mardi 28 novembre 2023

Bob Mason









Fraîchement sorti de l'Université de Minnesota-Duluth et jamais repêché, Bob Mason fut recruté par l'équipe américaine pour les Jeux Olympiques de 1984 à Sarajevo. Après avoir perdu leurs deux premiers matchs avec Marc Behrend dans les buts, Mason se vit confier le filet pour les 4 matchs suivants, où il ne connut pas la défaite, triomphant de l'Autriche et de la Pologne, et récolant des matchs nuls face à la Norvège et la Finlande. Malgré le brio de Mason, les Américains terminèrent 7e sur 12 équipes. Les performances de Mason furent malgré tout remarquées par les Capitals de Washington, qui lui offrirent son tout premier contrat en février 1984.

Chris Chelios, Al Iafrate et Bob Mason ... pas une équipe de deux de pique mettons

Il entreprit immédiatement son parcours professionnel avec les Caps, passant 10 matchs avec l'équipe, remportant les deux matchs auxquels il participa, étant ensuite assigné aux Bears d'Hershey dans la AHL lorsque les Capitals furent exclus des séries. La saison suivante, il débuta l'année avec Washington dans un ménage à trois, jouant au subsitut de Pat Riggin en compagnie d'Al Jensen. Mason disputa 12 matchs, en remportant 8 au passage, avant d'être finalement rétrogradé dans l'AHL, cette fois avec les Whalers de Binghamton.

Alors que les Capitals firent un changement de gardien titulaire au courant de la saison suivante, envoyant Riggin à Boston en retour de Pete Peeters, Mason resta à Binghamton pour la majorité de la saison, ne faisant qu'une présence d'un seul match dans la capitale américaine.

C'est finalement en 1986-87 que Mason obtint la plus grande part du gâteau avec les Capitals, étant d'office lors de 45 parties et remportant 20 matchs. Lors de la première ronde des séries de fin de saison, les Capitals affrontèrent les Islanders de New York. Alors que ces derniers confièrent leur destinée à Kelly Hrudey, les Capitals envoyèrent Peeters dans les buts pour les deux premiers affrontements. Peeters et les Capitals remportèrent le premier match, mais perdit le second. L'entraîneur Bryan Murray envoya donc Mason pour les duels 3 et 4, qu'il remporta tous les deux, n'accordant qu'un seul but sur 52 lancers de la part des rivaux de Long Island. Malgré tout, Peeters se vit confier la tâche de fermer les livres lors du match numéro 5, ce qu'il ne parvint pas à faire. Mason fut donc de retour devant le filet pour la sixième partie, une défaite de 5 à 4. Tout était en place pour le septième affrontement, un match extrêmement serré, qui fut décidé ... en quatrième prolongation. Ce match, connu sous le nom de Easter Epic est le match numéro 7 le plus long de l'histoire de la LNH. Malheureusement pour Mason, Pat LaFontaine trompa sa vigilance après presque 9 minutes de jouée en quatrième surtemps et envoya les Capitals en vacances.

Impuissant, Mason se demande comment la rondelle est parvenue derrière lui

Le 13 juin 1987, les Caps firent l'acquisition de Clint Malarchuk et de Dale Hunter des Nordiques de Québec, en retour de Gaétan Duchesne, Alan Haworth et de leur choix de 1er tour du repêchage de 1987 ... qui devint Joe Sakic. Ce faisant, Washington mit fin au contrat de Mason, qui signa 5 jours plus tard avec les Blackhawks de Chicago.


Se partageant équitablement la tâche entre les poteaux avec Darren Pang, Mason ne disputa pas une saison grandiose, ne remportant que 13 de ses 41 présences et ne disputa qu'un seul des 5 duels de séries des Blackhawks, qui se firent éliminer par les Blues de St-Louis. Quelques semaines après l'élimination de Chicago, Mason fut transigé aux Nordiques en retour de Mike Eagles.

La saison 1988-89 à Québec fut d'ailleurs assez étoudissante pour les gardiens des Nordiques, alors que les quatre hommes masqués  (Mason, Mario Gosselin, Mario Brunetta et Ron Tugnutt) qui se partagèrent les 80 matchs des Nordiques, se partagèrent également 78 des 80 matchs du club-école de la AHL, les Citadels d'Halifax, les deux autres matchs étant disputé par Scott Gordon. Avec le nombre de billets d'avion aller-retour distribué à ces joueurs, il n'y a pas vraiment lieu de se demander pourquoi les Nordiques avaient de la misère côté monétaire. Bref ...

Il faut dire par contre que les cerbères du Fleudelisé ne firent pas bonne figure à Québec (comme le reste de l'équipe d'ailleurs ..), aucun ne dépassant la marque de .500 (Tugnutt obtint 10 victoires contre 10 défaites et 3 nulles, woohoo !). Mais à Halifax, c'était l'inverse, chacun ayant une fiche positive, à l'exception de Brunetta (14 victoires, 14 défaites et 5 nulles).


De son côté, Mason ne remporta que 5 victoires à Québec en 22 sorties. Voulant probablement régler leur situation devant le filet (mission ratée en passant), les Nordiques expédièrent Mason à ses premiers amours, à Washington, contre des considérations futures en juin 1989. Pour ce retour avec les Capitals, Mason fit surtout la navette avec eux et leur nouveau club école, les Skipjacks de Baltimore, disputant 16 matchs dans la LNH contre 22 dans la AHL, à chaque fois avec une fiche déficitaire. À la fin de la saison, une fois de plus les Capitals ne renouvelèrent pas le contrat de leur portier. 

Sans contrat, c'est en décembre 1990 que les Canucks de Vancouver lui firent signe, afin d'ajouter une certaine profondeur à cette position. Il se rapporta d'abord aux Admirals de Milwaukee dans la IHL avant d'être rappelé à la fin de février 1991, resta jusqu'à la fin de la saison avec le grand club. Il ne récolta que 2 victoires en 6 rencontres, ces dernières dans la LNH. 


Il disputa les trois saisons suivantes dans l'organisation des Canucks, majoritairement à Milwaukee dans l'IHL, suite à quoi il prit sa retraite à la fin de la saison 1994-95.

Mason retourna dans l'état du Minnesota à la fin de sa carrière et fit un retour dans la LNH, cette fois dans le rôle d'entraîneur des gardiens, avec le Wild du Minnesota, entre 2005 et 2020.

Fiche dans la LNH : 145 matchs, 55 victoires, 65 défaites, 16 nulles

jeudi 23 novembre 2023

Hip-hop et chandails de hockey

 

 

Je suis présentement dans une phase intense de vieux rap old-school. Lorsque je travaille, j'ai besoin de quelque chose dans mes oreilles en tout temps et ces temps-ci c'est principalement du vieux hip-hop dans mes playlists. En regardant quelques vieux vidéoclips de l'époque, je me suis rendu compte qu'un incontournable lors du shooting de ces vidéos était de porter un chandail de hockey à un moment ou l'autre. Il y a bien sûr d'autres chandails sportifs que l'on peut y retrouver mais le hockey semblait particulièrement plus prisé pour une raison que j'ignore. C'est une tendance que l'on retrouve encore de nos jours mais cela semble vraiment avoir explosé au milieu des années 90.

J'ai donc pensé faire ici un petit pot-pourri de vidéos avec différents chandails de hockey que l'on peut y retrouver. Je semble en trouver de plus en plus à chaque jour donc ce sera probablement une première partie, histoire de pas en mettre trop d'un coup. D'ailleurs, si vous avez des suggestions, n'hésitez pas à m'en faire part.


 

A Tribe Called Quest - Oh my god - 1994 

Un de mes groupes préférés dans le genre et une de leurs meilleures tounes. Dans le vidéo, un des trois membres porte un chandail des Devils du New Jersey avec son nom d'artiste «Phife Dawg» au dos avec le numéro 5. Décédé en 2016, Phife était un fanatique de sport et d'ailleurs, une des rimes de la chanson «Keep it Rollin'» de ce même album est «I skate on your crew/ Like Mario Lemieux».





Snoop Dogg - Gin & Juice - 1994 

Le légendaire Snoop Dogg a toujours été un fan de hockey. D'ailleurs, j'aurais vraiment aimé le voir se porter acquéreur des Sénateurs d'Ottawa... Dans ce vidéo, on le voit porter non pas un mais deux chandails de hockey; d'abord les Penguins de Pittsburgh et ensuite une équipe plus obscure, soit les anciens Indians de Springfield de la AHL. Les couleurs du jersey des Indians vous rappelleront sûrement celles des Whalers de Hartford, club-affilié aux Indians à l'époque. 



Lords of the Underground - Tic Toc - 1994

Ici, on peut voir le jersey des Stars de Dallas et aussi brièvement celui des Panthers de la Floride au tout début. Le jersey des Stars match particulièrement bien avec le bandana vert du gars.




Da Youngsta's - Hip Hop ride - 1994 (coudonc c'était tout le temps en 1994)

Ici c'est un groupe que je ne connaissais pas avant mes recherches mais je le trouve particulier alors qu'on y voit ici un jersey des Jets de Winnipeg? C'est assez étonnant de voir les Jets s'être faufilés ici alors que le groupe vient de Philadelphie. On voit d'ailleurs un des gars porter un t-shirt des Phillies.



Raekwon - Ice Cream ft. Ghostface Killah, Method Man, Cappadona - 1995

Ici on a un album solo de Raekwon avec 3 autres membres du Wu-Tang Clan, jamais bien loin lors des albums solo des autres. Dans ce vidéo, on retrouve Cappadona avec un jersey des Canadiens de Montréal.


 

Mariah Carey - Fantasy (Remix) ft. Ol' Dirty Bastard - 1995

Parlant de Wu-Tang Clan, on a ici un autre de leurs membres, Ol' Dirty Bastard, qui apparait comme guest star sur ce remix de la chanson Fantasy de Mariah Carey. O.D.B. porte pour l'occasion un chandail de hockey d'une équipe que je n'arrivais pas à identifier. Je croyais qu'il s'agissait probablement d'un club universitaire avec ce gros «H» difficile à identifier. Mais c'était avant de me rendre compte qu'il s'agissait d'un jersey «Tommy Hilfiger», preuve que le monde de la mode prenait note de la tendance...

 

Wu-Tang Killa Beez - Killa Beez - 2002

Encore dans le giron du Wu-Tang Clan avec un de leurs projets dérivés. Je suis déçu de ne pas avoir trouvé un vidéo d'une chanson plus classique de Wu-Tang, mon groupe préféré dans le genre. Mais pour se consoler, on retrouve ici le grand Inspectah Deck avec un jersey des Islanders de NY.


King Just - Warrior's Drum - 1995

Ici on a peut-être un peu d'abus avec 3 équipes; les Bruins, les Mighty Ducks et les Penguins. Mais heille c'est pas moi qui va se plaindre.


 

The Almighty RSO - Badd Boyz - 1993

Ici on a pas seulement un caméo d'un chandail de hockey mais bien une appropriation complète de l'identité des Bruins de Boston par ce groupe méconnu, qui vient justement de Boston.


LL Cool J - Hey Lover ft. Boyz II Men - 1995

Ici c'est un des membres invité de Boyz II Men qui porte un splendide jersey des Oilers d'Edmonton qui vole la vedette de ce vidéo extrêmement plate. Ça peut pas être juste du Wu-Tang...


Keith Murray - The most Beautifullest thing in this World - 1994

Ici on a un jersey des Red Wings en noir et blanc.

D-Natural - D-Natural est mon nom - 1995

Ici on a l'éternel D-Naturel, qui vient de Québec, qui maintient la tradition du jersey de hockey. Dans le flou de mes souvenirs, il me semblait qu'il portait un jersey de Nordiques mais déception alors qu'il s'agit d'un jersey bleu et blanc générique. On y voit davantage sa casquette des Rockies du Colorado.


D-Natural - D-Natural is back - 2003

Impossible de faire autrement que de regarder ces deux vidéos back à back. C'est d'ailleurs dans celui-ci qu'on y aperçoit enfin le jersey des Nordiques de Québec. On y revoit en plus avec bonheur le chandail générique du clip de 8 ans plus tôt. Je me demande vraiment s'il s'agissait du même chandail ou bien si D a dû en retrouver un identique pour les bienfaits de ce clip légendaire.


KC L.M.N.O.P. - Ta yeule (vis ta vie pis reste en vie) - 1997

À moitié lucide, à moitié sur l'acide, on a ici pour finir un autre représentant québécois qui perpétue la tradition avec un chandail du Canadien.

lundi 20 novembre 2023

Gloire et misère: Caroline

 


Chaque franchise de la LNH ayant connu des hauts et des bas, j'ai pensé analyser chaque franchise sous deux angles différents, soit ses années de gloire (l'âge d'or) d'un côté et ses années de misère de l'autre (l'âge de crotte), tout en omettant en grande partie de parler des années «normales». Bien sûr, on peut souvent retrouver plus d'un âge d'or ou âge de crotte. Et vous allez voir que parfois la «gloire» et la «misère» sont relatives selon l'équipe. Genre que je sais pas trop ce que ça va donner côté gloire pour les Blue Jackets, mais on verra rendu là.

J'ai en même temps établi quels ont été les différents «No man's land» de la LNH au cours des années, soit les pires endroits où on pouvait se retrouver comme joueur et/ou comme fan.


Cliquez ici pour les chapitres précédents:
Anaheim, Arizona, Boston, Buffalo, Calgary


Années de gloire: AMH 1972-73 à 1978-1979
Une des équipes fondatrices de l'Association mondiale de hockey, les Whalers de la Nouvelle-Angleterre furent également ses premiers champions en 1972-73, gagnant la coupe AVCO contre les Jets de Winnipeg. L'équipe demeura compétitive et surtout stable durant ces années autrement difficiles pour la plupart des clubs du circuit maudit. L'équipe ne retourna en finale qu'une seule autre fois en 1978 dans une cause perdante. L'équipe frappa notamment un grand coup en 1977 en acquérant Gordie Howe et ses fils, en plus d'avoir dans ses rangs des joueurs comme Mike Rogers, Blaine Stoughton et André Lacroix.


Joueur emblématique de cette période: Larry Pleau
Ancien membre du Canadien, Larry Pleau se joignit à l'aventure de l'AMH lors de la saison inaugurale de 1972-73 et demeura avec les Whalers jusqu'à la fin de la ligue en 1979 suite à quoi il prit sa retraite. Il obtint 372 points en 468 matchs avec l'équipe. Seul le défenseur Rick Ley aura joué plus de matchs avec l'équipe durant sa période AMH avec 478. Pleau passa derrière le banc lors de l'entrée de la franchise dans la LNH, d'abord comme assistant et ensuite lors de deux séjours comme entraîneur-chef.

Années de misère: 1980-81 à 1984-1985
Les Whalers firent les séries de justesse malgré une fiche déficitaire lors de leur première saison dans la LNH en 1979-80. Ils les ratèrent toutefois lors des cinq saisons suivantes, durant lesquelles se succédèrent 5 entraîneurs différents. Leur pire saison fut en 1982-83 alors qu'ils terminèrent avant-derniers avec une fiche de 19-54-7 et virent passer trois entraîneurs (Larry Kish, John Cunniff et Larry Pleau). 


Durant cette période, l'équipe ne s'aidait vraiment pas au niveau des échanges, comme celui envoyant Mark Howe aux Flyers en retour de Ken Linseman qui lui fut ensuite échangé aux Oilers en retour de de Risto Siltanen. Ils échangèrent également l'excellent défenseur Gordie Roberts aux North Stars en retour de Mike Fidler. Roberts jouera ensuite 15 autres saisons tandis que Fidler ne joua que 40 matchs avec l'équipe avant de voir sa carrière finir en 1984.

Joueur emblématique de cette période: Blaine Stoughton
Auteur d'une saison de 100 points en 1979-80, dont 56 buts qui le plaçaient à égalité au premier rang de la ligue (avec Danny Gare et Charlie Simmer), Stoughton demeura constant lors des trois années suivantes, connaissant ensuite des saisons de 43, 52 et 45 buts. Il passa aux Rangers en 1984 et ne fit pas très long feu ensuite, étant relégué dans la AHL la saison suivante avant de prendre sa retraite.


Années de gloire: 1985-86 à 1986-87

L'âge d'or des pauvres Whalers dans la LNH se résume à seulement deux saisons et la seule ronde gagnée dans toute leur histoire, soit au printemps de 1986 lorsqu'ils éliminèrent les Nordiques en première ronde, avant de donner toute une série contre les Canadiens, qui l'emportèrent in extrémis en sept matchs sur un but en prolongation légendaire de Claude Lemieux. 

Vint ensuite la saison 1986-87 qu'ils terminèrent avec leur seul championnat de division avec une fiche de 43-30-7. Ils ne purent toutefois répéter leurs exploits en séries, alors que les Nordiques prirent leur revanche en l'emportant en 6 matchs.

Joueur emblématique de cette période: Ron Francis
Un maître passeur, Francis termina 5 fois en tête des pointeurs des Whalers durant les années 80. Il fut également leur capitaine de 1985 à 1990, avant de passer aux Penguins dans un autre échange malfamé de la franchise hartfordienne.


Années de misère: 1992-93 à 1996-97

Les cinq dernières années d'existence des Whalers, qui coïncidaient avec un nouvel uniforme plus moderne, furent misérables à plusieurs niveaux. Malgré l'émergence de plusieurs jeunes joueurs comme Geoff Sanderson, Andrew Cassels et Sean Burke, en plus de la présence de Pat Verbeek, les Whalers ne retournèrent jamais en séries.

Finalement, les déboires de l'équipe, principalement causés par le fait d'être situé dans un petit marché sans grand support corporatif, auront raison de la franchise à Hartford. Malgré la promesse de ne pas déménager l'équipe lorsqu'il l'acheta en 1994, le propriétaire Peter Karmanos annonça le déménagement en 1996, qui fut finalement reporté pour 1997. Il porta finalement son choix de destination sur la ville de Raleigh en Caroline du Nord, après avoir considéré les villes de Columbus, Norfolk (Virginie) et Nashville.

Joueur emblématique de cette période: Geoff Sanderson
Meilleur marqueur de l'équipe durant ses derniers milles, Sanderson formait un bon petit trio avec Cassels et Verbeek. Il connut sa meilleure saison en 92-93 avec 46 but et 89 points et marqua plus de 30 buts à chaque saison par la suite, à l'exception de la saison écourtée de 1995.


ALERTE NO MAN'S LAND 1995-96 à 1996-97
Malgré que l'équipe connaissait des éclaircies et parvint presque à se faufiler en séries lors de ses deux dernières saisons, il s'agissait probablement de la destination la moins populaire de l'époque pour les joueurs. Tout ça peut être résumé par une chaîne de joueurs vedettes qui ont abouti à Hartford pour en repartir rapidement. 

Déçus du développement tardif et de l'attitude du défenseur Chris Pronger (2e choix au total en 1993), ils décidèrent de l'échanger aux Blues en retour de Brendan Shanahan. Ce dernier était furieux de l'échange et après la saison 1995-96, il annonça qu'il ne voulait pas rester davantage avec l'équipe, prétextant ne pas vouloir évoluer avec une équipe au futur incertain. Il fit alors la grève en attendant un échange, qui vint éventuellement à l'automne 1996 lorsqu'il passa aux Red Wings en retour de Keith Primeau et Paul Coffey. Toutefois, Coffey refusa également de jouer à Hartford, désirant jouer dans un plus gros marché compétitif. L'échange fut donc mis en suspens le temps de trouver une solution, ce qui arriva lorsque Coffey accepta finalement de se rapporter aux Whalers, où il ne joua que 20 matchs avant d'être ré-échangé, cette fois aux Flyers. 


Années de gloire: 2001-02, 2005-06

Il est très difficile d'analyser les années de la franchise en Caroline, alors qu'il s'agit d'une des équipes les plus inconstantes que j'ai jamais vues. 

Les débuts de l'équipe sous le ciel de la Caroline furent difficiles alors que leur aréna de Raleigh ne fut prêt qu'à l'automne 1999. L'équipe joua donc ses deux premières saisons à Greensboro, dans un aréna beaucoup trop grand d'une capacité de 21,000 places qu'ils ne parvinrent à remplir qu'à la moitié de sa capacité. L'équipe s'en sortit pas trop mal dans les circonstances, réussissant à revenir en séries en 98-99. 

On avait alors affaire à une équipe moyenne, qui sortit toutefois de nulle part pour faire une présence surprise en finale en 2002, alors qu'ils avaient terminé au 7e rang dans l'association est. Normalement, une saison du genre est entourée de plusieurs saisons similaires, mais ils ratèrent les séries lors des deux saisons suivantes, pour ensuite surprendre encore tout le monde en 2005-06 au retour du lock-out avec une saison de 52 victoires et un autre retour en finale, cette fois-ci dans une cause gagnante contre les Oilers en sept matchs.

Mais après cette saison de gloire, ils ratèrent les séries de nouveau lors des deux années suivantes, le seul club dans l'histoire à accomplir ce fait médiocre. Très inconstant comme je disais.

Joueur emblématique de cette période: Rod Brind'Amour
Membre de l'équipe depuis la saison 1999-00, l'actuel entraîneur de l'équipe Rod Brind'amour venait d'être nommé capitaine lors de cette saison 2005-06 et il terminera ce tournoi printanier avec 12 buts pour mener l'équipe à ce niveau.


Années de misère: 2009-10 à 2017-18
Les Hurricanes ratèrent donc les séries deux années consécutives suite à la coupe de 2006, mais se reprirent en 2008-09 en atteignant la 3e ronde. L'équipe dérapa ensuite en 2009-10, saison où ils retirèrent également le C de Brind'Amour qui était alors sur le déclin. 

L'équipe rata ensuite les séries pendant 9 saisons consécutives, soit une des plus longues disettes de l'histoire. Durant ce temps on vit plusieurs entraîneurs tenter de redresser la barque comme Paul Maurice, Kirk Muller et Bill Peeters, sans succès. L'équipe commença à connaître des problèmes d'assistance, terminant même derniers à ce niveau en 2015-16 et 2016-17. Des rumeurs de déménagement firent alors leur apparition. Le club fut finalement acheté par Tom Dundon en décembre 2017.


Joueur emblématique de cette période: Jeff Skinner
Récipiendaire du trophée Calder en 2010, Skinner fut en place en Caroline de 2009-10 à 2017-18, soit pendant l'entièreté de cette période de misère. Il marqua 204 buts en 579 matchs durant cette période, soit le troisième de l'histoire des Hurricanes (en dehors de Hartford).


Années de gloire: 2018-19 à maintenant

Sans avoir regagné encore la Coupe Stanley, l'équipe est de nouveau compétitive et stable depuis l'arrivée/retour de Rod Brind'Amour comme entraîneur-chef pour la saison 2018-19. Sous ses ordres, l'équipe n'a pas encore raté les séries et a connu sa meilleure saison régulière à vie en 2021-22 avec une fiche de 54-20-0-6 pour 116 points, suivi d'une saison de 113 points l'an dernier. Ils se sont rendus deux fois en finale de conférence durant cette période et plus important, l'équipe connait des sommets en terme d'assistance, encore meilleures que lors des finales des années 2000.

L'équipe se démarque également des années précédentes par une nouvelle attitude «baveuse», n'hésitant pas à causer des controverses sur les réseaux sociaux (on se rappelle de l'épisode Montréal/Aho/Kotkaniemi), et également par ses célébrations d'après-matchs particulières, ce qui mena Don Cherry à les surnommer «Bunch of jerks», un terme qu'ils affectionnent depuis ce temps, en accord avec leur nouvelle identité.

Joueur emblématique de cette période: Sebastian Aho


mardi 14 novembre 2023

Les excursions LVEUP - Titan de Princeville, LHAAAJQ









Il n'est jamais trop tard pour continuer un projet entrepris autrefois. En 2021, RaySheppard avait lancé le défi de parcourir tous les niveaux de hockey possible dans notre région, que nous avons plus ou moins réussi, à travers notre vie trépidante et autres imprévus. 

Ça fait plusieurs années que je voulais aller voir un match du Titan de Princeville. C'est à peine 15 minutes de chez moi et l'équipe est établie à Princeville depuis 2008. Ça fait donc 15 ans que je procrastine (preuve que je ne sors pas assez de chez moi) afin d'aller voir un match. Et ce n'est pas comme si je n'avais pas eu l'occasion dans le passé, alors que mes fils ont joué plusieurs matchs de hockey mineur à Princeville, tout juste avant un match du Titan. Bref...

C'est donc vendredi le 10 novembre que j'ai décidé que je passais une "soirée hockey" avec Francis, le troisième enfant de ma fratrie. Et contrairement à notre habitude, ce n'est pas au Colisée Desjardins que nous allions, où les Tigres affrontaient le Phoenix de Sherbrooke, mais bien au Centre Sportif Paul-de-la-Sablonnière (CSPdlS pour la suite de l'article) alors que le Titan  (5-10-0-1) recevait l'Inouk de Granby (8-8-1-0). Comme le hockey junior reste du hockey junior et que les joueurs viennent et partent, il y a un souvent une reconstruction avant de revenir au sommet. Le Titan est justement dans un creux de vague cette saison, suivant quelques bonnes/excellentes saisons, incluant la conquête de la coupe Napa en 2019. Donc, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, ne suivant pas vraiment les activités de la LHJAAAQ, mais je me doutais que le calibre ne serait pas si mauvais, puisque le niveau est tout juste sous la LHJMQ. 

Les bannières des championnats de 2012 et 2019, et le numéro retiré de Maxime Lecours

Première chose à mentionner, c'est que les bancs des joueurs au CSPdlS se font face, et le banc des pénalités se trouve juste à côté du banc de l'équipe local. Je croyais justement avant le début du match que le banc du Titan était trop petit, alors qu'il y avait deux joueurs de l'équipe qui se trouvaient au banc des pénalités. En fait, c'est que deux joueurs du Titan et un de l'Inouk ont eu un 10 minutes de pénalité pour avoir quitter trop tard la séance d'échauffement.

Deuxième chose que j'ai remarquée, c'est que parmi le groupe d'officiels, il y avait une juge de ligne, Stéphanie Gagnon. Je sais que c'est de plus en plus courant, et j'en suis vraiment content, mais c'est la première fois que j'assistais live à une présence féminine comme officielle. Autre preuve que je sors peu de chez moi ...

Mise en jeu .... Bon match !

Le Titan a fait honneur à sa saison en creux de vague en première période, jouant du hockey brouillon et se faisant dominer 11 à 4 aux tirs au but par Granby, mais ne tirant de l'arrière que 1-0 après une période, grâce au brio du gardien Frédéric Duteau, un ancien des Tigres.

En voulant prendre une photo du tableau indicateur après la première période pour référence future, j'ai remarqué une bannière à côté de celui-ci.


C'est là que je me suis rappellé que le Titan avait perdu un joueur avant le début de saison, alors que Émile Gagné a perdu la vie dans un accident d'auto. La bannière est à son honneur et tous les joueurs portent d'ailleurs un collant semblable sur leur casque.

Princeville a repris du poil de la bête en deuxième période, égalisant la marque dès la 15e seconde. Jouant du jeu très physique, ils ont d'ailleurs mis de la pression sur la défense de l'Inouk tout au long de la période et s'enlignait bien pour prendre les devants, mais une sortie mal calculée du gardien Duteau permit à Granby de retraiter aux vestiaires avec une nouvelle avance de un but.

Heureusement, ce but ne découragea pas le Titan qui a marqué 3 buts rapides en troisième période (contre un pour Granby), les forçant à retiré leur gardien en fin de match. Le #24 du Titan, Jérémy Boudreau a passé à 2 pouces de compléter un tour du chapeau, frappant le poteau du filet désert avant qu'un de ses coéquipiers confirme la victoire de Princeville, par la marque de 5 à 3. 

J'ai bien aimé le calibre, ressemblant justement à la Q, mais avec juste assez moins de finition pour qu'on comprenne pourquoi ils n'ont pas atteint/conservé une place dans la LHJMQ. Mais la majeure différence, c'est l'assistance. Alors que les Tigres attiraient 2734 partisans pour leur match à thématique "country", il n'y avait que 132 personnes dans le CSPdlS, aucune animation inutile, pas de moitié-moitié, nada. Et une preuve que je sors peu (ou que je m'en viens vieux ...), je partage la vision de RaySheppard là-dessus, moins il y a de flafla, mieux c'est. Décroche et profite du match. Si tu as besoin d'être entertainé de plein de façons, ben t'es pas vraiment un fan d'hockey ... my two cents.

Prochain match (si tout va bien) : les Cougars de Warwick, Ligue Régionale de Hockey

Mes niveaux : 

Ligue Régionale de hockey (Senior A) - Cougars de Warwick
LNAH - Assurancia de Thetford Mines
LHJAAAQ - Titan de Princeville
LHJAAQ - V Boutin de Plessisville
LHSAAAQ - Métal Pless de Plessisville

dimanche 12 novembre 2023

LVEUP: Le Podcast - Épisode 4

 

 


Après plusieurs mois d'absence, le Podcast LVEUP est de retour. Cette fois-ci RaySheppard et bobKudelski reviennent en force avec leur Top 5 des pires et meilleures séries de cartes des années 90, un jeu de mémoire sur le Canadien, ainsi que la bio d'une légende oubliée des ligues mineures.

Comme on l'explique dans le vidéo, nous aimerions bien que le podcast lève un peu plus et récolte plus de vues. Si vous avez des commentaires ou suggestions, n'hésitez pas à nous les faire parvenir.

Suite à notre «Top 5» des pires et meilleures séries de cartes des années 90, un texte suivra sous peu avec un nouveau sondage où l'on vous invitera à voter.

Pour voir les anciens épisodes du podcast, les voici:
Épisode 1 - Pilote
Épisode 2 - Mais où sont les Bobcats?
Épisode 3 - Patriotes, Ken Quinney et les cartes Bowman

vendredi 10 novembre 2023

Les monosourcils mémorables de la LNH

En furetant dans les bas fonds insondables des statistiques de la LNH, il arrive que nous tombions sur des photos de joueurs qui frappent l'imaginaire, voire les yeux de plein fouet. C'est le cas (hélas!) rarissime des joueurs de hockey affublés de glorieux monosourcils! En 2014, le magazine Sports Illustrated a produit un palmarès des sportifs arborant pareille pilosité faciale. Sa liste incluait non seulement Bobby Holik et Miroslav Satan (que nous allons analyser plus en détail ici), mais aussi Alex Ovechkin alors qu'il n'a pas selon moi le poil suffisamment dru entre les deux yeux pour faire partie du palmarès. Sachez toutefois que je suis d'accord avec mon opinion, donc vous avez le droit de manifester devant le dépanneur de votre choix pour signaler votre mécontentement à mon égard :P

Je tiens cependant à préciser que mon inspiration pour ce texte de LVEUP provient de mon immense intérêt pour la saison inaugurale de mes Sénateurs d'Ottawa en 1992-1993. Dans cette équipe mythique et poche à souhait se trouvait l'ailier droit Tomas Jelinek.

Tomas Jelinek est visiblement confiant d'avoir un superbe monosourcil 

Choix de 11e ronde en 1992 et fort d'une bonne carrière en Europe (médaille de bronze olympique avec la Tchécoslovaquie en 1992), il joua une seule saison dans la LNH à l'âge vénérable de 30 ans. Son monosourcil est des plus étoffés et je suis très heureux de constater qu'il faisait partie de l'alignement des Sénateurs lors de leur premier match victorieux contre les Canadiens de Montréal le 8 octobre 1992! 

Le bonheur n'est jamais loin d'un miroir pour Jelinek

D'ailleurs, pour ceux qui ont du temps à perdre et du popcorn rose pour s'empiffrer, le célèbre premier match des Sénateurs est disponible sur YouTube. Vous verrez alors Jelinek à l'oeuvre au sein du deuxième trio aux côtés de Marc Fortier et Doug Smail. Oui oui, vous avez bien lu! Marc Fortier et Doug Smail! On a la preuve irréfutable que les Sénateurs étaient fin prêts à brûler la ligue... par les deux bouts! Leur fiche de 10-70-4 n'est qu'une erreur mathématique causée par la dure réalité! :P

Pendant que Jelinek excellait à la fin des années 1980 dans la ligue tchécoslovaque, on constate qu'un de ses compatriotes tout autant monosourcilesque y évoluait aussi. Il s'agit de nul autre que de ce sacré Bobby Holik, premier pointeur du club Dukla Jihlava en 1989-1990 (et coéquipier de Franticek Kucera) avant de faire le saut dans la LNH comme choix de 1re ronde (1989) avec les sacrés Whalers de Hartford!

Bobby Holik aurait-il atteint le pinacle du monosourcil?

Avec les Devils du New Jersey, Holik a joué dans 3 finales de la coupe Stanley (1995, 2000, 2001) et l'a remportée deux fois (1995 et 2000). Il n'aurait pas dû les quitter pour les Rangers et les pitoyables Trashers où sa présence en séries fut limitée à 4 parties en 5 saisons. C'est pourquoi il revint terminer sa carrière au bercail des diables en 2008-2009 où ses partisans purent admirer une dernière fois son monosourcil entre deux retours au vestiaire. Par ailleurs, on en profite ici pour rappeler le grand intérêt de Holik pour les armes à feu tel que rapporté antérieurement par LVEUP!

Le regard tourné droit vers l'avenir, droit comme son super monosourcil

On va passer à un autre diable dont le nom est parfait pour l'occasion: Miroslav Satan. Quel regard intense! Et il a le monosourcil qui vient en prime! 

Il "s'attend" à ce que vous remarquiez son monosourcil

D'origines slovaques, donc du même coin que Jelinek et Holik (y aurait-il un pattern ici?), Miroslav Satan fut un choix de 5e ronde (1993) qui a connu une excellente carrière de hockey. À son palmarès, on compte notamment une coupe Stanley avec Pittsburgh (2009), une finale de la coupe Stanley avec Buffalo (1999), deux championnats de la ligue slovaque (1994 et 2012) ainsi qu'une intronisation dans le temple de la renommée de la Fédération internationale de hockey sur glace en 2019.

Pas d'eau bénite dans la coupe pour Satan certain!

Fait intéressant à noter, si Miroslav Satan avait été davantage patient lors de son séjour avec les Bruins de Boston (2009-2010), il aurait pu gagner une 2e coupe Stanley avec eux en 2011. Il a plutôt tenté sa chance dans la KHL cette année-là et la chance a donc levé le nez sur son monosourcil d'enfer.

On vole ensuite vers Philadelphie pour retrouver un autre tchécoslovaque (ok il y a vraiment un pattern ici là), à savoir l'énigmatique Roman Čechmánek. Choix de 6e ronde (2000), il avait environ 30 ans comme Jelinek quand il a débuté dans la LNH. Son séjour dans la grande ligue n'a duré que 4 années (2000-2004), mais il a réalisé 3 excellentes saisons avec les Flyers (20 blanchissages) en plus de remporter le trophée William M. Jennings avec Martin Brodeur et Robert Esche en 2003.

Il a offert des performances à faire sourciller!

Après avoir joué une saison somme toute ordinaire avec les Kings de Los Angeles en 2003-2004 (18 victoires, 21 défaites, 6 nulles), Roman décida de retourner en Europe où il termina sa carrière en 2009. Une analyse plus approfondie de son épopée permettrait de mieux comprendre ce qu'il s'est passé, mais je suis trop centré sur son monosourcil digne d'un généreux trait de pinceau pour m'y attarder.

Ne remets pas ton masque Roman! Tu es parfait ainsi!

On recule dans les années 1980 pour admirer le monosourcil très prononcé de l'attaquant Wayne Babych, le frère du très moustachu Dave Babych! Ce choix de 1re ronde (3e au total en 1978) démarra sa carrière en force avec des saisons de 27, 26 et 54 buts avec les Blues de St-Louis. Il est d'ailleurs le premier joueur de la franchise à avoir atteint le plateau des 50 buts (1980-1981).

Le casque rond de Wayne embellissait encore plus ses atouts bien drus!

Wayne subit toutefois une grave blessure lors d'un match hors concours. Un arbitre l'aurait blessé à l'épaule en tentant de lui retenir le bras pendant une bagarre. C'est à la fois décourageant et enrageant d'apprendre qu'une telle situation ait pu faire dérailler ce qui s'annonçait comme une décennie productive pour Babych.

11 points en 15 matchs à Québec = ça vaut un sourire bien touffu!

Wayne Babych a ensuite fait son petit bonhomme de chemin dans la LNH, allant d'équipe poche en équipe poche, des Penguins aux Nordiques pour enfin terminer avec les Whalers et leur club école de la ligue américaine en 1987. Soulignons que Wayne Babych a fait les manchettes au Canada anglais en 2022 en participant à des levées de fonds pour fournir de l'équipement de hockey aux enfants de l'Ukraine, lui qui a des origines ukrainiennes. On salue donc ses efforts et on souhaite la fin de cette guerre au plus vite!

On termine ce survol des monosourcils mémorables de la LNH avec un choix particulièrement important pour la communauté LVEUP. Un autre choix de première ronde (3e au total en 1974), c'est avec les Seals de la Californie que Rick Hampton a pu montrer à quel point il avait le monosourcil de la décennie 1970 dans la ligue!

Omaillegode! Sa moustache est le prolongement photogénique de son monosourcil!

La carrière de Rick Hampton débuta en 1974-1975 avec un brutal -41 sous le soleil brûlant de la côte ouest américaine. Ça ne l'a pas du tout aidé de jouer dans une équipe dont le nom figure dans le dictionnaire des synonymes sous le mot "médiocre". On peut même dire que ça a "sealé" son sort de jouer pour la Californie! :P

Un autographe de Rick Hampton sert de monnaie d'échange en Argentine depuis 1976

Il ne put faire mieux avec les mythiques Barons de Cleveland, mais son statut de joueur légendaire de cette formation est garanti à jamais, notamment par le biais du travail biographique acharné de RaySheppard de LVEUP et des millions d'adeptes de ce blogue à travers le monde. J'ai d'ailleurs ouï dire par le cousin de ma tante par alliance que des gens en Chine apprenaient le français juste pour lire nos chroniques! Bref, ne t'inquiète pas mon Ricky! Ta gloire entre les deux yeux est entre bonnes mains!

On complète avec un tableau comparatif permettant de mieux visualiser qui a eu la meilleure carrière dans la LNH pour représenter les joueurs avec des monosourcils. Pour les trophées, je me suis limité à la coupe Stanley et aux récompenses individuelles comme le William-Jennings. On constate ainsi que Bobby Holik a écrasé la compétition avec sa longue et productive carrière. Mais à LVEUP, on aime l'obscurité et souligner les efforts de ceux qui n'ont pas été récompensés dans la vraie vie. C'est pourquoi on félicite Rick Hampton d'avoir persévéré malgré son parcours difficile, et de ne pas avoir eu froid aux yeux sur la glace (et même devant la glace) en fonçant dans nos coeurs avec son fantastique monosourcil!


Sources principales: Hockey DB, Wikipédia

mardi 7 novembre 2023

Gloire et misère: Calgary

 


Chaque franchise de la LNH ayant connu des hauts et des bas, j'ai pensé analyser chaque franchise sous deux angles différents, soit ses années de gloire (l'âge d'or) d'un côté et ses années de misère de l'autre (l'âge de crotte), tout en omettant en grande partie de parler des années «normales». Bien sûr, on peut souvent retrouver plus d'un âge d'or ou âge de crotte. Et vous allez voir que parfois la «gloire» et la «misère» sont relatives selon l'équipe. Genre que je sais pas trop ce que ça va donner côté gloire pour les Blue Jackets, mais on verra rendu là.

J'ai en même temps établi quels ont été les différents «No man's land» de la LNH au cours des années, soit les pires endroits où on pouvait se retrouver comme joueur et/ou comme fan.


Cliquez ici pour les chapitres précédents:
Anaheim, Arizona, Boston, Buffalo

Flames de Calgary
(+ Flames d'Atlanta 1972-1980)


Années de... médiocrité: Atlanta 1972-1980
Je ne parle pas des années ordinaires mais faisons-le quand même pour les Flames. 

L'origine des Flames dans la ville d'Atlanta n'était pas glorieux, mais pas misérable non plus. Les Flames d'Atlanta, en tant qu'équipe d'expansion qui débuta ses activités en 1972-73 (en même temps que les Islanders) étaient tout de même une des meilleures équipes d'expansion de cette décennie, avec les Islanders justement, et les Sabres. 

Cependant, ça n'a jamais vraiment levé non plus à Atlanta. On dirait qu'ils étaient juste là, jouant pour .500 et ne dépassant jamais la première ronde. Ils réussirent tout de même à développer plusieurs joueurs, dont Eric Vail et Willi Plett, récipiendaires du trophée Calder en 1975 et 1977 respectivement, ainsi que Tom Lysiak.

La meilleure fiche de l'équipe en Géorgie fut celle de 1978-79 avec un total de 41-31-8, ainsi que des saisons de 100 points pour Bob MacMillan (108) et Guy Chouinard (107). 

Mais avec une équipe moyenne, aucun contrat de télé et des assistances médiocres (moyenne de 10,000), les propriétaires près de la faillite (entre autres causée par d'autres investissements problématiques) décidèrent de vendre la franchise à un groupe d'hommes d'affaires de Calgary qui y déménagèrent l'équipe après la saison 1979-80.

Joueur emblématique de cette période: Daniel Bouchard
Daniel Bouchard est le seul joueur à avoir joué à chaque saison d'existence de l'équipe à Atlanta, y étant à partir du repêchage d'expansion de 1972 jusqu'au déménagement à Calgary. Il est tellement Atlanta qu'il y habite encore de nos jours. Avec les Flames, il a connu une fiche de 168-139-75 en 9 saisons, dont seulement une douzaine de matchs à Calgary avant d'être échangé aux Nordiques.


Années de gloire: 1984-85 à 1990-91

La première saison à Calgary se solda par d'excellentes assistances malgré un aréna de seulement 7000 places en attendant l'ouverture du Saddledome en 1983. Les Flames surprirent également en atteignant la finale de conférence au printemps 1981, s'inclinant contre les North Stars, alors que la franchise n'avait jamais dépassé la première ronde auparavant.

Cependant la deuxième saison fut décevante et la direction décida de se départir de plusieurs restants de la période d'Atlanta qu'ils jugeaient inaptes à jouer dans un marché avec plus d'attentes et de pression. Ils décidèrent alors de rebâtir l'alignement, se débarrassant de joueurs comme Bouchard, Vail, Plett, Chouinard et surtout MacMillan qui fut utilisé comme monnaie d'échange avec les Rockies du Colorado pour obtenir le légendaire Lanny McDonald en novembre 1981.

Les Flames n'étaient toutefois pas encore sortis du bois puisqu'ils avaient leurs puissants voisins provinciaux, les Oilers, dans le chemin. Ils continuèrent toutefois leur travail en continuant la tradition «Atlantienne» de repêcher de futurs récipiendaires du trophée Calder comme Gary Suter et surtout Joe Nieuwendyk, choix obtenu des North Stars en retour du prolifique Kent Nilsson, un joueur surdoué mais étiqueté comme paresseux qui disparaissait en séries.

La bagarre de l'Alberta à son sommet

Ils firent alors une superbe job de repêchage, particulièrement en 1981 avec la sélection d'Al MacInnis et Mike Vernon. Ils surent également profiter de choix judicieux en repêchant dans des endroits encore peu explorés par les autres équipes, particulièrement en Suède (Hakan Loob) et aux États-Unis (Suter, Joel Otto, Colin Patterson).

D'autres manœuvres brillantes et audacieuses du DG Cliff Fletcher portèrent fruit, comme l'acquisition de Joe Mullen des Blues, et les Flames devinrent une puissance dans l'association Ouest, rejoignant presque les Oilers au sommet. Les deux équipes se passèrent d'ailleurs le trophée Clarence Campbell annuellement puisqu'entre 1983 et 1990, ils furent les deux seules équipes à représenter l'ouest en finale, Edmonton en 83, 84, 85, 87, 88 et 90 tandis que Calgary prit le relais en 86 et 89.

Malgré une défaite en finale en 1986, les Flames continuèrent d'améliorer leur équipe, accueillant encore de nouveaux talents comme Theoren Fleury, Doug Gilmour et Brad McCrimmon. Tout cela confirma les Flames comme puissance légitime dans la LNH, le tout culminant par deux trophées du Président consécutifs en 1988 et 1989 et finalement la Coupe Stanley en 1989.

La conquête de 1989 fut toutefois la dernière présence des Flames au-delà de la première ronde de cette période des Flames, et il faudra attendre 15 ans avant de les voir remporter une nouvelle ronde.


Joueur emblématique de cette période: Joe Nieuwendyk
Ce membre du temple représente parfaitement bien cette période de gloire, arrivant en scène en 1986-87 suivant la présence en finale et demeurant en place jusqu'en 1995, ce qui coïncide avec le début de la période de misère qui va suivre.


Années de misère: 1996-97 à 2002-03
On pourrait débattre que le début de cette période pourrait commencer en 1991, lorsque le DG de longue date Cliff Fletcher, avec la franchise depuis ses débuts en 1972, quitta l'organisation pour devenir DG des Maple Leafs pour ensuite en passer toute une à son successeur Doug Risebrough en déployant le méga-échange de 10 joueurs menant à l'arrivée de Doug Gilmour à Toronto. Risebrough ne put faire autant de magie que son prédécesseur, le tout menant au départ progressif de toutes ces vedettes dominantes des Flames au fil des années suivantes. 
 
Les Flames ratèrent les séries en 1991-92, après une saison de 100 points la saison précédente, mais se rétablirent suffisamment lors des années suivantes pour retourner en séries, se faisant toutefois éliminer en première ronde annuellement. Le départ de Nieuwendyk pour Dallas durant la saison 1995-96 marqua définitivement la fin de cette ère et le début d'une autre avec l'arrivée de Jarome Iginla, obtenu des Stars en retour de Nieuwendyk. 

La misère commença toutefois réellement à partir de la saison 1996-97, première de sept saisons consécutives où ils ratèrent les séries et où les assistances diminuèrent au point d'inquiéter les dirigeants et la population sur la possibilité de voir les Flames rejoindre les Jets et les Nordiques comme équipe canadienne défunte. Cependant, une mobilisation d'achat de billets de saison en 1999 vint rétablir légèrement la situation malgré que la francise continuera de subir des pertes lors des saisons suivantes.




Mais durant ce temps, l'équipe était moche (pas seulement avec leurs chandails), et à l'exception de Jarome Iginla et peut-être Valeri Bure, il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent à Calgary. L'organisation gaspilla en plus plusieurs joueurs comme Martin St-Louis et Jean-Sébastien Giguère, qu'ils eurent brièvement dans l'organisation avant de les perdre pour rien et de les voir devenir des vedettes ailleurs (et les hanter dans le cas de St-Louis).
 
Iginla devint un joueur vedette, notamment avec sa saison de 52 buts en 2001-02, mais les Flames tardaient à passer à une autre étape, voyant les entraineurs se succéder sans succès derrière le banc, en plus d'une incapacité à retrouver un véritable gardien numéro un depuis le départ de Vernon en 1994. Cela ne saurait toutefois tarder.



Joueur emblématique de cette période: Derek Morris
J'aurais aussi pu mettre le «Russian Pocket Rocket» Valeri Bure, mais histoire d'en name-dropper un autre, voici Derek Morris, un bon jeune défenseur représentant adéquatement cette période de reconstruction des Flames. Choix de première ronde en 1996 (13e au total), il amassa une trentaine de points par saison jusqu'à son départ pour le Colorado à l'automne 2002 lorsqu'il fut envoyé à l'Avalanche dans l'échange envoyant Chris Drury à Calgary.


Années de gloire: 2003-04 à 2008-09
Deux gros changements survinrent en 2003 lorsque l'entraineur Greg Gilbert fut limogé et remplacé par Darryl Sutter vers la fin de la saison 2002-03. Sutter fut ensuite promu comme DG durant l'été et il se mit immédiatement au travail en faisant l'acquisition du gardien Mikka Kiprusoff en retour d'un choix de deuxième ronde en 2005 (qui deviendra Marc-Édouard Vlasic).

Les Flames, menés entre autres par Sutter, Iginla, Kiprusoff, Craig Conroy et Martin Gélinas, connurent leur première saison de 40 victoires depuis la saison 1993-94 et se faufilèrent jusqu'en finale contre le Lightning. Il s'en fallu de peu pour retrouver une équipe canadienne de retour sur la Coupe Stanley, principalement avec le fameux but refusé à Martin Gélinas lors du 6e match, mais au final les Flames s'inclinèrent contre le Lightning et leur ancien prospect qu'ils avaient abandonné, Martin St-Louis.

Les Flames demeurèrent compétitifs durant le restant de la décennie, avec l'arrivée entre autres de joueurs comme Dion Phaneuf et Alex Tanguay. Cependant, le vieux refrain d'autrefois retentit de nouveau alors qu'ils ne dépassèrent pas la première ronde des séries. Sutter demeura DG mais abandonna le titre d'entraineur après la saison 2005-06, se succédant alors dans l'ordre Jim Playfair, Mike Keenan et finalement le frère de Darryl, Brent Sutter, en 2009-10, soit le 3e Sutter à entraineur l'équipe après Darryl et Brian (1997 à 2000).



Joueur emblématique de cette période: Jarome Iginla
Avant de devenir le meilleur marqueur et pointeur de l'histoire de la franchise, Iginla fut nommé comme capitaine au début de cette fameuse saison 2003-04. Il demeurera en place longtemps, probablement trop longtemps, pendant que les Flames recommencèrent à faire du surplace en refusant de se départir de leur joueur vedette, même après la date d'expiration de cette bonne période des Flames.

Années de misère: 2009-10 à 2013-14
Les Flames mirent du temps à décider à reconstruire et ni eux ni Iginla ne semblaient vouloir bouger. C'est finalement à la date limite des transactions de 2013 qu'ils décidèrent de l'échanger à Pittsburgh. Entretemps la franchise rata les séries pendant ces 5 saisons consécutives, en plus de se départir de Darryl Sutter qui ira gagner deux coupes à Los Angeles...

Entretemps, on vit plusieurs mouvements de yoyo à travers le personnel de joueurs, l'équipe ramenant des joueurs en deuxième séjour comme Alex Tanguay, Mike Cammalleri et Olli Jokinen... Rien de très excitant donc pour les fans de se faire servir du réchauffé.


Joueur emblématique de cette période: Mark Giordano
Le successeur d'Iginla comme capitaine, Giordano connut de superbes années à Calgary dans les années 2010, le tout culminant par un trophée Norris en 2019. 

Année de.... je sais pas quoi: 2014-15 à maintenant
Normalement je parle peu des années moyennes et sans histoire mais je fais une exception ici. Sans être glorieux ni misérables, les Flames sont une équipe bipolaire depuis 2014, retournant en série une année pour les rater l'année suivante. On voit depuis des portes tournantes chez les entraineurs, avec d'abord Bob Hartley qui arriva en 2012-13 et ramena les Flames au-delà de la première ronde en 2015. 
 
Ce fut ensuite au tour de Glen Gulutzan brièvement, ensuite le controversé Bill Peters, pour finalement encore servir du réchauffé en ramenant Darryl Sutter en 2020-21. Ce dernier semble ensuite avoir aliéné tout son vestiaire lors des années suivantes. Sutter a toutefois conduit l'équipe à une saison de 50 victoires (deuxième meilleure fiche de l'histoire de la franchise) et une autre présence en 2e ronde en 2021-22, pour finalement rater encore les séries l'an passé.

Bref, ce n'est ni glorieux ni exécrable, c'est surtout instable et inconstant. La saison actuelle semble être en voie d'être désastreuse, peut-être commençons-nous une autre véritable ère de misère à Calgary.