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mardi 19 septembre 2023

Pavel Trnka ou Petr Tenkrat?



C'est le moment de passer à un autre sondage on ne peut plus pertinent. Lorsque je jouais à NHL circa édition 2001/2002/2003, j'aimais bien me procurer de ces joueurs aux noms de famille étranges et plein de konsonnes fascinantes. Plusieurs de ces acquisitions de l'époque font d'ailleurs partie des joueurs de notre série «Joueurs oubliés des 90's» comme Oleg Tverdovsky, Tony Hrkac ou Sergei Krivokrasov. D'ailleurs, par un magnifique (ou magnifik) hasard, ces trois derniers ont joué avec les Mighty Ducks d'Anaheim, également l'équipe d'origine des deux joueurs d'aujourd'hui; Pavel Trnka et Petr Tenkrat.

J'ai souvent eu de la difficulté à différencier ces deux joueurs obscurs, et ce même s'il n'évoluaient pas à la même position. Le temps est donc venu de les analyser en profondeur et ensuite, de votre côté, de voter pour votre préféré. Allons-y donc.

Pavel Trnka est né le 27 juillet 1976 à Plzeň (Pilsen en français) en Tchéquie. Défenseur purement défensif de 6'-2" et 200 livres, il débuta à 19 ans avec le club local, le HC Plzen, en première division tchèque en 1993-94, en plus d'aider l'équipe tchèque des U18 à remporter le bronze aux championnats junior. Malgré de maigres statistiques (1 passe en 12 matchs), il attira assez l'attention pour se faire repêcher par les Mighty Ducks en 5e ronde (106e au total) du repêchage de 1994.


Après une dernière saison dans la ligue tchèque, il traversa l'Atlantique pour la saison 1995-96. Il fit bonne impression au camp des Ducks mais ces derniers croyaient qu'il serait mieux pour lui de faire son bout de chemin dans les mineures. Il joua donc deux saisons complètes avec les Bandits de Baltimore de la AHL et ce n'est qu'en 1997-98 qu'il joua finalement un premier match à Anaheim.

Après cette première saison partagée entre Anaheim et le club-école, Trnka fit l'équipe à temps plein en 98-99 et joua 4 saisons complètes avec l'équipe, enregistrant son sommet en carrière en 99-00 avec 2 buts et 15 passes pour 17 points. Il signa ensuite un nouveau contrat avec l'équipe durant l'été 2002. 

Mais durant la saison suivante, les Panthers de la Floride durent procéder à une vente de feu pour se débarrasser de salaires encombrants. C'était le cas du défenseur Sandis Ozolinsh qui se fit échanger aux Ducks le matin du match des étoiles de 2003. En plus d'Ozolinsh, les Ducks mirent la main sur un autre défenseur du nom de Lance Ward. En retour, les Panthers mirent la main sur le plus abordable Trnka, en plus d'un jeune Matt Cullen et un choix de 4e ronde en 2003 (Jay Pemberton).


Trnka termina donc la saison 02-03 avec les Panthers. Il y joua une autre saison  en 2003-04 durant laquelle il amassa 3 buts et 13 passes pour 16 points, soit sa 2e meilleure saison au niveau offensif. Les Panthers le libérèrent toutefois durant l'été 2004 et le lock-out imminent signifia la fin du parcours de Trnka dans la LNH.

Il profita alors de l'occasion pour retourner au bercail avec le HC Pilsen où il fut éventuellement nommé capitaine en 2005-06. Il fut également prêté quelques matchs à différents clubs suédois pour les séries. Il termina ensuite sa carrière en 2012 après 5 saisons passées avec le HC Vitkovice. Depuis sa retraite, il est demeuré au sein du HC Vitkovice comme assistant-entraineur ou entraineur-chef des niveaux junior de l'équipe.

En 411 matchs dans la LNH, la fiche de Pavel Trnka fut de 14 buts et 63 passes pour 77 points.
En 366 matchs dans la ligue tchèque, sa fiche fut de 23 buts et 52 passes pour 75 points.


Également né en Tchéquie, pour sa part le 31 mai 1977 dans la ville de Děčín, l'attaquant Petr Tenkrát débuta comme professionnel avec le HC Kladno durant la saison 1994-95, où il eu brièvement Trnka comme coéquipier. Ailier droit de 5'-11" et 182 livres, il joua 5 saisons à Kladno, soit jusqu'en 1999 suite à quoi il fut également repêché par les Mighty Ducks, en 8e ronde avec le 230e choix au total.

Il joua ensuite une saison en Suède avant de faire le saut en Amérique pour la saison 2000-01 qu'il partagea entre Anaheim et le club-école à Cincinnati.

La première saison de Tenkrat dans la LNH fut somme toute sans histoire, alors qu'il obtint un simple 5 buts et 9 passes en 46 matchs. Toutefois, les astres s'alignèrent magnifiquement lors de son premier but dans la LNH, le 15 décembre 2000 dans un match contre les Rangers...

But de Tenkrat, sur des passes de Hrkac et Trnka. Avouez que la vie peut parfois être magique...

Malheureusement pour Tenkrat et les Ducks, le reste de l'histoire de fut pas aussi féérique. Après 9 matchs sans point au début de la saison 2001-02, les Ducks échangèrent Tenkrat aux Predators de Nashville en retour de l'ancien espoir du CH Patric Kjellberg. 

Les choses semblèrent se replacer tranquillement pour Tenkrat à Nashville. Il obtint même un tour du chapeau contre les Blackhawks. Mais il manqua de constance et au final il termina cette saison 2001-02 avec une fiche de seulement 8 buts et 16 passes en 67 matchs. 

On commença ensuite à se passer Tenkrat comme une patate chaude. Refusant un contrat à deux volets des Predators, il fut placé au ballotage en octobre 2002 et réclamé par les Panthers qui l'envoyèrent le même jour aux Blue Jackets en retour de Mathieu Biron. Les Blue Jackets n'avaient également qu'un contrat à deux volets à lui offrir et il préféra plutôt s'exiler en Suède pour la saison 2002-03 avec le club Oulun Kärpät où il retrouva ses repères offensifs en plus de gagner deux championnats en 2004 et 2005.

Entretemps, ses droits dans la LNH étaient désormais propriété des Maple Leafs, qui le réclamèrent au ballotage en octobre 2003. Eux aussi ne lui offraient que cet éternel contrat à deux volets et décidèrent finalement de l'échanger aux Bruins en juin 2006 en retour d'un choix de 7e ronde. Il trouva enfin chez les Bruins une offre à un seul volet et il parvint ainsi à refaire surface dans la LNH pour la saison 2006-07. Il obtint 9 but et 5 passes en 64 matchs durant cette seule saison comme joueur de soutien avec Boston, sa dernière dans la LNH.


Il retourna en Europe en 2007-08 et se promena annuellement entre la Tchéquie, la Suède et la Finlande, effectuant au passage des retours à Kladno de temps en temps, et retrouva parfois Trnka sur son chemin comme adversaire et jamais plus comme coéquipier. Il se retira finalement du jeu en 2017.

En 177 matchs dans la LNH, la fiche de Petr Tenkrat fut de 22 buts et 30 passes pour 52 points.
Sa fiche globale combinée en Suède, Finlande, Russie et Tchéquie fut de 302 buts et 285 passes pour 587 points en 914 matchs.


Il est donc temps pour vous de voter pour votre préféré. Trnka ou Tenkrat?



Sources:
Panthers ship Ozolinsh to Ducks, CBC, 30 janvier 2003
Tenkrat gets revenge on Leafs ... sort of, The Globe and Mail, 28 novembre 2006

mercredi 13 septembre 2023

Larry Sacharuk



Lorsqu'il se présenta en 1967 à son premier camp d'entraînement avec son club junior local, les Blades de Saskatoon, le défenseur Lawrence William Sacharuk venait à peine d'avoir 15 ans quelques jours plus tôt. Il en menait toutefois très large alors qu'il avait déjà dépassé les 6' et 180 livres, en plus d'avoir un lancer frappé dévastateur qui faisait déjà la légende et qui le fit remarquer par l'état-major des Blades. J'ai même lu quelque part qu'il avait auparavant assommé un gardien adverse avec un tir de la ligne bleue.

Il parvint à faire l'équipe et fut utilisé sporadiquement par les Blades à sa première saison, récoltant 8 points en 34 matchs. Il fit l'équipe à temps plein en 1968-69 et continua de se développer tranquillement. 

Lui promettant plus de temps de glace, les Flyers de Niagara Falls l'attirèrent dans la OHL la saison suivante et il en profita pour marquer 19 buts en Ontario. Il décida toutefois de revenir avec les Blades en 70-71 et il explosa pour de bon avec 27 buts et 58 passes pour 85 points. 

La saison suivante, il n'obtint qu'un point de plus, soit 86. Mais de ces 86 points, il avait marqué 50 buts. À ce jour, il s'agit du record pour les buts marqués en une saison par un défenseur et pas seulement dans la WHL ou le junior canadien. Les seuls à s'être approché de ce niveau dans la LNH furent Paul Coffey avec 48 et Bobby Orr avec 46. Aucun défenseur n'en a marqué autant dans l'ancienne AMH. Dans la AHL, aucun ne s'est même rendu à 40 en une saison. Même chose pour les autres circuits mineurs.  

Certains joueurs considérés défenseurs comme Paul Reinhart ou Troy Mick (probablement par erreur pour ce dernier) ont marqué 50 buts dans le junior mais étaient aussi utilisés comme attaquants, même plus souvent que comme défenseurs. Mais selon les rapports de l'époque, Sacharuk est le seul à l'avoir fait en étant exclusivement employé comme défenseur.

Après cette dernière saison junior exceptionnelle, les Rangers de New York le repêchèrent en 2e ronde (21e au total) du repêchage de 1972. Cependant, les Rangers étaient bien garnis en défense, avec notamment le légendaire Brad Park qui y occupait avec brio le poste de défenseur offensif numéro un. Sacharuk ne joua que 8 matchs à sa première saison avec les Rangers en 72-73, ainsi que seulement 23 la saison suivante, passant le reste du temps avec les Reds de Providence dans la AHL. Il compta d'ailleurs 27 buts avec les Reds en 73-74, ce qui était à l'époque un record de la AHL (battu depuis) pour un défenseur. Durant ces quelques matchs à New York, il ne marqua que 3 buts en 31 matchs.

N'ayant donc vraisemblablement plus d'utilité pour lui, les Rangers prirent la décision de l'échanger aux Blues durant l'été 1974 en retour de l'attaquant Greg Polis. Les Blues reçurent également un choix de première ronde dans cet échange, mais le retournèrent aux Rangers la saison suivante dans la trasnsaction impliquant Derek Sanderson. Ce choix devint finalement Lucien DeBlois

Pour sa part, Sacharuk profita de l'occasion pour s'établir avec les Blues à temps plein et employa son lancer dévastateur, un des plus puissants de son époque, pour marquer 20 buts, en plus d'obtenir 22 passes. Ces 20 buts demeurèrent un record d'équipe pour les défenseurs, avant d'être battu par Jeff Brown en 1992. 

Cependant, comme à New York, les Blues étaient aussi en surplus de défenseurs, dont les frères Bob et Barclay Plager. Et à l'exception de son tir foudroyant, Sacharuk présentait des lacunes dans les autres aspects de son jeu. Les Blues retrouvèrent donc un partenaire d'échange familier, encore les Rangers, pour acquérir Sacharuk. Cependant, la valeur de ce dernier avait augmenté et en compensation, les Blues reçurent les droits sur le prolifique attaquant Bob MacMillan. 

Sacharuk revint donc à New York et malgré moins de temps de glace, il obtint un respectable 6 buts et 7 passes en 42 matchs en 75-76. Toutefois, une blessure à l’œil subie lors d'un entraînement mit un fin à sa saison et pratiquement à sa carrière dans la LNH. Après une chirurgie, il ne retrouva jamais plus sa véritable vision et ne joua que 2 autres matchs avec les Rangers en 76-77, passant le restant de la saison ainsi que la suivante dans la Ligue américaine.

Malgré qu'il faisait bien avec le club-école, dont une saison de 23 buts et 54 points en seulement 53 matchs, les Rangers ne firent plus jamais appel à ses services. Libéré de son contrat après la saison 77-78, il signa avec les Racers d'Indianapolis dans l'AMH. Il fut donc l'un des premiers coéquipiers professionnels de Wayne Gretzky. 

Mais encore poursuivi par le malheur, les Racers étaient dans le rouge et durent fermer boutique après seulement 25 matchs en 78-79, quelques semaines après que la merveille ait été vendue aux Oilers d'Edmonton. Plusieurs des ex-Racers parvinrent à trouver un autre poste ailleurs pour terminer l'année mais ce ne fut pas le cas de Sacharuk qui se retrouva en congé forçé pour le reste de la saison. 

N'ayant désormais plus d'AMH ni de club désirant ses services dans la LNH, il signa avec les Bulls de Birmingham dans la CHL en 1979-80. Les Bulls évoluaient d'ailleurs dans l'AMH avant la dissolution de cette dernière. Voyant ses perspectives d'emploi en Amérique réduire de saison en saison, il mit le cap sur l'Autriche avec le ECS Innsbruck en 1980-81 où il était trop fort pour la ligue avec une fiche de 35 buts en 34 matchs. 

Après une saison supplémentaire en Autriche, il migra dans la ligue britannique en 82-83 avec les Eagles de Birmingham (une autre Birmingham) où il joua une dernière saison de seulement 6 matchs avant de prendre sa retraite. Il fut toutefois convaincu de revenir pour deux petits matchs avec les Eagles en 1988-89. Preuve qu'il avait encore toute une garnotte, il amassa 11 buts en 2 matchs...

Après sa retraite, il occupa quelques postes d'entraîneur aux Pays-Bas, en Angleterre, en Italie, en Espagne, ainsi que dans le junior nord-américain, en plus d'être commentateur radio pour les Canucks.

En 151 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 29 buts et 33 passes pour 62 points.


Sources:
Sanderson Is Traded For Blues' draft pick, New York Times, 31 oct. 1975

dimanche 10 septembre 2023

Tod Sloan



C’est à Litchfield, dans le Pontiac, en Outaouais québécois, qu’est né Aloysius Martin Sloan en 1927. Il a par contre passé la majeure partie de sa jeunesse dans le nord de l’Ontario. Cette région étant à ce moment épiée de long en large par les Maple Leafs, ceux-ci repérèrent Sloan et lui firent parvenir une formule C. Lors de cette période avant la mise en place du repêchage, accepter de signer une formule C signifiait qu’on devenait la propriété de cette équipe.

On l’assigna alors au Collège St.Michael’s, comme le faisaient souvent les Leafs à ce moment. L’habile joueur de centre joua d’ailleurs un rôle-clé dans la conquête des Majors de St.Mike’s de la Coupe Memorial de 1945, alors qu’il amassa 21 points en 14 matchs.

En 1946, il gradua dans la Ligue américaine. Il joua d’abord avec Pittsburgh, puis Cleveland, tout en faisant ses débuts dans la grande ligue avec les Leafs. S’il passa près des grands honneurs à quelques reprises, ceux-ci lui échappèrent. Il participa à la finale de Calder en 1947 et en 1950, mais c’est sûrement le triomphe de 1949 des Leafs qui dut le laisser le plus ambivalent. Si ses coéquipiers ont pu célébrer leur triomphe de la Coupe Stanley, ses 29 matchs disputés furent insuffisants pour en faire partie.

C’est en 1950-51 qu’il se fit définitivement une place dans la Ligue nationale et ses débuts furent fracassants. Dans une ligue où Toronto faisait partie de l’élite en compagnie de Détroit, Sloan fut le meilleur buteur des Leafs, avec 31, et le troisième buteur de la LNH derrière Gordie Howe et Maurice Richard.

Une fois en séries, après s’être défait des Bruins, Toronto s’attendait à rencontrer Détroit en finale, mais c’est finalement Montréal qui s’est pointé.

Cette finale fut ensuite pour le moins particulière. Bien qu’elle se soit terminée en cinq matchs, ceux-ci se sont tous terminés en prolongation. Et lors du cinquième et dernier match, Sloan marqua les deux premiers buts des Leafs, incluant le but égalisateur, à 32 secondes de la fin de la troisième période. Cet exploit de Sloan fut par contre éclipsé par le but décisif que marqua Bill Barilko en prolongation contre Gerry McNeil. Ce fut ainsi le dernier match en carrière de Barilko, puisqu’au cours de l’été, il périt dans un accident d’avion en chemin vers un voyage de pêche. On ne retrouva les restes de l’accident que 11 ans plus tard. Pendant cette période, les Leafs n’ont pas remporté la Coupe Stanley, mais ils ont finalement mis la main dessus qu’au moment où les restes de l’accident furent retrouvés dans le nord de l’Ontario. C’est ainsi que naquit la légende de Barilko, qui inspira plus tard la chanson Fifty Mission Cap au groupe The Tragically Hip.

La production de buts de Sloan a par la suite diminué de façon constante, avec 25, 15, 11 et 13, avant de rebondir notoirement en 1955-56 avec 37. Aidé par ses compagnons de trio George Armstrong et Dick Duff, cette performance égala le record d’équipe des Leafs établi par Gaye Stewart (et battu depuis). Elle lui valut également d’être choisi au sein de la deuxième équipe d’étoiles. Le centre de la première équipe d’étoiles fut alors Jean Béliveau, qui termina aussi devant Sloan lors du scrutin pour déterminer le gagnant du Trophée Hart (joueur le plus utile).

Sa production retomba ensuite à 14, puis 13 buts, au moment où Toronto traversait une période difficile. C’est alors qu’un an après avoir fait subir le même sort à Jimmy Thomson, les Leafs expédièrent Sloan aux Black Hawks contre un montant d’argent, pour le punir d’avoir tenté d’organiser une association des joueurs. Toutefois, Chicago était de moins en moins la Sibérie de la Ligue nationale et donc de moins en moins une punition. Il alla rejoindre des joueurs prometteurs comme Bobby Hull, Pierre Pilote, Glenn Hall, ainsi que Stan Mikita. Sa production eut également un regain, marquant 27 buts. Cette saison fut ensuite suivie par une autre de 20 buts.

Lors de l’année 1960-61, Sloan vit un autre membre de sa famille se joindre aux Leafs. En effet, son cousin, Dave Keon, qu’il avait encouragé lorsqu’il passa à son tour avec St.Michael’s, parvint à se tailler un poste dans la Ville-Reine. Lorsqu’ils se croisèrent dans les corridors du Maple Leaf Gardens, Sloan conseilla à son cousin qu’on ne le voit pas lui adresser la parole, en raison du rôle qu’il avait joué dans la tentative de mise en place de l’association des joueurs.

Ce fut tout de même Sloan qui eut le dernier mot lors de cette saison, puisque Chicago mit fin au règne des Canadiens et de leurs cinq Coupes Stanley consécutives en remportant le titre. Par contre, si en 1951, on avait inscrit "Tod Sloan" sur la Coupe, en 1961, il est devenu "Martin A. Sloan".

Sloan mit ensuite fin à sa carrière dans la Ligue nationale. Il reprit alors son statut d’amateur pour aller jouer au niveau senior, avec les Terriers de Galt. Cette expérience le mena jusqu’aux championnats du monde, alors qu’en cette période, ce sont les vainqueurs de la Coupe Allan qui y représentaient le Canada, coupe que les Terriers avaient gagnée l’année précédente. Dans un tournoi qui eut lieu au Colorado et où les Soviétiques et les Tchécoslovaques étaient absents, le Canada remporta l’argent derrière la Suède. De son côté, Sloan marqua 6 buts et obtint 10 passes en 7 matchs.

Il acheta ensuite un hôtel dans la région du lac Simcoe, au nord de Toronto, et investit dans l’immobilier.

Celui qui montre une fiche de 220-262-482 en 745 matchs dans la LNH est décédé en 2017, à l’âge de 89 ans.

Sources:

"Former Maple Leafs forward Tod Sloan, 89, dies" de Lance Hornsby, July 12, 2017, Toronto Sun (torontosun.com),

"Tod Sloan remembered by Dave Keon as key part of 1951 Maple Leafs Cup win" de Dave Stubbs, July 13, 2017, NHL (nhl.com),

hockeyarchives.info/mondial1962, wikipedia.org.

vendredi 8 septembre 2023

Joueur oublié des 90's #82 - Vitali Yachmenev




Né le 8 janvier 1975 à Chelyabinsk en Russie, Vitali Aleksandrovich Yachmenev décida en 1993 de profiter du nouveau climat politique et de quitter la Russie et son système de hockey pour aller continuer son développement avec les Centennials de North Bay dans la OHL. Malgré la difficulté de s'adapter à ce nouvel environnement, en plus du fait que ses parents s'opposaient à sa décision ainsi que de le suivre, Yachmenev connut une première saison junior du tonnerre à North Bay en 1993-94, terminant avec le titre de recrue de l'année de la OHL et de la CHL grâce à une récolte de 113 points en plus de mener la OHL avec 61 buts et aider les Centennials à remporter le championnat de la ligue.

En plus de devenir un favori local à North Bay, Yachmenev attira aussi l'attention de sa nouvelle communauté lorsqu'il stoppa un voleur s'étant introduit dans la maison de la famille qui l'hébergeait. Le voleur s'enfuit dans la rue mais Yachmenev parvint à le rattraper et le forcer à ramener les objets volés.

Nouvellement nommé comme DG des Kings de Los Angeles, Sam McMaster avait vu Yachmenev de nombreuses fois en action alors qu'il était auparavant le DG des Wolves de Sudbury, le principal adversaire géographique et ennemi naturel des Centennials. L'ayant vu marquer de nombreux buts dévastateurs contre eux, il profita du repêchage de 1994 pour sélectionner Yachmenev en 3e ronde (59e au total) pour les Kings.

Après une autre bonne saison junior en 1994-95 (53 buts, 52 passes, 105 pts), il fit directement le saut avec les Kings en 1995-96 et le nouvel entraîneur des Kings Larry Robinson l'inséra directement sur la première ligne avec nul autre que Wayne Gretzky et Dmitri Khristich. 

Comme de nombreux autres ailiers avant lui au cours des 15 saisons précédentes, Yachmenev eut du succès immédiatement en jouant avec la merveille. Il obtint d'abord 2 buts à son premier match, lors d'une victoire contre les champions en titre, l'Avalanche. Il termina le mois d'octobre avec 12 points en 11 matchs et fut nommé comme recrue du mois dans la LNH. Les Kings, sous Robinson, semblaient être une équipe revigorée et de retour sur la bonne voie, après deux saisons décevantes hors des séries depuis la finale de 1993. Gretzky était lui aussi revigoré d'enthousiasme avec ce bon début de saison des Kings qui avaient alors une fiche de 10-5-5 à la mi-novembre.

Apprécions donc ensemble une pause vidéo avec du Vintage Gretzky...






(Note à moi-même, me renseigner sur cet intriguant Tsygurov #3)


Cependant, les Kings s'écroulèrent rapidement par la suite, eux qui étaient principalement privés du défenseur Rob Blake pour la saison entière, et il ne gagnèrent que 8 des 44 matchs suivants. Durant cette glissade, Gretzky demanda finalement à être échangé, ce qui arriva le 27 février 1996 lorsqu'il passa aux Blues de St.Louis. Durant le restant de la saison, les Kings tournèrent définitivement la page sur l'ère Gretzky en procédant à une vente de feu, se départissant de nombreux joueurs vedettes de longue date comme l'éternel bras droit du #99 Jari Kurri, Marty McSorley en plus de Rick Tocchet et Darryl Sydor. 

Yachmenev ne put également garder sa bonne cadence durant cette descente aux enfers des Kings, mais termina quand même cette première saison avec une fiche respectable de 19 buts et 34 passes pour 53 points en 80 matchs, bon pour le 3e rang des pointeurs des Kings derrière Gretzky (81 points en 62 matchs) et Khristich. Ce fut toutefois sa meilleure saison en carrière. N'ayant plus l'apport d'un Gretzky, sa production baissa à 32 points la saison suivante en plus d'être blessé pour une vingtaine de matchs. Il fut notemment déclassé par d'autres jeunes joueurs des Kings faisant partie de cette série comme Jozef Stumpel et Vladimir Tsyplakov

Il fut ensuite recalé dans les mineures en 1997-98, pour finalement être largué aux nouveaux Predators de Nashville pour la saison suivante en retour de considérations futures.


Yachmenev joua cinq saisons à Nashville, ne s'approchant jamais de sa production recrue mais parvint tout de même à gagner le cœur des fans de Nashville par son énergie et son ardeur au jeu. Malgré sa petite stature, il avait du muscle et gagnait souvent ses batailles en échec avant et amassait sa part de buts dans la dizaine presque à chaque saison. Sa meilleure saison à Nashville fut celle de 2000-01 avec 15 buts et 19 passes.

Il fut toutefois libéré par les Preds après la saison 2002-03 et il opta de retourner en Russie où il joua 10 autres saisons avec quelques clubs avant de prendre sa retraite, remportant au passage la coupe Spengler en 2009 à titre de capitaine avec le Dynamo de Moscou.

Il devint ensuite assistant-coach avec le club de son patelin, le Traktor Chelyabinsk et ensuite le Salavat Yulaev Ufa. Il effectue cependant cette saison un retour à North Bay, où il avait toujours possédé une résidence secondaire, à titre d'assistant des Trappers de North Bay au niveau U18AAA.

En 487 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 83 buts et 133 passes pour 216 points.

 

Sources:
Yachmenev making all the right moves, Baytoday.com, 16 avril 2005
Los Angeles Kings: 5 Most Painful Moments Ever, Bleacher Report, 9 août 2012
Greatest Hockey Legends
Yachmenev and Blanchard to guide U18 Trappers this season, Baytoday.com, 18 mai 2023

lundi 4 septembre 2023

Sondage - And the winner is... les SHARKS!

 


Le mois dernier, nous avons posé l'éternelle question: «Où se situent actuellement les Barons (et les Seals) dans l'organigramme de la LNH?»

Est-ce que l'héritage glorieux des Seals et des Barons se retrouve désormais au Texas avec les Stars de Dallas suite à la fusion de 1978 avec les North Stars et le déménagement de 1993? Ou bien est-ce plutôt un cas de patrimoine spirituel en ce que les Barons, anciennement les Seals de Californie, sont désormais devenus les Sharks de San Jose suite au départ des anciens propriétaires des North Stars responsables de la fusion de 1978 et la dé-fusion de 1991?

Ou bien est-ce que, comme d'habitude, on pense à tout ça pour rien (n'ouvrons pas cette porte) et les Barons/Seals sont simplement une équipe défunte, sans relocalisation, même pas foutue d'avoir engendré quelque descendance quelconque comme l'on fait les Nordiques ou les Whalers?

Bref c'était ben le fun, même un des textes que j'ai eu le plus de fun à écrire cette année...

Mais n'attendons donc pas plus et dévoilons les résultats:


Donc. Le peuple a parlé. 

Que dis-je? La SCIENCE a parlé. Un sondage avec des statistiques, des pourcentages et des lignes graphiques, c'est foutrement scientifique.

C'était assez déchirant comme choix faut l'avouer. Il y avait de bons points pour chaque option et moi-même je ne savais pas pour qui voter (j'ai même voté pour deux options différentes, l'une sur mon ordi et l'autre sur mon cel). 

Mais au final c'est l'option «romantique» qui l'a emporté de peu sur les deux autres, donc il est désormais gravé à jamais que les Barons et les Seals sont maintenant situés à San Jose, effectuant un retour de la franchise à son endroit d'origine, soit la Baie de San Francisco. Les détours par Cleveland et le Minnesota n'étaient que d'éphémères solutions de rechange en attendant que le climat du hockey professionnel soit plus propice à l'implantation d'une franchise en Californie.



C'était donc très intéressant tout ça. Si jamais vous avez d'autres idées pour des quizzzzes farfelus du genre, faites-nous part de vos idées, il y a jamais d'idées ou de sujets totalement inutiles à sur-analyser.



jeudi 31 août 2023

Joueur oublié des 90's #81 - Vladimír Růžička

 




Né le 6 juin 1963 dans la ville tchèque de Most, Vladimír Růžička était un peu le prototype de Jaromir Jagr avant l'arrivée de ce dernier quelques années plus tard. Sa grande portée (6'-3") et son maniement de la rondelle en firent un des meilleurs jeunes joueurs tchèques des années 80. Il se distingua d'abord sur la scène junior internationale, remportant d'abord une médaille d'or aux mondiaux des moins de 18 ans en 1979 et ensuite trois médailles d'argent consécutives aux U20, dont les tournois de 1981 et 1983 où il termina au premier rang des pointeurs. 

Suite à ces bonnes performances, les Maple Leafs prirent le pari de le sélectionner en 4e ronde (73e au total) du repêchage de 1982. Cependant, malgré une signature de contrat, il était peu probable de voir Ruzicka de sitôt dans l'uniforme les Leafs, le seul moyen pour un si jeune joueur tchèque de jouer dans la LNH étant à ce moment de faire défection.

Désormais professionnel, le jeune centre évolua d'abord au sein du Litvinov HC de la première division tchécoslovaque, ligue qu'il domina durant le reste de la décennie, terminant 5 fois en 6 ans au premier rang des buts marqués entre 1983-84 et 1988-89. Sa meilleure saison fut celle de 1985-86 où il termina avec 41 buts et 32 passes pour 73 points en 43 matchs. Il continua également de se distinguer au niveau international avec une médaille d'argent aux Olympiques de 1984, en plus d'une médaille d'or aux championnats du monde de 1985.

Après la saison 1988-89 où il termina de nouveau en tête des pointeurs, Glen Sather des Oilers voyait Ruzicka dans sa soupe et voulait faire son acquisition. Il se rendit à Prague durant l'été 89 pour négocier avec lui et les autorités tchécoslovaques qui refusèrent toutefois tout transfert de sa part. Ils se ravisèrent toutefois en décembre en lui donnant la permission de quitter le pays. Les Oilers, qui avaient précédemment obtenu ses droits des Maple Leafs en retour d'un choix de 4e ronde (Greg Walters) mirent alors Ruzicka sous contrat pour 4 saisons. Après quelques semaines de négociations supplémentaires et compliquées avec les dirigeants tchécoslovaques, Ruzicka put finalement mettre le pied à Edmonton le 10 janvier 1990.

Lors de son premier match contre les Jets, Ruzicka n’amassa aucun point mais fit toutefois les manchettes pour avoir écopé d'une pénalité inusitée. À la fin de la 2e période, il sauta du banc pour aller féliciter son gardien Bill Ranford. Les Jets protestèrent alors à l'arbitre qu'il n'avait pas le droit, alors que contrairement aux circuits européens, les joueurs au banc doivent retraiter au vestiaire. Ce ne fut toutefois pas une pénalité coûteuse alors que les Oilers gagnèrent le match 6-3 et il fit bien rigoler ses coéquipiers.

Il connut quelques jours plus tard son premier bon match avec une récolte de 2 buts et 1 passe. Jumelé par moments à Jari Kurri et Esa Tikkanen (l'ancien poste occupé par Wayne Gretzky), Ruzicka fit quelques flammèches à Edmonton, terminant cette première demi-saison dans la LNH avec 11 buts et 6 passes en 25 matchs. Cependant, le gros problème de Ruzicka qui fut remarqué par les entraîneurs des Oilers était son jeu défensif qu'on qualifia comme ultra-nul, même paresseux. Le considérant nuisible à cet égard, Ruzicka ne participa à aucun match en séries lors du parcours des Oilers jusqu'à la coupe de 1990. Comme il n'avait aussi joué que 25 matchs durant la saison, son nom n'apparaît pas sur la coupe mais il obtint tout de même une bague.

N'ayant désormais plus d'utilité pour lui et en surplus de joueurs de centre, les Oilers se débarrassèrent rapidement de Ruzicka au début de la saison suivante, l'envoyant aux Bruins en retour du défenseur Greg Hawgood (note à moi-même, un autre bon candidat pour cette série). 

Il débuta donc la saison 1990-91 à Boston et devint un favori de la foule à ses débuts par ses envolées électrisantes. Cependant, une blessure à la cheville mit fin à sa saison, mais parvint à revenir durant les séries, où il put participer cette fois, récoltant un bon 2 buts et 11 passes en 17 matchs.



La saison 1991-92 fut ensuite très bénéfique pour Ruzicka. Puisque Cam Neely ne put jouer que seulement 8 matchs durant cette saison, c'est Ruzicka qui hérita de sa place sur le premier trio avec Craig Janney et ensuite son remplaçant Adam Oates. Faisant fi de ses lacunes défensives, les Bruins purent obtenir une splendide saison du joueur tchèque qui récolta 39 buts et 36 passes pour 75 points, soit le premier rang chez les attaquants des Bruins, derrière Raymond Bourque à 81 points. Il fut toutefois décevant en séries avec seulement 2 buts et 3 passes en 13 matchs.

Des blessures vinrent lui nuire à nouveau en 1992-93 où il ne put jouer que 60 matchs et perdit sa place sur le premier trio au profit de Joé Juneau et Dmitri Kvartalnov. Son manque d'ardeur à l'entraînement et en défensive lui firent perdre aussi la grâce de son nouvel entraîneur, Brian Sutter. Il termina donc cette deuxième saison complète avec 41 points dont 19 buts.



Son contrat échu et libéré par les Bruins après trois saisons, Ruzicka signa comme agent libre avec les Sénateurs d'Ottawa pour une somme considérable de 425,000$ pour la saison 1993-94. Il retrouva à Ottawa son ancien entraîneur Rick Bowness, celui qui lui avait donné sa grosse chance à Boston lors de sa bonne saison de 1991-92. Toutefois, son jeu défensif atroce étant désormais mis au grand jour au sein d'un faible club, Ruzicka était misérable à Ottawa, où il n'avait plus un aussi bon apport offensif de ses coéquipiers pour finir ses jeux. Après avoir été laissé de côté quelques matchs et n'ayant que 5 buts et 13 passes au compteur en 42 matchs, la carrière de Ruzicka dans la LNH prit abruptement fin le 9 février 1993 lors d'un entraînement. 

Lui reprochant son manque d'effort lors de la pratique, Bowness fracassa son bâton et apostropha violemment Ruzicka en lui criant de quitter les lieux. Les Sénateurs le placèrent quelques jours plus tard au ballottage mais aucune équipe ne se manifesta, lui laissant le champ libre pour aller jouer en Suisse. Il termina donc la saison 1993-94 entre le club EV Zug en Suisse (qui compensa en partie les Sénateurs) et finalement suivi d'un retour chez soi avec le club de Prague. Il retrouva ses repères dans sa patrie, devenant capitaine de son club et terminant meilleur pointeur en 1995-96. 

Vint ensuite les Jeux Olympiques de 1998 à Nagano. Comme il s'agissait de la première participation de la LNH aux Jeux, on croyait tous que la finale allait mettre en vedette le Canada et les États-Unis, soit une reprise de la coupe du monde de 1996 remportée par les américains. Cependant, c'est la nouvelle République Tchèque, constitué seulement à moitié de joueurs de la LNH, qui causa la surprise et remporta l'or avec comme capitaine, un Vladimir Ruzicka désormais âgé de 34 ans. 

Malgré la présence de Jaromir Jagr et surtout Dominik Hasek, on ne donnait pas grande chance aux Tchèques face aux Canadiens, Américains ou même les Russes avec comme attaquants des joueurs tels que Pavel Patera, Robert Lang ou Martin Rucinsky.



 

Lors des quarts-de-finale, alors que les américains dominaient le jeu et menaient 1-0 après une période, Ruzicka a fait ce qu'on attend de tout grand capitaine qui se respecte, soit de prononcer un speech inspirant. Dans le documentaire «The Nagano tapes» racontant ce parcours des Tchèques, Roman Hamrlik n'a pas osé révéler ce que contenait ce fameux speech désormais légendaire dans le folklore du hockey tchèque, déclarant seulement «you don't wanna know» à l'interviewer. 

Mais en plus de faire son speech, Ruzicka mit la main à la pâte, profitant d'un retour de lancer de Jagr pour créer l'égalité. Son équipe transformée l'emporta finalement 4-1 et ne traîna plus jamais de l'arrière durant le restant du tournoi.

Suite à ce tournoi féerique pour les Tchèques, Ruzicka joua encore deux saisons comme capitaine du HC Prague, prenant sa retraite après la saison 99-2000. Il fit ensuite directement le saut derrière le banc, en plus d'éventuellement occuper aussi le poste de DG, et ce jusqu'en 2014. Il mena son club à trois titres de la ligue tchèque, en plus d'entraîner l'équipe nationale à plusieurs reprises, dont une médaille d'or aux championnats du monde de 2005 et de 2010. Il fut également en poste lors des Olympiques de 2010. Il fut depuis entraîneur de différents clubs mais il semble avoir perdu sa touche gagnante. Il est présentement entraîneur-chef du HC Slovan en 3e division. Il fut également accusé de fraude en 2020 pour avoir apparemment reçu un pot-de-vin du père d'un joueur qui voulait s'assurer que son fils joue avec son club. Ruzicka se déclara innocent, il aurait apparemment cru qu'il s'agissait d'une commandite et non pas d'un pot-de-vin...


La fiche en carrière de Vladimir Ruzicka dans la LNH fut de 82 buts et 87 passes pour 129 points en 233 matchs.
Sa fiche dans les ligues tchèques fut de 403 buts et 405 passes pour 808 points en 648 matchs.

Son numéro 97 fut retiré par le HC Prague et il fait partie du temple de la renommée du hockey Tchèque.


Sources:
Les Oilers d’Edmonton devront faire plus vite
, La Tribune, 6 dec. 1989
Bowness expulse Ruzicka, Le Droit, 10 février 1994
Vladimir Ruzicka soumis au ballotage, La Tribune, 16 février 1994
Vlad can laugh at first lesson, Edmonton Journal, 15 janvier 1990
Hockey draft central

mardi 29 août 2023

Stan Mikita's Donuts


Mike Myers est originaire de Scarborough, en banlieue de Toronto. Après des présences plus ou moins régulières dans des séries canadiennes (incluant un épisode de The Littlest Hobo ou Le Vagabond en version française), il se joignit à la Second City. Cette troupe d’humour et d’improvisation (qui eut aussi une version télé) servit de tremplin à une multitude d’acteurs comiques comme Bill Murray, John Candy et Dan Aykroyd.

Dans le cas de Myers, ceci le mena en 1989 vers Saturday Night Live, l'émission légendaire de NBC. Parmi les nombreux personnages qu’il y interpréta, il y avait Wayne qui, avec son ami Garth, animait une émission assez déjantée à partir de chez ses parents. Le personnage de Wayne tire son origine d’émissions canadiennes auxquelles Myers avait participées et qui contenaient ce qu’on pourrait appeler "l’ancêtre" de Wayne.

Lorsque vint l’idée de faire un film à partir de Wayne’s World, on dut lui créer un univers un peu plus élaboré. Pour ce faire, bien que l’action se situe à Aurora, en banlieue de Chicago, Myers s’inspira de son enfance à Scarborough. Entre autres, comme lui le faisait, Wayne joue au hockey de rue, mais avec un chandail des Blackhawks et non des Leafs.

Une autre activité que Myers faisait fréquemment était de se retrouver au Tim Hortons local. Horton étant principalement identifié aux Leafs, il eut l’idée d’en créer une version "Chicago". Mais qui pouvait donc l’incarner?

Myers pensa immédiatement à Stan Mikita, qui joua avec les Hawks de 1958 à 1979. Celui qui avait la particularité d’être à son époque un rare joueur à ne pas être né au Canada (il est né en Tchécoslovaquie, mais est arrivé au Canada à l’âge de 8 ans), a connu une carrière exceptionnelle. D’abord connu comme un joueur salaud, il effectua un virage au point de remporter le Trophée Lady Byng, remis au joueur le plus gentilhomme, en 1967 et 1968. À noter que lors de ces deux saisons, il remporta également le Art Ross (champion pointeur) et le Hart (joueur le plus utile), triplé qu’il est le seul à avoir réalisé.

Après s’être fait déchirer un bout d’oreille, Mikita devint l’un des pionniers du port du casque sur une base permanente, en plus d’avoir popularisé avec son coéquipier Bobby Hull la palette courbée.

Myers catégorisa Mikita comme étant un "défoliant" puisqu’il avait le don de faire mal à ses Leafs adorés, faisant ainsi tomber les pauvres feuilles d’érable…

On écrivit alors le scénario sur cette base, pour ensuite passer au tournage. On mit sur pied le décor d’un grand kitsch, en plus de produire une foule d’accessoires à l’effigie de Mikita pour agrémenter le tout. C’est à ce moment qu’on réalisa qu’on avait omit d’obtenir le consentement du principal intéressé. Trop avancé, il était trop tard pour reculer et Mikita aurait pu profiter de la situation pour exiger un montant substantiel. Reconnu comme bienveillant, impliqué dans la communauté et respectueux des partisans, il n’en fit rien. Il se contenta plutôt d’un aller-retour à Los Angeles et d’un caméo dans le film. (Il devait initialement échanger avec Wayne, mais la scène a été coupée au montage.)

Myers, qui a un faible évident pour les vedettes de hockey, fut très impressionné de côtoyer Mikita lors du tournage de son premier film. De son côté, Mikita fit un bilan mitigé de son expérience. Il trouva qu’il y avait trop d’attente entre les quelques moments d’action. Par contre, il apprécia de voir comment fonctionne un tournage et retourna à la maison avec une caisse d’accessoires avec son visage dessus.

Le film connut un grand succès, générant 183M$ au box-office et une suite fut lancée l’année suivante.

On demanda souvent à la réalisatrice du film, Penelope Spheeris, si le Stan Mikita’s Donuts existait pour vrai. En fait non, c’est une pure invention. Toutefois, en 2017, pour le 25e anniversaire du film, on créa un semblant de Stan Mikita’s Donuts (Stan Mikita’s All Star Café) commandité par Honda, dans le cadre du match des étoiles qui avait lieu cette année-là à Los Angeles.

Par la suite, on ramena le Stan Mikita de 9 pieds de haut à Aurora pour les festivités soulignant les 25 ans du film et on en profita pour organiser un concours de beignes.


Sur une note plus triste, souffrant de démence depuis quelques temps, Mikita est décédé l’année suivante, à l’âge de 78 ans.

Sources:

"Mike Myers riffs on Stan Mikita’s Donuts, the iconic shop from ′Wayne’s World′" d’Alex Prewitt, January 24, 2017, Sports Illustrated (si.com),

"Honda Brings Stan Mikita’s All Star Café to 2017 NHL All Star Weekend in Los Angeles", January 25, 2017, (hondanews.com),

"Replica Stan Mikita to help Aurora party on for ′Wayne’s World′ anniversary" de David Sharos, January 30, 2017, Chicago Tribune (chicagotribune.com),

"Is Stan Mikita’s Donuts From ′Wayne’s World′ For Real?" de Paul Farrell, August 7, 2018, (heavy.com),

"Stan Mikita’s legacy and grace endure even as dementia afflicts the Blackhawks legend" d’Alex Prewitt, Updated March 4, 2020, Sports Illustrated (foxsports.com),

wikipedia.org.

vendredi 25 août 2023

Excursion LVEUP / Trève de Hockey #107 - Un match de baseball de la LBMQ


C'est plate à dire, mais l'été tire déjà à sa fin. Malgré tout, il reste (j'espère) encore de belles journées et soirées à profiter en famille. C'est justement ce que j'ai fait avec deux de mes fils la semaine passée, allant voir un match de la Ligue de Baseball Majeur du Québec, opposant mon équipe locale, le Cactus de Victoriaville qui recevait la meilleure équipe au classement, les Cascades de Shawinigan. Deux équipes qui ne semblent pas s'apprécier, alors que les joueurs se sont "obstinés" à plusieurs reprises. Même qu'un joueur de Shawinigan s'est fait expulsé par l'arbitre.

Un beau petit endroit qu'est le stade Rémi-Deshaie à Victoriaville. Les estrades ne sont pas nombreuses, ne s'étendant qu'entre les abris des joueurs, mais avec assez d'espace et des endroits prévus pour ceux qui préfèrent être debout. Ça accueille juste assez de monde pour qu'il puisse y avoir une ambiance "baseball". Mes fils ont trouvé avantageux qu'il n'y avait pas plus d'estrades, car ils ont pu courir pour recueillir des fausses balles afin d'avoir chacun un souvenir, qu'ils ont fait autographiés par quelques joueurs du Cactus après le match.


La première balle récupéré par mon fils

Pour le match en tant que tel, les deux équipes se sont échangé un point dans les deux premières manches. Après avoir vu les Cascades prendre les devants avec un point en première moitié de troisième manche, le Cactus a immédiatement répliqué, marquant 4 points, dont quelques uns suite à des erreurs en défensive. C'est d'ailleurs un fait saillant qui a marqué le match, le nombre d'erreurs, alors qu'il y en eu un total de 10 (Quatre par le Cactus, 6 par Shawinigan). Je m'attendais à une meilleure prestation des deux défensives. Une mauvaise soirée au bureau dans les deux cas.

Et comme au baseball, ce n'est jamais fini tant que ce n'est pas fini, c'est en dernière manche que le match s'est joué. Venu sur le monticule pour "fermer les livres", le lanceur Pierre-Olivier Marcoux a failli à la tâche, accordant 4 points mérités, avant que le joueur-entraîneur Rylan Sandoval viennent effectuer le dernier retrait. Et heureusement pour Marcoux et le Cactus, Pier-Olivier Dostaler a cogné un coup sûr qui a fait marquer deux coéquipiers, alors qu'il y avait déjà deux retraits contre les locaux. Victoire dramatique du Cactus 7-6. (Les Cascades se sont repris 2 jours plus tard, par la marque de 13 à 1 ... ouch !)

Si vous n'avez pas encore prit le temps d'aller voir votre équipe de baseball locale, peu importe le niveau, je vous invite à prendre ce moment et aller les encourager. Les séries débutent (ou sont sur le point de) dans la majorité des ligues, l'ambiance sera encore meilleure. Le coût des billets n'est pas tant élevé (12$ dans le cas du Cactus), la bière est moins cher qu'au Centre Bell (lors de la quatrième manche, il y avait un spécial 2 bières pour 8$), la proximité avec les joueurs est plaisante, surtout pour les plus jeunes. Et si vous n'êtes pas aller voir de la balle depuis les Expos au Stade Olympique (ou même au Parc Jarry pour les plus âgés), je vous promet que ça va vous rendre nostalgique. Play Ball !

samedi 19 août 2023

John Chabot


C’est à Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard qu’est né John Chabot. Ce lieu de naissance est par contre le fruit d’un concours de circonstances. Son père travaillant dans l’aviation canadienne, sa famille a dû déménager à plusieurs reprises, en Alberta, en Ontario et en Nouvelle-Écosse entre autres. Toutefois, sa famille tire ses origines de la nation Kitigan Zibi Anishinabeg, située près de Maniwaki et d’où était également originaire le regretté Gino Odjick. Si son père est algonquin, sa mère est canadienne-française. Son patronyme a par contre été attribué à sa famille quand les officiers du gouvernement ont été incapables d’écrire son véritable nom "Kaibaitché" sur un formulaire.

Au repêchage de 1979 de la LHJMQ, Chabot fut choisi au 2e rang par les Olympiques de Hull, où il eut deux bonnes saisons, de 83 et 89 points respectivement. Sa première saison à Hull, convainquit d’ailleurs les Canadiens d’en faire leur choix de deuxième ronde en 1980. C’est toutefois lorsqu’il fut échangé aux Castors de Sherbrooke qu’il explosa.

Lors de la saison 1981-82, il amassa 143 points qui lui valurent le troisième plus haut total de la ligue. Le 30 octobre, contre les Voisins de Laval, Chabot eut la soirée la plus productive de toute la saison de la LHJMQ, lorsqu’il accumula 2 buts et 7 passes. À la fin de la saison, Chabot fut sacré meilleur joueur de la ligue, en plus de mener les siens à la finale de la Coupe Memorial (perdue contre les Rangers de Kitchener).

Il fit ainsi ses adieux au hockey junior, tout comme les Castors quittèrent Sherbrooke. Ils laissèrent alors la place aux Jets de la Ligue américaine en mettant le cap vers St-Jean-sur-Richelieu.

Chabot ne passa alors qu’une seule saison avec le club-école, les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, avant de se faire une place à Montréal, où ses talents de fabricant de jeu lui permirent d’être le meilleur pointeur de l’équipe. Il se fit ensuite une place à Montréal.

Il ne mit pas de temps à attirer l’attention, lorsqu’il marqua son premier but dès son premier match, en octobre 1983. Il déjoua alors Billy Smith, qui était devant la cage des Islanders, champions en titre de la Coupe Stanley, dans ce qui fut malgré tout une cause perdante. Malgré qu’il fut limité à 56 matchs, Chabot termina tout de même sa saison avec 18 buts.

Lors de la saison suivante, les Canadiens voulurent aller chercher de la vitesse, ce qui était loin d’être la plus grande force de Chabot. Lorsque les Penguins durent se résoudre à se départir de Ron Flockhart en raison d’un budget amoché par le contrat de Mario Lemieux, les Canadiens saisirent l’occasion. En retour, Montréal expédia Chabot en Pennsylvanie. Ainsi, il alla retrouver son ancien entraîneur, Bob Berry. Ce dernier avait été congédié par le Tricolore en février 1984, avant d’être embauché par les Penguins en vue de la saison 1984-85.

Tout comme à Montréal, Chabot a fait ses débuts avec les Penguins avec fracas, marquant cette fois deux buts à son premier match dans son nouvel uniforme, encore contre les Islanders, encore dans une cause perdante.

Les Penguins étant une équipe faible, Chabot eut plus de temps de glace. En combinant ses statistiques avec Montréal avec celle de Pittsburgh, Chabot totalisa 60 points, son sommet en carrière. Pendant ce temps, Flockhart ne fit que passer à Montréal.

À la fin de son contrat avec Pittsburgh, on reprocha à Chabot, surtout utilisé dans un rôle défensif, son manque de robustesse pour justifier le fait qu’on ne lui en offrit pas un nouveau. Pourtant, ce ne fut jamais un aspect important de son jeu.  Ayant reçu des bons mots de la part de son ancien coéquipier à Sherbrooke, Gérard Gallant, les Red Wings firent alors son embauche en 1987. Il sera quatre ans dans la ville de l’automobile, jouant principalement sous les ordres de Jacques Demers.

Après avoir accumulé 84 buts et 228 passes pour 312 points en 508 matchs dans la LNH, Chabot mit le cap vers l’Europe, jouant en Italie, en Allemagne et en Suisse et ce, jusqu’en 2001.

À son retour au pays, il fut entraîneur-adjoint et entraîneur-chef au niveau junior avec Hull / Gatineau (avec qui il a remporté deux Coupes du Président) et Acadie-Bathurst. Il fut aussi adjoint avec les Islanders, entre autres sous Ted Nolan et avec sa vieille connaissance, Gérard Gallant.

Aujourd’hui, Chabot préfère concentrer son temps, par l’entremise de son organisme First Assist, à voyager dans des communautés autochtones, souvent reculées, où il enseigne le hockey en plus de prononcer des allocutions au sujet de l’importance de l’éducation et un mode de vie sain.

Il fait aussi l’analyse des matchs de Hockey Night in Canada dans la version diffusée en cri. Comme le cri n’est pas sa langue, il le fait en anglais, pour qu’ensuite un interprète fasse la traduction.


Sources :

D’Auteuil, Jean-Pierre et Otis, Jean-Philippe, La Ligue de hockey junior majeur du Québec, Depuis Lafleur, en passant par Lemieux et Crosby, Éditions Caractère, 2013, page 93;

"Wamsley donne trois mauvais buts" de Bernard Brisset, 7 octobre 1983, La Presse, page S3;

"«L’oiseau de proie» du Canadien" de Bernard Brisset, 22 novembre 1983, La Presse, page S3;

"Le Canadien obtient Ron Flockhart" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"John Chabot retrouvera Bob Berry" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"John sera un précieux atout" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"Les Penguins n’avaient plus d’argent pour Ron Flockhart" de Tom Lapointe, 11 novembre 1984, La Presse, page 28;

"The Making of trade : Penguins, Canadiens help each other" de Red Fisher, November 11, 1984, Montreal Gazette, page C1;

"Chabot almost a Red Wing" de Chuck Finder, June 26, 1987, Pittsburgh Post-Gazette, page 17;

"Dans les coulisses du premier match de hockey diffusé en cri" de Gavin Boutroy, 24 mars 2019, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca);

"Former NHLer John Chabot welcomes financial assist in keeping charity for northern youth rolling" de Ken Warren, March 12, 2021, Ottawa Sun (ottawasun.com);

"John Chabot : d’Ottawa au Nord canadien en passant par l’Italie, la passion du hockey" de Charles Lalande, 2 juillet 2021, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca);


jeudi 17 août 2023

La devanture du Club Sportif MAA







J'étais en visite à Montréal cette semaine et en me promenant au centre-ville j'ai décidé de faire un crochet afin d'aller assouvir une curiosité que je traine depuis quelque temps. Quelque part sur la rue Peel entre Sherbrooke et Maisonneuve se trouve un vieil immeuble en rénovation. 

Cet immeuble abrite en fait le Club Sportif MAA, anciennement connu sous le nom de la «Montreal Amateur Athletic Association». La MAAA fut originalement fondée en 1881 de l'union de trois associations de vélo, de raquette et de crosse. Occupant d'abord un gymnase sur la rue Mansfield, c'est en 1905 que le club déménagea dans ces locaux de la rue Peel. Le club demeure la plus vieille organisation sportive toujours active au Canada et fut une des grandes institutions du 19e siècle pour le développement du sport au pays. C'est ce club qui organisa en 1883 le fameux Carnaval d'hiver annuel de Montréal, où les premiers tournois de l'histoire du hockey furent joués et où le hockey fut grandement popularisé à travers la population.

C'est en 1884 que le MAAA s'associa au Montreal Hockey Club (MHC) pour l'instauration du premier club de hockey officiel de l'endroit. Évoluant quelques rues plus bas à l'illustre Patinoire Victoria, le MHC fit partie des premières ligues officielles de l'époque, d'abord la Amateur Hockey Association of Canada (AHAC) de 1886 à 1898, ensuite dans la Canadian Amateur Hockey League (CAHL) jusqu'en 1906 et la Eastern Canada Amateur Hockey Association (ECAHA) jusqu'en 1908. 

Le Montreal Hockey club étant son nom officiel, il était parfois surnommé les «Montreals», le «Montreal AAA» ou bien les «Winged Wheelers» en raison du logo provenant du MAAA, soit une roue ailée. Ce logo originait en fait des débuts du club, probablement en lien avec l'ancien club de vélo à l'origine du MAAA.




C'est lors d'une de ces premières compétitions de hockey que le fameux Lord Stanley of Preston assista à son premier match de hockey, soit lors du festival d'hiver de 1889 entre le MHC et les Victorias de Montréal. Quelques années plus tard, soit en 1893, il fit don d'une coupe à remettre au champion amateur canadien de hockey, donc à l'époque au champion en titre de la Amateur Hockey Association of Canada. Champions en titre suite à une fiche de 7-1 en 8 matchs, les Winged Wheelers furent donc les premiers récipiendaires de la Coupe Stanley.

Le MHC gagna de nouveau la coupe Stanley en 1894 et 1895. Il s'agit donc sans équivoque de la première dynastie du hockey de compétition, elle qui avait également remporté le titre de la AHAC à chaque année depuis 1888.

La coupe était alors disputée sous forme de défi et on commença à la voir disputée de plus en plus souvent à partir de 1896, soit de 2 à 3 fois par année.

Le Montreal Hockey Club, premiers champions de la Coupe Stanley en 1893

Archie Hooper et Jimmy Gardner

Après quelques années moins performantes, le MHC revint en force en 1902, retrouvant la coupe en mars 1902 et la conservant jusqu'en février 1903. Cependant, le noyau de ces équipes championnes de 1902-03 quitta le MHC après quelques disputes sur l'avenir du club pour former le nouveau club des Wanderers de Montréal au sein d'une nouvelle ligue éphémère, la Federal Amateur Hockey League (FAHL). Parmi ces premiers Wanderers et anciens «Winged Wheelers», on retrouvait des joueurs et futurs membres du temple de la renommée comme Dickie Boone, Jack Marshall et surtout Jimmy Gardner, qui mènera les Wanderers à 4 Coupes Stanley avant de participer à la création de l'ancêtre de la LNH, la National Hockey Association. Il termina sa carrière comme joueur-entraineur et capitaine au sein des Canadiens de 1913 à 1915.

Les Wanderers et le MHC se retrouvèrent dans la même ligue, la Eastern Canada Amateur Hockey Association (ECAHA), à partir de 1906 après la fin de la FAHL. Cependant, la ECAHA permettait l'embauche de joueurs professionnels, ce à quoi le MHC s'opposait. Le MHC quitta éventuellement la ligue en 1908 pour joindre les rangs de la nouvelle Interprovincial Amateur Hockey Union et divers niveaux amateurs et senior lors des décennies suivantes. Ils remportèrent d'ailleurs la Coupe Allan de 1930.

(Parenthèse ici alors qu'un an plus tard, soit en 1931, le MAAA remporta la Coupe Grey au football par la marque de 22-0 contre les Roughriders de Regina)

Si la «Winged Wheel» vous parait familière, c'est bien sûr dû aux Red Wings de Detroit. Lorsqu'il acheta la franchise des Falcons de Detroit en 1932, James E. Norris s'inspira du club où il évolua dans sa jeunesse, le MHC, avec qui il joua une saison en 1898. Il renomma son équipe les «Red Wings» et conceptualisa ce logo inspiré des anciens «Winged Wheelers». Il trouvait également que la roue convenait parfaitement pour Detroit, qui comme on le sait est surnommée la «ville de l'automobile».


C'est également au même moment en 1932 que le MHC se dissocia du MAAA, quittant l'organisation pour joindre les rangs de la ligue senior provinciale sous le nouveau nom du Royal Montreal Hockey Club, qui fut plus tard changé sous le nom des Royals (ou Royaux) de Montréal. Les Royaux remportèrent deux autres coupes Allan durant leur historie (1937 et 1947) en plus de la coupe Memorial en 1949. Ils devinrent ensuite le club-école du Canadien de 1950 à 1959 avant de clore leurs activités en 1961.

Après ces premières décennies d'existence, le MAAA continua dans sa voie, continuant d'héberger des associations amateures. Mais la nature du sport étant dorénavant bien différente, elle ne compétitionna plus pour aucun trophée d'importance, ceux-ci étant tous devenus de niveaux professionnels. Il y eut toutefois plusieurs sportifs membres du MAAA qui se distinguèrent aux Olympiques ou autres compétitions internationales, notamment Natalie Lambert au patinage de vitesse. Le club passa près de fermer ses portes en 1999 avant de se restructurer sous sa forme actuelle, abandonnant un des «A» de son nom (j'ignore lequel) et de se renommer sous le nom «Club Sportif MAA».

(Kudos au designer du nouveau logo du club pour avoir conservé l'imagerie ailée de manière subtile). Pas mal du tout.

Donc, en me promenant sur la rue Peel, je suis tombé sur cette devanture. J'aurais bien aimé aller visiter l'intérieur pour voir si on y retrouve certains artéfacts anciens ou expositions historiques mais les travaux sont prévus jusqu'à l'automne. J'ai toutefois pu voir des vestiges du passé à l'extérieur rappelant les débuts du club et principalement la «Winged Wheel» qui demeure toujours sur le vieil édifice.

Voici donc quelques photos. J'ai un peu paniqué au départ quand j'ai vu tout ça et surtout cette affiche «MAAcondos.com» qui m'a fait gronder. Je croyais qu'on allait tout démolir et remplacer ce que je considère un joyau patrimonial en stupides condos, cette plaie moderne. Toutefois, en visitant le site web du MAA, on y annonce qu'il s'agit principalement de rénovation des installations sportives... Même si je conviens que la devanture peut paraitre moche, J'espère bien qu'il vont garder au moins ces sculptures extérieures, un des derniers vestiges de l'histoire sportive canadienne. Déjà qu'il ne reste rien de la Patinoire Victoria... Au pire, je verrais bien ces sculptures être déplacées au temple de la renommée ou bien un autre musée. D'ailleurs, à quand la création d'un musée ou temple de la renommée du hockey montrélais? Ce genre de chose existe partout ailleurs et pas ici? Là où le hockey est né? C'est inadmissible.

L'héritage montréalais des Red Wings

Condos....Grrrr. Peut-être qu'ils veulent les ajouter sur le top? Ou bien c'est ce quoi voit derrière l'édifice principal?

Des raquettes croisées rappelant les débuts du club dans les années 1880

Une autre «Winged Wheel» au dessus de la porte principale