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jeudi 28 juillet 2011

Bert Corbeau



Dans ce violent hockey des années 1910 et 1920, les défenseurs étaient sans doute les joueurs les plus redoutables. Le rôle du défenseur était en soit plus celui du quel il porte son nom et dans cet ordre d'idée il est normal que les défenseurs des premières années du hockey aient été des brutes assez redoutables. Bert Corbeau faisait bien sûr parti de ces joueurs salauds qui patrouillaient la ligne bleue du Canadien durant les premières décennies de l'équipe. Toutefois, Corbeau peut être considéré comme étant l'un des premiers vrais avants offensif et ce à une période où les défenseurs étaient plus occupés à empêcher la rondelle de traverser que de marquer des buts...

Mais avant tout, c'est son nom qui nous impressionne...


 
 
Bertram Orian Corbeau est né en 1894 à Penetanguishine en Ontario, sur le bord de la Baie Georgienne. Apparemment, il n'a jamais joué au hockey organisé avant l'adolescence. Après une saison à Halifax en 1913-14, il se joint au Canadien à l'aube de la saison 1914-15. À noter qu'à l'époque, le Canadien n'avait presque pas d'anglophones dans ses rangs par règlement, mais Corbeau, malgré son nom, en était un. Dès ses premiers moments avec le Canadien, Corbeau s'est non seulement imposé par son fort gabarit en patrouillant à la défense pour le Canadien, mais également en marquant des buts grâce à son lancer foudroyant.

Lors de la saison 1915-16, à sa deuxième saison avec le Canadien, Corbeau récolta 7 buts en 23 matchs, ce qui est quand même encore beaucoup de nos jours pour un défenseur, tout en menant la LNH avec 134 minutes de pénalités. Cette même saison, Corbeau fit partie de cette formation qui remporta la première des 24 Coupes Stanley du Canadien.

(La troisième photo est celle de Corbeau.)


Durant les saisons suivant cette conquête, Corbeau n'alla qu'en améliorant ses qualités offensives pour ainsi aider le Canadien à se maintenir en tant qu'équipe compétitive. Il fit également partie de la formation du Canadien qui prit part à la finale de la Coupe Stanley en 1919 qui fut annulée en raison d'une épidémie de grippe espagnole. Corbeau aurait été d'ailleurs un des seuls joueurs du Canadien à ne pas avoir attrapé la grippe.

Au début des années 1920, le Canadien a en quelque sorte remanié son alignement et Corbeau, toujours membre de l'équipe, a vu se joindre deux des défenseurs les plus rudes de l'histoire de la ligue à ses côtés, Sprague Cleghorn (probablement LE plus salaud de tous les temps) et Billy Coutu. Avec ces deux joueurs, Corbeau forma en quelque sorte le premier "Big 3" de son histoire. À cet époque, Corbeau atteint ses sommets offensifs en récoltant pas moins de 11 buts lors de deux saisons consécutives en 1919-20 et en 1920-21. Il n'aura pas toutefois la chance de remporter à nouveau la Coupe Stanley avec le club...

En 1922, après 8 saisons avec le CH, Corbeau demanda aux dirigeants du Canadien de l'échanger aux Tigers d'Hamilton afin d'être plus prêt de sa famille. Ne pouvant qu'accepter cette requête en raison des fiers services rendus par le passé, le Canadien l'échangea à Hamilton en retour d'une somme d'argent. Après une très bonne saison avec les Tigers en 1922-23, il fut échangé aux St-Pats de Toronto en décembre 1923.

Corbeau joua encore quatre saisons avec les St-Pats. Lorsque ces derniers devinrent les Maple Leafs en 1927, Corbeau devint le premier d'une lignée de joueurs qui encore de nos jours sont assez mal vus, soit ceux qui ont porté les couleurs des Canadiens et des Maple Leafs...

Après la saison 1926-27, Corbeau joua encore quelque saisons à des niveaux inférieurs. Il retourna dans sa ville natale de Penetanguishine après sa carrière de hockeyeur où il devint surintendant dans une fonderie.

En 1942, Bert Corbeau mourut accidentellement alors qu'il tenait un party sur son yacht personnel, le Wawinet. Alors qu'une fête avait lieu afin de célébrer un contrat de guerre que venait d'obtenir la fonderie, le bateau toucha un haut fond et s'échoua. Un nombre total de 25 personnes sur les 42 invités dont Corbeau âgé de 48 ans perdirent la vie...



À cette même époque, il agissait également à titre d'entraîneur pour les Sea Gulls d'Atlantic City dans la Eastern Hockey League américaine...

 
Un autre fait intéressant, la carte "recrue" de Bert Corbeau de 1923-24 (dont il s'agit de la photo ci-dessus) de la compagnie William Patterson est en quelque sorte la "Honus Wagner" du hockey, c'est-à-dire la carte de hockey la plus rare... Cette carte faisait partie d'une série produite par une compagnie de friandises (Patterson) de Brantford en Ontario qui introduisait ces cartes dans ses barres de chocolats. La compagnie fit alors une promotion qui allait faire en sorte de mousser les ventes auprès des jeunes, complétez la série et vous allez ainsi pouvoir obtenir une paire de patin gratuites. Vous voyez où je veux en venir... Et oui, la compagnie a fait en sorte de limiter le nombre de séries potentiellement semblables en émettant une carte en particulier à tirage très limité... Le hasard a fait en sorte que cette carte soit la série numéro 25 de Bert Corbeau qui fut imprimée en infime quantité pour limiter les dépenses en patins gratuits...

Les quelques copies restantes de cette carte de nos jours valent entre 100 00$ - 150 00$ en espérant qu'elle soit en bonne condition...

Trêve de hockey #49 : 20 ans aujourd'hui...




Il y a 20 ans aujourd'hui, El Presidente, Dennis Martinez, est devenu le 13e lanceur de tous les temps à avoir réussi un match parfait... Probablement que vous étiez comme moi à l'époque et ne saviez même pas qu'un match parfait était une chose qui existait au baseball...

Dans ma tête, ce fut le plus grand moment de l'histoire des Expos... J'étais un grand fan de Dennis... ...et des Expos...

Si je n'ai pas vu cet attrapé de Marquis Grissom 1000 fois, je ne l'ai jamais vu...

En plus, je m'en rappelle tellement bien que j'étais certain que ça s'était passé un dimanche et après vérification, c'est le cas...

mercredi 27 juillet 2011

Trêve de hockey #48 : Les héros du samedi à Sorel...

Un de mes amis venant de la loingtaine ville de Sorel a récemment posté ce petit bijou.

Vous vous rappelez certainement de l'émission Les héros du samedi. C'était cette émission avec un thème assez cool qui signifiait que les dessins animés étaient fini, ce qui voulais dire qu'on devait mettre la télévision aux postes américains et leur superbes pubs de jouets ou encore aller jouer dehors... Parce que disons-nous le franchement, Les héros du samedi était une émission assez emmerdante. Ça ne m'intéressait pas vraiment quand j'étais un kid de voir des jeunes athlètes passer à la télé et je ne pense pas 20-25 ans plus tard si j'écouterais plus cette émission. (On a tous un côté beauf...)

Mais l'entreprise fut plus que louable et a permis à des futurs grands athlètes dans des sports qui ne passaient normalement qu'aux Olympiques d'être vu à la télévision. Je ne sais pas si ça leur permettait à cette époque d'avoir ces fameux commanditaires qui souvent font une différence entre un bon athlète ou pas de nos jours, mais ça leur donnait clairement une visibilité, pour le meilleur et pour le pire...

Parce que je crois que ce petit vidéo est une jolie perle psychotronique. Il y a d'ailleurs beaucoup de choses assez cool à remarquer :

1- René Pothier et son look Carl Carmoni.

2- À 1:31, le troisième arbitre est de loin mon préféré...

3- Les Pirates-Corsaires? Vous trouvez pas que ça fait un peu trop Tiger-Cats? Un peu plus et on va prendre le nom de l'équipe que je veux partir, les Wolfdogs de Montréal...

4- L'autre équipe est pas mieux. Les Ronalds de Drummondville? Ça sent l'équipe qui a du jus d'orange McDo gratisse...

5- Le numéro 8, Jonathan Lahaie, à 2:33 il fait spinner son bâton avec conviction... Beau triple en plus...

6- Le lanceur Jonathan Messier... Je suis mal à l'aise quand j'entends le commentateur dire des choses comme à 3:15 "Comme le lanceur est un petit peu (rire) gras, peut-être qu'il faut qu'il s'habitue à se pencher un peu plus." Simonaque, un peu plus et tu le traites de porcinet... Je salue Jonathan si il lit LVEUP.

7- À 4:30, du bon montage de style RDS... On voit la reprise alors qu'on entend René Pothier dire "Voilà une prise"...

8- À 5:25, on entend une bande de kids reprendre "Toujours Vivant" de Gerry Boulet avec des paroles différentes, "Je suis celui qui frappe des circuits"... En même temps on entend une femme crier "Come on Dave, t'es capables!"

9- La même femme crie à 6:14 "Enweye Dave, suis'a game!" Pauvre Dave... J'imagine sa maman en chaise de pareterre avec un parasol assise pas loin du marbre derrière la grille à boire du coke en canette... Elle doit avoir une espèce de casquette débile avec la palette rouge transparente...

Vous pouvez certainement noter des choses que je n'ai pas remarqué...

Le générique en soi a des choses assez cool, le match de ringuette a l'air cool..é

mardi 26 juillet 2011

Trêve de hockey #47 : Le Manic de Montréal








C’est en 1967 que fut fondé ce qui deviendra la North American Soccer League (NASL). Cette ligue peut être considérée comme la première ligue de soccer d’envergure en Amérique du Nord. Comme elle représentait un sport relativement peu connu pour beaucoup de gens, elle dut faire face à certains défis, mais ce n’était pas le seul problème. Elle comprenait quelques équipes stables, avec autour une multitude d’équipes qui allaient, venaient, déménageaient ou fermaient. Le nombre d’équipe varia au fil des ans de 5 à 24. Les propriétaires n’étaient pas tous fortunés, entièrement engagés envers ce sport ou même connaisseurs de celui-ci.

De plus, pour attirer l’attention, les équipes engagèrent plusieurs vedettes internationales à grands frais. On peut citer par exemple l’allemand Franz Beckenbauer et la mégastar brésilienne Pelé avec le Cosmos de New York ou le néerlandais Johan Cruyff à Los Angeles. Ces vedettes coûtaient cher et exigeaient donc pour les équipes un niveau de revenus que bien peu d’entre elles parvenaient à atteindre.

Du côté de Montréal, une première tentative a été faite en 1971, avec l’Olympique. L’équipe, qui jouait au défunt Autostade (déjà un mauvais point pour eux), a obtenu de mauvais résultats sur le terrain et est disparue après la saison 1973.




C’est en 1981 que la deuxième tentative a été faite. La Brasserie Molson cherchait un véhicule publicitaire pour l’été. (La Brasserie O’Keefe commanditait alors les Expos et les Alouettes.) Elle fit donc l’acquisition du Fury de Philadelphie (qui avait eu comme propriétaires Rick Wakeman, Peter Frampton et Paul Simon, et qui était en faillite) pour le déménager à Montréal.

L’équipe fut nommée « le Manic », supposément en référence à la rivière Manicouagan et ses barrages. Sauf qu’on ne peut s’empêcher de penser que « Manic » en anglais veut dire « qui tient de la folie ». On peut se douter que les partisans des Tea Men de Jacksonville ou des Roughnecks de Tulsa ne pensaient pas au barrage Manic 5 lorsque le Manic arrivait en ville…

Molson ne lésina par sur les moyens pour faire connaître son nouveau produit et celui-ci était tout de même acceptable. L’équipe était dirigée par Eddie Firmani, un natif d’Afrique du Sud ayant joué en Angleterre et en Italie, et qui avait déjà gagné le Soccer Bowl à Tampa Bay et à New York comme entraîneur. (Firmani développera une relation particulière avec Montréal. Il sera brièvement entraîneur du FC Supra en 1991, avant de repartir. Il reviendra, encore brièvement en 1993, pour diriger l’Impact.)

Ensuite, les astres s’alignèrent en faveur du Manic. Le baseball majeur déclencha une grève en juin, pour ne reprendre ses activités qu’en août. Du côté du football, les Alouettes étaient au milieu d’une saison horrible. La nouveauté aidant, le Manic attira l’attention et se mit à accueillir des foules considérables au Stade Olympique pour admirer les exploits de Gordon Hill, Tony Towers, Alan Willey et compagnie. Le sommet fut atteint le 2 septembre (alors que les Expos étaient revenus de leur grève et en pleine course au championnat). Une foule de 58 542 spectateurs (avec 3000 autres qui n’ont pas pu entrer) assista à la victoire en séries éliminatoires du Manic, 3-2, contre le Sting de Chicago, l'éventuel champion du Soccer Bowl. L’équipe termina l’année avec une moyenne de 23 704 spectateurs, troisième de la ligue, derrière New York et Vancouver. Elle participa même à une saison de soccer intérieur en 1981-82, la seule de son histoire.

L’année 1982 se déroula dans des circonstances plus normales (sans grève au baseball). L’intérêt était toujours là, bien que la moyenne descendit à 21 348 spectateurs. Ce fut tout de même la deuxième meilleure dans la ligue. Ce n’était toutefois pas suffisant. Après deux saisons, les pertes s’additionnaient à 7 millions $.

Parallèlement, il fut décidé que pour la saison 1983, l’équipe de Washington deviendrait l’équipe nationale des Etats-Unis, en préparation pour la Coupe du Monde de 1986. On peut voir ici un parallèle avec l’équipe de l’Armée Rouge en Union Soviétique de l’époque, qui pouvait développer une cohésion, tout en jouant dans un championnat établi.





Molson annonça donc en mars qu’après la saison 1983, le même stratagème serait appliqué au Manic. L’équipe serait remise à l’Association Canadienne de Soccer pour en faire l’équipe nationale. Pour y parvenir, il faudrait donc au terme de la saison 1983 laisser partir tous les joueurs non canadiens et rebâtir. Le public se désintéressa alors de l’équipe. Peut-être était-ce à cause du fait qu’il allait perdre plusieurs de ses joueurs préférés. Peut-être était-ce plutôt parce que le produit sur le terrain était moins intéressant. (Le Manic termina dernier de sa division avec une fiche de 12-18.) Ou peut-être était-ce seulement parce que le facteur nouveauté n’y était plus. Toujours est-il que l’assistance moyenne tomba à 9 910.

Par ailleurs, l’expérience de Team USA s’est avérée un désastre. Peu de joueurs acceptèrent de quitter leur club pour s’y joindre et elle termina dernière de la ligue. L’équipe fut démantelée à la fin de la saison 1983. Équipe Canada ne vit donc jamais le jour et ce fut la fin de la NASL à Montréal. L’histoire du Manic fut donc très intense pendant un moment, mais ce ne fut en bout de ligne qu’un feu de paille.

Quant à la ligue, elle survivra un an de plus, avant de s’éteindre à la fin de la saison 1984.

Sources : Manic Depression, de J. Hutcherson (ussoccerplayers.typepad.com), L’impact du Manic, 20 après de Marc Tougas, 6 septembre 2001 (impactsoccer.com)

lundi 25 juillet 2011

Les Orioles de Montréal

Après être allé voir les Cards de Lasalle il y a quelque semaine affronter les Voyageurs de Jonquière, euh, de Saguenay, j'ai donné rendez-vous à quelques amis hier pour aller voir les Orioles de Montréal, l'autre équipe sur l’île ainsi que l'autre équipe a "ripper" le nom d'une équipe des majeurs, affronter ces mêmes Voyageurs. J'avais même passé l'invitation sur le site Facebook de LVEUP au cas où un lecteur voulait se joindre à nous. Nous étions donc une petit gang d'anciens nostalgiques des Expos assemblés pour voir de la balle. Et on s'est beaucoup amusé.

La première constatation que je peux faire comparativement au match que j'ai assisté à Lasalle, c'est que c'est moins cher. L'entrée est à 5$ comparé à 8 à Lasalle et la bière est à 3$ comparativement à 4 et quelque chose à Lasalle. Si on prend en plus en considération que le stade est directement à côté du terminus à la sortie de la station Henri-Bourassa, et bien le bonheur est de la partie. Le stade est quand même relativement petit et aux dires d'un ami qui était présent qui assiste couramment aux matchs des Orioles, il a récemment été rénové d'une manière très positive... Les estrades sont en aluminium, ce qui fait moins imposant que celui de Lasalle (et on ne parle pas des stades de Jonquière, Trois-Rivière et de Québec...)

Et aussi, malheureusement, bien que l'équipe s'appelle les Orioles 3 Brasseurs de Montréal, nous n'avons pas droit à la bière de cette chaîne de "microbrasseries" française si présente dans la région montréalaise. La bière qu'on y vend est bel et bien les ordinaires Molson Dry et Coors Light, ces bières qui ne goûtent rien... Vous pourrez par contre vous noyer dans les hot-dogs à 1,25$.

Pour ce qui est du match. Les Orioles 3 Brasseurs de Montréal étant en tête du classement de la ligue et les Voyageurs étant à mi-chemin entre la cave et le milieu du classement, le match a suivi la logique... Le tout s'est terminé par la marque de 5 à 0. L'équipe local a joué presque parfaitement, débutant notamment le match avec 3 retrait au bâton... Le match a demeuré pas mal serré longtemps, mais on a vu qu'on avait affaire à deux équipes de calibre différent. Je crois même que les Voyageurs se sont fait balayés lors de cette série de matchs contre les Orioles et c'est ce qui a fait en sorte qu'ils ont eu à faire des longueurs de champ à la course et au soleil après le match...

Dans l'ensemble, même si le score était pas très équilibré, on a eu droit à un match très bien avec des belles pièces de jeu, des circuits (dont un circuit intérieur) et de la bière au soleil... Nous y retourneront probablement bientôt, si ça vous intéresse d'y aller avec nous, on vous fera signe...

Ah oui, ils vendaient des cartes de baseball. C'était 2 dollars le paquet de 5, je ne sais pas combien il y en a, mais j'en ai acheté un...

Les voici :




Celle-ci va peut-être valoir cher plus tard, Jesen Therrien a été repêché par les Philies cette saison...







J'aime bien celle-ci avec un mec sur les buts, malheureusement, je n'aime pas ses pantalons. Je trouve que la science d'avoir des pantalons stretch et les bas hauts au baseball se perd...







dimanche 24 juillet 2011

Trêve de hockey #46 : Les deux morts de l'histoire du baseball

Le baseball majeur existe depuis 1871, année de la fondation de la Ligue Nationale, donc depuis 140 ans cette année. Ce qui est intéressant avec ce sport qui est clairement différent des autres sports nord-américain, c'est qu'il s'agit à quelques changements mineurs près, du même sport que les gens allaient voir à la fin du 19e siècle.

Bien que vous pouvez peut-être reprocher au baseball son manque d'action, vous serez peut-être surpris d'apprendre que ce sport n'a connu que deux décès depuis les débuts du Baseball Majeur. C'est quand même deux fois plus que dans l'histoire du hockey, mais c'est très peu...


Le premier se nommait Doc Powers, vous savez, ce genre de nom dont seul les américains peuvent avoir... Son décès est survenu en 1909, le 12 avril pour être plus précis. Powers, qui évoluait alors avec les Athletics de Philadelphie, prenait part au match inaugural du Shibe Park, le nouveau stade des Athletics. Pour l'occasion, l'équipe qui deviendra les A's d'Oakland dans les années 60 recevait les Senators de Washington. Une foule spectaculaire d'environ 30000 personnes était entassée dans ce nouveau stade pour assister au début d'une nouvelle ère et apparemment 15000 furent refoulés. Durant le match, Powers, qui était un receveur frappa violemment contre un mur en essayant d'attraper une fausse balle... C'était bien certainement à une époque où les murs des stades n'avaient pas de coussins et étaient directement sur la brique et le bois, où il fallait donc regarder où on va pour attraper une balle...

Sans savoir qu'il était blessé, Powers continua le match. Par la suite, il se fit opérer à trois occasions afin de guérir ces blessures et malheureusement, deux semaines plus tard, il mourut d'une péritonite due à une infection suite à ces opérations.

Mais comme j'ai dit plus haut, sans protection sur les murs, il faut être surpris qu'il n'y ait eu qu'un seul décès...

Cette histoire me rappelle plus celle au hockey d'Howie Morenz, décédé quelques semaines après une violente blessure sur la glace. L'autre décès du baseball, si on veut poursuivre dans l'analogie aux décès du hockey, est plus semblable au seul décès sur glace dans l'histoire de la NHL, celui de Bill Masterton...


Le 16 août 1920, les Yankees recevaient les Indians e Cleveland au Polo Ground de New York. En cinquième manche, la vedette des Indians Ray Chapman affrontait le lanceur Carl Mays. Le lanceur lança une balle sous-marin dont Chapman n'a pu voir arriver. La balle atteignit le frappeur à la tête et un gros son se fit entendre... Le lanceur pensant que la balla avait atteint le bâton de Chapman se dirigea vers ce dernier pour récupérer la balle et la lancer au premier sans se rendre compte que Chapman s'était effondré sur ses genoux. C'est ainsi qu'il s'est rendu compte qu'il était arrivé quelque chose au frappeur dont le sang coulait de son oreille gauche. Aidé de l'arbitre, Chapman se releva et avec le peu d'énergie qui lui restait...

Ray Chapman est décédé pendant la nuit du 16 au 17 août 1920 à 4h du matin. Pour le reste de la saison 1920, les joueurs des Indians portèrent un ruban noir en hommage à leur regretté coéquipier. Il portaient d'ailleurs en octobre 1920 lorsque ces même Indians remportèrent leur première Série mondiale en défaisant les Dodgers en 7 matchs...

samedi 23 juillet 2011

Le nouveau logo des Jets...


Bon et bien tous les fans de Dale Hawerchuk out de Teemu comme moi seront déçu de voir ENFIN le nouveau lgo des Jets de Winnipeg... Sérieusement, je trouve un peu ordinaire le fait d'avoir prit en quelque sorte le logo de l'armée canadienne... Je ne sais pas, ce n'est pas original et avoir craché sur presque 40 ans d'un design que les gens de Winnipeg ont aimé... Ils n'ont même pas honoré la typographie classique des Jets, des vrais Jets, ceux qui sont à Phoenix...


J'aimais mieux les Thrashers...

Ils sont mieux d'être bons parce qu'ils ont ajouté ici une page du what not to do when you have an NHL franchise... Faire attendre pour un aussi laid logo après aussi peu d'envergure...

Après un mois, je ne sens pas plus d'intérêt pour les Jets...

(Cliquez sur l'image pour la voir plus grosse...)

Merci à Mathieu Gravel pour le tip...

Si vous pensez que vous pouvez améliorer le logo, participez au concours su Puck Drawn...

jeudi 21 juillet 2011

Randy Gregg








À la fin des années 1970, Randy Gregg étudiait la médecine à l’Université de l’Alberta. Il jouait aussi au hockey pour les Golden Bears de l’endroit, mais c’était plutôt un passe-temps. L’équipe a tout de même remporté le championnat national en 1979 et Gregg a été nommé joueur de l’année au Canada.

Ces faits d’armes lui ont valu une offre de contrat de la part des Rangers de New York, mais il la rejeta. Il préférait plutôt se joindre à l’équipe olympique qui devait représenter le Canada aux Jeux de Lake Placid. (À cette époque, devenir professionnel disqualifiait quelqu’un des Olympiques, réservés aux amateurs. Les joueurs du bloc soviétique, officiellement payés par le gouvernement en tant que militaires, n’étaient pas considérés comme professionnels, mais ça, c’est une autre histoire.) L’équipe canadienne (qui comprenait aussi des joueurs comme Paul MacLean, aujourd’hui entraîneur des Sénateurs, Jim Nill, DG adjoint des Red Wings et Glenn Anderson) terminera 6e dans ce tournoi gagné par la surprenante équipe américaine (le « Miracle on Ice »).

Gregg passera les deux années suivantes au Japon comme joueur entraîneur, parcours quelque peu inusité, surtout dans ces années-là. Ce n’est qu’au moment des séries de 1982 qu’il se laissera tenter par une offre de l’équipe de sa ville natale, les Oilers d’Edmonton, et joindra la LNH. Il fera partie de leur brigade défensive lors des conquêtes de la Coupe Stanley de 1984, 1985 et 1987. Pour la saison 1987-88, il retourna à ses études de médecine, en plus de représenter à nouveau le Canada aux Olympiques en 1988, présentés à Calgary. (À partir de ce moment, il était permis aux professionnels de prendre part aux compétitions.) Il terminera la saison avec les Oilers, pour remporter une quatrième Coupe. Il y restera jusqu’en 1990, année où il obtiendra sa cinquième bague de la Coupe Stanley. Il devint ainsi un des sept joueurs des Oilers à faire partie des cinq équipes championnes.

Il sera toutefois laissé sans protection et sera réclamé au ballottage par les Canucks. Il prendra plutôt sa retraite, pour revenir avec ces mêmes Canucks en 1991-92 pour 21 matchs. Il prit alors définitivement sa retraite, termina ses études et est aujourd’hui médecin de famille à Edmonton, où il pratique également la médecine sportive.

L’histoire olympique des Gregg ne se termine toutefois pas là. Sa femme, Kathy Vogt, a représenté le Canada en patinage de vitesse longue piste aux Jeux d’Innsbruck en 1976 et à ceux de Lake Placid, en 1980.

Son fils Jamie a participé aux Jeux de Vancouver en patinage longue piste. Quant à sa fille Jessica, elle a participé aux compétitions de patinage sur courte piste, toujours à Vancouver. Elle était la seule patineuse qui n’était pas originaire du Québec sur l’équipe et gagna une médaille d’argent au relais 3000m, avec Tania Vicent, Kalyna Roberge et Marianne St-Gelais.





(Commentaire ITFOR : Remarquez le "Appeared in 4 playoff games"... Je ne me souviens pas d'avoir vu ça avant...)

mercredi 20 juillet 2011

Une petite photo pour le plaisir # 52 : Les Jets en action

Sur le compte Flickr où j'ai pris la photo d'équipe pour le texte sur le petit films sur les Jets de Johnstown, il y avait plusieurs photos ainsi que quelques articles de journaux à propos des Jets de la fin des années 60 et début des années 70. La personne qui a mis ça sur son compte est le fils d'un ancien joueur des Jets, Galen Head. Pour les curieux, il y a même une photo de la personne avec Merle Allin, le frère de GG Allin, le démon punk... Le mec demeure d'ailleurs toujours en Pennsylvanie, c'est pour dire comment les joueurs de hockey s'établissent là où ils connaissent leur carrière...

Voici ces belles photos :

(Cliquez sur la photo pour la voir au complet si vous ne la voyez pas au complet)

Remarquez que le joueur qui lance a les yeux fermés...

L'autre équipe est celle des Blades de New Haven. J'aime beaucoup la coupe militaire et le derrière de tête du gardien de l'équipe, du genre le fait qu'on ne puisse pas voir son masque sur les deux photos...

Ah! La belle époque où la calvitie ne se cachait pas sous un casque...

Un article sur Galen Head.

Galen Head a marqué pas moins que 67 buts en 1968-69. Lors de cette saison, il accumula pas moins que 121 points en 72 matchs dans une ligue reconnue pour être très défensive. Quelques années plus tôt il joua quelques matchs avec les Red Wings sans trop de succès. Après cette saison 1968-69, Head prit le chemin de Salt Lake City pour évoluer avec Eagles de la WHL, alors un club-école du Canadien. Après une saison sans trop de rebondissement, il revint en Pennsylvanie pour évoluer avec les Jets avec qui il évoluera jusqu'en 1976. En 1973-74, il aura d'ailleurs la chance d'être le joueur entraîneur de l'équipe. En 1975 il fera partie de cette redoutable équipe qui remporta le championnat de la NAHL qui sera immortalisée dans le film Slapshot. Il était d'ailleurs le capitaine de l'équipe...

Concernant la photo, le masque du gardien est écœurant...

Justement, son fils a également publié des perles de hockey violent des Jets :

Belle photo de mêlée générale qui date d'octobre 1972.

Old time hockey...

En 2003, les Chiefs de Johnstown de la ECHL ont retiré le numéro 8 de Galen Head qui exerçait à cette époque le titre d'assistant-entraîneur volontaire...

Dans les dernières années, il semble avoir connu certains problèmes de santé. Il a d'ailleurs refusé l'aide de la ECHL et des Chiefs de Johnstown (du temps où ils existaient encore) afin de lever des fonds pour l'aider à payer ses frais médicaux prétextant que sa santé était une chose privée... En fait, il y eut une campagne de financement à son nom, mais il remit l'entièreté des fonds à un hôpital pour enfant de Pittsburgh... Il y a encore des gens comme ça au cœur pur qui ont des principes...

mardi 19 juillet 2011

Une bonne nouvelle passée sous silence...


 Je ne sais pas pourquoi, mais personne n'a soulevé le fait que Xavier Ouellet a été repêché le mois dernier par les Red Wings de Detroit. Non seulement ce gros défenseur du défunt Junior de Montréal fut repêché par une équipe assez prestigieuse qui sait très bien repêcher, mais il fut sélectionné au 2e rang, 48e au total. Ça prouve quand même les appréhensions que j'avais face à ce défenseur.

Vous direz ce que vous voudrez de ceux qui ont géré l'organisation du Junior de Montréal mais le produit sur la glace aurait mérité un peu plus d'attention que les méthodes de gestion de son propriétaire et Xavier Ouellet fut réellement un des plus belles choses à retenir de cette équipe. À toutes les fois que je suis allé voir le Junior lors des deux dernières saisons, j'ai été stupéfait par sa brigade défensive et notamment par les prouesses de ce gros défenseur qui prend de l'espace et qui dominait assez bien la ligne bleue du Junior.

Je me rappelle du premier match où j'ai remarqué ce défenseur, mon ami et moi étions "flabergastés" par les talents de ce joueur. Ce qui est bien dans tout cela, c'est que ce joueur est tout aussi bon quand on y retourne... Et ce qui est mieux, c'est quand une des équipes les plus prestigieuses de la NHL fait de ce joueur, qu'on aimait aller voir jouer, un de ses premiers choix...

J'espère que son développement se poursuivra positivement...
Je voulais seulement en parler parce qu'il me semble qu'on a passé à côté de cette superbe nouvelle...

En plus, ses initiales sont X.O.


Cognac des Vikings??? Wow!

lundi 18 juillet 2011

Les Commandos d'Ottawa



Voici les Commandos d'Ottawa en 1942-43

Si vous êtes comme moi, entendre le terme Commando sonne beaucoup de cloches. Non seulement il s'agit du nom d'une des bonnes chansons des Ramones et bien certainement un des films d'Arnold Schwarzenegger avec pleins de grosses armes et d'explosions un peu weird avec des mannequins devant des maisons qui explosent... Anyway... Commando fut également le nom d'une équipe de hockey senior d'Ottawa dans les années 40.

Cette équipe a pris racine dans le départ des Senators d'Ottawa de la NHL vers la ville de St-Louis pour devenir les Eagles le temps d'une saison. Suite au départ des Senators, les décideurs de la ville d'Ottawa veulent alors continuer l'aventure de l'équipe à un niveau différent. C'est pourquoi on a décidé de garder le nom de l'équipe (et son célèbre logo en O) et de l'aligner dans l'Association Québécoise de Hockey Amateur, une ligue de hockey senior. À la fin de la saison 1934-35, des efforts ont été fait afin de faire revenir les Eagles de St-Louis à Ottawa tout en continuant l'expérience du hockey senior, mais les discussions n'aboutirent pas et les Senators seniors demeurent ainsi la seule vraie équipe à porter ce nom.

Jusqu'en 1941, les Senators évoluèrent dans une ligue amateur comprenant six équipes provenant notamment de la ville de Montréal. C'était une époque où le Canadien était dans ses années noires et où le hockey senior était plus populaire que celui de la NHL au Québec. En 1941, la plupart des équipes seniors du Québec furent rassemblées pour former la Ligue de hockey senior du Québec. Les équipes les plus connues qui formeront cette ligue furent les Royaux de Montréal, les As de Québec et, bien sûr, les Senators. À cette époque, un club nommé le Canadien Senior avec un certain Maurice Richard évoluait dans cette ligue. Richard et son équipe furent d'ailleurs défaits par les Senators en demi-finale de la ligue.

À noter, si vous ne le savez pas, que les équipes seniors étaient pour la plupart la propriété d'usines où les joueurs travaillaient à temps partiel tout en pouvant jouer au hockey. D'ailleurs, les As de Québec furent fondé par la Anglo-Canadian Pulp and Paper et le nom ACES était un acronyme pour Anglo-Canadian Employees. Le nom fut francisé par la suite...

C'est en 1942 à sa deuxième saison dans la ligue que les Senators changent de nom et deviennent les Commandos. La saison précédente, les Senators s'était d'ailleurs inclinés contre les As de Québec lors de la finale de la Coupe Alexander remis au champion de la ligue. Le nom Commando était sensé faire une allusion plus directe de l'effort de Guerre du Canada, chose normale quand on représente la capitale du Canada, même si on évolue dans une ligue senior. D'ailleurs, l'équipe était dirigée par les Forces armées et comprenait des joueurs militaires, de là le nom. La saison 1942-43 fut donc la première saison de hockey depuis 1883 où aucune équipe de la capitale fédérale ne porta le nom Senators...

Les successeurs des Senators, les Commandos, qui portaient d'ailleurs le même uniforme avec un O à l'avant et les célèbres barres, répondaient bien de leur nouveau nom militaire. En 1942-43, à leur première saison, non seulement ils remportent la Coupe Alexander de la Ligue du Québec, mais également la Coupe Allan, célèbre trophée remis à la meilleure équipe senior au Canada. La raison de cette soudaine puissance était due à l'ajout de joueurs de la NHL enrôlés dans les Forces armées canadiennes qui évoluaient avec cette équipe ce qui fit le bonheur des équipes de la NHL.

Des joueurs comme Kenny Reardon (à droite sur la photo suivante) et Joe Cooper des Blackhawks (à gauche) étaient parmi les joueurs puissants formant les Commandos. Le trio le plus redoutable de l'équipe en fut un formé de trois joueurs des Rangers : Mac Colville, Alex Shibicky et Neil Colville. Le gardien était Jim "Sugar" Henry, alors alligné avec les Rangers de New York et qui deviendra le gardien numéro un des Bruins dans les années 50. Vous comprenez maintenant pourquoi cette équipe fut si puissante...



L'année précédente, ce fut une autre équipe militaire d'Ottawa, les Flyers de l'aviation canadienne, qui remportèrent le même trophée. En passant, ces même Flyers sont ceux qui représenteront le Canada aux Jeux Olympiques de 1948. Durant la Guerre, cette équipe était redoutable car elle possédait également de très bons joueurs de la NHL étant enrôlés, notamment la célèbre Kraut Line des Bruins de Boston... Ces trois joueurs, Milt Schmidt, Woody Dumart et Bobby Bauer étaient considérés à cette époque comme les meilleurs joueurs de hockey au monde et leur départ pour l'armée a coûté très cher aux Bruins de Boston...


Après deux autres saisons assez satisfaisantes et la guerre terminée, les Commandos redevient une équipe civile, les joueurs retournent dans la NHL et l'équipe reprend alors le nom Senators avec une nouvelle direction. Deux ans plus tard, l'équipe était encore au sommet du hockey senior canadien, remportant la Coupe Allan successivement en 1948 et en 1949. À cette époque, l'équipe était la propriété de Tommy Gorman, l'ancien directeur-général du Canadien. D'ailleurs, parlant du Canadien, ce dernier se portant propriétaire de la ligue senior du Québec au complet en 1953 afin de la rendre au titre de ligue professionnelle pour attirer Jean Béliveau à Montréal, il devint en quelque sorte gestionnaire des Senators d'Ottawa, son ancien rival...

(Les Senators de 1949)

En plein milieu de la saison 1954-55, après 27 matchs, les Senators cessèrent leur activités en plein milieu de la saison. Tommy Gorman justifia cette décision en raison de la perte de revenus en raison de l'apparition de la télévision et de la désaffection des fans des arénas en faveur de leur télévision...

C'en était fini des Senators jusqu'au retour de l'équipe dans la NHL en 1992...

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Et tant qu'à parler de Commando, pourquoi pas se tapper la chanson des Ramones...


dimanche 17 juillet 2011

L'histoire du hockey à Johnstown



En faisant quelques recherches sur les Dixie Flyers de Nashville, je suis tombé sur ce petit bijou. Il s'agit d'une émission d'une demi-heure qui date de 1990 faisant l'histoire du hockey à Johnstown en Pennsylvanie, petite ville à environ une heure de route de Pittsburgh. Ce qui est intéressant avec ce film, c'est qu'on ne fait pas trop allusion au fait que les fameux Jets de Johnstown des années 70 est l'équipe qui a inspirée le film Slapshot. Remarquez par compte qu'à l'époque Steve Carlson, un des frère Hanson, est l'entraîneur des Chiefs de Johnstown de la ECHL. À noter que le plein d'espoir face au futur de l'équipe est un peu triste de nos jours, quand on sait que la franchise de la ECHL a cessé ses activités l'an dernier après plus d'une vingtaine de saisons...

On y voit beaucoup d'images d'époque qui valent l'écoute du film à lui-seul... L'anecdote du mec de NBC également... Ça montre l'intensité du hockey dans cette ville...

Il demeure que l'équipe des Jets de Johnstown est un des fleurons de l'histoire du hockey mineur professionnel dans la Rust Belt des États-Unis au même titre que les Komets de Fort Wayne et les anciens Barons de Cleveland, voici donc son histoire...

samedi 16 juillet 2011

Les Dixie Flyers de Nashville


Voici une photo d'équipe des Dixie Flyers de Nashville en 1964.

Dans les commentaires à propos de mon article sur le nouveau chandail des Predators, "Steve" a fait allusion à l'utilisation de la couleur dorée du nouveau chandail comme une forme d'hommage aux Dixie Flyers de Nashville. J'avoue que je ne connaissais pas les Dixie Flyers de Nashville, la Eastern Hockey League étant assez méconnue de ma part...

Et bien oui, de 1963 à 1971, Nashville connut sa première équipe professionnelle, les Dixie Flyers. Le nom venait de celui d'un chemin de fer inauguré au 19e siècle qui reliait Nashville et Jacksonville pour relier Chicago à Miami par la suite. Le nom avait donc rien à voir avec les Flyers de Philadelphie qui n'était, au moment de la formation des Dixie Flyers, qu'un rêve. Ce chemin de fer étrangement disparut en 1965 alors que l'équipe qui portait son nom était une des équipes les plus redoutables de la EHL.

La EHL de l'époque était une des nombreuses ligues de hockey professionnel comme il y en avait partout en Amérique. Elle a existé de 1954 à 1973. Comme la plupart des ligues, les expansions et la venue d'une autre ligue majeure en 1972 ont diminué le talent des équipes jusqu'à éliminer des ligues au complet. Cette ligue a d'ailleurs beaucoup inspiré des histoires que l'on retrouve dans le film Slapshot. On y retrouvait d'ailleurs les fameux Jets de Johnstown, ceux qui deviendront les Chiefs de Charlestown dans le film ainsi que les Ducks de Long Island et leur célèbre joueur-entraîneur Jack Brophy, celui qui inspira le personnage de Reggie Dunlop. C'est dans cette ligue également que les Jersey Devils originaux évoluaient, ils portaient d'ailleurs le noir, rouge et blanc des Devils actuels...

Les Dixie Flyers connurent beaucoup de succès assez rapidement au sein de cette ligue. À leur troisième saison, ils atteignirent la finale de la ligue, perdant face aux Ducks de Long Island. La saison suivante, en 1965-66, les Flyers furent champions de la EHL, remportant la Coupe Walker. La saison suivante, l'équipe répéta l'exploit. Toutefois, à partir de la saison suivante, l'expansion de la NHL vint tout changer le monde des ligues mineures de hockey, y comprit pour les Dixie Flyers dont les performances allèrent en diminuant...

En 1971, les finances de l'équipe n'étant plus ce qu'elles étaient, les Dixie Flyers de Nashville prirent le chemin de St-Petersburg pour devenir les Suns. Le hockey revint brièvement dans la ville de Nashville au début des années 80 alors que les North Stars du Minnesota y amenèrent leur club-école de la CHL, les South Stars de Nashville... Pour sa part, la ligue disparut en 1973. Certaines équipes formèrent par la suite deux ligues, la North American Hockey League et la Southern Hockey League, deux ligues qui seront plutôt éphémères...

Voici donc les couleurs des Dixie Flyers. Ce joueur est Florent Pilote, un franco-ontarien qui évolua avec les Dixie Flyers. Il est le frère cadet du légendaire Pierre Pilote, le grand défenseur des Black Hawks des années 60. Ce joueur demeura dans la région de Nashville après sa carrière où il a possédé un bar durant plusieurs années. Il y demeurerait apparemment encore...


Un des joueurs les plus connus ayant porté les couleurs des Dixie Flyers fut John McLellan. Joueur-Entraîneur durant les premières années de l'équipe, il devint entraîneur lors de la saison 1965-66. Après avoir aidé les Dixie Flyers à remporter deux championnats de la EHL d'affilés, il se fit engager par les Maple Leafs pour aller diriger les Oilers de Tulsa dans la CHL. Après deux bonnes saisons avec les Oilers, il devint entraîneur des Leafs, succédant au redoutable Punch Imlach en 1969. Bien qu'il ne connut que très peu de succès avec les Leafs sur la glace, il se mérita le titre de meilleur entraîneur de la NHL en 1971. Il se retira en 1973 pour devenir assistant directeur-général des Leafs. Il mourut en 1979 d'une crise cardiaque à l'âge de 51 ans...

Harold Ballard et les Beatles


(Les Beatles en conférence de presse à Toronto en août 1965)

Il y a plusieurs histoires autour de Harold Ballard. Devenu propriétaire minoritaire des Maple Leafs avec John Bassett (fondateur de CTV) et Stafford Smythe en achetant l’équipe de Conn Smythe (le père de ce dernier) en 1961, il en deviendra par la suite le seul propriétaire et ce, jusqu’à sa mort en 1990.

Capitaliste à l’extrême, et ce dans le sens le plus péjoratif du terme, ne démontrant aucune classe et aucune loyauté, il a maintenu cette franchise riche en histoire dans un climat de chaos perpétuel pendant son règne.

Une de ces histoires implique les Beatles. En 1964, ils avaient donné un spectacle qui avait évidemment connu un succès monstre au Maple Leaf Gardens. Ballard n’était pas un mélomane, mais il avait tout de même pris des notes.

Pour leur retour en 1965, leur gérant Brian Epstein avait accordé un spectacle à Toronto, pendant un après-midi d’août. Ballard prit l’initiative de vendre des billets pour deux spectacles, celui de l’après-midi et un autre en soirée. Lorsque Epstein apprit la nouvelle, il était furieux et envoya paître Ballard. Celui-ci lui rétorqua simplement que les billets étaient vendus et que s’ils ne donnaient pas le deuxième spectacle, la foule en colère détruirait l’aréna, tout en leur faisant un mauvais parti à eux aussi. Pour le calmer, il demanda au gérant du Hot Stove (le bar du Gardens) d’amener Epstein et de le faire boire, avec succès apparemment.

L’après-midi était très chaud et au cœur de l’hystérie ambiante, 300 personnes perdirent connaissance. Ballard en profita donc pour rendre les fontaines inutilisables. Pour rendre la foule encore plus assoiffée, il retarda les deux spectacles, le premier de 75 minutes et celui en soirée de 90 minutes. Comme si ce n’était pas assez, il fit disparaître les verres de petit format pour ne vendre les boissons gazeuses qu’en grand format. La journée fut donc très lucrative pour Ballard. Malgré tout, les Beatles n’ont pas tout perdu. Au contraire, ils touchèrent ainsi un cachet de 100 000$ au lieu de 50 000$.

Croyez-le ou non, mais Harold Ballard est devenu membre du Temple de la Renommée du Hockey en 1977, cinq ans après avoir fait de la prison pour fraude et évasion fiscale.

Sources : Beddoes, Dick, Pal Hal, Signet Book, 1990, p.113-115 et Connor, Brendan, The Broadview Book of Sports Anecdotes, Broadview Press, 1989, p.65-68.