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jeudi 20 mai 2010

La Coupe de 1971




Les gens parlent souvent de 1986 et de 1993 quand on parle de Coupe Stanley du Canadien qui fut une surprise, mais la Coupe Stanley de 1971 en est une des plus mémorables au chapitre des surprises dans l'histoire du Canadien. Les fans des Black Hawks l'appellent d'ailleurs la Coupe qu'on leur a volée...

L'histoire commence en 1970. Le Canadien vient de manquer les séries éliminatoires pour la première fois depuis 1948 suite à des circonstances qui pourraient faire l'objet d'un texte à lui tout seul sur ce blogue. Comme le Canadien avait fait partie de la finale de la Coupe Stanley lors des cinqs saisons précédente, remportant quatre de ces cinq finales, les fans du Canadien n'acceptèrent pas la contre-performance de 1970. C'est le capitaine Jean Béliveau qui subit les foudres des fans qui le huaient dorénavant. Malgré que des signes montraient que sa carrière était sur les derniers miles, Béliveau revint lors de la saison 1970-71 afin de tenter de remporter une dernière Coupe, sa dixième en carrière... C'est d'ailleurs durant cette saison, le 4 février 1971, que Béliveau marqua son 500e but en carrière, devenant seulement le 4e de l'histoire à accomplir la chose.



Le Canadien avait également à son bord un nouvel entraîneur en la personne d'Al McNeil. L'ombre du grand Toe Blake était toujours forte et suite à la performance de 1970, l'échec n'était pas une option, même si on était en présence d'une équipe remplie de joueurs en fin de carrière et de jeunes talents.

C'est dans le filet que l'histoire fut plus compliquée. Depuis le départ de Gump Worsley la saison précédente avait laissé le Canadien avec une brigade de jeune gardiens avec peu d'expérience. Rogatien Vachon avait les rennes, mais des doutes subsistaient à son endroit. Il avait beaucoup de talent, mais on se demandait s'il avait la force de mener l'équipe au bout et ce, même s'il avait déjà remporté le trophée Vézina et aidé le Canadien à remporter la Coupe Stanley en 1969. L'autre gardien du Canadien à l'époque était le jeune Phil Myre, gardien natif du West Island qui gradua au poste de substitut après le départ de Worsley. Et lors de la saison, un jeune gardien qui provenait du milieu universitaire nommé Ken Dryden avait joué quelques matchs avec le Canadien, laissant une bonne impression lors de son passage avec l'équipe mais sans plus.

Lors de la saison 1970-71, la NHL accueillit deux nouvelles équipes, les Canucks de Vancouver et les Sabres de Buffalo. Avec l'arrivée de ces deux nouvelles équipes, la NHL modifia sa structure de conférences. S'en était donc fini de la conférence Est avec les six équipes traditionnelles et la plus faible conférence de l'Ouest qui comprenait les six équipes de l'expansion de 1967. S'en était donc fini des finales de la Coupe Stanley où les Blues de St-Louis allèrent se faire démolir en finale. Les Canadiens faisaient pour leur part partie de la division Est et terminèrent en troisième position de cette dernière, les Rangers et surtout les Bruins ayant connu une meilleure saison.



Lors des séries éliminatoires, Al McNeil fit un choix qui laissa la plupart des fans perplexes, il décida de donner le filet au jeune Ken Dryden, gardien n'ayant qu'une expérience de 6 matchs en saison régulière dans la NHL. Surprenamment, le Canadien élimina les champions défendants de la Coupe Stanley et champions en saison régulière, les Bruins de Boston, au premier tour. À noter qu'en raison qu'ils n'aient pas remporté 7 Coupes Stanley d'affilée, cette formation des Bruins est souvent oubliée quand on parle des meilleures équipes de tous les temps, mais c'était le cas, surtout lors de cette saison. Les quatre premiers marqueurs de la ligues avaient un gros B jaune sur le bedon : Phil Esposito (152 points dont 76 buts, un record pour l'époque qui ne sera battu que 11 ans plus tard par le grand Wayne), Bobby Orr (139 points), Johnny Bucyk (116 points) et Ken Hodge (105 points) Les Canadiens réalisèrent tout un exploit en défaisant cette équipe au printemps 1971 en 7 parce que sinon ça aurait peut-être été les Brins qui auraient leur nom sur la Coupe et on reconnaîtrait peut-être plus cette formation si ils avaient remporté la Coupe trois fois au début des années 70...

Après avoir facilement disposé des North Stars du Minnesota, aucune équipe d'expansion n'avait vaincue une équipe traditionnelle à l'époque, le Canadien allait affronter une autre équipe favorite en finale, les redoutables Black Hawks de Chicago, première équipe dans l'Ouest... Si les 4 premiers marqueurs de la ligue étaient des Bruins, le cinquième fut le redoutable Bobby Hull et devant le filet, les Black Hawks avaient dorénavant un gardien intraitable qu'ils avaient volé aux Canadiens, Tony Esposito. Tout le monde voyaient les Black Hawks comme une nouvelle puissance de la ligue, mais les Canadiens ne l'entendirent pas ainsi, poussant la série jusqu'à la septième partie...

Grâce au brio de son jeune gardien de but et à l'effort soutenu de ses joueurs, le Canadien remporta le septième match par la marque de 3 à 2 et gagna ainsi la Coupe Stanley pour la cinquième fois en 7 ans...

Le Canadien a défait les champions des deux conférences alors qu'il était un club moyen...

Ken Dryden remporta la Trophée Conn Smythe. Le Canadien décida de tout miser sur lui et échangea Rogatien Vachon aux Kings à l'automne suivant...

Les frères Mahovlich marquèrent 9 buts lors des 7 matchs de la finale... On ne peut pas en dire autant des Kostytsin pour l'ensemble des séries 2010...



Al McNeil démissionna peu de temps après la conquête, ne faisant pas l'unanimité auprès des joueurs. Le vénérable Henri Richard le critiqua sévèrement pour l'avoir mis sur la touche et le qualifia de pire entraîneur qu'il avait jamais vu. C'est sur que 13 ans avec Toe Blake n'aide pas trop la comparaison... On ne déconne pas avec les Richard à Montréal...

Jean Béliveau put prendre sa retraite en paix, avec une autre bague de la Coupe Stanley...

Il fallut attendre 2009 avant de voir une équipe remporter un septième match de la finale de la Coupe Stanley sur une patinoire adverse... Maudit Sidney Crosby à marde... (commentaire gratuit)


3 commentaires:

Anonyme a dit…

On décida de faire confiance à Dryden, car Vachon fut blessé 8 match avant la fin. Il ne faut pas oublier que Dryden fût rappeler du à la blessure de Myre ( environ 10 match avant la fin). On L'embarqua dans le filet lors de la blessure de Vachon. Et je crois que l'on a décider d'aller avec Dryden car il avait garder les derniers match de la saison. Je crois pas que c'était un vote de non-confiance à Vachon, mais plutôt qu'il n'avait pas garder les buts en raison de sa blessure. Dites-moi, si je me trompe.

Sébastian Hell a dit…

Pollock est allé chercher Dryden (des Bruins) pour qu'il joue dès la fin des années 60, mais Dryden a opté pour l'université.

Quand le CH l'a fait monter en 1970-91, c'était pour qu'il se pratique avec l'équipe et qu'il commence les séries.

Les circonstances ont seulement faites que ça a bien passé auprès du public...

Stephane.G a dit…

L'histoire commence en 1970. Le Canadien vient de manquer les séries éliminatoire pour la première fois depuis 1948 suite à des circonstances qui pourraient faire l'objet d'un texte à lui tout seul sur ce blogue.

J'espere que ce sera le cas...que tu vas nous pondre un texte la dessus