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dimanche 31 août 2025

Petites photos pour le plaisir #103 - Arénas avec des noms de joueur

 

Il est de plus en plus commun de nommer un aréna avec le nom d’un commanditaire. Il s’agit bien sûr d’aller des fonds. Les enceintes de la LNH portent d’ailleurs toutes un nom de commanditaire, sauf le Madison Square Garden. Le domicile des Rangers, le plus vieux de la ligue, fait plutôt référence à une rue où il n’est pas situé, puisque ce sont les deux premières versions qui y étaient. (L’actuelle version, qui date de 1968, est la quatrième.)

Toutefois, de nombreuses patinoires portent le nom d’un joueur local qui a eu une belle carrière. On en a retrouve d’ailleurs encore quelques-uns dans la LHJMQ. 

En voici une dizaine, choisies au hasard. 

Centre Georges-Vézina de Chicoutimi 


Le plus vieil aréna de la LHJMQ (titre partagé avec le Centre Agnico-Eagle de Val-d’Or, tous deux inaugurés en 1949) honore le premier gardien étoile des Canadiens, qui est né à Chicoutimi. 

En plus de nombreux spectacles, le domicile des Saguenéens a déjà été l’hôte de la Coupe Memorial et du Brier au curling. 

Ray Sheppard et Bob Kudelski avaient visité l’endroit en 2022. 

Aréna Dave-Keon 


Le domicile des Huskies de Rouyn-Noranda, construit en 1951 et rénové en 2011, honore l’ancienne gloire des Leafs, originaire de l’endroit. 

Par contre, suivant la dernière tendance, il partage maintenant son nom avec un commanditaire : Aréna Glencore – Centre Dave-Keon

Mohammed Ali y a déjà prononcé une conférence en 1983. 

Centre Marcel-Dionne 


C’est en 1963 qu’a été construit le Centre civique. Le domicile des Voltigeurs de Drummondville honore maintenant le sixième meilleur buteur et le sixième meilleur pointeur de l’histoire de la LNH.

Kirk McLean y a fait une visite en 2018.

Aréna Raymond-Bourque 


Ville St-Laurent a honoré le quintuple gagnant du trophée Norris en nommant un aréna en son honneur.

Endicott College, situé à Beverly, Massachusetts, a fait de même. Si contrairement à St-Laurent, il n’y est pas né, il habite néanmoins le secteur depuis plus de 30 ans et est impliqué dans la communauté.

Aréna Rogatien Vachon 

Palmarolle, une municipalité d’environ 1400 habitants d’Abitibi-Ouest n’a pas oublié son citoyen le plus connu. Par contre, si c’est en 1983 que fut inauguré l’aréna, ce n’est qu’en 1994 qu’il prit officiellement le nom d’Aréna Rogatien Vachon

C’est en 1989 qu’on y ajouta un système de glace artificielle. 

En 2005, on y installa une section musée pour souligner la carrière de l’ancien gardien des Canadiens, des Kings, des Red Wings et des Bruins. Le tout fut dévoilé en présence de Monsieur Vachon, qui habite maintenant aux États-Unis depuis de nombreuses années. 

Aréna Francis Bouillon 


C’est en 2011, alors qu’il s’alignait avec les Predators, que Francis Bouillon fut honoré par la ville de Montréal, alors qu’on nomma l’aréna du quartier de son enfance et où il était toujours impliqué, Hochelaga-Maisonneuve, en son honneur. 

Aréna André Lacroix 

Son aspect extérieur changera bientôt

L’aréna de Lauzon (qui fait aujourd’hui partie de Lévis) a été bâti en 1969 au coût de 550 000$. On lui a ensuite donné le nom du meilleur pointeur de l’histoire de l’AMH, qui vient de l’endroit. 

L’endroit a ensuite vieilli, au point d’être fermé en 2020. Bien que Monsieur Lacroix habite maintenant en Ohio, la situation l’a désolé, au point où il a contacté le maire Gilles Lehouillier pour que la rénovation aille de l’avant. Il a même offert des objets pour décorer le site. 

Des fonds de 3 M$ ont finalement été débloqués. 

Après des retards, les travaux ont finalement débuté cet été, au plus grand plaisir d’André Lacroix.

Colisée Jean-Guy Talbot 


Le Colisée de Trois-Rivières date de 1938. Il est situé entre l’Hippodrome de Trois-Rivières et le Stade Quillorama, où évoluent les Aigles de Trois-Rivières de la Ligue Frontière. Il se trouve également au bord de la piste urbaine du Grand Prix de Trois-Rivières. L’action ne manque pas dans ce secteur! 

Ayant déjà partagé l’endroit avec les défunts Draveurs de la LHJMQ, les Patriotes de l’UQTR en sont maintenant les principaux locataires. Honnêtement, l’extérieur aurait besoin d’un coup de pinceau. 

Un aréna à Cap-de-la-Madeleine a déjà porté le nom de Jean-Guy Talbot, lui qui est originaire de cette ville aujourd’hui fusionnée à Trois-Rivières, mais en 2021, il a été démoli. Cinq mois plus tard, on renommait le colisée en l’honneur du gagnant de sept Coupes Stanley (et de l’unique entraîneur des éphémères Spurs de Denver / Civics d’Ottawa). 

Monsieur Talbot nous a quittés l’an dernier, à l’âge de 91 ans. 

Centre Mario Gosselin 


L’aréna de Thetford Mines a été construit en 1964, alors que le futur gardien de l’équipe olympique canadienne, des Nordiques, des Kings et des Whalers n’avait qu’un an. L’endroit portera plus tard son nom. 

Rénové en 2007, il est maintenant le domicile de l’Assurancia de la LNAH. 

Centre récréatif Marcel-Bonin 

 

Qui d’autre que l’ours de Joliette pourrait donner son nom à l’aréna de l’endroit? 

À une époque où presque tous les québécois signaient les Canadiens, il a plutôt débuté sa carrière avec les Red Wings, avec qui il a gagné la Coupe en 1955. Il a terminé son parcours avec Montréal, avec qui il a ajouté trois autres Coupes à sa collection (1958, 1959 et 1960). 

Il nous a quittés en janvier dernier, à l’âge vénérable de 93 ans. 

L’aréna, construit lors de l’année de naissance de Monsieur Bonin en 1931, ne fait pas son âge de l’extérieur. 

Il a été le domicile des défuntes équipes de Junior AAA et de la LNAH. 

Sources : 

″L’Aréna Francis Bouillon officialisé″, 9 août 2011, RDS (rds.ca), 

″Le Colisée de Jean-Guy Talbot″, 26 novembre 2021, radio-canada (ici.radio-canada.ca), 

″L’ex-joueur André Lacroix se désole de l’état de l’aréna à son nom à Lévis″ de Stéphanie Martin, 6 novembre 2022, Journal de Québec (journaldequebec.com), 

″Deux jours après notre reportage, Lévis trouve 3M$ pour rénover cet aréna fermé depuis 2020″ de Stéphanie Martin, 8 novembre 2022, Journal de Québec (journaldequébec.com), 

″Lévis : les travaux pour rénover l’aréna André Lacroix ont commencé″ de Stéphanie Martin, 2 juin 2025, Journal de Québec (journaldequebec.com), 

″Coup d’envoi des travaux de modernisation de l’Aréna André-Lacroix″ de Xavier Nicole, 19 juin 2025, Journal de Lévis (journaldelevis.com), 

palmarolle.ao.ca, wikipedia.org.

jeudi 28 août 2025

Joueur oublié des 90's #103 - Bruce Driver


  


Les Devils ont eu des défenseurs de renom durant leurs meilleures années, comme Scott Niedermayer, Scott Stevens et Brian Rafalski. Mais avant ces trois-là, le premier vrai bon défenseur de l'histoire de l'équipe fut le plus discret Bruce Driver, qui vit la franchise passer de risée de la ligue à championne de celle-ci.

Né le 29 avril 1962 à Etobicoke en Ontario, Driver ne semblait pas destiné à faire carrière dans la Ligue nationale. À 13 ans, il est même coupé de son équipe bantam parce qu’on le juge trop petit et trop frêle. Il persévère malgré tout et se démarque dans le junior A, ce qui incite les Generals d'Oshawa à le repêcher. Il refuse toutefois l'appel de la OHL pour plutôt accepter de joindre les Badgers de l'Université du Wisconsin. 
 
À l'époque, la voie de la NCAA demeurait peu fréquente pour se rendre à la LNH, surtout pour les joueurs canadiens. Toutefois, coïncidence ou pas, c'est suite au «Miracle on ice» de 1980 qu'on remarqua de plus en plus de joueurs optant pour la NCAA au lieu de la OHL ou la LHJMQ. Le Wisconsin offrait d’ailleurs les exemples les plus éloquents, fort d’un des meilleurs programmes universitaires du pays, dirigé par le vénérable Bob Johnson.
 
Driver débuta son stage universitaire en force en 1980-81, aidant les Badgers à remporter le championnat national. Il se fit suffisamment remarquer pour être repêché en 6e ronde du repêchage de 1981 par les défunts Rockies du Colorado. 

En 1981-82, les Badgers reçurent davantage de renforts avec l'arrivée de deux autres futurs joueurs de la LNH, soit Patrick Flatley et Chris Chelios, ce dernier étant muté sur la première ligne de défense avec Driver, qui lui fut élu sur la première équipe d'étoiles.
 
En 1982-83, Driver fut nommé capitaine des Badgers et mena l'équipe à une autre conquête du championnat national. Lors du match décisif contre Harvard, il récolta 1 but et 2 passes dans une victoire de 6-2 qui allait clore son parcours universitaire de parfaite façon.
 
Voici un extrait. Vous pouvez également y voir Chelios (#21) en action.
 
 
 
Fun fact, l'équipe 1983 des Badgers mettait aussi en vedette le futur joueur du Canadien David Maley ainsi que le gardien Marc Berhend, futur joueur des Jets et des Canadiens de Sherbrooke.
 
Après cette conquête, Driver opta de ne pas jouer sa 4e saison universitaire pour plutôt porter le chandail rouge et blanc du Canada lors des Jeux olympiques de Sarajevo. L’équipe canadienne (où jouait également Flatley et son futur coéquipier Kirk Muller) termina en 4e place, mais Driver s’y fit remarquer comme le défenseur le plus productif de la formation.
 
Après les jeux, Driver termina la saison 1983-84 avec l'organisation l'ayant repêché en 1981, maintenant connue sous le nom des Devils du New Jersey. Il joua 4 matchs pour terminer la saison (récoltant 2 passes) et fut cédé au club-école, les Mariners du Maine pour poursuivre son apprentissage. Il en profita alors pour ajouter à son palmarès avec une conquête de la coupe Calder.
 
Driver fit ensuite l'équipe à temps plein en 1984-85. Dès ses premières saisons, il s’impose comme un défenseur fiable, intelligent et surtout constant. Il incarnait le défenseur universitaire typique de l’époque: capable de lire le jeu, de calmer la tempête et d’appuyer l’attaque par une première passe solide et un lancer précis de la ligne bleue. Il récoltait en moyenne 40 points par saison, son meilleur rendement ayant eu lien en 1987-88 avec 15 buts et 40 passes pour 55 points. Un spécialiste en avantage numérique, la moité de ses buts marqués en carrière furent lors du jeu de puissance.
 
Au fil des années, il devint un pilier de la défense des Devils, étant même nommé capitaine lors de la saison 1991-92 suite au départ de Kirk Muller. Sa longévité au New Jersey – douze saisons au total – en fit l’un des visages les plus associés à l’équipe de cette époque, bien avant l’ère glorieuse marquée par Martin Brodeur, Scott Niedermayer et Scott Stevens. 

C'est d'ailleurs l'arrivée de ce dernier en 1991-92 qui fit en sorte que le règne de Driver comme capitaine fut très court. Les Devils avaient obtenu Stevens suite à une offre hostile controversée des Blues envers Brendan Shanahan des Devils. Un arbitre décida que les Devils étaient en droit de recevoir Stevens en compensation. 
 
Il y eut un long litige par la suite et Stevens ne voulait pas venir au New Jersey. Il se résigna toutefois et apprit à profiter de la situation. Étant auparavant capitaine des Blues, il était logique qu'il devienne éventuellement capitaine des Devils. 
 
Mais comme ses débuts avec l'équipe étaient encore sous atmosphère tendue, ils ont préféré élire Driver comme capitaine. Ce ne fut toutefois que partie remise. Au même moment où les Devils changèrent leurs couleurs du vert/rouge au noir/rouge, Stevens fut nommé capitaine pour la saison 1992-93. Bon joueur, Driver ne rechigna pas et garda le "A" lors des saisons suivantes.
 
Le point culminant de sa carrière survint en 1995, quand les Devils remportèrent leur première Coupe Stanley en surprenant les Red Wings de Detroit en finale. Driver, désormais un vétéran respecté, joua un rôle discret mais essentiel dans ce triomphe. 
 
Il obtint une fiche modeste de 1 but et 6 passes lors de ces séries, mais son seul but eut lieu lors du 3e match de la finale.
 
 
 
«Driver» drives it home. On peut tu avoir un call plus parfait? Sérieux.
 
Lors de la remise de la coupe au capitaine, Stevens remit la coupe aux 3 joueurs les plus anciens de l'organisation, soit John MacLean, Bruce Driver et Ken Daneyko. 
 
Ces trois joueurs, surnommés les «Original Devils» avaient tous débuté leur carrière au New Jersey durant la saison 1983-84, soit la même saison où avait eu lieu la fameuse défaite «Mickey Mouse» de 13-4 contre Wayne Gretzky et les Oilers, le 19 novembre 1983. Cependant, seul MacLean était en uniforme lors de ce fameux match, Driver étant toujours avec l'équipe canadienne et Daneyko dans le junior.
 
Driver était toutefois le dernier joueur toujours en poste à avoir été repêché en tant que Rockies du Colorado. Il est d'ailleurs un des seuls joueurs repêché par les Rockies à avoir remporté la coupe, le seul autre étant Rob Ramage (1989 avec les Flames et 1993 avec le Canadien).

 

 
Après la conquête de 1995, le contrat de Driver se termina. Il désirait rester au New Jersey mais seulement s'il recevait un nouveau contrat d'au moins trois saisons et une clause de non-échange, ne voulant pas déménager sa famille. La direction opta de ne pas lui offrir de contrat, ayant plusieurs jeunes défenseurs prêts à faire le saut. 
 
Il obtint toutefois ce qu'il désirait, pas très loin, avec les Rangers de New York. Il joua donc trois dernières saisons complètes avec l'ennemi à Manhattan, se retirant finalement du jeu après la saison 1997-98.
 
Sa retraite ne signifia pas la fin de son lien avec le hockey. Installé dans le New Jersey, il devint entraîneur d’équipes féminines au Morristown-Beard School dès 2000 et ensuite durant plusieurs saisons. Il fut élu au temple de la renommée de l'Université du Wisconsin.

En 922 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 96 buts et 390 passes pour 486 points, ainsi que 50 points en 108 matchs en séries.
 
Après la cohorte «Driver-Chelios-Flatley» du début des années 80, plusieurs autres joueurs de renom gravirent la LNH après leur passage à l'Université du Wisconsin comme Gary Suter, Scott Mellanby, Tony Granato, Curtis Joseph, Mike Richter, Brian Rafalski, Dany Heatley, Joe Pavelski, Ryan Suter, Ryan McDonagh et Cole Caufield.

vendredi 22 août 2025

Joueur oublié des 90's #102 - Bill Houlder


 

  


Bill Houlder est né le 11 mars 1967 à Thunder Bay. Défenseur costaud de 6'2" et 216 livres, il fit ses classes avec les Centennials de North Bay qu'il joignit pour la saison 1984-85. Il se fit suffisamment remarquer pour être repêché en 4e ronde (82e au total) par les Capitals de Washington. Il joua deux autres saisons à North Bay, se démarquant notamment en 1986-87 où il termina parmi les meilleurs défenseurs offensifs de la OHL avec 68 points et une place sur la première équipe d'étoiles.

Il débuta ensuite son parcours professionnel dans l'organisation des Capitals en 1987-88, saison qu'il partagea entre le grand club et le club école à Fort Wayne dans la IHL. Il continua de progresser lors des deux saisons suivantes mais son maximum de matchs en une saison avec les Caps fut lors de la saison 89-90 où il joua 41 matchs. 

N'ayant vraisemblablement plus de place pour lui, les Capitals l'échangèrent aux Sabres de Buffalo durant le camp d'entraînement en septembre 1990. En retour, les Capitals reçurent le défenseur Shawn Anderson, 5e choix au total en 1986 qui n'avait rien fait d'extraordinaire jusque-là. Les Capitals perdirent ensuite Anderson au ballotage le lendemain...

Houlder prit donc le chemin de Buffalo mais il y joua encore moins qu'à Washington, soit seulement 7, 10 et 15 matchs lors des trois saisons subséquentes. Il était toutefois trop fort pour les mineures, étant élu meilleur défenseur de la IHL en 1992-93 et obtenant une place sur la première équipe d'étoiles la même année, ainsi qu'en 1990-91 dans la AHL.

Il eut finalement une véritable chance avec les expansions lorsqu'il fut sélectionné par les Mighty Ducks au repêchage d'expansion de 1993. Au sein de la nouvelle équipe en 1993-94, il joua 80 matchs et récolta 39 points dont 14 buts, soit le meilleur rendement offensif pour un défenseur des Ducks lors de cette saison inaugurale. Ses allers-retours dans les mineures étaient alors chose du passé.

Il ne resta toutefois que cette seule saison à Anaheim, étant échangé durant l'été 94 aux Blues de St-Louis en retour d'un autre défenseur, Jason Marshall. 

Après une seule saison également à St-Louis, il devint agent libre et signa avec le Lightning de Tampa Bay, amassant 28 et 25 points lors des deux saisons suivantes.

De nouveau agent libre en 1997, il signa avec les Sharks avec qui il connut deux autres bonnes saisons de 32 points chacune. À l'été 99, les Sharks l'échangèrent au Lightning dans un échange impliquant 5 joueurs dont Niklas Sundstrom qui prit le chemin de San Jose.  

De retour à Tampa Bay et désormais un vétéran de 10 saisons professionnelles, il fut élu comme nouveau capitaine, le précédent occupant Rob Zamuner ayant été échangé plus tôt durant la saison morte.  La suite des choses fut toutefois un fiasco. 

Le Lightning était alors dans une autre de leurs saisons de misère et d'instabilité à l'époque, ayant eu 4 entraîneurs-chef depuis la saison 1997-98 et presque autant de propriétaires. L'équipe eut également la distinction peu honorable d'employer 6 gardiens par saison de 1998-99 à 2000-01.

Donc au travers de cette instabilité au début de la saison 99-00, le Lightning connut un lent début de saison et décidèrent de placer leur nouveau capitaine au ballotage après seulement 14 matchs. Il s'agit d'un des plus courts mandats pour un capitaine officiel dans l'histoire de la LNH, à l'exception des capitaines par intérim ou les rotations de capitaine.



 

Houlder fut alors récupéré au ballotage par les Predators de Nashville, une autre équipe d'expansion récente. L'équipe en était en fait à sa deuxième année. Après les Mighty Ducks, le Lightning et les Sharks, il s'agissait de sa 4e équipe en carrière qui n'avait pas encore une décennie d'existence. Il est ce qu'on surnomme ici un abonné des équipes d'expansion.

Houlder fut très apprécié au sein des Predators, demeurant un vétéran fiable durant 4 saisons. À l'exception d'un seul match, il joua l'entièreté du calendrier de l'équipe de la saison 2000-01 jusqu'à sa retraite après la saison 2002-03. 

Donc malgré quelques saisons précaires en début de carrière, Houlder joua un impressionnant total de 846 matchs dans la LNH, amassant 59 buts et 191 passes pour 250 points.

Après sa retraite, il revint dans la région de North Bay et est présentement assistant-entraîneur du Battalion de North Bay depuis la saison 2017-18.

 


mercredi 13 août 2025

Du pain (toasté) et des jeux

 

Je fouine souvent sur eBay pour voir les cossins à vendre qui touchent au hockey. En plus des innombrables cartes de hockey Pro-Set qui seront vendues jusqu’à l’extinction de l’espèce humaine, je trouve des objets farfelus sur lesquels des professionnels du marketing ont ajouté notre sport favori comme ingrédient pour ainsi assurer la bonne santé sociopathe du capitalisme! 


Vos toasts n’agrémentent pas suffisamment votre vie quotidienne parsemée de travail, de taxes et d’impôts? Ornez-les du logo de votre équipe préférée de la LNH pour que votre beurre de pinottes No Name goûte encore plusse bon! Martin ITFOR avait d'ailleurs glissé un mot au sujet de ces grille-pains en 2010! Mais rendu en 2025 (!), ils sont désormais considérés comme étant vintage, des objets de collection pour quiconque ne ressent pas de la honte à posséder pareils bidules dans son garde-robe, entre deux cartes de hockey autographiées par Jacob de la Rose!

Voici un modèle de grille-pain plus récent dont la forme est une rondelle de hockey! Les toasts ont toujours ce goût exquis de pain brûlé aux endroits où le logo s'imprime! Menoum! Je vous comprends de vouloir vous procurer cette merveille croûte que croûte!


Vous êtes frustré qu’Ovechkin ait battu le record de buts de Wayne Gretzky? Mettez votre rage à profit en imprimant le visage pro-Trump de votre idole passée date sur un pain usiné de l’épicerie! Ça apprendra à Ovi d’être pro-Poutine en plus d’être millionnaire aux États-Unis!


Vous êtes ravis d’apprendre que Jonathan Toews effectue un ultime retour au jeu dans son patelin d’enfance? Célébrez le crépuscule de sa carrière en beurrant sa face de mélasse avec l’incroyable Toews-Ter! Le gluten n’aura jamais fait meilleure impression dans votre assiette! 


Sachez que le Toews-Ter et celui de Gretzky faisaient partie d’un trio de grille-pains pour une campagne de bienfaisance en 2017. Connor McDavid a eu droit à son grille-pain avec un nom vraiment poche: « The Toaster of Tomorrow » (la photo ci-dessus présente la version française de la boîte). Admettons que ça donne le goût de manger des céréales All-Bran…

D’autres joueurs ou équipes de hockey pourraient aussi avoir leur heure de gloire avec un grille-pain passé à travers le tordeur du merchandising. Je pense notamment au « Gilles-Pain » pour glorifier le gardien de but fétiche de LVEUP Gilles Meloche. Impossible de résister à une toast enduite de margarine légère avec son légendaire sourire moustachu! Ça irait d'ailleurs bien avec un morceau de pizza de chez Ronnaly's

Je finis mon billet en portant un toast à mes atroces jeux de mots qui feront grincer des dents tous les RaySheppard de ce monde! Chin chin mon Ray! :)

jeudi 7 août 2025

Le tour du chapeau

 


L’origine de l’expression ″tour du chapeau″, c’est comme l’invention de la poutine. Il y a plusieurs versions et chacun est convaincu d’avoir la vérité. En fait, il y a probablement un peu de vérité à chaque endroit. 

D’abord, l’expression elle-même viendrait de l’Angleterre au 19e siècle et serait reliée au cricket. Elle consistait à désigner la performance d’un lanceur qui retirait trois batteurs consécutifs. En 1858, à Sheffield, H.H. Stephenson avait réalisé cet exploit. On fit alors une collecte, avec laquelle on lui acheta un chapeau. 

Mais comment a-t-elle traversé l’océan, pour être associée au hockey? 

 

Une version est liée à Alex Kaleta, un joueur d’avant des Black Hawks de Chicago. Le 26 janvier 1946, lors d’un voyage à Toronto, il se présenta chez un chapelier, Sammy Taft. Détail intéressant, avant d’exercer ce métier, Taft avait travaillé dans sa jeunesse pour la première version des Senators d’Ottawa, disparus en 1934. À ce moment, son rôle était celui de mascotte, mais à cette époque, ça n’avait rien à voir avec le fait de revêtir un costume pelucheux et d’amuser les spectateurs. Il s’agissait plutôt d’un jeune qui servait de porte-bonheur à l’équipe et qui effectuait de petites commissions, comme acheter des oranges ou du tabac à chiquer, lorsqu’il y avait un besoin. 

Kaleta essaya plusieurs chapeaux et Taft lui en recommanda un. Kaleta lui aurait alors répondu qu’il n’avait pas les moyens de se le payer. Taft rétorqua alors que s’il comptait trois buts lors de son match, il lui donnerait. Ce soir-là, contre Frank McCool des Leafs, non seulement Kaleta en compta trois, mais il en marqua même un quatrième. Toutefois, Toronto parvint tout de même à l’emporter par la marque de 6-5. Taft tint promesse et donna le chapeau à Kaleta. 

À noter par contre que dans cette version, Taft ne fait aucunement référence au cricket. Selon lui, qui a conservé son commerce pendant de nombreuses années et qui est décédé en 1994, cette offre à Kaleta lui est venue de façon tout à fait impromptue. Taft a continué cette offre jusqu’au milieu des années 1950. 

Cette version est celle reconnue par le Temple de la renommée. 

Une autre version vient de Guelph. De 1940 à 1942, il y avait une équipe junior commanditée par la Guelph Biltmore Hat Company, un fabricant de chapeaux. Celle-ci s’appelait les Biltmore Mad Hatters de Guelph. Au retour de la guerre, l’équipe renaquit. Elle redébuta ses activités en 1947, en tant que club affilié aux Rangers. 

Le lien entre le commanditaire et les chapeaux est donc facile à faire. Lorsqu’un des joueurs marquait trois buts, le président de l’entreprise, Norm McMillan, lui donnait un fédora. Si on fait référence à la deuxième incarnation de l’équipe, nous sommes donc après l’anecdote de Kaleta, qui date de 1946, donc l’année avant le retour de l’équipe, mais ce n’est pas clair. 

Les Biltmore Mad Hatters ont remporté la Coupe Memorial en 1952, avec des joueurs comme Lou Fontinato, Andy Bathgate, Harry Howell, Ron Stewart et Dean Prentice

La troisième version est plus près de nous, à Montréal. 

Institution de la rue Sainte-Catherine, le chapelier Henri Henri est ouvert depuis 1932. 

Sur leur site internet, ceux-ci font d’abord référence au fait de saluer du chapeau une personne en signe d’appréciation. Encore une fois, il n’y a pas de référence au cricket. 

Bobby Hull, Stan Mikita, Phil Esposito et Chico Maki reçoivent leur chapeau de Henri Henri

On y mentionne également l’exploit d’Alex Kaleta. On ne prétend donc pas avoir inventé l’expression. Toutefois, on indique l’avoir popularisée, alors que dans les années 1940, 1950 et 1960, l’entreprise offrait un chapeau gratuitement à tout joueur ayant marqué trois buts en un match, que ce soit un Canadien ou un adversaire. Lorsque les spectateurs lançaient alors leur chapeau sur la patinoire, les employés du Forum les ramassaient pour les mettre à un endroit où il était possible de le récupérer à la fin du match. On y insérait un calendrier des Canadiens (″cédule″), où il était écrit ″Hé Joe! Ce n’est pas ton chapeau, prends-en un autre″, avec les coordonnées de Henri Henri. On voulait ainsi dissuader quelqu’un de prendre un chapeau qui n’était pas le sien et, dans ce cas, l’inciter à en acheter un. L’entente avec le Tricolore impliquait aussi que Henri Henri paie pour faire imprimer suffisamment de ″cédules″ pour qu’elles soient également distribuer chez Esso. 

 

À la même époque, il y avait aussi un tirage entre la deuxième et la troisième période, où le prix était un chapeau de Henri Henri. 

On pourrait donc conclure que le tout a débuté à Toronto. La contribution de Guelph semble être arrivée plus tard. Quant à Montréal et Henri Henri, selon leurs propres mots, ils ont popularisé le rituel, mais pas inventé l’expression. 

Henri Henri a longtemps été sur Ste-Catherine Est, au coin Hôtel-de-Ville, mais il a depuis déménagé.


Le nouveau site est toujours sur Ste-Catherine Est, mais au coin St-Denis.  Le déménagement semble récent, puisqu'au moment d'écrire ces lignes, le site internet fait encore référence à l'ancienne adresse et le nouveau magasin n'a pas encore d'affiche.


Sources : 

″Vive le football d’octobre et de novembre!″ de Ronald King, 30 octobre 2006, La Presse, page S8, 

″Le tour du chapeau (suite)″ de Ronald King, 31 octobre 2006, La Presse, page S6, 

″Guelph’s tricky claim″ de Janet MacLeod, March 21, 2009, Guelph Mercury (guelphmercury.com),

″Meet the man responsible for all those hats in Philly. Not Wayne Simonds, it is Sammy Taft.″ de Brian Costello, April 30, 2014, The Hockey News (thehockeynews.com), 

″Hockey’s ′hat trick′ traces roots to cricket″, October 6, 2017, NHL (nhl.com), 

henrihenri.ca, hockey-reference.com.

 

 

mardi 5 août 2025

Face Off et sa parodie de SCTV


 
Bonjour chers puckeux,

Suite à notre appel pour des textes, notre fidèle lecteur qui commente sous le nom de Jellos a décidé de de se lancer et de nous soumettre son billet nostalgique au sujet du film Face Off.  On lui souhaite la bienvenue!


 
À la lecture de l'excellent article de keithacton sur l'ancien capitaine des Leafs de Toronto, George Armstrong, un souvenir d'enfance m'est revenu en mémoire. Pendant plusieurs années de suite, à chaque automne, la télé programmait le film Face-Off (ou Mise au jeu en version française) à Radio-Canada et en version originale à CBC, le canal 6 à Montréal. 
 
Film de 1971 comprenant plusieurs belles scènes en action, on peut entre autres y voir Réjean Houle se faire recoudre le visage (quoi de neuf ?), Doug Jarrett engager le combat avec le personnage principal du film, Billy Duke, joué par l'acteur canadien Art Hindle. Cet acteur ne se débrouillait pas trop mal sur la glace, sans doute mieux que Carl Marotte (même si Hindle est parfois doublé par Jim McKenny). Derek Sanderson a aussi quelques répliques. Le film comprend plusieurs séquences de match impliquant les joueurs des Leafs, en plus des scènes hors-glace avec le capitaine Armstrong. Un film mélangeant violence et romantisme : j'écris ça pour rire, film cheesy au possible qui avait fait pleurer mon coeur d'enfant. Je n’en dis pas plus au cas où certains auraient envie de le voir. 
 
 
 

 
 
Armstrong joue en fait son propre rôle dans le film. Il "fait l'éducation" du jeune Billy chez les pros. Le parallèle peut sans doute être fait avec le vrai Armstrong qui a pris l'avenir des Leafs, Sittler, sous son aile à sa 1ère saison en 1970. 
 
Ce préambule m'amène à la parodie de Face-Off tournée par le groupe d'humoristes de SCTV (Second City Television), l'équivalent canadien de Saturday Night Live, où John Candy, Eugene Levy, Martin Short, Catherine O'Hara, Andrea Martin, Rick Moranis et Dave Thomas (ces deux-là connus pour leurs personnages des frères Bob et Doug McKenzie originaires du "Great White North"), se sont fait connaître. Mais bref, je ne suis pas un si grand fan de l'humour du ROC (Rest of Canada) mais cette parodie de Face-Off vaut, à mon humble avis, le détour. Les pauvres Leafs du début des années 80 prêtaient flanc à toutes les critiques et les humoristes s'en donnaient à cœur joie. 
 

 
 
Sous des dehors loufoques, le sketch Power Play de SCTV souligne à gros traits quelques aspects du hockey professionnel de l'époque : 
 
- le jeune de l'Ouest canadien profond près à tout pour jouer dans la LNH ; 
 
- le coach qui vit par la violence mais qui s'évapore pendant une bagarre ; 
 
- le jeune poussé à se battre qui fait une crise d'anxiété sur le banc ; 
 
- la popularité des armes à feu dans l'Ouest canadien ; 
 
- les nombreux noms de familles à consonance polonaise et ukrainienne. 
 
On peut remarquer l'entraîneur, surjoué par « le Canadien William Shatner » (Shatner joué par Dave Thomas), habillé dans le style Don Cherry et un journaliste, qui ressemble étrangement à Frank Orr. À l'époque, Orr était l'un des critiques les plus virulents de la gestion rock n'roll d'Harold Ballard. Le tout puissant Ballard avait répliqué en faisant circuler la rumeur selon laquelle Orr, pourtant marié, était homosexuel. Et la scène de l'énorme chapeau indique peut-être que Todd avait fini par s'enfler la tête ?
 
On peut lire dans le générique du début "Introducing Daryl Sittler" (avec un seul "r"). Et on peut y entendre avant un match un certain chanteur folk appelé Eagleson... 
 
Il y a même un clin d'œil au film bien connu Planes, Trains & Automobiles (Voyage tous risques, assurément le meilleur de Candy). Pourtant le sketch de SCTV date de 1983 et le film avec Candy de 1987. Peut-être que le scénario avait déjà germé dans leur tête bien avant la sortie du film ? 
 
Finalement, la parodie de SCTV se moque du système de financement du cinéma canadien ayant cours entre 1975 et 1982, le fameux Canadian Movie Tax Shelter. Les cinéastes américains pouvaient venir tourner presque "sur le bras" au Canada, en autant qu'ils embauchent des artisans et des techniciens canadiens et quelques acteurs canadiens, souvent les mêmes, en majorité anglophones : Donald Sutherland, Gordon Pinsent, Al Waxman, Kate Reid, Walter Massey pour en nommer quelques-uns. Ils ajoutaient une ou deux vedettes américaines vieillissantes pour améliorer leurs chances de succès au box-office. C'était bien avant que le Canada commence, tel un vampire, à aspirer les ressources des pôvres Américains… mais ça, c'est une autre histoire.