Drop Down MenusCSS Drop Down MenuPure CSS Dropdown Menu

vendredi 6 juin 2025

Dave Elenbaas










Dans sa longue et glorieuse histoire, le Canadiens de Montréal a vu défiler plusieurs excellents gardiens, dont certains légendaires. Il y a bien sur eu des gardiens de second ordre, en début de carrière ou en fin de carrière et certains  qui n'ont joué qu'une poignée de minutes. Mais dans le cas présent, Dave Elenbaas a réussi à s'inscrire dans la grande histoire de deux équipes de l'un de ses futurs coéquipier.

Né le 20 février 1952 à Chatham en Ontario, David Stuart Elenbaas a joué son hockey junior à North York avant de s'enligner avec l'équipe de l'Université de Cornell dans l'État de New York. Suite à une saison dans l'équipe de première année, il fit le saut au sein de l'équipe universitaire pour la saison 1970-71, s'imposant rapidement comme gardien de premier plan.

Ce sont ses performances qui ont poussé le Canadien à faire de lui leur choix de 4e ronde (62e total) au repêchage de l'année précédente, en 1972. Par contre, le Canadien avait également repêché un gardien en première ronde, Michel "Bunny" Larocque, des 67's d'Ottawa, lui qui était prêt à faire le saut chez les professionnels dès la saison suivante. Quant à Elenbaas, il retourna à Cornell pour une dernière saison. Dans sa carrière universitaire, Elenbaas participa à 62 matchs devant le filet du "Big Red", cumulant une fiche de 48 victoires contre seulement 11 défaites et un 1 verdict nul. À sa dernière saison en 1972-73, il a été nommé au sein de la première équipe d'étoiles de l'ECAC et de la Ivy League et a reçu le prix Bawlf remis au joueur le plus utile de Cornell.

Un fait cocasse lui est arrivé le 6 janvier 1973. Alors que le Big Red était en voie de vaincre le Crimson de l'Université d'Harvard et ainsi obtenir une place au tournoi de la NCAA, un supporter d'Harvard s'approcha de la vitre et lança un poulet mort à Elenbaas. Comme réplique à cet incident, les partisans de Cornell se mirent à bombarder les joueurs du Crimson de poissons au fil des ans. Cette habitude est encore en cours lors des affrontements entre les deux équipes.

Suite à son passage avec Cornell, Elenbaas alla prendre la place que Larocque laissa avec les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, alors que ce dernier gradua avec le grand club, afin de combler (enfin, tenter de) l'absence de Ken Dryden, alors en grève avec le Canadien. Elenbaas se partagea la tâche avec Jim Shaw, avec qui il remporta le trophée Harry "Hap" Holmes, remis aux gardiens avec la meilleure moyenne de buts alloués. La saison suivante, il y eu du mouvement devant le filet du CH. Avec le retour de Dryden au sein du l'équipe, Michel Plasse fut acquis par les Scouts de Kansas City lors du repêchage d'expansion et on fit perdre un an à Wayne Thomas avant de finalement prendre le chemin de Toronto. "Bunny" Larocque conserva sa place comme substitut, faisant en sorte qu'Elenbaas retourna avec les Voyageurs. Il fut toutefois rappelé à la fin du mois d'octobre suite à une blessure à Dryden. À sa première présence sur le banc du Canadien, le 25 octobre 1975 face aux Bruins de Boston, alors que le Canadien menait les Bruins au compte de 4-2 en début de troisième période, une mêlée se transforma en bagarre générale, vidant les bancs de deux équipes. Elenbaas lutta au centre de la glace contre le gardien réserviste des Bruins, Dave Reece, avant de regarder le reste de la mêlée aux côtés de son adversaire. Une fois tout ce branle-bas de combat terminé, Elenbaas se vit décerner une punition majeure de 5 minutes pour s'être battu, sans avoir enregistré une seule seconde de temps de jeu. 


Au total, Elenbaas fut rappelé avec les Canadiens pour réchauffer le banc pour un total de 29 matchs, sans jamais avoir l'occasion de participer activement à un match. Il eut malgré tout connu une carrière florissante dans les ligues mineures. Avec de très bon résultats avec les Voyageurs, il garda mainmise sur le trophée Harry "Hap" Holmes jusqu'à la saison 1976-77 inclusivement. En plus de remporter la coupe Calder avec les Voyageurs en 1976 & 1977, il a également été le meneur de la AHL en blanchissages pendant trois saison et a été sélectionné dans la première équipe d'étoiles de la LAH en 1975-76.


Suite à la saison 1976-77, Elenbaas se dirigea vers l'organisation des Maple Leafs de Toronto, plus précisément avec les Black Hawks de Dallas dans la Central Hockey League. Il y joua 46 parties et aida l'équipe à se rendre en finale, mais échappant le championnat par une défaite en prolongation lors du septième match.

Par la suite, Elenbaas a pris sa retraite du hockey professionnel pour poursuivre des études en droit. Il a obtenu son diplôme de l'Université de Toronto en 1981 et a été admis au barreau de l'Ontario en 1983. Par la suite, il est devenu un avocat réputé en droit du travail et de l'emploi au sein du cabinet McMillan Binch à Toronto.

mercredi 4 juin 2025

Les buts de Jean Béliveau

 


Je viens de terminer la biographie de Jean Béliveau, «Ma vie bleu-blanc-rouge» il y a quelques jours. Je sais ça fait plusieurs années que c'est sorti et même mis à jour avec une deuxième édition mais je n'avais jamais eu la chance avant de me le procurer l'autre jour dans une biblio-vente.

Ce que j'appréhende lors de la lecture de biographie de joueurs très connus, c'est que la majorité des informations et des anecdotes, je les connais déjà... Mais ici j'ai quand même appris de nouveaux trucs sur le «Gros Bill», comme par exemple qu'il avait été brièvement courtisé par les Nordiques de l'AMH pour faire un retour au jeu en 1972, offre qu'il refusa. C'est d'ailleurs son ancien coéquipier Jacques Plante qui lui fit l'offre mais qui n'insista pas davantage une fois le premier refus, comprenant parfaitement sa décision. 

J'aime bien aussi qu'il insiste sur la «dynastie oubliée» des Canadiens, soit celle de 1965 à 1971 où le club gagna 5 coupes en 7 ans, qu'il considère injuste qu'elle ne soit pas davantage reconnue, étant prise en sandwich entre la dynastie des 5 coupes de 1956 à 1960 et celle de 1976 à 1979. 

Il est vrai que le club était dominant durant cette période mais j'hésiterais à le considérer comme étant une dynastie, puisque le club rata les séries en 1970 au tout dernier match de la saison dans des circonstances bizarres, en plus d'avoir remporté 2 des ces coupes contre les Blues de St.Louis, un club se retrouvant en finale simplement parce que toutes les équipes d'expansion étaient dans la même conférence... De plus, cette «dynastie» a été grandement entachée par la coupe perdue de 1967 aux mains des Leafs lors de l'année de l'exposition universelle où le club s'était promis de présenter la coupe. D'ailleurs, Béliveau effleure à peine le sujet de cette finale de 1967, même chose pour les séries ratées de 1970.

Donc bref, un bon livre. Le gros Bill est tellement attachant, même de l'au-delà. Mais la meilleure anecdote qui m'est sortie de cette lecture est la suivante que je vous recopie ici:

L'organisation du Canadien avait cru bon de se procurer une police d'assurance, car je venais de signer avec eux un contrat de 100 000$ pour  une durée de cinq ans... On me fit passer un examen médical très poussé et les médecins relevèrent ce qu'ils ont qualifié «d'anomalie cardiaque»... Au grand désespoir de Frank Selke, la compagnie d'assurances refusa de m'offrir une garantie. Le médecin qui m'avait examiné avait écrit dans son rapport: «Il présente un moteur d'Austin dans un châssis de Cadillac».

Persone ne crut que ma vie était en danger, mais cela me posait quand même de sérieux problèmes. Lorsque je devais fournir un effort important, mon coeur ne parvenait pas à pomper assez de sang pour bien oxygéner mon organisme. Les principaux symptômes étaient la fatique, des nausées, une perte temporaire de la vue, des difficultés respiratoires et des douleurs si aigües à la poitrine que j'avais l'impression que mon coeur allait éclater.

Un autre que moi aurait peut-être tout laissé tomber... Mais je suis resté, et j'ai bien fait. J'ai aidé le Canadien à gagner cinq coupes Stanley consécutives.

Après la saison 1961-62, la nature a commencé à me rattraper. J'étais toujours fatigué. J'ai donc décidé d'aller à la clinique Leahy à Boston, où j'ai passé tous les tests d'effort inimaginables... les deux premières minutes sur le tapis roulant étaient très éprouvantes et je manquais rapidement de souffle. Peu à peu, ma réponse musculaire s'améliorait, mon corps s'adaptait et au bout de six minutes, quand on me fit signe d'arrêter, ma «machine» s'était vraiment mise en marche et j'aurais pu continuer pendant plusieurs minutes encore.

Les médecins étaient très étonnés que je puisse faire carrière dans le sport professionnel... Ils en ont cependant déduit que je ne risquais rien si je continuais... Apparemment, mon corps s'était habitué à cet état depuis plusieurs années et s'était imposé un rythme qui, comme l'avaient démontré les tests, s'accélérait avec l'effort. Autrement dit, j'étais lent à démarrer, mais une fois lancé, mon «moteur» fonctionnait de mieux en mieux.

Je n'ai pas vérifié mes statistiques au cours des années, mais il se pourrait bien que j'aie compté plus de buts dans la deuxième et la troisième période que dans la première.


C'est bien sûr cette dernière citation qui a piqué ma curiosité. Si le regretté monsieur Béliveau n'a pas pu vérifier cette hypothèse, ni aucune autre personne d'ailleurs selon mes recherches, je me devais de lui rendre hommage et vérifier.

Voici les buts marqués de Jean Béliveau au cours de sa longue carrière, décortiqués par périodes:

Saison Régulière Matchs 1ère 2ème 3ème Total
1950-51 2 1 0 0 1
1952-53 3 1 4 0 5
1953-54 44 6 3 4 13
1954-55 70 10 17 10 37
1955-56 70 12 15 20 47
1956-57 69 11 9 13 33
1957-58 55 4 11 12 27
1958-59 64 19 13 13 45
1959-60 60 12 6 16 34
1960-61 69 14 7 11 32
1961-62 43 8 6 4 18
1962-63 69 4 8 6 18
1963-64 68 12 9 7 28
1964-65 58 7 9 4 20
1965-66 67 9 12 8 29
1966-67 53 2 3 7 12
1967-68 59 9 14 8 31
1968-69 69 11 14 8 33
1969-70 63 11 3 5 19
1970-71 70 11 5 9 25
TOTAL 1125 174 168 165 507


Donc voilà. Vous voyez en jaune les instances où Jean Béliveau a marqué plus de buts qu'en première période. Loin de moi l'idée de contredire M. Béliveau et j'aurais vraiment voulu que cette théorie se confirme pour ajouter au folklore, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Il a en fait marqué davantage de buts en première période (174), quoique seulement par une mince différence. 

Il y a bien sûr quelques saisons où ce fut le cas, particulièrement celles de 1957-58 et sa meilleure saison en carrière de 1955-56 où c'est vraiment une récolte exponentielle de période en période. Mais sur une possibilité de 40 périodes (2 périodes x 20 saisons), il y a seulement 16 instances positives.

Mais ici ce ne sont que les buts marqués en saison régulière. Allons voir dans les séries, là où ça compte vraiment.

Séries Matchs 1ère 2ème 3ème OT Total
1950-51 / / / / / /
1952-53 / / / / / /
1953-54 10 0 1 1 0 2
1954-55 12 2 3 1 0 6
1955-56 10 3 5 4 0 12
1956-57 10 1 3 2 0 6
1957-58 10 1 2 0 0 3
1958-59 3 0 1 0 0 1
1959-60 8 4 0 1 0 5
1960-61 6 0 0 0 0 0
1961-62 6 0 1 2 0 3
1962-63 5 1 1 0 0 2
1963-64 5 0 2 0 0 2
1964-65 13 3 3 2 0 8
1965-66 10 2 1 2 0 5
1966-67 10 3 2 1 0 6
1967-68 10 5 0 2 0 7
1968-69 14 0 2 2 1 5
1969-70 / / / / / /
1970-71 20 2 1 3 0 6
TOTAL 162 27 28 23 1 79

 

J'espérais donc vraiment que les séries allaient venir contre-carrer mon argumentation jusqu'à date mais malheureusement, c'est la même chose, quoique on retrouve 1 seul but différentiel au total en 2e période, ce qui ne vient pas vraiment confirmer grand chose, encore une fois c'est pas mal égal quelque soit la période, en saison ou en séries. Ici, sur 34 périodes possibles, c'est arrivé 14 fois, plus 1 seul but marqué en prolongation.

Mais on remarque également que les quelque fois où c'était le cas, c'était encore durant ses saisons en début de carrière, soit les saisons 1955-56 à 1958-59.



 
Donc c'est ça pour cette petite expérience de vérification historique et biographique. Je suis bien déçu parce que ça aurait vraiment été cool comme fait sur la grande carrière de cette légende. Mais finalement il était bon et dangereux, quelque soit la période où le temps de l'année...