Contrairement à mes collègues, le premier match professionnel auquel j'ai assisté n'a pas eu lieu durant mon enfance ou même mon adolescence mais bien au milieu de la vingtaine, une période un peu folle de ma vie d'ailleurs. Comme je viens du Lac-St-Jean, les opportunités de voir du hockey n'étaient pas nombreuses et ma famille n'étant pas vraiment de gros adeptes du sport, ça n'a donc jamais adonné qu'on fasse le voyage à Montréal (ou même à Québec) pour voir un match. Je n'avais même jamais vu un match des Saguenéens jusqu'à cet hiver en fait. J'ai quand même vu du midget et du pee-wee dans ma jeunesse mais après ça pas grand chose. Il faut dire qu'au secondaire et au cégep j'étais plutôt du genre skater/alternatif/punk/grunge et le hockey m'importait peu à l'époque. Je suis déménagé à Montréal en 2004 mais encore là j'étais plus occupé par mes études et à sortir dans les bars. De toute façon ma vie de pauvre étudiant ne me permettait pas le luxe d'aller voir les Canadiens. Je préférais garder mon argent pour voir des shows de musique.
Ce n'est qu'en 2008 que j'ai finalement eu l'opportunité (et les moyens) d'aller voir un match. Et tout un match d'ailleurs.
Nous sommes le 24 avril 2008 et le Canadien vient d'éliminer les Bruins en 7 matchs lors de la première ronde des séries. Vous vous souvenez peut-être cette époque où plein de débiles mentaux saccageaient le centre-ville après une victoire en PREMIÈRE RONDE et que le Canadien était composé principalement de joueurs dont le nom commençait par la lettre K. L'équipe gouvernée par Bob Gainey et Guy Carbonneau venait de nous donner une de ses meilleures saisons depuis des lustres avec une première place de sa division et le championnat de l'est pour la première fois depuis 1989. On avait finalement un marqueur de 80 points en Alex Kovalev, un jeune gardien recrue et prometteur en Carey Price et de bons joueurs de soutien. Le Canadien semblait être mûr pour un retour vers la gloire à l'aube de son centenaire. Même les deux frères Kostitsyn étaient bons en même temps. C'était crissement débile.
Glorieuse époque... |
À l'époque ça faisait presque un an que j'avais ma première vraie job d'adulte et je travaillais au centre-ville. Après la première ronde, un collègue de travail m'a dit qu'un de ses chums ne pouvait pas aller au premier match de la deuxième ronde contre les Flyers et qu'il devait revendre sa paire de billets. J'ai contacté le gars et il a accepté de me les vendre. Je ne me rappelle plus exactement combien c'était (genre 80$ chacun il me semble pour des billets dans la zone Molson Ex) mais je m'en foutais. J'étais semi-riche et je sautai sur l'occasion. Je devais cependant me rendre au métro de Longueuil avant le match pour aller chercher les billets de ce gars que je ne connaissais pas. J'ai terminé de travailler à 17h et j'ai couru jusqu'à Longueuil (en métro mais je courrais pareil) pour trouver le gars. Après la transaction, je devais faire le chemin inverse jusqu'au Centre Bell pour rejoindre mon ami avec qui j'allais voir le match. On était toutefois bien en avance et on est allé au parc du Canada caler quelques bières avant le match, histoire de ne pas se ruiner davantage.
Donc, ma première visite au Centre Bell ne fut pas dans des circonstances ordinaires. L'atmosphère des séries était palpable partout en ville et le chemin jusqu'à nos sièges était palpitant. Je ne me souviens pas exactement m'être attardé à avoir scruter les lieux tellement j'étais primé (et un peu cocktail il faut le dire). Cependant, nous n'étions pas bien situés pour cette occasion. Nous étions dans la dernière rangée de la zone Molson Ex, accotés sur le mur du fond et voisins d'une colonne rouge. Nous touchions presque au plafond. Il fallait se lever debout pour bien voir l'action à l'autre bout de la patinoire. Mais encore une fois, on s'en foutait. On était en deuxième ronde contre les hosties de Flyers.
À peu près où nous étions dans la magnifique zone Molson Ex |
Je me rappelle davantage de la fin du match que du reste mais la première période était totalement nulle. Le fun a été coupé assez raide après que les Flyers eurent pris les devant 2-0 après une période. On était pas mal moins enthousiastes à ce moment. Les Kostitsyn et Kovalev ont toutefois pris les choses en main en deuxième et ont égalisé le match à 2-2. L’enthousiasme revint donc en force après la deuxième et on pouvait recommencer à boire de joie et non pour oublier. Mais les Flyers ont encore cassé le party au début de la troisième et ont gardé cette avance longtemps jusqu'à ce que Kovalev égalise la marque de nouveau, à 30 secondes de la fin. Tout un plomb d'ailleurs de Kovy. Mais on était tellement loin que je savais même pas qui avait marqué.
Nous allions donc en prolongation et j'avais l'impression que ça s'étirerait longtemps mais c'est alors qu'un autre K sortit de l'ombre et joua les héros avec un bon but de grinder après seulement une quarantaine de secondes. L'éternel Tom Kostopoulos mit donc fin rapidement à cette période de prolongation et nous sautâmes de joie. Regardez le vidéo et imaginez la scène. J'étais entre mon ami à ma gauche et un autre dude assez corpulent à ma droite. Je ne me rapelle pas vraiment avoir eu d'échanges avec ce mec mais lors de ce but je fus pris en sandwich entre lui et mon chummy dans un genre de hug à trois plein de bière et de sueur. C'était, encore une fois, assez débile merci.
Kosto |
Kovalev fut nommé la première étoile et nous quittâmes donc le Centre Bell sous la surveillance accrue des policiers de la ville de Montréal qui avaient pris des mesures pour éviter des débordements comme dans la série contre Boston. Ce fut malheureusement le seul match avec un bon dénouement de cette série alors que les Flyers, portés par un Martin Biron en pleine forme et un dénommé R.J. Umberger, nous passèrent sur le corps pour le reste de cette série qu'ils gagnèrent 4-1. Carey Price commença à donner des buts faibles et fut éventuellement remplacé par Jaroslav Halak. Umberger, qui n'avait marqué que 13 buts en saison régulière en récolta 8 durant cette série. Il est jusqu'à ce jour un des joueurs que je déteste le plus.
@)*&$#!! de Umberger... |
Ce fut donc ma première fois au Centre Bell. J'y suis retourné 2 fois, une fois contre les Sénateurs et l'autre contre les Sabres et chaque fois je n'ai pas eu à payer mon billet. Le beau-frère de mon amie travaillait pour Molson et nous a invité au match contre les Sens tandis que le match contre les Sabres (victoire de 6-2) était le meilleur match que j'ai pu voir à ce jour. Cette fois j'avais eu des billets de la part de mon boss et c'était des très bons billets dans la zone Desjardins. Mon ami connaissait un gars dont le père travaillait au Centre Bell et on a pu aller dans un lounge privé avec des hot-dogs gratis et des drinks gratis. Tout est une histoire de contacts dans la vie. Plus tard lors des séries de 2014, j'y suis retourné pour assister aux matchs à l'étranger contre Boston et les Rangers. Ces matchs coutaient 10$ et le match était retransmis à l'écran. C'était une bonne ambiance mais bien sûr rien de comparable avec un vrai match, comme le premier que j'ai eu la chance de voir en série par dessus le marché. Cet hiver j'ai quand même vu quelques bons matchs des Sags et des Marquis de Jonquière mais qui sait quand j'aurai la chance de revoir les Canadiens maintenant que j'ai quitté Montréal...
Autant de chance que j'aille voir les Nordiques...
Autant de chance que j'aille voir les Nordiques...
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