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lundi 18 avril 2016

Roger Doucet



Les Bruins ont René Rancourt. Depuis 1976, le chanteur originaire de Lewiston, Maine interprète les hymnes nationaux avant les matchs, avant d’y aller de sa petite chorégraphie.

Les Canadiens ont eu Ginette Reno récemment, lors des séries de 2014 et 2015. Auparavant, ils ont eu l’ex-Sinner Charles Prévost-Linton pendant une douzaine d’années. Depuis, ils ont tenu des auditions pour trouver une multitude d’interprètes, dont plusieurs chanteuses qui chantent « Ô Kéneda » plutôt qu’ « Ô Canada ». Certains soirs, on a laissé les partisans chanter eux-mêmes. Mais avant tout ce beau monde, il y avait Roger Doucet.

D’origine modeste, Doucet fit partie de la troupe de l’Armée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce qui lui permit de voyager amplement. Après la guerre, il alla parfaire sa formation classique en étudiant à New York, où il rencontra son épouse Geraldine.

Au fil des ans, il travailla à plusieurs endroits, dont Londres et Hambourg. De retour à Montréal, où il établit sa famille en 1957, il participa à divers opéras présentés à Radio-Canada. Par contre, vivre de l’opéra pendant cette période était loin d’être facile, et ses revenus, loin d’être réguliers. Il dut donc prendre divers contrats, dont celui de chanter dans un restaurant, pendant que sa femme vendait des produits Avon.

C’est finalement en 1970 que Doucet commença à chanter les hymnes nationaux au Forum. Son interprétation énergique fit rapidement de lui un incontournable et il gagna une importante renommée. Il ajouta ensuite à ses engagements les matchs des Alouettes en 1974 et ceux des Expos en 1977.

Lors du célèbre match des Canadiens contre l’Armée rouge du 31 décembre 1975, en plus du Ô Canada, Doucet chanta l’hymne soviétique (en russe bien sûr).

Doucet fut aussi remarqué pour avoir changé quelques phrases de la partie anglaise de l’hymne canadien. De plus, sa façon de terminer la dernière ligne (« … we stand on guard for thee. » dans la version chantée lors des matchs des Canadiens ou « … protégera nos foyers et nos droits. » dans la version originale) est pratiquement entrée dans l’usage. Plutôt que de terminer sur des notes basses, Doucet la terminait sur des notes hautes.

En avril 1980, Doucet dut subir une opération chirurgicale pour lui enlever une tumeur au cerveau. Lors de sa convalescence, Doucet reçut même des vœux du président américain d’alors, Jimmy Carter, et de son épouse. En juin de la même année, il reçut l’Ordre du Canada.
 

Geraldine a par la suite dut le remplacer à plusieurs reprises. C’est finalement en juillet 1981 qu’il s’est éteint.



Sources : “From Jimmy and Rosalynn Carter to Roger Doucet: Get well soon”, 18 avril 1980, Montreal Gazette, p.2, “Doucet s’éteint”, 20 juillet 1981, La Presse, p.B3, “Anthem Singer Roger Doucet Dies” 20 juillet 1981, Ottawa Citizen, p.3, “Geraldine Doucet’s new TV talk show finally brings her out of the shadows” de Beverley Mitchell, 21 janvier 1983, Montreal Gazette, p.B11, “Le CH de l’Occident contre l’Armée rouge” de Réjean Tremblay, 31 décembre 2015, Journal de Montréal (journaldemontreal.com), wikipedia.org.

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