Repêché par les Eagles de Philadelphie en 1954, Hal Patterson préféra l’offre des Alouettes. Il faut dire que pendant cette période, la compétition était forte entre les deux côtés de la frontière pour attirer les meilleurs joueurs. Se battant pratiquement à armes égales, il arrivait que la meilleure offre vienne du nord. De plus, en tant que receveur de passe, Patterson jugeait que le jeu plus ouvert et le grand terrain du côté canadien lui conviendraient mieux.
Le moment ne pouvait pas être plus à point. Déjà appuyé par Red O’Quinn, Sam Etcheverry se servit amplement de son bras canon pour alimenter le rapide Patterson. Les Alouettes dominèrent alors le Big Four (ce qui est aujourd’hui la division est de la LCF) au cours des trois premières saisons de Patterson (1954, 1955 et 1956) et se rendirent à la finale de la Coupe Grey. Par contre, en ces trois occasions, ils rencontrèrent les Eskimos sur le chemin. Les Zoiseaux perdirent le premier match sur un jeu controversé, lorsque Chuck Hunsinger échappa le ballon à la porte des buts, que Parker s’empressa de retourner sur 90 verges pour un touché. Ce majeur permit aux Eskimos de vaincre les Alouettes 26-25. Une hypothèse fut néanmoins soulevé à l'effet qu'Hunsinger n'avait peut-être pas vraiment échappé le ballon, mais qu'il aurait en fait tenté une passe qui, puisqu’incomplète, aurait arrêté le jeu.
Les deux Coupes Grey suivantes furent également remportées par les Eskimos, mais de façon moins serrée.
Les deux Coupes Grey suivantes furent également remportées par les Eskimos, mais de façon moins serrée.
Sur le plan individuel, Patterson attira amplement l’attention. En 1956, il fut le premier pointeur du Big Four (exploit qu’il répétera en 1957) et il se mérita le Trophée Schenley du meilleur joueur au Canada. Au cours de cette saison, il réalisa des performances tout à fait mémorables. Le 22 septembre, il réalisa un touché de 109 verges, une marque depuis égalée, mais qui pourrait difficilement être battue.
La semaine suivante, le 29, il accumula des gains par la passe pour pas moins de 338 verges, une marque qui tient toujours et qui surpasse son équivalent dans la NFL. Il battit aussi le record de la ligue pour les verges par la passe en une saison (1914), une marque qui tiendra jusqu’en 1983, même si Patterson accomplit son exploit dans une saison qui comptait seulement 14 matchs. Son grand total de 2858 verges constitua un autre record, qui tiendra celui-là jusqu’en 1984. Comme il jouait également en défense, il réalisa 5 interceptions.
La semaine suivante, le 29, il accumula des gains par la passe pour pas moins de 338 verges, une marque qui tient toujours et qui surpasse son équivalent dans la NFL. Il battit aussi le record de la ligue pour les verges par la passe en une saison (1914), une marque qui tiendra jusqu’en 1983, même si Patterson accomplit son exploit dans une saison qui comptait seulement 14 matchs. Son grand total de 2858 verges constitua un autre record, qui tiendra celui-là jusqu’en 1984. Comme il jouait également en défense, il réalisa 5 interceptions.
Patterson n’était pas seulement apprécié pour ses exploits. Sa grâce et sa classe lui valurent comme surnom « le Prince ». Alors qu’il était célibataire, il avait jugé qu’il n’avait pas besoin d’une augmentation de salaire et demanda qu’on l’offre plutôt aux joueurs canadiens, qu’il jugeait sous-payés.
Le 9 novembre 1960, le monde du football montréalais fut fortement secoué par une nouvelle. Une nouvelle administration prenait place chez les Alouettes et décida de donner un grand coup de barre. On annonça que le formidable duo Etcheverry – Patterson prenait le chemin de Hamilton. Suite à un cafouillage administratif, Etcheverry invoqua sa clause de non-échange pour faire annuler son contrat et finalement signer avec les Cardinals de St.Louis de la NFL. Patterson, quant à lui, prit le chemin de la ville de l’acier, contre Don Paquette.
Les Alouettes prirent des années à se remettre de ce fiasco, qui fut total. Paquette eut très peu d’impact lors de ses deux passages à Montréal (de 1961 à 1963 et en 1965) et comme si ce n’était pas assez, il fut plus tard condamné pour homicide involontaire, lorsqu’un homme avec qui il s’était battu mourut.
De son côté, Patterson se joignit à une équipe déjà forte à Hamilton. Malgré que ses dernières années à Montréal furent marquées par des blessures, il y montra alors qu’il était toujours au sommet de sa forme, en faisant partie de l’équipe d’étoiles de la ligue en 1962, 1963 et 1964. Mais surtout, il put enfin mettre la main sur la Coupe Grey. En sept saisons à Hamilton, les Ticats atteignirent la finale à six reprises, remportant les grands honneurs en 1963, 1965 et 1967.
Il prit sa retraite suite à la victoire à la Coupe Grey en 1967. Il a par la suite été élu membre du Temple de le Renommée du Football Canadien en 1971. Les Alouettes ont retiré son numéro 75 en 2008. Le Prince est décédé en 2011, à l’âge de 79 ans.
Sources :
Lemay, Daniel, Montréal Football : un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006, p.86-87,
« Hal Patterson 1932-2011 : le Prince Hal est mort » de Daniel Lemay, 22 novembre 2011, La Presse (cyberpresse.ca), « Murder warrant out for ex-Al Paquette » Canadian Press, 4 septembre 1972, Montreal Gazette, p.22, cflapedia.com, wikipedia.org.
Initialement publié sur http://bottedenvoi.blogspot.ca/
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