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samedi 19 avril 2025

Daignault Rolland



Il y a quelques temps, mon collègue Kirk McLean a écrit un billet au sujet d’un projet marketing futuriste du fabricant d’équipement Daignault Rolland. Ceci m’a donné l’idée d’écrire un texte au sujet de cette entreprise, qui a fabriqué il y a déjà quelques décennies mon gant de baseball qui, malgré que je l’aie amplement utilisé, est absolument indestructible. Il ne s’en fait plus des comme ça… Je l’adore!

Mon cher gant!
Cela étant dit, j’ai écrit ce texte avec ce que j’ai pu trouver en faisant des recherches, sans source interne. Si vous y avez travaillé ou si vous connaissez quelqu’un y a travaillé et que vous avez des détails intéressants ou si vous notez des inexactitudes, j’aimerais avoir de vos nouvelles.

L’entreprise débute en 1920 sous le nom de Sporting Goods Agencies. À ce moment, elle œuvre dans le domaine de l’importation et l’export d’articles de sports.

En 1924, elle devient manufacturier d’équipement de ski, de pêche, de hockey et de baseball.

C’est en 1936 que l’entreprise s’incorpore sous le nom de Daignault Rolland, au moment où René Daignault remplace son père Rodolphe. Des produits étaient toutefois déjà vendus sous ce nom. (Je suppose qu’il y avait aussi à ce moment un monsieur Rolland, mais je n’en ai pas trouvé de traces.)

À cette époque, difficile d'avoir mieux que Morenz et Joliat
comme porte-paroles
Dans les années 1970, René et son fils Marcel décident de concentrer sur le hockey, le baseball et les vêtements.

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, l’industrie parvient à résister à la compétition, qui parvenait un peu des États-Unis, mais aussi de l’Europe. Toutefois des entreprises comme la finlandaise Koho et la suédoise Jofa commencent à attirer l’attention.

En 1985, le chiffre d’affaires de DR est de 4M$ (dont 95% au Canada, bien qu’il y ait de l’exportation vers l’Europe). Une centaine d’employés travaillent à ce moment pour l’entreprise située dans le quartier montréalais d’Hochelaga-Maisonneuve, près du Stade Olympique. À ce moment, Gilles a remplacé son père Marcel à la tête de la compagnie.

Reconnu pour sa fiabilité (entre autres pour l’équipement de gardien de but), le fabricant se concentre alors sur le haut de gamme, alors que pour des raisons de coûts, l’entrée de gamme vient dorénavant de Corée.

La qualité du produit est alors reconnue, puisqu’à la fin des années 1980, environ 20% des joueurs de la LNH portaient des gants DR.

En 1990, la récession a forcé l’entreprise à se moderniser et s’automatiser, elle qui demeurait alors plutôt artisanale. On y effectue des investissements de 2,4M$, tout en ajoutant une surface de 30 000pi2 de production à l’usine sur la rue de Rouen. Par contre, avec ces investissements, ils ont tout de même réussi à conserver leurs 140 employés, dont certains sont les derniers à produire des gants de baseball au Canada, puisqu’il ne reste plus aucune autre entreprise à le faire.

En 1993-94, la LNH a exigé 6500$ pour pouvoir fournir ses joueurs, sinon la marque devait être recouverte. DR a refusé, considérant la manœuvre comme discutable et estimant que cette visibilité ne leur apportait pas tant de ventes. Était-ce une erreur? Dur à dire. Ceci n’empêche toutefois pas qu’avec Sher-WoodCCM, Daoust, Victoriaville, I-Tech et Maska, DR contribue à la domination québécoise de cette industrie, qui fabrique à cette époque 60% de la production mondiale. Jusque-là, l’industrie continue à résister à la compétition, qui parvenait un peu des États-Unis, mais aussi de l’Europe.

En mai 1997, la retraite de son bras droit, Gilles Bossé, ainsi que l’arrivée de joueurs majeurs comme Nike, a incité Gilles Daignault à chercher un acquéreur pour l’entreprise fondée par son arrière-grand-père. Une transaction est venue près de se réaliser avec Rawlings, avant d’avorter.

En novembre de la même année, un liquidateur est nommé pour écouler toute la marchandise située à l’usine sur de Rouen.

Par la suite, la marque s’est retrouvée, dans le giron d’Igloo Vikski, une entreprise de Ste-Agathe-des-Monts, spécialisée dans l’importation et la distribution d’équipement de ski, mais qui avait aussi mis la main sur Ferland en 1990. Elle suit donc une tendance lourde dans l’industrie, qui se consolide et qui, de plus en plus, ne conserve que le développement de produits, pour confier la fabrication en sous-traitance à des pays asiatiques. Après que Nike eut avalé Bauer, c’est pendant cette période que Reebok absorbe CCM et Mission met le grappin sur I-Tech. (Nike et Reebok feront plus tard marche arrière.)

En 2006, c’est au tour d’Igloo Vikski d’être acquis par R. Lanctôt, un autre distributeur d’équipements de ski. À ce moment, Igloo emploie 33 personnes.

Si R. Lanctôt existe toujours, son site internet ne fait plus référence à aucun produit DR.

L’ancienne usine, dont la plus vieille partie sur la rue de La Salle date de 1910, existe toujours. On y retrouve des espaces de bureau.

La vieille partie, au 2194 de La Salle. En plus de quelques malheureux graffitis, on peut aussi voir que l'immeuble avait auparavant abrité La Parisienne Shoes Co. 


La nouvelle partie, au 4220 de Rouen.  Il y a de l'espace disponible si ça vous intéresse.

Sources:

“Équipé… et mieux de l’être” d’Alain Bouchard, Le Soleil, 1er novembre 1984, page S8,

“Bonne gestion et croissance planifiée assurent le succès de Daignault-Rolland” de Lucie Piché, Les Affaires, 19 janvier 1985, page 18,

″Daignault Rolland : 3 M$ pour agrandir et moderniser ses usines de Montréal″ de Martin Vallières, Les Affaires, 3 juin 1989, page 28,

″La récession a forcé Daignault Rolland à s’agrandir et à se moderniser″, Les Affaires, 18 juillet 1992, page 2,

″Une industrie majoritairement québécoise″ de Pierre Ladouceur, La Presse, 6 février 1993, page H5,

″Igloo Vikski prépare la meilleure année de son histoire″ de Bernard Mooney, Les Affaires, 6 mars 1993, page 34,

“Daigneault (sic) – Rolland, maître ès gants″ de Gilles Marcotte, Le Devoir, 2 juin 1994, page B5,

″Daignault Rolland cherche preneur″ de Martin Vallières, La Presse, 14 mai 1997, page D1,

″Liquidation complète, Équipement de sport″, La Presse, 26 novembre 1997, page A5,

″Le match est loin d’être gagné pour les fabricants québécois″ de Martin Vallières, La Presse, 22 janvier 2004, page D1,

“Le Québec mis en échec″ de Marie Tison, La Presse, 5 juin 2004, page D1,

“R. Lanctôt achète Igloo Vikski″ d’Alain Bisson, 6 décembre 2006, Le Journal de Montréal (tvanouvelles.ca),

montreal.ca, rlanctot.com.

samedi 12 avril 2025

Histoires de coupes: 1996

 




Chaque édition de champions qui se retrouve inscrite annuellement sur le trophée comporte son lot d'histoire et de petits détails fascinants. Il y a bien sûr des joueurs vedettes que l'on reconnait inévitablement, mais moi, ce que je préfère, ce sont évidemment les joueurs no-names ou ceux que je ne me souvenais pas qu'ils avaient joué avec l'équipe ou même qu'ils avaient gagné la coupe. Parfois aussi, ce sont les membres du staff qui me fascinent. 

Donc, au cours du texte, je porte mon choix sur un ou deux joueurs qui détonnent du lot par leur présence.

Chapitres précédents: 1990, 1991, 1992, 1993, 1994, 1995


Joueurs: Troy Murray, Joe Sakic (Captain), Mike Ricci (A), Peter Forsberg, Stéphane Yelle, Dave Hannan, Chris Simon, Valeri Kamensky, Warren Rychel, Adam Deadmarsh, René Corbet, Claude Lemieux, Mike Keane, Scott Young, Sylvain Lefebvre (A), Uwe Krupp, Alexei Gusarov, Craig Wolanin (A), Curtis Leschyshyn (A), Sandis Ozolinsh, Jon Klemm, Adam Foote, Patrick Roy, Stéphane Fiset

Staff: Charlie Lyons (Chairman/Chief Executive Officer/Owner/President/Governor), Pierre Lacroix (Vice President/General Manager), Marc Crawford (Head Coach), Joel Quenneville (Asst. Coach), Jacques Cloutier (Goaltending Coach), Francois Giguere (Asst. General Manager), Michel Goulet (Director of Player Personnel), Dave Draper (Chief Scout), Jean Martineau (Director of Public Relations), Pat Karns (Athletic Trainer), Matthew Sokolowski (Asst. Trainer), Rob McLean (Equipment Manager), Mike Kramer (Asst. Equipment Manager), Brock Gibbins (Asst. Equipment Manager), Skip Allen (Strength-Conditioning Coach), Paul Fixter (Video Coordinator), Leo Vyssokov (Massage Therapist)

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Chez les joueurs, on avait droit à deux premières avec la présence du premier joueur originaire de la Lettonie à avoir son nom sur la coupe en la personne de Sandis Ozolinsh. Également dans le même genre de première, on retrouvait Uwe Krupp en tant que premier Allemand.

On retrouvait bien sûr bon nombre d'anciens Nordiques, dont plusieurs qu'on avait à peine vu à Québec avant le déménagement comme René Corbet ou Jon Klemm qui n'avaient joué qu'une poignée de matchs à Québec. Même Peter Forsberg n'y avait joué qu'une seule saison.

Il y avait aussi une bonne batch d'anciens Canadiens dans le tas, comme Claude Lemieux, Sylvain Lefebvre, Mike Keane et probablement un autre que j'oublie.

Mais ici je porte mon choix comme joueur «LVEUP» sur nul autre que Troy Murray. En fait c'est ce joueur qui m'a quelque peu inspiré à faire cette série, alors que sa présence dans cette équipe avait toujours échappé à mon radar.


Joueur de longue date des Blackhawks, Murray avait été repêché par Chicago en 1980 lors d'un repêchage qui changea le visage de la franchise pour plusieurs saisons, alors qu'il s'agissait du même repêchage leur procurant Denis Savard et Steve Larmer. 

Il joua avec les Hawks de 1982 à 1991, connaissant même une splendide saison de 99 points en 1985-86, saison qui lui valut également le trophée Selke. Mais il oscillait le reste du temps autour des 50-60 points.  Il passa aux Jets en 1991 et fut immédiatement nommé capitaine. Il fut retourné aux Blackhawks durant la saison 1992-93 mais fut échangé de nouveau la saison suivante, cette fois aux Sénateurs d'Ottawa. Le même pattern se répéta alors qu'il fut de nouveau échangé en milieu de saison l'année suivante, cette fois aux Penguins.

Agent libre durant l'été 1995, il signa alors avec l'Avalanche et il joua 63 matchs avec eux en saison, amassant 21 points. Il joua ensuite 8 matchs en séries, mais aucun en finale contre les Panthers.

Après cette conquête, il fut libéré et signa dans la IHL avec les Wolves de Chicago où il joua une dernière saison avant de prendre sa retraite. Il retourna ensuite dans l'organisation des Blackhawks, comme commentateur télé.

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Du côté du staff, il faisait du bien de voir d'anciens Nordiques ayant trimé dur durant les années 80 comme Michel Goulet. 

Mais il y avait aussi un autre qui avait du vivre le difficile début des années 90, le cerbère Jacques Cloutier. Il s'était amené avec les Nordiques durant la saison 1990-91 et y avait joué une soixantaine de matchs jusqu'à sa retraite en 1994. 

Il avait ensuite joint les rangs des Aces de Cornwall comme entraîneur des gardiens et gradua avec l'Avalanche à temps pour cette saison 1995-96 et cette conquête. Il fut en poste avec l'Avalanche jusqu'en 2009, ce qui en faisait le plus long terme jamais occupé par un membre du staff dans l'histoire de l'organisation. Il occupa ensuite les mêmes fonctions avec les Flames de 2012 à 2016.


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Et parmi les autres faits inusités par rapport à cette coupe de 1996, il y avait originalement une erreur lors de la gravure du nom d'Adam Deadmarsh qui était alors gravé sous le nom «Deadmarch». Une correction fut plus tard apportée et son nom est désormais bien inscrit. 

À noter également que la coupe de 1996 fut le premier championnat de l'histoire pour un club de sport professionnel de Denver ou du Colorado.

En plus de répéter l'exploit en 2001 et 2022, ils furent ensuite rejoints par:

  • les Denver de Broncos (NFL): 1997, 1998, 2015)
  • Le Mammoth du Colorado (Crosse): 2006, 2022
  • Les Rapids du Colorado (MLS): 2010
  • Les Nuggets de Denver (NBA): 2023


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C'était donc les histoires de la coupe de 1996. On se revoit avec les Red Wings de 1997.

 

 

mercredi 9 avril 2025

Quiz hardcore LVEUP: Capitals de Washington

 





C'est l'heure de retourner dans le hardcore avec un autre quiz LVEUP. 

Aujourd'hui, les Capitals.

Bonne chance! Partagez-nous votre score dans les commentaires ou sur Facebook.

Pour d'autres quiz du genre, cliquez ici.

 

dimanche 6 avril 2025

Pat Price


Les talents offensifs de Pat Price ne prirent pas de temps à attirer l’attention. Le défenseur des Blades de Saskatoon de la Ligue de l’ouest fut même comparé à nul autre que Bobby Orr.

Lors de la Coupe Memorial de 1974 à Calgary, il s’y rendit avec son entourage, même si son équipe n’y participait pas. Il prit alors une chambre d’hôtel où son agent venait lui faire part des différentes offres qu’il recevait.

Dans la Ligue Nationale, le premier choix appartenait aux nouveaux Capitals de Washington. Dans l’Association mondiale (AMH), ce sont les Blazers de Vancouver qui avaient ce privilège. Propriété du richissime Jim Pattison, ceux-ci recherchaient un moyen de damner le pion aux Canucks, misérables depuis le début de leur existence en 1970.

La surenchère monta à un niveau inespéré pour Price. Son but était clairement de jouer dans la Ligue nationale, mais si une équipe de l’AMH pouvait le convaincre, c’était celle de sa province natale. Et elle a mis toute la gomme. On lui offrit pratiquement tous les biens qu’il voulait et on conclut finalement pour un contrat de 5 ans de 1,3 million $ (énorme à l’époque), un boni à la signature de 250 000$ (1,6 million $ en dollars d’aujourd’hui) et l’utilisation d’une Ferrari. Comme il s’agissait de plus d’argent qu’il n’avait gagné dans toute sa vie, le père de Price crut que le chèque visé du boni à la signature de son fils avait une erreur, car il croyait qu’il y avait un zéro de trop. Price voulut inviter tout le monde à souper pour fêter le tout, mais personne ne voulait encaisser son chèque…

Les Blazers choisirent ainsi Price au repêchage. Les Capitals passèrent donc leur tour et choisirent plutôt Greg Joly pour débuter leur existence, avec des résultats qui seront mitigés. La suite pour Price ne fut pas non plus à la hauteur des énormes attentes à son endroit.

D’abord, un mois et demi après la signature de son contrat, il eut des problèmes de voiture. Alors qu’il roulait à 140 km/h sous la pluie, il fit une sortie de route et emboutit sa Ferrari. Heureusement, il ne fut pas blessé, mais on la remplaça toutefois par une Monte Carlo.

Avant le début de la saison, Price fut invité à se joindre à l’équipe d’étoiles de l’AMH qui allait disputer l’équivalent du circuit maudit de la série du siècle. Sa participation fit toutefois aussi une sortie de route. À l’hôtel, Gerry Cheevers attendait un appel au sujet de l’état de santé de son beau-père. Comme il n’était pas aux alentours lorsque le téléphone sonna finalement, Price se précipita pour prendre l’appel mais du haut de ses souliers plateformes, il chuta. Il en résulta une foulure de la cheville et il rata ainsi la série.

Une fois finalement sur la glace, Price eut de la difficulté à faire la transition du style ouvert où il dominait dans le junior vers un style plus serré et robuste de l’AMH. De plus, il ne s’entendait pas vraiment avec son entraîneur de la vieille garde, Joe Crozier. Le vétéran Andy Bathgate voulut servir d’intermédiaire entre les deux, mais il arriva à Price de faire preuve d’arrogance envers cette légende pour qui il éprouvait pourtant du respect.

Lorsque l’équipe eut des problèmes, le climat se détériora. Quand Price se retrouvait en difficulté, ses coéquipiers, peu inspirés par son attitude et son salaire élevé, avaient peu tendance à venir à son aide.

En bout de ligne, Price termina sa saison avec 5 buts et 29 passes, ce qui n’était pas mauvais, mais insuffisant pour justifier son salaire. Voulant jouer dans la LNH, il s’entendit alors avec les Blazers (qui déménagèrent à Calgary pour devenir les Cowboys) pour rompre son contrat.

Maintenant libre, Price fut un choix de premier tour des Islanders en 1975, où ses anciens coéquipiers avec Saskatoon, Dave Lewis et Bob Bourne, eurent de bons mots à son sujet.

Sous les ordres d’Al Arbour, Price s’éloigna de son rôle purement offensif, où Denis Potvin remplissait ce rôle de toute façon, pour devenir un défenseur plus complet. La jeune équipe montra une progression certaine, mais sans parvenir à se rendre jusqu’au bout. Lors des séries de 1979, Price joua toutefois peu et exigea un échange.

Son souhait fut exaucé lorsque les Islanders le laissèrent sans protection lors du repêchage d’expansion et qu’il fut choisi par les Oilers. Une fois en Alberta, il se mit à pratiquer un style plus robuste. Il obtint également son plus haut total de buts avec 11. Pendant ce temps, à New York, les Islanders remportèrent la première de leur quatre Coupes consécutives.

Sa saison suivante fut partagée entre Edmonton et Pittsburgh, alors qu’il fut échangé contre Pat Hughes. Sa récolte de 42 points fut alors son sommet en carrière. En 1981-82, ce fut son total de minutes de punition qui atteignit son sommet, avec 322.

L’année suivante, il fut l’un des joueurs qui se brouilla avec l’entraîneur Eddie Johnston et fut alors soumis au ballotage. Ayant besoin de renfort suite aux blessures de Jean Hamel et Mario Marois, les Nordiques le réclamèrent en retour de 2500$.

La présence de Price à Québec fut toutefois l’objet d’un faux-départ. Après quatre parties dans l’uniforme fleudelysé, il fut victime d’un mal sérieux et mystérieux pour lequel différents diagnostiques furent émis. La conclusion fut finalement une grave infection virale au cerveau. Si celle-ci lui fit finalement manquer deux mois d’activité, elle aurait aussi pu lui coûter la vie.

Ce ne fut toutefois que partie remise. Par la suite, Price rendit de fiers services aux Nordiques. Ayant déjà des connaissances en français à son arrivée, il s’intégra bien à la vie dans la Vieille capitale, qu’il apprécia beaucoup. Pendant son séjour, il incita ses coéquipiers à apprendre la langue de Molière et l’équipe à les soutenir dans leurs efforts. Il investit également dans une entreprise locale de déménagement. Ce fut finalement à Québec qu’il joua le plus de matchs dans sa carrière professionnelle, avec 255, où il fut au cœur de la rivalité Québec - Montréal.

L’aventure québécoise de Price prit fin en mars 1987, lorsqu’il fut échangé aux Rangers en retour de Lane Lambert, qui deviendra plus tard l’entraîneur-chef que Patrick Roy a remplacé derrière le banc des Islanders l’an dernier.

Price termina la saison à New York, avant d’être à nouveau échangé, aux North Stars cette fois, contre Willi Plett.

Il joua ses 14 derniers matchs dans la Ligue nationale avec le Minnesota avant de prendre sa retraite. En 726 matchs, sa fiche est de 43-218-261, en plus d’avoir amassé 1456 minutes de pénalité.

S’il avait déjà envisagé de s’établir en permanence à Québec, il décida finalement de retourner dans sa Colombie-Britannique natale, où il opéra pendant dix ans une entreprise dans le domaine du bois avec son frère.

Il conduisit également des remorqueurs, en plus de travailler en restauration et pour un club de golf.

Sources :

Willes, Ed, The Rebel League, the short and unruly life of the World Hockey Association, McClelland & Stewart, 2004, p.141 à 146,

″Pat Price n’a pas le temps de s’ennuyer″ d’Alain Bouchard, 3 janvier 1983, Le Soleil, page B1,

″Pat Price… acte II″ d’Alain Bouchard, 15 mars 1983, Le Soleil, page C1,

″Pat Price réclame plus de français″, PC, 19 août 1986, La Tribune, page D2,

″I’m one of the fortunate few who have realized their dreams″ de Emanuel Sequeira et Will Johnson, Black Press, July 29, 2014, Nelson Star (nelsonstar.com),

″Le sang bleu à jamais″ de Jean-François Tardif, 24 août 2015, Le Soleil, page 38,

″Canucks at 50: Vancouver Blazers tries, but failed to capture the hockey market″ de Ed Willes, December 10, 2019, The Vancouver Province (theprovince.com),

banqueducanada.ca, hockeydraftcentral.com, hockey-reference.com.