En tant que joueur, Billy Reay a gagné pratiquement à tous les niveaux. Avec son club junior de St-Boniface, le petit joueur de centre a remporté la Coupe Memorial en 1937-38. Un an plus tard, il signait comme agent libre avec les Red Wings. Il se retrouva toutefois avec les As de Québec de la Ligue senior, avec qui il remporta la Coupe Allan en 1944, en plus de participer au tournoi pour son obtention en 1942 et en 1945. Il y fut également joueur-entraîneur de 1942 à 1944 au jeune âge de 24 ans, dans ce qui fut un prélude à ce qui suivra plus tard.
Entre temps, il fit ses débuts dans la grande ligue en jouant quatre petits matchs avec les Wings, mais avant le début de la saison 1945-46, il fut échangé aux Canadiens pour Ray Getliffe et Rollie Rossignol. (Lorsque Getliffe préféra prendre sa retraite, Détroit obtint plutôt Fernand Gauthier.) Cette transaction lui permit non seulement de se tailler une place dans la LNH, mais aussi de compter 17 buts, le troisième total chez le CH derrière Maurice Richard et Toe Blake. De plus, dès sa saison recrue, il ajouta la Coupe Stanley à son palmarès.
L’année suivante, il augmenta sa production à 22 buts, alors que le calendrier passa de 50 à 60 matchs, total qu’il égala en 1948-49.
Par la suite, sa production offensive diminua, mais cela ne l’empêcha pas d’être choisi pour participer au match des étoiles de 1952.
La saison 1952-53 fut particulière pour lui à plusieurs niveaux. D’abord, le 11 octobre 1952 fut diffusée la première de La Soirée du hockey. Pour l’occasion, les Canadiens et Reay affrontaient Détroit. À ce moment, uniquement la troisième période était diffusée, puisqu’on craignait que la télévision fasse baisser la vente de billets (crainte qui s’est avérée non fondée). Au moment d’entrer en ondes, la marque était de 1-1. C’est alors à 16:07 que Reay marqua le premier but télédiffusé au Canada. Ce ne fut toutefois pas le but le plus élégant. Reay tenta une passe à Richard que Terry Sawchuk intercepta, mais en se relevant, il poussa la rondelle dans son filet… Ce fut également le but gagnant et le seul que purent voir les téléspectateurs, puisque Montréal l’emporta finalement 2-1. Sur une base personnelle, ce ne fut seulement qu’un des quatre qu’il marqua cette année-là, son apport offensif atteignant son plus faible niveau.
À la fin de la saison, les Canadiens profitèrent de l’élimination surprise des favoris, les Red Wings, contre les Bruins, pour remporter la Coupe Stanley, une deuxième pour Reay.
C’est ainsi que Reay remporta la Coupe à sa première et à sa dernière année, puisqu’en juin 1953, il fut nommé joueur-entraîneur des Cougars de Victoria de la WHL. Il conserva ce rôle pendant deux ans, avant d’accrocher ses patins de façon définitive et de se concentrer sur son poste d’entraîneur, où il passa par Seattle et Rochester.
Dans une ligue à six équipes à l’époque, le nombre de postes d’entraîneur-chef dans la Ligue nationale était évidemment restreint, mais en 1957, Reay obtint la chance de succéder à Howie Meeker derrière le banc des Maple Leafs. Par contre, à ce moment, les Torontois étaient dans un creux de vague. Reay ne parvint alors pas à renverser la vapeur et fit pire que Meeker. Après avoir terminés avant-derniers, les Leafs terminèrent à la queue, la seule fois qu’une telle chose arriva lors de la période des Original Six. Les choses n’allant pas mieux en 1958-59, Reay fut congédié pendant la saison, chose rare à l’époque. Il fut ainsi remplacé par Punch Imlach, l’ex-entraîneur des As de Québec.
Reay dut donc refaire ses classes avec Sault-Ste-Marie de l’EPHL, avant de retourner dans la Ligue américaine, avec les Bisons de Buffalo. C’est alors derrière leur banc qu’il remporta l’un des rares titres qui lui échappa comme joueur, la Coupe Calder, en 1962-63.
Cette performance convainquit donc les Black Hawks de lui donner une deuxième chance et de lui confier leur banc. C’est alors que s’amorça pour le tacticien un très long séjour à Chicago d’un peu plus de 13 ans. Appuyé au fil des ans par des joueurs comme Bobby Hull, Stan Mikita, Pierre Pilote, Glenn Hall et Tony Esposito, il y accumula les victoires, les succès et les premières places de division. Toutefois, après avoir remporté une variété de titres comme joueur, il ne parvint jamais à mener les Hawks aux grands honneurs. On retient entres autres la Coupe perdue lors d’un septième match aux mains d’un Ken Dryden sorti de nulle part et celles d’un Henri Richard déterminé à gagner malgré un entraîneur incompétent (Al MacNeil) qui marqua le but gagnant du match ultime.
Lorsqu’il fut congédié au milieu de la saison 1976-77, il avait passé 1102 parties derrière un banc de la LNH, en remportant 542 d’entre elles. À ce moment, il s’agissait du deuxième plus haut total de l’histoire derrière Dick Irvin. Maintenant âgé de 58 ans, ses statistiques demeurèrent à ce niveau. Il demeura par la suite dans la région de Chicago.
Celui à qui on crédite la création en 1947 de la célébration d’un but marqué en levant les bras est décédé en 2004 à l’âge de 86 ans.
À ce jour, il est toujours l'entraîneur à avoir remporté le plus de victoires pour les Black Hawks.
Sources : “Le but chanceux de Reay fait gagner le Canadien 2-1” de Phil Séguin, 13 octobre 1952, La Patrie, page 23, “Billy Reay, 86, Hockey Player and Coach, Is Dead”, Associated Press, 26 septembre 2004, New York Times (nytimes.com), “50 Years Ago in Hockey: The Coaches – Billy Reay” de Rick Cole, 18 septembre 2015, The Hockey Writers (thehockeywriters.com), hhof.com, wikipedia.org.
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