Si le Canada a eu du succès au cours des dernières éditions du championnat mondial junior, ce n’était pas vraiment le cas lors des premières années. À l’exception de celui de 1978 (où on voulut inclure un certain Wayne Gretzky), les premières équipes Canada junior étaient en fait les champions de la Coupe Memorial. Pendant ce temps, l’Union soviétique envoyait ses meilleurs joueurs et remporta les quatre premiers tournois.
De son côté, le Canada eut des résultats plus que mitigés. En 1981, pourtant représenté par les Royals de Cornwall (qui comptaient entre autres sur Dale Hawerchuk, Doug Gilmour et Marc Crawford), le résultat a été rien de moins qu’embarrassant, avec une septième place.
En 1982, pour un tournoi disputé au Minnesota avec quelques matchs à Winnipeg, on envoya une sélection des meilleurs joueurs. Il y avait parmi eux le futur Nordique Randy Moller, Gord Kluzak (voir texte du 5 juillet 2014), James Patrick, Troy Murray et Carey Wilson (voir texte du 13 avril 2015).
Devant le but, il y avait le futur Canuck Frank Caprice et le gardien des Canadians de Kingston, choix de 8e ronde des Bruins, Mike Moffat.
Dans un tournoi qui était peu suivi par la presse canadienne, l’équipe unifoliée causa une surprise en écrasant les puissants Soviétiques 7-0. C’est Mike Moffat qui obtint le blanchissage.
Lorsque les Canadiens battirent de justesse l’équipe américaine de Chris Chelios et John Vanbiesbrouck, on commença à croire en leurs chances.
Comme il s’agissait d’un simple tournoi à la ronde, sans éliminatoires, c’est lors du dernier match, contre la Tchécoslovaquie, que les Canadiens pouvaient s’assurer d’un premier titre depuis que les Smoke Eaters de Trail (voir texte du 18 janvier 2014) avaient remporté le championnat senior en 1961. Pendant que les États-Unis jouaient leur match au Met Center (alors le domicile des North Stars), à la surprise générale, les Canadiens et les Tchécoslovaques jouaient l’issue du tournoi dans un petit aréna de 3000 places à Rochester, 130 km plus loin.
Les Canadiens ont obtenu la nulle dont ils avaient au moins besoin et remportèrent leur premier titre. Faute d’enregistrement, ils durent chanter eux-mêmes l’hymne national. Mike Moffat fut nommé le meilleur gardien du tournoi.
À la fin de la saison 1981-82, les deux gardiens des Bruins, Rogatien Vachon et Marco Baron (voir texte du 2 avril 2009), connurent des moments difficiles. L’entraîneur Gerry Cheevers (voir texte du 31 janvier 2009) voulut donc secouer son équipe, en rappelant celui qui avait fait des merveilles quelques mois plus tôt, Moffat.
La recrue remporta ses deux matchs, ce qui convainquit Cheevers de faire confiance à Moffat pour la série qui débutait contre les Sabres. Il joua tous les matchs et les Bruins eurent le dessus, 3-1. On commença alors à faire des parallèles avec la performance de Ken Dryden en 1970-71. (voir texte du 1er août 2011)
Au deuxième tour, Boston affronta Québec, qui venait de surprendre Montréal. Dans une série serrée, Moffat joua encore tous les matchs. C’est à la septième et ultime partie que les Nordiques l’emportèrent 2-1, alors que Moffat s’illustra de nouveau, dans une cause perdante.
Suite à une année des plus intenses, Moffat était lessivé physiquement, mais surtout, mentalement. Pendant l’été, Moffat pensa que ce qui était probablement une dépression allait se régler. Ce ne fut pas le cas.
En 1982-83, Rogatien Vachon n’était plus là, parti à la retraite. Baron joua peu. Pourtant, ce n’est pas Moffat qui prit la place, lui qui eut des difficultés et qui passa plus de temps dans la Ligue américaine. C’est plutôt Pete Peeters, que les Bruins venaient d’acquérir des Flyers et qui connut une saison de rêve, qui prit la place.
L’année suivante, les choses ne s’arrangèrent pas pour Moffat. Il ne joua que 4 matchs avec les Bruins, ses derniers dans la LNH.
En 1984-85, il tenta de se refaire une confiance en signant avec le club école des Oilers. L’expérience dura un match, un massacre où il accorda 9 buts. Le cœur n’y était pas et les nerfs ne tenaient plus.
Il s’inscrivit éventuellement à l’Université Wilfrid-Laurier à Waterloo, où il joua au hockey tout en complétant son bac en administration.
Il habite maintenant dans la région de Toronto, où il travaille aux ventes pour Rona. Il joue dans une ligue récréative pour 40 ans et plus. Il n’est toutefois pas gardien. Il joue comme défenseur.
Pour lui, la page est tournée.
Sources : ″1982 Canadian junior team started it all″ de Tim Wharnsby, 24 décembre 2011 (cbc.ca), ″Saving one for the Bruins″ de Stan Grossfeld, 29 janvier 2010 Boston Globe (boston.com).
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