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samedi 16 décembre 2023

Les arénas des Maple Leafs - Maple Leaf Gardens



En 1930, malgré la crise économique, Conn Smythe finit par se trouver à l’étroit dans l’Arena Gardens. Il se porta alors acquéreur d’un terrain au coin de Church et Carlton qui appartenait à la compagnie Eaton pour y construire un nouvel immeuble pour ses Leafs. Pour financer son projet, Smythe vendit des actions de l’entreprise.

L’immeuble fut construit en un peu plus de cinq mois au coût de 1,5 million $ (30,1 millions $ en dollars d’aujourd’hui). Il fut inauguré en novembre 1931 lors d’un match entre Toronto et Chicago. Le changement de domicile sourit aux Leafs, puisqu’ils y remportèrent la coupe à leur première saison. Ils en accumulèrent dix autres dans l’endroit et n’en ont pas remporté d’autres ailleurs par la suite.

Photo de la façade sur Carlton, telle qu'elle est de nos jours

En 1934, le Gardens fut le site du premier match des étoiles, lorsque Ace Bailey fut gravement blessé par Eddie Shore, ce qui mit fin à sa carrière. On décida donc d’organiser un match bénéfice pour lui entre les Maple Leafs et les étoiles des autres équipes (incluant Shore).

Si l’histoire glorieuse des Leafs s’est déroulée au Gardens, celle-ci a viré au cauchemar lorsque Harold Ballard prit le contrôle seul de l’équipe en 1971, quatre ans après la dernière coupe. Celui qui vivait dans le Gardens était pingre, mesquin, en plus d’avoir un talent pour se disputer avec ses joueurs vedettes. Plusieurs ont quitté pour l'AMH, comme Bernard Parent, Paul Henderson, Dave Keon et Norm Ullman. D’autres furent échangés, dans des transactions souvent à sens unique, comme Mike Palmateer, Lanny McDonald et Darryl Sittler. Certains se souviendront peut-être de l’échange de Russ Courtnall contre John Kordic. Malgré tout, les partisans demeurèrent fidèles et continuèrent de remplir l’endroit, quitte à se mettre un sac d’épicerie sur la tête lorsque la situation devenait trop honteuse…

Si l’aréna comptait initialement 12 473 sièges (capacité de 14 550 en incluant les places debout), la capacité y fut augmentée au fil des ans. Ballard fit tout ce qu’il put pour rentabiliser au maximum l’endroit. Le portrait de la reine disparut pour être remplacée par des places, puis on installa les sièges les plus étroits possibles pour pouvoir en mettre plus. (Pour y être allé, c’était assez inconfortable.) Pour faire de la place pour des loges, Ballard fit disparaître la plateforme d’où Foster Hewitt a décrit les matchs pendant 48 ans, pour ensuite l’envoyer à l’incinérateur. La capacité monta éventuellement jusqu’à 16 312 sièges. Celle-ci redescendit un peu après le décès du propriétaire maudit en 1990.

Le règne Ballard fut également marqué par une affaire sordide. En 1997, un homme révéla qu’il fut victime d’abus sexuels à répétition dans les années 1970. Son témoignage en incita d’autres à sortir de l’ombre. En bout de ligne, des dizaines d’enfants, principalement des garçons, furent victimes d’abus de la part d’employés du Gardens, placiers, gardiens de sécurité, pendant cette période. Il y eut des peines de prison et des règlements hors cour. La première victime identifiée s’est tristement enlevée la vie.

Les Leafs, avec leur histoire en deux teintes, n’ont évidemment pas été les seuls occupants du Gardens, qu’ils ont quitté en 1999 pour le Air Canada Centre (aujourd'hui Scotiabank Arena).

Au hockey, le deuxième match de la série du siècle (la seule victoire en leur sol de l’équipe canadienne, après la déconfiture initiale à Montréal) y fut joué en 1972. Les Toros de Toronto de l’AMH y disputèrent leurs matchs de 1974 à 1976. Les Majors de St.Michael's de la ligue junior de l’Ontario y jouèrent aussi, de 1997 à 2000.

Le basketball y fit des présences à différentes époques. Lors de la saison 1946-47, les Huskies, l’éphémère équipe de Toronto dans ce qui deviendra la NBA, y avait élu domicile. Dans les années 1970, les Braves de Buffalo y ont disputé quelques matchs, avant de mettre plus tard le cap vers Los Angeles pour devenir les Clippers. Au cours de leurs premières années, bien que leur domicile principal était le Skydome (aujourd’hui Rogers Centre), les Raptors y ont disputé quelques matchs.

Il y eut aussi de la boxe. C’est d’ailleurs suite à la programmation d’un combat de Muhammed Ali au Gardens en 1966 que Conn Smythe décida de démissionner du conseil d’administration. Smythe, un ancien militaire qui a participé aux deux guerres mondiales, ne pouvait tolérer qu’Ali, qui avait refusé d’aller se battre au Viet Nam, se produise au Gardens.

Il y eut aussi de la lutte et de la crosse, incluant le Rock de Toronto, qui y resta une saison de plus après le départ des Leafs.

Du côté de la musique, le 2 avril 1957, Elvis Presley y donna deux de ses cinq concerts à vie en sol canadien. (Il y en eut deux à Ottawa et un autre à Vancouver.)

ABBA, Bob Marley, The Who, Bob Dylan et Nirvana y ont aussi été. Le clip The Reflex de Duran Duran y a été tourné. C’est Oasis qui a offert le dernier concert de l’endroit, en avril 2000.

Étant un lieu iconique à Toronto et étant situé sur un terrain d’une énorme valeur financière, il fallait donc trouver au Gardens une nouvelle vocation. Pour les propriétaires des Leafs, il était hors de question de le vendre à quelqu’un qui voulait leur faire compétition en opérant une patinoire. Il y eut des projets de conversion en complexe d’amusement, semblables à celui du Forum, mais c’est finalement Loblaws qui s’en porta acquéreur en 2004 pour 12 millions $.

On y trouve donc maintenant une épicerie, en plus d’une succursale de la LCBO (Régie des alcools de l’Ontario). L’extérieur de l’immeuble, qui a été déclaré lieu historique national en 2007, a été préservé et l’affichage y est discret.
Sur Church, coin Carlton.  L'affichage est discret et ne dénature pas l'immeuble.

À l’intérieur, l’histoire de l’endroit est célébrée de belle façon, autant au niveau sportif que musical. Le décor est intéressant et vaut le détour.

Décor plutôt intéressant pour faire son épicerie

Le centre de la patinoire

Sculpture originale, faite avec les anciens sièges


On honore la coupe de 1967.  Ce n'est pas écrit, mais oui, c'est la dernière.

On n'y a pas eu que du sport au Gardens.  Il y a aussi eu, entre autres, Elvis.

D’ailleurs, la vocation sportive n’est pas complètement disparue, puisqu’au deuxième étage, on retrouve une patinoire avec 3850 sièges, le Mattamy Athletic Centre. Celle-ci sert de domicile aux Rams de l’Université Toronto Métropolitaine (autrefois Ryerson).

Sources : banqueducanada.ca, wikipedia.org.

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