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dimanche 29 décembre 2024

Billy Smith


Au cours du temps des fêtes, qui n’est pas encore tout à fait terminé, on mentionne parfois le personnage du grincheux de Noёl. Ceci m’a donné l’idée d’écrire un billet au sujet du grincheux du hockey.

Billy Smith est originaire de Perth, dans l’est ontarien. Il débuta donc son stage junior dans la ville voisine de Smiths Falls de la Ligue centrale junior A en 1967. À cette époque, cette ligue pouvait aspirer à la Coupe Memorial. De plus, les équipes d’une même ligue pouvaient se prêter des joueurs en vue du tournoi. C’est ainsi que Smith fut prêté aux Castors de Hull pour le tournoi de 1969. Ce furent finalement les Canadiens Jr. qui remportèrent la vénérable coupe.

Pour la saison 1969-70, on mit sur pied la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ), en fusionnant la Ligue de hockey junior du Québec et la Ligue junior Montréal Métropolitain. Les Royals de Cornwall quittèrent alors la Ligue centrale pour se joindre à la nouvelle ligue. Smith suivit et se joignit alors aux Royals.

Si Cornwall était alors une équipe assez ordinaire, Smith attira l’attention en jouant tous les matchs sauf un. Il fut donc repêché en 5e ronde (58e au total) par les Kings de Los Angeles.

Assigné aux Kings de Springfield de la Ligue américaine l’année suivante, Smith et ses coéquipiers causèrent une surprise, alors qu’après une saison moyenne, ils remportèrent la Coupe Calder.

Smith retourna à Springfield pour la saison 1971-72, tout en parvenant à jouer ses cinq premiers matchs dans la LNH. Par contre, les Kings venaient de faire l’acquisition de Rogatien Vachon des Canadiens. Avec la présence de Gary Edwards, il n’y avait plus d’espace devant le filet des Kings. Smith fut donc laissé sans protection et fut choisi par les Islanders au repêchage d’expansion de 1972.

C’est avec Gerry Desjardins que Smith partagea le filet de la nouvelle équipe. Au 2e match, Smith fut crédité de la première victoire des Islanders, contre la formation qui l’a laissé partir, Los Angeles.

Smith fut ensuite joint par Glenn "Chico" Resch, avec qui il forma un duo suivant le départ de Desjardins pour l’AMH en 1974-75.

Les deux se partagèrent la tâche plus ou moins également pendant plusieurs années alors que la surprenante jeune équipe progressa plus rapidement que prévu.

Le 28 novembre 1979, alors que les Islanders connaissaient un début de saison très décevant, ils allèrent jouer au Colorado, contre les minables Rockies. Smith fit alors les manchettes pour une raison inusitée. C’est Resch qui débuta le match devant le filet des Isles, mais il fut remplacé par Smith. En 3e période, les Islanders écopèrent d’une pénalité à retardement. Bill McKenzie quitta alors le filet du Colorado. À ce moment, le défenseur Rob Ramage envoya par inadvertance la rondelle dans son propre filet. On accorda d’abord le but au défenseur Dave Lewis, mais après la fin du match, on se ravisa pour finalement le mettre à la fiche de Smith. Si c’était déjà arrivé dans les mineures (par Michel Plasse), c’était la première fois que ça arrivait dans la Ligue nationale. La contribution de Smith ne fut toutefois pas suffisante pour éviter la défaite aux Islanders, 7-4. Seulement 7112 spectateurs ont assisté à ce moment historique.

À ce moment, Smith s’était développé une réputation de gardien très intense. Dans la chambre, ses coéquipiers affirmaient qu’il y avait un cercle imaginaire autour de son casier. Si quelqu’un s’y aventurait alors qu’il était dans sa préparation, c’était au péril de sa vie. Si au cours d’un entraînement, un coéquipier avait le malheur de lancer haut, l’effet était le même. Quant à sa relation avec les journalistes, elle était pour le moins froide.

Par contre, c’est avec ses adversaires qu’il fut le plus sans pitié. Il n’avait aucune tolérance pour qui que ce soit qui s’approchait de son rectangle. Il distribuait sans retenue les coups de bâton avec toute sa force. Même Wayne Gretzky fut sa cible à un moment. Il hérita alors du surnom de Billy The Hatchet Man ou Billy La Hache. Lorsqu’on répliquait, Smith pouvait se battre ou à l’inverse, jouer la victime.

Après des parcours en séries intéressants mais sans se rendre au bout, la réputation de gardien à son meilleur lorsque ça compte de Smith finit par rapporter. Lors des séries de 1980, malgré le début de saison pénible qu’ils avaient connu, les Islanders remportèrent leur première Coupe Stanley. Si c’est Resch qui joua la majorité des parties en saison régulière, Smith prit le filet pour la plupart des matchs en séries. Et lorsqu’une série se terminait, Smith était reconnu pour refuser d’aller serrer la main de ses adversaires.

La saison suivante, l’équipe confirma que c’était maintenant Smith le numéro 1, lorsque Resch fut échangé aux Rockies. On se servit de lui comme monnaie d’échange pour obtenir le défenseur Mike McEwen et on le remplaça en faisant graduer Roland Melanson. Cette saison fut couronnée par une 2e Coupe Stanley.

En 1981-82, on changea la façon dont on décernait le trophée Vézina. Au lieu de l’attribuer aux gardiens de l’équipe ayant accordé le moins de buts (ce qui favorisait souvent les gardiens des meilleures équipes plutôt que le meilleur gardien), on le donna dorénavant au gardien élu par les directeurs généraux de la ligue. C’est le trophée Jennings qui prit l’ancienne place du trophée Vézina. Smith remporta le premier Vézina nouveau genre et le 2e Jennings l’année suivante, en compagnie de Melanson.

Lors des séries de 1983, les Islanders visaient une 4e Coupe consécutive. En finale, ils affrontaient les jeunes Oilers, où Smith ne mit pas de temps à faire parler de lui. Dès le premier match, Smith blessa Glenn Anderson avec son éternel coup de bâton. Il écopa de deux minutes de pénalité, mais il mit en rogne l’entraîneur des Oilers, Glen Sather, qui affirma que Smith brandissait son bâton comme un fou furieux. Smith tourna Sather au ridicule, affirmant qu’Anderson exagérait et que le joueur le plus vicieux, c’était Mark Messier. Les Islanders remportèrent la Coupe, mais Edmonton prit sa revanche l’année suivante.

Si New York devint moins dominant avec les années, Smith continua à faire des siennes avec son bâton. Le 13 janvier 1985, il frappa Curt Fraser des Black Hawks et lui fractura la joua. Cette fois, il fut finalement suspendu pour 6 parties.

Smith joua jusqu’en 1988-89. À ce moment, il était le dernier joueur actif de l’édition initiale des Islanders et détenait la quasi-totalité des records d’équipe pour un gardien. (La plupart de ces records sont aujourd’hui battus.) Ses 475 minutes de pénalité constituaient aussi le record de la LNH pour un gardien (par la suite battu par Ron Hextall).

À sa retraite, il devint entraîneur des gardiens chez les Islanders, avant de suivre Bill Torrey (ancien directeur-gérant des Islanders) chez les Panthers.

On dirait qu’on lui a pardonné ses frasques, puisqu’il a été élu au Temple de la renommée en 1993. Il faut par contre mentionner que ceux qui l’ont côtoyé s’entendent pour dire que s’il était intense à l’extrême et irascible dans un contexte de hockey, il était une personne tout à fait aimable et fréquentable hors de la patinoire.

Son frère Gord a joué 299 matchs avec les Capitals et les Jets.

Sources:

″Smith réussit le premier but par un gardien dans la LNH″, UPI, AP et PC, 29 novembre 1979, Le Soleil, page C3,

″′I started laughing′ : Smith says of critics″, UPI, May 12, 1983, Windsor Star, page B1,

″Billy Smith le savait trop bien…″ de Réjean Tremblay, 5 mai 1984, La Presse, page C2,

″Swingin’ Billy suspended for 6″, CP, January 29, 1985, Saskatoon Star-Phoenix, page C1,

″Smith gets six-game suspension″, Gazette News Services, January 29, 1985, Montreal Gazette, page D12,

″NHL99: Battlin’ Billy Smith was everything you’d want in a goalie″ de Michael Russo, October 27, 2022, New York Times (nytimes.com),

wikipedia.org.

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