À titre de rappel, l’an dernier, mon collègue Ray Sheppard a eu l’idée de se lancer un défi, soit de profiter du retour au jeu de façon "normale" pour voir des matchs dans le plus de catégories possibles. Kirk McLean et moi avons ensuite décidé de nous joindre à la démarche.
À ce moment, je m’étais dit qu’il pourrait être intéressant de voir un match de la NCAA. Suite à la nomination de Martin St-Louis, ancien de l’Université du Vermont, je me suis dit que ce serait une bonne destination, d’autant plus que c’est assez près d’ici. J’avais même identifié un match contre Northeastern, qui comptait à ce moment dans son alignement un espoir des Canadiens, Jordan Harris et Jack Hughes, le fils de Kent. Mais la pandémie est venue tout compliquer. Les États-Unis exigeaient toujours des tests coûteux. Puis Harris a gradué avec les Canadiens. Puis le projet a été mis de côté.
Le Gutterson Field House |
Pas si mal comme vue à la sortie de l'aréna |
Comme c’est beaucoup plus simple cette année, je me suis permis de prolonger l’expérience. Je me suis donc rendu à Burlington, à 70 km au sud du poste de douane de St-Armand. D’une population d’environ 45 000 habitants et renommée pour ses brewpubs, il n’est pas difficile de s’y retrouver et de se rendre à l’aréna, le Gutterson Field House. Inauguré en 1963 et d’une capacité d’environ 4000 places, on y trouve un certain charme suranné, avec ses bancs et son plafond de bois (qui n'a pas été couvert de "papier d'aluminium" comme au Colisée Jean-Béliveau).
De bons vieux bancs de bois |
Il en coûte entre 15 et 35$ (US évidemment) pour entrer. À l’œil, les billets à 15$ (au bout de la patinoire) semblaient les plus populaires. Plusieurs partisans portaient les couleurs de l’équipe.
Comme l'aréna s'appelle le Gutterson Field House, on utilise ce jeu de mots: Pack The Gut |
L’UVM compte parmi ses anciens plusieurs joueurs aux carrières des plus enviables. En plus de St-Louis (qu’on évoque à plusieurs endroits et qu’on n’a clairement pas oublié), on note entre autres John LeClair, Tim Thomas, Patrick Sharp, Torrey Mitchell et Eric Perrin.
Tous les Catamounts qui ont fait la LNH sont sur le mur, même Dave Reece, victime du record de Darryl Sittler |
Les Catamounts sont en progression mais ils sont toujours dans une période difficile, avec une fiche de 7-12-1. Malgré cela, ils ont six joueurs qui ont été repêché par des équipes de la LNH, dont Luca Münzenburger, un allemand choisi en troisième ronde par les Oilers et Andreï Buyalsky, un kazakh, aussi choisi au troisième tour, mais dans son cas par l’Avalanche. On trouve d’ailleurs au sein de l’équipe une multitude de nationalité : finlandais, suédois, letton, russe et évidement américain et canadien, dont deux québécois, William Lemay et Massimo Lombardi.
Les Catamounts avaient un chandail très "collégial", avec le nom de l'université et le numéro "à la basketball". On retrouve le logo sur l'épaule. |
L’équipe joue ses matchs dans la division Hockey East, contre des rivaux naturels, comme les universités du Maine, du New Hampshire, du Massachusetts-Lowell, Boston University et Merrimack College. Elle affronte toutefois aussi des équipes de l’ECAC. Cette division inclut (mais pas seulement) des universités très prestigieuses de l’Ivy League, comme Harvard, Princeton et Dartmouth College, plus connues pour leur côté académique que pour leur côté athlétique. D’ailleurs, pour ce match, l’UVM affrontait les Bulldogs de la renommée Université Yale, qui compte parmi ses gradués les ex-présidents Gerald Ford et George Bush père et fils. Pour la petite histoire, c’est en étudiant à Yale que se sont rencontré Bill et Hillary Clinton.
Les Bulldogs avaient le même style de chandail. Le logo est tout simplement un "Y". |
D’un point de vue hockey, c’est un peu moins reluisant. Celui qui a joué le plus de matchs dans la Ligue nationale est Randy Wood, qui en a joué 741 entre 1986 et 1997, principalement avec les Islanders et les Sabres. À Montréal, nous avons connu Chris Higgins, choix de première ronde des Canadiens en 2001. Il ne faudrait pas oublier non plus Bob Kudelski et le grand voyageur Mark Arcobello.
Cette année, les Bulldogs ont une fiche de 2-10-2. Aucun de leurs joueurs n’a été repêché. On note toutefois dans leur alignement la présence de William Dineen, le fils de Kevin (l’ex-Whaler né à Québec), le petit-fils de Bill (l’ex-Red Wing né à Arvida) et le neveu de l’ex-Islander Gord et de l’ex-King Peter. Toute une famille de hockey!
Parmi les listes des meilleurs espoirs pour le repêchage de 2023 que j’ai consultées, aucune ne mentionne toutefois un joueur du Vermont ou de Yale.
Pour le match lui-même, il est difficile pour moi de tirer une conclusion définitive d’un si petit échantillon, mais je classerais le jeu plus robuste que l’universitaire canadien, mais moins que le junior majeur. Il y avait peu d’offensive, moins de sorties de zone rapides et beaucoup d’arrêts de jeu.
La mascotte (un chat sauvage évidemment) a tenté de mettre de la vie dans cette foule assez sage. |
Chaque équipe a marqué en première période. Buyalsky a obtenu une passe sur celui des Catamounts, et après ce fut tout. Après cinq minutes de prolongation à trois contre trois, où on a finalement senti que l’intensité venait de monter d’un cran, le pointage était toujours 1-1. Ensuite, à ma grande surprise, une grande partie de la plutôt tranquille et familiale foule de 2328 personnes a quitté. Pourtant, ce n’est quand même pas parce qu’ils craignaient d’être pris dans le trafic de Burlington… Suite aux tirs de barrage, ce sont les Bulldogs qui l’ont emporté. Toutefois, règlement que j’ignorais, à ce niveau, la fusillade n’est là que pour le spectacle et n’a pas de valeur. Le résultat final est donc un match nul de 1-1.
En résumé, on peut faire un parallèle avec notre hockey junior, mais évoluant toutefois dans un contexte universitaire. Les gens s’identifient au club, mais un des intérêts est de suivre les espoirs. Leur présence aide à capter notre attention.
Personnellement, j'ai bien aimé la performance d'Isak Walther, un ailier suédois, qui a été un choix de 6e tour par Nashville en 2019. Nous verrons ce que l'avenir lui réserve.
Saviez-vous que Martin St-Louis avait joué au Vermont? Comme les autres Catamounts qui ont fait la LNH, il est sur le mur. |
Saviez-vous que Martin St-Louis avait gagné le championnat du monde? Une médaille aux Olympiques? La Coupe Stanley? |
Oui, oui, Martin St-Louis a participé aux Olympiques. Deux fois. Il est aussi le seul Catamount à qui on a retiré son numéro. |
Saviez-vous que Martin St-Louis avait joué avec les Rangers? Définitivement, on ne l'a pas oublié à Burlington... |
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