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mardi 7 novembre 2023

Gloire et misère: Calgary

 


Chaque franchise de la LNH ayant connu des hauts et des bas, j'ai pensé analyser chaque franchise sous deux angles différents, soit ses années de gloire (l'âge d'or) d'un côté et ses années de misère de l'autre (l'âge de crotte), tout en omettant en grande partie de parler des années «normales». Bien sûr, on peut souvent retrouver plus d'un âge d'or ou âge de crotte. Et vous allez voir que parfois la «gloire» et la «misère» sont relatives selon l'équipe. Genre que je sais pas trop ce que ça va donner côté gloire pour les Blue Jackets, mais on verra rendu là.

J'ai en même temps établi quels ont été les différents «No man's land» de la LNH au cours des années, soit les pires endroits où on pouvait se retrouver comme joueur et/ou comme fan.


Cliquez ici pour les chapitres précédents:
Anaheim, Arizona, Boston, Buffalo

Flames de Calgary
(+ Flames d'Atlanta 1972-1980)


Années de... médiocrité: Atlanta 1972-1980
Je ne parle pas des années ordinaires mais faisons-le quand même pour les Flames. 

L'origine des Flames dans la ville d'Atlanta n'était pas glorieux, mais pas misérable non plus. Les Flames d'Atlanta, en tant qu'équipe d'expansion qui débuta ses activités en 1972-73 (en même temps que les Islanders) étaient tout de même une des meilleures équipes d'expansion de cette décennie, avec les Islanders justement, et les Sabres. 

Cependant, ça n'a jamais vraiment levé non plus à Atlanta. On dirait qu'ils étaient juste là, jouant pour .500 et ne dépassant jamais la première ronde. Ils réussirent tout de même à développer plusieurs joueurs, dont Eric Vail et Willi Plett, récipiendaires du trophée Calder en 1975 et 1977 respectivement, ainsi que Tom Lysiak.

La meilleure fiche de l'équipe en Géorgie fut celle de 1978-79 avec un total de 41-31-8, ainsi que des saisons de 100 points pour Bob MacMillan (108) et Guy Chouinard (107). 

Mais avec une équipe moyenne, aucun contrat de télé et des assistances médiocres (moyenne de 10,000), les propriétaires près de la faillite (entre autres causée par d'autres investissements problématiques) décidèrent de vendre la franchise à un groupe d'hommes d'affaires de Calgary qui y déménagèrent l'équipe après la saison 1979-80.

Joueur emblématique de cette période: Daniel Bouchard
Daniel Bouchard est le seul joueur à avoir joué à chaque saison d'existence de l'équipe à Atlanta, y étant à partir du repêchage d'expansion de 1972 jusqu'au déménagement à Calgary. Il est tellement Atlanta qu'il y habite encore de nos jours. Avec les Flames, il a connu une fiche de 168-139-75 en 9 saisons, dont seulement une douzaine de matchs à Calgary avant d'être échangé aux Nordiques.


Années de gloire: 1984-85 à 1990-91

La première saison à Calgary se solda par d'excellentes assistances malgré un aréna de seulement 7000 places en attendant l'ouverture du Saddledome en 1983. Les Flames surprirent également en atteignant la finale de conférence au printemps 1981, s'inclinant contre les North Stars, alors que la franchise n'avait jamais dépassé la première ronde auparavant.

Cependant la deuxième saison fut décevante et la direction décida de se départir de plusieurs restants de la période d'Atlanta qu'ils jugeaient inaptes à jouer dans un marché avec plus d'attentes et de pression. Ils décidèrent alors de rebâtir l'alignement, se débarrassant de joueurs comme Bouchard, Vail, Plett, Chouinard et surtout MacMillan qui fut utilisé comme monnaie d'échange avec les Rockies du Colorado pour obtenir le légendaire Lanny McDonald en novembre 1981.

Les Flames n'étaient toutefois pas encore sortis du bois puisqu'ils avaient leurs puissants voisins provinciaux, les Oilers, dans le chemin. Ils continuèrent toutefois leur travail en continuant la tradition «Atlantienne» de repêcher de futurs récipiendaires du trophée Calder comme Gary Suter et surtout Joe Nieuwendyk, choix obtenu des North Stars en retour du prolifique Kent Nilsson, un joueur surdoué mais étiqueté comme paresseux qui disparaissait en séries.

La bagarre de l'Alberta à son sommet

Ils firent alors une superbe job de repêchage, particulièrement en 1981 avec la sélection d'Al MacInnis et Mike Vernon. Ils surent également profiter de choix judicieux en repêchant dans des endroits encore peu explorés par les autres équipes, particulièrement en Suède (Hakan Loob) et aux États-Unis (Suter, Joel Otto, Colin Patterson).

D'autres manœuvres brillantes et audacieuses du DG Cliff Fletcher portèrent fruit, comme l'acquisition de Joe Mullen des Blues, et les Flames devinrent une puissance dans l'association Ouest, rejoignant presque les Oilers au sommet. Les deux équipes se passèrent d'ailleurs le trophée Clarence Campbell annuellement puisqu'entre 1983 et 1990, ils furent les deux seules équipes à représenter l'ouest en finale, Edmonton en 83, 84, 85, 87, 88 et 90 tandis que Calgary prit le relais en 86 et 89.

Malgré une défaite en finale en 1986, les Flames continuèrent d'améliorer leur équipe, accueillant encore de nouveaux talents comme Theoren Fleury, Doug Gilmour et Brad McCrimmon. Tout cela confirma les Flames comme puissance légitime dans la LNH, le tout culminant par deux trophées du Président consécutifs en 1988 et 1989 et finalement la Coupe Stanley en 1989.

La conquête de 1989 fut toutefois la dernière présence des Flames au-delà de la première ronde de cette période des Flames, et il faudra attendre 15 ans avant de les voir remporter une nouvelle ronde.


Joueur emblématique de cette période: Joe Nieuwendyk
Ce membre du temple représente parfaitement bien cette période de gloire, arrivant en scène en 1986-87 suivant la présence en finale et demeurant en place jusqu'en 1995, ce qui coïncide avec le début de la période de misère qui va suivre.


Années de misère: 1996-97 à 2002-03
On pourrait débattre que le début de cette période pourrait commencer en 1991, lorsque le DG de longue date Cliff Fletcher, avec la franchise depuis ses débuts en 1972, quitta l'organisation pour devenir DG des Maple Leafs pour ensuite en passer toute une à son successeur Doug Risebrough en déployant le méga-échange de 10 joueurs menant à l'arrivée de Doug Gilmour à Toronto. Risebrough ne put faire autant de magie que son prédécesseur, le tout menant au départ progressif de toutes ces vedettes dominantes des Flames au fil des années suivantes. 
 
Les Flames ratèrent les séries en 1991-92, après une saison de 100 points la saison précédente, mais se rétablirent suffisamment lors des années suivantes pour retourner en séries, se faisant toutefois éliminer en première ronde annuellement. Le départ de Nieuwendyk pour Dallas durant la saison 1995-96 marqua définitivement la fin de cette ère et le début d'une autre avec l'arrivée de Jarome Iginla, obtenu des Stars en retour de Nieuwendyk. 

La misère commença toutefois réellement à partir de la saison 1996-97, première de sept saisons consécutives où ils ratèrent les séries et où les assistances diminuèrent au point d'inquiéter les dirigeants et la population sur la possibilité de voir les Flames rejoindre les Jets et les Nordiques comme équipe canadienne défunte. Cependant, une mobilisation d'achat de billets de saison en 1999 vint rétablir légèrement la situation malgré que la francise continuera de subir des pertes lors des saisons suivantes.




Mais durant ce temps, l'équipe était moche (pas seulement avec leurs chandails), et à l'exception de Jarome Iginla et peut-être Valeri Bure, il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent à Calgary. L'organisation gaspilla en plus plusieurs joueurs comme Martin St-Louis et Jean-Sébastien Giguère, qu'ils eurent brièvement dans l'organisation avant de les perdre pour rien et de les voir devenir des vedettes ailleurs (et les hanter dans le cas de St-Louis).
 
Iginla devint un joueur vedette, notamment avec sa saison de 52 buts en 2001-02, mais les Flames tardaient à passer à une autre étape, voyant les entraineurs se succéder sans succès derrière le banc, en plus d'une incapacité à retrouver un véritable gardien numéro un depuis le départ de Vernon en 1994. Cela ne saurait toutefois tarder.



Joueur emblématique de cette période: Derek Morris
J'aurais aussi pu mettre le «Russian Pocket Rocket» Valeri Bure, mais histoire d'en name-dropper un autre, voici Derek Morris, un bon jeune défenseur représentant adéquatement cette période de reconstruction des Flames. Choix de première ronde en 1996 (13e au total), il amassa une trentaine de points par saison jusqu'à son départ pour le Colorado à l'automne 2002 lorsqu'il fut envoyé à l'Avalanche dans l'échange envoyant Chris Drury à Calgary.


Années de gloire: 2003-04 à 2008-09
Deux gros changements survinrent en 2003 lorsque l'entraineur Greg Gilbert fut limogé et remplacé par Darryl Sutter vers la fin de la saison 2002-03. Sutter fut ensuite promu comme DG durant l'été et il se mit immédiatement au travail en faisant l'acquisition du gardien Mikka Kiprusoff en retour d'un choix de deuxième ronde en 2005 (qui deviendra Marc-Édouard Vlasic).

Les Flames, menés entre autres par Sutter, Iginla, Kiprusoff, Craig Conroy et Martin Gélinas, connurent leur première saison de 40 victoires depuis la saison 1993-94 et se faufilèrent jusqu'en finale contre le Lightning. Il s'en fallu de peu pour retrouver une équipe canadienne de retour sur la Coupe Stanley, principalement avec le fameux but refusé à Martin Gélinas lors du 6e match, mais au final les Flames s'inclinèrent contre le Lightning et leur ancien prospect qu'ils avaient abandonné, Martin St-Louis.

Les Flames demeurèrent compétitifs durant le restant de la décennie, avec l'arrivée entre autres de joueurs comme Dion Phaneuf et Alex Tanguay. Cependant, le vieux refrain d'autrefois retentit de nouveau alors qu'ils ne dépassèrent pas la première ronde des séries. Sutter demeura DG mais abandonna le titre d'entraineur après la saison 2005-06, se succédant alors dans l'ordre Jim Playfair, Mike Keenan et finalement le frère de Darryl, Brent Sutter, en 2009-10, soit le 3e Sutter à entraineur l'équipe après Darryl et Brian (1997 à 2000).



Joueur emblématique de cette période: Jarome Iginla
Avant de devenir le meilleur marqueur et pointeur de l'histoire de la franchise, Iginla fut nommé comme capitaine au début de cette fameuse saison 2003-04. Il demeurera en place longtemps, probablement trop longtemps, pendant que les Flames recommencèrent à faire du surplace en refusant de se départir de leur joueur vedette, même après la date d'expiration de cette bonne période des Flames.

Années de misère: 2009-10 à 2013-14
Les Flames mirent du temps à décider à reconstruire et ni eux ni Iginla ne semblaient vouloir bouger. C'est finalement à la date limite des transactions de 2013 qu'ils décidèrent de l'échanger à Pittsburgh. Entretemps la franchise rata les séries pendant ces 5 saisons consécutives, en plus de se départir de Darryl Sutter qui ira gagner deux coupes à Los Angeles...

Entretemps, on vit plusieurs mouvements de yoyo à travers le personnel de joueurs, l'équipe ramenant des joueurs en deuxième séjour comme Alex Tanguay, Mike Cammalleri et Olli Jokinen... Rien de très excitant donc pour les fans de se faire servir du réchauffé.


Joueur emblématique de cette période: Mark Giordano
Le successeur d'Iginla comme capitaine, Giordano connut de superbes années à Calgary dans les années 2010, le tout culminant par un trophée Norris en 2019. 

Année de.... je sais pas quoi: 2014-15 à maintenant
Normalement je parle peu des années moyennes et sans histoire mais je fais une exception ici. Sans être glorieux ni misérables, les Flames sont une équipe bipolaire depuis 2014, retournant en série une année pour les rater l'année suivante. On voit depuis des portes tournantes chez les entraineurs, avec d'abord Bob Hartley qui arriva en 2012-13 et ramena les Flames au-delà de la première ronde en 2015. 
 
Ce fut ensuite au tour de Glen Gulutzan brièvement, ensuite le controversé Bill Peters, pour finalement encore servir du réchauffé en ramenant Darryl Sutter en 2020-21. Ce dernier semble ensuite avoir aliéné tout son vestiaire lors des années suivantes. Sutter a toutefois conduit l'équipe à une saison de 50 victoires (deuxième meilleure fiche de l'histoire de la franchise) et une autre présence en 2e ronde en 2021-22, pour finalement rater encore les séries l'an passé.

Bref, ce n'est ni glorieux ni exécrable, c'est surtout instable et inconstant. La saison actuelle semble être en voie d'être désastreuse, peut-être commençons-nous une autre véritable ère de misère à Calgary.


1 commentaire:

Jellos a dit…

Une équipe américaine qui déménage au Canada, c'était la belle époque. C'est bien fini tout ça. Les petits marchés canadiens font du surplace et servent de plus en plus de club-école, incapables de conserver leurs vedettes. Comment garder l'espoir chez les partisans des Jets, des Flames, des Sénateurs et même des Oilers qu'ils puissent s'approcher un jour de la coupe ?
Et puis, ce n'est qu'une question de temps avant que Brady Tkachuk et Connor McDavid s'arrangent pour aller jouer (et gagner) ailleurs.