Chaque
franchise de la LNH ayant connu des hauts et des bas, j'ai pensé
analyser chaque franchise sous deux angles différents, soit ses années
de gloire (l'âge d'or) d'un côté et ses années de misère de l'autre
(l'âge de crotte), tout en omettant en grande partie de parler des
années «normales». Bien sûr, on peut souvent retrouver plus d'un âge d'or ou âge
de crotte. Et vous allez voir que parfois la «gloire» et la «misère»
sont relatives selon l'équipe. Genre que je sais pas trop ce que ça va
donner côté gloire pour les Blue Jackets, mais on verra rendu là.
J'ai en même temps établi quels ont été les différents «No man's land» de la LNH au cours des années, soit les pires endroits où on pouvait se retrouver comme joueur et/ou comme fan.
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Anaheim, Arizona, Boston, Buffalo
Flames de Calgary (+ Flames d'Atlanta 1972-1980) |
Années de... médiocrité: Atlanta 1972-1980
Je ne parle pas des années ordinaires mais faisons-le quand même pour les Flames.
L'origine des Flames dans la ville d'Atlanta n'était pas glorieux, mais pas misérable non plus. Les Flames d'Atlanta, en tant qu'équipe d'expansion qui débuta ses activités en 1972-73 (en même temps que les Islanders) étaient tout de même une des meilleures équipes d'expansion de cette décennie, avec les Islanders justement, et les Sabres.
Cependant, ça n'a jamais vraiment levé non plus à Atlanta. On dirait qu'ils étaient juste là, jouant pour .500 et ne dépassant jamais la première ronde. Ils réussirent tout de même à développer plusieurs joueurs, dont Eric Vail et Willi Plett, récipiendaires du trophée Calder en 1975 et 1977 respectivement, ainsi que Tom Lysiak.
La meilleure fiche de l'équipe en Géorgie fut celle de 1978-79 avec un total de 41-31-8, ainsi que des saisons de 100 points pour Bob MacMillan (108) et Guy Chouinard (107).
Mais avec une équipe moyenne, aucun contrat de télé et des assistances médiocres (moyenne de 10,000), les propriétaires près de la faillite (entre autres causée par d'autres investissements problématiques) décidèrent de vendre la franchise à un groupe d'hommes d'affaires de Calgary qui y déménagèrent l'équipe après la saison 1979-80.
Joueur emblématique de cette période: Daniel Bouchard
Daniel Bouchard est le seul joueur à avoir joué à chaque saison d'existence de l'équipe à Atlanta, y étant à partir du repêchage d'expansion de 1972 jusqu'au déménagement à Calgary. Il est tellement Atlanta qu'il y habite encore de nos jours. Avec les Flames, il a connu une fiche de 168-139-75 en 9 saisons, dont seulement une douzaine de matchs à Calgary avant d'être échangé aux Nordiques.
Années de gloire: 1984-85 à 1990-91
La première saison à Calgary se solda par d'excellentes assistances malgré un aréna de seulement 7000 places en attendant l'ouverture du Saddledome en 1983. Les Flames surprirent également en atteignant la finale de conférence au printemps 1981, s'inclinant contre les North Stars, alors que la franchise n'avait jamais dépassé la première ronde auparavant.
Cependant la deuxième saison fut décevante et la direction décida de se départir de plusieurs restants de la période d'Atlanta qu'ils jugeaient inaptes à jouer dans un marché avec plus d'attentes et de pression. Ils décidèrent alors de rebâtir l'alignement, se débarrassant de joueurs comme Bouchard, Vail, Plett, Chouinard et surtout MacMillan qui fut utilisé comme monnaie d'échange avec les Rockies du Colorado pour obtenir le légendaire Lanny McDonald en novembre 1981.
Les Flames n'étaient toutefois pas encore sortis du bois puisqu'ils avaient leurs puissants voisins provinciaux, les Oilers, dans le chemin. Ils continuèrent toutefois leur travail en continuant la tradition «Atlantienne» de repêcher de futurs récipiendaires du trophée Calder comme Gary Suter et surtout Joe Nieuwendyk, choix obtenu des North Stars en retour du prolifique Kent Nilsson, un joueur surdoué mais étiqueté comme paresseux qui disparaissait en séries.
La bagarre de l'Alberta à son sommet |
Ils firent alors une superbe job de repêchage, particulièrement en 1981 avec la sélection d'Al MacInnis et Mike Vernon. Ils surent également profiter de choix judicieux en repêchant dans des endroits encore peu explorés par les autres équipes, particulièrement en Suède (Hakan Loob) et aux États-Unis (Suter, Joel Otto, Colin Patterson).
D'autres manœuvres brillantes et audacieuses du DG Cliff Fletcher portèrent fruit, comme l'acquisition de Joe Mullen des Blues, et les Flames devinrent une puissance dans l'association Ouest, rejoignant presque les Oilers au sommet. Les deux équipes se passèrent d'ailleurs le trophée Clarence Campbell annuellement puisqu'entre 1983 et 1990, ils furent les deux seules équipes à représenter l'ouest en finale, Edmonton en 83, 84, 85, 87, 88 et 90 tandis que Calgary prit le relais en 86 et 89.
Malgré une défaite en finale en 1986, les Flames continuèrent d'améliorer leur équipe, accueillant encore de nouveaux talents comme Theoren Fleury, Doug Gilmour et Brad McCrimmon. Tout cela confirma les Flames comme puissance légitime dans la LNH, le tout culminant par deux trophées du Président consécutifs en 1988 et 1989 et finalement la Coupe Stanley en 1989.
La conquête de 1989 fut toutefois la dernière présence des Flames au-delà de la première ronde de cette période des Flames, et il faudra attendre 15 ans avant de les voir remporter une nouvelle ronde.
Joueur emblématique de cette période: Joe Nieuwendyk
On pourrait débattre que le début de cette période pourrait commencer en 1991, lorsque le DG de longue date Cliff Fletcher, avec la franchise depuis ses débuts en 1972, quitta l'organisation pour devenir DG des Maple Leafs pour ensuite en passer toute une à son successeur Doug Risebrough en déployant le méga-échange de 10 joueurs menant à l'arrivée de Doug Gilmour à Toronto. Risebrough ne put faire autant de magie que son prédécesseur, le tout menant au départ progressif de toutes ces vedettes dominantes des Flames au fil des années suivantes.
Joueur emblématique de cette période: Derek Morris
Années de gloire: 2003-04 à 2008-09
Deux gros changements survinrent en 2003 lorsque l'entraineur Greg Gilbert fut limogé et remplacé par Darryl Sutter vers la fin de la saison 2002-03. Sutter fut ensuite promu comme DG durant l'été et il se mit immédiatement au travail en faisant l'acquisition du gardien Mikka Kiprusoff en retour d'un choix de deuxième ronde en 2005 (qui deviendra Marc-Édouard Vlasic).
Joueur emblématique de cette période: Jarome Iginla
Les Flames mirent du temps à décider à reconstruire et ni eux ni Iginla ne semblaient vouloir bouger. C'est finalement à la date limite des transactions de 2013 qu'ils décidèrent de l'échanger à Pittsburgh. Entretemps la franchise rata les séries pendant ces 5 saisons consécutives, en plus de se départir de Darryl Sutter qui ira gagner deux coupes à Los Angeles...
Le successeur d'Iginla comme capitaine, Giordano connut de superbes années à Calgary dans les années 2010, le tout culminant par un trophée Norris en 2019.
Normalement je parle peu des années moyennes et sans histoire mais je fais une exception ici. Sans être glorieux ni misérables, les Flames sont une équipe bipolaire depuis 2014, retournant en série une année pour les rater l'année suivante. On voit depuis des portes tournantes chez les entraineurs, avec d'abord Bob Hartley qui arriva en 2012-13 et ramena les Flames au-delà de la première ronde en 2015.
1 commentaire:
Une équipe américaine qui déménage au Canada, c'était la belle époque. C'est bien fini tout ça. Les petits marchés canadiens font du surplace et servent de plus en plus de club-école, incapables de conserver leurs vedettes. Comment garder l'espoir chez les partisans des Jets, des Flames, des Sénateurs et même des Oilers qu'ils puissent s'approcher un jour de la coupe ?
Et puis, ce n'est qu'une question de temps avant que Brady Tkachuk et Connor McDavid s'arrangent pour aller jouer (et gagner) ailleurs.
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