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mercredi 31 août 2022

D'un autre angle #8 - Daniel Alfredsson vs. les Jets

 



 

J'ai eu un souvenir l'autre jour de cette carte Upper Deck 2012-13 de Daniel Alfredsson. Je l'avais choisi il y a plusieurs mois comme «Carte du jour»™ sur Facebook et Instagram et s'en était suivi pas mal de commentaires. Il y avait entre autres un gars qui ne comprenait pas le concept et qui me reprochait cette habitude de mettre des cartes sans valeur. Il m'a ensuite fait un cours de marketing 101 comme quoi on attirerait et intéresserait pas mal plus de monde en mettant des cartes rares à la place. Après lui avoir expliqué notre «démarche» comme quoi on aime toutes les sortes de cartes, même souvent davantage les commons et les cartes laides, il a énoncé qu'il ne comprenait toujours pas et que ça n'intéressait personne. 

C'est quand même rare de voir ce genre de commentaires et justement pour le contredire davantage, il y avait un autre commentaire, pas mal meilleur, d'un autre usager qui aimait la carte et se demandait si Alfredsson avait bel et bien réussi à marquer sur cette séquence ou si l'ex gardien légendaire des Thrashers Ondrej Pavelec avait réussi à faire l'arrêt.  

Plusieurs mois plus tard ça m'est revenu et j'ai pensé que tout ça se mérite de voir la chose «D'un autre angle»™. Pareil pour le gars tannant qui voit juste les cartes comme du cash et non pas selon ce que ça devrait être, un hobby. Mais j'avoue quand même que je suis peut-être un cas spécial et non pas le collectionneur traditionnel. Moi je m'achète des cartes au Dollaramma et j'en transforme en sous-verres ou en autre gogosse compliquée qui prend toute la place dans mon garage...

Bref comme j'aime apparemment parler de trucs inutiles, je m'étais porté volontaire pour aller au fond des choses et bel et bien vérifier si Alfredsson avait marqué contre les Thrashers Jets.


 

D'abord, ce qui est facile et intéressant avec des événements récents comme celui-ci, c'est que la documentation est pas mal plus facile d'accès que, disons, la photo de Maurice Richard et Sugar Jim Henry de 1952. Comme la série Upper Deck 2012-13 contient probablement en majorité des photos de la saison précédente, il est assez facile d'aller retrouver de quel match il s'agissait. Comme la saison 2011-12 était la première des Jets après le déménagement d'Atlanta, les Jets et les Sénateurs se sont affrontés 4 fois durant la saison, puisqu'ils gardèrent la place des Thrashers dans l'association de l'Est jusqu'à leur déplacement dans celle de l'Ouest pour la saison 2013-14.

Ensuite, il faut aller voir la fiche d'Alfredsson durant ces 4 matchs contre les Jets. En fait on ratisse davantage à 2 matchs, puisque selon la photo sur la carte, le match avait lieu à Winnipeg en se fiant au chandail foncé pour les Jets et le blanc pour les Sénateurs. Lors du premier match, le 29 novembre 2011, il a amassé une passe et aucun but. Lors du deuxième, le 26 mars 2012, il a marqué deux buts. 

Comme c'est encore assez récent et qu'on vit dans une magnifique ère de technologie, tout ça est encore disponible en deux trois clics sur Youtube. On peut donc voir si un de ces buts concorde avec la photo. 

Je vous recommande de regarder ces extraits au complet, cela vous permettra d’apprécier davantage le moment en question dans le contexte de ce très bon match. Ça vous rappellera peut-être des souvenirs désormais vintage comme dans le temps que les Sénateurs étaient bons et que les Jets étaient encore pas mal juste les Thrashers de Winnipeg avec un Evander Kane pas de barbe et moins de problèmes personnels. 



Comme ce match avait lieu en fin de saison, il était quand même assez important pour les Sénateurs qui ont terminé cette saison 2011-12 au 8e rang dans l'ouest avec une fiche de 41-31-10 pour 92 points. Les Jets pour leur part ont terminé onzièmes avec une fiche de 37-35-10 pour 84 points. 

Daniel Alfresson a terminé cette saison, son avant-dernière à Ottawa, avec une fiche de 27 buts et 32 passes pour 59 points.

Histoire de compléter avec d'autres angles supplémentaires, voici une variante de la photo prise quelques centièmes de seconde plus tard... Si le gars d'Upper Deck avait plutôt choisi celle-ci, je n'aurais pas pu pondre un tel texte d'anthologie...



mardi 30 août 2022

Traitement expérimental


Billy Harris a été en 1972 le premier choix de l’histoire des Islanders. Mais avant son arrivée dans la LNH, il y a eu un autre joueur qui portait le même nom.

De 1955 à 1965, le premier Billy Harris a patrouillé le centre pour les Maple Leafs. En 1962, 1963 et 1964, il aida ainsi Toronto à mettre la main sur la Coupe Stanley.

Pendant cette période où le jeu était réputé pour être rude, il avait la réputation d’être un gentilhomme, poli et intelligent. À 6’0’’ et 157 lbs, son physique élancé n’était d’ailleurs pas très intimidant. Il n’est donc pas si surprenant qu’en 769 parties, il n’accumula que 205 minutes de pénalité.

Lors d’un match contre les Red Wings, Harris tenta d’immobiliser la rondelle dans un coin pour provoquer une mise en jeu, alors qu’il la disputait à l’intimidant Gordie Howe. Souhaitant lui venir en aide, le défenseur Allan Stanley voulut en découdre avec Howe. Lorsque le tout dégénéra en coups de bâton, le pacifique Harris se retrouva pris entre les deux. Il en sortit alors avec une blessure au-dessus de l’œil droit et une autre en-dessous. Il hérita ainsi de 22 points de suture.

Ce n’en était toutefois pas terminé pour Harris. Le lendemain, il s’avéra qu’une hémorragie interne lui causa une considérable et douloureuse enflure, sous l’œil et dans la joue, qui l’empêchait de voir. L’entraîneur Punch Imlach lui dit donc de demeurer à Toronto plutôt que de suivre l’équipe pour le match retour à Détroit.

Il alla donc consulter le Dr Jim Murray, un des médecins de l’équipe, qui examina la situation.

-Il faudrait réduire l’enflure.
-Bien sûr, répondit Harris.
-Mais je ne veux pas y faire une incision.
-Non, d’accord.
-Je pensais plutôt à Charlie, dit le médecin.
-Charlie? Pas sûr. Je ne l’ai jamais utilisé.
-Moi non plus.
-Est-ce que ça fonctionne?
-On peut l’essayer.
-Ah bon. D’accord.

Qui était donc ce Charlie? Il s’agissait en fait d’une sangsue conservée dans un bocal. Le nouveau "traitement" n’avait toutefois jamais été expérimenté dans ce contexte, bien que les sangsues aient été utilisées depuis l'antiquité de diverses façons. Murray prit donc des pinces pour placer Charlie sur la blessure de Harris, qui avait donné son corps à la science. Charlie fit ensuite ce que sa nature lui guidait pendant de longues minutes.

Lorsque Harris demanda ce qui se passait, Murray lui répondit que Charlie devenait de plus en plus gros.

En regardant dans le miroir, Harris constata que l’enflure avait effectivement diminué, mais que Charlie avait pris de l’ampleur. C’est alors que Murray avoua à Harris qu’il ne savait pas comment retirer Charlie, ni quand. Le problème finit toutefois par se résoudre par lui-même lorsque Charlie tomba sur le plancher, boursoufflé et probablement mort d’une indigestion.

Le Dr Murray conduisit alors Harris à l’aéroport et il put jouer ce soir-là à Détroit.  

L'histoire ne dit pas si Charlie a été remplacé à ce moment, mais de nos jours, on ne trouve plus de sangsues dans un bocal dans les vestiaires de la LNH.

Après son long passage avec les Leafs, Harris joua brièvement avec les Wings, les Seals et les Penguins.

Il a ensuite été entraîneur dans l’AMH, avec les Nationals d’Ottawa et les Toros de Toronto et entraîneur-adjoint à Edmonton dans la Ligue nationale, avant d’aller au niveau junior avec Sudbury.

Il est décédé d’un cancer en 2001, à l’âge de 66 ans.

Sources:

Frayne, Trent, The Mad Men of Hockey, McClelland & Stewart Limited, 1974, pages 21 à 24,

hockeydb.com, wikipedia.org.

lundi 29 août 2022

Joueur oublié des 90's #66 - Brian Holzinger


 

 

Brian Alan Holzinger est né le 10 octobre 1972 à Parma en Ohio, une banlieue de Cleveland. Après y avoir joué au niveau du high school, il s’enrôla dans la North American Hocley League (NAHL) avec les Compuware Ambassadors de Détroit. Vous connaissez peut-être l'équipe du même nom (étrange) qui évolua brièvement dans la OHL avant de devenir éventuellement les Whalers de Plymouth. Le club avait à ce moment deux incarnations, une dans la OHL et l'autre dans le niveau junior A américain dans la NAHL. En fait, ce sont les succès de l'équipe de la NAHL au cours des années 80 qui incitèrent leurs dirigeants à prendre de l'expansion dans la OHL. L'incarnation NAHL des Compuware Ambassadors évolua de 1984 à 2003 et aura été un tremplin pour beaucoup de futurs vedettes de la LNH comme Pat Lafontaine, Jimmy Carson, Al Iafrate, David Legwand et même Eric Lindros. Ce dernier n'y aura toutefois joué que 14 matchs en 1989-90 où il brûla la ligue avec 52 points avant de passer rapidement à la OHL avec les Generals d'Oshawa.

Brian Holzinger débuta également avec les Compuware Ambassadors, étant nommé au sein de l'équipe d'étoiles de la NAHL à chacune de ses deux saisons passées là-bas. Mais contrairement à toutes les vedettes nommées plus haut qui graduèrent dans le junior canadien avant de se rendre à la LNH, Holzinger prit le chemin de la NCAA en 1991-92 avec l'Université Bowling Green, quelques mois après sa sélection par les Sabres de Buffalo en 6e ronde du repêchage de 1991 (124e au total).



Il y joua durant ses 4 années d'éligibilité, se distinguant de plus en plus à chaque année, le tout culminant en 1994-95 où il remporta le trophée Hobey Baker comme joueur de l'année dans la NCAA. C'est également en 94-95 qu'il joua ses premiers matchs dans la LNH, étant rappelé par les Sabres en fin de saison et en séries. Il fit bonne impression avec 3 points en 4 matchs et 3 autres en séries dont ses 2 premiers buts.

Il mérita son poste à Buffalo en 1995-96 où il joua 58 matchs (10 buts 10 passes) tout en faisant quelques séjours dans les mineures. Les Sabres ayant raté les séries, il termina la saison à Rochester et aidera l'équipe à remporter les grands honneurs de la AHL, la coupe Calder. Il connaitra ensuite sa meilleure saison en carrière en 1996-97, amassant 22 buts et 29 passes pour 51 points avec les Sabres. Il ne s'approchera cependant plus jamais d'une telle production, demeurant plutôt dans la trentaine de points annuellement. Il devint toutefois un bon plombier dans cette équipe compétitive des Sabres qui se rendit jusqu'à la finale de 1999 dans une cause perdante contre les Stars de Dallas. 

C'est justement cette finale de 1999 qui m'a inspiré à parler de Holzinger. 

Quand on parle de cette finale particulière, la première chose qui nous vient en tête c'est le fameux but controversé de Brett Hull en prolongation lors du 6e match, but qui permit aux Stars de remporter la série et la Coupe. Les fans brisés des Sabres surnomment ce but le «No goal» car une règle idiote était en place à ce moment, soit celle de la zone de protection du gardien où aucun but ne pouvait être accordé si le moindre atome appartenant à l'autre équipe s'y retrouvait. J'en ai peut-être déjà parlé mais je me souviens vivement d'un but refusé au CH parce que Benoit Brunet avait perdu son casque dans ce trapèze de protection mais aucun patin ni rien d'autre n'y figurait. J'aimerais vraiment trouver une archive vidéo de ce but car je revois clairement dans ma tête le bon vieux Brunet lâcher un gros «Tabarnak» lors de son retour au banc... J'ai parlé abondamment de ce but d'ailleurs dans la série «d'un autre angle».

Bref le scénario catastrophe que personne ne voulait voir se produire se matérialisa et un but décisif de la Coupe Stanley fut marqué malgré cette règle et personne ne voulait rien voir ni ne rien faire alors que les joueurs des Stars avaient déjà balancé tout leur équipement dans les airs et commencé leurs célébrations.

Je parles de tout ça car une chose m'a toujours chicoté avec cette règle conne. Pour ça il faut revoir ce but:



En regardant attentivement, vous allez vous rendre compte que Dominik Hasek est non seulement peu ennuyé par la présence du patin de Brett Hull dans son demi-cercle mais qu'il est clairement plus dérangé par la présence de Holzinger (#19) qui tentait d'enlever la rondelle au Golden Brett...

En tentant de repousser Hull et de s'emparer de la rondelle avec son patin, Holzinger a poussé sur le bloqueur et la mitaine de Hasek et a comme pour ainsi dire bien préparé la table pour Hull qui avait le champ libre devant lui pour tirer par la suite.


Donc bref tout ça pour dire que Brett Hull mérite ce but et que cette règle était de la grosse merde, représentant d'ailleurs parfaitement une époque assez glauque pour le hockey. Je trouvais aussi qu'on ne parlait pas vraiment du rôle secondaire de Holzinger dans cette histoire...

Ce dernier avait précédemment récolté 8 points durant ces 21 matchs des séries de 1999. Il en avait aussi récolté 11 en 15 matchs lors des séries de 1998. Il débuta la saison suivante avec les Sabres mais ce fut ses derniers moments là-bas alors qu'il fut échangé aux Lightning de Tampa Bay en mars 2000, en compagnie de Wayne Primeau, Cory Sarich et Alexander Kharitonov. En retour, les Sabres mirent la main sur Chris Gratton et un choix de 2e ronde en 2001 qui devint un membre à long terme des Sabres, Derek Roy.



 

Holzinger joua 2 autres saisons à Tampa, dont sa dernière de plus de 10 buts en 2000-01 avec 11 buts et 36 points. Il rata toutefois la majorité de la saison suivante avec plusieurs blessures et joua seulement 23 matchs. Il fut ensuite très peu utilisé en 2002-03, en plus d'être de nouveau blessé. Le Lightning l'envoya éventuellement dans les mineures avec les Falcons de Springfield. Ils l'échangèrent finalement aux Penguins en mars 2003 en retour de Marc Bergevin.

Il débuta ensuite la saison 2003-04 avec les Penguins, avant d'être échangé à l'équipe de son état, les Blue Jackets, en fin de saison. Il profita de l'arrêt des activités de la LNH en 2004 pour prendre sa retraite.

En 547 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 93 buts et 145 passes pour 238 points. Son numéro 19 fut retiré par les Falcons de Bowling Green et il est membre du temple de la renommé de l'équipe en plus du temple de la renommée du sport de Cleveland.


Voir les autres joueurs de la série ici.

samedi 27 août 2022

Pause Pub - Brown's





John Brown était un gardien dans les rangs junior et senior mineurs en Ontario dans les années 60. Lorsqu'il compris que sa carrière ne pourrait atteindre les plus hauts sommets, il décida de se lancer dans la production d'équipements. Ayant subit de multiples blessures mineures au cours de sa carrière, il savait exactement ce qui fallait améliorer dans l'équipement. Il créa la compagnie "Brown Hockey" au début des années 70. Il voulait par le fait même permettre aux gardiens qui ne jouait que pour le plaisir d'avoir accès à un équipement de qualité. Fabriquant d'abord des masques de gardiens, il améliora considérablement le plastron, tout en inspirant ses compétiteurs à faire de même. Les jambières, gants et autres pièces de protection suivirent dans les années subséquentes. 

Au début des années 1990, "Brown Hockey" misait sur une campagne de publicité visant autant les professionnels ou ceux à devenir, ainsi que les gardiens "à temps partiel". Pour ce faire, ils utilisèrent deux de leurs gardiens élite, John Vanbiesbrouck et Kelly Hrudey, pour représenter les professionnels, ainsi que le champion de tennis, Ivan Lendl, pour le volet "amateur".




De nos jours, Brown's est moins visible dans les grandes ligues, mais les plastrons ont encore la cote auprès des gardiens des ligues récréatives.

jeudi 25 août 2022

Julian Klymkiw





J'ai dernièrement fini la lecture du livre "Le Match", par Ken Dryden. J'avais déjà lu l'édition originale, alors intitulé "L'enjeu", mais lors de la réédition de 2008, la traduction française a été revue et je voulais me relancer dans cette lecture.

Lorsque Dryden évoque son enfance et les parties de hockey dans la cour avec son frère et les amis du voisinage, il fait mention des matchs de hockey à la télévision le samedi après-midi, vers la fin des années 50. Diffusé à CBS, il y avait entre les périodes une compétition opposant des joueurs de chaque équipe qui s'affrontait ce jour-là. Les joueurs prenaient part à deux épreuves, l'une d'elles étant le lancer de pénalité. Le gardien de but attitré pour cette épreuve était peu connu de Dryden et ses comparses mais ses prouesses, alors qu'il arrêtait la majorité des lancers, firent en sorte que lors de leurs propres concours de "lancers de pénalité", Dryden ne s'imaginait pas être Terry Sawchuck ou Glenn Hall ... il s'imaginait être Julian Klymkiw.

Né à Winnipeg le 16 juillet 1933 de parents ukrainiens, Julian Gregory Klymkiw s'aligna pendant deux saisons avec les Wheat Kings de Brandon, alors dans la Manitoba Junior Hockey League (MJHL) avant de graduer avec les Regals de Brandon, dans la ligue senior. Ayant raté la saison 1955-56, Klymkiw se dirigea vers le nord de l'Ontario pour rejoindre les Greyhounds de Sault-Ste-Marie où il disputa 33 matchs. Il retourna à Winnipeg vers la fin de la saison où il s'aligna avec les Warriors de Winnipeg pour 4 parties. Après trois parties avec eux la saison suivante, il rejoignit les Maroons de Winnipeg pour le tournoi de la coupe Allan. Il n'y disputa qu'un seul match. 

Les Red Wings de Detroit le contactèrent ensuite, afin de lui offrir un contrat comme préposé à l'équipement, et comme gardien d'urgence, majoritairement pour les pratiques de l'équipe. C'est pourquoi Gordie Howe lui colla le surnom de "Little Uke", en référence à ses racines, tout comme son coéquipier Sawchuk, d'ailleurs surnommé "Uke".


En octobre 1958, Klymkiw eut sa chance de garder les buts dans la LNH. Après deux périodes, les Wings menaient déjà 1-0 face aux Rangers de New York. Dès le début de la troisième période, Howe entra en collision avec le gardien des "Blue Shirts", Gump Worsley. Ayant subit une déchirure du tendon de la jambe gauche, il ne pouvait continuer le match. À l'époque, n'ayant toujours pas de gardien suppléant, les Rangers demandèrent aux Red Wings de leur prêter Klymkiw afin de terminer le match. En 18 minutes 50 secondes, il reçu 9 tirs, ne pouvant bloquer ceux de Marcel Pronovost et de Gordie Howe. Les Rangers s'inclinèrent 3-0.

Quelques semaines plus tard, Klymkyw subit une fracture à la cheville, ce qui mit un terme à son association avec les Red Wings. Il retourna alors à Winnipeg. Après deux saisons sans pouvoir jouer, Klymkyw retourna avec les Maroons de Winnipeg, qui faisaient office d'équipe nationale canadienne. Il prit sa retraite en 1965.


Après sa retraite comme joueur, il fut descripteur des matchs des Jets de Winnipeg sur l'antenne CJOB. Il s'impliqua aussi grandement au sein de hockey mineur, enfila régulièrement les jambières afin d'enseigner aux jeunes hockeyeurs de la région. Il travailla également longtemps chez les brasseries Carling O’Keefe et Molson en tant de responsable des relations publiques et des promotions. Il fit d'ailleurs partie des comités chargés de trouver les commanditaires pour les éditions de la coupe Canada. Il est décédé le 10 août dernier à l'âge de 89 ans.

mardi 23 août 2022

Le masque méconnu de Glenn Healy

La série Upper-Deck préférée de Ray Sheppard

 

Glenn Healy célèbre aujourd'hui même ses 60 ans. Bonne fête Glenn !!

J'en profite pour vous présenter son masque plus que méconnu. Car au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH, Healy n'aura porté qu'un seul modèle de casque ; un combo Cooper SK2000 et une grille Cooper HM30.

Cependant, lors de la saison 1995-96, alors qu'il évoluait avec les Rangers de New York, Healy voulut essayer un masque plus moderne. C'est Mike Richter qui lui proposa d'appeler Ed Cubberly, qui lui fabriquait déjà son masque de "Statue de la Liberté". En décembre 1995, Healy reçut ce masque très simple.




Healy ne le porta que durant quelques pratiques avant de le redonner à Cubberly, préfèrant le confort de son casque. Faut dire qu'il look bizarre sans son casque Cooper.



mercredi 17 août 2022

Doug Smith


Initialement, rien ne laissait entrevoir que Doug Smith deviendrait un athlète professionnel. En raison de malformations à ses jambes, il dut à un jeune âge porter des orthèses. Une fois que celles-ci firent leur travail, sa mère rechercha désespérément une façon de canaliser son énergie, lui qui souffrait d’un trouble de déficit d’attention. Elle l’inscrivit alors dans une multitude de sports, incluant bien sûr le hockey.

Ayant un talent offensif certain et ne reculant devant rien, il se retrouva avec l’équipe junior de sa ville natale, les 67’s d’Ottawa.

Ses débuts furent toutefois douloureux, puisque les vétérans lui firent subir une période d’initiation de trois mois. On l’humilia, on lui rasa les parties génitales, pour ensuite les recouvrir d’antiphlogistine, on l’attacha dans un chariot d’épicerie pour l’abandonner au milieu de la glace, on l’aspergea d’eau glacé, et ainsi de suite. Il faut dire qu'à ce moment, la culture de l’initiation était forte et généralement acceptée. S’en plaindre paraissait comme un signe de faiblesse. Smith en conserva un traumatisme et en 2020, il se joignit à la poursuite de Dan Carcillo contre les ligues juniors à ce propos.

Smith amassa malgré tout 57 points à son année recrue, avant d’augmenter son total à 101 points à sa deuxième saison. Cette performance convainquit alors les Kings de le repêcher deuxième au total à l’encan de 1981. Seul Dale Hawerchuk fut choisi avant lui. Le comparant à Bobby Clarke, on le préféra entre autres à Bobby Carpenter, Ron Francis et Grant Fuhr.

Immature, il se retrouva alors sous le soleil californien avec sa soudaine richesse. Il s’acheta une Porsche et s’appropria rapidement tous les avantages qu’offre la Cité des anges. Arrogant et imperméable aux conseils, il importuna rapidement la vedette de l’équipe, Marcel Dionne, avec qui il en vint aux coups. Smith constata toutefois que le glamour de Los Angeles passait par-dessus le hockey, puisque les Kings y jouaient à ce moment un rôle d’obscur figurant.

Un peu à la dérive, il demanda à Pat Quinn, son entraîneur avec qui il avait une bonne relation, de l’échanger. C’est finalement en janvier 1986 qu’il fut exaucé, alors qu’il fut expédié à Buffalo avec Brian Engblom, en retour de Ken Baumgartner, Sean McKenna et Larry Playfair.

Si Smith devint un favori de la foule à Buffalo, ça ne l’empêcha pas d’en découdre avec son entraîneur, d’abord Scotty Bowman, puis Ted Sator.

À l’été 1988, sa témérité lui causa d’être impliqué dans un accident de tout-terrain. Il se retrouva alors avec une plaque d'acier de 15 centimètres et 6 vis dans l’épaule. Smith décida alors de prendre les bouchées doubles pour s’assurer de revenir au jeu, mais il ne convainquit pas les Sabres de continuer l’aventure. Il fut donc laissé sans protection et réclamé par les champions en titre, les Oilers. Il ne sera toutefois en Alberta que pour 19 matchs, étant ensuite échangé aux Canucks, pour ensuite faire un bref arrêt à Pittsburgh.

Lorsque Scotty Bowman fut embauché pour prendre le banc des Penguins, Smith comprit rapidement que ce n’est pas à cet endroit que se trouvait son avenir. Son étoile ayant considérablement pâlie, il se dirigea alors vers l’Autriche. Pendant sa carrière de 535 matchs dans la Ligue nationale, il marqua 115 buts et obtint 138 passes.

En février 1992, lorsqu’un défenseur adverse perdit l’équilibre derrière son filet, il entra en collusion avec Smith qui arrivait à toute vitesse. Ce dernier atterrit alors tête première dans la bande. Il se brisa ainsi les cinquième et sixième vertèbres cervicales, en plus d’endommager sévèrement ses ligaments.

La convalescence fut longue et incertaine. Il dut être immobilisé pendant des mois avec un carcan en métal qui tenait à l’aide de vis insérées dans son crâne. Une fois stabilisé, il dut subir une opération qui dura 11 heures et qui entraîna de nombreux problèmes, dont une dépendance à la morphine. Pendant ces moments sombres, il eut des pensées suicidaires.

Bien que toujours fragile, il prit 13 ans à réapprendre à marcher et à reprendre une vie normale. Cette traversée du désert lui a donné amplement de temps pour réfléchir au sens de la vie et se dit maintenant une personne complètement différente de celle qu’il a déjà été.

De retour à Ottawa, il a été entrepreneur, écrit deux livres, et donne maintenant des conférences de motivation, en plus d’être impliqué dans des levées de fonds.

Sources :

"Doug Smith : The rebound of a lifetime" d’Andrew Duffy, November 24, 2012, Ottawa Citizen (spinalcordinjuryzone.com),

"Ex-Canuck Doug Smith latest to allege systemic junior hockey abuse in suit against CHL" de Patrick Johnston, December 17, 2020, Vancouver Province (theprovince.com),

hockeydraftcentral.com.

mardi 16 août 2022

Un masque à partir d'une statue ?

Le logo du Khimik de Voskresensk




Ma prochaine édition du "Masque du vendredi 13" n'est pas avant le 13 janvier 2023, mais je ne pouvais attendre à cette date pour vous montrer le masque d'Anatoli Ragulin. 

Anatoli est né le 5 mai 1941, en compagnie de ses frères jumeaux Mikhail & Alexander. Parmi ce trio, c'est Alexander qui connu le plus de succès sur la scène internationale. Il fit partie de l'équipe nationale de l'URSS dès 1960. Il était à son dernier tour de piste lorsqu'il participa à la célèbre "Série du Siècle" en 1972.

Anatoli, quant à lui, n'a pas connu autant de succès que son frère. Il trouva toutefois une façon de marquer l'histoire du hockey russe. Lors de son passage avec le Khimik de Voskresensk au début des années 60, il devint le premier gardien russe à porter un masque.

Mais ce n'est pas tant le fait qu'il dut porter un masque qui est marquant, mais plutôt à partir de quoi ce masque fut fabriqué. Il faut se rappeler qu'à l'époque, aucun équipement de hockey provenait de ce régime communiste. Le casque Jofa que la majorité des joueurs portaient étaient fabriqués en Suède. Donc, un ami de la mère de Ragulin a fabriqué un masque à partir d'un buste en métal d'un ancien membre du Parti communiste de l'Union Soviétique, Andreï Aleksandrovitch Jdanov.
L'artisan coupa la tête en deux afin de ne garder que le visage et perfora des trous pour l'aération, en plus de créer des ouvertures pour les yeux, pour le nez et la bouche. C'est comme porter une tête de pantin pour garder les buts ... mais en vraiment plus lourd.

Anatoli et son masque de pantin de métal

Ragulin dut protéger son visage suite à une fracture de l'os orbital, blessure qui occasionna une réduction de sa vision de l'œil droit. Cette blessure l'a peut-être empêché de gravir les échelons de l'équipe de l'Armée Rouge. Il ne joua d'ailleurs que 2 parties avec l'équipe, n'accordant qu'une moyenne d'un but par match, lors des deux victoires.