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samedi 25 juillet 2009

Claude "Suitcase" Pronovost


Claude Pronovost, à ne pas mélanger avec le grand Claude Provost, vient d'une grande famille de Hockey. Son grand frère Marcel fut un des plus grands défenseur défensif de son époque, aidant les Red Wings à remporter quatre Coupes Stanley au début des années 50 et une autre en tant que Maple Leafs en 1967. Il fut intronisé au Temple de la Renommée en 1978. Son plus jeune frère Jean connut également une brillante carrière, notamment avec les Penguins avec qui il marqua 52 buts et le même nombre de passes pour un total de 104 points en 1975-76. Comme je l'ai avancé dans l'article sur Ed Kea, Jean Pronovost est de nos jours reconnus principalement pour avoir été un bon messager de la religion évangéliste dans la LNH. Il aurait notamment converti Mike Gartner alors qu'il jouait avec les Capitals de Washington.

Claude Pronovost ne connaîtra pas une carrière brillante comme celles de ses frères. Sa carrière dans la Ligue nationale se résumera à seulement 3 matchs. Le surnom suitcase provient justement du fait qu'il se promenait beaucoup dans les ligues mineures, notamment dans la Ligue de hockey senior du Québec. Mais c'est pour son premier match en carrière qu'on se rappellera de Claude Pronovost jusqu'à la fin des temps...

Pronovost était à une époque le gardien utilisé par les Canadiens de Montréal lors de pratiques. C'était à l'époque où l'on n'habillait pas de second gardien durant les matchs, alors les gardiens substituts n'avaient que très peu de chances de percer l'alignement des équipes. Seul une bonne blessure pouvait être une opportunité pour le second gardien de défendre la cage de son équipe. Pronovost eut sa chance le 14 janvier 1956 mais pour défendre la cage de l'adversaire du Canadiens, les Bruins de Boston. C'était à l'époque où Terry Sawchuck jouait pour les Bruins et ce dernier ne put jouer le match en raison d'une blessure. L'équipe fit donc appel à un autre gardien nommé John Henderson qui évoluait avec les Bears de Hershey pour prendre la place du plus grand gardien de tous les temps. Toutefois, l'équipement de ce gardien de forte taille n'arriva pas à Montréal à temps.

Les Bruins demandèrent donc aux Canadiens de leur prêter un de leurs gardiens substituts. Après avoir refusé de leur céder Gerry McNeil afin de défendre la cage des Bruins, les Canadiens leur cédèrent le jeune Claude Pronovost pour le temps d'une partie. Bien qu'il jouait contre sa propre équipe, ce dernier profita de sa chance d'enfin percer la LNH. Pronovost blanchit sa propre équipe 2 à 0.

Suivant cet étrange début, Pronovost aura à attendre encore trois ans à se promener dans les mineures avant d'avoir à nouveau la chance de jouer dans la Ligue nationale. Le 5 février 1959, alors que les Canadiens tiraient de l'arrière 5 à 1 contre les Maple Leafs, Pronovost sauta sur la glace en troisième période. Il n'eut toutefois pas la chance du débutant comme lors de son premier match, le match se terminant par la marque de 6 à 3. Le 3 mars de la même année, alors que Jacques Plante souffrait de douleurs musculaires, Claude Pronovost obtint son premier départ dans l'uniforme des Canadiens. Pronovost ne garda la cage du Tricolore que deux périodes avant de se faire remplacer par le gardien Claude Cyr. Les Canadiens s'inclinèrent encore une fois par la marque de 6 à 3. Cette victoire des Leafs allait faire en sorte que l'équipe de son frère, les Red Wings de Detroit, allaient être éliminés de séries. La même saison, pour son excellent travail avec les Royals de Montréal de la ligue senior du Québec, Pronovost remporta le trophée Vézina remis au meilleur gardien de la ligue

En septembre 1959, Pronovost fut échangé aux Black Hawks de Chicago en retour de compensations financières. Il ne portera jamais l'uniforme de ces derniers. Après quelques autres années à voyager un peu partout au Canada, il prit sa retraite lors de la saison 1962-63.

Voici ce que Pronovost, maintenant agé de 73 ans, a récemment dit à un journaliste de RDS à propos de l'évènement:

"Jamais je n'aurais envisagé de jouer pour l'une ou l'autre des deux équipes ce soir-là. Je venais d'allouer 31 buts en neuf parties avec le Royal de la Ligue Québec Sr, à titre de remplaçant de Gerry McNeil, alors sur la liste des blessés. Le Bon Dieu a été bon pour moi. J'ai repoussé les 31 rondelles décochées par les Béliveau, Geoffrion, Richard et autres francs-tireurs du Tricolore et j'ai réussi un blanchissage de 2-0. Un miracle. Un rêve. Incroyable, mais vrai. Cela fait plus de 50 ans, mais je m'en rappelle comme si c'était hier".

"Après le match, Milt Schmidt, l'entraîneur des Bruins, m'a félicité d'avoir aidé son club à mettre fin à une séquence de 11 matchs sans victoire. Il voulait que je reste avec son équipe jusqu'au retour de Sawchuk, mais Monsieur Selke, directeur-général du Canadien, a refusé, stipulant que j'étais sous contrat avec son club. La vérité, c'est que je n'ai jamais signé de contrat ni avec le Canadien, ni avec le Royal Sr. J'ai joué toute ma vie sur parole, ou une poignée de main, jusqu'à je sois échangé à Chicago avec Dollard St-Laurent. Je me suis alors retrouvé à Buffalo, dans la Ligue américaine, où j'ai touché le meilleur salaire de ma vie, 5000$ pour la saison".

"Milt Schmidt m'avait fait cadeau d'un billet de 100$ pour ma soirée de travail, en plus d'un chandail souvenir et d'un bâton autographié par tous les joueurs des Bruins. En retournant dans mon patelin de Beauharnois en taxi, après le match en question, le chauffeur avait peine à croire que c'est son passager qui venait de blanchir le Canadien. Il m'a cru quand je lui ai remis mon billet de cent dollars U.S. pour payer la note. Il était si fier d'avoir fait la connaissance de cette star d'un soir, qu'il m'a fait cadeau du coût de la randonnée".

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