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jeudi 19 octobre 2023

Gloire et misère: Arizona

 


Chaque franchise de la LNH ayant connu des hauts et des bas, j'ai pensé analyser chaque franchise sous deux angles différents, soit ses années de gloire (l'âge d'or) d'un côté et ses années de misère de l'autre (l'âge de crotte), tout en omettant en grande partie de parler des années «normales». Parfois on peut retrouver plus d'un âge d'or ou âge de crotte. Et vous allez voir que parfois la «gloire» et la «misère» sont relatives selon l'équipe. Genre que je sais pas trop ce que ça va donner côté gloire pour les Blue Jackets mais on verra rendu là.

J'ai en même temps établi quels ont été les différents «No man's land» de la LNH au cours des années, soit les pires endroits où on pouvait se retrouver comme joueur et/ou comme fan.

Aujourd'hui, et bien je vous rentre direct dedans avec une des pires franchises de l'histoire du sport professionnel, rien de moins.

 

Coyotes de l'Arizona
(+ Jets de Winnipeg 1.0)


Années de misère: 1979-80 à 1980-81
Les premiers Jets étaient LA puissance de l'ancienne AMH, à tel point que plusieurs experts estiment qu'avec leur alignement de l'époque, ils auraient pu être une très forte équipe dans la LNH. Les seules équipes leur ayant été supérieures auraient été les Canadiens et les Islanders. Cependant, lors de leur entrée dans la LNH pour la saison 1979-80, les équipes établies avaient beaucoup de droits de réclamation, ce qui fit qu'ils perdirent 3 de leurs 6 meilleurs attaquants de 78-79, soit le prolifique Kent Nilsson (Atlanta), Terry Ruskowski (Chicago) et Rich Preston (Chicago).

Comble du malheur, un des joueurs qu'ils décidèrent de protéger à ce repêchage de réclamation fut le défenseur Scott Campbell qui développa de l'asthme qui ne fut qu'empiré par le climat de Winnipeg. Il se retira totalement du jeu après la saison 1981-82 qu'il passa dans les mineures.

Winnipeg fut donc l'équipe de l'AMH qui s'en sortit le moins bien initialement après la fusion, terminant en dernière place en 79-80 (ex-aequo) et de nouveau en 80-81 avec une horrible fiche de 9-57-14.


Joueur emblématique de cette période: Dave Christian
Meilleur pointeur de cette équipe médiocre de 80-81 avec 71 points, l'américain Dave Christian n'aimait toutefois pas jouer au Canada à cause des taxes et du dollar canadien et demanda d'être échangé après la saison 1982-83. Les Jets l'envoyèrent donc aux Capitals en retour d'un choix de 1ère ronde en 1984 qui devint le défenseur Bobby Dollas. Donc, comme Christian avant eux, les Jets perdirent au change. LOL.

Années de gloire: 1984-85 à 1986-87
Les malchances des Jets furent toutefois temporaires et ils parvinrent à recruter un bon noyau de joueurs après ces deux premières mauvaises saisons, dont bien sûr Dale Hawerchuk au premier rang du repêchage de 1981. Ce noyau composé entre autres d'Hawerchuk, Paul MacLean, Dave Babych, Thomas Steen, Laurie Boschman et Randy Carlyle fit des Jets une équipe respectable mais qui devait toutefois se buter inévitablement aux plus puissants Oilers et Flames dans leur division. Cela fit en sorte qu'ils ont franchi la première ronde à seulement deux reprises durant leur histoire à Winnipeg (1985 et 1987). Ce fut toutefois ce qu'on peut qualifier d'âge d'or pour ces malchanceux premiers Jets.


Joueur emblématique de cette période: Dale Hawerchuk
Difficile de prendre un autre joueur. Le surdoué Dale Hawerchuk transforma la franchise à sa première saison en 1981-82, récoltant 103 points et le trophée Calder. Il connaitra 6 saisons de plus de 100 points au total avec les Jets.

Années de gloire: 1992-93
Après quelques pas pires saisons avec le noyau discuté plus haut, le restant de l'histoire de la franchise fut assez ordinaire, le tout culminant par le déménagement à Phoenix en 1996. Cependant, durant une seule saison, l'arrivée de Teemu Selanne apporta un court sursis d'euphorie chez les partisans des Jets qui connurent la troisième saison de 40 victoires dans leur histoire et surtout un record pour un joueur  recrue avec 76 buts et 132 points pour Selanne. Ce fut malheureusement bien bref comme espoir alors que l'équipe régressa à 24 victoires la saison suivante et Selanne ne put jouer que 51 matchs avec plusieurs blessures. Les Jets ratèrent les séries deux ans d'affilée avant d'y retourner une dernière fois en 1996 avant le déménagement, avec en plus Selanne qui était parti depuis plusieurs mois déjà.




Joueur emblématique de cette période: Sergei Bautin
Ben non.

(note à moi-même, reparler de Sergei Bautin comme joueur oublié des 90's)


Années de gloire: 1996-97 à 2001-02
Les premières années des Coyotes à Phoenix n'étaient pas super spectaculaires mais on peut grandement dire que cette époque était leur âge d'or, considérant ce qui s'est produit et continue de se produire depuis...

La nouvelle équipe en Arizona parvint à frapper d'abord un gros coup, en acquérant Jeremy Roenick des Blackhawks en retour d'Alexei Zhamnov. Réuni avec Keith Tkachuk et Rick Tocchet, cela produisit un trio efficace et dangereux pour plusieurs saisons. Ces premiers Coyotes, qui comprenaient aussi plusieurs joueurs efficaces comme Shane Doan, Oleg Tverdovsky, Claude Lemieux, Teppo Numminen, Sean Burke et éventuellement Daniel Brière firent les séries à chaque saison sauf une (2000-01) entre 1996-97 et 2001-02. Cette édition 2000-01 était d'ailleurs la première équipe de l'histoire à être éliminée avec une fiche d'au moins 90 points. Merci au point de perdant. L'équipe reviendra en force en 2001-02 avec 40 victoires et un trophée Jack Adams pour l'entraîneur Bob Francis.
 
Donc c'était pas si mal pour les premières saisons à Phoenix, malgré qu'ils ne dépassèrent jamais la première ronde.


Joueur emblématique de cette période: Keith Tkachuk
Capitaine de l'équipe de 1993 à 1995, et ensuite de 1996 à 2001 (on lui retira brièvement le C à Winnipeg), Tkachuk détient le record des Coyotes pour les buts marqués en une saison (hors-Winnipeg) avec 52 buts en 1996-97. Lui et Roenick cadraient spécialement bien comme vedettes américaines dans ce nouveau marché lors de ses premières années. Des blessures vinrent toutefois nuire à son rendement et il fut subséquemment échangé aux Blues en 2001.

Années de misère: 2002-03 à maintenant
Ici je triche un peu. J'ai ratissé large en disant «jusqu'à maintenant» car il y eut quelques saisons d'exception que je vais mettre en parenthèse tout à l'heure. Mais inutile de vous rappeler à quel point la franchise des Coyotes est un véritable shit-show depuis presque ses débuts, le grand problème étant leurs difficultés à trouver un aréna qui attirerait assez de fans pour survivre adéquatement. Le fait que la franchise est toujours en place est une véritable farce. 
 
D'ailleurs je ne vais pas décrire l'entièreté de ce qui s'est passé en coulisses et qui continue jusqu'à ce jour, il y en aurait trop à dire et franchement, même pour un craqué comme moi qui trippe sur les histoires de franchises boboches, je trouve que c'est beaucoup trop dans le cas des Coyotes et ça devient même ennuyeux.

Mais en gardant ça bref, les Coyotes n'ont jamais trouvé chaussure à leurs pieds en Arizona. Leur premier aréna, lui qui était véritablement situé à Phoenix, était davantage optimisé pour le basketball, ayant plusieurs lignes de vues inacceptables pour le hockey, un peu comme on retrouvera plus tard avec le domicile temporaire des Islanders à Brooklyn. D'ailleurs les premiers proprios des Coyotes étaient ceux des Suns de la NBA. Ils réduisirent donc la capacité des matchs des Coyotes à 16 000, ce qui en faisait le plus petit de la ligue à ce niveau. Mais malgré tout, ils parvinrent à atteindre ou s'approcher de ce 16 000 à leurs premières années.

Les assistances diminuèrent toutefois et le fameux déménagement à Glendale, combiné à l'arrivée de Wayne Gretzky dans le groupe des propriétaires en 2001 mena à cette ère de médiocrité, de baisse d'assistances et de farce bureaucratique et politique qu'est cette saga des Coyotes depuis. Les années Gretzky furent d'ailleurs assez dommageables au niveau hockey. 
 
Gretzky, n'ayant aucune expérience comme coach, se nomma lui-même entraîneur pour la saison 2005-06 et ses talents de joueurs ne se transformèrent pas en talents de coach alors que les Coyotes continuèrent de rater les séries, soit 6 ans d'affilée de 2002-03 à 2008-09.
 
Au moins, Gretzky permit à l'équipe d'attirer quelques fans supplémentaires. Sa démission, suite à la faillite de la franchise en 2009, marqua le début du deuxième chapitre de misère dans cette saga, avec des changements de propriétaires constants, des dénouements décevants et des va-et-vient incessants de la part de Gary Bettman, incapable de renoncer à son jouet en Arizona.

Le comble de la farce se produisit en 2022-23 lorsque les Coyotes déménagèrent au Mullett Arena, le domicile de l'Université Arizona State d'une capacité de 5000 sièges... On parle maintenant d'un autre possible déménagement, en fait ça fait plus de 15 ans qu'on en parle, cette fois-ci à Houston ou Québec (ouais ouais...) quoique ça a l'air de vraiment vouloir aboutir à quelque chose cette fois, car on sent que l'entièreté des gens concernés en ont plein leur casque.


Joueur emblématique de cette période: Shane Doan
De 1995-96 à 2016-17 avec la franchise, Doan était d'ailleurs le dernier Jet actif lors de sa retraite. Il a mené les Coyotes pour les points à chaque saison entre 2003 et 2011 et a enduré terre et mer en Arizona durant plus de 20 ans. Faut croire que les joueurs aiment vraiment habiter là-bas, un constat qu'on s'est fait répéter assez souvent pour excuser la présence de cette horreur de franchise.

Parenthèse - Années de gloire: 2009-10 à 2011-12
Histoire de pas trop voir le négatif, il y eut tout de même une brève éclaircie au niveau purement hockey durant ces trois saisons, soit immédiatement après le départ de Gretzky et l'embauche de Dave Tippett, gagnant du Jack Adams en 2009-10 qui mena l'équipe à une fiche surprise de 50-25-0-1 pour 107 points, la meilleure de l'histoire de la franchise en incluant les années à Winnipeg. Tippett, Doan et compagnie connurent trois bonnes saisons d'affilée, le tout culminant jusqu'à un parcours surprenant jusqu'en finale de conférence en 2011-12. Il s'agissait de la première fois qu'ils franchissaient la première ronde depuis les Jets en 1987, et la première fois qu'ils dépassaient la deuxième.

Mais ironiquement, c'est durant ces trois saisons que les assistances furent les plus basses dans l'histoire de la franchise, descendant sous les 12 000 par match. Même pas capables d'y aller quand l'équipe est bonne...

Joueurs emblématiques de cette période: Ilya Bryzgalov / Mike Smith
Je voulais mettre simplement Bryzgalov car je croyais qu'il était encore là en 2012 avant de partir avec les Flyers avec son contrat débile, mais finalement c'est en 2011 qu'il est parti et c'est donc Mike Smith qui était là durant le parcours de 2012. Mais quoiqu'il en soit, ces deux portiers gardèrent les Coyotes dans le coup durant ces quelques saisons, particulièrement lors de la saison 2009-10 où Bryzgalov obtint une fiche de 42-20-6 et 8 blanchissages. Smith obtint également 8 blanchissages en 2011-12 ainsi que 38 victoires.

ALERTE NO MAN'S LAND - 2012 à maintenant
Je ne sais pas exactement à quel point Winnipeg pouvait être considéré comme no man's land auparavant. On sait que c'était et ce n'est toujours pas le marché le plus convoité et que beaucoup de leurs joueurs (comme Dave Christian) ont pu demander de se faire échanger. Mais c'était le cas pour beaucoup d'équipes canadiennes à l'époque avec le dollar canadien. Je pense que Québec était davantage un no man's land à ce moment, ou du moins à égalité avec les Jets. Et je pense que durant les années 80, c'était davantage Toronto le pire marché. Ensuite je ne pense pas que les dernières années difficiles des Jets (94 à 96) étaient considérées comme un no man's land, vu qu'ils parvenaient tout de même à garder leurs joueurs. Même Selanne était choqué et triste d'être échangé aux Ducks vers la fin.

Mais après quelques années correctes et semi-potables en Arizona, on peut définitivement déclarer que depuis 2012, les Coyotes ne sont pas seulement le no man's land de la LNH mais c'est aussi le cimetière, simplement par la quantité ridicule de contrats enterrés par d'autres équipes en Arizona depuis des années. 

Voici un petit résumé de ces pierres tombales qu'on a pu retrouver dans le payroll des Coyotes au fil des dernières saisons:
- Chris Pronger (contrat acquis en 2015, 3 ans après son dernier match avec les Flyers)
- Pavel Datsyuk (acquis en 2016, lorsque Datsyuk partit terminer sa carrière en Russie)
- Dave Bolland (acquis en 2016, après plusieurs blessures et un boulet de contrat)
- Marian Hossa (acquis en 2018, suite à sa retraite après des complications liées à l’eczéma)
- Bryan Little (acquis en 2022, trois ans après une blessure qui mit fit à sa carrière en 2019)
- Shea Weber (acquis en 2023, transmission de contrat boulet, passant du CH aux Golden Knights aux Coyotes)
- Jakub Voracek (acquis en 2023 des Blue Jackets, une semaine après Weber)



De plus, quelques joueurs ont simplement été largués aux Coyotes gratuitement en tant que «salary dump». C'est le cas de Shayne Gostisbehere qui passa des Flyers aux Coyotes en juillet 2021. Il prit le chemin de l'Arizona en compagnie de deux choix au repêchage en 2022. En retour, les Flyers ne reçurent rien. Le même principe s'appliqua quelques semaines plus tôt lorsqu'ils obtinrent Andrew Ladd des Islanders avec 1 choix au repêchage lors des trois années suivantes. Au moins, Ladd et Gostisbehere ont ensuite joué quelques matchs avec les Coyotes, contrairement aux contrats enterrés qu'on a vu plus tôt.

Cette technique de détournement du cap et du plancher salarial, malgré tout légale, confirme que les Coyotes ne sont pas seulement un endroit de misère et le no man's land de la LNH, mais aussi la plus mauvaise joke de la LNH, probablement dans toute son histoire. 
 
Les fiascos passés comme les Barons, les Scouts de Kansas City ou les Quakers de Philadelphie avaient au moins à leur honneur de connaître des dénouements rapides au lieu de niaiser avec la puck aussi longtemps, ce qui fait qu'on aime bien se rappeler de ces équipes défuntes, autant à chier aient-elles pu être. Mais pour les Coyotes, je doute qu'on ait beaucoup de nostalgie envers eux.
 
Vous savez lorsqu'on discute d'équipes défuntes entre chummys? Ça donne normalement quelque chose du genre:
- Heille dude, tu te rappelles-tu des North Stars?
- LOL oui. Dino Ciccarelli, Jon Casey, Basil McRae, LOL.
- Haha ouais!

Mais lorsque les Coyotes deviendront une équipe défunte (et ça va arriver), ça va plus donner ceci:
- Heille dude, tu te rappelles-tu des Coyotes? Shane Doan! Radim Vrbata! LOL!
- Ta gueule caliss.


Un aréna de 5000 places, un dépotoir de contrats, des chandails laids et aucun espoir à l'horizon. Fuck les Coyotes man. Quand ils déménageront enfin, je promets solennellement d'acheter leur chandail afin de l'incinérer et chier sur les cendres.

(Checkez ben Gary annoncer la construction d'un nouvel aréna en Arizona dans les 24 heures suivant la publication de ce texte)

Dans la prochaine partie, on revient avec plus de stabilité (et un peu moins de haine) avec les Bruins.

1 commentaire:

capitaine a dit…

Il faut une photo du caca ur les cendres