Drop Down MenusCSS Drop Down MenuPure CSS Dropdown Menu

jeudi 31 août 2023

Joueur oublié des 90's #81 - Vladimír Růžička

 




Né le 6 juin 1963 dans la ville tchèque de Most, Vladimír Růžička était un peu le prototype de Jaromir Jagr avant l'arrivée de ce dernier quelques années plus tard. Sa grande portée (6'-3") et son maniement de la rondelle en firent un des meilleurs jeunes joueurs tchèques des années 80. Il se distingua d'abord sur la scène junior internationale, remportant d'abord une médaille d'or aux mondiaux des moins de 18 ans en 1979 et ensuite trois médailles d'argent consécutives aux U20, dont les tournois de 1981 et 1983 où il termina au premier rang des pointeurs. 

Suite à ces bonnes performances, les Maple Leafs prirent le pari de le sélectionner en 4e ronde (73e au total) du repêchage de 1982. Cependant, malgré une signature de contrat, il était peu probable de voir Ruzicka de sitôt dans l'uniforme les Leafs, le seul moyen pour un si jeune joueur tchèque de jouer dans la LNH étant à ce moment de faire défection.

Désormais professionnel, le jeune centre évolua d'abord au sein du Litvinov HC de la première division tchécoslovaque, ligue qu'il domina durant le reste de la décennie, terminant 5 fois en 6 ans au premier rang des buts marqués entre 1983-84 et 1988-89. Sa meilleure saison fut celle de 1985-86 où il termina avec 41 buts et 32 passes pour 73 points en 43 matchs. Il continua également de se distinguer au niveau international avec une médaille d'argent aux Olympiques de 1984, en plus d'une médaille d'or aux championnats du monde de 1985.

Après la saison 1988-89 où il termina de nouveau en tête des pointeurs, Glen Sather des Oilers voyait Ruzicka dans sa soupe et voulait faire son acquisition. Il se rendit à Prague durant l'été 89 pour négocier avec lui et les autorités tchécoslovaques qui refusèrent toutefois tout transfert de sa part. Ils se ravisèrent toutefois en décembre en lui donnant la permission de quitter le pays. Les Oilers, qui avaient précédemment obtenu ses droits des Maple Leafs en retour d'un choix de 4e ronde (Greg Walters) mirent alors Ruzicka sous contrat pour 4 saisons. Après quelques semaines de négociations supplémentaires et compliquées avec les dirigeants tchécoslovaques, Ruzicka put finalement mettre le pied à Edmonton le 10 janvier 1990.

Lors de son premier match contre les Jets, Ruzicka n’amassa aucun point mais fit toutefois les manchettes pour avoir écopé d'une pénalité inusitée. À la fin de la 2e période, il sauta du banc pour aller féliciter son gardien Bill Ranford. Les Jets protestèrent alors à l'arbitre qu'il n'avait pas le droit, alors que contrairement aux circuits européens, les joueurs au banc doivent retraiter au vestiaire. Ce ne fut toutefois pas une pénalité coûteuse alors que les Oilers gagnèrent le match 6-3 et il fit bien rigoler ses coéquipiers.

Il connut quelques jours plus tard son premier bon match avec une récolte de 2 buts et 1 passe. Jumelé par moments à Jari Kurri et Esa Tikkanen (l'ancien poste occupé par Wayne Gretzky), Ruzicka fit quelques flammèches à Edmonton, terminant cette première demi-saison dans la LNH avec 11 buts et 6 passes en 25 matchs. Cependant, le gros problème de Ruzicka qui fut remarqué par les entraîneurs des Oilers était son jeu défensif qu'on qualifia comme ultra-nul, même paresseux. Le considérant nuisible à cet égard, Ruzicka ne participa à aucun match en séries lors du parcours des Oilers jusqu'à la coupe de 1990. Comme il n'avait aussi joué que 25 matchs durant la saison, son nom n'apparaît pas sur la coupe mais il obtint tout de même une bague.

N'ayant désormais plus d'utilité pour lui et en surplus de joueurs de centre, les Oilers se débarrassèrent rapidement de Ruzicka au début de la saison suivante, l'envoyant aux Bruins en retour du défenseur Greg Hawgood (note à moi-même, un autre bon candidat pour cette série). 

Il débuta donc la saison 1990-91 à Boston et devint un favori de la foule à ses débuts par ses envolées électrisantes. Cependant, une blessure à la cheville mit fin à sa saison, mais parvint à revenir durant les séries, où il put participer cette fois, récoltant un bon 2 buts et 11 passes en 17 matchs.



La saison 1991-92 fut ensuite très bénéfique pour Ruzicka. Puisque Cam Neely ne put jouer que seulement 8 matchs durant cette saison, c'est Ruzicka qui hérita de sa place sur le premier trio avec Craig Janney et ensuite son remplaçant Adam Oates. Faisant fi de ses lacunes défensives, les Bruins purent obtenir une splendide saison du joueur tchèque qui récolta 39 buts et 36 passes pour 75 points, soit le premier rang chez les attaquants des Bruins, derrière Raymond Bourque à 81 points. Il fut toutefois décevant en séries avec seulement 2 buts et 3 passes en 13 matchs.

Des blessures vinrent lui nuire à nouveau en 1992-93 où il ne put jouer que 60 matchs et perdit sa place sur le premier trio au profit de Joé Juneau et Dmitri Kvartalnov. Son manque d'ardeur à l'entraînement et en défensive lui firent perdre aussi la grâce de son nouvel entraîneur, Brian Sutter. Il termina donc cette deuxième saison complète avec 41 points dont 19 buts.



Son contrat échu et libéré par les Bruins après trois saisons, Ruzicka signa comme agent libre avec les Sénateurs d'Ottawa pour une somme considérable de 425,000$ pour la saison 1993-94. Il retrouva à Ottawa son ancien entraîneur Rick Bowness, celui qui lui avait donné sa grosse chance à Boston lors de sa bonne saison de 1991-92. Toutefois, son jeu défensif atroce étant désormais mis au grand jour au sein d'un faible club, Ruzicka était misérable à Ottawa, où il n'avait plus un aussi bon apport offensif de ses coéquipiers pour finir ses jeux. Après avoir été laissé de côté quelques matchs et n'ayant que 5 buts et 13 passes au compteur en 42 matchs, la carrière de Ruzicka dans la LNH prit abruptement fin le 9 février 1993 lors d'un entraînement. 

Lui reprochant son manque d'effort lors de la pratique, Bowness fracassa son bâton et apostropha violemment Ruzicka en lui criant de quitter les lieux. Les Sénateurs le placèrent quelques jours plus tard au ballottage mais aucune équipe ne se manifesta, lui laissant le champ libre pour aller jouer en Suisse. Il termina donc la saison 1993-94 entre le club EV Zug en Suisse (qui compensa en partie les Sénateurs) et finalement suivi d'un retour chez soi avec le club de Prague. Il retrouva ses repères dans sa patrie, devenant capitaine de son club et terminant meilleur pointeur en 1995-96. 

Vint ensuite les Jeux Olympiques de 1998 à Nagano. Comme il s'agissait de la première participation de la LNH aux Jeux, on croyait tous que la finale allait mettre en vedette le Canada et les États-Unis, soit une reprise de la coupe du monde de 1996 remportée par les américains. Cependant, c'est la nouvelle République Tchèque, constitué seulement à moitié de joueurs de la LNH, qui causa la surprise et remporta l'or avec comme capitaine, un Vladimir Ruzicka désormais âgé de 34 ans. 

Malgré la présence de Jaromir Jagr et surtout Dominik Hasek, on ne donnait pas grande chance aux Tchèques face aux Canadiens, Américains ou même les Russes avec comme attaquants des joueurs tels que Pavel Patera, Robert Lang ou Martin Rucinsky.



 

Lors des quarts-de-finale, alors que les américains dominaient le jeu et menaient 1-0 après une période, Ruzicka a fait ce qu'on attend de tout grand capitaine qui se respecte, soit de prononcer un speech inspirant. Dans le documentaire «The Nagano tapes» racontant ce parcours des Tchèques, Roman Hamrlik n'a pas osé révéler ce que contenait ce fameux speech désormais légendaire dans le folklore du hockey tchèque, déclarant seulement «you don't wanna know» à l'interviewer. 

Mais en plus de faire son speech, Ruzicka mit la main à la pâte, profitant d'un retour de lancer de Jagr pour créer l'égalité. Son équipe transformée l'emporta finalement 4-1 et ne traîna plus jamais de l'arrière durant le restant du tournoi.

Suite à ce tournoi féerique pour les Tchèques, Ruzicka joua encore deux saisons comme capitaine du HC Prague, prenant sa retraite après la saison 99-2000. Il fit ensuite directement le saut derrière le banc, en plus d'éventuellement occuper aussi le poste de DG, et ce jusqu'en 2014. Il mena son club à trois titres de la ligue tchèque, en plus d'entraîner l'équipe nationale à plusieurs reprises, dont une médaille d'or aux championnats du monde de 2005 et de 2010. Il fut également en poste lors des Olympiques de 2010. Il fut depuis entraîneur de différents clubs mais il semble avoir perdu sa touche gagnante. Il est présentement entraîneur-chef du HC Slovan en 3e division. Il fut également accusé de fraude en 2020 pour avoir apparemment reçu un pot-de-vin du père d'un joueur qui voulait s'assurer que son fils joue avec son club. Ruzicka se déclara innocent, il aurait apparemment cru qu'il s'agissait d'une commandite et non pas d'un pot-de-vin...


La fiche en carrière de Vladimir Ruzicka dans la LNH fut de 82 buts et 87 passes pour 129 points en 233 matchs.
Sa fiche dans les ligues tchèques fut de 403 buts et 405 passes pour 808 points en 648 matchs.

Son numéro 97 fut retiré par le HC Prague et il fait partie du temple de la renommée du hockey Tchèque.


Sources:
Les Oilers d’Edmonton devront faire plus vite
, La Tribune, 6 dec. 1989
Bowness expulse Ruzicka, Le Droit, 10 février 1994
Vladimir Ruzicka soumis au ballotage, La Tribune, 16 février 1994
Vlad can laugh at first lesson, Edmonton Journal, 15 janvier 1990
Hockey draft central

mardi 29 août 2023

Stan Mikita's Donuts


Mike Myers est originaire de Scarborough, en banlieue de Toronto. Après des présences plus ou moins régulières dans des séries canadiennes (incluant un épisode de The Littlest Hobo ou Le Vagabond en version française), il se joignit à la Second City. Cette troupe d’humour et d’improvisation (qui eut aussi une version télé) servit de tremplin à une multitude d’acteurs comiques comme Bill Murray, John Candy et Dan Aykroyd.

Dans le cas de Myers, ceci le mena en 1989 vers Saturday Night Live, l'émission légendaire de NBC. Parmi les nombreux personnages qu’il y interpréta, il y avait Wayne qui, avec son ami Garth, animait une émission assez déjantée à partir de chez ses parents. Le personnage de Wayne tire son origine d’émissions canadiennes auxquelles Myers avait participées et qui contenaient ce qu’on pourrait appeler "l’ancêtre" de Wayne.

Lorsque vint l’idée de faire un film à partir de Wayne’s World, on dut lui créer un univers un peu plus élaboré. Pour ce faire, bien que l’action se situe à Aurora, en banlieue de Chicago, Myers s’inspira de son enfance à Scarborough. Entre autres, comme lui le faisait, Wayne joue au hockey de rue, mais avec un chandail des Blackhawks et non des Leafs.

Une autre activité que Myers faisait fréquemment était de se retrouver au Tim Hortons local. Horton étant principalement identifié aux Leafs, il eut l’idée d’en créer une version "Chicago". Mais qui pouvait donc l’incarner?

Myers pensa immédiatement à Stan Mikita, qui joua avec les Hawks de 1958 à 1979. Celui qui avait la particularité d’être à son époque un rare joueur à ne pas être né au Canada (il est né en Tchécoslovaquie, mais est arrivé au Canada à l’âge de 8 ans), a connu une carrière exceptionnelle. D’abord connu comme un joueur salaud, il effectua un virage au point de remporter le Trophée Lady Byng, remis au joueur le plus gentilhomme, en 1967 et 1968. À noter que lors de ces deux saisons, il remporta également le Art Ross (champion pointeur) et le Hart (joueur le plus utile), triplé qu’il est le seul à avoir réalisé.

Après s’être fait déchirer un bout d’oreille, Mikita devint l’un des pionniers du port du casque sur une base permanente, en plus d’avoir popularisé avec son coéquipier Bobby Hull la palette courbée.

Myers catégorisa Mikita comme étant un "défoliant" puisqu’il avait le don de faire mal à ses Leafs adorés, faisant ainsi tomber les pauvres feuilles d’érable…

On écrivit alors le scénario sur cette base, pour ensuite passer au tournage. On mit sur pied le décor d’un grand kitsch, en plus de produire une foule d’accessoires à l’effigie de Mikita pour agrémenter le tout. C’est à ce moment qu’on réalisa qu’on avait omit d’obtenir le consentement du principal intéressé. Trop avancé, il était trop tard pour reculer et Mikita aurait pu profiter de la situation pour exiger un montant substantiel. Reconnu comme bienveillant, impliqué dans la communauté et respectueux des partisans, il n’en fit rien. Il se contenta plutôt d’un aller-retour à Los Angeles et d’un caméo dans le film. (Il devait initialement échanger avec Wayne, mais la scène a été coupée au montage.)

Myers, qui a un faible évident pour les vedettes de hockey, fut très impressionné de côtoyer Mikita lors du tournage de son premier film. De son côté, Mikita fit un bilan mitigé de son expérience. Il trouva qu’il y avait trop d’attente entre les quelques moments d’action. Par contre, il apprécia de voir comment fonctionne un tournage et retourna à la maison avec une caisse d’accessoires avec son visage dessus.

Le film connut un grand succès, générant 183M$ au box-office et une suite fut lancée l’année suivante.

On demanda souvent à la réalisatrice du film, Penelope Spheeris, si le Stan Mikita’s Donuts existait pour vrai. En fait non, c’est une pure invention. Toutefois, en 2017, pour le 25e anniversaire du film, on créa un semblant de Stan Mikita’s Donuts (Stan Mikita’s All Star Café) commandité par Honda, dans le cadre du match des étoiles qui avait lieu cette année-là à Los Angeles.

Par la suite, on ramena le Stan Mikita de 9 pieds de haut à Aurora pour les festivités soulignant les 25 ans du film et on en profita pour organiser un concours de beignes.


Sur une note plus triste, souffrant de démence depuis quelques temps, Mikita est décédé l’année suivante, à l’âge de 78 ans.

Sources:

"Mike Myers riffs on Stan Mikita’s Donuts, the iconic shop from ′Wayne’s World′" d’Alex Prewitt, January 24, 2017, Sports Illustrated (si.com),

"Honda Brings Stan Mikita’s All Star Café to 2017 NHL All Star Weekend in Los Angeles", January 25, 2017, (hondanews.com),

"Replica Stan Mikita to help Aurora party on for ′Wayne’s World′ anniversary" de David Sharos, January 30, 2017, Chicago Tribune (chicagotribune.com),

"Is Stan Mikita’s Donuts From ′Wayne’s World′ For Real?" de Paul Farrell, August 7, 2018, (heavy.com),

"Stan Mikita’s legacy and grace endure even as dementia afflicts the Blackhawks legend" d’Alex Prewitt, Updated March 4, 2020, Sports Illustrated (foxsports.com),

wikipedia.org.

vendredi 25 août 2023

Excursion LVEUP / Trève de Hockey #107 - Un match de baseball de la LBMQ


C'est plate à dire, mais l'été tire déjà à sa fin. Malgré tout, il reste (j'espère) encore de belles journées et soirées à profiter en famille. C'est justement ce que j'ai fait avec deux de mes fils la semaine passée, allant voir un match de la Ligue de Baseball Majeur du Québec, opposant mon équipe locale, le Cactus de Victoriaville qui recevait la meilleure équipe au classement, les Cascades de Shawinigan. Deux équipes qui ne semblent pas s'apprécier, alors que les joueurs se sont "obstinés" à plusieurs reprises. Même qu'un joueur de Shawinigan s'est fait expulsé par l'arbitre.

Un beau petit endroit qu'est le stade Rémi-Deshaie à Victoriaville. Les estrades ne sont pas nombreuses, ne s'étendant qu'entre les abris des joueurs, mais avec assez d'espace et des endroits prévus pour ceux qui préfèrent être debout. Ça accueille juste assez de monde pour qu'il puisse y avoir une ambiance "baseball". Mes fils ont trouvé avantageux qu'il n'y avait pas plus d'estrades, car ils ont pu courir pour recueillir des fausses balles afin d'avoir chacun un souvenir, qu'ils ont fait autographiés par quelques joueurs du Cactus après le match.


La première balle récupéré par mon fils

Pour le match en tant que tel, les deux équipes se sont échangé un point dans les deux premières manches. Après avoir vu les Cascades prendre les devants avec un point en première moitié de troisième manche, le Cactus a immédiatement répliqué, marquant 4 points, dont quelques uns suite à des erreurs en défensive. C'est d'ailleurs un fait saillant qui a marqué le match, le nombre d'erreurs, alors qu'il y en eu un total de 10 (Quatre par le Cactus, 6 par Shawinigan). Je m'attendais à une meilleure prestation des deux défensives. Une mauvaise soirée au bureau dans les deux cas.

Et comme au baseball, ce n'est jamais fini tant que ce n'est pas fini, c'est en dernière manche que le match s'est joué. Venu sur le monticule pour "fermer les livres", le lanceur Pierre-Olivier Marcoux a failli à la tâche, accordant 4 points mérités, avant que le joueur-entraîneur Rylan Sandoval viennent effectuer le dernier retrait. Et heureusement pour Marcoux et le Cactus, Pier-Olivier Dostaler a cogné un coup sûr qui a fait marquer deux coéquipiers, alors qu'il y avait déjà deux retraits contre les locaux. Victoire dramatique du Cactus 7-6. (Les Cascades se sont repris 2 jours plus tard, par la marque de 13 à 1 ... ouch !)

Si vous n'avez pas encore prit le temps d'aller voir votre équipe de baseball locale, peu importe le niveau, je vous invite à prendre ce moment et aller les encourager. Les séries débutent (ou sont sur le point de) dans la majorité des ligues, l'ambiance sera encore meilleure. Le coût des billets n'est pas tant élevé (12$ dans le cas du Cactus), la bière est moins cher qu'au Centre Bell (lors de la quatrième manche, il y avait un spécial 2 bières pour 8$), la proximité avec les joueurs est plaisante, surtout pour les plus jeunes. Et si vous n'êtes pas aller voir de la balle depuis les Expos au Stade Olympique (ou même au Parc Jarry pour les plus âgés), je vous promet que ça va vous rendre nostalgique. Play Ball !

samedi 19 août 2023

John Chabot


C’est à Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard qu’est né John Chabot. Ce lieu de naissance est par contre le fruit d’un concours de circonstances. Son père travaillant dans l’aviation canadienne, sa famille a dû déménager à plusieurs reprises, en Alberta, en Ontario et en Nouvelle-Écosse entre autres. Toutefois, sa famille tire ses origines de la nation Kitigan Zibi Anishinabeg, située près de Maniwaki et d’où était également originaire le regretté Gino Odjick. Si son père est algonquin, sa mère est canadienne-française. Son patronyme a par contre été attribué à sa famille quand les officiers du gouvernement ont été incapables d’écrire son véritable nom "Kaibaitché" sur un formulaire.

Au repêchage de 1979 de la LHJMQ, Chabot fut choisi au 2e rang par les Olympiques de Hull, où il eut deux bonnes saisons, de 83 et 89 points respectivement. Sa première saison à Hull, convainquit d’ailleurs les Canadiens d’en faire leur choix de deuxième ronde en 1980. C’est toutefois lorsqu’il fut échangé aux Castors de Sherbrooke qu’il explosa.

Lors de la saison 1981-82, il amassa 143 points qui lui valurent le troisième plus haut total de la ligue. Le 30 octobre, contre les Voisins de Laval, Chabot eut la soirée la plus productive de toute la saison de la LHJMQ, lorsqu’il accumula 2 buts et 7 passes. À la fin de la saison, Chabot fut sacré meilleur joueur de la ligue, en plus de mener les siens à la finale de la Coupe Memorial (perdue contre les Rangers de Kitchener).

Il fit ainsi ses adieux au hockey junior, tout comme les Castors quittèrent Sherbrooke. Ils laissèrent alors la place aux Jets de la Ligue américaine en mettant le cap vers St-Jean-sur-Richelieu.

Chabot ne passa alors qu’une seule saison avec le club-école, les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, avant de se faire une place à Montréal, où ses talents de fabricant de jeu lui permirent d’être le meilleur pointeur de l’équipe. Il se fit ensuite une place à Montréal.

Il ne mit pas de temps à attirer l’attention, lorsqu’il marqua son premier but dès son premier match, en octobre 1983. Il déjoua alors Billy Smith, qui était devant la cage des Islanders, champions en titre de la Coupe Stanley, dans ce qui fut malgré tout une cause perdante. Malgré qu’il fut limité à 56 matchs, Chabot termina tout de même sa saison avec 18 buts.

Lors de la saison suivante, les Canadiens voulurent aller chercher de la vitesse, ce qui était loin d’être la plus grande force de Chabot. Lorsque les Penguins durent se résoudre à se départir de Ron Flockhart en raison d’un budget amoché par le contrat de Mario Lemieux, les Canadiens saisirent l’occasion. En retour, Montréal expédia Chabot en Pennsylvanie. Ainsi, il alla retrouver son ancien entraîneur, Bob Berry. Ce dernier avait été congédié par le Tricolore en février 1984, avant d’être embauché par les Penguins en vue de la saison 1984-85.

Tout comme à Montréal, Chabot a fait ses débuts avec les Penguins avec fracas, marquant cette fois deux buts à son premier match dans son nouvel uniforme, encore contre les Islanders, encore dans une cause perdante.

Les Penguins étant une équipe faible, Chabot eut plus de temps de glace. En combinant ses statistiques avec Montréal avec celle de Pittsburgh, Chabot totalisa 60 points, son sommet en carrière. Pendant ce temps, Flockhart ne fit que passer à Montréal.

À la fin de son contrat avec Pittsburgh, on reprocha à Chabot, surtout utilisé dans un rôle défensif, son manque de robustesse pour justifier le fait qu’on ne lui en offrit pas un nouveau. Pourtant, ce ne fut jamais un aspect important de son jeu.  Ayant reçu des bons mots de la part de son ancien coéquipier à Sherbrooke, Gérard Gallant, les Red Wings firent alors son embauche en 1987. Il sera quatre ans dans la ville de l’automobile, jouant principalement sous les ordres de Jacques Demers.

Après avoir accumulé 84 buts et 228 passes pour 312 points en 508 matchs dans la LNH, Chabot mit le cap vers l’Europe, jouant en Italie, en Allemagne et en Suisse et ce, jusqu’en 2001.

À son retour au pays, il fut entraîneur-adjoint et entraîneur-chef au niveau junior avec Hull / Gatineau (avec qui il a remporté deux Coupes du Président) et Acadie-Bathurst. Il fut aussi adjoint avec les Islanders, entre autres sous Ted Nolan et avec sa vieille connaissance, Gérard Gallant.

Aujourd’hui, Chabot préfère concentrer son temps, par l’entremise de son organisme First Assist, à voyager dans des communautés autochtones, souvent reculées, où il enseigne le hockey en plus de prononcer des allocutions au sujet de l’importance de l’éducation et un mode de vie sain.

Il fait aussi l’analyse des matchs de Hockey Night in Canada dans la version diffusée en cri. Comme le cri n’est pas sa langue, il le fait en anglais, pour qu’ensuite un interprète fasse la traduction.


Sources :

D’Auteuil, Jean-Pierre et Otis, Jean-Philippe, La Ligue de hockey junior majeur du Québec, Depuis Lafleur, en passant par Lemieux et Crosby, Éditions Caractère, 2013, page 93;

"Wamsley donne trois mauvais buts" de Bernard Brisset, 7 octobre 1983, La Presse, page S3;

"«L’oiseau de proie» du Canadien" de Bernard Brisset, 22 novembre 1983, La Presse, page S3;

"Le Canadien obtient Ron Flockhart" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"John Chabot retrouvera Bob Berry" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"John sera un précieux atout" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"Les Penguins n’avaient plus d’argent pour Ron Flockhart" de Tom Lapointe, 11 novembre 1984, La Presse, page 28;

"The Making of trade : Penguins, Canadiens help each other" de Red Fisher, November 11, 1984, Montreal Gazette, page C1;

"Chabot almost a Red Wing" de Chuck Finder, June 26, 1987, Pittsburgh Post-Gazette, page 17;

"Dans les coulisses du premier match de hockey diffusé en cri" de Gavin Boutroy, 24 mars 2019, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca);

"Former NHLer John Chabot welcomes financial assist in keeping charity for northern youth rolling" de Ken Warren, March 12, 2021, Ottawa Sun (ottawasun.com);

"John Chabot : d’Ottawa au Nord canadien en passant par l’Italie, la passion du hockey" de Charles Lalande, 2 juillet 2021, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca);


jeudi 17 août 2023

La devanture du Club Sportif MAA







J'étais en visite à Montréal cette semaine et en me promenant au centre-ville j'ai décidé de faire un crochet afin d'aller assouvir une curiosité que je traine depuis quelque temps. Quelque part sur la rue Peel entre Sherbrooke et Maisonneuve se trouve un vieil immeuble en rénovation. 

Cet immeuble abrite en fait le Club Sportif MAA, anciennement connu sous le nom de la «Montreal Amateur Athletic Association». La MAAA fut originalement fondée en 1881 de l'union de trois associations de vélo, de raquette et de crosse. Occupant d'abord un gymnase sur la rue Mansfield, c'est en 1905 que le club déménagea dans ces locaux de la rue Peel. Le club demeure la plus vieille organisation sportive toujours active au Canada et fut une des grandes institutions du 19e siècle pour le développement du sport au pays. C'est ce club qui organisa en 1883 le fameux Carnaval d'hiver annuel de Montréal, où les premiers tournois de l'histoire du hockey furent joués et où le hockey fut grandement popularisé à travers la population.

C'est en 1884 que le MAAA s'associa au Montreal Hockey Club (MHC) pour l'instauration du premier club de hockey officiel de l'endroit. Évoluant quelques rues plus bas à l'illustre Patinoire Victoria, le MHC fit partie des premières ligues officielles de l'époque, d'abord la Amateur Hockey Association of Canada (AHAC) de 1886 à 1898, ensuite dans la Canadian Amateur Hockey League (CAHL) jusqu'en 1906 et la Eastern Canada Amateur Hockey Association (ECAHA) jusqu'en 1908. 

Le Montreal Hockey club étant son nom officiel, il était parfois surnommé les «Montreals», le «Montreal AAA» ou bien les «Winged Wheelers» en raison du logo provenant du MAAA, soit une roue ailée. Ce logo originait en fait des débuts du club, probablement en lien avec l'ancien club de vélo à l'origine du MAAA.




C'est lors d'une de ces premières compétitions de hockey que le fameux Lord Stanley of Preston assista à son premier match de hockey, soit lors du festival d'hiver de 1889 entre le MHC et les Victorias de Montréal. Quelques années plus tard, soit en 1893, il fit don d'une coupe à remettre au champion amateur canadien de hockey, donc à l'époque au champion en titre de la Amateur Hockey Association of Canada. Champions en titre suite à une fiche de 7-1 en 8 matchs, les Winged Wheelers furent donc les premiers récipiendaires de la Coupe Stanley.

Le MHC gagna de nouveau la coupe Stanley en 1894 et 1895. Il s'agit donc sans équivoque de la première dynastie du hockey de compétition, elle qui avait également remporté le titre de la AHAC à chaque année depuis 1888.

La coupe était alors disputée sous forme de défi et on commença à la voir disputée de plus en plus souvent à partir de 1896, soit de 2 à 3 fois par année.

Le Montreal Hockey Club, premiers champions de la Coupe Stanley en 1893

Archie Hooper et Jimmy Gardner

Après quelques années moins performantes, le MHC revint en force en 1902, retrouvant la coupe en mars 1902 et la conservant jusqu'en février 1903. Cependant, le noyau de ces équipes championnes de 1902-03 quitta le MHC après quelques disputes sur l'avenir du club pour former le nouveau club des Wanderers de Montréal au sein d'une nouvelle ligue éphémère, la Federal Amateur Hockey League (FAHL). Parmi ces premiers Wanderers et anciens «Winged Wheelers», on retrouvait des joueurs et futurs membres du temple de la renommée comme Dickie Boone, Jack Marshall et surtout Jimmy Gardner, qui mènera les Wanderers à 4 Coupes Stanley avant de participer à la création de l'ancêtre de la LNH, la National Hockey Association. Il termina sa carrière comme joueur-entraineur et capitaine au sein des Canadiens de 1913 à 1915.

Les Wanderers et le MHC se retrouvèrent dans la même ligue, la Eastern Canada Amateur Hockey Association (ECAHA), à partir de 1906 après la fin de la FAHL. Cependant, la ECAHA permettait l'embauche de joueurs professionnels, ce à quoi le MHC s'opposait. Le MHC quitta éventuellement la ligue en 1908 pour joindre les rangs de la nouvelle Interprovincial Amateur Hockey Union et divers niveaux amateurs et senior lors des décennies suivantes. Ils remportèrent d'ailleurs la Coupe Allan de 1930.

(Parenthèse ici alors qu'un an plus tard, soit en 1931, le MAAA remporta la Coupe Grey au football par la marque de 22-0 contre les Roughriders de Regina)

Si la «Winged Wheel» vous parait familière, c'est bien sûr dû aux Red Wings de Detroit. Lorsqu'il acheta la franchise des Falcons de Detroit en 1932, James E. Norris s'inspira du club où il évolua dans sa jeunesse, le MHC, avec qui il joua une saison en 1898. Il renomma son équipe les «Red Wings» et conceptualisa ce logo inspiré des anciens «Winged Wheelers». Il trouvait également que la roue convenait parfaitement pour Detroit, qui comme on le sait est surnommée la «ville de l'automobile».


C'est également au même moment en 1932 que le MHC se dissocia du MAAA, quittant l'organisation pour joindre les rangs de la ligue senior provinciale sous le nouveau nom du Royal Montreal Hockey Club, qui fut plus tard changé sous le nom des Royals (ou Royaux) de Montréal. Les Royaux remportèrent deux autres coupes Allan durant leur historie (1937 et 1947) en plus de la coupe Memorial en 1949. Ils devinrent ensuite le club-école du Canadien de 1950 à 1959 avant de clore leurs activités en 1961.

Après ces premières décennies d'existence, le MAAA continua dans sa voie, continuant d'héberger des associations amateures. Mais la nature du sport étant dorénavant bien différente, elle ne compétitionna plus pour aucun trophée d'importance, ceux-ci étant tous devenus de niveaux professionnels. Il y eut toutefois plusieurs sportifs membres du MAAA qui se distinguèrent aux Olympiques ou autres compétitions internationales, notamment Natalie Lambert au patinage de vitesse. Le club passa près de fermer ses portes en 1999 avant de se restructurer sous sa forme actuelle, abandonnant un des «A» de son nom (j'ignore lequel) et de se renommer sous le nom «Club Sportif MAA».

(Kudos au designer du nouveau logo du club pour avoir conservé l'imagerie ailée de manière subtile). Pas mal du tout.

Donc, en me promenant sur la rue Peel, je suis tombé sur cette devanture. J'aurais bien aimé aller visiter l'intérieur pour voir si on y retrouve certains artéfacts anciens ou expositions historiques mais les travaux sont prévus jusqu'à l'automne. J'ai toutefois pu voir des vestiges du passé à l'extérieur rappelant les débuts du club et principalement la «Winged Wheel» qui demeure toujours sur le vieil édifice.

Voici donc quelques photos. J'ai un peu paniqué au départ quand j'ai vu tout ça et surtout cette affiche «MAAcondos.com» qui m'a fait gronder. Je croyais qu'on allait tout démolir et remplacer ce que je considère un joyau patrimonial en stupides condos, cette plaie moderne. Toutefois, en visitant le site web du MAA, on y annonce qu'il s'agit principalement de rénovation des installations sportives... Même si je conviens que la devanture peut paraitre moche, J'espère bien qu'il vont garder au moins ces sculptures extérieures, un des derniers vestiges de l'histoire sportive canadienne. Déjà qu'il ne reste rien de la Patinoire Victoria... Au pire, je verrais bien ces sculptures être déplacées au temple de la renommée ou bien un autre musée. D'ailleurs, à quand la création d'un musée ou temple de la renommée du hockey montrélais? Ce genre de chose existe partout ailleurs et pas ici? Là où le hockey est né? C'est inadmissible.

L'héritage montréalais des Red Wings

Condos....Grrrr. Peut-être qu'ils veulent les ajouter sur le top? Ou bien c'est ce quoi voit derrière l'édifice principal?

Des raquettes croisées rappelant les débuts du club dans les années 1880

Une autre «Winged Wheel» au dessus de la porte principale

vendredi 11 août 2023

La fusion Maroons/Canadiens

Match bénéfice Howie Morenz - 1937

 


Fondés en 1924 pour palier à l'absence d'une équipe anglophone à Montréal dans la LNH, les Maroons de Montréal connurent une très bonne première décennie d'existence, remportant même la coupe Stanley à seulement leur deuxième saison. Portés par d'excellents joueurs comme Nels Stewart, Hooley Smith, Babe Siebert, Lionel Conacher et le gardien Clint Benedict, les Maroons semblaient bien en selle et remplissaient le nouveau Forum de Montréal, qui fut d'ailleurs construit initialement pour eux.

Cependant, les réalités du marché économique et démographique firent en sorte que Montréal ne pouvait plus héberger deux franchises à partir de la moitié des années 30, principalement à cause des effets de la crise économique suivant le krach boursier de 1929 (oui ça s'écrit bien Krach). Les deux franchises connurent des baisses d'assistance durant les pénibles années 30, mais les Canadiens arrivaient à mieux s'en sortir avec un plus large bassin de partisans francophones. Les Maroons, par contre, terminèrent derniers dans la ligue à ce niveau pour leurs trois dernières saisons d'existence, soit de 1935-36 à 1937-38, et ce malgré une deuxième conquête de le coupe en 1935. 

Ces problèmes financiers firent en sorte que, comme plusieurs équipes en difficulté à cette époque, (Senators d'Ottawa, Quakers de Philadelphie, Eagles de St.Louis) les Maroons durent vendre beaucoup de leurs vedettes ou autres joueurs de soutien pour survivre. Cependant, les Maroons demeurèrent compétitifs malgré tout.

Hooley Smith
130 buts et 151 passes en 388 matchs avec les Maroons


Voici quelques-unes de ces ventes:
- Babe Siebert fut vendu aux Rangers en juillet 1932
- Nels Stewart fut vendu aux Bruins en octobre 1932
- Le gardien Dave Kerr fut vendu aux Rangers en décembre 1934
- Paul Haynes fut vendu aux Bruins en décembre 1934
- Sammy McManus fut vendu aux Rangers en octobre 1935 (10 000$)
- Hooley Smith fut vendu aux Bruins en octobre 1936

De leut côté, les Canadiens avaient eux aussi connu leur part d'ennuis financiers, et passèrent près de déménager à Cleveland. Pour sauver l'équipe, la société propriétaire des Maroons, la Canadian Arena Company, avança une somme de 165 000$ à un groupe d'hommes d'affaires composé de Ernest Savard, Louis Gélinas et le colonel Maurice Forget. Ces derniers achetèrent donc les Canadiens des anciens propriétaires, Léo Dandurand et Jos Cattarinich, en septembre 1935. La Canadian Arena Company avait donc indirectement le contrôle sur les Canadiens en plus des Maroons.

Mais devant se rendre à l'évidence quelques années plus tard, la CAC décida de miser seulement sur le tricolore et de mettre la franchise des Maroons en suspens après la saison 1937-38, soit la pire saison de l'histoire de l'équipe qui termina au dernier rang avec une fiche de 12-30-6. On tenta de vendre la franchise à des intérêts de St-Louis, et une transaction d'une somme de 150 000$ fut même annoncée dans les journaux. Cependant la ligue refusa, estimant que les problèmes économiques ayant mené à la dissolution rapide des Eagles de St.Louis en 1935, notamment les frais élevés de transport, étaient toujours présents. 

On considéra aussi de garder les Maroons à Montréal à temps partiel, occupant plus de la moitié du  calendrier à Ottawa, privé de ses Senators depuis 1934, ainsi qu'un nombre limité de matchs à Montréal. On estimait que avec cette option, l'effet de rareté des matchs des Maroons influencerait leurs fans à y retourner en grand nombre. On abandonna toutefois l'idée rapidement. 

Dans les années suivantes, on entendit parler de possibles transferts à Cleveland ou Philadelphie mais rien de tout ça n'aboutit et la franchise fut officiellement dissoute en 1947.

La Patrie, 14 août 1938

Montréal-Matin, 18 aôut 1947

 
Maroons de Montréal - 1937-38 - Dernière édition


Donc à l'aube de la saison 1938-39, il fallait procéder à la dispersion des effectifs des Maroons. Normalement, lorsque une franchise cesse ses activités, les joueurs sont réclamés par les autres équipes lors d'un repêchage spécial ou vendus au plus offrant. Cependant une telle chose ne se produisit pas exactement de cette manière avec les Maroons. Comme leurs proprios étaient les mêmes que les Canadiens, la majorité des effectifs des Maroons furent absorbés par le CH. Bien que ce n'est pas considéré ou remémoré comme une véritable fusion comme celle des Barons de Cleveland avec les North Stars du Minnesota en 1978, on peut dire qu'il s'agit essentiellement du même procédé. 

Et même avant cette «fusion», plusieurs considéraient les Maroons comme l'enfant pauvre. Malgré que les deux équipes avaient des DG différents, les proprios et les recruteurs mettaient davantage d'importance à l'alignement du CH. Le meilleur exemple se produisit en février 1936 lorsque le CH obtint des Maroons un jeune Toe Blake ainsi que deux autres joueurs (Bill Miller et Ken Grivel) en retour seulement du gardien Lorne Chabot. Ce dernier venait d'être acheté des Blackhawks et n'avait pas d'utilité dans le système du CH. Blake devint une vedette avec le CH tandis que Chabot était en fin de carrière et ne joua que 16 matchs avec les Maroons.

Canadiens de Montréal - 1938-39

Donc lors de la fin des Maroons, le CH obtint des renforts provenant de l'autre vestiaire du Forum. Cependant, il ne s'agissait que de maigres renforts. Le CH, qui faisait déjà à peine mieux que les Maroons dans le classement avant la fusion, termina cette première saison post-fusion à l'avant-dernier rang de la ligue en 1938-39 avec une fiche de 15-24-9, une fiche moins bonne que l'année précédente (18-17-13).

Les quelques joueurs suivants firent partie du transfert Maroons/CH. Vous allez voir que peu d'entre eux auront marqué l'histoire du tricolore.

- Herb Cain (AG)
Meilleur élément obtenu pour cette saison 1938-39, cet attaquant membre des Maroons depuis 1933 obtint 13 buts et 14 passes dans un rôle secondaire. Il ne joua qu'une saison avec le CH avant de faire une grève salariale et d'être subséquemment échangé aux Bruins. Il devint une vedette offensive à Boston, principalement en 1943-44 lorsqu'il termina au premier rang des pointeurs de la ligue avec une fiche record de 82 points qui durera jusqu'aux 86 points de Gordie Howe en 1951. Cette production record est toutefois grandement considérée comme étant une anomalie, alors qu'il n'a jamais approché de telles statistiques à autre moment de sa carrière et qu'il aurait été grandement aidé par les alignements défensifs décimés à travers la ligue dû à la deuxième guerre mondiale. Cain demeure à ce jour le seul champion pointeur à ne pas avoir été introduit au temple de la renommée.

- Stewart Evans (D)
Anciennement des Red Wings, Evans faisait aussi partie des Maroons vainqueurs de la coupe en 1935. Il obtint 2 buts et 7 passes en 43 matchs dans ce qui fut sa dernière saison en carrière.

Herb Cain

Jimmy Ward

- Jimmy Ward (AD)
Ward faisait partie des Maroons depuis la saison 1927-28 et joua près de 500 matchs avec eux, marquant une dizaine de buts par saison. Ce fut également sa dernière saison dans la LNH en 1938-39 qu'il termina avec 4 buts et 3 passes, suite à quoi il fut renvoyé dans les mineures.

- Des Smith (D)
Défenseur marginal qui en était à sa deuxième année dans la LNH. Il fut rétrogradé dans les mineures après 16 matchs et fut plus tard envoyé aux Bruins. Fun fact, Smith est immortalisé à jamais à LVEUP sur la couverture de notre livre paru l'an dernier. Il est le membre des Maroons au #17 qui donne un coup de corde à linge au joueur des Americans. By the way, le livre est toujours en vente en version digitale si ça vous intéresse.

- Marvin «Cyclone» Wentworth (D)
Wentworth était un très bon défenseur, étant même temporairement capitaine des Blackhawks avec qui il joua de 1927 à 1932 avant de passer aux Maroons. Il termina même au premier rang des pointeurs des Maroons lors de la conquête de 1935. Il était cependant lui aussi en fin de carrière lors de son transfert au CH et ne joua que deux autres saisons, ne marquant qu'un seul but avec le tricolore.

- Bob Gracie (C)
Un autre joueur en fin de carrière et ex-champion de 1935. Il fut rétrogradé dans les mineures après seulement 7 matchs et éventuellement échangé aux Blackhawks.

- Claude Bourque (G)
Le CH obtint lors de ce transfert les droits sur le gardien Claude Bourque qui devint l'adjoint de Wilf Cude durant cette saison 1938-39. Il devint numéro un par défaut la saison suivante, mais ne put faire mieux qu'une fiche de 9-24-3 en 36 matchs avant d'être échangé aux Red Wings.

Marvin «Cyclone» Wentworth
 

Et voici pour compléter les autres mouvements de personnel suivant la fusion:.

- L'attaquant Gus Marker fut vendu aux Maple Leafs pour 4000$

- Les Blackhawks de Chicago déboursèrent 30 000$ pour l'acquisition de trois joueurs des Maroons; Russ Blinco, Baldy Northcott et Earl Robinson.

- Dave Trottier fut libéré et signé par les Red Wings.

- Les 5 joueurs suivant furent retournés dans les mineures sans jamais revenir dans la LNH; Paul Runge, Allan Shields, Jerry Shannon, Maurice Croghan et le gardien Bill Beveridge

Aucun de ces joueurs vendus n'ont vraiment fait long feu par la suite dans la LNH.

Mais il y a cependant deux excellents éléments qui furent obtenus des Maroons par le CH.

- Buddy O'Connor (C)
Le joyau de cette fusion, le futur membre du temple Buddy O'Connor faisait en fait un retour dans le système du CH alors que ces derniers avaient échangé ses droits aux Maroons en 1936. Ces droits revinrent donc aux Canadiens mais O'Connor n'avait encore jamais joué avec les Maroons ou ailleurs dans la LNH, étant plutôt une vedette avec les Royaux de la ligue senior. Après avoir participé à la renaissance de l'équipe montréalaise, dont deux coupes Stanley, il fut finalement échangé aux Rangers en 1947.

- Tommy Gorman (DG)
Gorman peut être considéré comme un des meilleurs entraîneurs et DG des premières décennies de la LNH, et même de toute l'histoire. Avec un oeil particulier pour trouver du talent, il commença sa carrière comme DG et propriétaire partiel des Sénateurs qu'il mena à trois conquêtes de la coupe (1920, 1921 et 1923). Il devint ensuite entraîneur et DG des Americans de New York en 1928 avant de passer  aux mêmes postes chez les Blackhawks en 1933. Il mena les Hawks à leur première coupe en 1934, malgré qu'ils étaient au dernier rang de la ligue pour les buts marqués. Après une dispute avec le proprio, il quitta Chicago pour venir occuper les mêmes positions chez les Maroons. Il mena les Maroons à la conquête de 1935, devenant le premier et le seul entraîneur à ce jour à remporter la coupe deux saisons d'affilée avec deux équipes différentes.

Tommy Gorman (en mortaise) et son club champion de 1935

Après la fusion de 1938, Gorman occupa de nouvelles fonctions avec son nouveau club à titre de directeur des affaires du Forum et du Canadien. Mais après des expériences ratées au poste de DG avec Cecil Hart (1936-39) et très brièvement Jules Dugal (1939-40), les Canadiens promurent Gorman comme DG à partir de la saison 1940-41, peu après que la Canadian Arena Company ait officiellement acheté le club. 

C'est Gorman qui embaucha notamment Maurice Richard et qui mena la renaissance du club, le tout culminant par la reconquête de la coupe en 1944, ainsi qu'une autre en 1946, suite à quoi il passa les rênes à Frank Selke. Gorman demeure le seul DG de l'histoire du Big 4 (NHL, MLB, NFL, NBA) à avoir géré 4 clubs vers un championnat.

C'était donc la fusion non-officielle Maroons/Canadiens. C'est pas mal moins connu que la fusion Barons/North Stars et vous vous doutez bien que ce genre de sujet me passionne. Comme équipe défunte, je trouve que les Maroons sont souvent oubliés, malgré qu'il s'agit d'une des meilleures équipes défuntes avec deux championnats. J'ai même déjà suggéré que le CH leur rende un jour honneur si jamais ils manquent d'inspiration pour un chandail Reverse Retro. Comme on a pu voir, les Maroons font partie de l'histoire du club, même si c'était de manière peu orthodoxe durant une période creuse pour le hockey montréalais. Alors pourquoi pas? Tant qu'à honorer les Expos...



Sources:
Habs' greatest GMs inducted into Builder's Row, NHL.com, 1er novembre 2007
Les Maroons à St.Louis pour une somme de 150,000$, La Patrie, 14 août 1938
Que fera-t-on des Maroons?, La Patrie, 14 août 1938
Northcott, Blinco et Robinson joueront à Chicago, L'Illustration Nouvelle, 16 septembre 1938

mercredi 9 août 2023

Sondage: L'héritage des Barons/Seals



 


L'autre jour, j'observais mon collègue Martin ITFOR débattre sur le compte Twitter de Puckdoku sur ce qui advenait des éternels Barons de Cleveland / Seals de Californie dans l'histoire de la LNH. Comme vous le savez très probablement, cette équipe défunte occupe une place de choix dans nos cœurs ici à LVEUP. On en a parlé en détails et en détails et en détails, et plus d'une fois. Mais il est clair que ce n'est pas tout le monde qui se souvient ou qui ont de l'attachement pour les Barons/Seals et c'est plus qu'évident lorsque vient le temps de savoir où se situe cette franchise étrange dans l'arbre généalogique de la LNH. 

La complexité d'une telle question demeure liée au fait que contrairement à une équipe relocalisée comme les Nordiques, Whalers ou Scouts de Kansas City, les Barons ont plutôt fusionné avec une autre équipe, les North Stars du Minnesota, ce qui demeure à ce jour un cas unique dans l'histoire du «Big 4» nord-américain (LNH,MLB,NBA, NFL).

Plus tard, ces mêmes North Stars connurent une autre crise existentielle menant au départ de leurs propriétaires, les frères George et Gordon Gund, qui obtinrent de la LNH une nouvelle équipe d'expansion, les Sharks de San Jose, en 1991. Lors de la création de cette nouvelle équipe, la ligue procéda à la dissolution de cet accord de fusion de 1978 en permettant aux frères Gund de partir en Californie avec quelques-uns des espoirs des North Stars en plus de permettre à ces derniers de participer au repêchage d'expansion. Ensuite quelques années plus tard, les North Stars déménagèrent finalement à Dallas.

N.B. J'ai tellement écrit souvent ce dernier paragraphe dans ma vie... Pourtant je me tanne pas...


Faits saillants d'un match de fin de saison North Stars vs. Barons, le 29 mars 1978. Il s'agissait du dernier match entre les deux équipes avant la fusion, et un des derniers matchs des Barons, qui l'emportèrent 7-3.


Donc, comme vous pouvez voir, tout ça est compliqué. Et probablement inutilement compliqué pour le commun des mortels. Mais ici, nous ne sommes pas le commun des mortels et on aime aller au fond des choses et poser les vraies questions. Le temps est donc venu de finalement trancher avec la question suivante: «Où se situent actuellement les Barons (et les Seals) dans l'organigramme de la LNH?». On pourrait aussi simplifier cette question par «Où peut-on mettre des joueurs des Seals/Barons dans notre grille Puckdoku?»

On va donc faire un autre sondage pour en finir une fois pour toute. Voici d'abord vos trois choix de réponses possibles.

Option 1: L'option «standard»
Les Barons sont maintenant les Stars de Dallas

Contrairement à d'autres équipes défuntes qui ont cessé leurs activités sans déménager (comme c'était souvent le cas dans l'AMH), la ligue n'a pas procédé à un repêchage de dispersion où les joueurs des Barons se seraient retrouvés éparpillés à travers la ligue. À la place, les meilleurs effectifs des Barons devinrent des North Stars tandis que les plus faibles équipes de la ligue purent ramasser les quelques miettes et retailles restantes, moyennant une compensation financière, ce dont très peu d'équipes profitèrent de toute manière.

En fusionnant de la sorte, cette équipe amalgamée est devenue bien meilleure qu'à tout autre moment précédent de son histoire, que ce soit au Minnesota, à Cleveland ou à Oakland. Avec l'apport d'anciens Barons (et anciens Seals) comme Al MacAdam, Gilles Meloche et quelques autres bons plombiers, cette nouvelle mouture des North Stars est parvenue à éliminer les champions en titre, les Canadiens, durant les séries de 1980 avant de se rendre en finale contre les Islanders l'année suivante. On peut donc dire que le peu de bonnes choses qui ont été produites à Cleveland/Oakland ont finalement pu servir à quelque chose et laisser une empreinte au Minnesota. C'est un peu comme quand une de tes plantes meure et que tu te sers de la vieille terre pour transplanter d'autres plantes... Analogie.

L'équipe a ensuite continué contre vents et marées durant les difficiles années 80 avant de finalement lever l'ancre après la saison 1992-93, connaissant au passage une autre finale cendrillon en 1991 contre Pittsburgh, tout juste avant la «défusion» avec les Sharks.

Intéressant de lire que les Stars voulaient apparemment garder le nom temporairement avant de faire voter les fans pour un nouveau nom... J'imagine qu'ils ont laissé faire.

Les Stars de Dallas, contrairement à beaucoup d'équipes relocalisées, ont continué d'honorer l'héritage des North Stars, en gardant leur nom (sans le North), couleurs et chandails, et ont surtout conservé les anciens numéros retirés des North Stars comme le #8 de Bill Goldsworthy et le #19 de Bill Masterton. Ils ont même plus tard retiré le #7 de Neal Broten, même si ce dernier avait principalement joué au Minnesota et très peu à Dallas.

Donc, si les Stars respectent autant leur lignée, il devrait naturellement être de même pour leurs racines «Clevelandaises» et «Oaklandiennes». Donc, selon cette logique, l'héritage des Stars devrait inclure d'anciens Barons et Seals comme Carol Vadnais, Rick Hampton et Bobby Baun. Et de ce qu'on a pu voir, les North Stars n'étaient pas vraiment un facteur dans la LNH avant la fusion, ce n'est qu'en absorbant l'essence des Barons qu'ils ont finalement obtenu une véritable identité.

C'est généralement cette option qui semble la plus populaire, d'ailleurs il est possible de faire porter le chandail des Barons et des Seals aux Stars de Dallas dans la série NHL de EA Sports. It's in the game.

Passons donc à la deuxième option encore plus fantasque...

Option 2: L'option «romantique»
Les Barons sont maintenant les Sharks de San Jose

Avant de partir d'Oakland en 1976, George et Gordon Gund faisaient partie des actionnaires minoritaires des Seals. Suite au refus de la ville de San Francisco de bâtir un nouvel aréna pour héberger les Seals, les frères Gund convainquirent le propriétaire Mel Swig de tenter le coup dans leur ville natale de Cleveland. Suite au départ de Swig après une première saison catastrophique à Cleveland, les Gund lui rachetèrent l'équipe et procédèrent un an plus tard à cet accord historique (et bizarre) avec la LNH pour acheter les North Stars et fusionner les deux équipes en demeurant dans le plus fort des deux marchés, au Minnesota. Toutefois, les Gund n'étaient pas très attachés à cet état, en plus de connaître plusieurs épisodes fâcheux avec les autorités et gouvernements locaux. Lorsque l'opportunité de retourner en Californie se présenta, ils sautèrent sur l'occasion.

George Gund

En «défusionnant» les North Stars en 1991 et en procédant aux repêchages spéciaux discutés plus haut, les Gund ont fait naître les Sharks, et ce dans la région où leur projet avait autrefois échoué, la baie de San Francisco. Les Sharks sont ensuite devenus un grand succès à San Jose. De l'autre côté, les North Stars ont rapidement perdu du lustre après le départ des Gund avant d'être soudainement déménagés au Texas.

Donc il fait du sens de prétendre que les Sharks sont la continuation de l'ancienne franchise des Seals/Barons puisque leurs propriétaires n'étaient pas au Minnesota ni avant ni après ces deux accord de fusion/défusion. Si on suit le parcours des Gund, on peut bien tracer la ligne comme étant: SealsBaronsNorth StarsSharks, avec comme bonus le retour dans la baie de San Francisco.

J'ai appelé cette option «romantique» car en s'énervant un peu, on peut dire que les Barons et les Sharks sont nés de la passion et la persévérance des frères Gund. Même que leur présence au Minnesota, même si cela s'est terminé en queue de poisson (ou de requin), semblait nécessaire à la survie de l'équipe. Ils ont apporté une âme aux North Stars en 1978 et ils sont partis avec cette âme en Californie en 1991. L'équipe n'a ensuite pas fait long feu une fois les Gund partis.


Et en continuant dans cet aspect plus «spirituel», les Sharks ont même ramené l'ancien look des Seals lors du programme Reverse Retro la saison dernière. C'est probablement la première et seule fois à ma mémoire où les Seals furent remémorés de la sorte par une équipe et par la ligue. Même le logo et les couleurs des Sharks rappellent en grande partie ceux des anciens Seals, surtout le dernier chandail turquoise de l'équipe avant le départ à Cleveland.

Donc de gros points forts envers cette option, même si elle est plus tirée par les cheveux que les autres... Parfois l'aspect spirituel est plus fort que la logique en place. C'est un peu le même cas à Winnipeg, qui célèbre à fond ses anciens Jets d'antan mais qui n'en a rien à foutre de la lignée logique des Thrashers ou de quoi que ce soit qui se passe en Arizona. Difficile à contredire...

Option 3: L'option «plate»
Les Barons sont une équipe défunte, sans relocalisation.


Ceci est le statu quo dépressif, administratif, sans émotion et inévitablement logique de la LNH, qui n’accommode vraiment pas les geeks comme nous, et qui n'a pas vraiment tendance à vouloir célébrer ses échecs de toute manière. Un peu comme un jumeau siamois qui n'aurait pas survécu, les Barons ont simplement cessé leurs activités lors de cette fusion et leur lignée s'arrêta ainsi. Leurs choix au repêchage de 1978 furent annulés et le calendrier fut modifié pour retirer une équipe. Les joueurs ont bien sûr conservé leurs statistiques passées mais aucun record d'équipe des Barons et Seals ne fait maintenant partie de l'histoire des Stars. PAS MÊME DES SHARKS. TSÉ.

Suivant cette logique, les Barons entrent dans la même catégorie que les Americans de New York, les Quakers de Philadelphie ou les Tigers d'Hamilton, soit une équipe disparue sans aucune continuation dans la lignée. Et les Barons sont officiellement considérés comme étant la dernière équipe du Big 4 à avoir cessé ses activités.

Parenthèse ici alors que ce même genre de situation loufoque s'était autrefois produite avec les anciens Maroons de Montréal. Bien qu'on ne considère pas la chose comme étant une véritable fusion, les effectifs des Maroons furent absorbés par le Canadien lors de la fin de la franchise en 1938. Les Maroons et le CH avaient les mêmes propriétaires et aucun repêchage de dispersion n'eut lieu lors de la fin des Maroons, contrairement à ce qui s'était produit auparavant avec la fin d'autres franchises comme les Quakers ou les Eagles de St.Louis en 1935. Mais comme les Maroons étaient alors sur le respirateur artificiel, il n'aurait resté que très peu de joueurs intéressants à charogner pour les autres équipes.

Donc malgré que je considère cette option comme étant «plate», on peut bien sûr comprendre la logique de ne pas considérer les anciennes statistiques ou records d'une équipe défunte et non pas relocalisée. Pourquoi vouloir se compliquer la vie en tant que ligue professionnelle sérieuse? Si par exemple on se questionne à savoir qui était le meilleur marqueur de la franchise des Stars en 1975-76, on n'a pas à se questionner inutilement si c'était Bill Goldsworthy et ses 24 buts avec les North Stars ou bien Al MacAdam et ses 32 buts comme meneur chez les Seals. 

Heureusement, comme les Seals/Barons étaient poches et leur héritage presque nul, on ne retrouve pas vraiment de tels dilemmes. Il n'y avait pas vraiment de Wayne Gretzky sur place qui aurait pu, disons, scorer 69 buts en 1974 et ainsi détenir un record d'équipe «défunt» disparu des annales et détenu par aucune équipe actuelle...

Bref j'ai tu dit que c'était compliqué? 


Donc. Il est temps de choisir votre camp et de voter en grand nombre entre ces trois options. Êtes vous plus «standard», «romantique» ou «plate»? Comme nous nous auto-proclamons comme étant l'autorité en ce qui concerne les Barons/Seals, ce jugement sera ensuite gravé à jamais dans les annales du destin.

VOTEZ.