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dimanche 13 juillet 2025

Les Nordiques fouillent dans le bac de liquidation




Lors de mon récent billet au sujet de George Armstrong, j’ai mentionné que son passage comme dépisteur-chef chez les Nordiques s’est terminé avec un bilan mitigé. Si certains choix furent judicieux, il demeure que son départ coïncide à peu près avec la descente aux enfers de l’équipe et qu’une des causes était le manque de relève.

Dans des cas semblables, on cherche des solutions pour boucher les trous, et devant le manque de ressources, on peut vouloir se rabattre sur les aubaines. C’est ce que Québec a fait à répétition et en voici quelques exemples.

D’abord, ma définition d’aubaine inclut principalement des joueurs réclamés au ballotage, obtenus contre des considérations futurs ou des joueurs autonomes en fin de parcours qui avaient déjà joué un bon nombre de matchs ailleurs dans la ligue ou dans la Ligue américaine. Je n’ai pas inclus des joueurs, même marginaux, impliqués dans des échanges importants ou des choix tardifs, puisque toutes les formations, bonnes ou mauvaises, en ont.

J’ai commencé ma recherche avec la saison 1987-88, la première de cinq où les Nordiques ont raté les séries. Il y en a eu d’autres dans les saisons précédentes (Wayne Babych, Bill Derlago), mais lorsque l’équipe est compétitive, on peut considérer qu’il s’agit d’une façon d’aller chercher de la profondeur et non un signe de désespoir.

1987-88

La saison commence en réclamant Stu Kulak au ballotage, qui avait joué un peu plus d’une cinquantaine de matchs avec les Canucks, les Oilers et les Rangers. L’expérience dura 14 matchs, avant qu’en décembre, celui qui avait mis fin à la carrière de l’espoir des Canadiens Jocelyn Gauvreau lors d’un match de la Ligue américaine ne soit expédié aux Jets contre Bobby Dollas.

Après 7 présences en séries consécutives, Québec en fut exclus, avec 69 points, 8 de moins que les Whalers.

1988-89

Pendant l’été, on signe Dean Hopkins. Après quatre saisons complètes avec les Kings, il a ensuite dû se contenter d’un seul match dans la LNH en six ans. Il fut rappelé à Québec en novembre pour cinq matchs, avant d’en jouer une centaine d’autres à Halifax, dans la Ligue américaine, en trois ans.

La glissade s’est poursuivie. Avec 61 points, il en manquait 18 pour rejoindre Hartford et la dernière place en séries.

1989-90

Les Nordiques utilisèrent encore le repêchage intra-ligue, alors qu’ils réclamèrent le gros ailier Greg Adams (l’un des deux Greg Adams qui jouaient dans la LNH à cette époque). Celui-ci joua 7 matchs dans leur uniforme avant d’être échangé aux Wings au mois de décembre. Il prit le chemin de Détroit avec Robert Picard, alors que Tony McKegney fit le trajet inverse.

Quelques jours avant cet échange, Québec avait réclamé le premier choix du repêchage de 1983, Brian Lawton, que les Whalers avaient rendu disponible après avoir tombé en défaveur de l’entraîneur Rick Ley. Michel Bergeron, qui l’avait déjà dirigé à New York, espérait le voir surmonter la pression qui venait avec son rang de sélection et permettre à son talent d’éclore.

Son séjour à Québec n’a duré que 14 matchs. Lawton trouvait déprimant de se rendre au Colisée, où les Nordiques connaissaient la pire saison de leur histoire. Refusant d’être rétrogradé à Halifax, il demanda à l’équipe de racheter son contrat. Boston tenta ensuite sa chance en l’embauchant. San Jose sera ensuite son dernier arrêt dans la grande ligue.

Malgré le retour de Bergeron derrière le banc, les résultats de l’équipe furent atroces, avec 31 points.

1990-91

Après avoir vu l’équipe atteindre le fond du baril, la nouvelle administration (Pierre Pagé et Dave Chambers) fut particulièrement active dans sa pêche parmi les restes des autres. Québec réclama trois des huit joueurs laissés sans protection qui trouvèrent preneur.

Le robuste Wayne Van Dorp fut soutiré aux Blackhawks. L’ancien cinquième choix au total Shawn Anderson, que Pagé et Chambers connaissaient, sortit de Buffalo pour revenir dans sa province natale. Finalement, le vétéran Aaron Broten dut quitter son Minnesota natal.

Van Dorp prit part à ses 28 derniers matchs dans la LNH, répartis sur deux ans. Il dut être opéré à l'épaule.  Pierre Pagé réclama une enquête de ligue, arguant que Chicago était au courant de la situation mais qu'ils l'avaient cachée.  Anderson joua 31 parties avant d’être échangé aux Jets l’année suivante, contre Sergeï Kharin (qui ne porta jamais l’uniforme fleurdelysé). Broten demeura à Québec pendant un mois et demi pour 20 matchs, avant de suivre Lucien Deblois et Michel Petit à Toronto, dans un échange qui apporta deux choix de 2e ronde et Scott Pearson aux Nordiques.
 
Si le total de points, 46, fut un peu mieux, les Nordiques prirent tout de même encore le dernier rang de la ligue.

1991-92

En 1991, on sélectionna Eric Lindros. Espoir! Mais comme celui-ci refusa de se rapporter, Il y eut une grande déception.

Pendant l’été, le vétéran Doug Smail a signé un contrat comme joueur autonome. Il participa à 46 matchs au cours de l’année.

En novembre, Pierre Pagé alla chercher au ballotage Don Barber, qu’il avait dirigé au Minnesota. Les North Stars l’avaient toutefois depuis échangé aux Jets, en retour de… Doug Smail. Il ne joua que 2 matchs avec les Nordiques, avant d’être rétrogradé à Halifax. En mars, il fut échangé aux Sharks contre Murray Garbutt, qui n’atteignit jamais la Ligue nationale.

Deux semaines auparavant, Pierre Pagé avait obtenu John Tonelli, en fin de carrière et qui ne s’entendait pas avec son entraîneur Mike Keenan, contre des considérations futures que les Blackhawks n’ont en bout de ligne jamais reçues. La semaine suivante, Pagé a encore utilisé le ballotage, pour acquérir cette fois Gino Cavallini des Blues. Dans les deux cas, ils furent heureux de se retrouver avec une équipe où ils avaient plus de chances de jouer.

Le total de 52 points montrait encore une légère amélioration, mais il en résulta une avant-dernière place, puisqu’une équipe d’expansion, les Sharks, fut devancée par Québec.

1992-93

On réussit enfin à échanger Lindros, contre plusieurs joueurs, ce qui apporta des renforts plus que bienvenus.

Au camp, il n’y avait plus vraiment d’espace pour Smail, qui alla signer avec les nouveaux Sénateurs et Tonelli, qui prit sa retraite. Seul Cavallini revint pour une autre année, avant de se rediriger vers l’IHL, puis l’Europe.

Ça n’empêcha toutefois pas Pierre Pagé d’obtenir Tim Hunter du nouveau Lightning contre des considérations futures qui deviendront Martin Simard (qui joua 7 matchs avec Tampa Bay). Hunter joua 48 matchs avant d’être soumis au ballotage et réclamé par Vancouver.

La situation débloqua finalement, avec une somme de 104 points et un retour en séries. Les Nordiques furent toutefois éliminés en première ronde par les Canadiens, en direction vers la Coupe Stanley.

1993-94

Malgré la progression nette de l’équipe en saison régulière (qui fut par contre suivie d’une élimination hâtive en séries), Pierre Pagé tenta tout de même sa chance en signant Iain Fraser, un lointain choix de 12e ronde des Islanders qui était parvenu à jouer 7 matchs dans la LNH en trois ans dans la Ligue américaine. Fraser était un coéquipier d’Eric Lindros chez les Generals d’Oshawa lorsqu’ils ont remporté la Coupe Memorial en 1990.

Il signa également Chris Lindberg, qui avait joué 79 matchs en deux ans avec Calgary, après avoir remporté une médaille d’argent avec l’équipe olympique canadienne à Albertville.

L’expérience a donné de bons résultats avec Fraser, qui a joué 60 matchs et obtenu 37 points. Toutefois, l’arrivée de Peter Forsberg au sein d’une ligne de centre déjà bien garnie a laissé Fraser à l’écart la saison suivante. N’ayant toujours pas joué, Pierre Lacroix l’envoya à Dallas au mois de janvier. Il reçut en retour un choix de 7e ronde, qui devint tout de même Dan Hinote, qui eut une belle carrière, mais au Colorado. Fraser ne joua par la suite qu’une poignée de matchs avec les Stars, les Oilers, les Jets et les Sharks, avant de prendre le chemin de l’Europe.

Dans le cas de Lindberg, il joua 37 matchs, avant de lui aussi mettre le cap sur l’Europe.

L’équipe régressa, terminant avec 76 points, et rata les séries. Pierre Pagé quitta.

1994-95

À leur dernière année à Québec, Pierre Lacroix, maintenant directeur-général, n’a pas vraiment eu recours à cette stratégie.

En bout de ligne, en 7 ans, 14 joueurs ont été récupérés. Ils ont joué un total de 416 matchs (une moyenne de 29,7 chacun). Si on peut parfois faire des trouvailles de cette façon, lorsque c’est fait à répétition, ça donne une impression de désespoir.

De plus, cette période correspond également au moment où les joueurs soviétiques devenaient disponibles. Les équipes à court de solution ont évidemment tenté d’y trouver un raccourci et les Nordiques ont fait partie du lot. Ils ont eu de bons résultats avec Valeri Kamensky, Alexeï Gusarov et Andreï Kovalenko. Ils auraient aussi bien aimé signer Vyacheslav Bykov, mais celui-ci a préféré la Suisse. Quant à Sergeï Mylnikov, disons que l’expérience a été moins heureuse…

Tout ça pour dire qu’il y avait à ce moment beaucoup de trous dans l’alignement…

Sources :

″Kulak : Pas un inconnu…″, 6 octobre 1987, Le Soleil, page S12,

″Madden a tenu parole″ de Kevin Johnston, 3 octobre 1989, Le Soleil, page S2,

″Lawton atterrit chez les Nordiques″ de Kevin Johnston, 2 décembre 1989, Le Soleil, page S3,

″À quatre matchs de son 250 000$″ d’Yves Poulin, 8 février 1990, Le Soleil, page S5,

″«Nous les voulions à tout prix» - Pierre Pagé″ de Kevin Johnston, 2 octobre 1990, Le Soleil, page S2,
 
″Pagé réclame une enquête de la LNH″ d’Yves Poulin, 30 novembre 1990, Le Soleil, page S4, 
 
″«J’ai hâte de me joindre à un jeune club talentueux» - Smail″ de Maurice Dumas, 31 août 1991, Le Soleil, page S4,

″John Tonelli acquis par les Nordiques″, 19 février 1992, Le Soleil, page S7,

″Don Barber, repêché par les Nordiques″, PC, 13 novembre 1991, Le Soleil, page S3,

″«J’ai bondi de joie» - Cavallini″, PC, 28 février 1992, Le Soleil, page S2,

″Transaction mineure″, 8 mars 1992, Le Soleil, page S2,

″73 joueurs au camp des Nordiques″ de Kevin Johnston, Le Soleil, 1er septembre 1992, page S6,

″Iain Fraser s’en va chez les Stars″ de Kevin Johnston, Le Soleil, 1er février 1995, page S3,

hockeydb.com, hockey-reference.com.

vendredi 11 juillet 2025

Petri Skriko


    

 

Petri Skriko fit partie de cette première génération de joueurs finlandais à faire leur marque dans la LNH dans les années 80 avec notamment Jari Kurri, Reijo Ruotsalainen, Reijo Siltanen et Ilkka Sinisalo. 

Né le 13 mars 1962 à Lappeenranta en Finlande, il émergea comme un joueur phénomène à l'âge junior dans son pays natal, étant nommé joueur recrue de l'année en 1980-81, ce qui incita les Canucks de Vancouver à le repêcher en 8e ronde (157e choix au total). Il continua sur sa lancée en 81-82 en se démarquant aux championnats junior où il termina en tête des marqueurs, alors que la Finlande remporta la médaille de bronze. Il représenta également son pays aux Olympiques de 1984 et termina meilleur pointeur de son équipe avec 10 points en 6 matchs.

Il arriva à Vancouver pour la saison 1984-85 qu'il termina avec un respectable 21 buts et 14 passes pour 35 points. Si les Canucks étaient assez avant-gardistes au niveau de l'introduction des joueurs suédois (Thomas Gradin, Patrick Sundstrom, Per-Olov Brasar), Skriko était pour sa part le premier finlandais de l'histoire de la franchise. Il y en eut d'ailleurs que très peu après lui, contrairement aux nombreux joueurs suédois dans l'histoire subséquente des Canucks, dont quelques-uns des meilleurs joueurs de la franchise (Markus Naslund, Mattias Ohlund, Henrik et Daniel Sedin, Elias Pettersson).

Vint ensuite sa deuxième saison en 1985-86 où il connut ses sommets en carrière de 38 buts et 40 passes pour 70 points, au premier rang des pointeurs des Canucks. Sa saison suivante commença dans la même veine, encore mieux même alors qu'il marqua à profusion en début de saison. En novembre 1986, il obtint 3 tours du chapeau en 8 jours dont un match de 4 buts contre les Rangers, alors le record de buts en un match pour un joueur des Canucks.


Cependant, Skriko était ce qu'on appelle un joueur de séquences, qui connaissait de longs passages à vide entre ses poussées d'offensive. Par exemple, après ce fameux 3 tours du chapeau en 5 matchs, il n'obtint que 3 buts lors des 20 matchs suivants. Il n'était également pas un atout en défensive et plusieurs le trouvaient trop frileux pour ce rude hockey nord-américain des années 80.

Il termina quand même la saison 1986-87 avec la deuxième de 4 saisons consécutives de plus de 30 buts avec 33 buts et 41 passes. Les Canucks de la fin des années 80 étaient toutefois une équipe très médiocre et il est à se demander s'il n'aurait pas obtenu de meilleurs statistiques ailleurs. Il termina de nouveau premier pointeur de l'équipe en 1988-89 avec 30 buts et 36 passes pour 66 points.

Un autre «chef d'oeuvre» Upper Deck

Après une saison de seulement 48 points en 89-90, il fut graduellement écarté de la formation par l'entraîneur Bob McCammon avec qui il y eut plusieurs frictions. Il demanda alors d'être échangé. Après plusieurs semaines dans les gradins sans trouver preneur, il fut finalement échangé aux Bruins de Boston en janvier 1991. En retour, les Canucks obtinrent un choix de 2e ronde en 1992, un choix qui deviendra Mike Peca.

Skriko sembla bénéficier de ce nouveau départ à Boston alors qu'il récolta 19 points en 28 matchs à Boston, en plus de 8 points en séries. Il fut toutefois rapidement échangé au début de la saison 1991-92 où après seulement 9 matchs, il passa aux Jets de Winnipeg en retour du grand voyageur Brent Ashton

Son séjour à Winnipeg fut toutefois très bref. Après 15 matchs, il demanda à la direction de pouvoir participer aux Olympiques de 1992. L'équipe acquiésa et il fut alors prêté à l'équipe nationale finlandaise pour le restant de la saison. 



Libéré par les Jets, il signa ensuite avec les Sharks pour la saison 1992-93. Il fut toutefois libéré après seulement 17 matchs où il avait obtenu 7 points. Ce furent ses derniers matchs dans la LNH. Il termina ensuite la saison en Finlande avec le club d'Espoo.

Il opta ensuite de conclure sa carrière avec le club de Herning au Danemark où il joua de 1993 à 1999, terminant annuellement parmi les meilleurs pointeurs et remportant 3 championnats.

Suite à se retraite en 1999, il passa directement derrière le banc de Herning pendant 2 saisons, pour ensuite entraîner son ancien club, le SaiPa, en Finlande pour trois saisons. Il occupa ensuite plusieurs fonctions de dépisteur pour les Capitals, Flames et Panthers. Il est depuis deux saisons entraîneur-chef de l'équipe nationale d'Estonie.

Il fut introduit au temple de la renommée de Finlande en 2004. Son numéro 9 fut également retiré par le SaiPa.

 En 541 matchs dans la LNH, il obtint 183 buts et 222 passes pour 405 points.

 


mercredi 9 juillet 2025

Trève de hockey #113 - L'autre Mike Tyson

 

Dwight Gooden, Darryl Strawberry &, Mike Tyson, le boxeur




Mike Tyson n'a pas fini de faire parler de lui. Après son "combat" contre Jake Paul en novembre dernier, on croyait bien que "Iron Mike" se tiendrait finalement loin des rings. Mais de nombreuses rumeurs font mention d'un éventuel combat contre un ancien champion de MMA, Fedor Emelianenko. On verra bien ça dans le futur, mais ce n'est pas le sujet ici.

Avec Rickey Henderson

Ayant grandi dans le Bronx de New York, au travers de ses frasques de jeunesse, Tyson aimait bien le baseball et, il va de soi, les équipes de New York, soient les Mets et les Yankees. Aurait-il pu devenir un bon joueur de baseball ? L'histoire ne nous le dit pas. Quoique …

Michael Ray Tyson est né le 13 janvier 1950 à Rocky Mount en Caroline du Nord. Rapidement dans sa jeunesse, le baseball devint sa passion. Suite à sa graduation du "High School", Tyson fut repêché par les Cardinals de St-Louis au 3e tour du repêchage de 1970. Il disputa la saison 1970 dans le niveau A avec les Cardinals de St-Petersburg dans la Ligue de la Floride. L'année suivante, c'est avec les Reds de Modesto dans la Ligue de la Californie qu'il continua à affuter ses qualités offensive et à peaufiner son jeu défensif. Il fit le saut dans le niveau AAA avec les Oilers de Tulsa (non, pas ces Oilers de Tulsa là !) en 1972 et joua ses premiers matchs "dans le show" en fin de saison, amassant 78 coups sûrs en 13 parties avec les Cardinals.



Tyson s'est rapidement révélé être un joueur fiable. Sa polyvalence lui a permis de jouer à la fois à l'arrêt-court et au deuxième but, faisant de lui un atout précieux pour l'alignement des Cardinals. Tout au long de son passage à Saint-Louis, il était davantage connu pour son gant que pour son coup de bâton. Il était une présence défensive constante, transformant souvent les jeux difficiles en routine. Bien qu'il ne fût pas un frappeur puissant, sa capacité à mettre la balle en jeu et à contribuer à la stratégie offensive de l'équipe en faisait un élément clé de la rotation des Cards. Sa meilleure saison offensive eut lieu en 1976, avec une moyenne au bâton de ,286 (son meilleur résultat en carrière) avec 3 coups de circuit et 28 points produits, bien qu'elle ait été écourtée par une blessure qui lui fit raté la moitié de la saison.

Suite à la saison 1979, dû à l'émergence de Ozzie Smith, Tyson fut échangé aux Cubs de Chicago en retour du lanceur de relève Donnie Moore. À Chicago, Tyson continua d'assurer une défense fiable au deuxième but et à l'arrêt-court, contribuant à stabiliser le champ intérieur des Cubs. Bien que ses statistiques offensives aient décliné pendant son passage à Chicago, son professionnalisme et son expérience furent précieux dans un jeune club. Tyson a joué deux saisons dans la ville des vents avant de prendre sa retraite du baseball, lorsque libéré par les Cubs en mars 1982. En dix saisons dans les majeures, il a cumulé une moyenne au bâton de ,241 (714 coups sur en 2959 présences) avec 27 coups de circuit et 269 points produits en 1017 parties.


Et pour revenir au Mike Tyson plus connu, la dernière fois qu'il a été vu sur un terrain de baseball, c'est le 17 avril 2014, alors qu'il lança le lancer protocolaire avant un match opposant les Pirates de Pittsburgh aux Brewers de Milwaukee. Il a dû leur porter chance, car les Pirates ont massacré les Brewers au compte de 11 à 2.



vendredi 4 juillet 2025

Trève de hockey #112 - Les ancêtres du Baseball : Le Oina


   


Le «National Pastime» américain a des origines diversifiées et contestées par plusieurs historiens jusqu’à ce jour. Même lors des premières années officielles, ses origines étaient déjà sujettes à des débats féroces. Mais ce qui est certain est qu'avant d'être connu sous sa forme actuelle avec des règlements et des positions déterminées, le baseball à évolué à partir de jeux d'enfants provenant de diverses parties du continent européen à travers les époques. Et comme expliqué dans le documentaire «Baseball» du légendaire Ken Burns, «les jeux enfantins de bâtons et de balles existent depuis qu’il y a des enfants».

Plusieurs de ces sports sont toujours joués de nos jours, et parfois ces jeux à l'origine des racines du baseball ont plus tard été modifiés et influencés par le baseball lui-même.

Je vais donc vous parler de ces quelques jeux/sports qui ont mené à l’évolution du baseball tel que l’on connait de nos jours. 


Vous vous attendiez peut-être à ce que je vous parle de cricket, mais non. Aujourd'hui, commençons plutôt par Le Oină.

Un des plus anciens «ancêtres» du baseball, le Oină est originaire de Roumanie. La plus vieille mention écrite officielle de l’existence de ce sport remonterait à l'ère médiévale, plus précisément en 1364, alors que la Roumanie faisait partie de ce qu'on appelait la «Valachie» avec la Moldavie et la Transylvanie. 

La pratique du Oină fut éventuellement introduite comme sport obligatoire en cours d’éducation physique et il existe depuis 1932 la «fédération roumaine de Oină». La difficulté à exporter le sport en fit une entreprise peu profitable et un déclin de popularité apparut vers les années 90. De plus récents efforts ont été lancés pour populariser le sport davantage mais malgré sa très longue histoire et sa reconnaissance officielle en tant que sport national depuis 2014, le Oină demeure un sport de niche et ce même en Roumanie, où il ne s'agit pas d'un des sports les plus populaires. On retrouverait aujourd'hui une trentaine d'équipes officielles et deux fédérations, une en Roumanie et l'autre en Moldavie.

Comme vous pouvez le voir, il n'y a pas foule...

Mais ici, comment expliquer le Oină moderne et ses ressemblances avec le baseball? 

Et bien me lançant naïvement tête première pour comprendre ce sport, c'était tout un casse-tête pour un non-initié. On dirait à prime abord un mélange de baseball, football, cricket, handball, ballon-chasseur... et le bon vieux jeu de la cour d'école, le «Quatre coins». 

Allez vous faire un café pour la suite et concentrez-vous parce que c'est compliqué en...

Voici ce que j'ai compris. À noter que j'ai dû télécharger le PDF des règlements officiels en roumain et me servir de chatGPT pour traduire et me démêler...

Souvent, le mieux est de regarder un match sur Youtube, mais même là c'est flou. Je me sens comme ma conjointe lorsque j'essaie de lui expliquer le baseball...

Finala Cupei Federaţiei: Finale de coupe de fédération... et encore pas une grosse foule. Ça va mal...


Pour commencer, il est bien de se distancer de nos notions de baseball et voir les différences. Au lieu d'un losange et quatre buts, on retrouve plutôt un «gridiron» style football (avec moins de lignes) et la surface de jeu s'étend sur un rectangle de 230 pieds, divisé en 2 corridors; le corridor d'avancée et le corridor de retour, ainsi que deux zones tampon; la zone du batteur et la «back zone».


Chaque équipe compte 11 joueurs. Il n'y a pas de lanceur adverse, c'est plutôt un coéquipier, le «botez», qui se positionne à la droite du lanceur et qui lui «lance» la balle dans le style «balle donnée». Également à noter que les bâtons sont plus longs et minces que ceux de baseball. 

Si la balle frappée dépasse la mi-terrain sans être attrapée, l'équipe en attaque récolte 1 point automatique. Si la balle arrive sans bond dans la zone du fond, c'est une récolte de 2 points. Le coureur doit ensuite faire le tour des zones. Contrairement au baseball, c'est n'est pas le frappeur qui court, mais un autre de ses coéquipiers désigné comme coureur. Ce dernier doit traverser les 3 lignes du terrain dans le corridor d'avancée et revenir dans la zone du batteur par l'autre corridor sans se faire retirer. 

Il semble également possible de courir même si la balle sort en dehors des lignes. On ne récolte cependant pas de points bonus.   

Un «circuit» consiste en une récolte de 2 points si la balle va plus loin que le fond de la surface de jeu.  La différence est que sur un circuit, l'équipe n'a pas à envoyer de coureur, contrairement à une balle ayant atteint la zone du fond. Et contrairement à ce que je pensais du jeu au départ, le coureur ne fait pas obtenir de points à son équipe s'il parvient à faire le tour du terrain. Cependant, il se doit de «survivre» sans faire accorder de points à l'autre équipe, car s'il est atteint, l'équipe en défense récolte 2 points, une grande différence avec le baseball où la défense ne peut récolter de points.


La défense doit attraper la balle, sans gants, et essayer de retirer les joueurs en jeu. Il peut y avoir un maximum de 2 joueurs par corridor, donc 4 en tout, mais les joueurs en «surplus» peuvent attendre dans le «back zone» , une zone de mi-chemin où les joueurs sont «saufs», et attendre quand ils veulent avant de se décider à courir.

Les joueurs en défense peuvent éliminer les joueurs adverses en leur lançant la balle dessus (ayoye) mais les lancers à la tête sont interdits. La balle est sensiblement de la même taille qu'une balle de baseball mais est évidemment plus coussinée. 

Le coureur peut toutefois bloquer la balle avec ses mains pour annuler le retrait, mais ne peut l'attraper. 

Les balles semblent être des hybrides entre 
balles de baseball et balles de «aki»

C'est ici une variante intéressante et mélangeante, surtout quand tu es habitué à la terminologie du baseball. Les joueurs au bat ne sont pas considérés «en attaque». Ils sont plutôt en défense car ils doivent survivre, tandis que les joueurs au champ sont littéralement «en attaque». 

Le jeu est très différent du baseball à cet égard car chaque côté est à la fois en «attaque» et en «défense». L'équipe au champ peut très bien terminer une manche avec plus de points que celle au bat.

Les joueurs au champ (a.k.a. les attaquants) peuvent attraper ou récupérer la balle n'importe où sur le terrain, même hors des lignes, mais doivent revenir dans leur cercle pour lancer ou passer la balle. Un joueur doit avoir au moins un pied dans le cercle pour pouvoir lancer. 

On retrouve 9 cercles pour ces joueurs de défense, et vient ici ma comparaison avec le jeu des «Quatre coins» alors que le jeu se transpose à ce moment en une forme de «extreme quatre coins» ou plutôt «9 coins», la différence étant que l'on doit éliminer les joueurs près de ces coins avec une balle, et non pas voler leur place. Il y a également un joueur en défense dans la back zone et un autre dans la zone du batteur qui peuvent passer la balle aux autres. Les joueurs au champ semblent pouvoir permuter de position sans problème, et lorsque le jeu se déplace de zone et zone, les joueurs des autres zones peuvent aller appuyer leurs coéquipiers et récupérer les balles manquant leur cible.

Il n'y a pas de prises ou de balles, simplement une limite de 2 minutes par batteur. Selon les extraits que j'ai écouté, il semble y avoir des «fausses balles» et des retraits automatiques sur des lancers ratés mais c'est pas clair.

Il y a également plusieurs possibilités de points supplémentaires, par exemple si la balle se retrouve hors des lignes après avoir ricoché sur un joueur en défense, et autres variantes. Mais rendu là j'avais comme un mal de tête intense et j'ai cessé mes recherches. 

Un match de Oină ne dure apparemment qu'une demi-heure, divisée en 2 demies. Donc chaque équipe n'a qu'un seul tour «au bat». C'est peut-être un des aspects qui font que ce n'est pas très populaire. Tu te déplaces pour aller voir un match de Oină, et tu as à peine le temps de t'assoir que c'est déjà rendu à la moitié. Pas beaucoup de temps pour prendre une bière ou un hot-dog... 

À moins de faire une série 4 de 7 en une soirée...

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Bref, c'était le Oină. Il est difficile de savoir à quel niveau, si aucun, ce sport ait pu influencer et mener à la naissance du baseball ou ses autres ancêtres. C'est quand même pas mal différent. À part un bat semblable au baseball, il ne reste plus grand chose de comparable. 

Les recherches sur les origines du baseball disent que c'est évidemment davantage des immigrants britanniques qui ont importé leurs jeux en Amérique, mais peut-être qu'une délégation d'immigrants roumains s'est faufilée quelque part dans l'équation.

Il y a eu toutefois beaucoup d'autres variantes de «jeux de bâtons et balles» au cours des âges. J'y reviendrai bientôt.