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dimanche 29 juin 2025

Todd Ewen


 

   


Todd «Animal» Ewen
est né le 22 mars 1966 à Saskatoon. Il débuta au hockey junior à 16 ans avec les Oilers Jr. de Kamloops en 1982-83 mais fut échangé aux Bruins de New Westminster à la fin de la saison. Il joua à New Westminster durant trois saisons, avec des joueurs notables tel que Cliff Ronning, Craig Berube, Mark Recchi, Brian Noonan et Bill Ranford. 


À 6'3" et 230 livres, Ewen avait déjà accepté son rôle d'homme fort bien avant le junior. Il était toutefois rapide pour son gabarit et capable de contribuer offensivement. Durant ses années dans la WHL, il eut à confronter plusieurs de ses futurs adversaires dans la LNH, soit quelques-uns des plus redoutables hommes forts de l'histoire de la ligue qui marqueront le tournant des années 80 et 90 dont Joey Kocur, Dave Manson, John Kordic, Wendel Clark, Shane Churla et Stu Grimson.

Il fut repêché par les Oilers d'Edmonton en 8e ronde du repêchage de 1984. Il se joignit à eux comme joueur de réserve pour les séries de 1985 et il gravita donc dans l'entourage de la dynastie albertaine lors de sa reconquête de la coupe en 85, mais ne joua aucun match.

De retour au junior pour sa dernière saison en 1985-86 et nouvellement nommé capitaine, son entraineur l'encouragea à moins se battre et il connut sa meilleure saison offensive avec 52 points, mais tout de même 289 minutes de pénalité.

Avant le début de la saison 1986-87, il fut échangé aux Blues de St.Louis. Il n'aura donc jamais joué un seul match à Edmonton. Il débuta la saison dans les mineures mais termina la saison à St.Louis. Son entrée en scène comme nouveau pugiliste dans la LNH fut très remarquée lorsque lors de son deuxième combat en carrière, il mit le redoutable Bob Probert au tapis d'un seul coup de poing.

Mettons nos lunettes des années 80 pour cet extrait:


Il joua ensuite sa première saison complète en 1987-88 récoltant 4 buts et 2 passes en 64 matchs et 227 minutes de pénalité. 

Sa saison 1988-89 fut toutefois moins bonne alors qu'il fut souvent blessé et laissé de côté, ne jouant que 34 matchs. Et durant les séries de 1989, il fut suspendu pour 10 matchs pour avoir sauté sur la glace et engagé un combat contre Wayne Van Dorp des Blackhawks. Il purgea 3 de ces matchs durant le restant des séries pour les Blues et les 7 autres au début de la saison suivante. À son retour de suspension, il se blessa de nouveau et fut renvoyé dans les mineures pour récupérer. 

C'est alors que le Canadien fit son acquisition au mois de décembre 1989 en retour d'un choix de 3e ronde (Nathan LaFayette). Le Canadien avait alors un réel besoin de robustesse et il fut très bien accueilli par sa nouvelle équipe. Guy Carbonneau le compara même à Chris Nilan. Il termina la saison avec 10 points en 41 matchs avec le CH en plus de 158 minutes de punition. 

Ewen fit les manchettes de manière surprenante à l'époque en illustrant et publiant des livres pour enfants. Il mentionna d'avoir été encouragé dans cette voie par son coéquipier Ryan Walter du Canadien, lui même auteur à temps partiel de livres chrétiens.

 

Les deux saisons suivantes furent difficiles alors qu'il était souvent blessé dû à la nature de son jeu ou bien laissé de côté. Il n'avait également pas la faveur de Pat Burns, ce qui fait que Ewen ne joua que 28 matchs en 1990-91 et 46 en 1991-92. 

Toutefois, lorsque Jacques Demers remplaça Burns comme entraineur à l'été 1992, il décida d'accorder plus de place à Ewen, qu'il estimait capable de devenir aussi efficace en attaque que Bob Probert. Serge Savard voyait dans le même sens et lui accorda un nouveau contrat. Ewen répondit avec sa meilleure saison jusque-là avec 5 buts et 9 passes en 75 matchs, connaissant même un match de 2 buts au début de la saison. C'était toutefois en dessous des attentes. Demers trouva que Ewen était trop paresseux à son goût et qu'il avait «levé la patte» depuis son nouveau contrat plus lucratif. La grosse majorité de sa production fut d'ailleurs amassée en octobre et novembre. Il fut laissé de côté pour la totalité des séries de 1993, à l'exception d'un seul match en première ronde contre les Nordiques. 

Après la conquête de 1993, le Canadien décida de ne garder que Mario Roberge comme homme fort et décida de se départir de Ewen. Il fut alors échangé aux nouveau Mighty Ducks d'Anaheim en compagnie de Patrik Carnback. Le CH reçut en retour un choix de 3e ronde, qui devint l'obscur Chris Murray, un joueur qui joua tout de même une centaine de matchs avec le club. Il s'agissait de la première transaction dans l'histoire des Mighty Ducks.

Avec la nouvelle équipe californienne, Ewen fut nommé assistant-capitaine et connut sa meilleure saison en carrière en 1993-94, récoltant des sommets dans toutes les catégories avec 9 buts et 9 passes pour 18 points et 272 minutes de pénalité. Il fut également réuni avec son ancien rival de la WHL, Stu Grimson, comme brigade policière de la jeune équipe.

Il joua 3 saisons complètes à Anaheim avant d'être libéré à l'été 1996. Il demeura toutefois en Californie la saison suivante, se trouvant un poste avec les Sharks de San Jose. Après une saison avec les Sharks, il fut coupé de l'équipe au camp d'entrainement d'octobre 1997 et envoyé dans les mineures. Il ne joua toutefois aucun match par la suite, l'équipe préférant qu'il soigne une blessure au genou persistante. Cette blessure requerra une chirurgie majeure qui mit fin à sa saison. 

Il opta alors pour la retraite avant de retenter un retour au jeu deux ans plus tard lors d'un essai avec les Coyotes de Phoenix. Mais après seulement une journée au camp d'entrainement, il décida que ses genoux ne pouvaient plus suivre et opta pour une retraite permanente.

En 518 matchs dans la LNH, Ewen récolta 36 buts et 40 passes pour 76 points. Son total de minutes de pénalité s'éleva à 1911, ce qui lui vaut toujours le 61e rang dans l'histoire de la LNH. Il détient également le record de franchise pour les minutes de pénalité en une saison pour les Ducks, avec 289 minutes obtenues lors de la saison 1995-96.

Après sa retraite, il retourna s'établir à St.Louis et fut actif comme entraineur local à plusieurs niveaux, dont trois années comme entraineur-chef de l'Université de St.Louis. 

Malheureusement, Ewen fut une autre de ces victimes de ce style de jeu violent qui lui a permis de jouer plus de 500 matchs dans la LNH. Il commença à vivre des épisodes d'agression, d'anxiété, de dépression et des pertes de mémoires. Il lui arrivait même d'oublier des pratiques de son équipe universitaire, ce qui le força éventuellement à démissionner. 

En septembre 2015, il s'enleva la vie par arme à feu à l'âge de 49 ans. Il était le sixième ancien «enforcer» de la LNH en cinq ans à mourir prématurément, après Probert (juillet 2010), Derek Boogard (mai 2011), Rick Rypien (août 2011), Wade Belak (août 2011) et Steve Montador (février 2015).

Après l'analyse de son cerveau que la famille légua à la science, il fut révélé que Ewen souffrait lui aussi d'encéphalopathie traumatique chronique (ETC) causée par les commotions cérébrales. Cependant, lors du premier examen, il fut révélé par le spécialiste que Ewen ne souffrait pas d'ETC. Gary Bettman sauta alors sur le cas de Ewen pour vilifier et discréditer les différentes poursuites envers sa ligue. Il alla même jusqu'à dire que Ewen aurait été trop influencé par les médias, qui l'auraient convaincu qu'il avait le ETC, ce qui n'aurait fait qu'empirer son état fragile, et non pas la maladie elle-même...

 

Mais on recommanda ensuite un deuxième examen plus approfondi qui révéla que Ewen était réellement atteint d'ETC de niveau 2. Il fut même également révélé que la spécialiste ayant fait le premier examen, la docteure Lilli-Naz Hazrati, est plus tard devenue consultante pour la LNH dans les multiples poursuites devenues monnaie courante lors des dernières années...

La veuve de Ewen porta la LNH en cour en 2019 et obtint au final un arrangement hors-cour d'un montant non-dévoilé. Elle déclara que Bettman était «un homme déshonorable».

Depuis la mort de Ewen, plusieurs autres joueurs décédés en bas âge ont été diagnostiqués comme étant atteint d'un différent stade du CTE comme Gino Odjick, Zarley Zalapski, Marek Svatos, Greg Johnson et Chris Simon. Johnson et Simon sont également mort par suicide, ce qui était aussi le cas pour Rypien et Belak.

Todd Ewen
1966-2015

 

Sources:

Todd Ewen peut-il devenir au autre Probert?,  La Tribune, 21 octobre 1992
Ewen et Carnback s'en vont à Anaheim, La Tribune, 11 août 1993
A Kid at Heart : Ducks’ Enforcer Ewen Creates Children’s Books, Los Angeles Times, 2 février 1994
Ewen ends comeback bid, NHL.com, 8 septembre 1999
SI Vault 
Researcher sheds light on exam of former NHL player Todd Ewen’s brain, TSN, 10 février 2016
Boston University finds former NHL player Ewen had CTE, contradicting earlier findings, CTV News, 30 novembre 2018
NHL, Todd Ewen’s widow settle wrongful death lawsuit, TSN, 21 avril 2021

vendredi 27 juin 2025

George Armstrong

 

Né d’un père d’origine irlandaise et d’une mère algonquine et anichinaabée, George Armstrong a grandi dans la région de Sudbury, où son père travaillait comme mineur.

Dans sa jeunesse, il a joué avec Tim Horton.  Les deux ont été alors repérés par les Maple Leafs.  Horton a été envoyé avec les Majors de St.Michael's, alors qu’Armstrong a pris la direction des Marlboros de Toronto.  Ils se retrouveront plus tard avec les Leafs.

Avec les Marlboros, Armstrong remporta la Coupe Allan en 1950.  Lors du tournoi qui se déroula en Alberta, l’équipe visita une réserve.  Quand les hôtes apprirent qu’Armstrong avait des racines autochtones, on lui fit une cérémonie où on lui remit des plumes et où on le surnomma ″Big Chief Shoots the Puck″.  Le surnom ″Chief″ demeurera.

Après un passage avec les Hornets de Pittsburgh de la Ligue américaine, Armstrong se fera une place avec les Leafs à long terme.  Lorsque le 9 février 1952, il marqua son premier but contre Gerry McNeil des Canadiens, ce fut le premier filet d’un joueur de descendance autochtone.

Armstrong deviendra un incontournable à Toronto pendant de nombreuses années.  S’il connut des saisons offensives intéressantes, il dut toutefois réorienter son jeu dans la Ligue Nationale pour devenir un avant plus défensif qu’auparavant.  Il eut tout de même quatre saisons de 20 buts ou plus au fil des ans.

En 1958, il fut nommé capitaine, titre qu’il conserva jusqu’en 1969.  Il portait donc le C lors des quatre dernières conquêtes de la Coupe Stanley des Leafs, en 1962, 1963, 1964 et 1967.  En marquant dans un filet désert lors du dernier match de la finale de 1967, Armstrong marqua ainsi le dernier but de l’ère des six équipes, puisque l’automne suivant, la ligue a augmenté ses cadres à douze équipes.  Cette Coupe fut aussi la dernière des Leafs et celle qui empêcha les Canadiens de remporter le titre lors de l’année de l’expo (alors qu’un présentoir avec la Coupe Stanley était en place au pavillon du Québec) et de répéter les cinq Coupes consécutives des années 1956 à 1960.

En 1969, il annonça sa retraite.  On le remplaça donc comme capitaine par Dave Keon.  Toutefois, il se ravisa.  Il joua donc deux autres saisons, avant de mettre fin à sa carrière de joueur pour de bon.

Encore aujourd’hui, il est celui qui a joué le plus de matchs dans l’uniforme des Leafs, avec 1187.

Il devint ensuite dépisteur des Leafs pendant un an, avant d’être nommé entraîneur des Marlboros (qui appartenaient toujours aux Leafs à ce moment) en juillet 1972.

Derrière le banc, Armstrong eut rapidement du succès.  Il remporta la Coupe Memorial en 1973 et en 1975, en ayant sous ses ordres des joueurs comme les frères Mark et Marty Howe, Paulin Bordeleau, Bruce Boudreau, Mike Palmateer et Mark Napier.

En 1977, il fut pressenti pour prendre la place de Red Kelly en tant qu’entraîneur des Leafs.  Lorsqu’il refusa, préférant être dépisteur, on lui accorda le poste convoité, mais ceci laissa un froid dans l’organisation, qui appartenait à l’irascible Harold Ballard.

Lorsque les Nordiques furent admis dans la LNH en 1979, ils se cherchèrent un dépisteur-chef.  Considérant l’état de chaos dans lequel les Leafs glissaient, il accepta de quitter la seule organisation à laquelle il avait appartenu au cours de sa carrière, pour se joindre aux Fleurdelysés.

Il demeura à ce poste pendant neuf ans.  Ses résultats y furent en demi-teinte.  Au début, il repêcha en première ronde des joueurs qui eurent de belles carrières comme Randy Moller et David Shaw.   La suite fut moins reluisante avec des choix comme Trevor Stienburg, David Latta et Ken McRae.  Des choix de rondes ultérieures comme Jeff Brown, Steven Finn et Ron Tugnutt donnèrent tout de même de bons résultats.  À son dernier repêchage en 1987, les Nordiques ratèrent la cible avec Bryan Fogarty, mais Armstrong laissa aussi son plus bel héritage à Québec avec la sélection de Joe Sakic.  Il demeure toutefois qu’à ce moment, les Nordiques entraient dans leur traversée du désert, où ils ratèrent les séries cinq ans de suite, dont trois dernières places.  Bien que ce n’était pas le seul problème, le manque de relève était flagrant.

Lorsqu’il quitta Québec, Armstrong retourna à ses anciennes amours, pour devenir directeur-gérant adjoint des Leafs.  En décembre 1988, lorsque John Brophy fut congédié, il accepta à contre-cœur de redevenir entraîneur, mais seulement sur une base intérimaire.  Toronto eut une fiche de 17-26-4 sous ses ordres et rata les séries.

Il est ensuite redevenu dépisteur et ce, jusqu’à son décès en 2021, à l’âge de 90 ans.

Celui qui a été admis au Temple de la renommée du hockey en 1975 est aussi l’oncle de Dale McCourt, le tout premier choix du repêchage de 1977.

Sources:

Mortillaro, Nicole, Hockey Trailblazers, Scholastic Canada, 2011, pages 19 à 22

″Sport en bref″, PC, 5 juillet 1972, Le Soleil, page 40,

″George Armstrong en charge du dépistage pour les Nordiques″ de Maurice Dumas, 8 juin 1979, Le Soleil, page C1,

″Jeff Brown, de la graine de quart-arrière″ de Maurice Dumas, 13 juin 1984, Le Soleil, page E2,

″Cent points par saison et un autre Paul Coffey″ de Maurice Dumas, 15 juin 1987, Le Soleil, page S3,

″Entraîneur-chef à temps plein: Armstrong ne veut rien savoir″ de Maurice Dumas, 30 décembre 1988, Le Soleil, page S4,

hhof.com, wikipedia.org.

lundi 16 juin 2025

Richard Brodeur

 

C’est sur une patinoire faite par son père dans la cour arrière chez lui à Longueuil que Richard Brodeur a commencé à jouer au hockey. Ce n’est qu’à 9 ans qu’il a rejoint le hockey organisé. Ce délai n’a pas semblé lui causer de problème. 

En 1970, le gardien de petit gabarit se retrouva avec les Maple Leafs de Verdun de la LHJMQ, mais il joua peu, avant d’être échangé à la pire équipe de la ligue, les Royals de Cornwall. 

Brodeur fut alors au cœur d’un revirement spectaculaire, alors qu’avec l’arrivée d’Orval Tessier derrière le banc et la contribution de joueurs comme Blair MacDonald et Gary MacGregor, les Royals passèrent de derniers à premiers en 1971-72. Brodeur fut nommé meilleur gardien de la ligue, en plus d’arrêter 46 tirs dans une performance clé en finale de la Coupe Memorial, qui permit aux Royals de vaincre les Petes de Peterborough par la marque de 2-1. Brodeur remporta ainsi le Trophée Stafford Smythe, remis au joueur le plus utile à son équipe lors du tournoi de la Coupe Memorial. 

Avec ces honneurs dans sa besace, Brodeur avait de grands espoirs pour le repêchage de 1972. Toutefois, il n’y eut pas moins de 10 gardiens qui ont été choisis avant lui. Si les premiers (Michel Larocque et Denis Herron) ont connu de belles carrières, par la suite, il y eut Mike Veisor, Dave Elenbaas, Gilles Gratton et d’autres dont vous n’avez jamais entendu parler. Ce sont finalement les nouveaux Islanders qui choisirent Brodeur, au 7e tour, 97e au total. 

Être repêché par une équipe d’expansion aurait pu être une opportunité de gravir les échelons rapidement, mais New York avait aussi pu s’assurer des services de Gerry Desjardins, Billy Smith et Glenn Resch. On offrit donc à Brodeur un contrat d’un an pour 12 000$ avec un boni à la signature de 1000$ pour jouer à Fort Wayne, dans la Ligue internationale. 

Pendant ce temps, une nouvelle ligue, l’Association mondiale, tentait de démarrer. Comme les Nordiques offrirent à Brodeur un contrat de deux ans pour un total de 45 000$, en plus d’un boni à la signature de 20 000$, il opta pour le circuit maudit.    

S’il débuta derrière Serge Aubry, il partagea ensuite la place avec ce dernier et Michel Deguise, avant de devenir le gardien numéro un des Fleurdelysés à partir de 1974-75. En 1975-76, il remporta 44 victoires, un record de l’AMH qui ne fut jamais battu. Il fit aussi évidemment partie de l’édition de 1976-77 des Nordiques qui remporta la Coupe Avco. 

Lorsque l’AMH rendit l’âme en 1979, et que quatre de ses équipes, dont les Nordiques, furent absorbées par la Ligue nationale, Brodeur fut l’un des rares à avoir disputé toutes les saisons du circuit avec la même équipe. 

Les droits sur Brodeur devaient donc en théorie revenir aux Islanders, mais les Nordiques utilisèrent alors l’une de leurs trois sélections prioritaires pour conserver ses droits. Toutefois, New York accepta de laisser Gerry Hart sans protection. En retour, les Nordiques acceptaient d’échanger Brodeur contre un autre gardien. Même si Hart n’avait pas vraiment envie de venir à Québec et Brodeur de la quitter, le plan fut mis en place et Brodeur fut éventuellement échangé contre Göran Högosta

À son arrivée à New York, les perspectives d’avenir ne paraissaient pas très prometteuses pour Brodeur, étant donné que Smith et Resch y étaient toujours. Brodeur se retrouva donc à Indianapolis dans la Ligue centrale. En février 1980, Smith dut s’absenter, Brodeur fut rappelé d’urgence. Comme le match suivant avait lieu à Québec, l’entraîneur Al Arbour eut le flair de lui confier le filet pour faire face à son ancienne équipe, contre qui il avait une certaine rancoeur. Brodeur remporta ainsi son premier match dans la LNH, 5-3. Il participa à un deuxième match avant de retourner à Indianapolis, où il remporta le Trophée Terry-Sawchuk à la fin de la saison. 

À la fin du camp de 1980, frustré de la situation, Brodeur exigea d’être échangé, sans quoi il prenait sa retraite. Une demi-heure plus tard, on lui annonça qu’il s’en allait à Vancouver avec une inversion de choix de cinquième ronde à l’encan de 1981. Les Islanders prirent Jacques Sylvestre, alors que les Canucks choisirent Moe Lemay. 

Tout ceci n’améliorait pas tant la situation de celui qu’on surnommait Kermit, puisqu’il se retrouvait encore deux autres gardiens, cette fois c’était Gary Bromley et Glen Hanlon. Toutefois, les deux se sont rapidement blessés et Brodeur saisit sa chance. Bromley perdit sa place et Hanlon fut éventuellement échangé à St-Louis. 

Jusque-là, les Canucks avaient toujours été une équipe ordinaire et ils n’avaient jamais remporté une série depuis leur création en 1970. Si Brodeur joua 52 matchs en 1980-81, il faut dire que leur fiche était plutôt ordinaire à 28-32-20. (Oui, 20 matchs nuls!) 

En 1981-82, Brodeur a joué autant de matchs que la saison précédente et la fiche de l’équipe était à peine mieux (30-33-17). Par contre, Vancouver se trouvait dans la division Smythe, où à part les Oilers, qui s’étaient complètement échappés, les autres équipes étaient au mieux très ordinaires. Toutefois, au premier tour, les faibles Kings ont causé une énorme surprise en envoyant la bande à Gretzky en vacances, ce qui a été appelé le ″Miracle on Manchester″. Pendant ce temps, les Canucks, dirigés par Roger Neilson suite à la suspension de Harry Neale, ont balayé les Flames. 

Au deuxième tour, Los Angeles devait donc affronter des Canucks reposés. C’est alors que suite au jeu brillant de Brodeur, on affirma que si Vancouver devait affronter les Rois (Kings), les Canucks pouvaient compter sur le Roi Richard (King Richard, en référence à Richard III). Le surnom a collé.

Les Canucks ont ensuite facilement éliminé les Kings, 4-1, avant d’affronter une autre équipe qui avait surpris, les Blackhawks. 

Vancouver défit aussi rapidement Chicago. Lors du deuxième match, en dérision d’une performance de l’arbitre qui l’irritait, l’entraîneur Roger Neilson a brandi une serviette blanche au bout d’un bâton, comme une ironique reddition. Neilson fut expulsé, mais ce fut la seule défaite des Canucks.


Vancouver, qui n’avait jamais eu de succès en séries, se retrouvait ainsi en finale, contre les champions en titre (et son ancienne équipe), les Islanders. Les partisans des Canucks ont agité des quantités phénoménales de serviettes blanches. Brodeur, qui a joué tous les matchs des Canucks en séries, a continué de se distinguer, mais la réalité a fini par rattraper Vancouver, qui a été balayé. Ce parcours en séries et la contribution de Brodeur sont alors entrés dans la légende sur la côte-ouest. Malgré la défaite, un défilé a eu lieu et plus de 100 000 personnes y ont assisté. 

L’année suivante, les performances de Brodeur furent reconnues, lorsqu’il fut invité au match des étoiles. Le tout fut toutefois contrecarré, lorsqu’il fut atteint d’un lancer-frappé de Dan Daoust, des Leafs. Son tympan droit a été perforé et il a dû recevoir 10 points de suture. Il rata donc le match des étoiles, qui avait lieu trois jours plus tard et fut remplacé par son coéquipier John Garrett

Pendant les années suivantes, Brodeur continua de jouer de nombreux match au sein d’une équipe qui stagnait ou qui régressait, et ce jusqu’en mars 1988. À ce moment, les Canucks étaient l’une des pires équipes de la ligue. Ils échangèrent donc Brodeur aux Whalers contre Steve Weeks, pour qu’il puisse appuyer Mike Liut. Une fois en séries, Hartford affronta Montréal, qui était favori. Brodeur joua quatre matchs, mais dans une cause perdante. Le Tricolore eut le dessus. 

L’année suivante, les Whalers envoyèrent Brodeur dans la Ligue américaine à Binghampton, pour servir de mentor à leurs jeunes gardiens. Il joua six matchs, avant de finalement prendre sa retraite.

Brodeur revint au Québec pour devenir représentant pour Labatt, en Gaspésie, sur la Côte-Nord, puis dans le Bas du fleuve. Il retourna ensuite à Vancouver, pour gérer un hôtel. 

Brodeur avait toutefois une passion, la peinture. C’est lors de son passage à Cornwall qu’il a commencé à peindre de façon autodidacte. Toutefois, dans l’atmosphère macho des années 1970, alors que les gardiens étaient déjà considérés comme bizarres, il est demeuré discret à ce sujet. Par contre, ayant subi plusieurs commotions cérébrales au fil de sa carrière, lorsqu’il eut des conséquences de celles-ci, c’est sa peinture qui lui a servi de bouée de sauvetage. 

Il y a 25 ans, il a eu envie de se consacrer entièrement à son art. Habitant toujours en Colombie-Britannique, il a vendu au fil des ans plusieurs centaines de toiles. Il expose régulièrement dans plusieurs galeries, incluant La Belle Galerie, dans le Vieux-Québec. Ses sujets préférés sont la nature et les scènes de hockey avec des enfants. 

 

Sources: 

D’Auteuil, Jean-Pierre et Otis, Jean-Philippe, La Ligue de hockey junior majeur du Québec, Depuis Lafleur, en passant par Lemieux et Crosby, Éditions Caractère, 2013, pages 25 à 30; 

″Brodeur avait un petit compte à régler à Québec″ de Maurice Dumas, 28 février 1980, Le Soleil, page C1, 

″Brodeur blessé, Garrett devient numéro un″ d’UPI et AP, 7 février 1983, Le Soleil, page B2,

″Canucks at 50: How Richard Brodeur went from Kermit to king to a folk-art ′Picasso′″ de J.J. Adams, December 10, 2019, The Vancouver Province (theprovince.com), 

″Richard Brodeur du filet à la toile″ de Jean-François Chabot, 26 avril 2020, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca), 

″Des Nordiques au pinceau: l’ex-gardien de but Richard Brodeur raconte à quel point la peinture l’a «sauvé»″ de Diane Tremblay, 31 janvier 2024, Journal de Québec (journaldequebec.com), 

″Quand la peinture sauve la vie du Roi Richard″ de Mikaël Lalancette, 1er février 2024, La Tribune (latribune.ca), 

 ″L’ex-gardien de but Richard Brodeur expose ses toiles à Québec″ de Gabrielle Morissette, 2 février 2024, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca), 

brodeurartist.com, hockeydraftcentral.com. labellegalerie.ca.

vendredi 13 juin 2025

Masque spécial vendredi 13 #10









Vous l'attendiez tout comme moi, puisque le dernier vendredi 13 remonte à décembre passé. Alors on se rappelle le concept rapidement : Chaque vendredi 13, inspiré par le masque Jason Voorhees, personnage principal de la série de films Friday the 13th, je vous présente un masque de gardien "épeurant", soit par son design que par sa forme, ou tout autre critère que je juge approprié.

Le masque en vedette aujourd'hui fait partie de la majorité des listes des masques de gardiens les plus terrifiant.


Une représentation du film "Psycho" d'Alfred Hitchcock (on peut d'ailleurs voir la silhouette de ce cher Alfred au milieu du front) fittait parfaitement avec les pensées de Corey Hirsch à l'époque. Nouvellement arrivé avec les Canucks, Hirsch souffrait déjà d'un trouble obsessionnel compulsif. Il a d'ailleurs révélé il y a quelques années sur le site "The Players' Tribune" que ses difficultés l'ont même conduit au bord du suicide.


Alors qu'il discutait du nouveau thème pour son masque, Hirsch aurait mentionné à l'artiste Franck Cipra "qu'il voulait quelque chose de sombre, presque maléfique". C'est alors que Cipra lui proposa de peindre le manoir Bates sur son masque. Pensant qu'il devenait fou à cause de ses troubles mentaux (toujours pas diagnostiqué à ce moment), il trouva alors que le lien allait de soi.


Comme vous pouvez le constater sur les images, le masque est présentement en vitrine au Temple de la Renommée du Hockey à Toronto. Vous pouvez d'ailleurs visionner la "vignette" qu'ils ont fait sur Instagram.


Après avoir arborer l'œuvre de Hitchcock, Hirsch a par la suite arboré des dessins autochtones sur ses masques avec les Canucks. Il est d'ailleurs maintenant analyste à la télévision pour leur matchs.


vendredi 6 juin 2025

Dave Elenbaas










Dans sa longue et glorieuse histoire, le Canadiens de Montréal a vu défiler plusieurs excellents gardiens, dont certains légendaires. Il y a bien sur eu des gardiens de second ordre, en début de carrière ou en fin de carrière et certains  qui n'ont joué qu'une poignée de minutes. Mais dans le cas présent, Dave Elenbaas a réussi à s'inscrire dans la grande histoire de deux équipes de l'un de ses futurs coéquipier.

Né le 20 février 1952 à Chatham en Ontario, David Stuart Elenbaas a joué son hockey junior à North York avant de s'enligner avec l'équipe de l'Université de Cornell dans l'État de New York. Suite à une saison dans l'équipe de première année, il fit le saut au sein de l'équipe universitaire pour la saison 1970-71, s'imposant rapidement comme gardien de premier plan.

Ce sont ses performances qui ont poussé le Canadien à faire de lui leur choix de 4e ronde (62e total) au repêchage de l'année précédente, en 1972. Par contre, le Canadien avait également repêché un gardien en première ronde, Michel "Bunny" Larocque, des 67's d'Ottawa, lui qui était prêt à faire le saut chez les professionnels dès la saison suivante. Quant à Elenbaas, il retourna à Cornell pour une dernière saison. Dans sa carrière universitaire, Elenbaas participa à 62 matchs devant le filet du "Big Red", cumulant une fiche de 48 victoires contre seulement 11 défaites et un 1 verdict nul. À sa dernière saison en 1972-73, il a été nommé au sein de la première équipe d'étoiles de l'ECAC et de la Ivy League et a reçu le prix Bawlf remis au joueur le plus utile de Cornell.

Un fait cocasse lui est arrivé le 6 janvier 1973. Alors que le Big Red était en voie de vaincre le Crimson de l'Université d'Harvard et ainsi obtenir une place au tournoi de la NCAA, un supporter d'Harvard s'approcha de la vitre et lança un poulet mort à Elenbaas. Comme réplique à cet incident, les partisans de Cornell se mirent à bombarder les joueurs du Crimson de poissons au fil des ans. Cette habitude est encore en cours lors des affrontements entre les deux équipes.

Suite à son passage avec Cornell, Elenbaas alla prendre la place que Larocque laissa avec les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, alors que ce dernier gradua avec le grand club, afin de combler (enfin, tenter de) l'absence de Ken Dryden, alors en grève avec le Canadien. Elenbaas se partagea la tâche avec Jim Shaw, avec qui il remporta le trophée Harry "Hap" Holmes, remis aux gardiens avec la meilleure moyenne de buts alloués. La saison suivante, il y eu du mouvement devant le filet du CH. Avec le retour de Dryden au sein du l'équipe, Michel Plasse fut acquis par les Scouts de Kansas City lors du repêchage d'expansion et on fit perdre un an à Wayne Thomas avant de finalement prendre le chemin de Toronto. "Bunny" Larocque conserva sa place comme substitut, faisant en sorte qu'Elenbaas retourna avec les Voyageurs. Il fut toutefois rappelé à la fin du mois d'octobre suite à une blessure à Dryden. À sa première présence sur le banc du Canadien, le 25 octobre 1975 face aux Bruins de Boston, alors que le Canadien menait les Bruins au compte de 4-2 en début de troisième période, une mêlée se transforma en bagarre générale, vidant les bancs de deux équipes. Elenbaas lutta au centre de la glace contre le gardien réserviste des Bruins, Dave Reece, avant de regarder le reste de la mêlée aux côtés de son adversaire. Une fois tout ce branle-bas de combat terminé, Elenbaas se vit décerner une punition majeure de 5 minutes pour s'être battu, sans avoir enregistré une seule seconde de temps de jeu. 


Au total, Elenbaas fut rappelé avec les Canadiens pour réchauffer le banc pour un total de 29 matchs, sans jamais avoir l'occasion de participer activement à un match. Il eut malgré tout connu une carrière florissante dans les ligues mineures. Avec de très bon résultats avec les Voyageurs, il garda mainmise sur le trophée Harry "Hap" Holmes jusqu'à la saison 1976-77 inclusivement. En plus de remporter la coupe Calder avec les Voyageurs en 1976 & 1977, il a également été le meneur de la AHL en blanchissages pendant trois saison et a été sélectionné dans la première équipe d'étoiles de la LAH en 1975-76.


Suite à la saison 1976-77, Elenbaas se dirigea vers l'organisation des Maple Leafs de Toronto, plus précisément avec les Black Hawks de Dallas dans la Central Hockey League. Il y joua 46 parties et aida l'équipe à se rendre en finale, mais échappant le championnat par une défaite en prolongation lors du septième match.

Par la suite, Elenbaas a pris sa retraite du hockey professionnel pour poursuivre des études en droit. Il a obtenu son diplôme de l'Université de Toronto en 1981 et a été admis au barreau de l'Ontario en 1983. Par la suite, il est devenu un avocat réputé en droit du travail et de l'emploi au sein du cabinet McMillan Binch à Toronto.

mercredi 4 juin 2025

Les buts de Jean Béliveau

 


Je viens de terminer la biographie de Jean Béliveau, «Ma vie bleu-blanc-rouge» il y a quelques jours. Je sais ça fait plusieurs années que c'est sorti et même mis à jour avec une deuxième édition mais je n'avais jamais eu la chance avant de me le procurer l'autre jour dans une biblio-vente.

Ce que j'appréhende lors de la lecture de biographie de joueurs très connus, c'est que la majorité des informations et des anecdotes, je les connais déjà... Mais ici j'ai quand même appris de nouveaux trucs sur le «Gros Bill», comme par exemple qu'il avait été brièvement courtisé par les Nordiques de l'AMH pour faire un retour au jeu en 1972, offre qu'il refusa. C'est d'ailleurs son ancien coéquipier Jacques Plante qui lui fit l'offre mais qui n'insista pas davantage une fois le premier refus, comprenant parfaitement sa décision. 

J'aime bien aussi qu'il insiste sur la «dynastie oubliée» des Canadiens, soit celle de 1965 à 1971 où le club gagna 5 coupes en 7 ans, qu'il considère injuste qu'elle ne soit pas davantage reconnue, étant prise en sandwich entre la dynastie des 5 coupes de 1956 à 1960 et celle de 1976 à 1979. 

Il est vrai que le club était dominant durant cette période mais j'hésiterais à le considérer comme étant une dynastie, puisque le club rata les séries en 1970 au tout dernier match de la saison dans des circonstances bizarres, en plus d'avoir remporté 2 des ces coupes contre les Blues de St.Louis, un club se retrouvant en finale simplement parce que toutes les équipes d'expansion étaient dans la même conférence... De plus, cette «dynastie» a été grandement entachée par la coupe perdue de 1967 aux mains des Leafs lors de l'année de l'exposition universelle où le club s'était promis de présenter la coupe. D'ailleurs, Béliveau effleure à peine le sujet de cette finale de 1967, même chose pour les séries ratées de 1970.

Donc bref, un bon livre. Le gros Bill est tellement attachant, même de l'au-delà. Mais la meilleure anecdote qui m'est sortie de cette lecture est la suivante que je vous recopie ici:

L'organisation du Canadien avait cru bon de se procurer une police d'assurance, car je venais de signer avec eux un contrat de 100 000$ pour  une durée de cinq ans... On me fit passer un examen médical très poussé et les médecins relevèrent ce qu'ils ont qualifié «d'anomalie cardiaque»... Au grand désespoir de Frank Selke, la compagnie d'assurances refusa de m'offrir une garantie. Le médecin qui m'avait examiné avait écrit dans son rapport: «Il présente un moteur d'Austin dans un châssis de Cadillac».

Persone ne crut que ma vie était en danger, mais cela me posait quand même de sérieux problèmes. Lorsque je devais fournir un effort important, mon coeur ne parvenait pas à pomper assez de sang pour bien oxygéner mon organisme. Les principaux symptômes étaient la fatique, des nausées, une perte temporaire de la vue, des difficultés respiratoires et des douleurs si aigües à la poitrine que j'avais l'impression que mon coeur allait éclater.

Un autre que moi aurait peut-être tout laissé tomber... Mais je suis resté, et j'ai bien fait. J'ai aidé le Canadien à gagner cinq coupes Stanley consécutives.

Après la saison 1961-62, la nature a commencé à me rattraper. J'étais toujours fatigué. J'ai donc décidé d'aller à la clinique Leahy à Boston, où j'ai passé tous les tests d'effort inimaginables... les deux premières minutes sur le tapis roulant étaient très éprouvantes et je manquais rapidement de souffle. Peu à peu, ma réponse musculaire s'améliorait, mon corps s'adaptait et au bout de six minutes, quand on me fit signe d'arrêter, ma «machine» s'était vraiment mise en marche et j'aurais pu continuer pendant plusieurs minutes encore.

Les médecins étaient très étonnés que je puisse faire carrière dans le sport professionnel... Ils en ont cependant déduit que je ne risquais rien si je continuais... Apparemment, mon corps s'était habitué à cet état depuis plusieurs années et s'était imposé un rythme qui, comme l'avaient démontré les tests, s'accélérait avec l'effort. Autrement dit, j'étais lent à démarrer, mais une fois lancé, mon «moteur» fonctionnait de mieux en mieux.

Je n'ai pas vérifié mes statistiques au cours des années, mais il se pourrait bien que j'aie compté plus de buts dans la deuxième et la troisième période que dans la première.


C'est bien sûr cette dernière citation qui a piqué ma curiosité. Si le regretté monsieur Béliveau n'a pas pu vérifier cette hypothèse, ni aucune autre personne d'ailleurs selon mes recherches, je me devais de lui rendre hommage et vérifier.

Voici les buts marqués de Jean Béliveau au cours de sa longue carrière, décortiqués par périodes:

Saison Régulière Matchs 1ère 2ème 3ème Total
1950-51 2 1 0 0 1
1952-53 3 1 4 0 5
1953-54 44 6 3 4 13
1954-55 70 10 17 10 37
1955-56 70 12 15 20 47
1956-57 69 11 9 13 33
1957-58 55 4 11 12 27
1958-59 64 19 13 13 45
1959-60 60 12 6 16 34
1960-61 69 14 7 11 32
1961-62 43 8 6 4 18
1962-63 69 4 8 6 18
1963-64 68 12 9 7 28
1964-65 58 7 9 4 20
1965-66 67 9 12 8 29
1966-67 53 2 3 7 12
1967-68 59 9 14 8 31
1968-69 69 11 14 8 33
1969-70 63 11 3 5 19
1970-71 70 11 5 9 25
TOTAL 1125 174 168 165 507


Donc voilà. Vous voyez en jaune les instances où Jean Béliveau a marqué plus de buts qu'en première période. Loin de moi l'idée de contredire M. Béliveau et j'aurais vraiment voulu que cette théorie se confirme pour ajouter au folklore, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Il a en fait marqué davantage de buts en première période (174), quoique seulement par une mince différence. 

Il y a bien sûr quelques saisons où ce fut le cas, particulièrement celles de 1957-58 et sa meilleure saison en carrière de 1955-56 où c'est vraiment une récolte exponentielle de période en période. Mais sur une possibilité de 40 périodes (2 périodes x 20 saisons), il y a seulement 16 instances positives.

Mais ici ce ne sont que les buts marqués en saison régulière. Allons voir dans les séries, là où ça compte vraiment.

Séries Matchs 1ère 2ème 3ème OT Total
1950-51 / / / / / /
1952-53 / / / / / /
1953-54 10 0 1 1 0 2
1954-55 12 2 3 1 0 6
1955-56 10 3 5 4 0 12
1956-57 10 1 3 2 0 6
1957-58 10 1 2 0 0 3
1958-59 3 0 1 0 0 1
1959-60 8 4 0 1 0 5
1960-61 6 0 0 0 0 0
1961-62 6 0 1 2 0 3
1962-63 5 1 1 0 0 2
1963-64 5 0 2 0 0 2
1964-65 13 3 3 2 0 8
1965-66 10 2 1 2 0 5
1966-67 10 3 2 1 0 6
1967-68 10 5 0 2 0 7
1968-69 14 0 2 2 1 5
1969-70 / / / / / /
1970-71 20 2 1 3 0 6
TOTAL 162 27 28 23 1 79

 

J'espérais donc vraiment que les séries allaient venir contre-carrer mon argumentation jusqu'à date mais malheureusement, c'est la même chose, quoique on retrouve 1 seul but différentiel au total en 2e période, ce qui ne vient pas vraiment confirmer grand chose, encore une fois c'est pas mal égal quelque soit la période, en saison ou en séries. Ici, sur 34 périodes possibles, c'est arrivé 14 fois, plus 1 seul but marqué en prolongation.

Mais on remarque également que les quelque fois où c'était le cas, c'était encore durant ses saisons en début de carrière, soit les saisons 1955-56 à 1958-59.



 
Donc c'est ça pour cette petite expérience de vérification historique et biographique. Je suis bien déçu parce que ça aurait vraiment été cool comme fait sur la grande carrière de cette légende. Mais finalement il était bon et dangereux, quelque soit la période où le temps de l'année...