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jeudi 23 mars 2023

Dave yé magané... sur sa carte

 


En 2015, Sal Barry a écrit dans The Hockey News que trois choses ne pouvaient pas apparaître sur les cartes de hockey de membres de l'Association des joueurs de la LNH, à savoir du sang, des bagarres et des langues (😅?).

Il signalait du même coup que d'anciennes cartes de hockey - telles que celle de l'ailier gauche Phil Roberto des Blues de St-Louis des séries OPC/Topps de 1973-1974 où on le voit en train de se battre avec le gardien Billy Smith des Islanders de New York - seraient impossibles de nos jours.

Cette photo comprend trois personnes et peu d'indications claires sur qui est Phil Roberto 😆


Cette triple interdiction a suscité ma curiosité et j'ai donc fait une petite recherche sur la présence de sang dans d'anciennes cartes de hockey. Ma quête m'a principalement permis de retrouver des cartes avec des joueurs visiblement blessés après coup (parfois dans des séances photos hors glace), mais rarement ensanglantés sur la patinoire.

Voici donc quelques-unes de ces trouvailles. N'hésitez pas à nous signaler d'autres cartes de ce genre afin qu'on puisse les rajouter dans de futurs billets à ce sujet! 

On commence avec une carte où c'est évident que le joueur venait de se battre, celle d'Orest Kindrachuk des Broad Street Bullies en 1978. Ce joueur de centre de la troisième ligne des très intenses Flyers des années 1970 avait la réputation d'être une vraie petite peste et cette photo l'illustre bien.

 

On perçoit une ecchymose sous son oeil droit et ses poings nus indiquent qu'il avait jeté les gants

Red Berenson est mieux connu pour avoir été un légendaire entraîneur de hockey à l'Université du Michigan qui a remporté la Coupe Stanley avec les Canadiens de Montréal en 1965. Sur sa carte OPC de  1975-1976, il semble toutefois avoir reçu un coup de bâton sous l'oeil droit :

Red Berenson a cumulé très peu de minutes de punition dans sa carrière, ce qui n'est pas le cas de certains joueurs de la LNH dont la carte est présentée dans ce billet

C'est moins évident que les deux dernières cartes, mais si on regarde au-dessus de l'oeil droit de Richard Leduc dans sa carte de la WHA en 1976, on perçoit une longue cicatrice. Cette blessure apparaît aussi sur d'autres photos de lui, notamment lors de son séjour avec les Nordiques de Québec. Il s'agit toutefois de la carte recrue de ce grand joueur de la WHA et membre du temple de la renommée de la LHJMQ. Il n'est pas chanceux d'avoir débuté magané sur papier, mais comme vous le verrez plus loin dans ce billet, il n'est pas le seul!

Richard partant en croisade.. la pognez-vous? 😁


Cette carte de Marc Crawford (OPC 1982-1983) dont le cou ruisselle est aussi sa carte recrue avec les Canucks de Vancouver! Avec son casque détaché et son regard intense drapé de l'horrible V de son équipe,  Marc n'avait pourtant pas connu une saison recrue trop occupée avec seulement 29 minutes de pénalité en 40 matchs alors qu'il en avait auparavant récolté 242 en 63 matchs avec les Royals de Cornwall dans la LHJMQ l'année précédente.


Si vous voulez cette carte saignante signée, c'est possible de la trouver sur Ebay


On fait un retour vers des joueurs plus obscurs comme on les aime avec la carte recrue de Pete LoPresti (OPC 1976-1977), un éphémère gardien des North Stars du Minnesota dans les années 1970. Pete est cependant le fils du gardien de buts des Black Hawks de Chicago Sam LoPresti (auteur d'un légendaire match où il reçut 83 tirs) et fait donc partie du premier tandem père-fils de gardiens de la LNH. Je ne sais pas comment il s'est coupé en haut de l'oeil gauche, mais selon sa carte de hockey de l'année suivante (OPC 1977-1978), il portait un masque de gardien similaire à celui de Gerry Cheevers, mais juste blanc avec beaucoup de trous. Peut-être que son masque ne l'a pas bien protégé d'un tir puissant de Larry Robinson?

Garder les buts n'est pas un rôle payé en petites coupures


On fait un saut dans les premières années de la série Upper Deck pour y retrouver un Basil McRae amoché qui semble invectiver des joueurs de l'équipe adverse à partir du banc (UD 1990-1991). Il est possible que la photo ait été prise dans le banc des punitions puisque le photographe était très près de lui et qu'on perçoit deux baies vitrées en haut à droite et qu'il tient une petite baie vitrée dans sa main gauche.

Je ne pense pas que Basil se soit coupé en se rasant au banc des punitions


On demeure avec la même série Upper Deck pour voir le très coriace Bob Probert affublé d'un oeil droit passablement magané dans l'uniforme des Red Wings de Détroit (UD 1990-1991). Ce n'est pas pour rien que Probert est un des plus illustres pugilistes de l'histoire des hommes forts de la LNH, mais c'est en faisant mes recherches que je suis tombé pour la première fois sur cette carte qui fesse pas à peu près!
 

Parti trop tôt, Probert aura laissé sa marque tant sur la glace que sur cette carte


Déçu d'avoir quitté les Rangers de New York (qui venaient de perdre en finale de la Coupe Stanley de 1979 contre les Canadiens de Montréal) pour l'équipe d'expansion des Nordiques de Québec en 1979, Pierre Plante joua sa dernière saison dans la LNH dans l'uniforme des fleurdelisés. Son court séjour ne fut pas mémorable, mais sa carte OPC 1979-1980 laisse paraître un généreux oeil au beurre noir. Le photographe engagé par OPC n'avait pas choisi un bon moment pour l'immortaliser ainsi. Mais on se souvient aussi de Pierre Plante pour avoir traité publiquement ses entraîneurs Jacques Demers et André Boudrias d'incompétents, un geste qu'il regrette aujourd'hui.

Se serait-il fait... planter?

On finit ce premier opus de Dave-yé-magané avec un cas spécial, celui des cartes Pro-Set 1990 du joueur de centre Paul Gillis. Il existe en effet deux versions de cette carte. La première présente Gillis en train de patiner devant une annonce pour Pepsi. Rien de très extraordinaire si ce n'est qu'il joue pour les Nordiques 😃


Gillis avec le plus bel uniforme de hockey qui soit, mais avec l'une des pires équipes de l'époque

 

Il existe toutefois une version de cette carte qui comprend deux erreurs. Son numéro de chandail (23) n'est pas le bon en bas à droite de la carte (37). Mais c'est surtout le fait que son nez saigne qui rend cette carte recherchée par certains collectionneurs, car Pro Set a dû modifier la photo pour effacer le liquide rouge du visage de Paul Gillis.

 

Une carte Pro-Set de Paul Gillis au nez saignant (bloody nose) évaluée par PSA

On voit mieux le problème si on agrandit la carte

 
Prenez note qu'on peut actuellement trouver cette carte de Paul Gillis en vente sur Ebay pour 500$! C'est vraiment décourageant pour Marc Crawford dont la carte recrue évaluée par PSA ne revient de nos jours qu'à 30-40$! Mais bon, acheter une carte PSA de Paul Gillis saignant ou investir dans les cryptomonnaies, ça revient presque au même! 😁

Voilà ce que ma petite recherche de cartes de joueurs maganés a permis de récolter. N'hésitez pas à nous signaler d'autres candidats pour un prochain billet!


Sources :

Barry, S. (2015, 10 janvier). In the cards : Phil Roberto's fisticuffs card wouldn't fly today. The Hockey News. https://thehockeynews.com/news/in-the-cards-phil-robertos-fisticuffs-card-wouldnt-fly-today

Cadorette, S. (2019, 12 octobre). Nordiques 1979-1980: Pierre Plante a été ébranlé de quitter New York pour Québec. Journal de Québec. https://www.journaldequebec.com/2019/10/12/nordiques-1979-1980-pierre-plante-a-ete-ebranle-de-quitter-new-york-pour-quebec

Junk Wax Gems. (2011, 5 octobre). Quick Look: 1990-91 Pro Set Paul Gillis “Bloody Nose” Variation. https://junkwaxgems.wordpress.com/2011/10/05/quick-look-1990-91-pro-set-paul-gillis-bloody-nose-variation/

Les Nordiques. (sans date). Richard Leduc. https://www.histoirenordiques.ca/statscartesleducr.html

LHJMQMEDIA. (2010, 1er avril). Membre du Temple de la renommée - Richard Leduc [vidéo]. https://youtu.be/RzPrKuQfFJ4

Philadelphia Flyers. (sans date). Orest Kindrachuk [C] 1972-1978. https://www.nhl.com/flyers/alumni/kindrachuk

Notre histoire : le site historique des Canadiens de Montréal. (sans date). Red Berenson. http://notrehistoire.canadiens.com/player/Red-Berenson

RDS. (2010, 5 juillet). Bob Probert décède à 45 ans. https://www.rds.ca/hockey/bob-probert-decede-a-45-ans-1.353672

mardi 21 mars 2023

Igor Liba



 


Né le 4 novembre 1960 à Prešov en Slovaquie, Igor Liba n'a joué qu'une seule saison dans la LNH, mais ces quelques mois furent assez garnis en rebondissements.

Il était déjà considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de ce qui était alors la Tchécoslovaquie lorsque les Flames de Calgary en firent leur choix de 5e ronde (91e au total) du repêchage de 1983. Il venait à ce moment de mener son club, le ASD Dukla Jihlava, au championnat de la ligue tchèque, en plus de remporter une deuxième médaille d'argent d'affilée aux championnats du monde. 

Ailier gauche de 6'0" et 192 livres, Liba était un joueur complet tant à l'attaque qu'en défense et ne craignait pas non plus d'aller bousculer l'adversaire au besoin, ce qui en faisait un certain spécimen rare aux yeux des recruteurs nord-américains. 

Peter Stastny, probablement le meilleur joueur slovaque de l'histoire, déclara que Liba était un joueur naturel, capable de tout faire sur la glace et de mettre tout le monde dans sa poche. Un autre grand compliment vint de la part de Viktor Tikhonov, légendaire entraîneur de l'équipe nationale russe, qui déclara que Liba serait le premier joueur tchèque qu'il ajouterait sans hésitation à son équipe, le considérant comme un joueur au style universel.



 


De ses débuts professionnels en Tchécoslovaquie en 1979-80, jusqu'à la saison 1987-88, Liba avait à son actif quatre championnats tchèque, une médaille d'argent olympique (1984) ainsi que deux d'argent, une de bronze et une d'or aux championnats du monde, cette dernière à la spectaculaire édition de 1985, gagnant contre le Canada en finale. Durant cette dite période 79-88, il a amassé 196 buts et 392 points en 364 matchs dans la ligue tchèque, finissant meilleur buteur en 1983. Il fut également nommé meilleur joueur au pays en 1984.

Aux Jeux olympiques de Calgary en 1988, Liba (10 points) et son compatriote Dusan Pasek (11 points) terminèrent parmi les meilleurs pointeurs du tournoi malgré une absence des tchèques sur le podium. Cette performance attira l’œil des North Stars du Minnesota. Détenant déjà les droits sur Pasek, ils firent également l'acquisition de ceux de Liba en envoyant aux Flames un choix de 5e ronde au repêchage de 1988, choix qui devint l'attaquant Tomas Forslund. 

Les North Stars n'avaient plus qu'à se rendre en Tchécoslovaquie pour payer le gros prix pour obtenir Liba et Pasek. À l'époque, contrairement à l'Union soviétique, la Tchécoslovaquie permettait à ses plus vieux joueurs de traverser en Amérique du nord en retour de compensations financières.

Arrivé au Minnesota à la fin du mois d'août 1988, Liba ne parlait aucun mot anglais et avait beaucoup de difficulté à suivre durant le camp d'entraînement des North Stars. 

Si son compatriote Pasek parvint à faire l'équipe, il fut décidé par l'équipe que Liba devrait plutôt débuter dans les mineures à Kalamazoo pour s'acclimater au jeu nord-américain. 

Liba refusa et menaça plutôt de retourner en Tchécoslovaquie. Les North Stars firent alors d'une pierre deux coups en l'envoyant aux Rangers en compagnie de Rick Bennett et d'un autre joueur mécontent de son sort qui refusait d'aller dans les mineures, le fameux Brian Lawton, premier choix au total en 1983 qui avait grandement déçu depuis sa sélection. En retour, les North Stars reçurent 3 joueurs dont le défenseur Mark Tinordi en plus d'un choix de 3e ronde en 1989 qui devint Murray Garbutt.

Liba fit donc ses débuts dans la LNH avec les Rangers plutôt qu'avec les North Stars ou les Flames. Il s'en sortit quand même bien avec 2 buts et 7 points lors de ses 10 premiers matchs. Cependant, il fut rapidement échangé de nouveau lors d'un autre échange du DG Phil Esposito, celui qu'on surnommait alors «Trader Phil» par son impatience et sa rapidité de gâchette sur le marché des échanges. Liba fut donc inclus dans un autre échange, son troisième de l'année 1988, lorsqu'il fut envoyé aux Kings en compagnie de Todd Elik et Michael Boyce. En retour, les Rangers mirent la main sur Dean Kennedy et Denis Larocque.

Rare photo de Liba jouant avec Gretzky

À Los Angeles, on tenta immanquablement de jumeler Liba à nul autre que Wayne Gretzky. Cette expérience échoua toutefois assez rapidement. Gretzky déclara qu'il n'aimait pas jouer avec Liba car il est très dûr selon lui de jouer avec des joueurs tchèques, estimant qu'ils ne sont pas capables de s'adapter à d'autres styles de jeu. De son côté, Liba expliqua plutôt que la combinaison Liba-Gretzky ne fonctionnait pas car ils étaient tous les deux davantage des passeurs que des marqueurs. Il fut donc relégué sur les autres lignes et parfois laissé de côté. Au total il obtint 5 buts et 18 points en 27 matchs avec les Kings, ratant également quelques semaines d'activité avec une blessure à la main. Les Kings le libérèrent une fois la saison terminée. Au total, il aura obtenu 25 points en 37 matchs lors de sa seule saison dans la LNH.

Il y avait des offres sur la table pour lui pour rester dans la grande ligue mais il opta toutefois de retourner en Europe sous la promesse d'un lucratif contrat pour jouer en Allemagne. Ce fut toutefois une arnaque et il retourna plutôt en Tchécoslovaquie avec un de ses anciens clubs, le HC Kosice. Il déclara plus tard avoir regretté d'avoir laissé tomber la LNH aussi rapidement.

Il joua ensuite jusqu'en 2002-03, principalement en Tchécoslovaquie (la Slovaquie à partir de 1992), ainsi que quelques courts séjours en Suisse, en Finlande, en Autriche et en Italie. Il gagna une autre médaille olympique en 1992 avec une médaille de Bronze, ainsi qu'un autre championnat national en 1999.



 

Après sa retraite, il a brièvement été entraîneur au junior pour le HC Kosice. Il fut élu au sein du temple de la renommée slovaque en 2005.

En plus de ses 25 points en 37 matchs dans la LNH, Igor Liba aura aussi obtenu un total de 416 buts, 508 passes pour 924 points en 819 matchs en combinant ses totaux dans les différentes ligues et divisions européennes où il a joué. Il aura aussi obtenu 28 buts et 41 passes pour 69 points en 97 matchs sur la scène internationale.

Pour compléter la petite histoire, le pari tchèque aura probablement coûté cher aux North Stars puisque Dusan Pasek, lui qui accompagna Liba en Amérique du nord, fit lui aussi patate dans la LNH. Après une première saison de seulement 14 points en 48 matchs en 1988-89, il fut envoyé dans la Ligue internationale à Kalamazoo la saison suivante. Contrairement à Liba, Pasek accepta de s'y rapporter mais il quitta pour la Suisse après seulement 20 matchs à Kalamazoo.


Sources:
Greatest Hockey Legends
Gretzky de mauvais poil, Le Soleil, 29 décembre 1988


dimanche 19 mars 2023

Ken Quinney : un joueur du tonnerre à Las Vegas


 

Né en 1965 à New Westminster en Colombie-Britannique, Ken Quinney a joué trois saisons avec les Wranglers de Calgary dans la Western Hockey League au début des années 1980. Après deux saisons de 11 et 26 buts, cet ailier gauche a littéralement explosé avec 64 buts et 118 points en 71 matchs en 1983-1984. Cette performance tardive lui a permis d’être repêché en 10e ronde par les Nordiques de Québec en 1984, ce qui pourrait dénoter que les dépisteurs de l’époque ne percevaient pas un très grand potentiel chez lui. Or, l’année suivante, il continua sur sa lancée avec 47 buts et 114 points en 56 matchs. Malgré des statistiques intéressantes de la part de Ken Quinney en séries, les Wranglers ne parvinrent jamais à passer en deuxième ronde des séries.

Une fois sa carrière junior terminée, il se rapporta à l’Express de Fredericton en 85-86, le club école des Nordiques de Québec (dont le logo pas très réussi me fait davantage penser à une station service qu'à une équipe de hockey). Il s’est cassé le poignet en février 1986, ce qui lui a fait manquer quelques matchs. Il a complété sa première année dans l’AHL de manière modeste avec 11 buts et 37 points en 61 matchs.

Le logo de l'Express de Fredericton me fait penser à un dépanneur

 

Il partagea son temps entre la LNH et l’AHL en 1986-1987, récoltant 41 points en 48 matchs avec Fredericton contre seulement 9 points en 25 matchs avec Québec. Ses débuts avec le fleurdelysé avaient pourtant été fort prometteurs avec 4 passes obtenues lors de ses deux premiers matchs. Quand on lit les journaux de l'époque, on sent que Ken Quinney était perçu comme un joueur bientôt prêt à faire le saut avec les Nordiques. À titre d'exemple, avant la saison 1986-1987, le journaliste Maurice Dumas du Soleil souligne qu'il fait bonne impression au camp d'entraînement et que l'entraîneur Michel Bergeron le présente comme un patineur pas très rapide, mais qui compense par sa bonne compréhension du jeu. Ken Quinney reconnaît lui-même avoir connu une profonde léthargie avec l'Express de Fredericton en 1985-1986 et qu'il en a profité pour développer ses compétences en défensive. On perçoit déjà un joueur humble et vaillant qui travaillait sur sa confiance. 

 

Un portrait encourageant pour ce choix de 10e ronde des Nordiques. Et une belle photo souvenir de lui en train de couvrir nul autre que Wayne Gretzky à l'époque de sa domination de la LNH! 😃

 

Ses efforts en pré-saison furent récompensés puisqu'il joua avec les Nordiques en début de saison 1986-1987. Et dans l'analyse d'un match nul de 3-3 contre les Islanders de New York, Maurice Dumas du Soleil considérait que c'était "Une rencontre où Ken Quinney et Jeff Brown ont encore fait la preuve qu’ils étaient prêts pour le grand saut" (p. S2). Lors de son match de 3 passes, Maurice Dumas affirma même que Ken Quinney représentait la solution idéale pour jouer avec Michel Goulet et Dale Hunter!

 

Il ne manque que la musique de la télésérie Lance et compte!

Un joueur intelligent pouvant jouer dans les deux sens de la patinoire selon Dale Hunter. Un joueur complet selon Michel Goulet. Bref, le potentiel de Ken Quinney était reconnu en 1986.

 

Malgré son bon début de saison en 1986-1987, les blessures décimèrent rapidement les Nordiques et leur entraîneur Michel Bergeron préféra renvoyer Ken Quinney à Fredericton afin qu'il puisse jouer davantage qu'à Québec.

 

Ken Quinney fut victime des blessures encaissées par ses coéquipiers de la grande équipe qui a poussé Michel Bergeron à utiliser des joueurs établis plutôt que des recrues

 

Mais ce qui se passa l’année suivante a peut-être aussi influencé négativement la carrière professionnelle de Ken Quinney. En effet, selon le site HockeyDraftCentral, il aurait refusé d’être promu aux Nordiques de Québec en 1987-1988 parce qu’il ne voulait pas jouer dans une équipe perdante alors qu’il connaissait une excellente saison avec Fredericton dans la Ligue américaine. De ce fait, il a récolté 37 buts et 76 points en 58 matchs. Son choix aurait fait en sorte qu’il n’a joué que 15 matchs pour 4 points avec Québec cette année-là. Mais je tiens à souligner que mes recherches n'ont pas encore permis de confirmer l'information du site HockeyDraftCentral, donc c'est à prendre avec un grain de sel.

 

La carte recrue et l'unique carte dans une série de la LNH pour Ken Quinney

 

On dirait bien que son vœu d’exceller dans les mineures fut ensuite exaucé puisqu’il récolta 41 buts et 90 points en 72 matchs en 1988-1989 avec les Citadelles de Halifax (l’équipe avait alors déménagé de Fredericton), bon pour premier pointeur de son équipe qui avait notamment Bob Mason (23 matchs), Ron Tugnutt (24 matchs) et Mario Brunetta (36) dans les buts, mais qui furent démolis 4-0 en première ronde par les Hawks de Moncton et l’entraîneur Rick Bowness et son joueur-entraîneur Ron Wilson (premier marqueur avec 92 points. Il semble toutefois s’être blessé l’année suivante, puisqu’il n’obtint que 25 points en 44 matchs en 1989-1990. 

 

Ken est visiblement déterminé à nous faire boire du lait sur cette carte produite par une coop de producteurs laitiers néo-écossais!

 

Il se reprit par la suite avec 20 buts et 40 points en 44 matchs en 1990-1991 et fit un dernier tour de piste avec Québec (7 points en 19 matchs), manquant plusieurs matchs à cause d’une blessure au pouce. Ken Quinney a rongé son frein entre la LNH et la LAH, mais il a démontré une résilience hors pair comme en témoigne ses propos récoltés par le journaliste Yves Poulin dans le journal Le Soleil du 4 décembre 1990: "Je ne sais pas si je suis ici pour longtemps, mais je tente de faire de mon mieux. Les années précédentes, on semblait avoir lancé la serviette en ce qui me concerne. On me disait trop petit ou trop lent et on doutait de mes possibilités face au jeu rude. Ça fait six ans que je suis dans les mineures. Je représente un bel exemple de persévérance pour les autres. On ne m’a pas oublié là-bas. Voilà la preuve qu’on peut jouer quelques saisons dans la Ligue américaine et graduer par la suite dans la LNH. Personne ne parle de cette façon mais tous les joueurs pensent de cette manière." (p. S4).

 

Un bel exemple de persévérance et de bons indices que Ken Quinney avait des qualités pour devenir un entraîneur au hockey

 

Il signa en tant qu’agent libre avec les Red Wings de Détroit pour la saison 1991-1992, mais il ne joua qu’avec leur club école d’Adirondack dans la LAH. Il en profita toutefois pour obtenir 31 buts et 60 points en 63 matchs en saison régulière et 19 points en 19 matchs des séries où il aida son équipe à remporter la Coupe Calder, où la finale se termina dans un 7e match contre les Maple Leafs de St. John’s. Le routier Mike Sillinger avait alors explosé avec 28 points en 15 matchs, avec le petit Allan Bester comme gardien de but partant pour les 19 matchs de l’équipe.

 

Ken souriant, assistant de son équipe et au sommet de sa gloire avec les Red Wings d'Adirondack

 

Ken Quinney connut une autre bonne saison avec Adirondack en 92-93 où il récolta des statistiques similaires (32 buts, 34 passes pour 66 points en 63 matchs). Mais plutôt que de continuer à rouler sa bosse dans la LAH, il décida de signer comme agent libre avec le tout nouveau Thunder de Las Vegas de la ligue internationale en 1993-1994. C’est là qu’il explosa littéralement, obtenant 55 buts et 108 points en 79 matchs en compagnie de Patrice Lefebvre et Radek Bonk. Son équipe termina première de la ligue en saison régulière avec 52 victoires et 115 points en 81 matchs, mais elle se fit stopper net en première ronde (4-1) par les Gulls de San Diego, menés notamment par le journeyman Jarrod Skalde (1990-2008) et un défenseur américain du nom de Peter Laviolette au long parcours d’entraîneur dans la LNH.

 

Un uniforme intéressant, mais je ne perçois pas vraiment le tonnerre illustré dans le logo

 

Par la suite, Ken Quinney connut quatre années productives avec des saisons de 40, 33, 27 et 34 buts, mais sans atteindre le plateau des 100 points. Il a même joué sur le trio d'Alexei Yashin lors de son séjour à Las Vegas dans le cadre de la saison de la LHN écourtée par la grève de 1994-1995. Au cours de ses 5 années passées avec le Thunder de Las Vegas (1993-1998), Ken a récolté 189 buts en 376 matches, ce qui en fait le meilleur buteur de l’histoire de la franchise. Il fut aussi le 2e meilleur pointeur de l’équipe avec 413 points alors que son coéquipier Patrice Lefebvre finit premier avec 553 points en 429 matches. 

Entre 1994 et 1998, le Thunder finit premier de la ligue à deux reprises (1993-1994 et 1995-1996) et fit toujours les séries, mais il n’arriva jamais à dépasser la 3e ronde. Ken Quinney fut un joueur populaire à Las Vegas et participa aux campagnes marketing de l’équipe qui étaient très hautes en couleur (mais pas en budget) comme en témoigne la vidéo suivante trouvée sur YouTube :

 

Si vous voulez en savoir plus sur l'approche marketing de l'équipe, je vous suggère de visionner le reportage de Ron Futrell diffusé en 1994 dont les quatre parties sont disponibles sur YouTube. Ken Quinney y est interviewé et ça parle notamment des joueurs de la LNH qui sont venus à Las Vegas ainsi que de la gardienne de but Manon Rhéaume :

 

 

Suite au départ de Ken Quinney, le Thunder de Las Vegas n’a pas réussi à se rendre en séries pour la première fois de son histoire dans ce qui fut sa dernière saison dans la ligue en 1998-1999.

Au lieu de chercher un poste dans une ligue sur le continent nord-américain, Ken Quinney se tourna vers l’Europe où il signa avec les Lions de Francfort en Allemagne. Il joignit ainsi une équipe qui comptait sur d’anciens joueurs de la IHL comme Len Barrie (premier marqueur de l’équipe en 1998-1999 avec 59 points en 41 matches), le montréalais Daniel Shank et Bob Sweeney (anciennement des Rafales de Québec en 1996-1997). Ken Quinney connut trois relativement bonnes saisons avec les Lions, récoltant 107 points dont 50 buts en 152 matches. 

Par contre, son équipe ne fit les séries qu’une seule fois (1999-2000) et se fit éliminer en première ronde contre par les éventuels gagnants de la coupe allemande cette année-là, à savoir les Barons de Munich qui pouvaient compter sur le prolifique joueur des ligues mineures Mike Casselman (ancien 3e choix au total des Red Wings de Détroit dans le repêchage supplémentaire de 1990 et un des trois joueurs de ce repêchage à avoir joué des matchs dans la LNH) et un ancien coéquipier de Quinney en la personne de Bob Sweeney. Autre fait intéressant à souligner, un des gardiens des Lions de Francfort lors de l’unique apparition en séries de Ken Quinney fut le légendaire portier Eldon « Pokey » Reddick.

 

On dirait un chandail pour de la compétition de motocross tellement il est surchargé

 

Suite à sa retraite en tant que joueur professionnel à la fin de la saison 2001, il revint vivre à Las Vegas pour devenir entraîneur dans le hockey junior de la région.

On ne peut toutefois pas parler de Ken Quinney sans signaler ses deux fils issus de son fameux séjour avec le Thunder de Las Vegas, deux attaquants qui ont même joué lors du tournoi Pee-wee de Québec selon un article paru dans Le Soleil en 2011. 

Né dans la ville du vice en 1998, Landon Quinney a suivi les traces de son père en tant que joueur de hockey à l’attaque, mais sans position principale. Il a cependant connu une courte carrière d’attaquant sans histoire dans le junior majeur, passant des Warriors de Moose Jaw en 2015-2016 aux Sea Dogs de Saint John de la LHJMQ pour deux petits séjours de 35 et 27 matchs de 2016 à 2018. Il ne participa malheureusement pas aux séries avec les Sea Dogs lorsqu'ils remportèrent la Coupe du Président en 2016-2017. N’ayant pas la touche de marqueur de son père, il finit toutefois sa carrière d’hockeyeur en beauté en remportant la coupe Canadian Tire de la Ligue Junior A des Maritimes avec les Mariners de Yarmouth en Nouvelle-Écosse qui écrasèrent les Tigers de Campbellton 4-0.

 

Il n'existe malheureusement pas de cartes de Landon Quinney avec Yarmouth

 

Pour sa part, Gage, le grand frère de Landon, est encore actif en 2023 et représente le premier joueur natif du Nevada à avoir joué dans la LNH. Né en 1995, le joueur de centre Gage Quinney a joué toute sa carrière junior dans la WHL, remportant au passage la Coupe Ed-Chynoweth de 2015 avec les Rockets de Kelowna en compagnie de coéquipiers notables tels que le défenseur Josh Morrissey (choix de première ronde des Jets de Winnipeg en 2013) et l’attaquant allemand Leon Draisaitl (meilleur pointeur de la LNH en 2020).

 

J'avoue ne pas trop comprendre le rapport entre les Rockets et un visage de dragon comme logo

 

Non repéché par une équipe de la LNH, Gage Quinney signa avec les Penguins de Pittsburgh qui l’envoyèrent dans la ECHL chez les Nailers de Wheeling pour la saison 2016-2017 où il fit bonne figure (44 points en 45 matchs) dans une équipe toutefois éliminée des séries.

Il fut promu aux Penguins de Wilkes-Barre/Scranton de la LAH en 2017-2018 comme joueur de soutien (33 points en 57 parties). Sa progression fut remarquée puisqu'il signa avec nulle autre que son équipe locale, les Knights de Las Vegas en juin 2018, au grand bonheur de la famille Quinney. Il se rapporta alors aux Wolves de Chicago dans la LAH qu’il aida notamment à se rendre en finale de la Coupe Calder contre les Checkers de Charlotte en 2019.

En février 2020, il réalisa enfin son rêve de jouer dans la LNH sous le regard fier et anxieux de son père à Las Vegas. Bien qu’il fut mémorable pour sa famille, son séjour fut toutefois de très courte durée, récoltant une passe lors de trois parties dans l’uniforme des chevaliers du désert.

 

Malgré son peu de temps dans la LNH, Gage a déjà beaucoup plus de cartes de hockey que son père

Depuis 2020, il continue de rouler sa bosse dans la LAH avec les Silver Knights de Henderson et on lui souhaite de réussir à revenir pour de bon dans la grande ligue!

 

En bref, Ken et sa progéniture – tous des joueurs en attaque – n’ont pas (encore) réussi à s’enraciner dans la LNH, mais ils se sont tous illustrés lors de leurs parcours professionnels en remportant des championnats, que ce soit le père avec la Coupe Calder (Adirondack en 1992), l’aîné avec la Coupe Ed-Chynoweth (Kelowna en 2015) et le cadet avec la Coupe Canadian Tire (Yarmouth en 2019). Ken continue de former des joueurs au niveau junior à Las Vegas et son fils Gage a encore des chances de retourner dans la LNH. Et quoi de mieux que la chance comme alliée naturelle de la première famille de hockey de Las Vegas! 💫

On "Gage" tu un petit 20$ là-dessus? 😁


PS: Ce fut un réel bonheur de produire des jeux de mots de mon'oncle pour vous, cher lectorat de LVEUP!


Sources :

1984 NHL draft pick, Ken Quinney. https://www.hockeydraftcentral.com/1984/84203.html

Dumas, M. (1986, 28 septembre). Ken Quinney : un 205e choix qui fait son chemin. Le Soleil. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2920281

Dumas, M. (1986, 4 octobre). Les Nordiques s'ennuient de Peter Stastny. Le Soleil. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2920310

Dumas, M. (1986, 12 octobre). Pour jouer avec Goulet et Hunter : Ken Quinney... la solution idéale! Le Soleil. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2920357

Dumas, M. (1987, 11 janvier). Mais où sont donc les jeunes? Les maudites blessures ont changé toutes les données. Le Soleil. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2885286?docpos=4

Emerson, J. (2020, 23 février). Vegas hockey family: Gage Quinney debuts for Golden Knights in hometown. Las Vegas Sun. https://lasvegassun.com/news/2020/feb/23/vegas-hockey-family-gage-quinney-vgk-hometown/

Futrell, R. (2010). Las Vegas Thunder Hockey Special Oct. 1994, Parts 1 to 4. https://www.youtube.com/watch?v=lMoMZNh_3Oc

Global News. (2018, 4 juin). Former Kelowna Rockets player signs contract with Vegas Golden Knights. https://globalnews.ca/news/4251830/former-kelowna-rockets-player-signs-contract-with-vegas-golden-knights/

Henderson Silver Knights. (2023, 11 janvier). Taking Vegas by storm: History of the Las Vegas Thunder with Jeff Sharples. https://www.hendersonsilverknights.com/taking-vegas-by-storm-history-of-the-las-vegas-thunder-with-jeff-sharples/

Hockey Data Base. https://www.hockeydb.com/

Poulin, Y. (1990, 4 décembre). La persévérance de Ken Quinney : "On ne m'a pas oublié là-bas". Le Soleil. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2927161?docpos=4

Tardif, J.-F. (2011, 18 février). Ken Quinney émerveillé. Le Soleil. https://www.lesoleil.com/53a3befa3c6c722d1865f4b0286f5402

Trading Card Database. https://www.tcdb.com/ViewAll.cfm/sp/Hockey

Wikipedia. https://en.wikipedia.org/

vendredi 17 mars 2023

Kyle McDonough





 


Né le 20 février 1966 à Manchester au New Hampshire, Kyle McDonough joignit les rangs des Catamounts de l'Université du Vermont en 1985-85. Il y joua durant quatre saisons et fut nommé sur l'équipe d'étoiles de sa division en 1988-89. Non repêché par une équipe de la LNH, il mit le cap sur l'Europe, d'abord au Danemark et ensuite en Norvège. 

Il tenta ensuite le coup dans la ECHL en 1991-92 avec les Icecaps de Raleigh mais cela ne dura que deux matchs, suite à quoi il retourna en Europe dans la ligue du Royaume-Uni. Par la suite, il retourna jouer en Norvège et, à l'exception d'une saison passée en Suède, il y joua exclusivement pour le restant de sa carrière, soit jusqu'en 2002, le tout culminant par un championnat lors de cette dernière saison.

Mais avant sa carrière professionnelle et universitaire, McDonough a grandi dans son patelin de  Manchester au New Hampshire et avait comme ami notable le futur célèbre comédien Adam Sandler qu'il a rencontré lors de son premier jour d'école. Les deux sont d'ailleurs toujours amis à ce jour. 




Le père de Sandler amenait souvent son fils et ses amis jouer au golf. McDonough avait un impressionnant drive et parvenait toujours à envoyer la balle beaucoup plus loin que les autres et il attribuait cet exploit à son lancer frappé au hockey. De là naquit l'inspiration pour Sandler du personnage de Happy Gilmore, héros titulaire du film paru en 1996 ou Sandler joue un hockeyeur au tempérament violent qui se distingue chez les pros avec son drive hallucinant et son fameux chandail des Bruins. 

Dans la vraie vie, McDonough n'était pas aussi impulsif que Gilmore et seulement l'aspect de son lancer frappé fut utilisé pour le personnage, le reste étant totalement différent.


 

McDonough a plus tard participé au tournage du film «Grown Ups 2» mais sa scène ne fut pas utilisée dans le résultat final.

S'il n'a pas réussi à percer au golf, ni dans les rangs professionnels nord-américains, McDonough demeure à ce jour au 8e rang de l'histoire de la ligue de Norvège avec 271 buts, 326 passes pour 597 points en 313 matchs. Il est d'ailleurs le plus grand pointeur de cette ligue à être originaire d'un autre pays.

 

Son frère, Hubie McDonough, a toutefois réussi à se rendre à la LNH. Non-repêché, il a quand même joué 195 matchs dans la LNH avec les Kings, les Islanders et les Sharks, avec notamment une saison de 18 buts en 1989-90 à Long Island.

Pour compléter sur le sujet de Happy Gilmore, apparemment que Joe Sakic fait partie des figurants de la fameuse scène où Happy participe et se fait couper d'un camp d'entrainement. Mais malgré plusieurs visionnements durant ma vie, je n'ai jamais réussi à l'identifier.


 

Sources:
Ex-Racer the inspiration for Happy Gilmore, britishicehockey.co.uk, 13 mai 2016

mercredi 15 mars 2023

Le Podcast LVEUP: Episode 3

 

 

Dans cet épisode on parle de plein de choses dont les différents développements qui se sont passés dans la LHJMQ, en plus des séries universitaires, collégiales et sénior qui commencent très bientôt. Également, bobKudelski nous présente un ancien joueur obscur des Nordiques du nom de Ken Quinney tandis que RaySheppard déverse son fiel sur les maudites cartes Bowman. Et on termine tout ça en jouant à un jeu vidéo vintage en prenant exclusivement des équipes d'expansion poches.

On aimerait bien également débuter un «mailbag» lors de futurs épisodes de ce podcast, donc si ça vous intéresse, écrivez-nous si vous aimeriez nous faire parvenir de petits cadeaux par la poste, que ce soit des cartes ou autres souvenirs vintage de hockey qu'on ouvrirait en direct. Ça serait ben l'fun.

Donc bonne écoute!


lundi 13 mars 2023

Stock volé à vendre #14 : Le vrai but le plus important de l'histoire des Nordiques

Peu de temps après le début de l'aventure "La Vie Est Une Puck", Martin est devenu chroniqueur pour le défunt site 25stanley.com, avec sa "Chronique Vintage". Bien qu'on croyait ces textes perdus à jamais, la magie d'Internet (et beaucoup de patience …) nous a permis d'en retrouver la majorité. Au cours des prochaines semaines / mois, nous en ressortirons quelques-uns des boules à mites, pour votre plus grand plaisir.


Originalement publié le 19 décembre 2010

Affrontement ce soir entre le Canadien et l’Avalanche du Colorado, les anciens Nordiques bien sûr. Pourquoi ne pas parler d’un moment important de l’histoire de cette franchise, le but de Dale Hunter

Peu d’équipes ont eu autant de pression en entrant dans la LNH que les Nordiques de Québec. Aussitôt entrés dans ce circuit, ils ont eu à prouver qu’il étaient du même calibre que le Canadien de Montréal. La survie de l’équipe dans le public québécois en dépendait. Ce sentiment d'urgence de performance était d’autant plus complexe que les 4 équipes de la WHA qui firent leur entrée dans la LNH avaient été presque volontairement affaiblis par la Ligue nationale. Les Jets de Winnipeg, par exemple, avaient perdu beaucoup de joueurs qui furent réclamés par les équipes de la LNH qui possédaient leurs droits, passant d’équipe championne à bonne dernière… Avec les frères Šťastný, Michel Goulet et autres Dale Hunter, les Nordiques avaient pu très rapidement se hisser parmi les bonnes équipes de la grande ligue après quelques saisons. Il y a fort à parier que sans cette urgence de performance, les Nordiques auraient été longtemps dans la catégorie des équipes ternes comme leurs frères d’expansion de Hartford et de Winnipeg…

C’est le 13 avril 1982 que les Nordiques de Québec montrèrent au Canadien de Montréal et à ses fans qu’ils étaient du même calibre. Les Canadiens avaient terminé premier dans la division Adams et les Nordiques quatrièmes et s’affrontaient donc en première ronde des éliminatoires dans une série 3 de 5. Le 13 avril, les deux équipes se disputaient l’ultime match dans un Forum sous tension et ce qui devait arriver un jour arriva ce soir-là. Alors que les deux équipes se livraient un duel serré, une erreur en supplémentaire scella l’issue du match en faveur des Nordiques grâce à un but du seul et unique Dale Hunter…


J’aime particulièrement la déception du gardien Rick Wamsley suite au but…

Non seulement les Nordiques eurent raison du Canadien, mais ils surprirent les Bruins en 7 matchs au second tour des séries avant de s’incliner face aux trop puissants Islanders en 4.

Le Canadien pour sa part n’aima pas cette défaite face aux Nordiques et la réaction fut radicale. La plupart des joueurs outre le capitaine Bob Gainey et Larry Robinson furent échangés durant la saison morte…

Mais à partir de ce moment d’avril 1982, les Nordiques pouvaient s’en prendre au Canadien…

On a heureusement éliminé les séries 3 de 5 quelques saisons plus tard…

dimanche 12 mars 2023

Rick Middleton

 

Après avoir été le meilleur buteur de la Ligue de l’Ontario avec les Generals d’Oshawa, Rick Middleton a été choisi en première ronde, 14e au total, au repêchage de 1973. Dans son cas, ce sont les Rangers qui ont prononcé son nom.

À ce moment, l’Association mondiale de hockey (AMH) venait de terminer sa première saison et ainsi démontrer sa crédibilité. Le circuit maudit a alors causé une inflation des salaires pour tous, et pas seulement pour ses propres joueurs. Rick Middleton en est un bon exemple. Lorsqu’est venu le temps de négocier avec les Blueshirts, son agent, Alan Eagleson, les a immédiatement mis en compétition avec les Fighting Saints du Minnesota, qui l’avaient choisi à l’encan de l’AMH. Eagleson a ainsi pu soutirer 250 000$ des Rangers pour un contrat de trois ans, ce qui était à ce moment un excellent salaire pour un jeune joueur fraîchement repêché. Si son alliance avec Alan Eagleson s’est avéré lucrative à ce moment, ce ne fut pas toujours le cas, puisqu’en 1995, Middleton déclencha une poursuite pour escroquerie contre lui, avec entre entres Brad Park, Dave Forbes et Ulf Nilsson.

Ce profitable contrat ne fut toutefois pas suffisant pour lui permettre de se tailler un poste à New York. Il alla donc faire un stage dans la Ligue américaine avec les Reds de Providence. Ce fut toutefois de courte durée puisqu’après une saison, un titre de recrue de l’année l’aida à convaincre New York de le faire graduer.

Middleton ne tarda pas à se faire remarquer dans la grande ligue. À son premier match, il marqua deux buts. Évidemment, il s’agissait également du premier match de l’histoire des Capitals de Washington, la pire équipe d’expansion de l’histoire. Ces derniers ne réussirent que 12 tirs dans une défaite de 6-3. Malgré tout, ceci demeure une belle entrée en la matière pour Middleton. Bien qu’ayant subi une fracture à la jambe en janvier, il termina tout de même son année recrue avec 22 buts.

Si celui qu’on surnommait "Nifty" en raison de ses habiletés a grandement apprécié et profité de sa vie new yorkaise, autant sur la patinoire qu’à l’extérieur, celle-ci n’a pas duré longtemps. En mai 1976, les Rangers, qui avaient depuis peu fait l’acquisition de Phil Esposito, avaient décidé d’aller chercher son ancien coéquipier, Ken Hodge. Middleton fut donc sacrifié, dans ce qui s’avéra catastrophique pour New York. Le vétéran Hodge ne participa qu’en bout de ligne qu’à 96 rencontres avec les Rangers. De son côté, Middleton s’alignera avec les Bruins pendant 12 ans et accumula 898 point dans leur uniforme.

Comme on n’a jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression, Middleton eut à son premier match avec les Bruins une performance semblable à ce qu’il avait fait avec les Rangers. Face aux North Stars, on le jumela avec Jean Ratelle et Johnny Bucyk et il marqua 3 des 20 buts qu’il marqua cette année-là.

À ses deux premières saisons à Boston, les Bruins atteignirent la finale, mais à chaque occasion, ils se sont inclinés devant les Canadiens. À sa troisième, c’est en demi-finale que Montréal eut le dessus, aidé par une célèbre pénalité pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire.

Sur une base personnelle, Middleton afficha une progression constante, avec 42, 60 et 86 points. En 1979-80, il en accumula 92, avant d’avoir sa première saison de plus de 100 points (102) en 1980-81. Pendant l’été, il participa à la Coupe Canada, la seule qui ne fut pas remporté par le Canada.

En 1981-82, ses 94 points lui permirent d’être pour une quatrième fois de suite d’être le meilleur pointeur de son équipe, en plus de réaliser sa seule saison de 50 buts (51). Ayant toujours eu peu de minutes de pénalité malgré qu’il s’alignait pour les Big Bad Bruins, sa performance cette année-là lui mérita le Trophée Lady Byng, remis au joueur le plus gentilhomme. Par contre, on aurait dit qu’en ces années, le Lady Byng servait aussi à honorer le meilleur joueur offensif qui ne s’appelait pas Wayne Gretzky. Middleton causa toutefois un malaise lorsqu’il envoya son père à la cérémonie pour cueillir son trophée, ayant préféré jouer au golf à Pebble Beach.

En avril 1983, c’est en séries que Middleton s’est illustré. En deuxième ronde, contre les Sabres, il a amassé 19 points en 7 matchs. Même aujourd’hui, ce record demeure. Gretzky s’en est approché deux ans plus tard, avec 18, mais il ne l’a jamais battu. Fait à noter, son collègue de trio, Barry Pederson, en a accumulé 16 dans la même série. Les Bruins ont ainsi éliminé les Sabres, mais ils se sont ensuite heurtés aux éventuels champions de la Coupe Stanley, les Islanders. Même s’il n’a pas participé à la finale, Middleton a alors terminé au deuxième rang des pointeurs des séries avec 33, 5 dernière Wayne Gretzky.

Nifty est passé bien près des grands honneurs à quelques reprises. En plus des finales de 1977 et 1978, il y retournera en 1988, à chaque fois dans une cause perdante. En 1981, c’est la Coupe Canada qui lui a échappé. Par contre, il s’est repris en 1984. Jumelé à Michel Goulet et Wayne Gretzky, il amassa 8 points en 7 matchs et aida le Canada à remporter ce qui était à ce moment ce qui s’approchait le plus de la suprématie mondiale du hockey.

L’un des derniers à ne pas porter de casque, il dut finalement s’y résoudre suite à une blessure en 1986.

Suite à la finale de 1988, après une saison où il s’était contenté de 32 points, les Bruins décidèrent de racheter la dernière année du contrat de leur co-capitaine. Bien qu’il venait de franchir le seuil des 1000 matchs (1005), son total de points était quant à lui à 988. Mais plutôt que de se chercher un autre poste ailleurs dans la LNH, il préféra mettre le cap vers la Suisse. L’expérience, qui fut plus ou moins heureuse, ne dura que 17 matchs. À son retour, il y eut de la demande pour ses services, mais le cœur n’y était plus et refusa. Il n’a donc jamais franchi le cap des 1000 points, chose qu’il a plus tard regrettée.

Suite à sa carrière, Middleton s’est impliqué dans plusieurs domaines. Il a d’abord fondé une entreprise qui fabriquait des collations semblables aux barres Nanaimo. Il a aussi investi dans un restaurant, un service de limousines et une entreprise d’éclairage commercial. Il a également été représentant d’un distributeur de produits pour coiffeurs.

Au niveau du hockey, il a été analyste à NESN, le réseau qui couvre les Bruins. Au début des années 2000, il s’est retrouvé un peu par hasard derrière le banc de l’équipe américaine de para-hockey (autrefois connu sous le nom de hockey-luge). Cette expérience a culminé avec l’obtention de la médaille d’or avec Jeux paralympiques de Salt Lake City en 2002.

Toujours très actif, il vient de terminer un passage de 15 ans à la présidence de l’association des anciens Bruins.

En 2018, les Bruins ont retiré son numéro 16.


Sources :

Frayne, Trent, The Mad Men of Hockey, McClelland & Stewart Limited, 1974, page 182,

"NHL newcomers both lose" de Bruce Lowitt, AP, October 10, 1974, The Windsor Star, page 50,

"Ziegler et Eagleson encore dans l’eau chaude", AP, 9 novembre 1995, La Presse, page S2,

"Rick Middleton shares tales of his wild hockey journey ahead of number retirement" de Joe McDonald, November 28, 2018, theathletic.com,

"Bio", nifty16.com,

hockeydraftcentral.com, linkedin.com, records.nhl.com.