En 1964, Etcheverry refait surface dans le monde du football montréalais. La United Football League, une ligue basée aux États-Unis, s’installe au Stade Delorimier, domicile des Alouettes de 1946 à 1953 et des défunts Royaux au baseball. Etcheverry est nommé entraîneur-chef et on nomme l’équipe en son honneur : les « Rifles » du Québec. Ces derniers deviennent la première équipe professionnelle à jouer du football à quatre essais au Canada.
L’expérience est toutefois de courte durée. Après avoir montré une fiche de 5-9, c’en est fait des Rifles. La ligue se scinde en deux et les Rifles déménagent à Toronto dans ce qui est maintenant la Ligue Continentale. Le vrai Rifle demeure toutefois à Montréal et devient pendant un an entraîneur-adjoint des Alouettes, en tant que responsable de la défensive… Il devient ensuite courtier, toujours à Montréal, métier où il obtient beaucoup de succès.
En 1969, pendant les festivités de la Coupe Grey, tenue à Montréal, on annonce qu’il est élu au Temple de la Renommée du Football Canadien et qu’en plus, il revient au football.
Après avoir obtenu beaucoup de succès comme propriétaire des Rough Riders d’Ottawa, Sam Berger (voir texte du 17 octobre 2011) les vend et achète des Alouettes en piteux état. Il amène avec lui son directeur-gérant, qui est nul autre que Red O’Quinn. Le nouvel entraîneur sera alors son ancien coéquipier, Etcheverry.
Les espoirs des partisans sont fondés. Les Oiseaux passent d’une fiche de 2-10-2 à une de 7-6-1. Encore mieux, ils se qualifient pour les séries, se faufilent jusqu’en finale et contre toute attente, battent les Stampeders 23-10. Si la Coupe Grey a toujours échappé à Sam Etcheverry comme joueur, c’est finalement comme entraîneur qu’il la remporte, dans une victoire qui a le grand mérite d’un peu faire oublier la crise d’octobre.
Les saisons 1971 (6-8) et 1972 (4-10) sont toutefois moins prometteuses et c’est ainsi que se termine la carrière d’entraîneur du Rifle, qui redevient courtier.
En 1982, lorsque les Alouettes font faillite et sont remplacés par les Concordes, on ramène Etcheverry, cette fois comme président et directeur-gérant. Mais suite au fiasco de l’année précédente (voir texte du 3 septembre 2011), on part de très loin. Les conditions sont difficiles et les résultats, atroces. L’équipe termine avec une fiche de 2-14. Suite à une mésentente au sein de la direction, Etcheverry est congédié avant le début de la saison 1983 et se concentre sur sa firme d’investissement. Il trouvera d’ailleurs le moyen de garder un lien avec le football, entre autres en embauchant l’ex-Alouette Michael Soles après sa carrière.
Lors du retour des Alouettes en 1996, on profite du premier match à domicile pour retirer son numéro 92, qu’il a porté la majeure partie de sa carrière.
Établi en Estrie à la fin de sa vie, le grand Sam Etcheverry s’est éteint en août 2009, à l’âge de 79 ans.
Sources :
Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006,Turbis, Pierre et Bruneau, Pierre, La grande histoire des Alouettes de Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2007.
« Michael Soles doit beaucoup à Sam Etcheverry » de Serge Vleminckx, 31 août 2009 (exruefrontenac.com),
« Sam Etcheverry 1930-2009 : on l’appelait le Rifle » de Daniel Lemay, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),
« Une légende n’est plus » de Ronald King, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),
« Un grand monsieur, une idole » de Réjean Tremblay, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),
wikipedia.org.
Initialement publié sur bottedenvoi.blogspot.ca/
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