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dimanche 10 septembre 2023

Tod Sloan



C’est à Litchfield, dans le Pontiac, en Outaouais québécois, qu’est né Aloysius Martin Sloan en 1927. Il a par contre passé la majeure partie de sa jeunesse dans le nord de l’Ontario. Cette région étant à ce moment épiée de long en large par les Maple Leafs, ceux-ci repérèrent Sloan et lui firent parvenir une formule C. Lors de cette période avant la mise en place du repêchage, accepter de signer une formule C signifiait qu’on devenait la propriété de cette équipe.

On l’assigna alors au Collège St.Michael’s, comme le faisaient souvent les Leafs à ce moment. L’habile joueur de centre joua d’ailleurs un rôle-clé dans la conquête des Majors de St.Mike’s de la Coupe Memorial de 1945, alors qu’il amassa 21 points en 14 matchs.

En 1946, il gradua dans la Ligue américaine. Il joua d’abord avec Pittsburgh, puis Cleveland, tout en faisant ses débuts dans la grande ligue avec les Leafs. S’il passa près des grands honneurs à quelques reprises, ceux-ci lui échappèrent. Il participa à la finale de Calder en 1947 et en 1950, mais c’est sûrement le triomphe de 1949 des Leafs qui dut le laisser le plus ambivalent. Si ses coéquipiers ont pu célébrer leur triomphe de la Coupe Stanley, ses 29 matchs disputés furent insuffisants pour en faire partie.

C’est en 1950-51 qu’il se fit définitivement une place dans la Ligue nationale et ses débuts furent fracassants. Dans une ligue où Toronto faisait partie de l’élite en compagnie de Détroit, Sloan fut le meilleur buteur des Leafs, avec 31, et le troisième buteur de la LNH derrière Gordie Howe et Maurice Richard.

Une fois en séries, après s’être défait des Bruins, Toronto s’attendait à rencontrer Détroit en finale, mais c’est finalement Montréal qui s’est pointé.

Cette finale fut ensuite pour le moins particulière. Bien qu’elle se soit terminée en cinq matchs, ceux-ci se sont tous terminés en prolongation. Et lors du cinquième et dernier match, Sloan marqua les deux premiers buts des Leafs, incluant le but égalisateur, à 32 secondes de la fin de la troisième période. Cet exploit de Sloan fut par contre éclipsé par le but décisif que marqua Bill Barilko en prolongation contre Gerry McNeil. Ce fut ainsi le dernier match en carrière de Barilko, puisqu’au cours de l’été, il périt dans un accident d’avion en chemin vers un voyage de pêche. On ne retrouva les restes de l’accident que 11 ans plus tard. Pendant cette période, les Leafs n’ont pas remporté la Coupe Stanley, mais ils ont finalement mis la main dessus qu’au moment où les restes de l’accident furent retrouvés dans le nord de l’Ontario. C’est ainsi que naquit la légende de Barilko, qui inspira plus tard la chanson Fifty Mission Cap au groupe The Tragically Hip.

La production de buts de Sloan a par la suite diminué de façon constante, avec 25, 15, 11 et 13, avant de rebondir notoirement en 1955-56 avec 37. Aidé par ses compagnons de trio George Armstrong et Dick Duff, cette performance égala le record d’équipe des Leafs établi par Gaye Stewart (et battu depuis). Elle lui valut également d’être choisi au sein de la deuxième équipe d’étoiles. Le centre de la première équipe d’étoiles fut alors Jean Béliveau, qui termina aussi devant Sloan lors du scrutin pour déterminer le gagnant du Trophée Hart (joueur le plus utile).

Sa production retomba ensuite à 14, puis 13 buts, au moment où Toronto traversait une période difficile. C’est alors qu’un an après avoir fait subir le même sort à Jimmy Thomson, les Leafs expédièrent Sloan aux Black Hawks contre un montant d’argent, pour le punir d’avoir tenté d’organiser une association des joueurs. Toutefois, Chicago était de moins en moins la Sibérie de la Ligue nationale et donc de moins en moins une punition. Il alla rejoindre des joueurs prometteurs comme Bobby Hull, Pierre Pilote, Glenn Hall, ainsi que Stan Mikita. Sa production eut également un regain, marquant 27 buts. Cette saison fut ensuite suivie par une autre de 20 buts.

Lors de l’année 1960-61, Sloan vit un autre membre de sa famille se joindre aux Leafs. En effet, son cousin, Dave Keon, qu’il avait encouragé lorsqu’il passa à son tour avec St.Michael’s, parvint à se tailler un poste dans la Ville-Reine. Lorsqu’ils se croisèrent dans les corridors du Maple Leaf Gardens, Sloan conseilla à son cousin qu’on ne le voit pas lui adresser la parole, en raison du rôle qu’il avait joué dans la tentative de mise en place de l’association des joueurs.

Ce fut tout de même Sloan qui eut le dernier mot lors de cette saison, puisque Chicago mit fin au règne des Canadiens et de leurs cinq Coupes Stanley consécutives en remportant le titre. Par contre, si en 1951, on avait inscrit "Tod Sloan" sur la Coupe, en 1961, il est devenu "Martin A. Sloan".

Sloan mit ensuite fin à sa carrière dans la Ligue nationale. Il reprit alors son statut d’amateur pour aller jouer au niveau senior, avec les Terriers de Galt. Cette expérience le mena jusqu’aux championnats du monde, alors qu’en cette période, c'était les vainqueurs de la Coupe Allan qui y représentaient le Canada, coupe que les Terriers avaient gagnée l’année précédente. Dans un tournoi qui eut lieu au Colorado et où les Soviétiques et les Tchécoslovaques étaient absents, le Canada remporta l’argent derrière la Suède. De son côté, Sloan marqua 6 buts et obtint 10 passes en 7 matchs.

Il acheta ensuite un hôtel dans la région du lac Simcoe, au nord de Toronto, et investit dans l’immobilier.

Celui qui montre une fiche de 220-262-482 en 745 matchs dans la LNH est décédé en 2017, à l’âge de 89 ans.

Sources:

"Former Maple Leafs forward Tod Sloan, 89, dies" de Lance Hornsby, July 12, 2017, Toronto Sun (torontosun.com),

"Tod Sloan remembered by Dave Keon as key part of 1951 Maple Leafs Cup win" de Dave Stubbs, July 13, 2017, NHL (nhl.com),

hockeyarchives.info/mondial1962, wikipedia.org.

1 commentaire:

Jellos a dit…

Une très belle carrière à l'époque des 6 équipes.