En 1960, la victoire de l’équipe américaine aux Jeux de Squaw Valley, en Californie, aurait dû constituer une belle vitrine pour les joueurs américains. Pourtant non. Il faut dire qu’à ce moment, les équipes olympiques (qui devaient être amateurs) étaient habituellement issues des rangs seniors. C’est pourquoi, médaille d'or ou pas, peu d’entre eux accédaient aux rangs professionnels. Avec comme résultat qu’un seul d’entre eux alla rejoindre Charlie Burns dans la LNH (en plus de quelques joueurs qui jouèrent une poignée de matchs). Le reste de la ligue demeurait composée essentiellement de canadiens. D’ailleurs, au cours de sa carrière, Williams fit une apparition au jeu télévisé "I’ve Got a Secret". Les participants devaient lui poser des questions pour découvrir son secret. Le sien était qu’il était le seul joueur américain dans la Ligue nationale.
Et pour y parvenir, il a fallu que Jack Riley, l’entraîneur de l’équipe olympique, intervienne personnellement en le recommandant à Walter Brown, le président des Bruins.
Sa production varia à Boston, à ce moment une équipe très faible, mais il atteint son sommet en 1962-63, avec 23 buts.
En ces temps où les salaires n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui, Williams passait ses étés à travailler pour un entrepreneur en plomberie et en restant en forme en montant de lourdes baignoires en fonte dans les escaliers.
Au total, il passa huit saisons avec les Bruins. Vers la fin de son passage, l’équipe fit finalement du progrès, avec entre autres l’arrivée de Bobby Orr et de Phil Esposito. Mais à la fin de la saison 1968-69, Williams subit une sérieuse blessure au genou. Craignant qu’il ne revienne pas au sommet de sa forme, Boston l’échangea aux North Stars du Minnesota, son état natal. L’année suivante, les Bruins gagnèrent leur première Coupe en 29 ans.
Sa première saison avec les Stars lui permit pourtant d’amasser 67 points, son record personnel. Ses 52 passes constituèrent le troisième total de la ligue, derrière Orr et Esposito. Il ne resta par contre qu’une saison et demie chez lui. En novembre 1970, son épouse mourut dans un accident qui aurait aussi pu être un suicide. Visiblement affecté, sa bonne humeur disparut et il se disputa avec le directeur-gérant Jack Gordon. Ce dernier le suspendit, avant de l’échanger aux faibles Golden Seals de la Californie.
Suite à la saison 1971-72, il fit partie des nombreux Seals qui quittèrent l’équipe pour accepter une offre de la nouvelle Association mondiale de hockey (AMH). Dans le cas de Williams, il retourna à Boston en se joignant aux Whalers de la Nouvelle-Angleterre. Il y fut deux ans, gagnant au passage la Coupe Avco en 1972-73.
En 1973-74, lorsque son frère Butch s’aligna avec les Blues, ils devinrent ainsi le premier duo de frères américains à jouer dans la LNH.
En 1974, il profita de l’arrivée des Capitals de Washington pour faire un retour dans la Ligue nationale. Au sein d’une des équipes des faibles de l’histoire (vor texte du 30 décembre 2013), Williams eut du temps de glace et termina la saison avec une fiche de 22-36-58, la meilleure fiche de l’équipe. À ce moment, il avait l'habitude de fumer des cigares cinq minutes avant le match et de crier dans le vestiaire avant de sauter sur la glace de limiter l'adversaire à moins de dix buts.
La saison suivante, sa dernière, il la partagea entre Washington et la Ligue américaine. À son dernier match, les misérables Caps ont été écrasés 14-2 par les Sabres.
Il hérita du surnom de "Tommy The Bomber" lorsqu’à Toronto, il fit une mauvaise blague à un douanier, en lui disant que son sac contenait une bombe. Il fut suspendu un match par la ligue en raison de son geste.
Williams a ensuite été élu au Temple de la renommée du hockey des États-Unis en 1981.
Le drame a de nouveau frappé sa famille, lorsque son fils Robert, repêché par les Bruins, mourut subitement en 1987, à l’âge de 23 ans.
Quant à lui, c’est en 1992, à l’âge de 51 ans, qu’il mourut d’une crise cardiaque.
Sources :
"J’estime être un des trois meilleurs de la ligue" de Tom Lapointe, 3 janvier 1986, La Presse, page S6.
"Tom Williams, Hockey Player, 51", 10 février 1992, New York Times (nytimes.com),
"Williams’s life and times, an All-American story" de Kevin Dupont, 29 janvier 2012, Boston Globe (boston.com),
wikipedia.org.
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