C’est bien beau les joueurs de la LNH, mais si on veut faire honneur au film culte Slap Shot, il faut aller voir du côté des ligues mineures pour trouver des cartes dignes de la déclaration signalant sans équivoque que « Dave yé magané »!
J’ai donc pris soin d’écumer le Trading Card Database pour retracer des cartes de hockey de la Ligue Américaine de Hockey (AHL) et de la défunte Ligue internationale de hockey (IHL) où on peut contempler des joueurs qui cherchent la bagarre ou qui l’ont trouvée pas à peu près! À cet effet, la compagnie de cartes Pro Cards dont la qualité médiocre était pleinement assumée avait pour objectif de créer le maximum de cartes pour chaque équipe de ces ligues au tournant des années 1980-1990. Comme vous pourrez le constater, même en étant maganés, certains joueurs étaient visiblement heureux de se faire photographier pour la postérité!
L'autre Capitaine Kirk, celui qui frappe dedans la vie à grands coups de jointures!
On commence avec Kirk Tomlinson qui a roulé sa bosse dans l’AHL, l’IHL et l’ECHL entre 1988 et 1996, accumulant des minutes de pénalité comme des petits pains chauds. Il semble quand même avoir brûlé la ECHL en 1990-1991 puisqu’il a passé 385 minutes au cachot tout en marquant 36 buts en 57 matchs pour les Knights de Nashville! Tomlinson n’a joué qu’un seul match dans la LNH (North Stars du Minnesota, 1987-1988), mais il a remporté la Coupe Calder avec les Red Wings d’Adirondack en 1992.
C’est lors de cette saison victorieuse qu’il décida d’être photographié en pose de combat pour sa carte de hockey. Son coéquipier de l’époque, le défenseur Jason York, s’amuse d’ailleurs à signaler ce fait cocasse dans le podcast Coming in Hot centré sur mes Sénateurs d’Ottawa (Go Sens Go!). Après sa carrière de hockeyeur, Tomlinson fut entraîneur dans quelques ligues mineures (West Coast Hockey League, United Hockey League et Central Hockey League). En date du 16 novembre 2024, il dirige la Tomlinson Elite Hockey, une école de hockey en Nouvelle-Écosse. Je me demande s’il montre sa carte aux joueurs qu'il forme! Terminons ce survol avec ce match hors-concours de 1991 où Tomlinson se bat avec le mythique Tony Twist des Nordiques de Québec!
Capitaine Kirk en train de se faire twister au Colisée!
L'oeil du tigre amoché!
Jamais repêché par la LNH, l’ailier droit de 6’4 Neal Meadmore s’est fait un malin plaisir à tapocher ses adversaires de l’AHL et de l’IHL entre 1979 et 1990. On le voit d’ailleurs tout fier d’avoir un oeil au beurre noir sur cette carte en fin de carrière avec les Hawks de Moncton. Il était pourtant capable de marquer des buts (quatre saisons de plus de 30 buts), dont une superbe saison 1983-1984 comme attaquant de puissance avec 39 buts, 48 passes et 87 points en 82 matchs, avec en prime 267 minutes de pénalité. Sa saison s’est toutefois mal terminée puisqu’il semble s’être écrasé en séries avec seulement trois matchs joués, aucun point et 26 minutes de punition! Quelqu'un a certainement dû payer pour cette débandade!
Soulignons qu’il a gagné la Coupe Ed Chynoweth en 1978 avec les Bruins de New Westminster de la Ligue junior de l’Ouest, ainsi que la Coupe Turner avec les Wings de Kalamazoo de l’IHL en 1980. En somme, il a connu ses meilleures années en début de carrière et il a grindé du mieux qu’il pouvait par la suite. Il n’existe pas grand chose à son sujet sur le web, mais j’ai pu trouver cette courte vidéo de très basse qualité où on le voit se faire démolir par Greg Smyth du club-école des Nordiques de Québec! Décidément, il ne manque pas de poussière des Nordiques sur le web!
Smyth déversant sa furie sur Meadmore en quelques secondes
Parlant des Fleurdelysés, je vous suggère fortement de lire Il était une fois les Nordiques de Benoît Clairoux et Pierre-Yves Dumont paru en octobre 2024. Cet ouvrage comprend 100 témoignages d'anciens joueurs des Nordiques et c'est vraiment intéressant d'avoir le point de vue de vedettes comme de joueurs moins connus!
Jay mangé une volée, mais je suis ok!
Non repêché lui aussi, Bob Jay a joué quelques années au niveau collégial américain (1984-1988) avant de jouer une décennie dans la IHL (1990-1999). N’étant pas très pénalisé pendant sa carrière, il a quand même dû se défendre dans une ligue connue pour ses goons au début des années 1990. Sur cette carte des Komets de Fort Wayne, il est tout souriant malgré sa blessure sous son oeil droit. Je lance une hypothèse ridicule/illogique expliquant sa joie : comme RaySheppard l’a signalé dans son hommage aux joueurs monosyllabiques, Bob n’a joué que trois parties dans la LNH chez les Kings de Los Angeles en 1993-1994. Mais son court séjour demeure spécial, car son seul point récolté dans la LNH est une passe sur un but de Wayne Gretzky contre les Rangers! Go mon Bob! Tu as raison de sourire certain! C’est pas grave si vous avez quand même perdu cette partie 3-2! Tu pourras te vanter toute ta vie d’avoir épaulé le meilleur pointeur de tous les temps!
Bob jouait aussi avec Mike Donnelly, ce joueur échangé avec Mogilny pour Paul Cyr!
Pour vous cher lectorat de LVEUP, je joins à mes niaiseries un petit clip où on voit Bob Jay se faire ramasser d’aplomb par Kris King lors d’un match contre les Jets de Winnipeg en 1993. Bob en a eu pour son argent lors de ses trois matchs dans la LNH!
Bienvenue dans la grande ligue mon Bob!
Rien n'allait faire rater la séance photo de Mike "Chuis-là" Walsh
Né en 1962 à New York, Mike Walsh est un Real American qui n’avait pas froid aux yeux, sauf peut-être aux jambes comme on peut le voir sur cette carte. Même blessé, il hurla « d’la marde avec Eddie Shore! » et se présenta devant le photographe de ProCards. Après un séjour dans les rangs universitaires, il se cassa les dents au repêchage, et ce, malgré un parcours très productif à la Colgate University (oui j’ai fait une joke poche avec le dentifrice). Il fit toutefois une belle carrière avec les Indians de Springfield de l’AHL, menant son équipe en saison régulière en 1990 et remportant la Coupe Calder avec eux lors de cette même année. Bizarrement, il partit jouer l’année suivante en Italie (Cortina SG), pour ensuite revenir passer une saison avec les Mariners du Maine (AHL) et finalement prendre sa retraite chez les Bruins de Providence après seulement 5 parties. Je n'ai pas pu trouver d'explications sur cette soudaine coupure italienne, mais ça ne semble pas avoir été une bonne idée pour lui en bout de compte.
Durant sa brève carrière dans la LNH, Mike Walsh a compté deux buts en 14 parties jouées avec les Islanders de New York entre 1987 et 1989. Fait cocasse: ses deux buts ont eu lieu lors du même match contre les Capitals de Washington le 28 mars 1989! Et il a aidé son équipe à gagner 5 à 4! En portant l'horrible numéro 53! Go Mike! On a la vidéo pour te glorifier :
Mike Walsh est très expressif dans ses célébrations et me fait penser à Gretzky lors de son 802e but!
Par ailleurs, Mike a un fils - Reilly Walsh - qui a été repêché en 3e ronde par les Devils du New Jersey en 2017. Reilly semble suivre les traces de son père dans la ligue américaine puisqu’en date du 16 novembre 2024, il n’a joué qu’un seul match dans la LNH. Soulignons qu’il a tout de même récolté une passe lors de son coup de vent dans la grande ligue. Jouant actuellement pour le Ontario Reign, LVEUP lui souhaite une longue et heureuse carrière, en plus d’obtenir une carte de hockey aussi mémorable que celle de son paternel!
Je n'ai pas pu trouver de photo de bonne qualité de cette carte pourtant grandiose! Désolé Tim!
Tim Tookey se distingue des autres joueurs maganés présentés ici pour deux raisons. En premier lieu, sa carte de hockey le présente non seulement en béquilles, mais aussi en train de trouver la situation loufoque avec les bras tendus avec les mains ouvertes, genre en train de dire « Pourquoi il fallait que tu viennes prendre ta photo pendant que je suis blessé? Come on! ». C’est une pose comique qui mérite d’être célébrée, une mission acceptée par LVEUP!
En second lieu, Tim Tookey se distingue des autres pour avoir joué plus de 100 matchs dans la LNH, en plus d’être membre du Temple de la renommée de l’AHL. Repêché en 5e ronde par les Capitals de Washington en 1979 après avoir brûlé la WHL (141 points en 70 parties avec les Winter Hawks de Portland en 1979-1980), Tim a fait de nombreux allers-retours entre la LNH et l’AHL avec diverses équipes de 1980 à 1989. Il semblait très prometteur à ses deux premières saisons avec Washington (80-81 : 23 points en 29 parties ; 81-82 : 16 points en 28 parties). Il fut toutefois échangé aux Nordiques de Québec en février 1982 en compagnie d’un choix de 7e ronde des Capitals (1982) contre Lee Norwood et un choix de 6e ronde des Nordiques (1982). Alors qu’il excellait dans le club école de Fredericton sans pouvoir faire sa place à Québec (7 points en 12 parties), il signa comme agent libre avec les Pingouins de Pittsburgh en septembre 1983. Il n’arriva pas à se tailler une place chez les faibles Pingouins, ce qui démarra réellement sa carrière de joueur étoile de l’AHL, lui qui accumula plusieurs saisons fort productives (dont 3 saisons de plus de 100 points), principalement avec les Bears de Hershey.
Il a aussi joué quelques matchs avec les Flyers de Philadelphie (2 matchs en 1986-1987) et les Kings de Los Angeles (27 matchs étalés entre 1987 et 1989), ce qui lui donne des statistiques très respectables de 58 points en 106 matchs de la LNH, en plus de 4 points en 10 matchs des séries éliminatoires.
Est-ce que les béquilles de Tim Tookey sont au Hall of Fame de l'AHL? J'espère que oui!
Il termina sa carrière avec 974 points en 824 matchs dans la AHL (4e meilleur pointeur de l’histoire à sa retraite), sans remporter la Coupe Calder. Les Bears de Hershey ont retiré son numéro 9 après 693 points en 529 matchs joués pour eux. Notons qu’il a cependant remporté la Coupe Turner de l’IHL lors de sa seule saison écourtée dans cette ligue avec les Lumberjacks de Muskegon en 1988-1989 (26 parties, dont 8 en séries éliminatoires).
Vidéo officielle de l'AHL célébrant la carrière de Tim Tookey
Après sa carrière de joueur, Tim devint entraîneur dans les ligues mineures, ce qu’il fait encore de nos jours avec les Ice Raiders de Reno au Nevada (ligue sénior A). Sa carte où on le voit souriant en béquilles ne semble pas avoir le statut légendaire qu’elle mérite chez les fans de retailles de l'histoire du hockey, alors LVEUP vous encourage à la collectionner comme il se doit!
Ce jour-là, Jason avait le choix entre ne pas être inclus dans la série Pro Cards ou être photographié magané bin raide. Merci d'avoir fait le bon choix Jason!
Défenseur droitier de 6’2, Jason Marshall a débuté sa carrière professionnelle avec Équipe Canada en 1988-1989, une rareté qui lui a tout de même permis d’être repêché 9e au total en 1989 par les Blues de St-Louis! Son équipe a toutefois choisi de le faire poireauter dans les mineures pendant quelques années, ce qui le poussa à retourner jouer pour Équipe Canada en 1993-1994, avant de trouver sa place chez les Mighty Ducks d’Anaheim pendant plusieurs saisons (1994-2001). Il se promena ensuite dans quelques équipes de la LNH, prenant une tasse de café chez les Capitals de Washington (5 parties), un panier d’épicerie avec le Wild du Minnesota (137 matchs) et profitant de son plus long parcours en séries éliminatoires avec les Sharks de San José (17 matchs en 2004, avec 1 passe et 25 minutes de pénalité à son compteur). Jason eut la chance de revenir terminer sa carrière dans la grande ligue avec Anaheim en 2005-2006 (23 matchs) avant de jouer deux dernières années en Allemagne.
Soulignons que pour un gars magné à ce point sur sa carte avec le club école des Blues de St-Louis, Marshall a connu une très bonne carrière tant en nombre de matchs joués qu’en minutes de pénalité, et ce, peu importe la ligue concernée :
- AHL = 108 matchs / 241 min
- IHL = 255 matchs / 697 min
- NHL = 518 matchs / 1004 min
Pour mieux illustrer le style très combatif de Jason, regardez-le se faire presque casser le nez dans ce combat provoqué par la petite peste que fut Scott Walker :
En train de se fesser dessus comme des robots selon le commentateur!
Cam donnant un double-échec à Casper, le gentil fantôme
On termine en beauté en faisant un détour dans mon patelin d’origine pour célébrer un ancien défenseur de 6’4 des Olympiques de Hull, le dur à cuir Cam Russell! En plus d’avoir remporté deux coupes du Président (1986 et 1988), Cam fut sélectionné en 3e ronde par les Blackhawks de Chicago en 1987. Il joua une décennie pour eux (1989-1999) pour ensuite conclure sa carrière avec l’Avalanche du Colorado. Il n’a jamais joué une saison complète, que ce soit dans la LNH ou la IHL, mais les minutes de pénalité et la robustesse étaient toujours au rendez-vous.
Je suis très heureux de vous informer que Cam Russell a expliqué l’histoire derrière cette carte à Ken Reid de SportsNet (que je traduis pour vous ici) : « C’était durant ma première année dans les ligues mineures. Je venais de subir une sévère raclée. Je ne me souviens même pas qui me l’avait donnée, ce qui démontre à quel point ce fut terrible. J’ai dû me faire réparer le nez. » Le lendemain de ce malheureux incident, Cam Russell arriva à l’entraînement pour découvrir que c’était le jour des photos. « C’est vraiment mal tombé, fut ma première pensée ». Heureusement pour lui, le photographe lui suggéra de transformer sa situation en une bonne photo et Cam s’est dit « Pourquoi pas! ».
En plus d’être « célèbre » pour cette magnifique carte de hockey, Cam Russell a été intronisé au Temple de la renommée de la Nouvelle-Écosse en 2011 et a remporté la Coupe Mémorial en tant que directeur général des Mooseheads de Halifax en 2013 (une glorieuse année pour un certain Nathan MacKinnon), poste qu’il occupe encore de nos jours!
Non mais c’est tu pas assez beau de finir avec un sourire aussi frappant de bonheur?!? LVEUP est fier de toi mon Cam! Tu prouves que parfois, ça vaut la peine que Dave soit magané, et ce, même après avoir été plaqué mal sale par le petit Gary Shuchuk!
Cam apprenant que dans les petits pots se trouvent les meilleurs onguents!
Est-ce que la série "Dave yé magané" aura une suite? Est-ce qu'il y a d'autres cartes de hockey qui valent la peine d'être signalées? Est-ce que vous lisez encore ce texte qui n'a pas été généré par l'intelligence artificielle? Savez-vous planter des choux à la mode, à la mode? Si vous avez répondu oui à ces quatre questions, vous avez compris le sens de la vie!
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