Jean-Guy Talbot n’a pas mis de temps à se faire remarquer à son arrivée au niveau junior. Le défenseur des Reds de Trois-Rivières fut impliqué dès sa première année dans un incident regrettable. Le 6 juin 1952, alors qu’un jeune joueur du Canadien Junior tentait de le contourner, il voulut lui cingler le bras pour lui faire perdre la rondelle. Le joueur en question baissa alors la tête et le bâton de Talbot la frappa ensuite sévèrement (sans casque, évidemment). La victime souffrit d’une fracture du crâne qui nécessita la pose d’une plaque de métal permanente.
La victime se nommait Scotty Bowman. Ce dernier dut interrompre sa carrière de joueur et se consacra alors à une carrière d’entraîneur, qui fera de lui celui ayant remporté le plus de victoire derrière un banc de la LNH.
Talbot fut suspendu pendant un an. Il alla par la suite rejoindre les As de Québec de la Ligue Senior, avec Jean Béliveau comme coéquipier. Il retourna ensuite dans sa région natale en joignant les Cataractes de Shawinigan de la même ligue. C’est là que son entraîneur (et ex-joueur des Canadiens) Kenny Reardon le recommanda au tricolore.
Au début de son séjour à Montréal, il put bénéficier des conseils du regretté Émile « Butch » Bouchard, qui était en fin de carrière. Il passa ensuite douze saisons complètes avec les Canadiens, où il gagna sept Coupes Stanley (dont cinq à ses cinq premières saisons complètes).
Il fut laissé sans protection au repêchage d’expansion de 1967 et choisi par les North Stars. Il partagea ensuite sa saison entre Minnesota, Détroit et St-Louis. C’est là qu’il eut comme entraîneur une vieille connaissance, Scotty Bowman. D’ailleurs, Bowman n’en a jamais tenu rigueur à Talbot. Il est clair dans sa tête que ce n’était qu’un malheureux accident.
Talbot termina sa carrière de plus de mille matchs en 1970-71 en jouant pour les Sabres de l’expansion.
Il devint par après instructeur dans la WHL. Il fut ensuite un des nombreux entraîneurs des Blues, pendant une période où le banc de cette équipe ressemblait à une porte tournante. (Voir texte du 19 octobre 2011) Il remplaça Al Arbour au cours de la saison 1972-73 et fut remplacé par Lou Angotti au cours de la saison suivante.
Il a aussi la distinction d’avoir été le seul entraîneur de la brève existence des Spurs de Denver / Civics d’Ottawa en 1975-76. (Voir texte du 11 janvier 2009)
Pour la saison 1977-78, il fut engagé par son ex-coéquipier John Ferguson pour se retrouver derrière le banc des Rangers. Son passage a surtout été marqué par le survêtement sport qu’il portait lors des matchs, au lieu du traditionnel complet cravate. À la fin de cette saison, autant Talbot que Ferguson perdirent leur emploi, pour être remplacés tous deux par Fred Shero.
Il travailla plus tard comme représentant de la Brasserie O’Keefe, ayant été embauché par Ronald Corey.
Il habite aujourd’hui dans sa Mauricie natale.
Sources : « Jean-Guy Talbot et l’incident Scotty Bowman » de Jean-Paul Sarault, 1er février 2009 (fr.canoe.ca), « Jean-Guy Talbot perd un ami et un mentor » de Gabriel Delisle, 16 avril 2012 (cyberpresse.ca), wikipedia.org.
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