En 1974, l’avenir s’annonçait prometteur pour Greg Joly. Défenseur, il accumula 92 points avec les Pats de Régina. L’équipe se mérita la Coupe Memorial et Joly fut nommé le joueur le plus utile du tournoi. La suite fut des plus logiques. Bien qu’il n’était pas un choix unanime, il fut le premier choix au repêchage.
Par contre, il se retrouva avec les Capitals de Washington, pour qui
Joly constitua le premier choix de leur histoire. Avec leur arrivée et celles de Scouts de
Kansas City, la LNH passait à 18 équipes, soit le triple de ses effectifs à
peine sept ans plus tôt. La LNH voulait ainsi
contrer l’expansion de sa rivale, l’AMH, et il importait de s’installer dans
des marchés avant que les rivaux ne le fassent.
(voir texte du 10 janvier 2010)
Avec un total de 32 équipes pour les deux ligues réunies, le talent
était à son maximum de dilution.
Joly atterrit donc au milieu de l’une des équipes des plus faibles de
l’histoire. Difficile pour un jeune
défenseur offensif de faire sa marque lorsque le niveau de talent autour de lui
est si faible. L’encadrement dont il put
bénéficier fut aussi déficient. Les Caps
eurent trois entraîneurs différents et terminèrent avec une horrible fiche de 8-67-5. Joly fut blessé pendant une partie de l’année
et ne put pas répondre aux énormes attentes à son endroit. Sa production se limita à 8 points en 44
matchs, avec un affreux -68.
L’année suivante fut un peu mieux, autant niveau de l’équipe que de ses
résultats, mais pas beaucoup. Il fut
encore blessé. De plus, l’arrivée du
rigide Tom McVie (voir texte du 24 mai 2012) derrière le banc des Capitals
n’avantagea pas le jeu de Joly. Il
termina avec 25 points en 54 matchs.
En 1976-77, les choses allèrent de mal en pis. Joly ne débuta pas la saison avec Washington,
mais bien dans la Ligue Américaine, avec les Indians de Springfield. En novembre, les Capitals, pourtant toujours
aussi piteux, démissionnèrent officiellement à son sujet en l’expédiant aux Red
Wings, un autre club faible de cette période.
Ils obtinrent d’ailleurs bien peu en retour : le robuste mais vieillissant Bryan Watson,
dont la fiche à ce moment se limitait à 13 buts en plus de 700 matchs dans la
LNH.
Joly devint d’abord un régulier chez les Wings, puis il se mit à faire
la navette entre la Ligue Américaine et Détroit, jusqu’en 1982-83. Sa fiche dans la LNH est de 21-76-97 en 365
matchs.
Il joua par la suite exclusivement avec les Red Wings d’Adirondack
jusqu’en 1986. Au total, il joua plus de
400 matchs dans leur uniforme et remporta la Coupe Calder à deux reprises (1981
et 1986).
On peut toujours se demander ce qui serait arrivé si Joly avait évolué
dans un contexte plus avantageux. Dans des circonstances semblables, Wilfrid
Paiement, le premier choix des Scouts et le deuxième au total, eut plus de
succès. Mais c’est probablement son
ex-coéquipier chez les Pats, Clark Gillies, qui tomba dans un contexte plus
favorable. En étant repêché quatrième
par les Islanders, il put bénéficier d’un bien meilleur encadrement, alors que
ceux-ci tâchaient déjà à se construire la dynastie du début des années 1980. Gillies put ainsi se mériter quatre Coupes
Stanley et connaître une longue carrière.
On peut faire un commentaire semblable au sujet de Doug Risebrough (7e),
Rick Chartraw (10e) et Mario Tremblay (12e), qui purent
bénéficier de conditions favorables pour connaître du succès en étant choisis
par Montréal.
(Bien que l’encadrement soit meilleur, ce n’est pas forcément une
garantie de succès, d’autant plus que le niveau de talent d’une équipe forte
rend plus difficile la tâche de percer l’alignement. Cam Connor (5e) et Gord MacTavish
(15e) furent aussi repêchés par les Canadiens et connurent beaucoup
moins de succès. Oui, vous avez bien
compté. Montréal possédait cinq choix de
première ronde sur dix-huit en 1974.)
À noter que le deuxième choix de l’histoire des Caps, Mike Marson, ne
connut pas beaucoup plus de succès que Joly.
(voir texte du 4 février 2009)
Sources: legendsofhockey.net,
wikipedia.org.
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