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dimanche 27 février 2022

Ça sent la coupe


Je suis très rarement à jour pour les films. Si vous me posez la question si j’ai vu tel ou tel film (récent), il est fort probable que je vous réponde que non. Lorsque j’ai récemment vu le long-métrage "Ça sent la coupe", qui a une forte connotation de hockey et qui date de 2017, je me suis demandé s’il était toujours pertinent d’en parler. Finalement, j’ai décidé que oui, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un film qui a tant fait courir les foules à sa sortie.

Pour ceux qui ne l’ont pas vu, le synopsis du film de Patrice Sauvé (La vie, la vie, Grande ourse), inspiré du roman de Matthieu Simard, est le suivant :



Max (joué par Louis-José Houde) est un fan fini des Canadiens. Regarder les matchs avec ses fidèles amis est un rituel incontournable. Toutefois, il vit au même moment une douloureuse rupture avec sa conjointe de quelques années, avec qui il souhaiterait reprendre.

On comprend également que Max vit difficilement le deuil de ses parents, décédés tragiquement sept ans plus tôt. Sa réaction initiale a été d’abandonner sa carrière d’ingénieur pour reprendre le magasin de cartes et d’articles de collection de hockey que tenait son père. De son côté, sa sœur a plutôt choisi de s’exiler à Vancouver, avant de revenir au même moment où le couple de Max vit ses derniers instants. Oui, il y vit sa passion, mais le magasin semble avant tout un moyen empreint de nostalgie de conserver un lien avec son père, lien qui devient de plus en plus lourd.

Louis-José Houde se débrouille assez bien dans un contre-emploi. Son rôle n’est pas dans la franche comédie comme dans "De père en flic" ou "Menteur". Il est plutôt dans l’intériorité.

On s’attendrait à ce que le hockey y joue un rôle central (titre, bande-annonce). Pourtant, il s’avère plutôt un cadre un peu encombrant. Il sert principalement de prétexte pour nous montrer que Max néglige sa relation au profit de sa passion dévorante et de ses amis, jouant ainsi un rôle de trentenaire adulescent, très présent dans la cinématographie québécoise. Si c’est l’aspect qui vous attire, vous risquez donc d’être déçu, même si les clins d’œil sont réussis. L’action se déroule pendant la saison 2009-10 et les marqueurs de temps sont les différents matchs des Glorieux. (Les séquences débutent avec par exemple "13 février 2010 Match 63 Canadiens - Flyers".) On y revit entre autres le débat Price – Halak. Fait intéressant, parmi les amis de Max, on retrouve Richard. Celui-ci est joué par le comédien Louis-Philippe Dandenault, frère de Mathieu, l’ex-Canadien. Il porte d’ailleurs un superbe chandail de Dave Babych aux couleurs des Whalers avec la baleine sur l’épaule, lors de leurs parties de hockey bottine. (La baleine n’était plus là lors de l’acquisition de Babych par les Whalers, mais passons…)

Dans un moment de déprime, Max cherche à s’affranchir de son passé en allumant à l’intérieur de son magasin un feu de cartes de hockey dans une poubelle. J’ignore s’il s’agissait de reproductions ou de vraies cartes, mais j’avoue que j’ai eu un petit pincement au coeur lorsque j’ai vu entre autres un Pierre Mondou de 1982-83 et un Guy Carbonneau de 1985-86 partir en fumée… J’aurais préféré qu’ils utilisent des Pro Set 1990-91

Quant à l’improbable parcours en séries du printemps 2010, il coïncide non seulement avec une nouvelle prospérité du magasin, mais aussi au moment où Max commence à sortir la tête de l’eau.

Reste à voir si la présence tonitruante du hockey (doublée de nombreux produits Molson) dans la présentation du film décevra ceux qui recherchent un film sportif, tout en rebutant ceux qui rechercheraient un film de réflexion mais qui n’aiment pas le hockey. En d’autres mots, je me demande si le positionnement de marché est bon.

Une fois ceci dit, le film ne révolutionne rien, mais il est intéressant si vous aimez ce type. Toutefois, on se doute assez rapidement (alerte au divulgâcheur) que Max finira dans les bras de l’ambulancière (jouée par Marilyn Castonguay, la merveilleuse Huguette de la série "C’est comme ça que je t’aime").

vendredi 25 février 2022

Ray Ferraro

 


 

Faut croire que je me spécialise pas mal dans les années 90 tellement j'y reviens souvent. J'ai lancé la série des «Joueurs oubliés des 90's» mais quelquefois j'ai envie de parler de ces joueurs moins oubliés mais qui sont pas non plus des joueurs du temple ou des supervedettes. J'ai fait par exemple Brian Propp, Pat Verbeek et Bernie Nicholls et je crois que Ray Ferraro fitte bien aussi dans cette catégorie... Ou bien peut-être que pour une raison que j'ignore, j'aime le nom Ray... 

On connaît plus Ray Ferraro de nos jours pour son poste dans les médias mais on se doit quand même de revenir davantage sur sa carrière de joueur, une carrière longue et bien remplie.

Raymond Vincent Ferraro est né le 23 août 1964 à Trail en Colombie-Britannique (ville des Smoke Eaters). Après avoir débuté dans les niveaux junior inférieurs à Trail, il joignit les rangs des Knights de Penticton au Junior A dans la BCHL. Il mena la ligue en 1981-82 avec 135 points, ce qui incita les Whalers de Hartford à le sélectionner en 5e ronde (88e au total) du repêchage de 1982. Il est d'ailleurs un des rares joueurs à avoir été sélectionné directement de la BCHL. Il refusa ensuite une bourse de l'Université Northern Michigan pour plutôt graduer dans la WHL avec les Winter Hawks de Portland. 

Les Winter Hawks étaient une équipe assez boostée pour la première saison de Ferraro en 1982-83, alors qu'ils menaient la ligue pour les buts marqués et comptaient sur 6 pointeurs de plus de 100 points dans leur alignement, dont la future légende des Bruins Cam Neely avec 120 points. Ferraro aurait probablement pu se joindre au groupe alors qu'il termina à 90 points mais en seulement 50 matchs alors qu'il en rata 22. En plus de Neely et Ferraro, les Winter Hawks pouvaient aussi compter sur plusieurs futurs joueurs de la LNH comme Ken Yaremchuk, Alfie Turcotte, Richard Kromm, Brian Curran et surtout le terrible John Kordic à la défense. Les Winter Hawks, qui avaient participé à la Coupe Memorial en 1982, y retournèrent en 1983, cette fois-ci comme équipe hôtesse. 

Et comme si les Winter Hawks n'étaient pas assez boostés, ils purent bénéficier des règlements de l'époque permettant d'emprunter un gardien supplémentaire pour ce tournoi. C'est ainsi qu'ils purent emprunter nul autre que Mike Vernon des Wranglers de Calgary... Il s'agissait de toute une acquisition, alors que Vernon avait remporté le trophée du meilleur gardien et du joueur le plus utile de la WHL en 1981-82 et avait également été invité à se joindre au Winter Hawks lors de la précédente Coupe Memorial... Il avait même déjà fait ses débuts professionnels plus tôt dans la saison avec les Flames avant de revenir avec les Wranglers. Bref c'était une saison idéale pour débuter dans la WHL alors que Ferraro et les Winter Hawks remportèrent la Coupe Memorial et Vernon fut nommé nommé meilleur gardien du tournoi.

Winter Hawks de Portland - 1983
Cliquez pour une plus grande résolution et amusez-vous à tenter trouver Vernon, Neely et Ferraro...


 

Cependant, durant l'été, Ferraro fit partie d'un échange à 6 joueurs entre les Winter Hawks et les Wheat Kings de Brandon. Il refusa initialement de se rendre à Brandon au Manitoba, préférant demeurer plus à l'ouest. Il fut toutefois convaincu de s'y rapporter et au sein d'une équipe moins achalandée, il connut une saison légendaire en 1983-84 avec une récolte record de 108 buts et 84 passes pour 192 points

Ces 108 buts demeurent à ce jour le record pour le plus de buts en une saison dans la WHL. Il est également le seul de la WHL à avoir franchi le plateau des 100 buts. Et dans toute l'histoire du junior majeur canadien, les seuls autres à avoir accompli l'exploit sont tous dans la LHJMQ; Guy Lafleur (2 fois, 130 et 103), Mario Lemieux (record de 133), Pat Lafontaine (104) et Gary MacGregor (100). Aucun joueur de la OHL n'y est parvenu. Les 192 points de Ferraro ne sont pas un record mais il demeure tout de même au 4e rang de l'histoire, alors que c'est Rob Brown qui est le détenteur du record avec 212 points en 1986-87.

Avec les Wheat Kings de Brandon

 

Donc, Ray Ferraro connut une carrière junior exemplaire, voire légendaire, et était fin prêt à faire ses débuts professionnels en 1984-85, une saison qu'il débuta avec le club-école des Whalers à Binghamton avant d'être rappelé à la mi-saison avec le grand club. Il connut une bonne première saison par séquence à Hartford, récoltant 11 buts et 28 points en 44 matchs. Il connaîtra ensuite sa première saison de 30 buts en 1985-86 avec une fiche de 30 buts et 47 passes pour 77 points. 

Joueur de centre de petit gabarit mais qui jouait avec le diable à ses trousses, il devint un favori de la foule à Hartford, marquant plus de 20 buts durant ses 5 saisons complètes passées là-bas, dont un sommet en carrière de 41 buts en 1988-89. Mais après une saison en dessous de ses standards en 89-90 et une disette au début de la saison suivante, il fut échangé aux Islanders de New York en retour du défenseur Doug Crossman. 

Cet échange fut un des nombreux mauvais deals des Whalers de l'époque qui semblaient vouloir saboter leur équipe le plus possible. Pas que Doug Crossman fut mauvais mais ils l'échangèrent à peine 3 mois plus tard aux Red Wings en retour de Doug Houda...

Ferraro continua d'être un des favoris de la foule à Long Island, malgré un début lent avec sa nouvelle équipe (seulement 42 points en 90-91). Il sortit de sa torpeur et connut une de ses meilleures saisons en 91-92 avec 40 buts et 40 passes pour 80 points, une saison où il fit également partie du match des étoiles. Il manqua toutefois 3 mois d'action en 92-93 suite à une collision avec Ed Belfour. Il dut même retourner dans les mineures pour se remettre en forme le temps d'un match. 

Il rattrapa toutefois cette saison gaspillée durant les séries où il mena les surprenants Islanders avec 13 buts et 20 points en 18 matchs durant ce parcours jusqu'en finale de conférence. Il fait d'ailleurs partie à jamais du folklore des Islanders pour ses exploits durant ces séries dont deux buts en prolongation durant la série de première ronde contre les Capitals en plus d'une passe savante sur le fameux but de David Volek qui élimina les puissants Penguins.




 

Les saisons suivantes furent décevantes pour les Islanders et Ferraro semblait désormais plus campé sur les 2e et 3e trios, mais amassait tout de même son 20 buts par saison. Frustré d'évoluer pour des petites équipes perdantes et incapable de s'entendre avec les Islanders qui voulaient le signer à rabais, il signa comme agent libre chez l'ennemi avec les Rangers pour la saison 1995-96, enrageant davantage les fans des Islanders envers la direction de l'équipe. Ce sentiment ne fera d'ailleurs que s'accentuer lors de cette première saison sans Ferraro mais avec le nouveau chandail Fishsticks...

Les Rangers avaient une nouvelle attitude plus agressive en 1995-96 avec cette acquisition de Ferraro, en plus de la venue de ses anciens coéquipiers à Hartford, Pat Verbeek et Ulf Samuelsson. Ferraro remplit adéquatement son rôle de deuxième centre d'énergie cette saison-là, récoltant 25 buts en 65 matchs avec les Rangers. Cependant l'équipe était plutôt moyenne et désirait faire des changements à la date limite des transactions en vue des séries. 

Voulant sans doute répéter la recette de 1994, ils firent de nouveau l'acquisition d'une ancienne vedette des Oilers, obtenant Jari Kurri des Kings ainsi que Shane Churla et Marty McSorley. En retour, les Rangers sacrifièrent beaucoup de profondeur et de relève en se départissant de Ferraro en plus de Ian Laperrière, Nathan LaFayette ainsi que du défenseur prometteur Mattias Norstrom, futur capitaine des Kings. Cet échange est souvent mentionné parmi les pires de l'histoire des Rangers, alors que Norstrom et Laperrière furent des morceaux importants des Kings pendant plusieurs saisons et que la perte de Ferraro fut grandement remarquée chez les Rangers. Pour sa part, Jari Kurri ne fit que passer avec les Rangers, n'obtenant qu'un but en 14 matchs avant de se racheter légèrement en séries avec 8 points en 11 matchs. Il signa avec les Mighty Ducks la saison suivante.


 

Au sein d'une équipe des Kings en plein début de reconstruction, Ferraro continua son bon travail, obtenant une autre saison de 25 buts en 1996-97. Les deux saisons suivantes furent toutefois difficiles alors qu'il rata 40 matchs en 97-98 et 18 matchs en 98-99 à cause de sérieux problèmes aux genoux qui lui firent même songer à la retraite. Sa dernière saison à Los Angeles fut moyenne avec seulement 31 points en 65 matchs, suite à quoi son contrat se termina et il redevint agent libre. 

Il sentit toutefois que ses problèmes de genoux étaient réglés et oublia la retraite, acceptant un contrat de deux ans avec les nouveaux Thrashers d'Atlanta pour leur saison inaugurale en 1999-2000.

Amené à Atlanta avec un rôle de leader et de mentor, Ferraro rebondit également offensivement en 99-00 avec 19 buts et 44 points. Il connut ensuite une saison surprenante de 29 buts et 76 points en 2000-01 lorsqu'il fut jumelé avec Donald Audette et Andrew Brunette sur le premier trio. Il fut ensuite nommé comme capitaine de la jeune équipe en 2001-02, succédant à Steve Staios. C'est aussi avec les Thrashers qu'il atteignit le plateau des 400 buts en carrière.

 

Mais les Thrashers étant encore en mode d'apprentissage à la dure comme récente équipe d'expansion, ils exaucèrent les voeux de leur capitaine qui désirait une dernière chance de remporter la coupe Stanley en l'échangeant à la date limite des transactions. Ils l'envoyèrent donc avec les Blues de St.Louis en retour d'un choix de 4e ronde. Il termina donc la saison avec les Blues qui se firent toutefois éliminer en 2e ronde, suite à quoi Ferraro prit sa retraite.

Par la suite, il devint un commentateur télé réputé, d'abord pour ESPN, ensuite TSN, CTV, Sporstnet et présentement de retour avec ESPN en plus de ABC. Il fait également partie des commentateurs de la série NHL de EA Sports.

Il eut deux fils avec sa première épouse, dont un du nom de Landon qui fut repêché par les Red Wings. Les deux firent les manchettes lorsque le paternel interviewa le fils lors de son premier match avec sa nouvelle équipe, les Bruins, durant la saison 2015-16. Landon évolue présentement dans la ligue d'Allemagne.


Après son divorce de sa première épouse, Ferraro se remaria avec l'ex-joueuse membre du temple de la renommée Cammi Granato. Ray avait précédemment joué avec son futur beau-frère, Tony Granato, durant son séjour avec les Kings. Il a eu deux autres fils avec Cammi.

En 1258 dans la LNH, Ray Ferraro a obtenu 408 buts et 490 passes pour 898 points. Il fut élu au sein du temple de la renommée du hockey de la Colombie-Brittanique.


Ferraro et ses deux fils

Ray Ferraro et Cammie Granato

 

Match contre le beau-frère... avec le même numéro...


Sources:
BCHL Draft History, BCHL.ca
Ray Ferraro: 1983 Memorial Cup Season, Dub Network, 7 mars 2021
Ray Ferraro still treasures WHL-record 108-goal season, Regina Leader-Post, 29 décembre 2020
Ferraro Signs With the Rangers, NY Times, 20 juillet 1995
1995-96 Rangers: Sad End to Stanley Cup Hopes, The Hockey Writers, 23 août 2021
Thrashers sign Ray Ferraro
, CBS News, 2 août 1999
Hockey Draft Central


mercredi 23 février 2022

Le Ironman de St-Louis


Suite à son départ d'Edmonton en septembre 1991, Grant Fuhr connut une certaine période difficile, ponctuée de blessures et d'échanges. Il passa une saison et demie à Toronto, deux ans à Buffalo et une demi-saison à Los Angeles, où il retrouva son ancien coéquipier Wayne Gretzky. Cependant, il ne montrait plus les signes du gardien 5 fois gagnant de la coupe Stanley qu'il était jadis. D'ailleurs, il ne remporta que 2 victoires lors de la saison 1994-95, dont une seule aux côtés de son ami Wayne.

Sans contrat suite à cette saison désastreuse, c'est justement une discussion entre Wayne Gretzky (toujours avec les Kings) et Mike Keenan (l'entraîneur des Blues de St-Louis) ainsi que l'éventuel départ de Curtis Joseph qui amena une nouvelle opportunité à Fuhr, qui signa avec les Blues en juillet 1995. Sa relation avec Keenan débuta cependant bien mal. Se présentant au camp d'entraînement des Blues de St-Louis en mauvaise forme physique, il fut immédiatement suspendu par Keenan, qui lui offrit un défi : "Retourne chez toi, perds du poids, puis tu seras notre gardien". Deux semaines plus tard, environ 15 livres en moins et déterminé à prouver qu'il pouvait encore performer, Fuhr intégra finalement les Blues et Keenan tint sa promesse en faisant de lui le gardien #1 de l'équipe ...

... une promesse qu'il tint peut-être même un peu trop bien ; il lui fit garder les buts dans 79 matchs !


Au début de la saison 1995-96, les Blues comptaient également sur les services de Jon Casey comme portier. Ayant signé une entente avec St-Louis avant la saison 1994-95, Casey avait servi d'adjoint à Curtis Joseph. Il croyait bien que le départ de ce dernier lui ouvrait la porte pour le poste de gardien partant, mais l'arrivée de Fuhr lui déplut fortement. Il fit donc comme Joseph et "s'exila" dans la IHL avec les Riverman de Peoria. Les Blues firent donc l'acquisition de Pat Jablonski en lui offrant un contrat en octobre 1995.

C'est donc Grant Fuhr qui débuta les cinq premiers matchs de la saison, récoltant une fiche de 3 victoires contre 1 défaite. Lors du 5e match, après avoir accordé six buts aux Bruins, il fut remplacé par Jablonski alors qu'il ne restait que 7 minutes à jouer. Fuhr repris le filet le match suivant, ne laissant plus jamais l'occasion à Jablonski de le remplacer. Ce dernier fut échangé aux Canadiens de Montréal au début du mois de novembre 1995, en retour de Jean-Jacques Daigneault.

Le 18 novembre 1995, Fuhr devait avoir sa première soirée de congé. Maintenant assisté par Bruce Racine, ce dernier entrepris le match contre les Bruins à Boston, mais dut quitter le match à la dixième minute. Fuhr fut donc envoyé dans la mêlée pour participer à un 19e match consécutif. 

Fuhr continua sur son erre d'aller, participant à tous, mais alors tous les matchs des Blues. Keenan utilisait également cette saison-là une stratégie assez particulière. Il effectua des changements de gardiens au cours de la partie afin de bénéficier de temps d'arrêt "légal". Par exemple, lors du match du 23 décembre 1995 à Winnipeg, il retira Fuhr qui avait débuté le match, afin de le remplacer par Racine pour une durée de près de quatre minutes. Il renvoya ensuite Fuhr dans la mêlée. Ce stratagème fut utilisé à 7 reprises par Keenan ... chaque fois dans une cause perdante.

À la fin février, les Blues procédèrent à un changement d'effectif important. Ils firent l'acquisition du double ancien coéquipier de Fuhr, la Merveille en personne, Wayne Gretzky, espérant se rendre jusqu'au trophée ultime. Ils convainquirent également Jon Casey de réintégrer l'équipe. 

Fuhr continua malgré tout sa séquence de matchs consécutifs qu'on n'avait pas vu depuis que les équipes utilisent au moins deux gardiens. Ça ne changea pas grand chose pour Fuhr qui continuait ses exploits devant le filet des Blues. Brett Hull déclara même que sans les performances de Fuhr, les Blues auraient gagné moins de 10 matchs jusque-là.  

Toujours aussi athlétique ! Crédit photo : Denis Brodeur

Autant les coéquipiers de Fuhr que les journalistes et les partisans croyaient qu'il pourrait disputer les 82 matchs des Blues cette saison-là. Cette séquence prit toutefois fin lors de son 76e match. En visite au Joe Louis Arena de Detroit, Fuhr fut blessé au genou après 22 secondes de jeu en 2e période. Il quitta la glace, laissant la place à Jon Casey pour le restant de la partie, et pour les trois suivantes. Il revint au jeu le 8 avril 1996 et signa 2 matchs nul en 3 parties pour conclure ce calendrier régulier avec une fiche de 30 victoires, 28 défaites et 16 matchs nuls en 79 matchs.

Grant Fuhr détient toujours le record du plus grand nombre de matchs joués de façon consécutive (76) et total (79) par un gardien, en une saison régulière.

Les Blues débutèrent ensuite leur parcours éliminatoire contre les Maple Leafs de Toronto. Forts d'une victoire au premier match, Fuhr et ses coéquipiers comptaient bien quitter Toronto avec une avance de 2 victoires. Par contre, lors d'un arrêt de routine près de son filet, Fuhr reçut la visite de Nick Kypreos, qui fut ensuite frappé par Chris Pronger. Kypreos tomba volontairement sur le portier des Blues. L'impact blessa gravement Fuhr, lui causant des déchirures ligamentaires au genou. Sa saison record venait de prendre fin. Les Blues purent malgré tout éliminer les Leafs en 6 matchs lors de cette première ronde, mais ils ne furent pas en mesure de disposer des Red Wings de Detroit en deuxième ronde. Une série dont on se rappelle surtout à causu du but vainqueur de Steve Yzerman en prolongation lors du 7e match.

Déjà que de se rétablir d'une déchirure ligamentaire n'est pas une mince tâche, c'est toujours plus ardu pour un gardien. On en sait quelque chose de nos jours avec Carey Price qui pourrait ne jamais s'en remettre. Quant à Fuhr, après avoir passé sous le bistouri et complété sa réhabilitation, il revint en pleine forme pour la saison suivante. Avec une utilisation un peu plus logique par ses entraîneurs (Mike Keenan ayant été congédié et remplacé par Joel Quenneville au courant de la saison), Fuhr disputa tout de même 73 matchs à l'âge de 34 ans, remportant 33 matchs, trois de plus que la saison précédente. Cette fois, les Blues affrontèrent les Red Wings en première ronde des séries éliminatoires. Dans une série âprement disputée, les Wings disposèrent des Blues grâce à une victoire de 3-1 lors du septième et ultime match.

Fuhr disputa deux autres saisons à St-Louis, avec une charge de travail réduite due à de multiples blessures mineures, mais régulièrement à ses genoux. Il aida toutefois son équipe à se rendre en 2e ronde des séries lors de chacune des saisons, qui s'inclina à chaque fois en six matchs contre les éventuels vainqueurs de la coupe Stanley (Détroit et Dallas).

Son contrat maintenant à échéance, il retourna en Alberta, avec les Flames de Calgary cette fois, afin d'être un leader de cette jeune équipe. Il y disputa 23 parties, ne remporta que 5 matchs, dont sa 400e victoire en carrière. S'étant blessé à deux autres reprises à son genou au courant de la saison, il comprit que son corps de pouvait plus suivre son style de jeu athlétique et prit définitivement sa retraite à la fin de la saison.

Il fut intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2003.



mardi 22 février 2022

Les équipes de la ECHL - 11e partie - Eagles du Colorado

 
 

Voici de nouveau la suite de la grande INTÉGRALE de toutes les équipes de l'histoire de la ECHL depuis ses débuts en 1988. Et quand je parle d'INTÉGRALE c'est vraiment L'INTÉGRALE alors que j'inclus chaque incarnation de chaque franchise soit chaque changement de nom, déménagement, fusion, suspension, expansion etc... Ce qui fait en sorte que j'ai presque une centaine de ces équipes à décortiquer et à trouver quelque chose d'intéressant à vous raconter... une tâche parfois assez ardue d'ailleurs.

Cliquez ici pour les chapitres précédents:
1re partie
2e partie
3e partie
4e partie
5e partie
6e partie
7e partie
8e partie
9e partie
10e partie

 

Aujourd'hui j'ai décidé de faire comme les Aces de l'Alaska et de consacrer un chapitre exclusif à une seule franchise, soit les Eagles du Colorado qui ont eux une histoire courte mais mouvementée dans la ECHL.


85. Eagles du Colorado (2011-2018)

Un autre club provenant d'une autre ligue, les Eagles du Colorado furent initialement fondés par l'ancien du Canadien Ralph Backstrom, qui avait longtemps séjourné au Colorado lors de ses nombreuses années comme entraîneur-chef de l'Université de Denver. Les succès des Eagles lors des années suivantes sont d'ailleurs grandement attribués à la culture instaurée par Backstrom qui opérait supposément les Eagles comme s'il avait opéré une équipe de la LNH. Il fut leur propriétaire, président et directeur-général de 2002 jusqu'en 2007 où il prit sa retraite et vendit l'équipe.

Situés dans la ville de Loveland en banlieue de Fort Collins au Colorado, les Eagles évoluèrent premièrement dans la Central Hockey League à partir de la saison 2003-04 et remportèrent 2 fois le championnat de la CHL, soit en 2005 et 2007. Ils jouèrent à guichets fermés (5300 places) de leur premier match et commencèrent une série record de 181 matchs à pleine capacité, soit un record des ligues mineures.

À la conclusion de la saison 2010-2011, les Eagles firent l'annonce de leur entrée dans la ECHL pour la saison 2011-12, devenant ainsi la première équipe de cet état dans la ligue. Les Eagles continuèrent leurs succès dans la ECHL, continuant de faire les séries à chaque saison. Ils remportèrent finalement la coupe Kelly en 2017 et 2018, un des rares clubs à l'avoir remporté deux fois de suite. Durant cette période, le club vit passer quelques futurs défenseurs du CH comme Ben Chariot (24 matchs en 2011-12) et Brett Kulak (39 matchs en 2014-15). Alex Belzile y joua également une douzaine de matchs en 2016-17.

Suite à ces succès considérables, les Eagles furent élus comme nouveau club d'expansion dans la AHL, alors que le circuit désirait ajouter une 31e pour en avoir autant que la LNH avec ses nouveaux Golden Knights. Les Eagles migrèrent donc de nouveau après leur deuxième Coupe Kelly, devenant le club-école principal de l'Avalanche.

Le commissaire de la ECHL Pat Kelly et la coupe à son nom
 

Malgré leur historique de succès dans la ECHL, les Eagles furent également les acteurs d'un des épisodes les plus caves lorsqu'ils refusèrent de remettre le trophée de la Coupe Kelly après leur deuxième conquête de 2018 et leur départ vers la AHL. La ECHL déclara que les Eagles refusaient de retourner le trophée tandis que l'équipe déclara peu après qu'ils avaient effectué plusieurs tentatives pour la retourner, mais que la ECHL ignorait ces requêtes. C'était une situation assez embarrassante et qui n'avait surtout pas de sens. Sans avoir réussi à récupérer son trophée, la ECHL créa alors une nouvelle réplique de la Coupe Kelly pour les nouveaux champions de 2019. Il s'agissait alors de la 4e Coupe Kelly, les 2 précédentes étant exposées au temple de la renommée.

Lorsque cet épisode grotesque se déroula et fit le tour des manchettes sportives à travers le monde, je me rappelle avoir rigolé sans jamais tenter d'en savoir davantage. Mais aujourd'hui j'ai su le fond de l'histoire. 

C'est après leur première conquête de la coupe Kelly en 2017 que les Eagles entreprirent de graduer dans la AHL après une dernière saison en 2017-18. Ils devaient alors payer une taxe de sortie à la ECHL d'une somme de 500 000$. Mais peu après, la ECHL accepta la demande d'admission des Growlers comme équipe d'expansion pour 2018-19. Comme frais d'entrée dans la ligue, les Growlers se devaient de débourser une somme de 1 million de dollars. Lorsqu'il apprit cette nouvelle, le proprio des Eagles Martin Lind était furieux, lui qui avait précédemment l'option de négocier avec toute nouvelle équipe désireuse de prendre leur place dans la ECHL en payant des frais de transfert. Mais la date butoir pour une telle négociation passa et Lind dut payer sa taxe de sortie. Se sentant trahi par la ECHL pour avoir été gardé dans le secret sur les intentions au sujet des Growlers, Lind décida alors de ne jamais retourner la Coupe Kelly en guise de symbole «d'une fraude de 800 000$ et du déshonneur de la ECHL envers le hockey». 

Le timing était ensuite bon pour les Eagles, qui jouèrent une dernière saison et remportèrent la coupe de nouveau avant de quitter la ECHL en n'ayant plus aucune obligation envers eux. Il s'agissait plutôt d'une prise en otage du trophée alors qu'ils exigeaient le remboursement de la taxe de sortie comme condition pour la remettre à la ECHL... La ligue se défendit par la suite de ces accusations, expliquant que tout avait été effectué dans les règles et que la demande d'admission des Growlers se produisit plusieurs semaines après la date butoir du départ des Eagles. Lind déclara alors qu'il n'aurait jamais dû accepter cette date butoir. La ligue expliqua alors qu'elle ne tenterait aucune poursuite envers les Eagles, estimant que le prix n'en valait pas la peine et qu'ils préféraient alors faire construire une nouvelle Coupe Kelly...

Les Growlers de Terre-Neuve, champions de la Coupe Kelly (de remplacement) en 2019

 

C'est finalement en octobre 2019 que les Eagles tournèrent la page et remirent la Coupe Kelly aux nouveaux champions, ironiquement les nouveaux Growlers de Terre-Neuve, qui remportèrent le trophée à leur première saison d'existence. Ces derniers purent alors avoir deux coupes Kelly identiques en leur possession lors de leur match inaugural de la saison 2019-20. Ils remirent le trophée dans les règles à la ECHL par la suite. 

Afin de terminer cet épisode loufoque de la meilleure manière possible, la ECHL permit aux Growlers de garder la copie de la coupe...

Les Eagles sont toujours dans la AHL et continuent d'être compétitifs, n'ayant pas encore raté les séries...

Ralph Backstrom fut élu au temple de la renommée des sports du Colorado en 2008 et est décédé en 2021 à l'âge de 83 ans. Les Eagles l'honorèrent lors d'une cérémonie d'avant match.


Ralph Backstrom
1937-2021


Sources:
Colorado Eagles Founder, Hockey Legend Ralph Backstrom Passes Away, NHL.com, 8 février 2021
Central league's Colorado Eagles extending minor-league attendance record, Hockey News, 22 janvier 2008

mardi 15 février 2022

Les équipes de la ECHL - 10e partie

 
 

Voici de nouveau la suite de la grande INTÉGRALE de toutes les équipes de l'histoire de la ECHL depuis ses débuts en 1988. Et quand je parle d'INTÉGRALE c'est vraiment L'INTÉGRALE alors que j'inclus chaque incarnation de chaque franchise soit chaque changement de nom, déménagement, fusion, suspension, expansion etc... Ce qui fait en sorte que j'ai presque une centaine de ces équipes à décortiquer et à trouver quelque chose d'intéressant à vous raconter... une tâche parfois assez ardue d'ailleurs.

Cliquez ici pour les chapitres précédents:
1re partie
2e partie
3e partie
4e partie
5e partie
6e partie
7e partie
8e partie
9e partie


Nous voici donc rendu dans la 10e partie et on s'approche lentement mais sûrement du dernier droit avec les plus récentes nouvelles équipes.


76. Mariners du Maine (2018 - )

Dans le chapitre précédent consacré exclusivement aux mythiques Aces de l'Alaska, je m'étais gardé pour plus tard la suite de cette franchise qui déménagea finalement au Maine en 2018-19 après une saison de suspension suite à la fin de ses activités en Alaska.

Évoluant dans «l'autre» Portland dans le Maine, les Mariners sont en quelque sorte une continuité du hockey professionnel dans cette ville alors qu'une équipe y fut en place presque sans interruption depuis 1977. La première équipe de l'endroit, également nommée les Mariners, débuta dans la ligue américaine en 1977. L'équipe était affiliée aux Flyers de Philadelphie et connut immédiatement du succès à ses débuts avec deux championnats à ses deux premières saisons. La franchise perdura jusqu'en 1992 avant de déménager à Providence sous le nom des Bruins. La AHL revint à Portland un an plus tard avec la naissance des Pirates de Portland, auparavant les Skipjacks de Baltimore. Les Pirates évoluèrent à Portland jusqu'à la saison 2015-16 lorsqu'ils déménagèrent à Springfield au Massachusetts sous le nom des Thunderbirds. 

Voyant que la AHL ne fonctionnait vraisemblablement plus à Portland, de nombreux investisseurs voulurent quand même y ramener le hockey professionnel immédiatement en se rabattant sur la ECHL. C'est finalement la compagnie Comcast Spectator, également propriétaire des Flyers, qui obtint les droits sur la franchise inactive des Aces et qui la déménagea au Maine. Histoire de rappeler l'ancienne histoire glorieuse de la ville, l'équipe reprit le nom de leur vieille équipe, les Mariners. Cependant, même si Comcast possède les Flyers et les Mariners, les deux équipes ne sont pas affiliées, les Mariners étant plutôt le club-école des Rangers, tandis que les Royals de Reading celui des Flyers.

Comme l'équipe est assez jeune, ils n'ont disputé qu'une seule saison complète, soit en 2018-19. La saison suivante fut annulée avec 10 matchs restants en raison de la pandémie et ils furent également inactifs comme la moitié de la ligue en 2020-21. Mais comme les Pirates vers la fin de leur existence, les Mariners semblent avoir de la difficulté à attirer des fans, attirant seulement entre 2500 et 3000 spectateurs en moyenne par match depuis leurs débuts.


77. Roadrunners de Phoenix (2005-2009)
 
Il y a eu de nombreuses incarnations des Roadrunners de Phoenix dans l'histoire du hockey professionnel. D'abord dans l'ancienne WHL de 1967 à 1974, ensuite une courte tentative dans l'AMH de 74 à 77 et d'autres incarnations éphémères dans la CHL (77-78, sans terminer la saison) et dans la Pacific Hockey League (PHL) de 77 à 79. Il y eut ensuite une pause de 10 ans avant un retour des Roadrunners dans la IHL de 89 à 97.
 
Ces derniers furent évidemment dissous peu après l'arrivée des Coyotes dans la LNH. Les Coyotes, qui brisèrent d'ailleurs la tradition en adoptant le nom de l'ennemi juré naturel des Roadrunners, quittèrent ensuite Phoenix pour s'établir à Glendale en 2004. C'est alors qu'un groupe également propriétaire des Suns de Phoenix de la NBA ramena les Roadrunners comme équipe d'expansion dans la ECHL pour la saison 2005-06 avec comme domicile l'ancien aréna des Coyotes.

Un des (nombreux) problèmes des Coyotes à Phoenix était que l'aréna n'était pas construit pour y présenter du hockey et que de nombreux sièges avaient la vue obstruée lors d'un match des Coyotes. Les Roadrunners, initialement affiliés à ces mêmes Coyotes, pouvaient alors profiter d'une configuration différente de l'aréna avec moins de sièges et aucune obstruction. Plus modeste que les Coyotes, le club visait une moyenne de 5000 spectateurs par match pour être rentable. L'ancien des Coyotes Claude Lemieux fut nommé comme président avant de quitter le club après 2 saisons et tenter peu après un retour au jeu avec les Sharks à l'âge de 43 ans.

Mais comme les Coyotes, les Roadrunners furent médiocres sur la glace et peinèrent à attirer des fans avec seulement 3600 par match en moyenne à leur première saison. Les choses ne s'améliorèrent pas lors des saisons suivantes et ils n'attirèrent que 3000 personnes par match lors de leur dernière saison en 2008-09 avant que la franchise ne soit dissoute.

Comme les Coyotes qui semblent avoir 9 vies, le nom des Roadrunners a été ressuscité une fois de plus en 2016 lorsque les Coyotes déménagèrent leur club-école de la AHL à Tucson en Arizona et ramenèrent une fois de plus le vieux Roadrunner comme logo.

Coincidence? Au même moment que j'écris ces lignes, j’apprends que les Coyotes vont jouer les trois prochaines saisons à l'aréna de l'Université Arizona State qui a une capacité de 5000 places...


78. Jackals d'Elmira (2007-2017)

Établis à Elmira dans l'état de New York, les Jackals débutèrent dans la UHL en 2000-01 et y jouèrent 7 saisons avant de joindre les rangs de la ECHL en 2007-08. Étonnement, il s'agissait de la première équipe de la ECHL dans l'état de New York, un état non-traditionnel pour cette ligue plus habituée aux états sudistes ou bien la Pennsylvanie ou l'Ohio.

Les Jackals furent compétitifs à leurs débuts dans la ECHL mais commencèrent à connaître des problèmes financiers vers 2012 lorsque les assistances commencèrent à descendre sous les 3000 personnes par match. L'équipe fut même brièvement la propriété de la communauté d'Elmira, un des rares cas du genre dans le hockey professionnel (voir texte du 29 février 2016).

Derniers de la ligue en 2016-17, les Jackals furent finalement dissous lorsque l'aréna fut vendu à un nouveau propriétaire qui ne voulait pas des Jackals dans la transaction.

Parmi les joueurs provenant des Jackals, on retrouve notre Mike Hoffman national ainsi que notre Chris Wideman national, à l'époque où le club était affilié aux Sénateurs. Toujours dans la catégorie des joueurs du CH, il y eut également notre ancien Craig Rivet national qui décida d'y terminer sa carrière en 2011-12.


79. Wings de Kalamazoo (2009 - )

Sérieusement un des plus beaux chandails de la ECHL.

L'histoire des illustres Wings de Kalamazoo est assez similaire aux autres équipes vues précédemment dans ce chapitre. On dirait même un amalgame des Jackals et des Roadrunners. 

Les premiers Wings de Kalamazoo débutèrent dans la IHL de 1974 et y jouèrent jusqu'en 2000, s'étant renommés au passage sous le nom des K-Wings du Michigan en 1995. Lorsque la franchise fut dissoute en 2000, un an avant la fin de l'instable IHL, une équipe de la UHL du nom des Kodiaks de Madison déménagea dans le marché vacant de Kalamazoo, obtenant la permission de continuer d'opérer sous le nom et les couleurs de l'ancienne franchise. Les Wings jouèrent dans la UHL de 2000 à 2007, remportant la coupe en 2006, et ensuite dans une nouvelle version de la IHL lorsque la UHL changea de nom pour voler celui de l'ancienne ligue défunte (voir l'historique de la ECHL pour vous dêmeler). Comme en 2000, les Wings quittèrent de nouveau la IHL un an avant que cette ligue ne cesse ses activités lorsqu'ils joignirent finalement les rangs de la ECHL pour la saison 2009-10. Ils se rendirent ensuite en finale en 2011, dans une cause perdante contre les Aces de l'Alaska.

Sous sa forme ECHL, les Wings ont développé quelques futurs joueurs de la LNH comme Yanni Gourde et Jordan Binnington.


80. Express de Chicago (2011-2012)

Une des franchises les plus éphémères de l'histoire de la ECHL, l'Express de Chicago fit vraiment honneur à son nom, disparaissant du radar aussi vite qu'elle apparut. Je n'avais d'ailleurs aucune idée de leur existence jusqu'à ce que je commence cette série...

Le propriétaire de l'Express était l'ancien proprio des Hounds de Chicago dans la même UHL discutée auparavant. L'Express allait donc jouer ses matchs au même aréna que les Hounds, le Sears Centre en banlieue de Chicago, plus précisément dans la petite ville de Hoffman Estates, un patelin d'environ 50 000 habitants à environ 30 minutes du centre-ville de Chicago.

L'Express rata les séries de peu durant sa seule saison d'existence et termina dernier de la ligue au niveau des assistances avec une moyenne de 2500 personnes par match. N'ayant pas de couverture radio ou télé, l'équipe devait compétitionner non seulement avec les Blackhawks mais aussi avec les Wolves de Chicago dans la AHL, qui eux jouaient dans la banlieue de Rosemont. En conséquence, l'Express peinait à attirer 1000 personnes certains soirs où les autres équipes jouaient. 

L'expérience Express ne dura donc qu'une seule saison. L'équipe fut dissoute rapidement une fois la saison terminée.


81. Icemen d'Evansville (2012-2016)

Evansville et ses Icemen ont vraiment eu un parcours typique des ligues mineures. Ils débutèrent d'abord en 2008 dans une ligue vraiment obscure, la All-American Hockey League (AAHL). Leur proprio décida toutefois de dissoudre l'équipe en 2010 lorsqu'il se porta acquéreur des Lumberjacks de Muskegon de la CHL qu'il déménagea à Evansville, reprenant l'identité des Icemen. Après seulement deux ans dans la CHL, ils graduèrent de nouveau, cette fois dans la ECHL pour la saison 2012-13. 

Malgré qu'ils n'ont jamais fait les séries, les Icemen étaient très populaires à Evansville, attirant plus de 5000 personnes par match en moyenne. Leur bail était toutefois très désavantageux avec l'aréna d'Evansville alors qu'ils devaient débourser plus de 600 000$ annuellement, comparativement à une moyenne de 150 000$ à travers la ligue... Incapables de renégocier un meilleur arrangement, les propriétaires des Icemen décidèrent de déménager l'équipe à Owensboro au Kentucky mais durent cependant mettre la franchise en suspens durant la saison 2016-17 en attendant que des rénovations soient effectuées à l'aréna de Owensboro. Mais des problèmes de gestion survinrent au Kentucky et ce déménagement échoua. Les Icemen se rabattirent donc sur la ville de Jacksonville en Floride pour la saison 2017-18.

Peu après le départ des Icemen, Evansville obtint une franchise dans la SPHL du nom des Thunderbolts qui évolue toujours à ce jour.


82. Icemen de Jacksonville (2017 - )

Les Icemen trouvèrent donc un nouveau domicile dans la ville de Jacksonville en Floride qui elle retrouva la ECHL pour la première fois depuis la fin des anciens Lizard Kings de Jacksonville qui existèrent de 1995 à 2000 (voir 4e partie). Entretemps, une équipe du nom des Barracudas avait évolué à Jacksonville dans la ACHL, la WHA2 et ensuite la SPHL de 2002 à 2008 mais sans grands succès.

Pas grand chose à dire de plus sur cette franchise encore jeune à Jacksonville. Ils ont fait les séries pour la première fois en 2019 et attirent une bonne moyenne de partisans. Ils sont également affiliés aux Jets comme vous pouvez un peu voir avec leur chandail et aussi celui du partisan à la gauche qui est basé sur le 3e chandail des Jets.

Également dans la thématique des Jets, les Icemen ont aussi dans leur alignement un certain Ben Hawerchuk, fils du regretté Dale.


83. Solar Bears d'Orlando (2012 - )

Une des équipes les plus colorées et des plus populaires de la ECHL, les Solar Bears d'Orlando débutèrent comme équipe d'expansion en 2012 en reprenant l'ancien nom de la franchise du même nom de l'ancienne IHL qui exista de 1995 jusqu'à la fin de la ligue en 2001. Les anciens Solar Bears furent d'ailleurs les derniers champions de la IHL cette année-là. 

Quant à eux, les nouveaux Solar Bears sont généralement assez compétitifs et se distinguent grâce à leurs promotions et leur marketing particulier. Le club était jusqu'à récemment affilié au Lightning mais est désormais indépendant.


84. Bulls de San Francisco (2012-2014)

Une nouvelle équipe d'expansion débuta dans la ECHL en 2012-13 lorsque le hockey fit un retour au vieux Cow Palace de San Francisco, l'ancien amphithéâtre des Sharks à leurs premières saisons dont vous pouvez apercevoir la vétusté sur l'arrière-plan de cette photo. Malgré les couleurs de leur chandail rappelant les Ducks d'Anaheim, l'équipe était plutôt affiliée à ses voisins de la baie de San Francisco, les Sharks. Il s'agissait de la première équipe à San Francisco depuis les éphémères Spiders de San Francisco dans la IHL en 1995-96.

Ce fut également éphémère pour les Bulls qui ne parvinrent même pas à terminer leur deuxième saison, étant dissous en janvier 2014 alors qu'il restait 35 matchs encore à jouer à la saison. Malgré l'enthousiasme initial de leurs partisans qui purent enfin revoir du hockey au Cow Palace, l'équipe peinait à attirer 3000 personnes par match, terminant cette demie-saison avec seulement 2200 en moyenne. Sans propriétaires potentiels pour reprendre l'équipe, les joueurs furent ainsi dispersés à travers la ligue. Il s'agissait de la 3e équipe de l'histoire de la ECHL à ne pas terminer une saison après les Lynx d'Augusta et les Falcons de Fresno durant la difficile saison 2008-2009.

Aucune équipe professionnelle n'est revenue à San Francisco depuis.


On va arrêter ça ici pour l'instant mais il me semble que ça fait longtemps que j'ai pas posté des uniformes débiles... Voici quelques uniformes alternatifs portés par les quelques équipes discutées aujourd'hui:

Harry Potter Night

Ghostbusters Night

Publix Night (un restaurant...)

Ça mérite un second regard... oui c'était pas seulement durant le warmup...

Superhero Night - Hulk

Grateful dead Night

Rugrats Night

Superhero Night - Thanos

Orlando Magic Night

Ninja Turtles Night

New Year's Eve 2015

Halloween

Affiliate jersey night
Celui-ci j'adore, c'était en fait un concours proposé aux fans qui devaient adapter le chandail des Wings de Kalamazoo au look de leur équipe affiliée, à ce moment-là les Canucks

Quelques chandails de Noël pour finir...






Sources:
Phoenix to call ECHL franchise 'Roadrunners', ESPN, 1er février 2005
The Colorado Eagles aren’t giving the Kelly Cup back to the ECHL thanks to a million-dollar dispute of «integrity», Denver Post, 7 juin 2019
ECHL claims Colorado Eagles refuse to return Kelly Cup, Sporting News, 1er juin 2019
ECHL receives returned Kelly Cup, 11 novembre 2019
Growlers to Celebrate Opening Night with Two Kelly Cups, Our Sports Central, 10 octobre 2019
Evansville's Hockey Team in Jeopardy, Our Sports Central, 16 novembre 2015