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lundi 15 décembre 2025

Les arénas des Oilers - Northlands Coliseum

 

Ça faisait déjà un moment qu’il était évident que le vieux Gardens ne faisait plus l’affaire, mais le remplacer n’était pas une mince affaire. En 1963, les électeurs ont voté contre une proposition de payer pour un nouvel aréna au centre-ville. 

Il y eut une deuxième proposition en 1970, cette fois pour l’Omniplex, un stade couvert pour accommoder autant le football que le hockey, mais celle-ci fut aussi rejetée par référendum. 

La ville grossissait et il était temps de régler cette histoire plutôt gênante. Avec l’arrivée des Oilers, la situation devenait encore plus urgente. Charles Allard, co-propriétaire des Oilers avec ″Wild Bill″ Hunter, mit de l’avant un projet. Toutefois, il y en avait aussi un autre en chemin. 

L’Edmonton Exhibition Association (devenue plus tard Northlands) a été créée en 1879, d’abord pour organiser une exposition agricole. Avec le temps, l’organisation civique a étendu ses activités pour inclure la gestion du Gardens et des courses de chevaux, et devenir un club social où il était bien vu pour les notables de l’endroit de faire du bénévolat. Northlands avait ses entrées au niveau politique, possédait des terres, gérait déjà un aréna et par son statut d’organisme, pouvait obtenir plus facilement des subventions. Allard retira donc son projet et Northlands prit le projet en charge, qui fut voté par son conseil en 1972. 

Northlands, au coin de Wayne Gretzky Drive, avec ce qui reste de l'enseigne
 

Situé de l’autre côté de la rue du Gardens, dans le nord de la ville dans un quartier plutôt morne, le futur Coliseum adopta les mêmes plans que le Pacific Coliseum de Vancouver, avec une forme circulaire, plutôt que l’usuelle forme rectangulaire. De plus, avec une pente plus accentuée, il était dessiné spécifiquement pour le hockey, alors que la plupart des arénas américains de l’époque étaient principalement construits pour le basketball. 

L'avenue des Champions a plutôt mauvaise mine
La construction n’a toutefois pas été simple. D’abord, le terrain dut être remblayé, parce que sa capacité portante s’est avérée insuffisante. Il y eut aussi trois grèves de différents corps des métiers, en plus d’une autre grève, celles des ouvriers de l’acier. Northlands avait prévu le coup en stockant 1100 tonnes d’acier. Toutefois, il en manqua finalement 400 autres, qu’on dut acheter sur le marché noir. 

Le coût passa de 10 à 15 millions $ (111 millions $ en dollars d’aujourd’hui), mais avec d’innombrables heures supplémentaires des ouvriers, l’aréna put finalement ouvrir le 10 novembre 1974, alors que les Oilers ont affronté les Crusaders de Cleveland. Les 5000 derniers sièges sont arrivés la veille et au début du match, 100 n’étaient toujours pas installés et furent remis aux spectateurs. L’annonceur mit alors en garde la foule, indiquant qu’il se pourrait que leur siège ne soit pas fixé correctement. 

Les résultats des Oilers ne furent toutefois pas mieux dans le nouvel immeuble. Il fallut attendre l’arrivée de Wayne Gretzky en 1978-79 pour voir les choses s’améliorer. Ils se qualifièrent alors pour la finale de la dernière saison de l’AMH, qu’ils perdirent contre les Jets. Ces derniers ont d’ailleurs suivi le chemin inverse des Oilers. Si Winnipeg a dominé l’AMH, avant de connaître des débuts pénibles dans la LNH, Edmonton a eu des résultats décevants dans le circuit maudit, avant de prendre son envol dans la Ligue nationale en gagnant 5 Coupes Stanley à ses 11 premières saisons. 

"La maison que Gretzky a bâtie" ne sera plus qu'un souvenir l'été prochain
 

En plus des Oilers, Northlands fut le site des compétitions de gymnastique des Jeux du Commonwealth de 1978, de matchs de la Coupe Canada en 1981 et en 1984, de hockey junior, de la Ligue américaine, de soccer intérieur, de crosse et de roller hockey

Dans les années 1990, Peter Pocklington, le propriétaire des Oilers, était déjà détesté en ville, après avoir vendu Wayne Gretzky aux Kings. Il empira alors la situation en se disputant avec Northlands. Comme c’était souvent le cas dans ces années, il voulait plus de loges corporatives, faute de quoi, il voulait s’accaparer de plus de revenus. Il menaça évidemment de déménager l’équipe. Il s’en est suivi une longue saga. C’est finalement en 1998 que Pocklington vendit l’équipe à un groupe local, qui avait une option pour égaler l’offre, peu de temps avant qu’il ne la vende au propriétaire des Rockets de Houston et qu’il ne déménage l’équipe. 


 

L’équipe a raté les séries de 2006 à 2016 dans l’immeuble qui s’est aussi appelé l’Edmonton Coliseum, le Skyreach Centre et le Rexall Place, alors que celui-ci continuait de montrer son âge. Les Oilers déménagèrent alors au centre-ville, dans le Rogers Place. 

Faute de locataires et d’activités, l’endroit fut remis à la ville en 2018 et fermé. Il demeura en place malgré qu’il en coûte près de 2 millions $ par année pour l'entretenir. Après beaucoup de tergiversations, il fut finalement décidé de le démolir l’été prochain, au coût de 55 millions $. Il laissera alors sa place à des habitations et à un parc événementiel. 

On peut supposer que ce stationnement à étages maintenant grillagé sera aussi démoli.  Les alentours manquent d'attrait,
 

Lors de mon passage, l’endroit était à l’abandon, en attendant son funeste destin. C’est plutôt triste de voir ainsi un endroit chargé d’histoire, mais il est probablement trop tard pour faire quelque chose avec et honnêtement, le secteur n’est pas terrible. 

Sources : 

″The rise and the fall of the Edmonton Coliseum″ de David Staples, April 6, 2016, Edmonton Journal (edmontonjournal.com), 

″Demolition of Edmonton’s Coliseum set to start next summer″ de Mrinali Anchan, August 26, 2025, CBC (cbc.ca), 

banqueducanada.ca, wikipedia.org.

 

dimanche 14 décembre 2025

Les arénas des Oilers - Edmonton Gardens



Comme je l’avais fait à Toronto, j’ai profité de mon passage à Edmonton pour non seulement visiter l’aréna actuel des Oilers, mais aussi les sites de leurs anciens domiciles.

Comme les Nordiques, les Whalers et les (anciens) Jets, les Oilers sont nés avec la formation de l’Association mondiale de hockey (AMH), qui a débuté ses activités à la saison 1972-73.

Ils devaient initialement avoir des rivaux à Calgary, mais les Broncos n’ont finalement jamais vu le jour et la franchise a été expédiée à Cleveland.

Un peu comme à Québec, c’est le propriétaire de l’équipe junior local, les Oil Kings, qui s’est intéressé à la ligue naissante.  ″Wild Bill″ Hunter (la mascotte des Oilers s’appelle Hunter en son honneur), a donc sauté dans le train de l’AMH en devenant propriétaire (avec d’autres partenaires) et directeur-gérant de la nouvelle équipe.  De plus, ce cher Bill, reconnu pour ne pas faire dans la dentelle, avait l’habitude de perdre patience avec son entraîneur au cours de l’année et de le remplacer derrière le banc, chose qui est arrivée trois fois en quatre ans, alors que les résultats laissaient à désirer.

Photo de la ville d'Edmonton

 

Pour héberger sa nouvelle équipe, il utilisa le même domicile que celui des Oil Kings, l’Edmonton Gardens.

Inauguré en 1913, ce qui était initialement appelé l’Edmonton Stock Pavilion était situé à l’extérieur de la ville, car il était fréquemment utilisé pour des expositions agricoles et des courses de chevaux, en plus de contenir des étables.  C’est pourquoi il était surnommé le ″Cow Barn″.

Durant ses premières années, il fut le domicile des Eskimos de la WCHL (et non ceux de ce qui est devenu la LCF), une ligue professionnelle qui a existé jusqu’au milieu des années 1920 et qui à ce moment pouvait aspirer à la Coupe Stanley.  Il abrita aussi au fil des ans des équipes juniors (Flyers et Oil Kings) qui ont remporté la Coupe Memorial.  Il y eut également de la boxe, du patinage artistique, des rodéos, des encans de vente de bétail et des cirques.  Alors qu’il était plutôt défraîchi, le cirque de Moscou avait toutefois refusé de s’y produire.

Réputé pour être désuet et inconfortable, il fut rénové en 1966, suite au fait que le chef pompier ordonna sa fermeture, parce qu’il n’était pas sécuritaire.

Sa capacité à ce moment était de 5200 places.

Les Oilers y jouèrent deux saisons, avant de déménager en 1974 de l’autre côté de la rue, au nouveau Northlands Coliseum.

Lors de leur séjour, le banc des joueurs avait trois niveaux différents, ce qui demandait une certaine coordination pour les changements de ligne, surtout lorsque l’ordre était modifié.  Par contre, selon Harry Neale, qui était à ce moment l’entraîneur des Fighting Saints du Minnesota, un joueur cloué au banc avait alors le privilège de regarder le match à partir du meilleur siège de l’endroit.

En mars 1981, alors que Northlands n’était pas disponible, les Drillers de la version intérieure de la North American Soccer League (NASL) durent se résoudre à disputer leur finale dans l’immeuble déjà condamné à la démolition.  Les Drillers ont alors battu le Sting de Chicago.

La destruction du Gardens devait avoir lieu en janvier 1982.  On tenta d’abord d’y parvenir avec 50 kilos de dynamite.  Devant le peu de résultat, on utilisa alors un bulldozer, sans résultat.

En février on retenta le coup avec de la dynamite, avec cette fois 320 bâtons répartis dans une multitude de trous.  Le tout causa principalement un immense nuage de poussière.

On termina finalement le travail avec une boule de démolition.

Aujourd’hui, on y trouve l’Edmonton Expo Centre, un centre de congrès.

Sources: 

Willes, Ed, The Rebel League, the short and unruly life of the World Hockey Association, McClelland & Stewart, 2004, p.112-113,

″The Edmonton Gardens″ de Lawrence Herzog, November 19, 2009, Edmonton Real Estate Weekly (rewedmonton.ca),

wikipedia.org.

 

samedi 13 décembre 2025

Escapade à Edmonton

 

Pour mon escapade de cette année, j’ai décidé d’aller dans l’ouest canadien. Si la destination principale était Calgary, j’ai tout de même profité de l’occasion pour faire un détour par Edmonton. La capitale de l’Alberta, aussi connue pour son énorme centre commercial, a une population de 1,1 million de personnes et est située à 300 km de Calgary. 


 

Elle bénéficie depuis 2016 d’un aréna qui fait l’envie de sa prospère rivale provinciale, le Rogers Place. Le financement de sa construction avait alors fait l’objet de négociations ardues entre le propriétaire des Oilers, Daryl Katz (qui a vendu sa chaîne de pharmacies pour 3 milliards $) et la ville, au sujet de la contribution de chacun et de la couverture des dépassements de coûts. Le projet, qui a coûté en bout de ligne 484 millions $ à l’époque, est situé au centre-ville et a entraîné d’importants investissements immobiliers dans le secteur. On trouve autour plusieurs endroits pour prendre un petit breuvage et se mettre dans l’ambiance avant d’aller au match. 

On peut se rendre au Rogers Place en tramway, avec la station MacEwan

 

Pour l’immeuble, le résultat est très intéressant. Honnêtement, j'ai manqué un peu de temps pour bien explorer l'extérieur, mais à l'intérieur, il s’y dégage un peu partout une impression de grandeur. L’endroit est vaste et moderne. Les billets y sont relativement abordables. 

Le Rogers Place se trouve au centre-ville, au milieu d'un nouveau développement immobilier

Dès l'entrée, l'endroit est vaste.  Le slogan de l'équipe:  This is Oil Country.
 

Une murale de Wayne Gretzky

 
L'endroit est spacieux et le plafond est haut

On y retrouve une base de partisans fidèles, qui a connu les sommets dans les années 1980 avec l’ère Gretzky, mais aussi une longue traversée du désert de 2006 à 2016. Avec l’arrivée du prodige Connor McDavid, il y a eu un revirement de situation. Les Oilers se sont approchés de près de la Coupe en atteignant la finale lors des deux dernières années, mais les Panthers les ont empêchés de remporter le titre. 

Si on porte attention, on se rend compte qu'il y a du McDavid au m2
 

Nous avons eu droit à un sons et lumières assez classique
 

Cette année, les choses vont un peu moins bien, mais ce n’est pas encore dramatique. 

Le match que j’ai vu était un mardi, contre le Wild. La foule y était nombreuse (19 173 spectateurs) et passionnée. Hunter, la mascotte, n’était pas seul à animer l’endroit. Il y avait aussi entre autres madame Coupe Stanley, un dynamique joueur de tam tam et un Elvis. 

Madame Coupe Stanley

Notre joueur de tam tam

Le King

Les numéros retirés, presque tous reliés à l'équipe des années 1980

 
Les Oilers ont aussi un anneau d'honneur

Les Oil Kings ont aussi leurs bannières

Le match s’annonçait comme un festival offensif, avec un duel entre deux des plus grandes menaces en attaque, McDavid et Kirill Kaprizov. Pourtant, le résultat a été tout autre. Nous avons eu droit à un duel de gardiens. Si Stuart Skinner a parfois été pointé du doigt pour l’incapacité des Oilers à aller jusqu’au bout, il a connu un fort match. (Il sera échangé une semaine plus tard.)  Son opposant, l’étonnante recrue Jesper Wallstedt, a toutefois été parfait. Il a arrêté les 33 tirs des Oilers. McDavid nous a montrés un petit peu de sa magie, mais sans trouver le fond du filet. Seul Jonas Brodin, avec un beau tir de la pointe, a réussi à déjouer Skinner. Victoire du Wild, 1-0. Les deux gardiens ont été choisis les deux premières étoiles. 

Je ne sais pas si plusieurs ont payé 320$ pour un chandail de Stuart Skinner, mais une semaine plus, il devenait un Penguin.

Le geek en moi accroche au fait qu'on établisse le début des Oilers en 1979.  Il s'agit de leur entrée dans la LNH, mais ils ont débuté leurs activités dans l'AMH en 1972.

Ce chandail avec le masque de Grant Fuhr a vraiment de la gueule

Ces manteaux plucheux sont beaucoup moins mon style...

Détail intéressant, Wallstedt a été repêché en 2021, au 20e rang au total par le Wild avec un choix qui appartenait initialement aux Oilers. Ceux-ci avaient accepté de reculer de deux rangs (et ainsi choisir Xavier Bourgault) en retour d’un choix de troisième ronde supplémentaire (qui est devenu le défenseur allemand oeuvrant à l’Université du Vermont, Luca Muenzenberger). Considérant que leur situation devant le filet soulève des questions, l’avenir nous dira si les Oilers s’en mordront les doigts, considérant que Bourgault est maintenant dans l’organisation des Sénateurs et que Muenzenberger joue aujourd'hui en Allemagne. 

Chronique culinaire: Le menu est assez traditionnel.  On trouve toutefois aussi un PFK et ceci. Ce hot dog avec viande hachée, salade de chou, moutarde, chips et cornichon est assez copieux et coûte 15$ pour les intéressés.  (Je ne l'ai pas essayé.)  Un point d'originalité pour l'autre item, de saison, un panini dinde et canneberge.


Il y a moyen de prendre une bière à prix raisonnable, tout près d'un derrick.