Originaire de la Saskatchewan, Bobby Baun s’est joint aux Maple Leafs durant la saison 1956-57 après avoir gagné deux Coupes Memorial avec les Marlboros de Toronto. Défenseur très physique et défensif, il n’a compté que 37 buts en 964 matchs. Pourtant, son exploit le plus marquant a été un but, marqué en prolongation lors du sixième match de la finale de 1964, contre Détroit.
Un but en prolongation lors de la finale est déjà quelque chose de spécial, mais en reculant un peu, il le devient encore plus. Au milieu de la troisième période, il a été atteint au pied par un lancer de Gordie Howe et a dû être sorti sur une civière. Baun se doutait qu’il y avait fracture, mais il ne voulait pas manquer la prolongation. À l’infirmerie, on a estimé, à l’œil, qu’il ne pourrait pas vraiment empirer son cas. On l’a donc gelé, enrubanné et on lui a donné un antidouleur. Il est ensuite retourné au jeu.
Son pied était effectivement cassé, mais ça ne l’a pas empêché de déjouer Terry Sawchuk et de faire la différence. Il a même trouvé les moyens de jouer un peu lors du septième match, qui donna une troisième Coupe Stanley en trois ans aux Leafs.
Par la suite, Baun s’est montré critique de la situation des joueurs, eux qui n’avaient pas encore d’association. Contrairement à bien d’autres, il comprenait le côté affaires du hockey. Le fait que des coéquipiers sollicitaient son opinion lorsque venait le temps de négocier un nouveau contrat ne l’a pas rendu populaire auprès du directeur-gérant, Punch Imlach. Sa grève pour obtenir une augmentation en 1965-66 n’a pas aidé non plus. Au cours de la saison 1966-67, bien qu’en uniforme, il eut bien peu de temps de glace et refusa de participer aux célébrations de la victoire de la Coupe de 1967.
Il fut laissé sans protection au repêchage d’expansion de 1967 et aboutit alors avec les pauvres Seals d’Oakland. À la fin de l’année, il demanda à être échangé à une équipe des « Original Six », ce que les Seals firent en l’envoyant à Détroit.
Il y a été pour un peu plus de deux ans, avant d’être soumis au ballotage en novembre 1970. Il fut alors réclamé par Buffalo, équipe d’expansion maintenant gérée par… Punch Imlach. Ce dernier l’échangea toutefois immédiatement à St-Louis, où Baun refusa de se rapporter. Il fut alors échangé à Toronto, où il rendit encore une fois de bons services aux Leafs.
Au cinquième match de la saison 1972-73, il subit une blessure au cou qui mit fin à sa carrière de joueur. Il s’occupa alors de sa ferme bovine pour les trois années suivantes, jusqu’à ce qu’il devienne entraîneur des Toros (tant qu’à rester dans le bovin) de Toronto de l’AMH pour la saison 1975-76.
Il eut alors l’occasion de diriger ses anciens coéquipiers Frank Mahovlich, Paul Henderson et Jim Dorey. Les résultats furent néanmoins épouvantables. Les Toros terminèrent derniers de la ligue, 11 points derrière les Fighting Saints du Minnesota, une équipe qui avait cessé ses activités 21 matchs avant la fin de l’année. Au cours de la saison, il avait entre autres mis à l’amende tous ses joueurs (500$ chacun, qu’il leur remit plus tard) après un match contre Cleveland. Il était en furie après avoir vu son équipe laisser filer une avance de 8-2 et perdre 10-9.
Baun est donc retourné à sa ferme après la saison, tout en vendant aussi des assurances. Quant aux Toros, ils ont déménagé à Birmingham et sont devenus les Bulls.
Dans les années 1980, il fut l'un des premiers à questionner sa maigre pension, de 7622$ par année dans son cas. Devant le manque d’appui des autres joueurs, il abandonna. C’est finalement son ex-coéquipier Carl Brewer qui reprit la lutte plus tard, avec succès cette fois.
Il vit aujourd’hui à Oshawa, près de Toronto.
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