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mardi 8 décembre 2009

Carl Brewer

Heureux qui comme Ulysse
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse

A vu cent paysages

Et puis a retrouvé après

Maintes traversées

Le pays des vertes allées

-Georges Brassens

Il est des circonstances dans la vie où l'on n'est pas maître de son destin. On a beau se dévouer corps et âmes pour une organisation ou une cause, si d'autres décident de vous mettre des bâtons dans les roues, votre dévotion peut prendre le bord et votre parcours peut devenir un calvaire à la manière du voyage de retour d'Ulysse... C'est un peu l'histoire de la relation entre Carl Brewer et l'organisation des Maple Leafs de Toronto...

Carl Brewer est né à Toronto en 1938. Comme tout bon jeune homme originaire de la Ville-Reine, il grandit en tant que fan des Maple Leafs à une époque glorieuse de l'équipe. Comme tout bon jeune joueur de hockey aspirant devenir un joueur des Leafs, Brewer joua son hockey junior avec les Malrboros de Toronto au milieu des années 50. Et comme il était un défenseur talentueux, la grande équipe fit appel à ses services. C'est en 1957-58 qu'il joua ses premier matchs avec les Leafs, mais c'est toutefois lors de la saisons suivante qu'il se joignit à l'équipe sur une base régulière.

Les Maple Leafs de la fin des années 50 étaient en pleine reconstruction. Mené par une main de fer par Punch Imlach au poste de directeur général et d'entraîneur, l'équipe aspirait partir de leur statut de bons derniers afin de retrouver la gloire de l'équipe de la fin des années 40. Et Carl Brewer faisait parti de l'équation. En compagnie entre autre de Tim Horton et de Bobby Baun, il formait une brigade défensive assez brutale qui rendait dorénavant les Leafs redoutables à la défense. Il formait notamment un mur de brique avec Baun, légendairement reconnu pour ses coups de genoux très salauds. Brewer pour sa part jouait un style tout aussi en bas de la ceinture, utilisant tant les règles de l'art que les chemins de traverse pour parvenir à ses fins. Il avait notamment à une certaine époque fait des trous dans les paumes de ses gants afin d'agripper plus solidement ses adversaire... Cette brigade défensive doublé d'un gardien redoutable et d'un esquadron d'attaque formé de jeune joueurs talentueux comme Frank Mahovlich et Dave Keon ont fait des Leafs de Toronto l'équipe à battre au début des années 60, remportant 3 Coupes Stanley de 1962 à 1964.

Ce qui rend le personnage de Carl Brewer assez intéressant est le fait qu'en plus d'être un excellent défenseur, il avait une tête sur les épaules en plus d'avoir de la graine de rebelle. Brewer avait par exemple déjà décidé de quitter l'équipe en 1960 lorsque l'équipe refusa de payer une facture de médecin de 100$. Il voulait quitter l'équipe afin de se joindre à l'équipe de l'Université McMaster à Hamilton afin de jouer au football. l'équipe décida de lui donner même le double de ce qu'il exigeait pour couvrir ses dépenses médicales afin de le faire changer d'avis... C'était ça Carl Brewer... Et la marmite déborda lors du camp d'entraînement de l'équipe en 1965 lorsque suite à une violente dispute avec le gardien vedette Johnny Bower, Punch Imlach décida de le renvoyer "réfléchir" à la maison.

N'en fallait pas plus à Brewer pour quitter l'équipe pour laquelle il avait toujours vécu pour. Il décida aussitôt de se joindre à l'équipe nationale du Canada afin de poursuivre sa carrière mais un petit détail allait l'empêcher... Brewer était considéré comme étant un joueur professionnel et ne pouvait se joindre à l'équipe tant que son statut de joueur amateur n'allait pas être reconnu. Et Punch Imlach décidé à revoir le joueur décida de ne pas lui accorder ce statut. Après que Brewer et son agent Alan Eagleson (retenez le nom...) aient pu donner au défenseur le titre de joueur amateur suite à une longue lutte, sa traversée put débuter alors qu'il se joint lors de la saison 1966-67 à l'équipe canadienne...

Refusant toujours de se joindre aux Leafs, Carl Brewer accepta lors de la saison 1967-68 un poste de joueur-entraîneur avec les Mohawks de Muskegon dans la ligue américaine. La saison suivante, Il prit le chemin de la Finlande alors qu'il devint joueur-entraîneur de l'équipe nationale tout en prenant quelques cours à l'université d'Helsinki. Entre temps, les Leafs échangèrent en mars 1968 les droits de Brewer dans la transaction qui mena Frank Mahovlich, Pete Stemkowski et Garry Unger à Détroit en retour de Norm Ullman, Floyd Smith, Paul Henderson et Doug Barrie. Frank Mahovlich et Bobby Baun (également devenu un Red Wings) connaissant de nouveau le succès avec cette équipe tentèrent de convaincre leur ami Brewer de revenir en Amérique afin de relancer sa carrière avec eux chez les Red Wings.

Après plusieurs appels en Finlande de la part de ses anciens coéquipiers, Brewer décida de finalement reprendre sa carrière dans la NHL après 4 ans d'absence. En 1969-70, c'est donc avec les Red Wings que Brewer revint en Amérique. À sa seule saison à Détroir, il a prouvé qu'il n'avait pas perdu de sa fougue de jeunesse en se taillant une place au sein de la seconde équipe d'étoile d'après saison.

Après cette saison avec les Red Wings, Brewer décida à nouveau de se retirer afin d'aller travailler pour la compagnie Koho. À cet occasion, il écrivit une lettre de démission qui choqua l'équipe qui échangea ses droits quelques temps plus tard aux Blues de St-Louis en retour de considérations futures. Brewer sortit de sa retraite une autre fois afin de se joindre aux dits Blues avec qui il évolua deux saisons (1970-71, 1971-72) plutôt ordinaires avant de quitter à nouveau le monde du hockey. Il rechaussa à nouveau ses patins lors de la saison 1973-74 avec les Toros de Toronto de l'Association mondiale de hockey, équipe qui fit à cette époque ses choux gras en engageant beaucoup d'anciens joueurs des Leafs adorés par les fans ayant fait défection suite à des mésententes avec la direction de Punch Imlach. On comptait parmi ces joueurs Wayne Carleton, Frank Mahovlich et Paul Henderson. Brewer ne joua qu'une seule saison avec les Toros avant de reprendre à nouveau sa retraite.

À l'aube de la saison 1979-80, Brewer avait une seule idée en tête, quitter définitivement le hockey en tant que joueur des Maple Leafs de Toronto. La comédie avait assez duré et il était temps pour le défenseur de 41 ans de partir la tête haute avec l'équipe avec laquelle il avait toujours voulu évoluer... Après quelques matchs afin de reprendre sa forme après 5 ans hors des circuits professionnels avec les Hawks du Nouveau-Brunswick de l'AHL, il revint là où son long voyage dans le hockey avait commencer pour mieux le terminer... Après 20 matchs où il ne récolta qu'un maigre 5 passes, il pouvait maintenant mourir en Maple Leaf...

Et cette fois ce fut pour de bon...

Dans les années 1990, Carl Brewer fut un des acteur principaux qui menèrent à l'arrestation de son ex-agent Alan Eagleson pour fraude qui menèrent ce dernier en prison et à être la seule personne exclue du Temple de la Renommée... Il fut l'un des premiers à enquêter sur les étranges tactiques d'affaire de ce dernier...

Il mourut le 25 août 2001 suite à des problèmes respiratoires...

En 2003, il fut intronisé au Temple de la renommée du hockey finlandais pour sa grande contribution au développement du hockey dans ce pays lors de son passage à la fin des années 60.



2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Heureux qui comme Ulysse"

C'est un poète du 16ème siècle -Joachim du Bellay- qui a écrit ce célèbre poème. Brassens, lui l'a mis en musique.

Voilà pourquoi il faut toujours écouter pendant le cours 101 de français au cégèp ; )

Martin ITFOR a dit…

Brassens a changé les vers, il a juste repris le nom... On ne m'aura pas su Brassens...

Le poème de Du Bellay :

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.