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dimanche 11 janvier 2009

Un héros obscur : André Lacroix


Parler des Spurs de Denver de la WHA m'a inspiré un autre sujet sur cette même ligue. Quand on dit que les records sont faits pour être battus, c'est pas nécessairement vrai, mais on peut les oublier. Le record que possède André Lacroix jusqu'à la fin des temps vaut la peine d'être un peu remémoré. Lacroix est le plus grand marqueur de l'histoire de la WHA. Et le mérite est qu'il a devancé tout le monde en jouant pour une pléiade d'équipe broche à foins comme seule la WHA pouvait produire. En 551 matchs dans cette ligue, Lacroix produisit un total impressionnant de 798 points. Le plus près de lui est l'ancien capitaine des Nordiques Marc Tardif avec un total très satanique de 666 points! Bobby Hull est le troisième plus grand marqueur de l'histoire de la ligue avec 638 points. Donc la domination de Lacroix au tableau des compteurs fut assez flagrante.

La carrière professionnelle de Lacroix fut quand même un long chemin qui l'a amené un peu partout en Amérique. Le tout a commencé avec les As de Québec qui étaient alors une équipe de la Ligue Américaine. Avec l'arrivée de nouvelles équipes dans la NHL en 1967, l'équipe de Québec fut achetée par les Flyers de Philadelphie et ainsi Lacroix devint la propriété de notre équipe orange préférée! Il commença la saison à Québec où il marqua 87 points en 54 matchs avant d'être rappelé par les Flyers où il marqua un bon 14 points en 18 matchs. Lacroix évolua ainsi pour les Flyers pendant 3 ans avant d'être échangé à Chicago en 1971. Il joua une seule saison relativement décevante avant de sauter sur l''occasion de revenir à Philadelphie, mais cette fois-ci pour la nouvelle ligue qui voulait rivaliser avec la NHL.


Lacroix fit son entrée dans l'Association mondiale de hockey pour les Blazers de Philadelphie alors que les Nordiques de Québec qui possédaient ses droits l'échangèrent pour une somme d'argent. L'argent fut à l'origine d'étranges histoires de la part des dits Blazers. À l'origine, la concession fut attribuée à Miami et elle devait s'appeler les Screaming Eagles de Miami. Tout allait bien et en plus l'équipe fut la première à avoir pu attirer dans son sein des joueurs vedettes de la NHL. Bernard Parent alors à Toronto signa avec Miami et Derek Sanderson devint, lorsqu'il signa avec Miami, le joueur le plus payé de tout le sport professionnel. Son contrat de 2,6 millions surpassa même le salaire de Pélé, la superstar du foot ...

La seule chose qui semblait ne pas aller avec l'équipe de Miami était quand même de taille : ils n'avaient pas d'aréna... C'est pourquoi l'équipe fut transférée à Philadelphie et devint les Blazers avant même que Miami n'ait pu voir sa très médiatique équipe jouer un seul match... Le premier match de l'équipe allait être à l'image de ce que cette équipe allait devenir, un désastre. La partie fut annulée due à un problème de Zamboni.

La saison des Blazers fut catastrophique. Sanderson fut blessé et ne joua que 8 matchs avant de renoncer à son très lucratif contrat (que l'équipe n'aurait pas pu honorer de toute façon) et de retourner dans la NHL avec les Bruins. Parent connut probablement la pire saison de sa carrière ou du moins depuis sa première saison avec les Bruins en 1966-67. Il s'agit de la seule saison de sa carrière depuis cette première saison où sa moyenne de buts alloués s'est élevée au dessus de 3. La saison d'après, Parent retourna non seulement dans la NHL, mais avec les Flyers avec qui il remporta la coupe Stanley deux ans d'affilée en plus d'être le premier gardien de l'ère moderne à avoir une moyenne en dessous de 2 à sa saison retour. André Lacroix démontra par contre toutes ses qualités offensives. Après son maigre 11 points de l'année précédente pour les Black Hawks, Lacroix récolta 124 points dont 50 buts. C'est ainsi que le redoutable attaquant commença sa récolte de points qui allait faire de lui le plus grand marqueur de l'histoire du circuit.

Après la première saison de la ligue, les Blazers déménagèrent à Vancouver mais sans Lacroix. Il fut échangé aux Raiders de New York, plus tard renommés les Golden Blades avant le début de la seconde saison de la ligue. Encore une fois il s'agissait d'une équipe de piètre qualité et elle quitta même la ville de New York après 24 matchs lors de cette deuxième saison lorsqu'ils devinrent les Knights du New Jersey. L'équipe termina bonne dernière mais Lacroix prouva encore une fois que peu importe le contexte il pouvait marquer en totalisant 111 points cette année-là dont 80 passes. À l’issue de la saison, la concession renonça à compétitionner avec les Islanders et les Rangers pour le public de hockey dans la région de New York et déménagea à San Diego où ils devinrent les Mariners. Cette fois, Lacroix suivit le déménagement de l'équipe.

Lacroix passa 3 saisons à San Diego où il connut à sa première année sa meilleure saison avec 147 points dont 106 passes. En 1974, Lacroix participa à la seconde Série du siècle où les joueurs de la WHA affrontèrent l'équipe nationale de l'URSS mais sans la chance et la magie de la première série de 1972. Après 3 saisons, les Mariners de San Diego furent dissous et Lacroix se joignit aux Aeros de Houston où il enfila 113 points la saison suivante. Encore une fois Lacroix faisait partie d'une équipe aux prises avec des difficultés et l'équipe, après s'être vu son entrée refusée dans la NHL, fut dissoute. Lacroix fut par la suite engagé par les Jets de Winnipeg mais fut immédiatement échangé aux Whalers de la Nouvelle-Angleterre où il termina sa carrière dans la WHA avec sa plus faible récolte de points depuis dans la WHA. Il termina sa carrière pour de bon dans la NHL avec ces mêmes Whalers 29 matchs plus tard.



La carrière d'André Lacroix fut donc une longue succession de déplacements à travers une ligue qui voulait être plus grosse que le bœuf et qui s'essouffla très rapidement. Mais la très surprenante production de Lacroix tout au long de sa carrière dans la WHA fut étonnamment sous le signe de la constance, malgré les équipes tumultueuses où il évolua et malgré les contraintes que jouer pour une équipe de bas niveau dans une ligue d'un calibre moindre que celle de la NHL fait subir. Cela fait d'André Lacroix un véritable héro oublié, mais son record de points dans la WHA lui appartient pour toujours...



6 commentaires:

Christ a dit…

Je dois admettre que ton blog est pas mal instructif. Je suis impressionné et je me demande ou tu pige tout ça! En tk, malgré mon jeune age, j'ai l'impression d'être un vieux fan fini vu que j'oublie la moitié de ce que j'ai appris dans ma jeunesse sur le monde du hockey... Au moins, j'ai l'impression de me coucher un peu moins cave après avoir lu ton blog haha!

Si jamais, t'as le goût de te divertir d'une autre manière, tu peux lire le mien... mais ça parle pas vraiment de hockey : http://christ-asfaras.blogspot.com/

Martin ITFOR a dit…

Merci, je vais le mettre dans mes favoris!

Merci de tes commentaires!

M

Anonyme a dit…

Bonjour, André était un ami de mon père, il est né à Lauzon tout comme moi. Il n'y a pas grand monde qui sait qui a été le meilleur compteur à vie de l'amh.
Si tu poses cette question à plusieurs fans de hockey, ils te sortiront Bobby Hull, Marc Tardif etc. Bravo pour ton blog. Si tu veux des photos d'André j'en ai quelques unes donc une avec un gilet dh CH quand il jouait pour les Canadiens juniors.

Anonyme a dit…

On envisage de rendre hommage à André Lacroix prochainement. L'aréna de Lauzon n'est pas mis en valeur.

Anonyme a dit…

André Lacroix... de beaux souvenirs. Mon cousin, Richard ''Dick'' Sarrazin a joué sur la même ligne qu' André Lacroix à Philadelphie en 68-69. Avec Jean-Guy Gendron à l'aile gauche ils formaient alors ce que les médias de Philadelphie qualifiaient de ''French Line''. Mon cousin nous vantait sans cesse les qualités de fabricant de jeu d'André Lacroix. Après avoir été rappelé en cours de saison des A's de Québec, il avait produit 46 points en seulement 56 matchs aux cotés de Lacroix. L'année suivante Vic Stasiuk, le coach, le relégua aux oubliettes et après quelques matchs le renvoya dans la ligue américaine. Puisqu'il mesurait 6 pieds, Stasiuk aurait voulu que Richard joue des bras ce qui n'était pas du tout sa tasse de thé. Bobby CLark avait fait son entrée et le style ultra-robuste que les Flyers allait désormais utilisé était dans les cartons des décideurs.

Avec l'arrivée de Fred Shero qui au mieux détestait les francophone, la carrière de Richard à Philadelphie se termina en queue de poisson. Il prit le chemin de l'association mondiale (AMH) mais relégué sur la dernière ligne, il y connu peu de succès. En 1974-75 il a terminé au premier rangs des marqueurs des Eagles de Syracuse dans la ligue américaine. Au cours de la saison 75-76 alors qu'il évoluait toujours dans la ligue américaine, il reçu une offre de travail chez Air Canada qui sécuriserait son avenir et il décida que c'en était assez des voyages en autobus.

Richard n'a jamais été une grande vedette, il n'avait probablement pas la force de caractère nécessaire pour faire face à l'adversité. IL n'en reste pas moins que, pour notre petit village de campagne, il a fait notre fierté. Il fut notre seul athlète (toute discipline confondue) ayant réussit a atteindre les rangs professionnel ce qui, avouons-le, est déjà une grande réussite en soi.

Désolé de l'espace que j'ai pu prendre, mais je croyais pertinent de partager avec vous le parcours d'un ex-coéquipier de M Lacroix.

Martin Vincent a dit…

Je me souviens du nom de André Lacroix et très vaguement de l'avoir vu a la télé et effectivement il était un excellent joueur de centre. Hélas les francophones étaient passablement décriés dans la NHL et ce même par les dirigeants de Montréal (plusieurs documents prouvent ce fait). Je m'intéresse à ce joueur de nouveau car j'ai vu dans le Journal de Lévis qu'il est le frère du curé de Chibougamau où j'ai longtemps vécu. Merci pour l'article excellent travail. Bravo.