À l’époque des six équipes et avant qu’existe le repêchage, ce sont les Black Hawks de Chicago qui ont démontré le plus d’intérêt envers Doug Barkley. Par contre, même si dans la deuxième moitié des années 1950, les Hawks commençaient à peine à sortir d’une période sombre, Barkley eut de la difficulté à se faire une place avec le grand club. S’il parvint à jouer une poignée de matchs avec Chicago, il fut surtout balloté entre l’équipe de sa province natale de la WHL, les Stampeders de Calgary, et les Bisons de Buffalo de la Ligue américaine. Lorsque les Hawks redevinrent respectables avec l’arrivée des Bobby Hull, Stan Mikita, Pierre Pilote et Glenn Hall, ceci n’aida Barkley à sortir de l’anonymat.
En juin 1962, Barkley avait 25 ans mais il n’avait joué que 6 matchs dans la LNH. Les Hawks se servirent donc de lui comme monnaie d’échange pour obtenir John McKenzie et Len Lunde des Red Wings.
Après avoir eu une vraie chance à Détroit, Barkley put véritablement se faire valoir. Défenseur au style robuste et avec un tir puissant, il parvint à gagner des points aux yeux de son entraîneur, Sid Abel, avec sa contribution au jeu de puissance et sa capacité de corriger les erreurs de ses coéquipiers. Il vint même à un cheveu de remporter le Trophée Calder (recrue de l’année), derrière Kent Douglas, dans une cuvée qui était tout de même faible.
Sans gagner la Coupe Stanley, les Wings atteignirent la finale à quelques reprises lors du passage de Barkley dans la ville de l’automobile. Le tout prit toutefois fin de façon prématurée le 30 janvier 1966. À ce moment, Doug Mohns des Hawks tenta de lever le bâton de Barkley, mais rata son coup. C’est donc le sien qui se retrouva dans l’œil de son adversaire. Barkley fut immédiatement envoyé à l’hôpital pour y être opéré.
Les nouvelles, rapportées au quotidien, furent en dents de scie. Une journée, on se montrait optimiste, puis le lendemain, c’était beaucoup moins sûr, mais il s’agissait d’abord de spéculation, puisqu’il fallait attendre de retirer les bandages pour vraiment se faire une idée.
Après avoir envisagé que Barkley puisse reprendre l’entraînement avec un cache-œil et être prêt pour les séries, le tout fut remis à zéro lorsque sa rétine se détacha. Il eut donc une deuxième opération dans un hôpital de Boston. Sa vue progressa, puis régressa. Il y eut une troisième et une quatrième opération, mais le tout fut vain. Barkley perdit finalement son œil et celui-ci lui fut retiré.
C’est ainsi que la carrière de Barkley prit fin à seulement 29 ans, après 253 matchs. À fin de compensation, la ligue lui versa 15 000$.
Ayant perdu un rouage important, Paul Henderson affirma plus tard que cette perte d’un joueur qui cimentait l’équipe fut le début d’une longue descente aux enfers. Augmentée de décisions douteuses, d’instabilité et d’échanges malheureux, la retraite forcée de Barkley fut suivie de 15 saisons où les Red Wings ratèrent les séries en 17 ans (malgré l’arrivée sur une base régulière de nouvelles équipes d’expansion au sein de la ligue).
On lui trouva tout de même un travail chez les Wings aux relations publiques et à l’administration. En 1969-70, on lui confia les rênes de la filiale de la Ligue centrale, les Wings de Fort Worth. Au cours de l’année suivante, dans cette instabilité mentionnée précédemment, on demanda à Barkley de prendre la place de Ned Harkness derrière le banc, alors que Harkness monta au deuxième étage. Son passage fut toutefois de courte durée, puisqu’en novembre 1971, il démissionna pour laisser sa place à Johnny Wilson.
Barkley demeura dans l’entourage des Red Wings, mais ce ne fut qu’une question de temps avant qu’il retourne derrière le banc. En juin 1975, Alex Delvecchio décida de se concentrer sur son poste de directeur-gérant et laissa celui d’entraîneur à Barkley.
Il ne parvint toutefois pas à améliorer les choses. Le début de saison fut encore difficile, autant pour l’équipe que pour Barkley personnellement.
Le 16 novembre 1975, Détroit perdit 3-0 malgré une belle performance d’Ed Giacomin devant le filet face à son ancienne équipe, les Rangers. Après le match, Barkley parla aux journalistes dans le corridor. Ces derniers demandèrent d’aller dans le vestiaire. Barkley leur dit alors d’attendre. Walt MacPeek du Newark Star-Ledger, qui voulait parler à Giacomin, s’impatienta. Le ton monta. Barkley lança alors des insultes et des jurons, avant de le frapper à la tête et à l’épaule et de lui causer un œil amoché. MacPeek porta plainte.
Quelques semaines plus tard, le 4 décembre, après une défaite de 9-1 contre les Canucks, il fut congédié. Il s’agissait du 9e changement d'entraîneur en 8 ans. Pour ce qui est de l’accusation, elle n’a pas été retenue. Et comme Barkley avait été congédié, la ligue n’eut pas à se prononcer.
Estimant qu’avec sa fiche globale de 20-60-11, c’était terminé pour lui, Barkley retourna dans son coin de pays. Il demeura toutefois impliqué dans le hockey, en devenant brièvement entraîneur au niveau junior des Wranglers de Calgary en 1977-78.
En 1980, les Flames d’Atlanta mirent le cap sur Calgary. Barkley put alors devenir analyste de leurs matchs à la radio. Il demeura à ce poste jusqu’en 2001.
Doug Barkley demeure toujours à Calgary.
Sources :
″Barkley injures eye; Wings bow to Hawks″ de Terry O’Connor, January 31, 1966, Windsor Star, page 19,
″Barkley plays waiting game; Damage to eye serious″ de Terry O’Connor, February 1st, 1966, Windsor Star, page 18,
″Late reports on Barkley encouraging″, February 3, 1966, Windsor Star, page 27,
″Abel fears Barkley out for season″, February 5, 1966, Windsor Star, page 22,
″Last report on Barkley: encouraging″ de Terry O’Connor, February 7, 1966, Windsor Star, page 19,
″Too early on Barkley″, February 9, 1966, Windsor Star, page 23,
″Good report on Bakley″, February 11, 1966, Windsor Star, page 27,
″Lucky legs of Hull and Provost″ de Jack Dulmage, February 14, 1966, page 20,
″Doctors find more severe eye damage″, February 15, 1966, Windsor Star, page 19,
″Official: Barkley retires″, AP, June 8, 1966, Windsor Star, page 30,
″When you are 29 and the game is over″ de John Robertson, December 31, 1966, Calgary Herald, page 14,
″Barkley Enjoys His New Post With Detroit Team″, CP, Quebec Chronicle Telegraph, February 3, 1968, page 8,
″Security backfires on Barkley″, CP, January 11, 1971, Saskatoon Star-Phoenix, page 12,
″Claim Barkley new Wings’ coach″, AP, June 28, 1975, Windsor Star, page 24,
″Barkley Attacked For His Fighting″, AP, November 18, 1975, Calgary Herald, page 31,
″Detroit Fires Coack Barkley″, AP, December 5, 1975, Spokane Daily-Chronicle, page 20,
″Austerity arrives″ de Jack Dulmage, January 28, 1976, Windsor Star, page 36,
″Barkley held Wings together″ de John Down, September 23, 1980, Calgary Herald, page C1,
legendsofhocket.net, wikipedia.org.
4 commentaires:
Merci pour la biographie de ce joueur malchanceux et peu connu à part sur les 3 cartes que vous avez incluses. Il a raté de peu d'avoir sa carte de coach en 1975 avec des célébrités comme Bep Guidolin, Marc Boileau... et Don Cherry :)
@ Jellos À la place, la carte de l'entraîneur des Wings est allé à Alex Delvecchio, avec une photo alors qu'il était toujours joueur.
Ha ha, oui c'est bien vrai :) et Bob Pulford des Kings aussi. Quand j'ai eu ces cartes, je croyais que les coachs au hockey, c'était comme au baseball et qu'ils revêtaient l'uniforme derrière le banc😂
Et j'ajoute, comme entraîneur photographié en équipement, Lou Angotti des Blues et, de l'équipe-culte de LVEUP, Marshall Johnston. Les cartes d'entraîneurs pourraient faire un sujet d'article (si ce n'est déjà fait) autant celles de 74-75 que celles de la série "maudite" Pro-Set de 1990-91..... ainsi que les cartes d'arbitres, une "joyeuse initiative" de cette compagnie pour se démarquer. Cordialement Jellos
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