite de convaincre les Wings de lui donner une autre chance, mais comme ils voulaient l’assigner à leur filiale, Brimsek retourna à Pittsburgh.
Plus tard, Harris tenta à nouveau le coup et eut une réponse des Bruins. Par contre, en ces temps où les équipes n’avaient qu’un gardien, ceux-ci étaient déjà bien pourvus devant le filet avec Tiny Thompson. (voir texte du 7 octobre 2013) Brimsek se retrouva donc avec les Reds de Providence, dans l’IAHL, l’ancêtre de la Ligue Américaine. Au cours de sa seule saison complète avec les Reds, en 1937-38, Brimsek fit partie de l’équipe championne de la Coupe Calder.
L’année suivante, Thompson se blessa au camp d’entraînement et Brimsek fut appelé en renfort pour débuter la saison. Après deux matchs, Thompson reprit sa place. Mais l’entraîneur et directeur-gérant Art Ross avait fait son choix. Malgré son Trophée Vézina l’année précédente, il expédia Thompson à Détroit pour faire une place à Brimsek, au grand mécontentement des partisans.
Brimsek prit alors les grands moyens pour les conquérir. Sa fiche de 33-9-1, moyenne de 1,56 et 10 blanchissages lui valut le surnom "Mister Zero" en plus de se mériter le Vézina qu’avait gagné Thompson l’année précédente, le Trophée Calder (recrue de l’année) et la Coupe Stanley.
Il se mérita une autre Coupe en 1941 et un autre Vézina en 1942. Il alla ensuite servir dans la Garde côtière américaine pendant la guerre, avec qui il fut stationné dans le Pacifique pendant un moment.
Il reprit sa place avec les Bruins en 1945, avec qui il joua quatre autres saisons. Il demanda ensuite pour des raisons personnelles de passer aux Black Hawks de Chicago, dans le but de se rapprocher de chez-lui. Après avoir émis des réserves, Art Ross finit par accommoder son vétéran.
Brimsek joua donc en 1949-50 une dernière saison avec les faibles Hawks, sa seule où il ne prit pas part aux séries.
En dix saisons dans la LNH, il fut nommé deux fois sur la première équipe d’étoiles et six fois sur la deuxième.
Son total de 252 victoires constitua un sommet pour un gardien américain jusqu’en 1994, alors que sa marque fut battue par Tom Barrasso.
En 1966, il devint le premier américain à être intronisé au Temple de la renommée du hockey. À son ouverture dans sa ville natale en 1973, Brimsek fut bien sûr élu au Temple de la renommée du hockey des États-Unis, avec entre autres Mike Karakas et Sam LoPresti.
Malgré les performances de Thompson et de Brimsek, les Bruins sont la seule équipe des "Original Six" à ne pas avoir retiré (ou honoré dans le cas des Leafs) le numéro 1.
Frank Brimsek est décédé en 1998, à l’âge de 83 ans.
Sources : "One on One with Frank Brimsek" de Kevin Shea, 24 avril 2012 (hhof.com), wikipedia.org.
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