Chaque
franchise de la LNH ayant connu des hauts et des bas, j'ai pensé
analyser chaque franchise sous deux angles différents, soit ses années
de gloire (l'âge d'or) d'un côté et ses années de misère de l'autre
(l'âge de crotte), tout en omettant en grande partie de parler des
années «normales». Parfois on peut retrouver plus d'un âge d'or ou âge
de crotte. Et vous allez voir que parfois la «gloire» et la «misère»
sont relatives selon l'équipe. Genre que je sais pas trop ce que ça va
donner côté gloire pour les Blue Jackets mais on verra rendu là.
J'ai en même temps établi quels ont été les différents «No man's land» de la LNH au cours des années, soit les pires endroits où on pouvait se retrouver comme joueur et/ou comme fan.
Aujourd'hui, et bien je vous rentre direct dedans avec une des pires franchises de l'histoire du sport professionnel, rien de moins.
Coyotes de l'Arizona (+ Jets de Winnipeg 1.0) |
Années de misère: 1979-80 à 1980-81
Les premiers Jets étaient LA puissance de l'ancienne AMH, à tel point que plusieurs experts estiment qu'avec leur alignement de l'époque, ils auraient pu être une très forte équipe dans la LNH. Les seules équipes leur ayant été supérieures auraient été les Canadiens et les Islanders. Cependant, lors de leur entrée dans la LNH pour la saison 1979-80, les équipes établies avaient beaucoup de droits de réclamation, ce qui fit qu'ils perdirent 3 de leurs 6 meilleurs attaquants de 78-79, soit le prolifique Kent Nilsson (Atlanta), Terry Ruskowski (Chicago) et Rich Preston (Chicago).
Comble du malheur, un des joueurs qu'ils décidèrent de protéger à ce repêchage de réclamation fut le défenseur Scott Campbell qui développa de l'asthme qui ne fut qu'empiré par le climat de Winnipeg. Il se retira totalement du jeu après la saison 1981-82 qu'il passa dans les mineures.
Winnipeg fut donc l'équipe de l'AMH qui s'en sortit le moins bien initialement après la fusion, terminant en dernière place en 79-80 (ex-aequo) et de nouveau en 80-81 avec une horrible fiche de 9-57-14.
Joueur emblématique de cette période: Dave Christian
Meilleur pointeur de cette équipe médiocre de 80-81 avec 71 points, l'américain Dave Christian n'aimait toutefois pas jouer au Canada à cause des taxes et du dollar canadien et demanda d'être échangé après la saison 1982-83. Les Jets l'envoyèrent donc aux Capitals en retour d'un choix de 1ère ronde en 1984 qui devint le défenseur Bobby Dollas. Donc, comme Christian avant eux, les Jets perdirent au change. LOL.
Années de gloire: 1984-85 à 1986-87
Joueur emblématique de cette période: Dale Hawerchuk
Difficile de prendre un autre joueur. Le surdoué Dale Hawerchuk transforma la franchise à sa première saison en 1981-82, récoltant 103 points et le trophée Calder. Il connaitra 6 saisons de plus de 100 points au total avec les Jets.
Années de gloire: 1992-93
Après quelques pas pires saisons avec le noyau discuté plus haut, le restant de l'histoire de la franchise fut assez ordinaire, le tout culminant par le déménagement à Phoenix en 1996. Cependant, durant une seule saison, l'arrivée de Teemu Selanne apporta un court sursis d'euphorie chez les partisans des Jets qui connurent la troisième saison de 40 victoires dans leur histoire et surtout un record pour un joueur recrue avec 76 buts et 132 points pour Selanne. Ce fut malheureusement bien bref comme espoir alors que l'équipe régressa à 24 victoires la saison suivante et Selanne ne put jouer que 51 matchs avec plusieurs blessures. Les Jets ratèrent les séries deux ans d'affilée avant d'y retourner une dernière fois en 1996 avant le déménagement, avec en plus Selanne qui était parti depuis plusieurs mois déjà.
Joueur emblématique de cette période: Sergei Bautin
Ben non.
Années de gloire: 1996-97 à 2001-02
La nouvelle équipe en Arizona parvint à frapper d'abord un gros coup, en acquérant Jeremy Roenick des Blackhawks en retour d'Alexei Zhamnov. Réuni avec Keith Tkachuk et Rick Tocchet, cela produisit un trio efficace et dangereux pour plusieurs saisons. Ces premiers Coyotes, qui comprenaient aussi plusieurs joueurs efficaces comme Shane Doan, Oleg Tverdovsky, Claude Lemieux, Teppo Numminen, Sean Burke et éventuellement Daniel Brière firent les séries à chaque saison sauf une (2000-01) entre 1996-97 et 2001-02. Cette édition 2000-01 était d'ailleurs la première équipe de l'histoire à être éliminée avec une fiche d'au moins 90 points. Merci au point de perdant. L'équipe reviendra en force en 2001-02 avec 40 victoires et un trophée Jack Adams pour l'entraîneur Bob Francis.
Joueur emblématique de cette période: Keith Tkachuk
Années de misère: 2002-03 à maintenant
Ici je triche un peu. J'ai ratissé large en disant «jusqu'à maintenant» car il y eut quelques saisons d'exception que je vais mettre en parenthèse tout à l'heure. Mais inutile de vous rappeler à quel point la franchise des Coyotes est un véritable shit-show depuis presque ses débuts, le grand problème étant leurs difficultés à trouver un aréna qui attirerait assez de fans pour survivre adéquatement. Le fait que la franchise est toujours en place est une véritable farce.
Parenthèse - Années de gloire: 2009-10 à 2011-12
Mais ironiquement, c'est durant ces trois saisons que les assistances furent les plus basses dans l'histoire de la franchise, descendant sous les 12 000 par match. Même pas capables d'y aller quand l'équipe est bonne...
Je ne sais pas exactement à quel point Winnipeg pouvait être considéré comme no man's land auparavant. On sait que c'était et ce n'est toujours pas le marché le plus convoité et que beaucoup de leurs joueurs (comme Dave Christian) ont pu demander de se faire échanger. Mais c'était le cas pour beaucoup d'équipes canadiennes à l'époque avec le dollar canadien. Je pense que Québec était davantage un no man's land à ce moment, ou du moins à égalité avec les Jets. Et je pense que durant les années 80, c'était davantage Toronto le pire marché. Ensuite je ne pense pas que les dernières années difficiles des Jets (94 à 96) étaient considérées comme un no man's land, vu qu'ils parvenaient tout de même à garder leurs joueurs. Même Selanne était choqué et triste d'être échangé aux Ducks vers la fin.
- Chris Pronger (contrat acquis en 2015, 3 ans après son dernier match avec les Flyers)
- Pavel Datsyuk (acquis en 2016, lorsque Datsyuk partit terminer sa carrière en Russie)
- Dave Bolland (acquis en 2016, après plusieurs blessures et un boulet de contrat)
- Marian Hossa (acquis en 2018, suite à sa retraite après des complications liées à l’eczéma)
- Bryan Little (acquis en 2022, trois ans après une blessure qui mit fit à sa carrière en 2019)
- Shea Weber (acquis en 2023, transmission de contrat boulet, passant du CH aux Golden Knights aux Coyotes)
- Jakub Voracek (acquis en 2023 des Blue Jackets, une semaine après Weber)
De plus, quelques joueurs ont simplement été largués aux Coyotes gratuitement en tant que «salary dump». C'est le cas de Shayne Gostisbehere qui passa des Flyers aux Coyotes en juillet 2021. Il prit le chemin de l'Arizona en compagnie de deux choix au repêchage en 2022. En retour, les Flyers ne reçurent rien. Le même principe s'appliqua quelques semaines plus tôt lorsqu'ils obtinrent Andrew Ladd des Islanders avec 1 choix au repêchage lors des trois années suivantes. Au moins, Ladd et Gostisbehere ont ensuite joué quelques matchs avec les Coyotes, contrairement aux contrats enterrés qu'on a vu plus tôt.
Cette technique de détournement du cap et du plancher salarial, malgré tout légale, confirme que les Coyotes ne sont pas seulement un endroit de misère et le no man's land de la LNH, mais aussi la plus mauvaise joke de la LNH, probablement dans toute son histoire.
- LOL oui. Dino Ciccarelli, Jon Casey, Basil McRae, LOL.
- Haha ouais!
Mais lorsque les Coyotes deviendront une équipe défunte (et ça va arriver), ça va plus donner ceci:
- Heille dude, tu te rappelles-tu des Coyotes? Shane Doan! Radim Vrbata! LOL!
Un aréna de 5000 places, un dépotoir de contrats, des chandails laids et aucun espoir à l'horizon. Fuck les Coyotes man. Quand ils déménageront enfin, je promets solennellement d'acheter leur chandail afin de l'incinérer et chier sur les cendres.
(Checkez ben Gary annoncer la construction d'un nouvel aréna en Arizona dans les 24 heures suivant la publication de ce texte)
Dans la prochaine partie, on revient avec plus de stabilité (et un peu moins de haine) avec les Bruins.
2 commentaires:
Il faut une photo du caca ur les cendres
Je savais que je me ferais avoir...
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