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lundi 29 décembre 2014

Comment les Canadiens ont raté les séries en 1969-70








Les Canadiens ont probablement connu leur âge d’or pendant la période des « Original Six », de 1942 à 1967.  (voir texte du 19 août 2013)  Au cours de cette période de vingt-cinq ans, ils ont remporté dix Coupes Stanley, mais ils n’ont raté les séries qu’une seule fois, en 1947-48.

Mais la période des expansions à répétition (de 1967 à 1979) a été loin d’être mauvaise, avec huit Coupes Stanley, en plus de ne rater les séries qu’une seule fois, en 1969-70.

En effet, ce n’est qu’en 1994-95 que l’équipe rata les séries à nouveau.  C’est donc dire qu’en 46 saisons (de 1948-49 à 1993-94), le tricolore n’a raté les séries qu’une seule fois.  Mais que s’est-il passé en 1969-70?

D’abord, l’équipe était loin d’être mauvaise, puisqu’elle a gagné la Coupe Stanley l’année précédente et l’année suivante.

De plus, il faut se remettre dans le contexte.  La ligue venait en 1967 de passer d’un coup de 6 à 12 équipes, après 25 ans de stabilité.  Il y avait donc un clivage évident entre les "vieilles" équipes et les nouvelles.  Pour éviter une trop grande domination des équipes établies, la LNH s’est divisée en deux divisions : l’est (les équipes implantées : Boston, Chicago, Détroit, Montréal, New York et Toronto) et l’ouest (les équipes d’expansion : Los Angeles, Minnesota, Oakland, Philadelphie, Pittsburgh et St-Louis).  Les quatre premiers de chaque division accédaient aux séries.
Emile Francis

La fiche de 38-22-16, 92 points des Canadiens leur aurait ainsi valu le premier rang de la division ouest.  En fait, la seule équipe de l’est avec une fiche inférieure à ,500 (Toronto, avec 71 points en 76 matchs) aurait terminé deuxième dans l’ouest.

Mais cette cinquième place dans la ligue a donc aussi valu la cinquième place dans l’est aux Canadiens, ce qui leur fit rater les éliminatoires.  Mais par quelle marge?

Avant le dernier match de la saison, Montréal détenait une avance de deux points sur les Rangers, qui étaient en sérieuse perte de vitesse.  Une victoire de New York contre Détroit, combinée à une défaite des Canadiens contre Chicago, menaient à une égalité au niveau des points.  Le premier bris d’égalité était le nombre de victoires ce qui, selon le scénario mentionné plus haut, aurait aussi mené à une égalité.

Le deuxième bris d’égalité était le nombre de buts comptés, pour lequel Montréal avait un avantage de cinq.  Les Rangers se devaient donc de non seulement battre Détroit, mais ils devaient également marquer six buts de plus que Montréal en marquerait dans son match contre Chicago.

Le match des Rangers était prévu en après-midi, le jour après que les Red Wings se soient assuré une place en séries, après trois ans d’absence.  Il s’en serait suivi une fête bien arrosée.

Les Blueshirts ont donc bombardé le gardien des Wings Roger Crozier de 65 tirs en 40 minutes, pour prendre une avance de 9-3.  En troisième période, dans l’espoir de marquer encore plus de buts, l’entraîneur Emile Francis retira tout de même son gardien, Ed Giacomin, avec environ quatre minutes à faire.  La stratégie ne fonctionna pas.  Détroit compta deux fois et New York l’emporta 9-5.  Il y avait donc égalité au nombre de points et de victoires, mais New York avait compté quatre buts de plus.

En soirée, Montréal devait donc ou battre Chicago, ou annuler, ou perdre mais en comptant au moins cinq buts.

Avec 9 minutes et 30 secondes à faire en troisième période, Chicago menait 5-2.  Pour aller chercher les trois buts manquants, l’entraîneur Claude Ruel retira son gardien Rogatien Vachon.  Peine perdue.  Les Black Hawks marquèrent cinq buts dans un filet désert, pour l’emporter 10-2.
Claude Ruel

Bien que stratégiquement, en fonction des règles en place, Francis et Ruel avaient raison d’agir ainsi, la tournure des évènements tourna la ligue en ridicule.  Aujourd’hui, après les points et le nombre de victoire, on regarde d’abord la fiche entre les deux équipes, puis le différentiel de buts.  Dans des circonstances semblables, une équipe n’a donc pas avantage à accorder une grande quantité de buts dans un filet désert.

Sans ce format particulier pour accommoder les équipes d’expansion, ou avec trois buts de plus à un moment ou à un autre au cours de l’année, les Canadiens auraient ainsi fait les séries 46 fois de suite.  Par ailleurs, ces séries de 1970 avaient quelque chose d’autre de particulier.  Comme les deux équipes canadiennes de la ligue (Montréal et Toronto) ratèrent les séries, il s’agit de la seule saison de l’histoire de la LNH où le tournoi du printemps était exclusivement composé d’équipes américaines.

Mais les règles sont les règles.  Et d’ailleurs, on peut aussi bien argumenter que dans les années 1980, accéder aux séries alors que 16 des 21 équipes y parvenaient n’était pas un si grand exploit.

À noter que depuis la création de la LNH (en 1917) jusqu’en 1994, les Canadiens ont raté les séries huit fois.  Depuis, ils les ont raté sept fois (1995, 1999, 2000, 2001, 2003, 2007 et 2012).  Évidemment, il s’agit d’époques différentes, difficiles à comparer.  Mais il demeure que le contraste est frappant.

Sources :

“Got a minute? Got all summer – Ferguson” de Pat Curran, 6 avril 1970, Montreal Gazette, p.43,

“Rule may change after NHL farce”, Canadian Press, 6 avril 1970, Montreal Gazette, p.44,

wikipedia.org.

vendredi 26 décembre 2014

Gary Bromley








Né à Edmonton en janvier 1950, Gary Bromley commença sa carrière en étant gardien de but au sein des Pats de Regina dans la Saskatchewan Junior Hockey League. Dès sa première saison en 1968-69, il amena les Pats en finale de la coupe Memorial, baissant pavillon contre les puissants Canadiens Junior et leur vedette Gilbert Perreault.


Lors de sa deuxième saison avec les Pats, il ne put les mener jusqu'en finale comme la saison précédente. Toutefois, Bromley y participa lorsque les Pats le prêtèrent au Red Wings de Weyburn, suite à une blessure au gardien des Red Wings. Il s'avoua une nouvelle fois vaincu face aux Canadiens Junior en finale. De retour avec les Pats lors de sa dernière saison dans le hockey junior, Bromley ne parvint pas à participer au tournoi de la coupe Memorial. Il ne fut pas repêché par une équipe de la LNH, mais signa tout de même un contrat professionnel avec les Sabres de Buffalo. Mesurant 5'10'' et ne pesant que 145 livres, le surnom "Bones" lui colla à la peau lors de son premier camp d'entraînement.




















Il disputa sa première saison dans les rangs professionnels avec les Checkers de Charlotte dans la Eastern Hockey League, participant à 27 rencontres, ainsi qu'à 3 matchs avec les Swords de Cincinnati dans la American Hockey League. C'est en 1973-74 que Bromley goûta finalement à la LNH lorsque les Sabres le rappela, disputant 12 matchs et remportant 3 victoires. La saison suivante, il la passa en totalité avec les Sabres, devenant même le gardien #1. Il disputa 50 matchs, récoltant 26 victoires, contre 11 défaites et 11 matchs nuls.

Par contre, une blessure lors de la saison 1975-76 le limita à 7 matchs dans la American Hockey League avec les Reds de Providence et à 1 seul match (une défaite) avec les Sabres. Buffalo ne renouvela pas son contrat à la fin de la saison.

Ayant peu d'options devant lui au sein de la LNH, Bromley se laissa tenter par l'Association Mondiale de Hockey. Ayant été sélectionné par les Raiders de New York au repêchage de 1972, ses droits avaient été échangés aux Cowboys de Calgary par les Mariners de San Diego (les Raiders ayant déménagé !). C'est donc à Calgary que Bromley se dirigea pour la saison 1976-77.


Il participa à 28 matchs, cumulant un dossier de 6 victoires contre 9 défaites et 2 matchs nuls. Bromley ne joua qu'une saison avec les Cowboys, ces derniers ayant déclaré faillite à la fin de la saison. La disparition de l'équipe de Calgary lui permetta de signer un contrat avec les Jets de Winnipeg et leur vedette Bobby Hull. 


Partageant le travail devant le filet en compagnie de Joe Daley et Markus Mattson, Bromley aida les Jets à remporté la coupe Avco, symbole de la suprématie de l'AMH,


Bromley revint dans la LNH lors de la saison 1978-79, signant avec les Canucks de Vancouver. C'est alors que Bromley embrassa à plein son surnom "Bones", en faisant peinturer son masque comme un crâne afin d'être plus intimidant.

Partageant le filet avec Glen Hanlon et Richard Brodeur, Bromley ne parvint pas à s'installer confortablement devant le filet des Canucks au cours des 3 saisons qu'il passa dans l'organisation, partageant son temps entre les Black Hawks de Dallas de la Central Hockey League et Vancouver.


Durant la saison 1980-81, les Canucks échangèrent Bromley aux Kings de Los Angeles en retour de Doug Halward, mais des blessures à Brodeur ET à Hanlon firent en sortent que les Canucks s'entendirent avec les Kings afin de garder Bromley et de leur envoyer une fois la saison terminée.

Désormais dans l'organisation des Kings, Bromley disputa toute la saison 1981-82 avec les Nighthawks de New Haven dans la American Hockey League avant d'accrocher ses jambières à la fin de la saison. Finalement, ce n'est pas la carrière de Bromley dont la majorité des gens se souviennent, mais bien de son magnifique masque avec les Canucks, jumelé à leur chandail mythique, le "Flying V".


Fiche dans la LNH : 54 victoires, 44 défaites, 20 matchs nuls et 7 blanchissages
Fiche dans l'AMH : 31 victoires, 21 défaites, 3 matchs nuls et 1 blanchissage

Sources:
http://canuckslegends.blogspot.ca/2011/02/gary-bromley.html
http://www.hockeydb.com/ihdb/stats/pdisplay.php?pid=590
http://www.nhl.com/ice/fr/player.htm?id=8445695&view=stats
http://scottywazz.blogspot.ca/2010/08/absurd-goalie-monday-gary-bromley.html
http://www.goaliesarchive.com/sabres/bromley.html

mercredi 24 décembre 2014

Les Capitaines : Montréal




Joyeux Noël à tous, amateurs de puck!

Comme cadeau, j'ai décidé de reprendre mon projet des capitaines, projet que je laisse traîner sur le comptoir depuis quelques mois déjà. Si vous n'êtes par encore familier avec ce projet, voici les grandes lignes. J'ai préparé des montages photos de chacun des capitaines de chaque équipe de la LNH suivi d'une courte description de chacun d'entre eux. J'ai commencé par ordre alphabétique et donc après une pause de quelques mois je me suis décidé à reprendre ce projet complexe. Car voyez-vous je suis très perfectionniste et je n'inclus pas seulement les capitaines officiels mais aussi les capitaines par intérim, ceux qui portèrent le "C" durant une absence du principal intéressé. Il se passe donc que je découvre sans cesse des photos d'archives où de nouveaux porteurs du "C" refont surface donc j'ai constamment à refaire ces montages. Celui-ci du Canadien ne fut pas une exception et je voulais évidemment faire honneur à mon équipe et bien décrire chacun de ces capitaines. Et après le décès de M.Béliveau et l'honneur rendu à Saku Koivu, il m'a semblé que ça fittait de reprendre où j'avais laissé.

En fait, dans l'ordre alphabétique je suis plutôt rendu au Wild du Minnesota mais eux et leur stupide système d'alternance des capitaines pendant 10 ans m'ont incité à faire le Canadien à la place...

Voici donc les capitaines du CH.




1- Jack Laviolette 1910, 1911-12
Le premier capitaine mais également le premier entraineur et directeur général de l'équipe. Comme joueur, il occupait les positions de défenseur et d'ailier. Il céda le titre de capitaine à Newsy Lalonde à deux reprises et évolua avec l'équipe jusqu'en 1918 où un accident de voiture lui causa l'amputation d'un pied. Membre du temple de la renommée depuis 1962.

2- Newsy Lalonde 1910-11, 1912-13, 1916-22
Première vedette offensive du club et de la ligue, Lalonde était toutefois un joueur controversé et mercenaire, n'hésitant pas à faire la grève en cas d'impasse salariale.  Il compta toutefois 200 buts en 12 ans avec le club. Ses nombreuses grèves et séjours avec d'autres clubs ont cependant causé de l'instabilité au poste du capitaine, lui qui en a hérité 3 fois. Il fut cependant capitaine pour 6 saisons de suite à partir de 1916.

3- Jimmy Gardner 1913-15
Cet ancien joueur/entraineur des Wanderers s'amena à Montreal lors de la saison 1913-14. Il occupa également le rôle d'entraineur avec les Canadiens. Après la saison 1914-15 il exigea une augmentation de salaire pour l'ensemble de ses fonctions de joueur, entraineur et capitaine, ce que l'équipe refusa et il prit donc sa retraite.

4- Howard McNamara 1915-16
Ce défenseur qui jouait auparavant à Toronto s'est amené avec l'equipe pour la saison 1915-16 juste à temps pour la première conquète de la coupe de l'histoire du CH dont il sera le capitaine. Il quitta toutefois après la saison pour se joindre à l'armée. Il reviendra jouer une dernière saison avec Montreal en 1919-20.

5- Sprague Cleghorn 1922-25
Après avoir échangé Newsy Lalonde contre Aurèle Joliat au début de la saison 1922-23, l'équipe voulait nommer Le gardien Georges Vezina comme nouveau capitaine mais celui-ci refusa. Le titre alla donc à Cleghorn, un des joueurs les plus salauds de l'époque. Il menera le club à sa deuxième coupe Stanley en 1924 mais sera vendu aux Bruins la saison suivante.

6- Billy Coutu 1925-26
Le remplacant de Cleghorn fut son partenaire régulier à la défense, Billy Coutu, un autre joueur assez violent de l'époque. Il était avec l'équipe depuis 1916 mais ne sera capitaine qu'une saison, allant rejoindre Cleghorn à Boston la saison suivante, qui sera également sa dernière, étant banni à vie par la LNH. Ancien texte de Martin ici.

7- Sylvio Mantha 1926-32, 1933-36
Mantha s'amena avec l'équipe en 1923 en tant qu’attaquant mais fut converti rn défenseur pour remplacer Cleghorn et Coutu. Il sera le premier capitaine à remporter plus d'une Coupe Stanley pour Montréal en 1930 et 1931. Il fut renvoyé de l'équipe après la saison 1935-36 qu'il occupa comme joueur-entraineur.

8- Georges Hainsworth 1932-33
Le gérant Leo Dandurand décida de nommer le gardien Hainsworth comme capitaine à la place de Mantha. Hainsworth est un des meilleurs gardiens de la ligue à ce moment là et le digne successeur de Vezina, mort en 1927 de la tuberculose. Mais la saison 1932-33 en était une à oublier pour le tricolore et Hainsworth fut échangé aux Maple Leafs contre Lorne Chabot et Mantha retrouva le titre de capitaine.

9- Babe Siebert 1936-39
C'est encore une fois un défenseur qui herita du titre de capitaine après le départ de Mantha. Siebert était un des meilleurs à la position après y avoir été converti lorsqu'il jouait avec les Bruins. Il gagna le trophée Hart à sa première saison comme capitaine. Il prit sa retraite en 1939 et fut ensuite nommé entraineur de l'équipe mais ne sera jamais en poste car il mourut par noyade durant l'entre-saison. Ancien texte de Martin ici.

10- Walter Buswell 1939-40
Probablement le moins connu des capitaines du CH, Buswell fut nommé comme sucesseur à Siebert au premier match de la saison 1939-40, saison qui fut  également sa dernière dans la ligue. Il jouait à la défense avec les Canadiens depuis 1935 après avoir joué quelques saisons à Detroit.

11- Toe Blake 1940-1948
Blake avait remporté les trophées Hart et Art Ross en 1939-40 et fut le choix logique comme capitaine alors que l'équipe traversait une période difficile. Avec ses compagnons de la Punch Line, Maurice Richard et Elmer Lach, il mena le CH aux conquêtes de 1944 et 1946. Une fracture à la cheville mettra fin à sa carrière de joueur mais il reviendra en 1955 comme entraineur et remportera 8 autres coupes par la suite.

12- Bill Durnan 1948
Le gardien succeda à Blake pour le reste de la saison 1947-48 après la blessure de ce dernier. Il renonça toutefois au titre à la fin de la saison. La ligue profita également de l'occasion pour interdire dorénavant le titre de capitaine aux gardiens de buts. Durnan se retira du hockey en 1950 avec à son palmarès 6 trophées Vezina et 2 coupes Stanley. Aucun gardien ne sera capitaine dans la ligue jusqu'à ce que Roberto Luongo hérite du "C" avec les Canucks en 2009.

13- Emile "Butch" Bouchard 1948-1956
Premier capitaine francophone né au Québec dans l'histoire de l'équipe, Bouchard fut une des pièces maitresses de la relance des Canadiens dans les années 40. Il fut capitaine pendant 8 saisons, un record qui ne sera battu que par Jean Beliveau. Son numéro 3 fut finalement retiré par l'équipe en 2009.

14- Maurice Richard 1956-1960
Le Rocket succéda à Bouchard après la conquète de 1956 et mènera les siens à 4 autres Coupes Stanley subséquentes avant de prendre sa retraite en 1960. Tout a été dit et redit sur Maurice mais photo à l'appui, je crois savoir qu'il a également été co-capitaine avec Blake à une certaine époque dont j'ignore l'année.



15- Doug Harvey 1960-1961
Un des meilleurs défenseurs de l'époque et de tout les temps, Harvey fut capitaine pour seulement une saison, étant échangé aux Rangers en 1961. Il gagnera trois autres trophées Norris avec les Rangers. Il fut chassé de Montréal à cause de son implication dans la tentative de formation d'une association des joueurs. Son numéro 2 fut toutefois retiré par l'équipe en 1985.

16- Jean Béliveau 1961-1971
Encore une fois comment résumer ce grand capitaine en seulement quelques lignes? Quoique sa nomination comme capitaine ne fit pas que des heureux. Le grand Bernard Geoffrion croyait mériter le poste mais ce fut Belivrau qui fut choisi par ses coéquipiers. Homme de grande classe, le gros Bill offrit à Frank Selke de lui laisser le "C" mais ce dernier refusa. Il porta le "C" pour une durée record de 10 saisons.
 
17- Henri Richard 1971-1975
Le Pocket Rocket s'amena à Montréal en 1956 soit durant la première saison de son illustre frère comme capitaine. Et comme Maurice, Henri fut capitaine de l'équipe pour les 4 dernières saisons de sa carrière. Il remporta 11 coupes comme joueur, un record, et fut un modèle de constance, accumulant plus de 1000 points en plus de 1200 matchs.

18- Yvan Cournoyer 1975-1979
Le Roadrunner sera choisi par ses coéquipiers pour succéder à Richard. Et comme son prédécesseur, Cournoyer sera en poste pendant 4 saisons mais les blessures l'empêchèrent d'être présent à plusieurs reprises. Il manqua notamment toutes les séries de 1977 et joua seulement 15 matchs lors de la saison 1978-79. Il tira sa révérence après le camp de 1979. Comme joueur il remporta 10 coupes Stanley au total, une de moins que Henri Richard.

19- Serge Savard 1977, 1978-1981
Savard remplaça Cournoyer comme capitaine par intérim lors des séries de 1977 et lors de la saison 1978-79 où Cournoyer ne joua que 15 matchs. Il sera donc capitaine pour deux des quatres coupes Stanley de 1976 à 1979. Il prit sa retraite après la saison 1980-81 mais reviendra jouer 2 saisons avec les Jets de Winnipeg. Il reviendra par la suite à Montréal comme directeur général et remportera 2 autres coupes Stanley.

20- Bob Gainey 1981-1989
Quadruple gagnant du trophée Selke de 1978 à 1981 et récipiendaire du Conn Smythe en 1979, Gainey est le dernier captaine officiel à avoir son numéro retiré, le dernier d'une série consécutive de 8 joueurs à avoir eu cet honneur. Il soulèvera une dernière coupe en 1986 mais en gagnera une autre en 1999 comme directeur général des Stars de Dallas. Il revint à Montréal comme directeur général, poste qu'il occupera de 2003 à 2010, sans toutefois réussir à ramener la coupe à Montréal. Il est à ce jour le dernier à avoir prit sa retraite avec l'équipe en tant que capitaine.

21- Larry Robinson - 1986
"Big Bird" sera capitaine par intérim au début de la saison 1986-87 alors que son ami Gainey se blessa au genou gauche durant un match hors-concours. Lui et Gainey quitteront d'ailleurs l'équipe en même temps, après la saison 1988-89. Alors que Gainey prit sa retraite, Robinson signa un contrat plus lucratif avec les Kings de Los Angeles, avec qui il joua jusqu'en 1992.

22- Chris Chelios 1989-90 (co-capitaine)
Après le départ de Gainey, le titre de capitaine entra dans une phase plutôt chaotique. Les joueurs furent appelés à voter pour leur nouveau capitaine et après 3 tours de scrutin sans issue, il fut décidé que Chelios et Guy Carbonneau se partageraient désormais le titre. Certains ont évoqué une division francos-anglos à l'intérieur de l'équipe. Quoi qu'il en soit, le règne Chelios-Carbonneau ne dura qu'une saison car Chelios fut échangé à Chicago contre Denis Savard après la saison. Le gagnant du trophée Norris de 1989 n'était plus dans les grâces de l'organisation. L'échange sera toutefois non-équitable alors que Savard ne joua que 3 saisons avec Montréal et Chelios remporta 2 autres Norris avec les Blackhawks.

23- Guy Carbonneau 1989-1994
Après le départ de Chelios, Carbo fut le seul détenteur du "C" à partir de la saison 1990-91. Il était avec l'équipe depuis 1982 et était considéré comme le successeur spirituel de Bob Gainey en héritant 3 fois du trophée Selke. Il est le dernier capitaine de l'équipe à remporter la coupe Stanley. Il quitta toutefois l'équipe dans la tourmente, 3 mois après qu'il ait été pris en photo donnant un finger à un photographe lors d'une partie de golf. Il fut par la suite échangé aux Blues de Saint-Louis. Il jouera par la suite avec les Stars de Dallas où il remporta une dernière coupe en 1999. Il était toutefois resté populaire avec les fans du CH et c'est lui qui prit part à la mise au jeu protocolaire lors de la fermeture du Forum en 1996 contre les Stars, même s'il n'était pas le capitaine des Stars.




24- Brian Skrudland (et compagnie) 1989-90
Durant la saison de Chelios et Carbonneau comme co-capitaines, 3 autres joueurs héritèrent du "C" pour quelques matchs. Supposément que Mats Naslund en a hérité lors d'un match pré-saison alors que Chelios et Carbonneau furent blessés. Skrudland aussi fut amené à la rescousse et apparemment que Ryan Walter fut aussi désigné comme remplaçant en mars 1990 alors que Carbonneau fut suspendu et Chelios blessé. Je n'ai cependant pas trouvé de preuves photographiques pour Naslund et Walter.

25. Denis Savard - 1992-93 (interim)
Savard n'eut pas une carrière aussi glorieuse avec les Canadiens que celle de Chelios avec les Blackhawks et les Red Wings mais il rendit tout de même de précieux services à l'équipe. Il remplaça Carbonneau pendant la saison 92-93 alors que ce dernier manqua une vingtaine de partie. Savard quitta l'équipe après la conquête de la coupe et signa avec le Lightning. Il retourna plus tard finir sa carrière avec les Blackhawks.

26- Kirk Muller - 1995
"Captain Kirk", mon joueur favori à l'époque, était le choix logique pour remplacer Carbonneau. Il hérita du "C" au retour du lock-out de 1994. Cette saison 94-95 en était une assez tumultueuse avec plusieurs chicanes à l'interne et de nombreux échanges pour secouer l'équipe. Muller fut sacrifié à son tour, étant échangé aux Islanders contre Pierre Turgeon en avril. Sa carrière s'en alla sur le déclin par la suite, jouant pour les Maple Leafs, les Panthers et finalement les Stars où il devint un spécialiste en défense jusqu'à sa retraite en 2003.

27- Mike Keane - 1995
Keane succéda à Muller pour le reste de la saison écourtée de 1995 où l'équipe rata les séries pour la première fois depuis 1970. Il s'attira une tempête médiatique lorsqu'il déclara qu'il n'était pas nécessaire pour un capitaine du CH de parler français. Il quittera l'équipe avec Patrick Roy en décembre 1995 lors de l'échange tragique de ce dernier. Il rejoindra plus tard Guy Carbonneau avec les Stars avec qui il remporta une 3ème coupe Stanley. Il terminera sa carrière dans la ligue américaine en tant que capitaine du Moose du Manitoba avec qui il joua jusqu'en 2010.

28- Pierre Turgeon 1995-1996
Turgeon était voué à devenir la nouvelle vedette offensive de l'équipe, lui qui termina la saison 95-96 avec 96 points et hérita du "C" de Mike Keane. Mais au début de la saison 96-97, Turgeon était insatisfait de son rôle alors que l'entraineur Mario Tremblay l'avait relégué au centre du 3ème trio, derrière Vincent Damphousse et Saku Koivu. Il exigea d'être échangé, ce qui arriva après seulement 9 matchs. Il fut échangé aux Blues de St-Louis en retour de Shayne Corson, un autre échange malhabile de Réjean Houle. On eut donc 3 capitaines durant la seule année 1995.

29- Vincent Damphousse 1996-1999
Damphousse eut un règne un peu plus long que ses 3 prédécesseurs mais quitta toutefois également l'équipe dans la tourmente alors que durant la saison 1998-99, l'équipe connut son pire rendement depuis des décennies et Houle dut se départir une fois de plus de son capitaine. Après les échanges de Jocelyn Thibeault et Mark Recchi, ce fut au tour de Damphousse de partir, cette fois pour San Jose. On était alors en plein "âge des ténèbres" chez le CH…

30- Saku Koivu 1999-2009
Le nouveau retraité n'a peut-être pas remporté les grands honneurs durant son séjour à Montréal mais il peut au moins se vanter d'avoir redonner sa lettre de noblesse au "C" du poste de capitaine. Et contrairement à plusieurs de ces prédécesseurs de la décennie précédente, son départ de l'équipe en 2009 ne s'est pas fait dans la tourmente, quoique l'équipe du centenaire était assez chaotique, on ne pouvait rien reprocher à Koivu. Son règne de capitaine fut toutefois ponctué de plusieurs blessures ainsi qu'un grave cancer en 2001, donc quelques capitaines par intérim prirent sa place durant ses 9 saisons comme capitaine. On peut apporter un bémol au fait qu'il a égalisé le record de 10 années comme capitaine de Jean Béliveau. Il a en effet été capitaine pendant 10 ans mais seulement 9 saisons comme joueur en raison du lock-out qui annula complètement la saison 2004-05.

31- Shayne Corson - 2000 (intérim)
À son deuxième séjour à Montréal, Corson fut désigné par l'équipe pour porter le "C" durant la première saison de Koivu comme capitaine en 1999-2000 alors que ce dernier ne joua qu'une vingtaine de match. Il était revenu à Montréal en retour de Pierre Turgeon en 1996. Il a aussi porté le "C" à St-Louis (retiré au profit de Wayne Gretzky) et à Edmonton (retiré pour cause d'égoïsme). Il signa comme agent libre avec les Maple Leafs après la saison.

32. Eric Weinrich - 2000-2001 (intérim)
Weinrich remplaça également Koivu à son tour, cette fois durant la saison 2000-01. Il était arrivé à Montréal en 1998 en compagnie de Jeff Hackett lors d'un échange avec les Blackhawks. Il était un bon joueur fiable durant cette période sombre mais il fut échangé aux Bruins en 2001 contre Patrick Traverse. Il paraitrait que c'était le premier échange entre les deux équipes depuis 1964...

33- Doug Gilmour - 2001-2002 (intérim)
Cette ancienne gloire des Leafs et des Flames signa à Montréal comme agent libre durant l'été 2001. Il porta le "C" pendant que Koivu reçut ses traitements pour le cancer. Il aida l'équipe à retrouver le chemin des séries éliminatoire cette année-là, après 3 saisons sans y participer. Lors de la saison suivante qui fut moins glorieuse, les Canadiens le renvoyèrent à Toronto où il finît sa carrière.

34- Alex Kovalev - 2008-2009 (intérim)
Koivu était moins malchanceux avec les blessures suite à sa rémission du cancer, jouant aux alentours de 70 matchs et plus par saison. Il joua toutefois seulement 65 matchs lors de sa dernière saison en 2008-09 et c'est "L'artiste" qui prît la relève pour ces quelques matchs. Mais l'équipe du centenaire était pourrie de l'intérieur et s'écoula à la fin de la saison. Kovalev ne resta pas après la saison et signa avec Ottawa.

35- Brian Gionta 2010-2014
Après le fiasco de 2008-2009, l'équipe se départit de Koivu et Kovalev et signa plusieurs nouveaux joueurs dont Scott Gomez, Michael Cammalleri et Travis Moen. Gionta était lui aussi une de ces nouvelles figures mais l'équipe décida de jouer la saison 2009-2010 sans capitaine, une première dans l'histoire de l'équipe. Gionta fut nommé capitaine par ses coéquipiers au début de la saison suivante. Durant son passage, les Canadiens se rendirent deux fois en finale de conférence, en 2010 (alors qu'il n'était pas encore capitaine) et en 2014. Il ne fut pas resigné après la saison dernière et signa à Buffalo où il est également leur nouveau capitaine.



Nous sommes présentement en période de transition et quatre joueurs portent le "A" cette année en attendant de choisir qui sera le leader de cette équipe qui semble en pleine ascension. Les paris sont ouverts pour le prochain capitaine en 2015-2016.

lundi 22 décembre 2014

Christian Brothers








Non, ce billet n’est pas à propos d’un groupe religieux, mais bien à propos d’un manufacturier d’équipements.

Comme c’est souvent le cas au sujet des histoires de hockey américain, le tout débute au Minnesota, à Warroad, petite ville près du Manitoba.

Dans les années 1950, les frères Bill, Roger et Gordon Christian jouaient au hockey et s’illustraient dans divers tournois de l’état.  Comme à ce moment, le Minnesota était l’un des rares états où on prenait le hockey au sérieux, le chemin vers l’équipe nationale était presque tracé.  En 1958, les trois frères en firent partie.
Bill et Roger Christian

En 1960, l’équipe américaine était à la maison, puisque les Jeux d’hiver avaient lieu à Squaw Valley, en Californie.  Bill et Roger Christian en firent partie. 

Bill eut un excellent tournoi.  Il marqua deux buts et obtint onze passes.  Ses deux buts (sur des passes de son frère) furent obtenus dans une victoire capitale contre l’Union Soviétique, par une marque de 3-2.

À la surprise générale, les États-Unis remportèrent la médaille d’or (leur première au hockey) devant leurs partisans.

Cette performance ne fut toutefois pas suffisante pour garantir à leurs joueurs une place dans la Ligue Nationale.  En cette période où les joueurs étaient pratiquement tous canadiens, seul leur coéquipier Tom Williams (voir texte du 3 novembre 2014) réussit vraiment à se tailler un poste.  Il faut dire qu’à cette époque où les équipes olympiques étaient composées d’amateurs, même parmi les Canadiens, il y en avait peu qui faisaient le saut dans la LNH.

Roger et Bill jouèrent quelques matchs dans la WHL, avec les Totems de Seattle (16 février 2012), mais malgré leur médaille au cou, leur carrière professionnelle fut limitée.  Ça ne les empêcha toutefois pas d’avoir un projet relié au hockey.  Alors que pendant leur enfance, leur père, menuisier de métier, leur fabriquait des bâtons, ils décidèrent de démarrer une compagnie qui ferait la même chose.

L’entreprise eut beaucoup de succès et en 1969, ils durent déménager dans une nouvelle usine, toujours à Warroad.  Le produit devint plus un produit de masse et acquit une certaine notoriété dans les cercles de hockey aux États-Unis.  L’entreprise fit sa marque en présentant son produit comme étant des bâtons de hockey par des joueurs de hockey (« Hockey Sticks by Hockey Players »).

En 1980, les Jeux d’hiver se déroulèrent à nouveau aux États-Unis, à Lake Placid, dans l’état de New York.  Encore une fois, les Américains causèrent une surprise en remportant la médaille d’or.  (voir texte du 22 février 2014)  Et encore une fois, il y avait un Christian de Warroad, Minnesota dans leur alignement.  Et comme Dave (le fils de Bill) utilisait fièrement un bâton Christian, le produit bénéficia d’une vitrine incomparable.  Les ventes augmentèrent de 40%.

Par après, Dave eut plus de facilité que son père et son oncle et eut une belle carrière dans la LNH, avec entre autres Winnipeg, Washington et Boston.

L’entreprise eut par la suite de la difficulté à compétitionner avec les manufacturiers canadiens.  Ceux-ci étaient déjà de plus grande envergure, mais lorsque le dollar canadien baissa, l’écart de prix est devenu tout simplement trop grand.  Par ailleurs, il y eut un transfert du bâton de bois vers le bâton de composite, un virage que n’a pas pris Christian Brothers. 

La compagnie fut vendue en 2002.  L’entreprise Platinum la reprit, mais l’aventure ne dura qu’un an, jusqu’à la faillite, en 2003.  La production cessa définitivement à Warroad en 2009.

Par contre, si vous allez au Temple de la renommée du hockey des États-Unis, au Minnesota évidemment, vous verrez devant l’immeuble le plus gros bâton de hockey au monde. Il est de marque Christian.

Sources :

L’histoire des Jeux Olympiques, de l’Antiquité à nos jours, Grolier Limitée, 1980, p.225-226,

“Christian Brothers’ Goal ? A Break for Wooden Sticks” de Mark Yost, The Wall Street Journal, 20 mai 2004 (online.wsj.com), history.vintagemnhockey.com.

samedi 20 décembre 2014

Roberto Romano








À 5'6'', Roberto Romano n'avait pas nécessairement le physique pour devenir un gardien de but régulier dans la LNH. Pourtant, malgré toutes les embûches qu'il rencontra, il parvint à réaliser son objectif.

Né à Montréal 2 jours avant l'Halloween 1962, il débuta dans la LHJMQ lors de la saison 1979-80 avec les Remparts de Québec. Il disputa 112 rencontres avec eux avant d'être échangé aux Olympiques de Hull au début de la saison 1981-82.


N'ayant pas été repêché par une équipe de la LNH, il signa malgré tout un contrat avec les Penguins de Pittsburgh le 12 juin 1982. Il commença à faire la navette entre Pittsburgh et leur club-école, les Skipjacks de Baltimore. En 1983-84, les Penguins connaissait leur pire saison de leur histoire avec Romano comme gardien titulaire. Voulant à tout prix terminer au dernier rang et mettre la main sur le 1er choix au repêchage universel (qui allait devenir un certain Mario Lemieux), l'entraîneur Eddie Johnston rétrograda Romano à Baltimore et rappela le gardien Vincent Tremblay pour les 4 derniers matchs de la saison. Ce dernier cumula une ronflante moyenne de but accordé de 6.00, accordant 24 buts lors de ces 4 défaites. Entre les saisons 1982-83 et 1984-85, Roberto Romano totalisa 52 matchs avec le grand club, n'enregistra que 15 victoires.


Insulté et fatigué de ses navettes incessantes entre la LNH et la Ligue Américaine, Romano signifia à la direction des Penguins, avant la fin de la saison 1984-85, son intention de prendre sa retraite une fois la saison fini. Romano n'avait que 22 ans à cette époque. Cette affirmation déplu à plusieurs de ses coéquipiers qui voyait leur gardien partant lancer la serviette.

Se ravissant au cours de l'été, Romano se présenta au camp d'entraînement des Penguins avec une motivation renouvelé et l'intention ferme de faire le club une fois pour toute. Il savait cependant qu'il devrait gagner une nouvelle fois le respect de ses coéquipiers, qu'il avait laissé tomber la saison précédente. Il reçu quantités de lancers près de la tête de la part de ses coéquipiers pendant le camp, sans rien dire. Ses efforts furent payant car, au début de la saison 1985-86, Romano fut attribué le titre de gardien numéro 1, devant Gilles Meloche et Denis Herron. Il connut la meilleure saison de sa carrière, cumulant un dossier de 21 victoires, dont 2 blanchissages, 20 défaites et 3 matchs nuls, tout en conservant une moyenne de buts alloués de 3.55.


La saison suivante, il continua sur sa lancée mais il perdit son poste de numéro 1 au profit de Meloche. Les Penguins l'échangèrent en février 1987 aux Bruins de Boston contre le gardien Pat Riggin. Il ne joua qu'un match avec Boston, accordant 6 buts dans la défaite. Il termina la saison avec le club-école des Bruins, les Golden Flames de Moncton.

Après avoir passé la saison 1987-88 dans la Ligue Américaine avec les Mariners du Maine, Romano décida de réorienter sa carrière et joignit les rangs du HC Bolzano en Italie. Il passa 5 saisons en Italie, faisant même partie de l'équipe Nationale au Championnat du Monde en 1992.

En 1993-94, il se donna une dernière chance de faire le saut dans la LNH. Il signa un contrat des ligues mineures avec les Penguins de Pittsburgh et fut assigné aux Lumberjacks de Cleveland dans la Ligue Internationale. Heureusement pour lui, les deux gardiens des Penguins lors de cette saison, Tom Barrasso et Ken Wregget, subirent des blessures. Ces événements forcèrent la direction à rappeler Romano. Il disputa 2 matchs avec les Penguins, récoltant une victoire et un match nul. À la fin de la saison, il prit sa retraite définitive.

(Remarquez la différence de grandeur entre Romano (1er gardien à gauche) et les deux autres gardiens du club)

Au fil de ses 7 saisons dans la LNH, Romano cumula un dossier de 46 victoires, 63 défaites, 8 nulles et 4 blanchissages.


Sources :
http://penguinslegends.blogspot.ca/2010/06/roberto-romano.html
http://www.hockey-reference.com/players/r/romanro01.html
http://scottywazz.blogspot.ca/2013/06/absurd-goalie-monday-roberto-romano.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Roberto_Romano
http://www.hockeydb.com/ihdb/stats/pdisplay.php?pid=4648
http://www.tradingcarddb.com/GalleryT.cfm/tid/312/col/Y/yea/0/Pittsburgh-Penguins?PageIndex=51

jeudi 18 décembre 2014

Changer le nom des trophées?








Il y a quelques semaines, l’ex-préfet de discipline Colin Campbell (ça commence mal…) a émis l’idée d’actualiser le nom des différents trophées.  Selon lui, ils honorent des gens dont personne ne se souvient.  Pour moi, cette idée est complètement farfelue, pour plusieurs raisons.

D’abord, j’ai déjà mentionné qu’au niveau de la suprématie du hockey international, il faut une bonne mise en contexte pour comprendre qui détenait la couronne à différentes époques et quel honneur la symbolise. (voir texte du 24 février 2014)

Au niveau de la LNH, on se retrouve avec le même phénomène avec le Trophée Vézina qui, pour des raisons obscures, a changé de vocation à partir de 1982.  Avant, il était accordé aux gardiens de l’équipe qui avait la plus faible moyenne de buts contre.  Depuis, il est décerné au meilleur gardien, choisi par vote.  Le Trophée Jennings le remplace dans son ancienne vocation.  Changer les noms des trophées rendrait la chose encore plus confuse.  Par exemple, dans une éventuelle description au Temple de la renommée (on jase), Erik Karlsson ou P.K. Subban pourrait se retrouver avec un Trophée Norris et un Trophée Bobby Orr, alors qu’il s’agirait en fait du même honneur.

(À ce niveau, le plus ridicule est le trophée remis au meneur des plus et des moins qui, à partir de 1982, a porté plusieurs noms grotesques au fil du commanditaire disponible comme Emery Edge, Alka-Seltzer, Bud Ice et Bud Lite, avant d’être retiré de la circulation en 2008.  Félicitations à Mario Lemieux, qui a remporté le Trophée Alka-Seltzer en 1992-93!)

De plus, même si certains trophées portent des noms de personnes qui ont peu de lien avec le hockey, si un trophée porte leur nom, c’est qu’ils l’ont offert à la Ligue Nationale et que celle-ci l’a accepté.

Le Trophée Hart (joueur le plus utile) a été offert par David Hart, le père de Cecil Hart, ex-entraîneur des Canadiens.  (Heureusement, nous avons été épargnés du Trophée Bonnie Lindros…)

Le Trophée Prince-de-Galles a été offert… par le Prince-de-Galles.

Le Trophée Lady-Byng (joueur le plus gentilhomme) a été offert par l’épouse de Lord Byng, alors gouverneur-général du Canada.

Ces personnes n’ont jamais joué dans la LNH.  En fait, pour la plupart, ils n’ont que rarement, sinon jamais enfilé des patins.  Mais ce serait tout de même chiche de dire à leurs descendants merci pour leur trophée, mais vos ancêtres sont morts depuis longtemps et plus personne ne se souvient d’eux, alors on les raye de la carte.

Aussi, je verrais mal les équipes rattachées aux personnes honorées autoriser qu’on efface la mémoire d’un des leurs.  Est-ce que Boston consentirait à ce qu’on retire de la circulation le Trophée Art Ross (donné par Ross lui-même), leur légendaire entraîneur et directeur-gérant?  Les Canadiens consentiraient à reprendre le Trophée Vézina, qu’ils ont eux-mêmes donné pour honorer la mémoire de leur célèbre gardien?  (Tout comme le Trophée Maurice-Richard d’ailleurs.)

Et même si certains trophées honorent des personnes qui n’étaient pas des plus sympathiques (James Norris, Jack Adams, Clarence Campbell, Conn Smythe), on ne peut pas nier qu’ils ont joué un rôle dans l’histoire du hockey.

Et finalement pourquoi réécrire l’histoire?  Les autres sports ne le font pas.  Demandez au fan moyen de baseball avec quelles équipes a joué Cy Young il y a plus d’un siècle.  Peu vous donneront la bonne réponse, mais presque tous savent qu’il s’agit du trophée remis au meilleur lanceur.  Quel fan de football collégial américain sait qui était John Heisman?  Pourtant personne ne parle de changer le nom du prestigieux trophée qui porte son nom.

Et puis, si on y va par cette logique, le trophée qui devrait le plus changer de nom est la Coupe Stanley.  En effet, il honore celui qui a été gouverneur-général entre 1888 et 1893, né en Angleterre et qui y est retourné à la fin de son mandat, qui a peut-être aimé le hockey, mais qui n’y a probablement jamais joué et qui est mort il y a plus de cent ans.  Pourtant la Coupe Stanley est le trophée le plus connu de la LNH.  Vous voulez vraiment changer ça pour la Coupe Wayne Gretzky ou encore pire, pour la Coupe Chevrolet, Budweiser, Palmolive ou Cheez Whiz?  (Vive le NASCAR!)

Oui, je suis traditionaliste et je m’assume!

Sources : “Bowman, Blake deserve to be honoured next by Canadiens” de Jack Todd, 9 novembre 2014, Montreal Gazette (montrealgazette.com).

mardi 16 décembre 2014

Ces numéros intouchables








Certains numéros devraient rester la propriété d'un seul joueur, tellement ce joueur fut marquant pour son époque. Prenons le #99, nous pensons tout de suite à Wayne Greztky ! Le #66, c'est le visage de Mario Lemieux qui nous vient en tête. Pour certain, le #88 est celui d'Eric Lindros. Pourtant, pendant ou après leur règne, certains joueurs eurent l'audace d'endosser le même numéro.

#99

Wayne Gretzky a toujours dit que son idole était Gordie Howe, qui portait le numéro 9. Ce numéro n'étant pas disponible lors de son arrivée avec les Greyhounds de Sault-St-Marie, on lui conseilla de doubler le 9, afin d'obtenir le numéro que nous connaissons aujourd'hui. Dans la longue histoire de la LNH, seulement 2 autres joueurs portèrent le fameux #99.



Wilf Paiement avait auparavant porté ce numéro dans les rangs junior avec les Flyers de Niagara Falls de la Ontario Hockey Association. Lors de son arrivée dans la LNH en 1974 avec les Scouts de Kansas City, il portait le numéro 9. Il garda le même numéro lorsque l'équipe déménagea au Colorado. Il fut échangé en décembre 1979 par les Rockies aux Maple Leafs de Toronto. Le numéro 9 étant déjà utilisé par Dan Maloney, Paiement arbora le fameux #99 jusqu'en 1983, alors qu'il fut échangé aux Nordiques de Québec. Avec le Fleurdelisé, il arbora le numéro 27. Il termina sa carrière professionnelle en 1988, après des passages avec les Rangers, les Sabres et les Penguins.


Après avoir été échangé par les Sabres de Buffalo au Jets de Winnipeg au cours de la saison 1980-81, Rick Dudley porta 2 numéros différents pendant son court séjour à Winnipeg : le #32 et le chandail #99. Je ne sais pas par contre lequel des 2 chandails il arborait à la fin de la saison, sa dernière au sein de le LNH. Pourtant, avec les Sabres, il portait le numéro 17 !

C'est donc dire que, pendant la saison 1980-81, 3 joueurs de la LNH portaient le #99. Un seul pourtant marqua l'imaginaire ! Il faut par contre dire que Gretzky n'avait pas encore bâti sa réputation à son péroxisme ! Depuis sa retraite en 1999 (ça semblait prévu d'avance), le numéro 99 fut retiré par la LNH, donc, plus aucun joueur ne peut le porter, pourtant ...


Lors de la saison 2012-13, écourté dû à la grève des joueurs, Nicklas Backstrom alla jouer une vingtaine de match dans la KHL avec le Dynamo de Moscou. Il décida de porter le 99 afin de rendre hommage à Gretzky. Cependant, devant le tollé que cette décision créa, il décida de changer pour un autre numéro peu utilisé !

À noter que 3 joueurs du Canadiens ont déjà porté le #99 ! Ce fut lors de la saison 1934-35. (voir texte du 12 mai 2009)

#66

Étant rapidement comparé à Gretzky avant même son arrivé dans le junior, Mario Lemieux se fit conseiller de porter un numéro qui allait frapper l'imaginaire : le #99 à l'envers !! Il donna des maux de têtes aux défenseurs de la LHJMQ avec ce numéro au sein des Voisins de Laval, avant d'en faire le numéro fétiche de plusieurs fans des Penguins de Pittsburgh.


Ce n'est pas avec le numéro 29 que fit son entrée dans la LNH le matamore des Canucks de Vancouver Gino Odjick en 1990, mais bien avec le numéro #66. Deux bagarres et une expulsion de partie plus tard, Odjick alla voir le responsable de l'équipement et lui demanda un autre numéro que celui de Mario Lemieux. Il ne voulait pas porter la responsabilité d'un tel numéro. Il garda le #29 pour le reste de sa carrière, à l'exception de son passage avec les Islanders où il porta le #24. Ce fut toutefois étrange de le voir en action avec le Canadiens tout en portant le numéro de Ken Dryden.


Il fallait avoir tout un culot pour porter le numéro 66 avec les Flyers, rivaux naturel des Penguins et de leur #66, Mario Lemieux. C'est pourtant ce que fit Yanick Dupré (voir texte du 19 juillet 2012) lors de son seul match en 1991-92. Il porta le #15 lors de la saison 1994-95 pour 22 matchs et le #18 en 1995-96 pour 12 matchs.


J'ai de la difficulté à comprendre comment quelqu'un de la direction des Flames de Calgary accepta que T.J. Brodie porte le dossard #66 lors des 3 matchs de sa 1ere saison dans la LNH en 2010-11. Cela faisait déjà près de 5 ans que Mario Lemieux avait pris sa retraite définitive, et Brodie ne ressemble en rien à un Mario Lemieux ! Bref, depuis, Brodie à réussit à faire sa niche au sein de la brigade défensive des Flames, mais porte désormais le numéro 7.

#88

Eric Lindros (voir texte du 27 octobre 2013) devait être "The Next Big Thing" lors de son arrivée dans les rangs juniors. Il personnifiait le nouvel type de joueur : grand et robuste, tout en étant extrêmement habile. Il avait tout pour lui et pour devenir la prochaine grande vedette de la LNH. Les commotions cérébrales qu'il a subit ainsi que son incapacité à toucher à la coupe Stanley ont fait en sorte de pâlir son étoile.


Le #88 est présentement porté par 4 joueurs dans la LNH. Parmi eux, Patrick Kane et Brent Burns sont établi depuis plusieurs saisons au sein du circuit Bettman. David Pastrnak et Nate Schmidt sont les 2 autres joueurs à arboré ce numéro. Peter Mueller a également endossé le #88 pendant sa carrière dans la LNH.


Petite photo pour le plaisir : Pour ceux qui l'ignorait, Joe Sakic portait également le numéro 88 à sa saison recrue avec les Nordiques de Québec en 1988-89. C'est Michel Bergeron qui aurait suggéré à Sakic de prendre le #19 , rendu vacant dû à la retraite d'Alain Côté. Owen Nolan portait également le #88 en 1990-91, avant de devenir plus célèbre avec le numéro 11. Je suppose que le #88 à par la suite été "barré" par les dirigeants des Nordiques suite au refus de Lindros de se joindre à eux après qu'il ait été repêché par le Fleurdelisé !


#87

Sidney Crosby n'est pas encore une légende équivalente à Lemieux ou Gretzky, pourtant, lorsque l'on pense au #87, c'est au centre des Penguins et ancien de l'Océanic que l'on pense. Pourtant, depuis son entrée dans la ligue, trois autres joueurs ont endossé le même numéro.


Présentement avec les Capitals de Washington, ce joueur appartenant au Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ, Liam O'Brien porte le numéro 87. Pierre Turgeon, lors de ses dernières saisons dans la LNH avec l'Avalanche du Colorado endossa également le numéro de Sid the Kid. Finalement, Donald Brashear porta fièrement ce numéro depuis 2002 lors de ses passages avec les Flyers, les Capitals et les Rangers.

Bonus :
#69

Le numéro que chaque ligue de bière qui se respecte doit avoir. Seulement deux joueurs portèrent le #69 dans la LNH. Mel Angelstad (voir texte du 14 février 2010) fut le premier à endossé ce chandail lors de la saison 2003-04, avec les Capitals de Washington. Il fallut attendre l'arrivée de Andrew Desjardins en 2010 avec les Sharks de San Jose pour voir réapparaître ce numéro grivois sur un chandail de la LNH. En 2012, le commissaire de la ligue, Gary Bettman, aurait personnellement demandé à Desjardins de changer de numéro. Depuis ce temps, Desjardins porte le numéro 10.

J'aurais pu continuer avec le #77, ayant appartenu à de grands joueurs (Paul Coffey, Raymond Bourque, Phil Esposito, et même Pierre Turgeon à Dallas) comme à de moins bons (Tom Gilbert), le #9 (Maurice Richard, Gordie Howe, Bobby Hull), etc., mais ces numéros ont été porté par plusieurs autres joueurs qui ne sont pas toujours digne de mention !

Sources :
hockey-reference.com
"Trajectoires : Gino Odjick", RDS
http://nhlsam.blogspot.ca/2009/07/sakic-prend-sa-retraite.html