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mercredi 24 juillet 2024

Retrouver ses chums - 2e partie

 

 

Dans la première partie, j'ai parlé exclusivement des réunions des années 90 d'anciens coéquipiers de la dynastie des Oilers. C'était pas mal le meilleur exemple de retrouvailles dans le genre. Mais il y eut beaucoup d'autres réunions du genre ailleurs dans la LNH. En voici quelques-unes.

 

Stars de Dallas - 1999

Si la recette «Oilers» était un incontournable, il ne faut pas non plus sous-estimer la recette «ex-CH». Ayant d'abord boosté son équipe de plusieurs éléments intéressants au cours des années (Joe Nieuwendyk, Ed Belfour, Brett Hull etc...), le directeur général des Stars Bob Gainey trouvait que son équipe avait aussi besoin de vétérans défensifs qui connaissaient surtout bien la game du hockey des séries. Il décida alors d'y aller avec une gang qu'il connaissait bien.

Il avait déjà fait l'acquisition de son ancien coéquipier Craig Ludwig en 1991 lorsque l'équipe était encore au Minnesota. Mais c'est après quelques années à Dallas qu'il commença la véritable réunion, principalement en 1995 lorsqu'il obtint son apprenti Guy Carbonneau des Blues de St.Louis. Ensuite, à la date limite des transaction de mars 1998, il envoya Todd Harvey et Bob Errey aux Rangers en retour de Mike Keane et Brian Skrudland

Ces 4 ex-membres du tricolore avaient tous joué avec Gainey auparavant. Même Mike Keane qui avait débuté sa carrière en 1988-89 lors de la dernière saison en carrière de Gainey, saison qui s'était terminé par une défaite en finale contre les Flames. Les trois autres avaient remporté la coupe de 1986 avec lui tandis que Keane et Carbonneau avaient ensuite remporté une autre coupe en 1993. Keane avait de plus remporté une autre coupe avec l'Avalanche en 1996, finale gagnée contre les Panthers qui eux avaient comme capitaine Brian Skrudland.

Toute cette expérience fut très importante pour les Stars de 1999 car excepté ces ex-CH, seuls Joe Nieuwendyk et Sergei Zubov avaient auparavant remporté la coupe.

Les Stars passèrent bien proche de répéter en 1999-2000, s'inclinant en finale contre les Devils. Skrudland et Ludwig n'étaient alors plus là mais Gainey amena en renfort un autre ex-CH (et ex-capitaine du CH) en la personne de Kirk Muller qui restera en poste à Dallas jusqu'en 2003.

Gainey, Carbonneau et Muller se réuniront de nouveau à la direction du CH quelques années plus tard mais pas avec des résultats aussi concluants...


Geoff Sanderson - Andrew Cassels


Il n'y a pas seulement chez les équipes championnes que l'on retrouve des réunions du genre. Chez les équipes poches aussi ça arrive.

En 2000-01, la nouvelle équipe d'expansion des Blue Jackets de Columbus sélectionna trois anciens Whalers de longue date lors du repêchage d'expansion; Kevin Dineen (Ottawa), Robert Kron (Caroline) et Geoff Sanderson (Buffalo).

Kron fut libéré après la saison 2001-02 tandis que Dineen prit sa retraite après seulement 4 matchs au début de la saison 2002-03. Cependant, les Blue Jackets aimaient bien l'apport de Sanderson (30 buts lors de leur saison inaugurale) et pensèrent donc que de ramener un autre ex-Whaler serait probablement bénéfique pour lui. C'est alors qu'ils signèrent Andrew Cassels comme agent libre durant l'été 2002.

Sanderson et Cassels ont joué ensemble à Hartford de 1991 à 1997 soit durant les six dernières saisons de la franchise bleue et verte avant son déménagement en Caroline. Malgré l'instabilité de l'équipe sur ses derniers miles, leurs fans pouvaient au moins compter sur ce duo pour la mettre dedans. Cassels a ensuite été échangé aux Flames et plus tard aux Canucks pendant que Sanderson se ramassa avec les Sabres.



La réunion fut un succès pour Columbus alors que Sanderson termina la saison 2002-03 avec une fiche de 34 buts et 33 passes pour 67 points tandis que Cassels termina à 68 points dont 20 buts, ce qui était son deuxième meilleur total en carrière.

Mais ce fut bien éphémère alors que Sanderson fut échangé aux Canucks durant la saison suivante tandis que Cassels ne put jouer que 58 matchs. Cassels termina ensuite sa carrière à Washington en 2006 et Sanderson à Edmonton en 2008.


Joe Nieuwendyk et Gary Roberts
 

Joe Nieuwendyk et Gary Roberts ont été coéquipiers à presque tous les niveaux, et ce dès leur jeunesse alors qu'ils se connaissent depuis leur enfance passée à Whitby en Ontario. Leur carrière prit d'abord une direction différente alors que Roberts prit le chemin de la OHL tandis que Nieuwendyk choisit plutôt les rangs universitaires américains avec l'Université Cornell. 

Mais les deux furent repêchés par les Flames, Roberts en premier en 1984 (12e au total) et Nieuwendyk en 1985 (27e au total). Ils jouèrent longtemps ensemble avec les Flames, remportant au passage la coupe en 1989. Ensuite leur chemin se sépara de nouveau alors que Nieuwendyk prit le chemin de Dallas en 1995 tandis que Roberts eut de gros problèmes avec son cou, ce qui lui fit rater presque deux saisons d'activités, dont la saison 1996-97 au complet.

Roberts se réinventa ensuite avec les Hurricanes et les Maple Leafs, avec qui il signa en 2000-01. Pour sa part, après une troisième coupe avec une troisième équipe (Devils en 2003), Nieuwendyk signa également à Toronto pour la saison 2003-04.

Après cette seule saison à Toronto et ensuite le lock-out, ils renégocièrent ensemble leur contrat car ils désiraient poursuivre et terminer leur carrière ensemble. Incapables de s'entendre avec les Maple Leafs, ils obtinrent tous les deux le même contrat (2 ans/4,5 millions) en Floride.

Les deux joueurs avaient encore beaucoup à offrir offensivement. Malgré quelques blessures respectives, ils se hissèrent parmi les meilleurs pointeurs des Panthers en 2005-06. Nieuwendyk termina deuxième derrière Olli Jokinen avec 26 buts et 56 points en 65 matchs. Pour sa part, Roberts obtint 40 points en 58 matchs. Cependant lors de leur deuxième année en Floride, des maux de dos persistants firent manquer la moitié des 30 premiers matchs de la saison à Nieuwendyk et il fut forcé par ses médecins à prendre sa retraite en décembre 2006 à l'âge de 40 ans. Les Panthers, sortis de la course pour les séries en février, envoyèrent Roberts aux Penguins de Pittsburgh. Il y joua une autre saison (seulement 38 matchs en raison de blessures) et une dernière à Tampa Bay en 2008-09.
 
 

Et des fois, il y a des réunions qui ne fonctionnent tout simplement pas...

Après quelques saisons où le duo était séparé, Paul Kariya et Teemu Selanne signèrent ensemble à rabais avec la puissante équipe de l'Avalanche du Colorado en 2003-04 dans l'espoir de gagner la Coupe Stanley. Selanne accepta environ 2 millions de moins que ce que les Sharks lui offraient pour rester à San Jose tandis que Kariya signa véritablement à rabais, soit un contrat d'un an à seulement 1,2 million. Chez l'Avalanche, Patrick Roy venait de prendre sa retraite mais l'Avalanche comptait toujours sur un solide noyau de superstars avec Peter Forsberg, Joe Sakic, Rob Blake, Milan Hejduk et autres. 

Malheureusement, ces deux vedettes connurent une des pires saisons de leur carrière respective et l'Avalanche s'inclina en deuxième ronde contre les Sharks. Selanne, un habitué des saisons d'au moins un point par match, termina celle-ci avec seulement 32 points. Kariya pour sa part n'était plus vraiment le même joueur depuis sa blessure subie lors de la finale de 2003 contre Scott Stevens et les Devils. Il connut d'autres ennuis de santé qui le limitèrent à 51 matchs en saison régulière et seulement 1 en série. Il obtint 36 poins avec Colorado. 

L'expérience Colorado fut donc un échec mais il revinrent tous les deux à leur forme d'antan après le lock-out de 2005. Kariya signa avec les Predators et il obtint 85 points en 2005-06 tandis que Selanne retourna à Anaheim où il retrouva sa touche avec 40 buts et 90 points.


Il me reste d'autres exemples de réunions du genre mais ce sera pour une autre fois. À plus.

mardi 16 juillet 2024

Quiz LNH hardcore LVEUP





Comme ça faisait un bail, voici un autre de ces quiz ultra hardcore de LVEUP.

vendredi 12 juillet 2024

Retrouver ses chums




J'adore parler des Oilers d'antan, surtout ce qui s'est passé en coulisses après les nombreuses coupes et la dynastie des années 80. Avec un groupe aussi explosif de joueurs vedettes, il est très intéressant d'analyser leurs allées et venues durant la deuxième moitié de leur carrière qui s'adonnait justement à se passer durant les fastes années 90, où les salaires allaient en montant et où les grosses transactions devenaient monnaie courante.

Mais ce que j'ai pensé analyser aujourd'hui sont plutôt les nombreuses expériences de réunions de ces ex-Oilers durant les années 90 où l'on tenta maintes fois de recréer la recette Oilers ou peut-être simplement de plaire ou satisfaire les Wayne Gretzky et Mark Messier qui désiraient probablement revoir leurs vieux potes.

En commençant tout d'abord chez les Kings, quelques années après «l'échange», Gretzky a pu être réuni à plusieurs reprises avec ses anciens chums des Oilers. Tout d'abord à l'automne 1991 lorsqu'il fut finalement, et certains diront inévitablement, réuni avec son numéro 2 de prédilection, Jari Kurri. Ce dernier venait de passer la saison 1990-91 en Italie suite à une dispute contractuelle à Edmonton. Tout le monde s'attendait à ce que son retour dans le LNH se fasse avec les Kings et c'est ce qui se produisit lors d'un échange à trois équipes impliquant les Flyers, les Kings et les Oilers. 

Et ensuite, pourquoi ne pas ajouter un autre ex-Oiler à la défense pour les Kings? Au même moment de l'arrivée de Kurri, on vit le défenseur Charlie Huddy rejoindre les Kings en 91-92, suite à un échange avec les North Stars, eux qui avaient obtenu Huddy des Oilers lors du repêchage d'expansion compliqué de 1991. Il fut inclus dans une transaction envoyant le surestimé Todd Elik au Minnesota.

Plus tard lors de cette même saison 1991-92, on amena également Paul Coffey avec les Kings lors d'un autre échange à trois équipes impliquant de nouveau les Flyers, ce même échange qui envoya Mark Recchi à Philadelphie et Rick Tocchet à Pittsburgh.

Gretzky entouré de Luc Robitaille, Jari Kurri et Paul Coffey au match des étoiles de 1993.

Gretzky entouré de Marty McSorley et Charlie Huddy

Grant Fuhr

Le séjour de Coffey à L.A. fut toutefois assez court, alors qu'il fut échangé aux Red Wings durant la saison 1992-93. 

Gretzky et Kurri furent toutefois réunis quelques temps après avec leur ancien portier de longue date, le gardien Grant Fuhr, durant la saison 1994-95 après une transaction avec les Sabres. Le séjour de Fuhr à L.A. fut toutefois une expérience ratée alors qu'il ne put faire mieux qu'une pénible fiche de 1-7-3 en 14 matchs au sein d'une équipe des Kings en déroute. Il quitta pour St.Louis après la saison.

Mais pendant tout ce temps il y avait également d'autres ex-Oilers qui se cherchaient un nouveau nid quelque part. Et nulle part ailleurs que chez les Rangers de New York l'on vit apparaître le plus grand contingent de ces ex-dynastiens.

Le premier fut le jeune Adam Graves qui se vit offrir plus d'argent à New York qu'à Edmonton comme agent libre en 1991-92. La perte de ce joueur fut la goutte qui fit déborder le vase pour le capitaine Mark Messier. Estimant que les Oilers ne désiraient plus mettre les efforts financiers nécessaires pour continuer à compétitionner, il exigea un échange. Après quelques semaines de grève, il prit finalement lui aussi le chemin de Broadway en retour de Bernie Nicholls, Steven Rice et Louis DeBrusk.

En plus de Messier, les Rangers obtinrent également des «considérations futures» des Oilers. Ces considérations futures se transformèrent finalement en un autre échange qui envoya le défenseur Jeff Beukeboom aux Rangers en retour de David Shaw. Membre de trois coupes des Oilers, Beukeboom jouera avec les Rangers jusqu'en 1999.

Donc Messier, Graves et Beukeboom débutèrent l'aventure ensemble à New York et transformèrent la franchise. Mais après une saison 1991-92 qui se solda par un trophée du Président pour les Rangers, la saison 92-93 fut un flop et ils ratèrent les séries. Cela mena le DG Neil Smith à retourner au boulot et continuer le pillage en règle de ce qui restait de Oilers d'antan. 

Glenn Anderson
Il avait auparavant débuté ce travail durant la saison 92-93, obtenant d'abord le défenseur Kevin Lowe en décembre 1992. Lowe avait été nommé capitaine suite au départ de Messier mais se retrouva lui aussi en dispute contractuelle, ce qui le mena à trois mois de grève de sa part au début de la saison. Il fut finalement échangé aux Rangers en retour de Roman Oksiuta et un choix de 3e ronde. Lowe était le dernier Oiler encore avec l'équipe depuis les débuts de l'équipe dans la LNH en 1979, et il était également le dernier du club des 7 joueurs à avoir été membre des 5 coupes des Oilers, les autres étant Messier, Kurri, Fuhr, Huddy, Glenn Anderson et Randy Gregg.

Ensuite, vers la fin de cette saison 1992-93, un autre Oiler prit le chemin de NY en la personne de Esa Tikkanen, en retour du futur capitaine des Oilers Doug Weight. Tikkanen avait précédemment lui aussi été en dispute avec Glen Sather en regard à son contrat, étant retourné à reculons à Edmonton.

Ces ajouts, ainsi que d'autres transactions avec d'autres équipes (Steve Larmer entre autres), menèrent les Rangers à un autre trophée du président. Et comme renforts finaux provenant de ces anciens Oilers, Smith se permit d’acquérir à la date limite des transactions un autre capitaine des Oilers, le récalcitrant du casque Craig MacTavish, attribué du «C» depuis le départ de Lowe. Le même jour, il acquit la dernière pièce du puzzle, l'attaquant Glenn Anderson, qui était membre des Maple Leafs depuis la saison 1991-92. En retour, les Leafs mirent la main sur le prolifique Mike Gartner dans ce que j'appelle affectueusement le meilleur échange «moustache contre moustache» de l'histoire.

Parmi les Rangers de 1994, on retrouvait les ex-Oilers Adam Graves,
Mark Messier et Kevin Lowe


Donc c'est avec 7 ex-huileux (Messier, Graves, Anderson, MacTavish, Beukeboom, Lowe, Tikkanen) que les Rangers de 1994 mirent la main sur cette coupe qu'ils recherchaient depuis 1940. Cette coupe est souvent considérée comme étant la 6e coupe non-officielle de la dynastie des Oilers.

Mais revenons à Gretzky et les Kings. Suite à la défaite en finale de 1993, l'équipe débuta immédiatement une pente descendante. En fait on peut dire que la franchise déboula la pente. Le propriétaire des Kings Bruce McNall fut reconnu coupable de fraude en décembre 93 et fut forcé de vendre l'équipe à de nouveaux propriétaires qui eurent de la difficulté à renflouer l'équipe. Les excès financiers de McNall avaient grandement nui aux finances des Kings qui eurent même de la difficulté à payer leurs joueurs. Donc de nombreuses vedettes des Kings durent être échangés, comme Luc Robitaille et Alexei Zhitnik. 

Frustré de la situation, Gretzky demanda à être échangé, ce qui se produisit en février 1996 lorsqu'il prit le chemin de St.Louis. Les Kings reçurent bien peu en retour de Gretzky, le meilleur élément fut l'attaquant Craig Johnson dont j'ai parlé l'autre jour...

Peu après le départ de Gretzky, c'est Jari Kurri qui quitta le bateau, étant échangé aux Rangers, retrouvant de nouveau une floppée d'ex-Oilers, mais quand même moins qu'en 1994 alors que Anderson, MacTavish et Tikkanen avaient tous quitté depuis ce temps. Mais parmi les autres joueurs qui suivirent Kurri à New York, il y avait l'ex-King et ex-Oiler Marty McSorley à prendre en considération.

Jari Kurri

On put toutefois voir durant quelques semaines une réunion Messier-Kurri à New York, ce qui, combiné avec la présence de Pat Verbeek et Luc Robitaille, en faisait une édition assez particulière et éphémère des Rangers...

En fait, beaucoup de ces ex-Oilers, et maintenant ex-Rangers, étaient désormais à St.Louis. Après la conquête des Rangers de 1994, Mike Keenan quitta NY pour St.Louis à gros prix, où il devint coach et DG. Il se dit alors que si la recette d'ex-Oilers était bonne, il serait encore plus gagnant de mixer deux recettes, soit des ex-Oilers et ex-Rangers... et Brett Hull.

C'est donc durant cette étrange saison 95-96 que les Blues obtinrent dans l'ordre les joueurs suivants:
- Grant Fuhr, comme agent libre après sa désastreuse saison 94-95 avec les Kings
- Brian Noonan, comme agent libre après deux ans avec les Rangers
- Stéphane Matteau, héros de 1994 obtenu des Rangers en décembre 1995 contre Ian Laperrière
- Wayne Gretzky, des Kings en février 1996
- Craig MacTavish, des Flyers en mars 1996 en retour de Dale Hawerchuk
- Charlie Huddy, des Sabres en mars 1996 en retour de Denis Hamel
- Glenn Anderson, obtenu au ballotage des Oilers (où il avait fait un court retour) en mars 1996

Keenan avait aussi précédemment fait l’acquisition de Doug Lidster, Greg Gilbert et Esa Tikkanen des Rangers durant la saison 1994-95 mais cela ne fut que temporaire alors que les trois quittèrent les Blues avant l'arrivée de Gretzky.



L'expérience ex-Oilers et/ou Rangers à St.Louis ne fonctionna pas comme prévu, notamment par une chimie Hull/Gretzky qui n'était pas aussi explosive que l'on imaginait. Et après l'élimination des Blues par les Red Wings au printemps 1996, et plusieurs critiques de Keenan envers Gretzky, beaucoup de ces joueurs ne furent pas de retour en 1996-97, principalement Gretzky, qui quitta pour... évidemment les Rangers.

Maintenant en 1996-97, on vit enfin la réunion Gretzky-Messier à New York. Cependant, on manqua l'occasion de voir le «big three» réuni car Kurri signa comme agent libre avec les Mighty Ducks, retrouvant pour sa part lui aussi un ami de son propre côté, le spectaculaire Teemu Selanne. Les Rangers de 1996-97 ne ressemblaient plus beaucoup à ceux de 1994, ni aux anciens Oilers qui commençaient à prendre leurs retraites respectives. Kevin Lowe était retourné terminer sa carrière avec les Oilers. Beukeboom et Graves étaient toujours là mais Gretzky n'avait même pas joué avec Graves à Edmonton et très peu avec Beukeboom. Mais il put tout de même revoir un autre vieux chum lorsque Tikkanen fut réacquis par les Rangers en fin de saison, contribuant d'ailleurs à 9 buts en 15 matchs en séries.

 

Toutefois, cette ultime réunion ne fut que temporaire et le portrait était bien différent en 1997-98 avec notamment une autre réunion, celle de Mike Keenan et Mark Messier à Vancouver (avec des résultats désastreux). Avec les Rangers en 97-98, il n'y avait plus que Beukeboom comme ancien allié des Oilers pour Gretzky, alors que Tikkanen était lui aussi parti, pour Washington dans son cas.

Gretzky et les Rangers ratèrent les séries lors des deux années suivantes. Il fut toutefois réuni de nouveau avec Tikkanen en 98-99 lors d'un troisième tour de piste à NY pour ce dernier qui quitta également la LNH après cette saison.

Par la suite, il ne restait plus que l'éternel Messier comme joueur actif au tournant du millénaire et l'ère de ces réunions d'ex-Oilers/Rangers/Blues était désormais chose du passée. La seule réunion qu'on put voir était celle de Messier lui-même qui retourna à New York en 2000-01 après le fiasco Vancouver. Il retrouva alors quelques vieux copains de 1994 comme Graves, Brian Leetch et Alex Kovalev (lui aussi en retour d'exil).

Kovalev fut d'ailleurs le dernier joueur encore actif de la coupe de 1994 lorsqu'il prit sa retraite.



C'était donc les nombreuses réunions des Ex-Oilers et Rangers. Mais il y eut de nombreuses autres réunions de chums à travers les âges mais j'ai gardé ça pour une deuxième partie. À la revoyure donc.

mercredi 10 juillet 2024

Val Fonteyne


 

 
Ce texte a d'abord été publié comme texte inédit dans notre livre «Le meilleur de La vie est une puck» en 2022. Ce livre est désormais épuisé mais demeure toujours disponible en format digital (eBook).



Né le 2 décembre 1933 à ­Wetaskiwin en ­Alberta, ­Val ­Fonteyne roulait sa bosse comme attaquant défensif dans l’ancienne ­WHL avant d’obtenir un poste avec les ­Red ­Wings en ­1959-60. Il joua ensuite avec les ­Rangers, puis les ­Penguins qui le réclamèrent lors de la grande expansion de 1967. Ce fut plus tard au tour des ­Oilers de le repêcher lors de l’arrivée de l’AMH en 1972. Il y joua deux saisons avant d’accrocher ses patins en 1974.
 
En tout, ­Fonteyne aura connu une longue carrière mais de manière assez anonyme, n’ayant jamais été un grand moteur offensif et n’ayant jamais fait partie d’une puissance. Il se rendit en finale en 1961, 1963 et 1966 avec les ­Wings mais à chaque fois dans une cause perdante. Sa meilleure fiche en saison fut celle de ­1967-68 avec les ­Penguins où il obtint 34 points. Il a aussi gagné la coupe ­Calder en 1967 avec les ­Hornets de ­Pittsburgh, lors d'un court séjour dans la ligue américaine en milieu de carrière.

 
 
 
Donc pourquoi parler d'un joueur au parcours aussi « basic » ? ­Et bien comme on a souvent l’habitude de parler de matamores et de joueurs pas très recommandables, je me disais qu’il serait bien de parler d'un joueur à l’opposée du spectrum. 
 
Un des joueurs les plus gentilhommes de sa génération, Val ­Fonteyne n’aura accumulé que 26 minutes de pénalité en 820 matchs en carrière dans la ­LNH. Jamais il n’aura amassé plus de quatre minutes en une saison et jamais il ne s’est bagarré dans la ­LNH. Il eut cinq saisons sans aucune pénalité dont trois d’affilée entre 1965 et 1968. Il détient par le fait même le record pour le plus de matchs consécutifs sans pénalité avec 188.
 
Il n’a également reçu que quatre minutes de pénalité en 149 matchs dans l’AMH.

Il est considéré le joueur le moins puni de l’histoire de la ­LNH (minimum de 200 matchs) avec une moyenne de seulement 1 seconde de pénalité par match. Étrangement, il n’a jamais remporté le trophée ­Lady ­Byng... 



lundi 8 juillet 2024

La carte "Young Guns" de Chris Osgood








Si vous êtes un collectionneur de cartes ardu, vous attendez avec impatience chaque sortie des séries Young Guns d'Upper Deck. Depuis leur arrivée lors de la saison 1990-91 (lors de la deuxième année d'existence d'Upper Deck), ils rassemblent l'ensemble des nouvelles recrues dans la LNH. Toutefois, l'engouement ne fut pas immédiat auprès des collectionneurs, disparaissant d'ailleurs à quelques occasions dans les années 90. À mon humble avis, c'est en 2003-2004 que la série a pris de l'ampleur, avec celle de Marc-André Fleury. Vous en trouverez encore plusieurs sur eBay, mais sortez l'argent, elle vaut plus de 700$. Il y avait aussi Patrice Bergeron, Eric Staal, Brent Burns et autres Travis Moen dans cette série … Le lock-out de l'année suivante aurait pu plomber la série pour de bon, mais l'arrivée de Crosby, Ovechkin et Malkin dès le retour des activités a fait le plaisir des adeptes, représentant le summum des cartes recrues des vedettes de la LNH.

Bref, pour célébrer leur 25 ans, Upper Deck décida de faire un spécial pour la journée nationale de la carte du hockey. 

- Quoi, il y a une journée nationale de la carte de hockey ? 

Eh bien oui. C'est le 13 avril de chaque année. Allez dans les Entrepôts du Hockey que vous connaissez à cette date, vous aurez des cartes gratuites. Bon, revenons à notre sujet … 

Donc, Upper Deck lança une série "tribute" de Young Guns, en reprenant leur design de 1990. (Ce qu'ils avaient déjà fait d'ailleurs en 2010-11 pour leur 20 ans, mais avec les recrues de l'époque) Certains joueurs vedettes eurent finalement l'occasion d'avoir leur carte recrue qu'ils n'avaient pas pu avoir à leur époque. Des joueurs comme Curtis Joseph, Daniel Alfredsson, Guy Carbonneau, Martin Brodeur et Tim Osgood.

- Tim Osgood ? Tu veux dire Chris Osgood !

Ah ça, parlez-en à la gang d'Upper Deck. Car voici la carte en question.


Voilà, Tim Osgood. Le corps de Tim Cheveldae avec le chandail #30 de Chris Osgood. À bien y penser, il aurait pu s'appeler Chris Cheveldae …

Bon, un peu de sérieux. Upper Deck se sont planté, ils ont mis une photo de Cheveldae sur la carte de Chris Osgood. Ils se sont sûrement fié qu'au numéro sur le chandail, alors que "Chevy" portait le #32 à Detroit (et le #31 à ses tout débuts). Mais comment il a pu se retrouver avec un chandail avec le mauvais numéro ?? Eh bien, en 1990, les équipes utilisaient encore des chandails des saisons précédentes pour les matchs présaison, et semblaient bien se ficher de savoir si le joueur allait porter le numéro qu'il aurait dû porter. Lors d'un match de septembre 1990, les Red Wings étaient au Centre Bell Forum pour affronter le Canadien. Denis Brodeur pris donc la photo qui fut utilisée sur la carte.


Heureusement, le père de Martin en prit d'autres, dont une où on peut remarquer que le nom de Cheveldae a été attaché de façon "broche à foin" sur un chandail avec le numéro 30.

 
S'étant rendu compte de leur erreur, Upper Deck envoya une carte corrigée à tout ceux qui ont pigé la carte de notre cher Tim Osgood … ou Chris Cheveldae, prenez le nom qui vous plaît.


Laquelle est votre préférée ?

jeudi 4 juillet 2024

Ron Delorme


Ayant grandi dans le nord de la Saskatchewan dans les années 1950 et 1960 et ayant comme langue maternelle le cri, Ron Delorme avait évidemment beaucoup d’admiration envers Fred Sasakamoose, le premier autochtone à atteindre la Ligue nationale. Si Delorme n’a pas vu ce dernier s’aligner avec les Hawks (son passage avec Chicago eut lieu avant sa naissance), il put tout de même le voir à l’œuvre lorsqu’il s’aligna pour une équipe senior qui joua près de chez lui. Il réalisa d’ailleurs qu’il était un de ses parents éloignés du côté de sa grand-mère paternelle. Par la suite, il recroisa Sasakamoose sur une base régulière, puisqu’il se faisait un devoir d’encadrer les équipes de joueurs autochtones. Il arriva même que, alors que l’environnement était un peu trop hostile à Delorme et ses coéquipiers, Sasakamoose dut même s’impliquer physiquement.

Le talent de Delorme le mena éventuellement au niveau junior avec les Broncos de Swift Current, dans la ligue de l’ouest. Après une saison, l’équipe déménagea à Lethbridge, un avant-goût de l’instabilité qui marqua le début de sa carrière chez les pros.

Au repêchage de 1975, les Scouts de Kansas City venaient de terminer leur première saison, où ils ne parvinrent qu’à devancer seulement leurs affreux frères d’expansion, les Capitals. Repêchant donc deuxièmes, ils ont eu, comme c’était leur habitude au cours de ces années, un résultat famélique. Si Delorme fut leur choix de quatrième ronde (56e au total), les trois joueurs choisis avant lui (Barry Dean 2e, Don Cairns 20e et Neil Lyseng 38e) jouèrent un total de 88 parties pour la franchise.

De son côté, Delorme choisit plutôt l’offre des Spurs de Denver, une nouvelle équipe de l’AMH. Si le circuit maudit eut quelques histoires de clubs instables, celui de Denver fait partie des plus risibles. Malgré la présence de Jean-Guy Talbot derrière le banc et de Ralph Backstrom, les résultats se firent attendre sur la glace et la vente de billets fut des plus difficiles. Tellement qu’après 34 matchs, on déménagea en douce l’équipe à Ottawa sans même changer d’uniforme, pendant qu’on négociait la vente de l’équipe. Si les foules furent franchement meilleures à Ottawa qu’à Denver (8457 spectateurs contre les Whalers et une salle comble de 9355 spectateurs contre les Aeros de Gordie Howe, un contraste avec la moyenne de 3885 à Denver), les négociations achoppèrent et le propriétaire-vendeur décida plutôt de dissoudre l’équipe suite au match du 15 janvier. L’équipe renommée les Civics d’Ottawa n’exista donc que pour 7 matchs.

Étrangement, pour la saison 1975-76, on voit la partie avec Tucson,
mais la partie avec Denver / Ottawa est absente
Delorme a tout de même joué 22 matchs avec Denver / Ottawa, en plus de 18 autres avec le club affilié, les Mavericks de Tucson, qui a joué cette année-là sa seule saison de son existence. Par contre, il se retrouva ainsi orphelin et retourna donc dans le junior avec Lethbridge.

En 1976, les Scouts, toujours aussi médiocres, rendirent l’âme et déménagèrent… à Denver, pour devenir les Rockies. Delorme reprit donc le chemin du Colorado pour le camp d’entraînement. Il se retrouva par contre avec les Clippers de Baltimore de la Southern Hockey League (SHL), mais la ligue cessa ses activités le 31 janvier, faisant ainsi disparaître une autre équipe de Delorme. Toutefois, il fit ses débuts dans la Ligue nationale le lendemain, avec les Rockies.

En 1977-78, malgré une fiche de 19-40-21, les Rockies se qualifièrent pour les séries par la peau des dents. Ce fut leur seule présence de leur existence au tournoi du printemps et ils furent balayés en deux matchs par les Flyers. Lors de cette courte série, Delorme accumula 10 minutes de pénalité, un sommet pour l’équipe. Comme les Rockies ne sont jamais retournés en séries, il possède donc toujours et à jamais ce record d’équipe.


Par la suite, les Rockies demeurèrent médiocres, mais sans toutefois parvenir à se faufiler en séries. Delorme connut malgré tout de respectables saisons de 20 et 19 buts. Par contre, il commença aussi à aligner les blessures. En 1979-80, il fut blessé au genou.

L’année suivante, une épaule disloquée lui fit rater 15 matchs, mais il réussit tout de même à marquer 11 buts. Malgré qu’il était toujours aussi faible, le Colorado ne trouva pas mieux que de laisser Delorme sans protection lors du camp d’entraînement suivant. Ce sont alors les Canucks qui lui firent signe. Bien que Delorme avait l’habitude des déménagements et des équipes instables, il rata ainsi le déménagement des Rockies vers le New Jersey, qui arriva un an plus tard. En rejoignant les Canucks, il participa plutôt à leur étonnant parcours en séries en 1982, alors qu’ils s’inclinèrent en finale devant les Islanders.

Mais ici, elle y est
C’est en entrant en collision avec Jamie Macoun en décembre 1984 qu’il subit une autre blessure au genou, qui mit fin à sa carrière. En 524 matchs, il montre une fiche de 83-83-166. Il était à ce moment le dernier joueur actif des éphémères Spurs / Civics.

Il devint ensuite recruteur chez les Canucks en 1986, poste qu’il occupe toujours, démontrant ainsi une étonnante longévité, surtout lorsqu’on considère les nombreux changements d’administration qui ont eu lieu à Vancouver au fil des ans. Ses obligations ne l’empêchèrent toutefois pas d’être très impliqué auprès des causes autochtones, autant au niveau du hockey que de la persévérance scolaire. Le membre du Temple de la renommée du hockey de la Saskatchewan conserva ainsi toujours un lien avec Fred Sasakamoose et fut très attristé lorsque celui-ci est décédé de la covid en 2020.






Sources :

Surgent, Scott Adam, The Complete Historical and Statistical Reference to the World Hockey Association, 1972-1979, Xaler Press, Tempe, 1995, p.216, 226-227,

″Civics draw big gathering″, CP, January 8, 1976, Calgary Herald, page 59,

″Decision demanded today regarding future of Civics″ de Tom Sarsfield, January 15, 1976, Ottawa Citizen, page 25,

″Short season for pro hockey in Ottawa area″ de Tom Sarsfield, January 16, 1976, Ottawa Citizen, page 17,

″Canucks’ Ron Delorme’s emotional connection with hero Fred Sasakamoose″ d’Elliotte Friedman, November 26, 2020, Sportsnet (sportsnet.ca),

hockeydraftcentral.com.

mercredi 3 juillet 2024

Fernand Tessier, un ex-prisonnier dans l'AMH

 


 

Alors qu'il achevait de purger 11 ans au pénitencier St-Vincent-de-Paul de Laval, Fernand «Fern» Tessier fit les manchettes en 1974 lorsqu'il prit la peine d'envoyer une lettre à toutes les équipes professionnelles d'Amérique du nord afin d'offrir des services comme hockeyeur. 

La lettre se résumait essentiellement à ceci:
« Je suis un défenseur agent libre qui se cherche un poste dans un club professionnel. Je vais bientôt être libéré de prison mais j'espère que cela n'influencera pas négativement votre décision envers moi et la chance que je recherche.»

Tessier avait d'abord été reconnu coupable de 15 ans de prison pour un vol de banque alors qu'il n'avait que 17 ans. Il fut acquité et libéré environ 5 ans plus tard après qu'il fut révélé qu'un autre homme aurait commis le vol. 

Il écopa toutefois d'une nouvelle peine pour vol de banque en 1968, qu'il écoula cette fois jusqu'à cette libération au printemps 1974.

Âgé de 28 ans et n'ayant pas joué au hockey organisé depuis son adolescence au niveau midget, il s'était toutefois grandement entraîné en prison, d'abord au gym et lors d'une soixantaine de parties au total durant ces 11 années en prison. 

Il estima toutefois avoir une détermination à toute épreuve et qu'en plus, il avait grandement étudié le jeu en écoutant tous les matchs du Canadien et des Nordiques à la télévision et d'avoir ainsi grandement développé son hockey.

Aucune équipe professionnelle ne contacta Tessier pour faire suite à sa demande, à l'exception des fameux Fighting Saints du Minnesota de l'AMH, une équipe davantage reconnue pour mettre la robustesse et la violence à l'avant plan, tant au niveau des joueurs sur la glace qu'au niveau du marketing.

On imagine possiblement que durant ces années de «Broad Street Bullies» et de «Slapshot», avoir un ancien prisonnier dans ton alignement serait grandement vendeur aux guichets. Harry Neale, l'entraîneur des Fighting Saints, fut très intéressé par sa lettre et offrit donc une chance à Tessier. Il l'invita à venir s'entraîner avec les Fighting Saints lors d'une visite du club à Québec, lors d'un entraînement avant un match contre les Nordiques en février 1974, soit à peine trois jours après sa libération. 

 

Harry Neale (3e de la première rangée) et les Fighting Saints du Minnesota de 1973-74


Après cet essai, Neale déclara «Il était encore un peu secoué par le fait d'être libre et de pouvoir faire ce qu'il veut, mais il nous en a montré assez pour recevoir un deuxième essai. Il peut patiner, il est très costaud. Il peut soulever 350 livres et peut faire 500 push-ups en 16 minutes... Il peut définitivement jouer quelque part. On espère qu'il peut nous en démontrer davantage pour se mériter une place dans notre organisation. Mais il demeure que son inexpérience pourrait le rattraper. Il n'a pas de famille, pas d'argent, pas de travail. Tout ce qu'il a demandé c'est d'avoir une chance et nous lui en offrons une.»

Après ce premier essai, Tessier fut officiellement invité au camp d'entraînement des Fighting Saints en septembre 1974, en vue de la saison qui allait s'amorcer. Il ne fut toutefois pas retenu par l'équipe et fut donc libéré sans jouer un seul match régulier.

J'ignore quelle fut la suite des choses pour Tessier suite à cette opportunité. Aucun autre club professionnel ou semi-pro ou en Europe ne semble avoir tenté sa chance avec lui car je n'ai trouvé aucune trace de lui sur les divers sites de statistiques professionnelles. 

J'ignore également où il peut résider ni même s'il est toujours en vie. Si jamais vous avez quelques détails ou informations supplémentaires sur lui (ou si vous êtes lui), je suis bien sûr preneur.


Sources:
Ex-prisonier de St-Vincent de Paul, il veut jouer dans l'AMH, La Presse, 22 février 1974
L'ex-détenu Tessier crée une favorable impression, La Voix de l'est, 23 février 1974
Now he's a Saint, but once he wasn't, Star Tribune, 27 septembre 1974
NY Times, 23 février 1974

dimanche 30 juin 2024

Stock volé à vendre #19 - Le cas de Rogatien Vachon

Peu de temps après le début de l'aventure "La Vie Est Une Puck", Martin est devenu chroniqueur pour le défunt site 25stanley.com, avec sa "Chronique Vintage". Bien qu'on croyait ces textes perdus à jamais, la magie d'Internet (et beaucoup de patience …) nous a permis d'en retrouver la majorité. Au cours des prochaines semaines / mois, nous en ressortirons quelques-uns des boules à mites, pour votre plus grand plaisir.









Originalement publié le 26 juin 2011

On s’apprête à vivre ce moment de l’année où les joueurs en fin de contrat vont tester le marché afin de voir si le gazon est plus vert ailleurs qu’avec notre équipe. Il s’agit d’un geste assez exemplaire de l’individualisation d’un sport d’équipe, deux concepts qui peuvent paraître antiéthiques mais qui se fondent bien dans notre société contemporaine… Le sport d’équipe, la primauté de l’équipe au-dessus de l’athlète, s’est estompé au profit d’un joueur mercenaire. Si vous n’aimez pas ce terme, dites-vous qu’il a pour étymologie le mot latin mercenarius, lui-même dérivé du mot merces qui signifie salaire. Une période où le salaire du joueur prime sur les décisions d’un sport, comment ne pas nommer cela du mercenarisme…

Anyway… Si nous sommes très habitués à ce mercenarisme sportif de nos jours, la pratique n’a pas en une autre période été courante.

En fait, jusqu’au début des années 70, la plupart des joueurs avaient ce que l’on appelait une clause de réserve dans leur contrat. Cette clause faisait en sorte qu’une équipe possédait toujours les droits d’un joueur après que le contrat de ce dernier soit arrivé à terme. À l’inverse d'aujourd'hui, les dirigeants des équipes avaient le gros bout du bâton et le joueur n’était souvent qu’un pion. Donc, à cette époque, si une autre équipe voulait acquérir un joueur dont le contrat était terminé, il devait transiger pour avec l’équipe qui possédait toujours ses droits…

C’est avec l’arrivée de la WHA (World Hockey Association, Association Mondiale de Hockey) dans les années 70 que la pratique d’inclure une clause de réserve dans un contrat disparut. Le passage notamment de Bobby Hull vers les Jets de Winnipeg a fait en sorte que la LNH émit une injonction contre la nouvelle ligue en raison de cette clause de réserve. Le cas fut rejeté et la clause de réserve devint une chose obsolète dans le monde du hockey au même titre que la position de maraudeur, le gardien sans masque et le joueur sans casque plus tard…

Suite à cette décision, les joueurs étaient donc maintenant libres de pouvoir aller où bon leur semblait dès la fin de leur contrat. À cette époque, peu de joueurs n’ont fait de changement vers une autre équipe de la LNH après leur contrat, préférant essayer de jouer avec la ligue rivale souvent parce que les contrats étaient plus lucratifs et les problèmes que pourraient engendrer une clause de réserve n’étant pas nécessairement résolus. Ce n’était à l’origine que des joueurs de moindre importance, les journeymen, qui passaient d’une équipe à l’autre à titre d’agents libre et souvent avec un mince dédommagement de la part de l’équipe qui faisait l’acquisition du joueur pour ne pas envenimer le débat.

C’est avec l’acquisition de Rogatien Vachon par les Red Wings en 1978 que l’ère des agents libres et de la mercerisation des joueurs débuta officiellement…

En 1978, après plusieurs saisons avec les Kings où il a fortement contribué à faire de cette équipe d’expansion une des plus puissantes équipes de la NHL, Rogatien Vachon décide de quitter la Californie pour évoluer avec une équipe qui connaissait des années de misère, les Red Wings. Jadis une des équipes des plus dominantes de la NHL, les Red Wings étaient maintenant une équipe minable de fond de cave. Le directeur général de l’époque, et légende vivante des Red Wings, Ted Lindsay, convaincu de pouvoir changer la situation, offrit un très lucratif contrat à Vachon afin qu’il s’amène au Michigan en sauveur. Le prix payé par Lindsay représentait à cette époque le plus gros salaire jamais accordé à un gardien de but… Le contrat était d’environ 1,9 million de dollars.


La méthode d’acquisition n’étant pas nécessairement courante à cette époque, les Kings demandèrent compensation pour le départ de leur gardien vedette. Le 8 août, un arbitre indépendant de la NHL nommé Ed Houston décida que les Kings devaient recevoir une compensation et que celle-ci allait être le jeune Dale McCourt et non Jim Rutherford et Bill Lochead, ce que les Red Wings proposaient. McCourt, un jeune prospect, mentionna aussitôt qu’il refusait de se joindre aux Kings et ce malgré le contrat de 3 millions de dollars que les Kings lui offraient. Une longue saga judiciaire s’en suivit et l’affaire fut réglée peu de temps avant d’atteindre la Cour Suprême des États-Unis… Les Red Wings durent céder André St-Laurent et leur choix de première ronde de 1980 et de 1981 afin de conserver McCourt.

À noter que ce choix de 1980 servira à repêcher un futur membre du Temple de la renommée, Larry Murphy. Mais bon, McCourt put demeurer avec les Red Wings… Entre temps, O-Pee-Chee avait publié cette horrible carte où McCourt apparaissait dans un uniforme des Kings peinturé par-dessus son uniforme des Red Wings…

Pour ce qui est de Vachon, son arrivée avec les Red Wings fut plutôt décevante, remportant que 6 de ses 21 premiers départs lors de cette saison 1978-79. Les fans des Red Wings se mirent aussitôt à réclamer le gardien Jim Rutherford en guise de protestation… Ce qui était anticipé comme un gros coup lors de la signature devint rapidement un flop et après deux difficiles saisons avec les Red Wings, Rogatien Vachon fut cédé aux Bruins en retour du fameux « Gilles Gilbert du Boston ». Vachon termina sa carrière quelques saisons plus tard avec ces mêmes Bruins…

Le geste de signer Rogatien Vachon fut peut-être un flop sur la glace, mais fit énormément évoluer la cause des joueurs voulant changer d’équipe à la fin de leur contrat en ce que pour la première fois de l’histoire, une vedette partit de son équipe pour aller vers une autre au sein de la NHL. La pratique s’est depuis régularisée, les compensations par exemple furent abandonnées, laissant le joueur plus souverain de son destin. On a même fait de nos jours une date importante dans le calendrier des fans de hockey avec la journée des l’ouverture des joueurs autonomes, c’est peu dire…

vendredi 28 juin 2024

Les téléphones du repêchage de 1994









En 1994, le repêchage de la LNH avait lieu à Hartford. Ce fut le dernier repêchage des Nordiques de Québec, qui repêchèrent un certain Tim Thomas avec le dernier choix de leur histoire. Mais la raison pourquoi j'écris un article aujourd'hui à propos de ce repêchage, c'est dû aux téléphones que les équipes utilisaient à ce moment. Car au lieu d'avoir des téléphones intelligents comme aujourd'hui, ou un bon vieux téléphone à roulette, chaque table était munie de ce modèle de téléphone.



Voici à quoi ressemble l'endos :


J'ai trois mots pour décrire cette œuvre : MA GNI FIQUE !!!

Ces téléphones fournis par la compagnie PCI (Phantom Communications International) ont déjà été en vente libre et sont désormais disponible dans un eBay ou Marketplace près de chez vous. Il vous suffit de bien fouiller. Voici quelques modèle que j'ai trouvés dans la dernière année. 

Blackhawks de Chicago

Stars de Dallas

Canadiens de Montréal

Red Wings de Detroit

Toujours disponible sur eBay au moment d'écrire cet article. 
https://www.ebay.ca/itm/115877440468


Un jour, j'aurais ce tellement dans mon bureau …