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vendredi 29 juillet 2022

Petr Klima


 

L'histoire de Petr Klima est assez fascinante. J'hésitais à le mettre dans la série des «Joueurs oubliés des 90's» car il y a un je-ne-sais-quoi qui semble rendre Klima assez mémorable aux yeux des vieux de la vieille comme nous autres, que ce soit son nom amusant propice aux jeux de mots idiots ou bien son fameux but marqué en finale de 1990 contre les Bruins, ou sinon son fameux casque JOFA doublé d'un «mullet» assez garni à l'arrière. Mais je me suis aussi rendu compte que je ne connaissais Klima qu'en surface et un tel personnage se méritait une biographie en bonne et due forme.

Petr Klima est né le 23 décembre 1964 à Chomutov dans l'ancienne Tchécoslovaquie, dans la partie qui est maintenant la Tchéquie. Son père, Josef Klima, était un ancien joueur, dont la carrière dura presque 20 ans dans les différentes ligues tchèques de l'époque et sur la scène internationale. Petr débuta sa carrière avec le HC Litvinov en 1981. Il s'y illustra au cours des deux années suivantes, graduant avec le club senior à l'âge de 18 ans où il marqua 19 buts en 44 matchs. Ayant vu son potentiel lors des championnats du monde, l'entraîneur des Red Wings de Détroit Nick Polano convainquit l'équipe de prendre le risque et d'en faire leur choix de 5e ronde (86e au total) au repêchage de 1983. Le DG des Wings, Jim Devellano dit alors à Polano «Ok je l'ai pris. Maintenant tu dois aller le chercher».

Comme vous vous en doutez, pour jouer en Amérique du Nord, Klima se devait de faire défection, ce qu'il décida de mettre en branle une fois son service militaire terminé en 1985. Il aurait sinon fait défection en même temps que son ami Petr Svoboda, un an plus tôt en 1984.

Après plusieurs mois de négociations secrètes entre lui et les Wings, dont une signature de contrat dans le dos de l'équipe Tchèque à Vancouver lors de la coupe Canada de 1984, les deux partis passent à l'action. À la mi-août 1985, alors que son équipe s'entraînait de l'autre côté du rideau de fer à Nussdorf en Allemagne de l'Ouest, Klima faussa compagnie à ses coéquipiers lors d'un repas d'équipe pour sauter dans une voiture qui allait le conduire à un boisé où il avait ensuite à marcher plusieurs hectares de forêt pour finalement rejoindre Polano et le vice-président des Wings, Jim Lites. Ces derniers durent ensuite cacher Klima pendant quelques semaines dans les environs de Nussdorf et d'autres villes avoisinantes en Autriche.


Klima leur réserva alors quelques surprises. Il exigea entre autres d'avoir plus d'argent et que les Red Wings arrangent également le passage de sa copine, n'ayant que des marques de naissance comme seul moyen d'identifier cette dernière. Ils durent ainsi débourser beaucoup d'argent supplémentaire pour engager ce qui était techniquement des kidnappeurs professionnels pour réunir Klima et sa copine. Durant cette période en cachette dans les confins de l'Autriche, Klima aurait aussi crashé une Mercedes loué alors qu'il n'avait évidemment pas de permis. Tout ces «red flags» de la part de Klima deviendront une bonne indication de la suite des choses pour lui et les Wings.

Après toutes ces magouilles dignes d'un film d'espionnage qui auront coûté près d'un quart de million aux Red Wings, Klima arriva enfin à Détroit en septembre 1985. S'il n'était pas le premier à faire ainsi défection (Svoboda, les frères Šťastný, Miroslav Frycer, etc.), il était toutefois le premier à le faire pour une équipe américaine, les autres étant tous pour des équipes canadiennes. En honneur de sa nouvelle liberté, Klima choisit de porter le #85, l'année où il arriva finalement en Amérique du Nord. Plus tard en 1989, Alexander Mogilny fit de même avec son numéro 89 lorsqu'il devint le premier russe à faire défection. 

Au sein d'une équipe des Red Wings encore médiocre (après les années Dead Wings), Klima fit ses grands débuts dans la LNH à l'automne 1985. Il commença avec un but à son premier match, mais fut blanchi pour plusieurs matchs par la suite, suite à quoi il fut laissé de côté quelques matchs pour observer davantage le jeu nord-américain de la passerelle. À son retour, il commença à débloquer et termina tout de même cette saison recrue avec 32 buts et 56 points en 74 matchs. Il était toutefois le pire attaquant des Red Wings pour les +/- avec une fiche de -39. 

Un avant spectaculaire et rapide, Klima était un joueur très paresseux en défense et laissa plusieurs fans et entraîneurs sur leur faim quant au véritable potentiel offensif qu'il possédait. Il termina sa carrière avec une fiche de -122 et n'a eu que très rarement une fiche en saison positive à ce niveau.

Malgré de bonnes premières saisons offensives à Détroit, dont deux autres de plus de 30 buts, Klima profitait de sa nouvelle liberté, peut-être un peu trop de liberté aux yeux des Red Wings. Il se teignait les pointes des cheveux en blond, portait une boucle d'oreille, s'achetait des voitures luxueuses et faisait la fête. Il se fait également remarquer par son habitude de taper sa palette de seulement quelques bandes, un style qui sera surnommé «candy cane». Il porte aussi un gros casque JOFA 265 dont Don Cherry se moque en disant que Klima ne l'utilise que pour protéger sa chevelure blonde...

L'alcool est très présent au sein des jeunes Red Wings de l'époque et Klima défraie les manchettes par ses frasques en compagnie de Bob Probert, Joey Kocur et Sheldon Kennedy. Ils défient constamment le couvre-feu et manquent des pratiques. Klima est souvent arrêté au volant pour vitesse excessive et/ou facultés affaiblies. Durant les séries de 1988, les Red Wings sont finalement redevenus respectables et se faufilent jusqu'en finale de conférence contre les Oilers. En arrière 3-1 dans la série et faisant face à l'élimination, un groupe de 6 joueurs des Wings défient le couvre-feu et s'enfuient dans un bar. 

Klima, blessé, fait partie du groupe et aurait apparemment été celui qui a persuadé Probert, alors en probation et en tentative de sobriété, de venir les rejoindre. L'entraîneur Jacques Demers est découragé et ne peut plus voir Klima en peinture. Pourtant, avant sa blessure, Klima était en feu lors de ces séries avec une fiche de 10 buts en 12 matchs.


En septembre 1988, il est suspendu pour avoir encore enfreint les règles de l'équipe lors du camp d'entrainement. Il aurait entre autres manqué l'avion avant un match pré-saison. Il ne peut revenir avec l'équipe qu'après s'être excusé auprès de ses coéquipiers. En octobre, deux jours avant son retour avec l'équipe, il est de nouveau arrêté pour facultés affaiblies, d'avoir endommagé un autre véhicule en plus d'avoir tenté de s'enfuir. Après sa suspension, il est finalement envoyé dans la Ligue américaine pour un séjour de 5 matchs. Quand il revient à Détroit, il obtient tout de même 25 buts et 41 points en 51 matchs en 1988-89. Mais pendant ce temps, les Red Wings sont prêts à se débarrasser de Klima. Les Nordiques et le Canadien auraient notamment été dans le portrait pour l'obtenir. Les Red Wings sont toutefois assez gourmands dans leurs demandes. Serge Savard aurait d'ailleurs refusé de se départir de Stéphane Richer pour obtenir le tchèque. Les Nordiques auraient quant à eux refusé de se départir d'un choix de première ronde pour faire son acquisition.

Klima est finalement arrêté pour de bon en mai 1989 pour bris de probation après une troisième arrestation pour conduite sous influence de l'alcool où il tenta encore de s'échapper de la police. Il est condamné à 35 jours de prison durant l'été 1989 suivi d'une cure de désintox de 45 jours. 

Repentant à son retour et jurant ne plus jamais boire et de conduire, Klima reprend du service au début de la saison 1989-90. Il est toutefois finalement échangé lorsqu'il fait partie du «package deal» des Red Wings qui l'envoient à Edmonton en compagnie de Adam Graves, Joe Murphy et Jeff Staples en retour du malheureux Jimmy Carson, Kevin McClelland et un choix de 5e ronde en 1991.


À Edmonton, Klima dépasse de nouveau le plateau des 30 buts avec une fiche de 30 buts 33 passes pour 63 points. Mais durant les séries de 1990, il n'est utilisé que sporadiquement au sein de l'équipe toujours dominante des Oilers qui, après l'échange de Wayne Gretzky en 1988, avait beaucoup à prouver mais qui se retrouvait quand même très galvanisée suite à cet important échange amenant trois morceaux très utiles en Klima, Graves et Murphy. Ces deux derniers ont d'ailleurs marqué l'imaginaire collectif des Edmontoniens en formant la «Kid Line» avec Martin Gélinas lors de ce printemps magique de 1990. On peut dire que Glen Sather aura quand même bien rentabilisé l'échange de Gretzky avec ce qu'il a pu obtenir en retour de Carson. Gélinas a aussi été obtenu dans l'échange de la merveille avec les Kings.

Pour sa part, Klima n'obtient que 5 buts et aucune passe en 21 matchs. Cependant, un de ces buts fait aussi partie de la légende et du folklore des Oilers. Lors du premier match de la finale contre les Bruins, l'égalité de 2-2 persistait après trois périodes. Après deux périodes supplémentaires, c'était toujours l'impasse. Finalement, à 15:13 de la 3e période de surtemps, c'est un Petr Klima très frais qui vint sceller l'issue du match. L'entraîneur John Muckler n'aimait pas le jeu non-fiable de Klima en défense pour risquer de perdre le match. Il n'avait donc que très peu joué, dont aucune minute durant ces périodes supplémentaires. Mais avec la plupart de ses joueurs exténués, il se tourna finalement vers Klima et le pari fut bénéfique. Il s'agit encore à ce jour du plus long match de finale dans l'histoire de la LNH.


Malgré tout ça, Klima demeura quand même «benché» pour la majorité des matchs suivants et n'obtiendra aucun autre point durant cette finale.

Après son arrivée à Edmonton et cette première saison fructueuse là-bas, Klima s'est assez assagi par la suite pour ses activités hors-glace. Il déclara plus tard que ses premières années en Amérique du Nord furent difficiles personnellement et que l'alcool était un moyen de se dégêner avec ses coéquipiers et pour oublier ce qu'il avait laissé derrière lui. Il énonça également que la culture étant différente dans son pays, particulièrement pour l'alcool au volant où c'était selon lui plus accepté là-bas. 

Il connut ensuite sa meilleure saison en carrière en 1990-91 avec une fiche de 40 buts et 28 passes pour 68 points. Aucun membre des Oilers ne marquera plus de 40 buts après lui jusqu'à la saison de 41 buts de Connor McDavid en 2017-18 et ensuite Leon Draisaitl et ses saisons subséquentes de 50 buts et plus. Klima fut également un membre plus important en séries en 90-91 lorsque les Oilers s'inclinèrent en finale de conférence et où il obtint 7 buts et 13 points en 18 matchs. Sa saison 90-91 représentait également un sommet en carrière pour lui avec une fiche de +24.

Il joua deux autres saisons à Edmonton, dont une de 32 buts en 1992-93. Mais comme Klima n'était pas vraiment un passeur, il ne termina la saison qu'à 48 points, ce qui était (tristement) quand même bon pour le premier rang des piteux Oilers de 92-93 en pleine période post-dynastie... Klima n'est toutefois pas très heureux à Edmonton, détestant le froid lui rappelant trop la Tchécoslovaquie, et désire être échangé aux États-Unis pour obtenir la citoyenneté américaine.

Voulant de toute manière se reconstruire et se rajeunir, les Oilers envoient Klima au Lightning de Tampa Bay durant l'été 93 en retour de considérations futures qui deviendront un choix de 3e ronde en 1994 qui n'aboutit à pas grand chose (Brad Symes). Il obtint une autre saison de plus de 20 buts en 93-94 avec 28 buts et 55 points avec le Lightning. Il y joua deux autres saisons avant d'être échangé aux Kings de Los Angeles à l'été 1996 en retour d'un choix de 5e ronde.


 
Rare photo de son passage à L.A.

Son arrivée à L.A et la saison 1996-97 marqua toutefois le début d'une phase nomade et la fin qui approche pour Klima. Après seulement 8 matchs où il ne récolta aucun but, il fut rapidement échangé de nouveau, cette fois-ci aux Penguins de Pittsburgh en retour de considérations futures. Ce ne fut guère mieux à Pittsburgh lorsqu'après 9 matchs et seulement 1 but, il est rétrogradé dans les mineures avec les Lumberjacks de Cleveland dans la IHL. Il refusa initialement de s'y rapporter, déclarant qu'il préférait prendre sa retraite que d'être un joueur des ligues mineures. Les Penguins lui offrirent alors de racheter son contrat, ce qu'il refusa. Après quelques jours, il parvint à s'entendre avec l'équipe pour se rapporter à Cleveland avec une permission spéciale de pouvoir retourner à sa maison de Tampa Bay aux deux semaines. 

Après quelques mois et tout de même une bonne fiche de 21 points en 19 matchs avec les Lumberjacks, les Penguins passent à l'acte et rachètent son contrat. Libre comme l'air, il parvient toutefois à s'entendre avec son ancienne équipe, les Oilers, qui le signent comme agent libre pour terminer cette saison 1996-97. Il n'est toutefois qu'un passager avec les Oilers où il obtient 1 buts et 5 passes en 16 matchs et n'est de nouveau que très peu utilisé lors du retour des Oilers en séries en 1997, parcours où ils surprendront les Stars de Dallas en 7 matchs avant de s'incliner en 2e ronde contre l'Avalanche.

Retour à Edmonton avec la nouvelle version du chandail des Oilers... mais toujours son tape de bâton de style «candy cane».

Libéré par les Oilers et sans contrat dans la LNH, Klima met le cap sur la ligue allemande en 1997-98. Il est toutefois ramené une nouvelle fois au bercail, cette fois-ci par les Red Wings. Il obtient un essai lors du camp d'entraînement mais les Red Wings ne lui proposent qu'un contrat à deux volets et de débuter la saison dans les mineures, ce qu'il refuse encore une fois. Il ne changera d'idée que quelques mois plus tard, soit en janvier 1999. Après quelques semaines avec les Red Wings d'Adirondack, c'est finalement le 14 février 1999 que Klima put finalement revenir dans la LNH, avec sa première équipe maintenant totalement différente de lorsqu'il l'a quitté 10 ans plus tôt. Il ne restait d'ailleurs que Steve Yzerman comme seul survivant de cette époque chez les Wings.

Lors de son premier match de retour avec les Wings, Klima marqua son dernier but dans la LNH, qui est étrangement sur Youtube en qualité plus que médiocre:

Klima n'étant qu'avec les Red Wings simplement que pour cette fin de saison et en attendant que quelques blessés reviennent, il ne récoltera pas d'autres points en 13 matchs et ne sera qu'un spectateur durant les séries où il ne joua aucunement. Ce furent ses derniers moments dans la ligue.

Il prit alors sa retraite mais revint au jeu en 2001-02 dans son ancienne patrie libérée avec son premier club de sa jeunesse, le Litvinov HC en première division tchèque. Il termina premier pointeur de son club cette saison-là. Il y joua une dernière saison en 2002-03 avant d'accrocher ses patins pour de bon.

Ses fils jumeaux, Kevin et Kelly Klima, ont plus tard joué dans la LHJMQ avec les Wildcats de Moncton et les Saguenéens de Chicoutimi. Non-repêchés, ils ont joué quelques temps dans les mineures avant de tous les deux revenir en Tchéquie en première division. Le paternel est pour sa part entraîneur du SK Trhači Kadaň en 2e division depuis la saison 2017-18.

 

En 786 matchs dans la LNH, Petr Klima aura obtenu 313 buts et 260 passes pour 573 points.

Pour finir, je vous laisse sur une de ses publicités en 1987 pour la boisson gazeuse Vernors.



Sources:
The Haughtiness of Petr Klima, Crime in Sports
2 CZECH HOCKEY STARS WHO DEFECTED SAY MOGILNY HAS STRENGTH TO SURVIVE, Buffalo News, 14 mai 1989
The defection of Petr Klima was like a bad spy novel, but Red Wings got their man, Vintagedetroit.com, 31 janvier 2016
KLIMA ARRESTED ONCE AGAIN ON DRUNKEN DRIVING CHARGES, Orlando Sentinel, 31 mai 1989
Penguins buy out Petr Klima’s contract, Associated Press, 31 janvier 1997
DEMERS: DRINKING BY PROBERT, OTHERS CAUSED DETROIT'S LOSS, Washington Post, 12 mai 1988
Klima sentenced to jail, UPI, 16 juin 1989
Klima, Probert trouble for Wings, Daily Collegian, 20 octobre 1988
WINGS LOST MUCH MORE THAN A GAME, Detroit Free Press
KLIMA’S PARTY NOW A WINGS’ NIGHTMARE, Detroit Free Press
Red Wings Sign Klima Again, Associated Press, 11 janvier 1999
Klima: trop cher au goût de Lapointe, Le Soleil, 16 janvier 1988
Klima veut vaincre son problème, La Presse, 16 septembre 1989
Demers: Nous n'avons pas cédé de supervedette, La Presse, 3 novembre 1989
L'incompris Petr Klima ne regrette vraiment rien, Le Soleil, 1er mars 1995
Que de passage, Petr Klima ne veut pas moisir dans les mineures, Le Soleil, 11 janvier 1997
Les Oilers offrent une nouvelle chance à Klima, Le Droit, 22 février 1997

dimanche 24 juillet 2022

Une petite photo pour le plaisir #101 - Musée Pop de Trois-Rivières

Si vous vous rendez en Mauricie, il est possible de visiter le Musée Pop. En plus de la très intéressante visite de la vieille prison de Trois-Rivières (reliée au musée), vous pouvez entre autres voir l’exposition "Attache ta tuque", au sujet de la culture québécoise.

On y retrouve trois sculptures de bois (bois polychrome) de Patrick Lavallée. Une première, Souvenir d’enfance, représente Ken Dryden appuyé sur son bâton Canadien.



La deuxième, Maurice Richard, le héros, représente le Rocket avec son bâton Victoriaville.



La troisième, La soirée de hockey, évoque une rencontre Canadiens-Nordiques.



On y retrouve également des tables de hockey, de 1950, en bois et de 1954, en métal, dans un état surprenant.  La mienne est beaucoup plus récente, et pourtant...






Notez toutefois que le hockey n’est qu’une facette de l’exposition. On y retrouve aussi des volets sur la musique, le climat et plusieurs autres.

En ce moment, il est aussi possible de voir une exposition complémentaire à la visite de la prison et une autre au sujet du cirque.

Pourquoi ne pas combiner votre visite avec un match de baseball des Aigles au Stade Quillorama (auparavant Fernand-Bédard), un petit saut à l'hippodrome, juste à côté ou le Grand Prix de Trois-Rivières?  Avec les Lions de la ECHL et les Patriotes de l'UQTR (hockey U Sports), l'offre sportive dans la cité de Laviolette est variée.

jeudi 21 juillet 2022

Le masque Delbert G. Louch








J'en ai déjà fait mention à quelques reprises, j'adore faire le tour des brocantes à la recherche d'articles de hockey ; rondelles, équipements vintage, masques de gardien, etc. Et ces recherches peuvent parfois être payantes, surtout en histoire. J'ai récemment mis la main sur un exemplaire des masques fabriqué par Delbert G. Louch. Vous avez fort probablement déjà vu photo semblable, mais avec le visage de Johnny Bower derrière le masque.

C'est en 1954 que M. Louch développa la première version de ce protecteur facial transparent, dans son atelier de St-Mary's, en Ontario. Fabriqué avec deux épaisseurs de plexiglas afin d'assurer une rigidité, il en fit parvenir un exemplaire à tous les gardiens de la LNH, espérant une réponse positive et que les gardiens se mettent à l'utiliser de manière continue. Malheureusement, les critiques furent destructrices ; embue rapidement, obstrue la vue (dû aux reflets des lumières), ne protège pas assez le front, etc. 

Celui qui donna le plus de chances au masque de Louch fut Jacques Plante. Après avoir subit des fractures aux os des joues en 1954 et en 1955, Plante cherchait une façon de convenablement se couvrir le visage, sans pour autant en réduire sa visibilité et son efficacité. Plante y colla des serviettes pour le coller à son visage, et ainsi absorber les chocs et la sueur. Il coupa également un espace pour ses yeux, afin d'éviter le reflet dérangeant des spots de lumière dans les arénas, et créa le trou pour la bouche afin d'éviter au protecteur d'embuer,. C'est en partie ce masque qui emmena Plante à se faire mouler le visage pour créer son masque de fibre de verre, qu'il présenta à toute la famille de la LNH en novembre 1959. C'est d'ailleurs en 1959 que l'on vit un gardien avec ce qui pourrait être l'ancêtre du casque de ski-doo.

Portant son masque de fibre de verre (avant qu'il soit peinturé beige/blanc), tenant son masque de plexiglas modifié

C'est pourtant deux ans auparavant, en 1957 que Louch accoucha du modèle que j'ai acquis. Il était destiné autant aux gardiens de but de hockey que de crosse, pour les receveurs au baseball et aux arbitres. Le port de ce dernier se vit particulièrement dans les ligues mineures et les universités. Emile Francis, futur entraîneur des Rangers de New York, le porta pendant quelques matchs en décembre 1959, alors qu'il évoluait avec les Comets de Spokane, dans la Western Hockey League. Ayant une épaule dans une attelle suite à une blessure (en dehors de la glace on s'entend), Francis décida de porter le masque protecteur au cas où il ne pourrait relever le bras assez rapidement pour protéger son visage pour capter une rondelle. 

Joe Sellinger avec Michigan State

Emile Francis avec les Comets de Spokane

Ce nouveau modèle fut une fois de plus testé par quelques gardiens de la LNH, dont Glenn Hall et Johnny Bower (voir début de l'article) encore sans grand succès. Toutefois, Terry Sawchuck endossa le produit, ayant une mention sur les boîtes qu'il suggérait fortement à chacun de porter un masque ... sans qu'il n'est jamais porté ce masque plus d'une pratique.

Test probablement aussi efficace que de "kicker" les tires d'un char

Ce protecteur avait également une version pour les joueurs, qui ne couvrait que les yeux et le nez. Pas mal l'ancêtre de la visière que nous connaissons aujourd'hui.


Les innovations de M. Louch sont encore très méconnues aujourd'hui. Pourtant ses tentatives ont aidé à l'amélioration des équipements protecteurs que nous connaissons maintenant. D'ailleurs, la "version" de Jacques Plante se retrouve au Hockey Hall of Fame ... sans la mention de M. Louch. Né en 1903, M. Louch est décédé en mai 1990.

dimanche 17 juillet 2022

Le masque de ... Barclay Plager ??

 

Les frères, Bill, Bob et Barclay Plager





À partir de l'expansion de 1968, il était rendu assez rare de voir des gardiens qui ne portait pas le masque. La "révolution" lancé par Jacques Plante en 1959 avait fonctionnée. De toute façon, avec la constante amélioration de l'équipement et des bâtons, il était de plus en plus dangereux pour un gardien de s'aventurer sur la patinoire sans masque. Ce fut également le cas pour les joueurs, qui commençaient à se conscientiser par rapport à leur sécurité. On voyait d'ailleurs de plus en plus de joueurs porter le casque. Ce ne fut toutefois qu'en 1979 que la Ligue obligea tous leurs nouveaux joueurs à en porté un.

Lors de la saison 1970-71, Barclay Plager se fit casser le nez (certaines sources indiquent jusqu'à 5 fois (!) lors de cette saison). Afin de continuer à jouer, il décida de se protéger le visage en portant un masque de gardien.

Comme on peut remarquer, il fit modifier le masque afin que sa bouche et sa mâchoire soient libre de protection. Et, en tant que défenseur, le port du masque lui permit de continuer à se placer devant les lancers en direction de la cage des Blues.


Acquis des Rangers en 1967, Plager était le cœur et l'âme des Blues, étant un pilier de la défense de l'équipe en compagnie de son frère Bob. Il devint capitaine en 1972 jusqu'en 1976, alors qu'il fut envoyé dans les mineures avec les Blues de Kansas City. En tant que joueur-entraîneur, il aida les Blues à gagner le championnat de la Central Hockey League. Suite à une autre demi-saison dans le même rôle, cette fois avec les Golden Eagles de Salt Lake, Plager fut promu au poste d'entraîneur en chef des Blues de St-Louis. Outre la saison 1980-81 (année où son #8 fut retiré par les Blues), il resta derrière le banc de St-Louis (comme assistant ou comme entraîneur-chef) jusqu'en février 1988, alors qu'il décéda d'un cancer du cerveau.


samedi 9 juillet 2022

Les excursions LVEUP 2021-22 #14 – Le repêchage de la LNH – Centre Bell


Et voilà! Le rideau est finalement tombé sur la séance de repêchage de 2022. Le fait que les Canadiens qui détenaient le premier choix (une première depuis 1980), alors que l’événement avait lieu dans leur cour, a fait en sorte de créer un grand engouement. Tous avaient une opinion et il en a résulté de nombreuses discussions pas toujours civilisées entre des personnes qui avaient peu ou pas vu jouer les principaux protagonistes. Maintenant, rendez-vous dans 3 ou 4 ans pour avoir une opinion un peu plus informée sur la chose.

La situation a grandement aidé à mousser l’intérêt pour les billets pour assister à l’encan. Pour la première journée (jeudi soir, première ronde), il en coûtait 90$ pour les rouges, 80$ pour la section club et 40$ pour le niveau supérieur. Ces billets se sont envolé à la vitesse de l’éclair et n’ayant pas été assez rapide, j’ai dû m’en passer. Pour la deuxième journée (vendredi, rondes 2 à 7), les prix étaient de 30$ pour les rouges, 20$ pour la section club et 10$ pour les niveaux supérieurs. Je me suis dit que, même si le suspense était moins grand que pour le jeudi, voir comment le tout fonctionnait valait bien un petit 10$. Je me suis donc dirigé vers les hauteurs.

Il fut une époque où je suivais les activités de la LHJMQ de beaucoup plus près que maintenant. Aujourd’hui, je connais quelques espoirs, mais sans plus. Aussi, si le championnat mondial junior m’aide habituellement à connaître quelques noms, ce ne fut pas le cas cette année, puisqu’il a été grandement écourté. Je me suis donc imprimé les listes de la centrale de dépistage, histoire de me repérer et de comparer avec les choix des équipes.

Fébrilité avant le grand moment

À mon arrivée, il était facile de repérer les espoirs. Il suffisait de chercher les jeunes hommes en complet cravate. Plusieurs prenaient des photos avec les membres de leur famille. On sentait une fébrilité partagée. Atteindre ce niveau sans un appui indéfectible de ses proches est pratiquement impossible.

D'après vous, qui sont les espoirs parmi la foule?

Je me suis ensuite dirigé vers mon siège. Le plancher était disposé comme une classe. À l’avant, les cancres : Montréal, Arizona et Seattle. À l’arrière, les premiers de classe : Colorado, Tampa Bay, New York et Edmonton. Avant de commencer la séance, Bill Daly, le commissaire adjoint, a même pris les présences en nommant chacune des équipes par ordre alphabétique. Il ne manquait que le son de la cloche…

La photo n'est pas très bonne, mais on y voit les cancres de la classe (Montréal, Arizona et Seattle) en avant, au pied du podium

À l'arrière, les premiers de classe, de haut en bas, Colorado, Tampa Bay, New York et Edmonton

Comme à l'école, le professeur Bill Daly prend les présences


La section médias

Nos amis de TVA Sports

La foule était plus clairsemée que la veille

Contrairement à la première journée, où une tribu de personnes se rendait sur le podium à chacune des annonces pour ensuite attendre l’arrivée de l’heureux élu et de lui remettre un chandail, les autres tours se déroulent plus rondement. On fait l’annonce à partir de la table et si le joueur est présent, il peut descendre et rejoindre sa nouvelle équipe, mais pendant cette période, les sélections continuent. Si l’équipe suivante traînait, Daly l’incitait à se dépêcher. (Gary Bettman n’était pas sur le podium lors de la deuxième journée.) À certains moments, l’annonceur Michel Lacroix, qui répétait les choix, s’est même fait couper la parole. Ceci laisse donc moins de temps pour chercher parmi les listes.

Au début, on peut tout de même suivre, puisque les premiers nommés sont habituellement en haut de la liste. Mais dans un repêchage où celle-ci était plus ou moins suivie, ça devenait de plus en plus difficile de les repérer rapidement. Je me suis donc concentré sur les choix des Canadiens, des Sénateurs et ceux issus de la LHJMQ. Pour le défenseur russe choisi en cinquième ronde par les Hurricanes, désolé… D’autant que pour la deuxième journée, les noms des joueurs choisis n’étaient pas affichés sur le tableau central, mais seulement sur celui du podium, peu visible d’où j’étais. Mais pourquoi j’ai oublié mes lunettes?

Un peu difficile pour moi de lire sur le tableau du podium...


Les équipes avaient ensuite une loge pour manger et recevoir leurs nouvelles acquisitions.

À la sortie, les exaucés avaient leur nouveau chandail sur le dos, alors que les déçus n’avaient que leur veston. Certains se sont prêté à des séances de photos, que ce soit avec des parents et amis ou avec des partisans. Une multitude de navettes attendait tout ce beau monde à l'extérieur.

En route vers l'aéroport.  On espère qu'ils sont patients...

Somme toute, c’est une expérience intéressante, mais l’intérêt est encore plus grand si vous suivez le hockey junior. L’aspect humain (joie, déception, solidarité et fierté familiales) est particulier, et je suppose que j’en aurais été témoin encore plus si j’avais été assis parmi les joueurs et leurs familles.

Isiah George des Knights de London et nouvelle acquisition des Islanders qui prend un bain de foule

Faits et commentaires au sujet du repêchage

-Kent Hughes a eu l’intelligence d’éviter la controverse au sujet de l’aspect local. Il a repêché un franco-ontarien (Cédric Guindon au 4e tour) et un québécois de la LHJMQ avec sa dernière sélection (Miguel Tourigny au 7e tour). C’est peu, d’autant plus que le tricolore a choisi onze joueurs, mais c’est mieux que rien. Je n’ai jamais compris que Marc Bergevin soit tombé à quelques reprises dans ce piège à ours et dut passer du temps à se justifier au lieu de parler de ses choix, alors qu’il aurait été si simple de prendre au moins une sélection tardive pour montrer qu’on s’intéresse à la LHJMQ. S’il peut arriver que les étoiles ne s’alignent pas pour les premières rondes, pour celles qui suivent, il n’y a pas d’excuse. Je comprends aussi que les règles favorisent entre autres les joueurs universitaires, puisqu’on peut conserver leurs droits plus longtemps, mais il demeure que les probabilités que ces sélections tardives ne jouent même qu’un seul match dans la grande ligue sont de toute façon faibles. Tourigny (que je n’ai pas vu jouer) a autant de mérite que n’importe quel américain qui ne mettra peut-être jamais les pieds à Montréal. Lui donner sa chance est sain et peu coûteux, en plus de permettre d'éviter des débats philosophiques redondants.

-Parlant des espoirs de la LHJMQ, ce sont les Ducks d’Anaheim qui ont "nettoyé la place" en s’accaparant trois des quatre premiers joueurs issus de cette ligue : Nathan Gaucher, Noah Warren et Tristan Luneau.  On leur souhaite bonne chance.

-Les Sénateurs aiment beaucoup les suédois (4 choix sur 9). Les Canadiens sont plus diversifiés (deux slovaques, deux ontariens, deux albertains, un québécois, un suédois, un finlandais, un américain et un autrichien).

-La liste de la centrale est une indication, mais après un moment, elle ne tenait plus et les équipes choisissaient un peu partout, même à l’extérieur de celle-ci. Par exemple, chez les gardiens européens, quatre cerbères sur la liste (sur dix) ont été choisis, alors que sept autres ont été sélectionnés sans même y apparaître.

-Chez les patineurs nord-américains, le triste honneur du plus haut classé à ne pas être choisi appartient à Jake Livanavage, de l’Arizona. Il était classé 54e. On peut imaginer la déception. Comme il a 18 ans, il pourra se reprendre. Chez les gardiens, le troisième espoir nord-américain, le californien Dylan Silverstein et le deuxième européen, le suédois Hugo Havelid, ont également été ignorés. Ils ont aussi 18 ans. Autre preuve que la liste ne fait pas foi de tout.

-À l’inverse, les Panthers ont choisi au 93e rang Marek Alscher des Winterhawks de Portland. Selon la liste de la centrale de recrutement, il n’était que 177e et ce, seulement parmi les patineurs nord-américains. L’avenir nous dira si ce qu’ils ont vu et que la centrale n’a pas vu se transformera en or ou si ce n’était qu’une illusion.

-Toujours au sujet des gardiens, la récolte a été faible. Il a fallu attendre au 41e rang avant qu’un d’eux ne soit choisi (le finlandais Topias Leinonen, par Buffalo). Seulement deux ont été sélectionnés parmi les 100 premiers.

-Kent Hughes n'a pu être aux côtés de son fils Jack, choisi 51e rang par les Kings, puisqu'il était occupé à la table des Canadiens.  Ils se sont toutefois évidemment repris un peu plus tard dans la journée, alors qu'ils se sont fait l'accolade.

-Au quatrième tour, les Red Wings ont repêché un jeune prodige, Amadeus Lombardi.  Peut-être que lui et Ludwig Persson, le choix de troisième tour des Capitals, nous produiront éventuellement de grands classiques.

-Espérons que Cutter Gauthier, le premier choix des Flyers, est bien outillé pour accéder à la LNH.

-Le prix du choix itinérant revient au 216e, celui qui a servi à choisir Miguel Tourigny.  Il s'agit à la base du 7e choix des Blues.  Il est ensuite passé par Montréal (dans l'échange de Jake Allen), puis Philadelphie (en retour d'Erik Gustafsson.  "On n'a jamais assez de défenseurs" comme disait l'ancienne administration.), puis Arizona, avant de revenir à Montréal (en retour du 7e choix de 2021).  5 destinations dans 4 villes différentes.

-Une fois que la séance avançait, une charmante personne s’est mise à crier comme une perdue à chaque sélection, comme si elle faisait partie de la famille de tous les joueurs choisis. Comme plusieurs personnes avaient quitté, c’était plus silencieux et il était difficile de ne pas l’entendre, même en étant loin d’elle. Un peu comme un jeune bébé qui découvre qu’il entend sa voix et qui le fait sans arrêt, elle devait avoir le même niveau de maturité… On espère qu’elle a fait son dodo.


vendredi 8 juillet 2022

Yves Bélanger









Né en septembre 1952 à Baie-Comeau, Yves Bélanger débuta son parcours junior avec les Castors de Sherbrooke. Il fut en Estrie de 1969 à 1972. Jamais repêché par une équipe de la LNH, il signa un contrat avec les Blazers de Syracuse dans l'Eastern Hockey League (EHL) où il dispute ses 38 premiers matchs professionnels. Il rejoint ensuite la Ligue Américaine l'année suivante, rejoignant les Barons de Jacksonville. À la fin de la saison, les Blues de St-Louis le mettent sous contrat et l'assignent à leur club-école de Denver dans la Central Hockey League (CHL). Il y dispute 36 matchs, signant 19 victoires. Ces performances laissent une excellente impression aux dirigeants des Blues, qui l'invitent à les rejoindre pour terminer la saison. Il se signale lors des onze matchs qu'il dispute, en remportant 6, dont un par blanchissage.


La saison suivante, Bélanger débuta une fois de plus la saison avec le club-école, cette fois avec les Reds de Providence (AHL). Après 10 matchs, il est de retour à St-Louis et partage le filet majoritairement avec Ed Johnston, participant à 31 matchs. Pour 1976-77, il est dépassé dans la hiérarchie par Ed Staniowski et il ne dispute que 3 matchs avec eux, étant plutôt assigné dans la CHL avec les Blues de Kansas City. Le même manège se répéta l'année suivante, étant envoyé encore dans la CHL, cette fois aux Golden Eagles de Salt Lake, mais il put participer à trois matchs avec St-Louis. Toutefois, en décembre 1977 Bélanger est échangé aux Flames d'Atlanta, en compagnie de Bob MacMillan et de Dick Redmond en retour de Curt Bennett, Barry Gibbs (non, pas le chanteur Barry Gibb) et Phil Myre.

Bélanger devint donc le troisième gardien de la jeune histoire des Flames. Dans le rôle de substitut à Daniel Bouchard, il disputa 17 matchs, récoltant 7 victoires. L'année suivante, c'est plutôt Réjean Lemelin qui prend la place de second gardien, ne laissant que cinq matchs à Bélanger, qui vit plutôt de l'action avec les Firebirds de Philadelphie dans la Ligue Américaine. À la fin de la saison, il ne réussit pas à s'entendre sur les termes d'un nouveau contrat avec l'équipe de la Georgie et devint agent libre. Au début du mois d'octobre 1979, il s'entend avec les Bruins de Boston pour un pacte d'une saison. Il ne dispute que 8 matchs à Boston, où il remporte les deux derniers matchs de sa carrière dans la LNH. Après avoir terminé la saison avec les Dusters de Binghamton dans l'AHL, Bélanger mit un terme à sa carrière dans la LNH et se dirigea vers l'Île du Prince-Édouard, jouant pour quelques clubs de ligues senior. Il accrocha finalement ses jambières en 1987.


Fiche dans la LNH : 78 matchs, 29 victoires, 33 défaites, 6 matchs nul, 2 blanchissages.

N'ayant pu laisser une marque solide en tant que gardien, c'est plutôt le masque de Bélanger qui perdura. Lors de son passage avec les Flames, il se fit faire un masque par Greg Harrison, un des artistes les plus connus et actifs dans l'histoire du hockey professionnel. Son masque au menton allongé était couvert de flammes, partant du rouge foncé au bas du masque, jusqu'à des flammes jaunes vers le haut, tel un brasier. En 1988, le Saddledome de Calgary, où les Flames avait déménagé 8 ans plus tôt, accueillait une exposition sur les différents masques du hockey professionnel, dans le cadre des Jeux Olympiques d'hiver. Bien sûr, la majorité des œuvres photographiées qui allaient y être exposées dans le lobby de l'aréna provenait de l'atelier de Greg Harrison. Pour promouvoir l'exposition, les organisateurs demandèrent la permission à Harrison de recréer une version géante du masque qu'il avait fait à Bélanger, 10 ans plus tôt. Ce masque gigantesque, d'une hauteur totale de 10 pieds, fut accroché en hauteur à un pilier du Saddledome, près de la porte d'entrée.



Depuis, le masque y est resté. Chaque partisan qui est entré dans le Saddledome depuis cette exposition peut ainsi admirer un magnifique masque géant, aux couleurs de leurs Flames, masque originalement porté par un gardien qui n'a jamais mis les patins à Calgary.

Harrison fut également approché par l'équipe du film "Youngblood" afin de faire un masque semblable à celui de Bélanger pour un des gardiens des Mustangs, mais en blanc et rouge seulement. On peut cependant voir une affiche format géant du masque de Bélanger à la marque de 50m 31s du film.

Les Flames de Calgary ont également utilisé le masque de Bélanger pour la promotion du match du vendredi 13 en janvier 2017, alors qu'ils recevaient les Devils du New Jersey.

mercredi 6 juillet 2022

Jean-Guy Gendron






Jean-Guy Gendron est né le 30 août 1934 à Montréal. C'est comme gardien de but que Gendron débuta sur les surfaces glacées des rangs mineurs de l'est de Montréal. Il devint ensuite attaquant et, suite à un match de cinq buts de sa part, il fut remarqué par un dépisteur des Reds de Trois-Rivières de la ligue junior A du Québec. Joueur robuste, c'est à sa troisième saison avec les Reds que son talent offensif explose, récoltant 87 points en 54 matchs, cumulant également 179 minutes de pénalités. Cette performance lui vaut une invitation de 5 matchs pour la saison 1954-55 avec les Reds de Providence dans l'AHL. Gendron réussit alors à convaincre les dirigeants de le garder toute la saison. 

Avec les Reds de Trois-Rivières

Après avoir inscrit 39 points, dont 24 buts, en 47 matchs, il est remarqué par Sam Pollock, alors dépisteur et directeur du personnel hockey du Canadiens. Malheureusement, une blessure au poignet subit par Gendron fit achoppé une transaction qui aurait amené le montréalais au sein de son équipe d'enfance. Malgré tout, Gendron avait attiré l'attention d'autres équipes de la LNH. Les Rangers de New York firent son acquisition des Reds à la fin de la saison et Gendron se dirigea dans la "grosse pomme" pour la saison 1955-56. Les débuts dans la LNH à 21 ans fut un peu ardus pour Gendron, qui récolta 12 et 15 points à ces deux premières saisons, au sein d'une équipe de milieu de peloton. À sa troisième saison, il obtint 27 points (le même nombre qu'à ses deux premières saisons combinées), mais ça ne l'empêcha pas d'être sélectionné par les Bruins de Boston au repêchage intra-ligue en juin 1958. Il poursuivra son développement et sa progression, avec des saisons de 24 et 35 points, ce qui convainquit les dirigeants du Canadiens de faire son acquisition. Le 27 novembre 1960, ils envoyèrent André Pronovost aux Bruins en retour du Montréalais. 

Sous les ordres de Toe Blake, Gendron ne put faire mieux que 9 buts et 21 points en 43 matchs. De plus, après avoir remporté 5 coupes Stanley consécutives, le CH se fit éliminer en première ronde face aux éventuels champions, les Black Hawks. Lors du repêchage intra-ligue, les Canadiens ne le protègent pas et il est réclamé par les Rangers de New York. Il atteint encore la mi-vingtaine de points, avant de se faire réclamé une nouvelle fois au repêchage intra-ligue, encore une fois par les Bruins de Boston. Il disputa deux autres saisons à Boston, interrompues par un passage de 6 matchs avec les Reds de Providence dans l'AHL.

Les fabricants devaient manquer de place pour ajouter le Jean ...

Sans contrat à la fin de l'été 1964 (et n'étant pas sélectionné à un repêchage intra-ligue...), il s'aligne avec les As de Québec, toujours dans l'AHL. Il y retrouva une touche de marqueur, atteignant même 87 points en 1967-68, à égalité avec son coéquipier André Lacroix. C'est d'ailleurs au courant de cette saison que les nouveaux Flyers de Philadelphie firent des As leur club-école. Étant donc maintenant la propriété des Flyers, Gendron fit un retour dans la LNH lors d'un match cette saison. En 1968-69, maintenant âgé de 34 ans, lui et Lacroix faisaient désormais partie des Flyers pour toute la saison. Gendron fut même nommé assistant-capitaine. Il termina deuxième meilleur pointeur de son équipe, derrière Lacroix, avec 20 buts et 55 points. À la fin de la saison, il fut une fois de plus sélectionné lors du repêchage intra-ligue, par les Canadiens de Montréal. Voulant vraiment garder ses services, les Flyers en firent de nouveau son acquisition dès le lendemain, contre une somme d'argent. Il jouera trois autres saisons avec les Flyers, où ses performances allaient en diminuant. Il fut toutefois un mentor pour les futurs vedettes des "Broad Street Bullies", qui allaient soulever la coupe Stanley en 1974 et 1975.

Avec les As de Québec, Jean-Guy Gendron est à droite
En février 1972, alors que Gendron est toujours à Philadelphie, il est repêché par les nouveaux Sharks de Los Angeles, lors du premier repêchage de l'Association Mondiale de Hockey. Toutefois, il s'enlignait plutôt vers la retraite, pour s'occuper de sa carrière de golfeur et du "pro-shop" qu'il tenait. Cependant, le directeur-gérant des nouveaux Nordiques de Québec, Marius Fortier, le convainc de signer avec le nouveau club, après que Los Angeles aient enlevé son nom de le liste de négociations. Il y jouera ses deux dernières saisons en carrière. En tant qu'assistant-capitaine, son leadership ne put aider l'équipe à atteindre les séries éliminatoires. 

Suite à la démission de Jacques Plante, Gendron se fit ensuite convaincre d'être entraîneur-chef de ses anciens coéquipiers.  À sa première saison, l'équipe récolta 92 points et fut la deuxième meilleure de la ligue derrière les Aeros de Houston. Lors des séries éliminatoires, l'équipe se rendit en finale, où elle s'inclina contre ces mêmes Aeros, en 4 parties consécutives. À sa deuxième saison derrière le banc, les Nordiques obtinrent un meilleur résultat en saison avec 104 points et la troisième position au classement général. Malheureusement, ils furent éliminés au premier tour éliminatoire contre les Cowboys de Calgary.

Gendron décida alors de prendre sa retraite et de se consacrer à sa deuxième passion où il domine, le golf. Il y consacrait déjà ses étés depuis sa carrière de joueur. Il œuvra au niveau professionnel pendant un total de 37 ans, soient 16 de plus que sa carrière de joueur de hockey. Ayant appris les rudiments au club municipal de Montréal, il a longtemps été associé au club Bic de Rimouski et au club du Lac Saint-Joseph.

Il fit un retour derrière le banc d'une équipe de hockey en 1980, lorsqu'il fut nommé assistant-entraîneur du Rouge et Or de l'Université Laval. Il n'y sera qu'une saison.

Atteint de graves problèmes de vision ces dernières années, il a demandé l'aide médicale à mourir. Il est décédé le 30 juin dernier.

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